L'arrivée de Kira (libre)

Le vol avait été pénible. Kira ne s’était jusqu’alors pas rendu compte que Moscou et Boston étaient si éloignés. Cependant, maintenant qu’il était en Amérique du Nord, il était relativement satisfait. La température n’était pas beaucoup plus élevée qu’en Russie et la ville semblait être beaucoup moins fermée, beaucoup moins stricte et restrictive. Kira se retourna une dernière fois sur Yelena, qui semblait être au bord des larmes -sans doute parce qu’elle ne voulait pas le laisser rentrer seul dans cet endroit- et prit la décision de pénétrer dans le grand hall.

Tout était démesuré ici. Les portes, pour commencer, semblaient être blindées, leur épaisseur paraissait irréelle –ou alors, elle l’était vraiment– et lorsque Kira franchit les deux portes qui menaient au hall, il constata presque avec effarement que les deux escaliers de marbre blanc étaient spectaculaires. Jamais il n’en avait vu auparavant. Néanmoins, il tenta de dissimuler son admiration à la limite de l’ahurissement, tant il devait paraître ridicule.

Peu de temps après son arrivée, il prit conscience que la température de son corps avait augmentée. Ses joues avaient pris une couleur rouge vif peu esthétique mais il ne pouvait absolument pas le contrôler. Il fit un rapide tour d’horizon des lieux qu’il ne connaissait pas encore, et a priori il n’y avait pas de cheminée, pas de source de chaleur à proximité qui aurait pu être la cause de tout ceci. Il décida donc d’ôter son duffle coat qu’il rejeta en arrière, en ne le tenant que d’un doigt, ce qui devait au mieux lui donner un air totalement ridicule de jeune premier, au pire le faire passer pour un bourge prétentieux.

Désormais, il n’avait plus qu’à attendre que quelqu’un vienne à sa rencontre, puisqu’il ignorait complètement où il devait se rendre. A priori, il devait y avoir beaucoup de passage dans un endroit si spacieux, alors son attente ne serait pas très longue. Il avait hâte de savoir pourquoi son corps réagissait de cette façon et surtout pourquoi sa mère l’avait directement emmené ici. Elle devait sans doute connaître cet endroit un peu mieux qu’elle ne le laissait croire à son fils.

Des pas se firent entendre et semblaient venir d'un des nombreux couloirs qui menaient vers les différentes ailes du batiment.

Un vieil homme apparut dans l'un des encadrements de porte, il était habillé d'un costume noir et blanc de majordome qui semblait aussi impecable que le grand hall. sourire chaleureux et expression rassurante, il s'approcha du petit groupe de mutants qui venaient de dehors.

Bienvenue à l'Institut Charles Xavier, mademoiselle et messieurs, établissement pour jeunes surdoués. Je suis Edouard, majordome de l'Institut.

Puis-je vous être utile d'une quelconque manière ?

La voix d'Edouard trahissait un accent anglais très fort.

[HRP - Scusez, pour la taille du post, mais en ce moment, les nouveaux ils sont nombreux XD, et jouer le majordome est répétitif^^ - HRP]

Tandis que Kira attendait toujours que quelqu’un vienne le renseigner davantage, ou tout simplement qu’une autre personne fasse irruption dans le grand hall d’entrée (et dans la même situation que lui), il entendit légèrement grincer la lourde porte, qu’il avait lui-même ouverte quelques minutes plus tôt. Faisant mine d’être plongé dans ses pensées, et surtout ne voulant pas paraître inoccupé et totalement perdu dans ce grand bâtiment, il ne prêta dans un premier temps pas attention à celui ou celle qui venait de pénétrer dans l’Institut. Il eut presque envie de plier son duffle coat sur son bras, tant il avait jugé ce geste inutilement prétentieux. Et puis, certainement par manque d’audace ou tout bonnement par nonchalance, il n’en fit rien. il releva juste la tête, rejetant une de ses nombreuses mèches rebelles en arrière. Lorsque l’homme parut être à son niveau, il put entendre un "veuillez m'excuser, puis-je vous demander quelques renseignements ?" tout à fait affable et courtois. Il observa son interlocuteur pendant quelques instants. Celui-ci semblait être d’un niveau social assez aisé, tant par la manière dont il parlait que par sa façon de se vêtir. En règle générale, Kira n’appréciait pas vraiment ce genre de personne mais, pour le coup, il constata un certain air de malice dans les yeux du jeune homme, ou peut-être était-ce simplement un signe de gentillesse et de sociabilité que Kira avait interprété comme il l’avait souhaité. Toujours est-il qu’il fut ravi de savoir qu’il n’était pas le seul à être presque dépassé par la grandeur des lieux.

