Entrée matinale

Ainsi donc il avait cherché Olivia. Il avait continué. Un étrange sourire vint alors se dessiner sur les lèvres de Berenice. Un sourire qui contrastait avec son air anéanti et son regard pour le moins perturbé.

"Merci de l'avoir cherché Zéphyr..."

Elle s'arrêta de parler. Elle avait besoin de quelques secondes. Zéphyr lui avait demandé ce qui lui était arrivé et il fallait chercher du courage pour formuler à voix haute la nouvelle. Pourquoi? Parce que le dire, parce que l'annoncer, rendrait cette nouvelle définitivement réelle. Et Berenice voulait rester quelques secondes dans l'espoir qu'il ne s'agisse là que d'un cauchemard.

Quelques instants oui. D'un revers de la main, elle essuya une larme qui perlait au coin de son oeil : elle n'avait pas envie de craquer ici. Ce n'était... Non. Pas ici.

"Je suis tombée sur un journal, avec un article qui parlait de la directrice de notre lycée... Ou ancienne directrice puisqu'elle est décédée."

Oui mais le proviseur... Ce n'était pas sa mort qui avait pu l'achever de cette manière. Non. Ce qui l'avait achevé, arrivait.

"Elle est morte en voulant protéger une élève mais elle n'a pas réussi. C'était Olivia cette... Elève qu'elle n'a pas réussi à sauver."

Berenice haussa doucement les épaules, comme si elle ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Comme si elle n'arrivait même pas à croire ce qu'elle venait de dire. Olivia était morte et rien ne pourrait changer ça malheureusement : on ne peut réssuciter les morts.

"Je vais aller... Dormir je crois... Je... Reposes-toi aussi.. Tu en as besoin."

Où était passé Berenice? La vraie Berenice froide, distante, agressive qui se foutait des autres? Allez savoir. Elle n'était plus là. Une main passa brièvement sur l'épaule de Zéphyr et elle commença à s'avancer pour monter les escaliers. Elle regardait autour d'elle : elle voyait Olivia partout. Elle esperait la voir surgir au coin d'un couloir : en vain.

(H.J : J'suis désolée c'est pas gai mais c'est pas d'ma faute >< )

Figé. Ce simple petit mot pouvait traduire la réaction de Zéphyr à l’annonce de la mort de son amie, mais il suffisait de voir ses yeux –la seule chose chez lui qui semblait encore bougée. Ceux-ci exprimaient un mélange de divers sentiments, l’effroi et l’accablement entre autre.
Même la larme de Bérénice, puis la main qu’elle posa sur son épaule ne parvinrent à le sortir de cette entrave.

Olivia, la première mutante à lui avoir jamais adressée la parole, aujourd’hui elle n’était plus. Si un tel événement était dans le journal, sa mort devait déjà dater et il n’y pouvait rien, mais alors pourquoi se sentait-il fautif ? Son pouvoir lui permettait avant toute chose de protéger des gens, mais il n’avait su défendre une de ses seules amies !

Leur rencontre avait pourtant été brève, mais Olivia symbolisait beaucoup de chose pour lui. Mutante ou pas, jamais il n’avait eut à faire le deuil de quelqu'un et une telle souffrance lui était encore inconnue. Les larmes lui montèrent aux yeux, non tout ça ne pouvait être réel, ce n’était forcément qu’un mauvais rêve du à ses fièvres !

Les tremblements firent suite à son immobilité, il savait très bien que ce n’était pas un songe. Encore quelques secondes et il fondrait certainement en larme, mais trop d’yeux étaient posés sur lui pour qu’il se permette de la pleurer.

« Bien… bonne fin de soirée à tous. »

Ses mots furent prononcés d’une voix faible, mais peu importe qu’on les ait entendu ou pas, Side commençât à grimper les escaliers. Finalement, il consacrerait cette soirée à faire le deuil, elle le méritait. Par respect, il la pleurerait seul dans sa chambre mais le lendemain, il faudrait transformer cette peine en colère ou bien transformer son cœur en une prison de glace, la vie devrait continuer...