_ J’aurais vraiment aimé vous être utile mais malheureusement, j’attendais qu’on vienne à ma rencontre.

Sa voix détonnait une certaine complaisance, pourtant pas poussé à l’extrême, mais aussi beaucoup de sincérité. Kira n’était pas de ce genre de personnes à jouer les mielleux, préférant mille fois la franchise à l’hypocrisie, même si cela pouvait lui attirer des ennuis. En l’occurrence, rien de ce qu’il avait dit n’aurait pu troubler son interlocuteur. Peut-être qu’à présent, ils attendraient ensemble que quelqu’un de plus informé qu’eux viennent les accueillir. Alors qu’il venait tout juste de répondre au jeune homme, il entendit une nouvelle voix féminine. Une charmante jeune femme vint les saluer. Elle aussi devait être en quête de renseignements. Ses vêtements trahissaient une origine japonaise ou tout du moins asiatique, et cela ne faisait que lui ajouter un peu plus de charme.

Peu de temps après, un vieil homme fit à son tour irruption dans le hall mais, cette fois, il provenait d’un couloir. Son style, aussi bien vestimentaire que verbal, faisait penser à ces charmants maîtres de maison anglais. Il se présenta rapidement, salua les deux nouveaux arrivants et Kira puis leur demanda s’il pouvait leur être utile. Comme Kira ne savait absolument pas quoi répondre, il garda le silence et préféra laisser parler le jeune homme ou la jolie demoiselle qui étaient arrivés après lui.

Le jeune golden boy garda son sourire vissé sur le visage malgrès la réponse négative mais fort courtoise de son interlocuteur. Ca ne retardait que l'inévitable tout au plus de quelques minutes, du moins l'espérait il. Quelqu'un viendrais forcément les acceuillir. William aquiesca d'un signe de tête et lui répondit alors qu'une jolie asiatique faisait son entrée.

- Une personne va surement finir par nous recevoir. Un établissement avec une telle notoriété doit probablement avoir un service spécialisé qui s'occupe de l'acceuil.

William se retourna alors vers la jeune femme et l'observa quelques fractions de secondes avant de lui répondre. Son sourire s'était légèrement dissipé et ne s'étendait plus à présent, qu'à la commissure de ses lèvres rougies par le froid. Justement, ce sourire en coin et son air malicieux le faisaient paraître très juvénile. Sans auparavant le savoir, personne ne pouvait se douter que le jeune mutant était un des hommes d'affaires les plus efficace de la région.

- Bonjour mademoiselle...

Avant qu'il ne puisse lui demander si elle était déjà venue en ces lieux, un majordome "so british" se présenta enfin et leur offrit un acceuil digne des plus grandes maisons de bonne famille de Londres. Le visage de William s'illumina. Depuis tout petit, il était habitué à ce genre de pratiques et Edouard lui rappellait beaucoup son majordome et meilleur ami, Charles. Le labs de temps de réflexion que s'accorda Will laissa à la jeune asiatique un créneau pour demander à intégrer l'Institut et, lorsque son ton retomba, ce fût au tour du golden boy de s'exprimer.

- Enchanté Edouard. Ma requête est un peu différente de celle de la demoiselle ici présente. J'aimerais si possible, avoir une entrevue avec un responsable de l'établissement...