[Vais secouer les puces de tout le monde moi ]

Nelson était résté parfaitement impassible face aux débordement qui venait de se passer, il salua toutefois mademoiselle Bérénice avec courtoisie mais préférât évité de la déranger plus longtemps, son regard en disait long sur elle et il préférait laissé monsieur Zéphyr s'en occuper.
Pendant ce temps Nelson se tournât vers les deux autres personnes présente à savoir Amanda qui semblait s'être calmé et Cassandra qui avait observé tout la scène avec un silence polie.

"Veuillez excusez le dérangement mesdemoiselles, bienvenue à la Confrérie, pourrasi je connaître vos noms et aussi savoir ce que vous désirez en ce lieu?"

L'impertubable Nelson déplaca son regard clair et acceuillant en diréction de la jeune Amanda, elle ne souhaitez que déjeuner, pourquoi pas après tout, il est vrai qu'il était l'heure d'aller diner.

"Je comprend que vous ayez faim mademoiselle, je vous prospose à vous et à mademoiselle ici présente de me suivre en direction de la cuisine, je devais justement y aller pour préparer un diner collossalà à monsieur Lensher et aux petits groupes de personnes qui l'accompagne. Si vous voulez bien vous donnez la peine de me suivre."

Nelson, toujours aussi droit, raide et imperturbable se dirigea vers un couloir se trouvant à gauche du halle, invitant les deux demoiselle sà le suivre.

=> Cuisine [Je te laisse poster en première ^^]

(Salle de contrôle)

C’est d’un pas nonchalant que Terry passa à nouveau dans le hall de la Confrérie.
Il s’engagea dans les escaliers sans être certain que c’était là la bonne direction, mais il ne se posa pas plus longtemps la question. Une petite boule de poils accourru bientôt entre ses jambes, manquant de le faire tomber !

"Domino ! s’exclama Terry, fais un peu attention, s’il te plaît ! Tu as failli me faire tomber !"

Le jeune mutant prit alors le chat dans ses bras afin d’écarter tout danger de chute potentielle et murmura à son oreille :

"Espèce de canaille !"

Ensuite, il continua l’ascension des marches en marbre. En même temps, il regardait autour de lui pour prendre connaissance des lieux. La demeure était vaste, certes accueillante, mais on pouvait s’y perdre facilement. Surtout quand on ignorait où donnait chacun des couloirs dans lesquels déambulait Terry !

( Chambres)

(Chambre)

Malaika l'avait quitté pour aller se changer en vitesse et Terry arriva bientôt dans le Hall. Maintenant, il lui suffisait d'attendre. Et voir si Malaika le rejoindrait ou si s'enfuir dans sa chambre n'avait été le seul stratagème que la reine ait trouvé pour lui fausser compagnie! Ce dont il doutait fort.

Terry s'assit donc sur un fauteuil dans le coin de la pièce. Tout près se trouvait une table basse et dessus quelqu'un semblait avoir oublié son journal. Sans doute le majordome...

Le jeune mutant s'en saisit et y jeta un rapide coup d'oeil. Mal lui en prit car il fut rapidement dégoûté de ce qu'il lut: attaque mutante par ci, aggression mutante par là! Mort douteuse... on suspecte un groupuscule mutant... Etc, etc, etc. L'homme caméléon jeta le journal rageur sur la table et lui lança un regard noir. Comme si ça pouvait servir à quelque chose...

Pourquoi donc fallait-il chaque fois les soupçonner quand quelque chose n'allait? On ne les laisseraient donc jamais en paix?

Les humains n'étaient vraiment que des imbéciles, dont certains méritaient une bonne leçon. Leurs idées endoctrines avaient des effets néfastes pour tous les mutants. Ce triste manège devait finir...

Il se releva du fauteuil et fit les cents pas dans le Hall pour tenter de se calmer. Il ne fallait pas qu'il soit encore énervé lorsque Malaika arriverait...

--> les chambres

D’un pas maîtrisé, Malaika ne tardât pas à arriver près du hall, accompagnée par les deux enfants qu’elle avait choisit pour sa surveillance. Bientôt, il faudrait d’ailleurs qu’elle songe à les entraîner au maniement des armes blanches et des armes a feu, mais là ce n’était bien sûr par le moment ! Trop proche du hall, elle préféra s’adresser aux deux hybrides grâce à son langage basé sur les phérormones.

« Bien, vous savez donc ce que vous avez à faire n’est-ce pas ? Evitez de rester trop près de nous, suivez moi plutôt à l’odeur d’accord ? Mais surtout, gardez bien votre imperméable et évitez de vous faire remarquer par les humains, ils serraient dangereux sinon. La mission commence. »

La reine tournant enfin au bout du couloir de manière à apparaître au dessus des escaliers. Descendant ceux-ci toujours à la manière d’une actrice, elle ne cherchait visiblement pas à se presser. Quoi qu’il en soit elle finit enfin par arriver toute souriante jusqu’à Terry.

« Alors, où tu avais prévu d’aller ? »

Il est vrais qu’elle ne savait même pas où il comptait l’amener, mais après tout peu importe, ce qui comptait c’était surtout d’être avec lui et d’apprendre à faire connaissance…

Ce qui ne tarda pas. Il la vit bientôt arriver du haut des escaliers et les descendre lentement, avec grâce. Elle portait un magnifique manteau blanc comme neige qui ne manquait pas de la mettre en valeur. La jeune femme était tout simplement ravissante!

Quand elle arriva à sa hauteur, Terry en fut presque ébloui! Mais il reprit rapidement une consistance. Mettant sa colère, provoquée par ce qu'il qualifiait de torchon journalistique, de côté, il lui réserva un de ses plus beaux sourires. Ce n'était pas difficile, tous ses sourires l'étaient!

Le jeune mutant ne se douta pas une seconde de la présence des deux ouvrières. Il pensait que Malaika était seule...

Celle-ci lui demanda où il comptait se rendre. A vrai dire, il n'y avait même pas réfléchi... Tout ce qu'il voulait, c'était se promener.

"Je ne sais pas, dit-il, tu as une préférence quelconque pour un endroit particulier?"

Sinon, ils iraient au gré de leur pas... Ce que Terry avait plutôt l'habitude de faire en général!

Terry se rappela néanmoins qu'il devait trouver un travail. Aussi, il se dit que si l'occasion se présentait durant leur ballade, il irait tenter sa chance...

Malaika était tout simplement heureuse, cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait pas eut l’occasion d’essayer de plaire à quelqu'un mais visiblement elle ne s’était pas trop rouillé de ce coté-ci ! En même temps, Terry aussi semblait jouer à ce petit jeu avec elle… mais après tout pourquoi pas ? C’était tout de même étrange, il disait devoir aller quelque part en ville tout à l’heure et maintenant il lui proposait de choisir elle-même.

« Et bien… »

Mais alors qu’elle allait proposer au hasard un des parcs de la ville, l’entrée d’une mutante la coupa dans son élan. Vu ses réactions étranges, se devait encore être une nouvelle, décidément la confrérie était très populaire ! Intriguée, elle la regarda faire le tour du hall visiblement un peu mal à l’aise. Peut-être qu’elle ne s’attendait pas à trouver un endroit aussi luxueux ou bien le fait que personne ne l’accueil lui laissait penser qu’elle s’était trompée d’endroit.

Quoi qu’il en soit, c’était à Nelson de s’occuper de cette nouvelle recrue, pas à elle. Mais en même temps si cette mutante repartait bredouille, cela lui tomberai peut-être dessus… Alors, même si cela ne lui ressemblait pas vraiment elle se décida à aller lui souhaiter la bienvenue.