Tout allait un peu trop vite. La jeune demoiselle parla tout d’abord de "don" et de "surdoués", ce qui étonna vraiment Kira. Il n’avait vraiment pas l’impression d’être plus intelligent que la moyenne, sans pour autant se rabaisser et dire qu’il était un dégénéré, mais là le terme était un peu fort. D’autant plus que la jeune asiatique semblait être persuadée de ce qu’elle avançait, sans compter qu’elle parlait d’intégrer l’établissement. Le jeune Shiver n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait dans cet Institut, il pensait simplement que c’était un endroit où il pourrait avoir des réponses à ses questions. Force était de constater qu’il s’était un peu mépris sur la question. Néanmoins, Kira ne laissa transparaître ni étonnement ni interrogation. Il resta de marbre, ou presque, et se contenta d’écouter le jeune homme qui lui avait adressé la parole en premier. Lui aussi semblait savoir pourquoi il était ici. Il parla d’un ton tout à fait délicat, presque mondain mais pas du tout affecté ni hautain. Un sourire aurait presque pu se dessiner sur son visage juvénile tant il paraissait à l’aise et dans son univers.

Kira attendit un peu encore. Il ne savait plus vraiment s’il devait ou non laisser parler les autres, s’il devait ou non à son tour prendre la parole. Peut-être que tout ceci serait un peu de trop pour le majordome, qui finirait par ne plus savoir à qui répondre. Cela dit, il considéra qu’il était ici pour cela et qu’il devait être suffisamment intelligent et professionnel pour se rappeler de tout ce qu’on venait de lui dire, en si peu de temps. Cependant, Kira commença se sentir un peu mal à l’aise. Il aurait peut-être dû demander davantage de détails à Yelena avant de pénétrer dans le domaine. Mais maintenant qu’il était là, il fallait faire semblant de savoir pourquoi il y était, justement. Et ça, Kira était tout bonnement incapable de l’improviser. Il fallait donc rester vague, ou s’inspirer des réponses précédentes, tout en adoptant un ton assez neutre. Ça n’allait donc pas être aussi simple que prévu.

_ Un peu comme la demoiselle, je suis ici pour intégrer l’établissement.

Subitement conscient de son erreur, il se mordit la lèvre et se demanda comment il avait pu être aussi bête pour prononcer de telles paroles. Il ne savait même pas exactement ce qui s’y passait, dans cet Institut, alors pourquoi vouloir l’intégrer ? Cela semblait totalement aberrant et inconscient. Il n’avait plus qu’à attendre la suite des évènements, et savoir si, par chance, il allait se retrouver seul avec son prochain interlocuteur, pour au mieux rétablir la situation sans problème majeur, au pire passer pour le dernier des ignorants.

En très peu de temps, grâce au talent sans précédent d'Edouard qui avait su organiser et coordonner les travaux, l'Institut avait retrouvé son faste d'antan.
Malicia n'avait pas participé à l'assaut final. Elle avait été transféré à l'hopital au service des grands brulés. Grace à la technologie récente, Malicia s'était remise en quelques semaines.
Meme si leur victoire était entachée par la perte d'un de leur membre, Malicia savait qu'ils avaient fait reculer pour quelque temps cette association terroriste qui les menaçait.
Aujourd'hui était celui du jour de l'an. Tout avait été organisé pour donner une fête magnifique au sein de l'Institut, pour que tous se retrouve dans cette sorte de famille qu'était l'Institut.
Etant allée jeter un coup d'oeil à la décoration et au repas qui se préparait, Malicia revenait en passant par le hall.
Elle apparut donc de l'une des portes, apercevant l'un des multiples Edouard en discussion avec plusieurs personnes inconnues dans le hall.
Affichant l'un de ces sourires magnifiques dont elle avait le secret, elle se dirigea vers eux d'une démarche assurée.
Ses cheveux était attachés en un chignon souple et quelques mèches folles s'en échappaient. Son tailleur-jupe, fait sur mesure, mettait en valeur ses longues jambes gainées de soie.
Elle avait cette assurance tranquille qui s'était developpée en elle depuis qu'elle gérait l'Institut.
Elle adressa donc son sourire de bienvenue à tous ceux qui étaient présents, remerciant Edouard d'un regard.

"Bonjour, je me présente, je suis Malicia, la directrice de l'Institut. Puis-je vous aider?"

Malicia ? La célèbre Malicia ? Alors c'était elle... Un rapide regard suffit à Kiku pour détailler la tenue de celle qui l'intègrerait rapidement dans l'établissement et qui éclairerait sa lanterne. Elle fit quelques pas, faisant claquer ses sandales japonaises sur le marbre du sol, se rapprochant de Malicia avec un sourire amical. Son sac était toujours par terre, n'avait pas bougé.

- Je suis une... mutante. [Elle hésita avant de poursuivre.] C'est comme ça qu'on appelle les gens qui ont quelques facultées spéciales, non ?

Son visage se fendit d'un autre sourire courtois, suite à cette question somme toute très réthorique. Quittant son épaule, l'ombrelle massive tourna dans la main fine de Kiku, avant que sa tête ne touche le sol, libérant la jeune femme du poids de son "outil".

William s'était tourné vers le jeune homme qui devait naturellement prendre la parole. Celui ci se trouvait dans la même situation que l'asiatique. Décidément, l'établissement était nettement plus actif que ce que Mr Kane croyait. Etait ce exceptionnel où autant de jeunes mutants venaient chaque jour se réfugier au sein de l'Institut ? Décidé à connaitre les réponses à ses interrogations, le golden boy pivota sur ses talons vers Edouard, le sourire aux lèvres.

C'est alors que Malicia fît son entrée. Hawk Eyes la reconnue immédiatement pour l'avoir vu le matin même dans l'édition spéciale du Boston News. Pourtant, le journal ne l'avait pas mise en valeur, et il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi jolie. Ses yeux perçants scrutèrent le moindre de ses mouvements et le temps qu'elle arrive à leur niveau, William s'était déjà fait une bonne idée du genre de femme qu'elle pouvait être. Son style s'apparentait beaucoup à certaines dames de la haute société : belle, assurée et charismatique. Après sa présentation, Edouard décida de se retirer. William le salua courtoisement.

- Merci bien Edouard. Bonne continuation à vous.

Le golden boy se tourna alors vers la directrice de l'établissement. La satisfaction se lisait dans son regard. Il était venu sans rendez vous pour discuter avec Malicia et elle était devant lui en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. De quoi vous faire croire en votre bonne étoile. William fît une légère révérence et se présenta à son tour.

- Enchanté madame la directrice. Je me nomme William Kane, je suis le directeur des laboratoires de la X-Corporation de Boston. Si vous avais quelques minutes à m'accorder, je souhaiterais avoir un entretien avec vous.

Hawk Eyes marqua une pause et regarda les deux jeunes gens qui venaient rejoindre pour la première fois l'établissement. Probablement avaient-ils longtemps voyagé et attendaient-ils ce rendez vous depuis bien plus longtemps que lui. Il était injuste qu'il se permette de leur passer devant. Son niveau social ne devait pas lui donner de privilèges.

- Bien entendu, l'acceuil de ces jeunes gens passe en priorité. J'ai tout mon temps...

La jeune fille d'origine asiatique parla la première. Elle semblait intimidée et peu sure d'elle, comme la plupart des mutants qui étaient arrivés à l'Institut la première fois. Il était toujours difficile de laisser tomber la vie qu'on menait pour franchir la porte de l'Institut.
Malicia eut un petit sourire reconfortant à son égard et lui répondit.

"Oui, c'est ainsi qu'on nous nomme et que nous nous nommons. L'Institut acceuille tous les mutants qui veulent l'intégrer. C'est un havre de paix et un refuge la plupart du temps."

Edouard demanda la permission de se retirer. Meme s'il disposait du don d'ubiguité, la préparation de la soirée necessitait toutes ses forces.

"Bien sur Edouard, avec votre talent et votre organisation, je suis sure que la soirée sera fantastique."