« Je vois à ton attitude que tu viens de débarquer non ? Rassures toi tu es loin d’être là seule ! Normalement, Nelson devrait déjà être en route mais au cas ou : NELSON ! Au passage, je suis Malaika Sidopohou… je passerais bien plus de temps pour les présentations mais là je dois y aller donc je vais laisser le majordome te prendre en charge, il devrait arriver d’un instant à l’autre. »

Pfiou, la pauvre Katerina n’avait pas eut un seul moment pour prendre la parole que déjà la reine s’en était allée. Elle ne devait même pas connaître Neslon, ni donc savoir qu’il avait une audition hyper développée et qu’il l’avait forcément entendu… mais après tout ce n’était pas son problème ! Rapidement, elle revint vers Terry.

« Désolée, bien pour être franche même si je suis là depuis quelques jours je suis restée cachée aux bord de la ville et j’ai laissée mes enfants chercher la confrérie pour moi donc en faite je ne connais pas trop Boston. Au pire tu peux toujours me faire visiter ou si toi aussi t’es pas d’ici on peut se balader et s’arrêter quand on aura trouver un coin sympa, qu’est-ce que tu en penses ? »

Tandis qu’ils s’apprêtaient à partir, Terry et Malaika virent arriver une nouvelle personne dans le Hall. Celle-ci semblait un peu perdue. Ce devait certainement être une nouvelle. Une de plus. La Confrérie semblait gagner de nouveaux membres tout moment ! Décidément, Boston, la capitale des mutants portait bien son nom.

La nouvelle fit le tour du Hall avant de se poster au plein milieu. Elle hésitait à s’approcher des deux jeunes mutants. Terry se préparait à lui demander si tout allait bien mais Malaika fut la plus rapide et le devança ! Elle lui fit une rapide présentation des lieux tout en appelant le majordome qui s’appelait Nelson. Cette fois-ci Terry était sûr de son nom ! Là-dessus, elle la salua avant de rejoindre à nouveau Terry. Le jeune mutant ne manqua pas de se présenter non plus :

"Et moi, je m’appelle Terry… Si jamais tu as besoin d’aide pour quelque chose", précisa-t-il

Terry ne songea pas à lui demander si elle désirait les accompagner. Malaika non plus. Songeant que la nouvelle désirait sûrement s’installer à son aise. Ou bien était-ce là une tentative de Malaika pour s’accaparer la présence du jeune mutant pour elle toute seule ? Allez savoir…

Quoiqu’il en soit quand celle-ci reprit la parole, il l’écouta attentivement. Apparemment, la demoiselle n’était pas de Boston. Lui non plus, notez bien. Mais d’après ce qu’elle disait, elle était arrivée récemment alors que lui errait en ville depuis plusieurs semaines… Ce qui faisait qu’on pouvait dire qu’il connaissait la ville un peu mieux qu’elle. Enfin presque… A part errer au gré de ses envies, son ancienne chambre insalubre et le restaurant où il avait mangé en compagnie de Vanessa, il ne connaissait rien de plus de Boston…

"En fait, je ne suis pas vraiment de Boston, mais j’ai déjà eu le temps de découvrir que c’était une grande ville ! répondit-il à Malaika en souriant, j’ai quand même repéré un parc qui avait l’air sympa, près du Boston Palace, on peut se rendre là-bas… Ca te dit ?"

En attendant, il se mit déjà en route, invitant poliment la jeune fille emmitouflée dans son manteau blanc d’un geste de la main à le suivre…

Celeste etait assez surprise. Elle n'avait meme pas eu le temps de se presenter que Malaika parti......à ce moment là, un autre jeune homme se presenta à elle. Il avait l'air assez sympathique......

"Je suis Céleste, je viens juste d'arriver de russie. et merci pour ta proposition, il est fort probable que j'ai besoin d'aide..... j'avoue je suis un peu perdu...... mais pour le moment, je vais faire un tour, et je reviendrais plus tard"

Celeste remercia de la tete les deux personnes qui l'avaient si aimablement accueilli, mais elle avait encore besoin de savoir si elle prenait la bonne decision. Et le meilleur pour ca etait de faire le point seule sur sa situation. Elle se dirigea vers la porte du hall et sorti

(HJ: je suis en congé dès ce soir alors plutot que de bloquer des joueurs...... mon perso va faire un petit tour)

Le sourire presque sincère de Malaika disparu rapidement alors que Katerina venait de franchir la porte. Peut-être que Terry penserait qu’il avait dit quelque chose de mal mais ce n’était pas le cas. Non, ce qui préoccupait la reine c’était l’attitude louche de la nouvelle venue. Venir et repartir si vite… cela cachait sans doute quelque chose. Enfin dans tout les cas elle était partit donc il n’y avait pas lieu de s’inquiété, et puis c’était quoi cette paranoïa quelle traînait depuis quelques jours ? A voir le mal partout, elle deviendrait vite folle mais il faut dire qu’avec tous les changements qu’elle avait connus ses derniers temps il y avait de quoi perdre quelque peu la raison.

Ce qu’il fallait se dire, c’est qu’elle avait enfin trouvé un endroit où rester et qu’elle avait de nouveau un but. Dans la confrérie, elle se referait très vite une nouvelle vie, et cela commençait d’ailleurs maintenant, reprenant un sourire faussement candide Malaïka répondit enfin au pauvre Terry qui devait peut-être se demander ce qu’elle avait.

« Alors va pour le parc ! »

Suivant l’invitation du jeune homme, elle sortit à sont tour, s’exposant au vent froid. Serrant un peu plus sont manteau, elle s’aventura dans une rue adjacente aux cotés de Meleon.

La nouvelle les remercia chaleureusement avant de leur annoncer qu’elle partait faire un tour elle aussi. A première vue, elle ne sembla pas vexée qu’ils ne lui aient pas proposé de les accompagner. Terry crut en effet un instant qu’elle aurait pu mal le prendre. Il fut rassuré de voir que ce n’était pas le cas !

Alors il sortit de la Confrérie, bientôt suivi de Malaika. Il l’attendit au pied des escaliers mais il vit soudain que son sourire avait disparu. Un bref instant avant de réapparaître. Terry remarqua que pendant ce moment-là, la jeune fille avait semblé perturbée. Avait-il fait quelque chose de mal ? Ou bien avait-il omis de faire quelque chose justement? Il remémora ses faits et gestes envers la demoiselle mais il ne trouva rien de contraire dans son attitude… Il s’apprêtait à lui demander ce qu’il se passait mais Malaika afficha à nouveau son sourire.

Il mit alors ses inquiétudes de côté. Elle n’avait pas l’air de lui en vouloir en particulier puisqu’elle lui adressa la parole moins de trente secondes plus tard. Elle était d’accord pour aller se promener dans le parc.

Terry souria et acquiesça :

"Bien, va pour le parc alors !"

Et ils se dirigèrent tout deux vers le seul terrain de verdure qui restait encore dans Boston.

Rues de Boston

(voilà je te laisse créer le topic )

Il neigeait sur la mégalopole de Boston, qui revêtait son élégant manteau blanc propre aux courtes journées hivernales, humides et glaciales du nouveau continent. Les gens ne s’attardaient plus dans les parcs devenus blancs, et s’enveloppaient dans de larges manteaux, se frayant un chemin dans les allées encombrées, tentant d’échapper à l’implacable morsure du froid. Morsure qui n’était pas perceptible par tous, fort heureusement. Un regard aussi froid que la température ambiante, d’un gris acier, parcourait les rues vides de la cité, les pensées ailleurs, ne s’interessant en rien à la météo, et aux futilités quotidiennes qu’elle engendrait. Le taxi dans lequel il évoluait depuis neuf heure ce matin se trouvait bloqué dans la nasse routière que formait le bal ininterrompu des irréductibles travailleurs désirant exercer leur activité, malgré la difficulté du trafic évidente. Ce qui n’allait pas pour plaire au client du taxi jaune, qui abhorrait le retard sous toute ses formes, qui plus est dans ces quartiers si étroits et reculés, où cette Confrérie s’était inexplicablement terré.