Elle se tourna à nouveau vers les jeunes gens. Un jeune play-boy, très bien habillé, prit à son tour la parole. Tout en lui respirait la bonne éducation des hauts quartiers. Malicia l'écouta avec attention. Elle acquiesça.

"Je vous accorderais votre entretien après que ces deux jeunes gens se soient installés."

Malicia leur sourit pour leur faire voir qu'elle ne les avait pas oublié.

"Je vous souhaite donc la bienvenue à l'Institut Xavier. Puisque vous semblez avoir décidé de nous rejoindre, vous disposerez d'une chambre à l'étage qui vous appartiendra. L'institut est une grande organisation qui regroupe beaucoup de mutants de tout âge et je suis sure que vous vous sentirez bientôt ici comme chez vous. Nous encourageons les élèves mineurs à continuer leurs études. Des entrainements sont organisés régulièrement pour aider les jeunes mutants à controler et développer leurs pouvoirs."

Le discours était un peu formel sur les bords mais nécessaire.
Malicia glissa la main dans la poche de la veste de son tailleur et en retira deux cartes magnetiques.

"Voici les clés de vos chambres."

Elle les tendit aux deux arrivants.

"Si vous avez des questions, n'hésitez pas. Les anciens se feront un plaisir de vous aider, de même qu'Edouard. De plus, vous avez de la chance d'arriver aujourd'hui car nous organisons une fête ce soir pour fêter le jour de l'an."

Kira fut presque amusé par la manière quasi ingénue dont la jolie asiatique parla à la grande dame qui venait d’entrer. Il ignorait évidemment qui elle pouvait être mais il avait noté que les deux autres, et Edouard également, lui parlait comme si elle avait une importance capitale. C’est pourquoi le jeune Shiver prit note qu’il fallait qu’il adopte un ton légèrement plus affecté avec elle. Pas franchement de quoi le ravir mais, quelques fois, il faut se plier aux règles et accepter la supériorité de certains.

La nouvelle arrivante, qui se présenta comme étant Malicia (quel charmant prénom, au demeurant) lui répondit assez clairement, de façon un peu rude certes mais pas du tout méprisante. Alors comme ça, ils étaient ici parce qu’ils prétendaient être des mutants, parce qu’ils possédaient un pouvoir que les humains dit normaux n’avaient pas eu la chance d’avoir dès leur naissance ? Une fois encore, Kira garda ça dans un coin de sa tête. Le mot "mutant" était dans le fond très drôle ; cela lui rappelait les divers romans de science fiction qu’ils avaient eus la chance de lire dans le passé mais qu’il n’avait, jusqu’à présent, jamais pris au sérieux.

Le jeune homme qui lui avait adressé la parole en premier se présenta rapidement, ce qu’il n’avait pas fait face à Kira, et le jeune russe fut ravi de savoir qu’il s’appelait William, un prénom qu’il avait toujours associé aux gens nobles et bienveillants, pour une raison obscure. Il fut plus rapide que la jeune asiatique et demanda à Malicia s’il pouvait avoir un entretien avec elle. Cette fois, c’était évident qu’il savait de quoi il parlait, et il était venu ici dans un but bien précis, ce qui lui faisait un point en commun avec Kira. Il fut assez courtois pour préciser qu’il pouvait laisser sa place à la demoiselle et Kira si besoin était. Décidément, il semblait être vraiment quelqu’un de bien.

Un peu après, il fut question de refuge (Kira en déduisit naïvement que les mutants étaient donc une espèce à risque), d’une fête qui se préparait et qui se déroulerait dans la soirée (rien de tel pour mettre à l’aise tout le monde et lier de nouvelles amitiés, de manière assez naturelle qui plus est) et de pouvoirs que l’Institut apprenait aux jeunes mutants à maîtriser. En somme, Kira commençait à apprécier cet endroit qui s’avérait être tout à fait charmant et surtout, très bien encadré. Malicia leur tendit ensuite les clés de leur nouvelle chambre, Kira s’en empara et regarda la belle en lui disant :

_ Merrci beaucoup pour votrre accueil. Je suis rravi de fairre votrre connaissance, madame. Et merrci pourr la chambrre que vous mettez à notrre disposition.