Agacé par cette longueur et ce capharnaüm incessant de klaxos et d’exhortations grossières, l’avocat glissa quelques billets en plus au chauffeur, si ce dernier consentait à accelerer la tendance. Il est fou comme l’argent motive les âmes. En quelques minutes et virages étroits, le véhicule s’engouffra dans une série de petites rues vides, qui finirent par les mener devant une batisse austère, mais visiblement fort bien tenue, qui prenait toute la longueur d’une vaste rue, mais dont l’absence de présence alentour confirmait quelque part l’appartenance mutante de ces lieux … la ségrégation commence par l’isolement géographique. Affligé, le mutant paya l’exorbitante somme au chauffeur, nullement effrayé par ce mutant petit à l’air mauvais, tant que celui-ci payait, certes à contrecoeur, mais il paya. Il était toujours étonné de ne pas supporter la vénalité des autres, surtout quand il en faisait les frais malgré que… après tout, c’était logique.

Il était dix-heure passée, le curieux personnage sortit du véhicule, simplement vêtu d’un costume sombre à rayure, parfaitement taillé, renforcant une allure droite et serrée, alors que sa crinière violette était secouée par le flux continuel du vent, accompagné de quelques flocons tardifs qui s’écrasèrent sur la tignasse ténébreuse. Il s’arrêta quelques instants, nullement gêné par le froid – il fallait bien qu’il y ait certains avantages à ressembler à un singe évolué – devant une large porte à double battant, et lut une plaque murale qui confirmait la présence de la confrérie dans cette bâtisse sans identité. Il resta immobile sur le seuil quelques instants, se demandant s’il faisait le bon choix. Il n’avait jamais évolué dans un univers de mutants, les redoutait autant que les humains … était-il à la hauteur ? Avaient-ils besoin de lui ? Mais lui, que ferait-il sinon. Ses plaidoyers ne le sauveraient pas d’une nouvelle action punitive gouvernementale, et il avait assez vadrouillé dans les quartiers résidentiels reculés de Moscou, les vieilles installations imperiales de St-Peterbourg, ou Palais de cardinaux italiens, et autres repères plus ou moins confortables des mafias internationales. Il n’avait pas le choix quelque part. Soit, bien que cela ne lui plaisait pas.

Il ouvrit les portes, et fut surpris. Le grand hall, vide pour le moment, dégageait une toute autre ambiance. De vieux meubles éclairés par une lumière rassurante projetée par des lustres en cristal ornaient la pièce, tout cela dans une ambiance tamisée, studieuse, le parquet étincellant recouvert de tapis immenses s’accompagnant admirablement bien avec les tableaux antiques maintenant de personnalités d’un autre temps. Cependant on discernait ça et là quelques productions technoloques évoluées finement cachées, qui faisait le charme de cette pièce. Cependant le mutant garda sa face allongée, un regard serieux, presque ennuyé, ses longs sourcils brousailleux s’écrasant sur ses petits yeux inquisiteurs. Mais il fut surpris – il eut un vif bâtiment de cil- par l’arrivée impromptue d’un majordome, dans un costume parfait, l’air poli et distingué, d’une démarche gracieuse mais empreinte d’un flegme tout britannique, un bon serviteur comme seuls les anglais savent le faire.

« Maître Victor de Brissac, avocat au barreau de Boston, commença le français, une fois que son interlocuteur fut assez proche, d’un ton qui se voulait poli mais expéditif. Il se reprocha cependant cette entrée en matière, inutile de se présenter ès qualité d’avocat, comme si la Confrérie connaissait des risques de procédures pénales. C’en serait risible. Je souhaitais m’entretenir avec un responsable de votre Confrérie, si vous me le permettez. »

Le regard grave de l’avocat croisa ceux de deux jeunes élèves qui passaient par là. Le sien se remit rapidement en place. Il haïssait les enfants, les jeunes, les adolescents, cet âge sans pitié. Cet âge ingrat. Bref, ce genre de digressions exaltées n’avait plus leur place désormais. Il jouait à un jeu autrement plus important, auquel il devait se montrer assez adroit pour sortir son épingle du jeu, malgré toute l’apprehension maladive qu’il ressentait.

Reçu par un majardome. Une particularité surprenante, mais il se présentait comme le bras doit du fils de ce Grand Lehnsherr, cela suffirait pour un premier entretien. D'une démarche vive, nerveuse le mutant s'installa dans ce confortable fauteil, dans ce petit salon fort agréable, la douce lueur du ciel enneigé était filtrée derrière les petits carreaux des fenêtres étroites, la pièce était par ailleurs plongée dans une apaisante clartée rougeâtre diffusée par quelques lampes bien placées, illuminant les meubles anciens et les tapisseries au goût exquis, ses rayons pâles se reflétant par ailleurs sur une table de verre sise entre les deux personnages.

L'avocat reflechit alors rapidement à cette intervention qu'il préparait depuis quelques mois déjà, mais il était affreusement anxieux. On pouvait faire des merveilles rhétoriques devant la haute magistrature de Boston, mais on s'écrasait devant un petit majordome anglais, mais qui devait être mutant. Ce qui lui faisait quelque peu peur, mais la chaleur avenante toute britannique de cet être aimable le conforta, et sans se départir de cette expression grave, maître de Brissac dit d'une voix claire, mais gardant une petite intonation policée que les anglais appréciaient tant.

«  Je vous remercie pour votre accueil monsieur, je suis certain que messieurs Bender et Iaroslav, dont il avait déjà soigneusement enregistré les noms, sont occupées à quelques affaires plus pressantes.

Je me permettais de vous rendre visite, pour des raisons personnelles à la vérité. Vous n'etes pas sans savoir que les actions gouvernementales que je connais bien pour en avoir autrefois fait les frais, sont de plus en plus inquietantes pour le monde des mutants ... Un voile opaque de tristesse noire passa sur le regard aceré du mutant violet, mais il tenta de se reprendre rapidement. J'ai beaucoup souffert de cette intolérance exacerbée contre les mutants, les tours d'acrobates ne sont plus de mon âge, il est désormais temps de ne plus se cacher. Être mutant est devenu dangereux aujourd'hui, hélas, l'intégration tant esperée et toujours attendue chez ces disciples de feu Charles Xavier ne peut plus venir, elle a laissée place à la segregation violente, ou pire encore.

Il me fallait prendre une autre route. Dans ma jeunesse encore empreinte de thèses idéalistes j'ai admiré avec une immense révérence les actions d'Eric Lehnsherr, et cette institution qui a été engendré de son combat a tous les ... objectifs que je désire trouver.Après cette entrée en matière le mutant rentra dans le vif du sujet :

Ainsi, je propose aimablement mes services auprès de votre Confrérie. Je possède certaines compétences en terme de droit et de politique, je crois savoir que la Confrérie saurait y être sensible, car ses interêts que je respecte profondémment ont également besoin, je le pense, de voix multiples et de talents diverses.» Un regard assuré et un sourire léger au lèvre, Brissac montrait tout d'un homme serein alors qu'en son fort il était tendu, sachant que son destin se jouait ici. Il n'était plus question de fuir, de se cacher, de s'écraser devant ses mafieux dont il avait fini par se débarasser. Il était question de se poser dans un nid suffisamment solide pour le protéger, cette fois, il fallait s'en remettre à d'autres. A nouveau, il n'avait pas le choix.

Parfait. On s’interessait, visiblement, à ce genre de compétence, l’avocat n’avait pas erré dans ses jugements, cette Confrérie ne pouvait pas être que sang et violence, malgré que celle-ci soit nécessaire, mais il s’en moquait. S’il était utile, il survivrait. Il avait toujours survécu grâce à son utilité vis-à-vis des autres, et si ses services n’avaient plus d’interêts, alors il valait mieux partir.

Le plan politique et juridique seraient à exploiter, visiblement ce genre d’appui pourrait se montrer prolifique … mais, pas trop d’emphase, on ne sait jamais. Le mutant se rembrunit, il ne fallait pas trop s’avancer dans ses désirs incertains. De bonnes bases étaient nécessaires, certes, mais autant se montrer prudent. A nouveau. Ses qualifications ?