Son accent russe réapparut, sans doute sous l’effet de l’intimidation. Il lui adressa un large sourire et recula légèrement pour laisser le soin à la jeune asiatique de récupérer les clés de son nouveau logement. Il espérait vraiment qu’elle ne se trouverait pas loin de lui, il était à peu près certain qu’ils étaient capables de devenir ami assez rapidement.

Kiku laissa aux divers protagonistes le soin de s'entretenir entre eux, jugeant que son tour viendrait quand il serait temps... le clan lui avait appris la patience, lors de dialogues sociaux, autant que lors de mission de terrain. Etre capable d'attendre, tapie dans l'ombre, que la proie tourne la tête, ou simplement pour observer le cheminement jusqu'à attendre le moment propice, nécessitait une absence totale d'impulsivité. Aussi, quand la clef lui fut finalement remise, elle arbora un sourire de gratitude, en s'approchant de Malicia. Mais, au moment de prendre la clef magnétique, elle hésita une seconde. De l'extérieur, on aurait dit que l'asiatique avait pour que l'objet lui morde la main. Mais ses doigts fuselés se refermèrent bientôt sur l'objet, tandis que la jeune femme laissait échapper un discret : Merci, après quoi elle se retourna vers son sac, pour le reprendre. La sangle sur l'épaule, elle se tourna vers l'assemblée et dit poliement :

- Merci pour tout, je vais me retirer dans mes quartiers... [Quel vocabulaire de fin de siècle.] ...j'y dépose mes affaire et je vais explorer, avec votre permission, Malicia-sama.

Les deux jeunes gens semblaient ravis de leurs premiers contacts. Malicia contemplait toujours avec un air ému les premiers pas de ses protégés au sein des murs de l'Institut.

"Bien sur, rendez vous ou vous voulez, si il y a le moindre problème, n'hésitez pas à le dire."

Elle accompagna ses douces paroles dun sourire franc. William, en bon gentleman, attendait toujours que Malicia lui accorde l'attention qu'elle lui avait promis. Estimant qu'à présent, les deux jeunes, allaient découvrir impatiemment leur chambre, Malicia se tourna vers lui, affichant toujours son sourire poli.

"Que puis-je pour vous Monsieur Kane?"

Malicia avait déjà bien sur entendu parler de ce jeune homme et de ses laboratoires et il fallait dire que sa visite l'intriguait.

En véritable femme d'affaire, Malicia avait saisit l'importance de l'entretien. La réputation du jeune homme le précédait et s'il s'investissait dans l'Institut, celà représentait une manne d'argent importante.
Lorsqu'il eut fini, Malicia eut un petit sourire à nouveau, puis d'une voix professionelle, lui répondit.

"Votre interet me touche , Monsieur Kane."

Malicia semblait sincère en énonçant celà.

"L'Institut dispose de nombreux mécènes à travers le monde et nous pouvons assurer à nos pensionnaires tout le confort nécessaire. Cependant, si vous souhaitez investir dans l'Institut, je n'y vois aucun problème. La dernière attaque du Cercle a couté assez chere en reconstruction et en mise à jour de nos systèmes de défense."

Cependant, Malicia hésitait à ajouter quelque chose. Prenant une inspiration, elle ajouta d'une voix plus rapide.

"Cependant, l'investissement peut revetir plusieurs formes monsieur Kane..."

Elle laissa sa phrase s'éteindre dans le vide.

William aquiesca d'un petit signe de tête amical précédé d'un léger sourire l'approbation de Malicia pour son aide puis la laissa poursuivre la réponse à sa question de financement. C'était donc probablement des mutants riches comme sa personne qui financaient l'Institut avec des dons réguliers. Interessant mais à la fois dommage. Peut être aurait il été aussi efficace pour l'avenir des mutants que quelques uns de ces investisseurs fondent leur propre Institut de part le monde...

Hawk Eyes allait faire la remarque, mais la dernière phrase de la directrice mordit au vif le golden boy. Cette remarque était particulièrement intriguante. Avait elle un autre moyen de soutiens en tête ? Il prit alors un air interrogateur, le sourire au coin des lèvres.

- Qu'entendez vous par "plusieurs formes" Madame la directrice ?

William se mît étrangement à douter. Malicia était elle au courant de quelque chose à propos de son pouvoir ? Non c'était impossible à moi qu'elle ne possède elle même un moyen de détécter le gène X dans les êtres vivants...

Malicia hésitait à présent, peut-être était-elle aller trop loin? Mais elle avait sentit que cette homme tenait véritablement à la cause des mutants.

"L'argent ne fait pas tout dans le monde Monsieur Kane. Peut-être soulage t'il quelques fois, mais pour véritablement changer les choses, nous avons besoin de personne qui investissent de leur temps et leur personne..."

Malicia regrettait à présent, il allait sans doute penser qu'elle essayait de l'enroler dans son combat. Elle se demandait pourquoi elle avait dit celà? Elle avait sentit qu'au fond de lui, cet homme aspirait à véritablement changer les choses et pas seulement à soulager sa conscience en déchargeant sa fortune sur la bonne oeuvre que représentait l'Institut.

William parut rassuré de la réponse. Il avait toujours caché son pouvoir et seulement deux personnes le connaissaient au monde, Charles et lui même. Il était bête de s'être mis à avoir des doutes pour si peu. Et puis, de toute manière, cette femme inspirait la confiance. Qu'elle sache ses capacités ou non n'aurait probablement pas changé grand chose.

Le golden boy sourit à Malicia qui semblait pourtant douter quelques peu de ses paroles. Sa grande assurance s'était atténuée. Investir de son temps et de sa personne n'était pas un problème pour riche industriel. A part le travail, sa vie sociale était au point mort. Il pouvait se le permettre. Restait à savoir ce que cherchait Malicia exactement.

- Soyez certaine que vous aurez déjà mon soutien financier. Mes revenus sont importants et les loisirs que je pratique peu couteux. Il est inutile de faire dormir des fonds, je préfère qu'ils profitent à aider ceux qui en ont réellement besoin.

Hawk Eyes marqua alors une pause, son visage rayonnait. Il mis les mains dans son dos et poursuivit de manière très intéressée.

- Je ne vois aucun inconvénient à donner de mon temps et de ma personne pour une cause qui me tient à coeur. Mais qu'elles qualités en moi pourraient bien vous être utiles ?

Une jeune femme fît alors son entrée. Une nouvelle venue de plus. Trois en quelques minutes, c'était réellement impressionant. William stoppa sa conversation et se recula pour laisser Malicia lui répondre...

Visiblement le jeune homme ne parut pas véxé de la tentative audacieuse de Malicia. Celle-ci fut rassurée. Il semblait même partant pour s'investir davantage.
Malicia replaça une méche folles qui s'échappait de son chignon derrière son oreille, sourit au jeune homme et lui répondit:

"Vous disposez d'une certaine renommée Monsieur Kane, que ce soit dans les journaux ou les milieux d'affaires. Votre prise de position pourrait aider à faire changer les mentalités. Vous refletez la jeunesse, la génération montante de ce pays. Votre voix, votre personne compte beaucoup."

Ce jeune homme était charmant et malgré sa richesse, absolument pas prétencieux. Dire que dans quelques heures, il passerait surement le réveillon dans une salle bourrée de champagnes hors de prix, de toasts au caviar et de vêtements valant des fortunes. Cet homme était véritablement tout en contraste. Capable de se déplacer en personne pour discuter d'un éventuel financement qu'il aurait pu déléguer à sa secrétaire. Elle l'aurait bien inviter à leur petite fête pour qu'il découvre un peu plus l'Institut qu'il allait subventionner. Après tout, l'Institut était composé essentiellement d'humains, de personnes qui vivaient, ressentaient et William devait en saisir toute la dimension.