« Je suis ravi que la Confrérie soit interessée par mes services, commença-t-il avec un léger sourire sincère – et qui paraissait quelque peu sournois au premier abord, j’ai réussi à jouir d’une éducation saine, et du poids de l’experience.

Une éducation saine … il s’arrêta quelques instants, et reprit.

Je suis docteur en droit et diplômé de l’Ecole Superieure de Diplomatie de New York. J’ai exercé pendant plus d’un an les fonctions de diplomate aux affaires de mutants, et durant une vingtaine d’année, j’ai experimenté d’autres formes de diplomaties, auprès de nombreux milieux. Gouvernementaux, ou autres, alors que la chasse aux mutants était ouverte. Car oui, la pourriture était partout, aussi bien dans les salons que dans les caches morbides. Il n’y avait pas que de bons souvenirs … non, vraiment pas. Son timbre s’était fait plus grave, moindre réaction pour tants de maux. Puis j’ai exercé pendant 10 ans la fonction d’avocat au barreau de Boston, ce qui m’a permis d’acquerir de bonnes bases … et de bons soutiens.»

Petit brillement de l’œil hypnotiseur … oui, de bons soutiens. Il s’agissait maintenant d’attendre ce monsieur Bender, qui serait sa seule clé vers l’avenir. De nouvelles opportunités, plus lucratives peut être, ou tout du moins plus sûres s’ouvraient, il s’agissait de ne pas s’arrêter en chemin. Et de se méfier des autres, toujours, se montrer trop avide pour le moment, donnerait l’impression de paraître interessé et ambitieux. Quelle idée !

L'avocat reflechit rapidement sans battre d'un cil. Cependant il se redressa sur son siège, attrapant son menton de sa main trapue. Un discours pro-mutant ? Quelles étaient donc ses thèses que « défendait » maintenant la Confrérie ... il avait déjà argué des causes auxquelles il ne croyait pas, cependant il fallait plus d'éclaircissement ... quand on avait été marionnetiste, on n'aimait pas devenir marionettes, aussi lustrées soient-elles. Il y avait comme certaines subtilités qui lui échappaient ... il valait mieux se préserver de certains risques. La Confrérie ne pouvait qu'avoir des idées derrière la tête.

« Je serai ravi de travailler céans, Mais hors de question de loger au milieu de ce ramasis affreux de progénitures sous évoluées dangereuses.
Cependant avant d'entreprendre un tel travail, quelques informations supplémentaires me seraient nécessaires, afin d'être au courant de toutes les modalités nécessaires à la bonne application de la mission confiée. »

Ce fin majordome devrait comprendre. Il l'esperait, son aide était soumise à certaines conditions, se montrer désinteressé certes, mais pas stupide.

Diana venait juste de rentrer et de trouver la Confrérie. En y entrant elle se sentit un peu à son aise. Mais, tandis qu'elle marchait elle se sentit seule, elle aurait tant voulu parler avec n'importe qui mais n'y arrivait pas. Il y avait trop de monde pour qu'elle puisse parler avec une personne. Tout d'un coup elle eu peur que son cauchemart se réalise, que personne ne s'intéresse à ses pouvoirs et que le chef de La Confrérie lui demande de rentrer car elle n'a pas sa place dedans.
Lorsque quelqu'un se dirigea vers elle.

Le mutant s’était levé, petite forme nerveuse et tendue, le visage crispé. Cette affaire s’éternisait trop, surtout avec un majordome … on s’interessait, mais on ne proposait rien de rentable. Maintenant on lui demandait ce qu’il désirait savoir … il sentait que cette affaire prenait un tournant moins appréciable. Il jeta un simple coup d’œil à la jeune fille … sans aucun interêt, passons. D’un ton bref, ne désirant plus délayer, il répondit :

« Tout simplement sur les bases nécessaires à un bon travail. Les objectifs, les modalités de ce discours, et les perspectives dans lequel il s’inscrit. Sa cible, son auditoire également. » Voilà, il avait été clair cette fois. Il serait temps de relancer la dynamique … ce majordome, tout bras droit qu’il était, finirait par dépasser le cadre de ses prérogatives en répondant. Il faudrait attendre.