Panique et folle recherche

(merci^^ mais ce sont juste des mots les uns à la suite des autres, l'inspiration fait le reste)

L’air devenait de plus en plus glacial au fur et à mesure que les premières lueurs de l’aube se levaient. Un clin d’œil à l’atmosphère déjà si macabre ? Peut-être. Le barman n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être et à vrai dire, il n’y accordait pas la moindre importance. Tout ce qu’il pouvait deviner, c’était que le matin approchait. Car une fine couche de gel commençait à se dessiner ça et là. Les toits et les voitures se paraient tout doucement de leur tenue d’hiver.

Bientôt, ils furent en vue du garage. La porte se dressait devant eux. Gorge sombre et béante donnant naissance à l’enfer. Il ne prit même pas la peine de s’arrêter et plongea immédiatement dans les ténèbres du couloir de la mort. Tout le contraire de Brent. Celui-ci s’était immobilisé devant et regarda son ami disparaître dans l’obscurité. Il n’avait vraiment pas envie de se retrouver nez à nez avec les atrocités renfermées dans cette cave. Et puis, peut-être qu’il y était encore… Cette pensée l’effrayait plus que tout. Un instant, il songea à faire demi-tour. Mais la lâcheté qui le dévorait déjà l’en empêcha. Et c’est d’un pas contraint et forcé qu’il pénétra à l’intérieur du garage.

Un peu plus loin devant lui, il distingua l’ombre de Matt qui avançait résolument vers les escaliers. Lui, il arrivait à peine à mettre un pied devant l’autre. En plus, du coin de l’œil il aperçut le sang qui ornait les murs. Il ne l’avait pas lorsqu’il s’était enfuit. Il en eut un haut le cœur et cette fois il ne put se retenir de vomir.

La peur s’infiltrait en lui comme un venin dans les veines. Inconsciemment, il se mit à trembler. Et même avec la plus grande volonté du monde, il n’arrivait pas à stopper ce tremblement. Il eut soudain la folle envie de crier à son compagnon de s’en aller, de ne pas rester dans ces lieux une minute de plus. Mais il rejeta vite cette mauvaise idée. La meilleure façon pour se faire repérer c’était bien de faire du bruit. Il continua alors en silence. Dans un sens, ce ne fut pas très difficile car la terreur l’empêchait de parler…

Matt ouvrait la marche, toujours d’un pas décidé et était loin de se douter que son ami derrière lui était mort de trouille. Ce gamin allait payer. Voilà ce tout à quoi il pensait. Il ne voyait plus que le moment où il lui planterait une balle entre les deux yeux. D’abord lui… et puis sa copine. Il mettrait Boston à feu et à sang s’il le fallait, mais il les retrouverait tous les deux. Il ne pouvait pas se permettre de laisser ces deux mutants en liberté. Après ce qu’il avait fait… Et ce qu’elle leur avait fait dans le parc. Il était certain que cette fille était capable de tuer, qu’elle avait même déjà tué et qu’elle l’aurait tué si…

Si quoi en fait ? En y réfléchissant, il ne savait pas même à quoi ou à qui il devait d’être toujours vivant à l’heure qu’il était. Alors qu’il était en train d’étouffer sous l’emprise mentale de Samarah, il n’avait pas entendu Deklan la supplier d’arrêter son massacre. Et même si on lui disait qu’il devait la vie au mutant qui venait d’assassiner ses amis, ça ne changerait probablement rien, il se refuserait à le croire.

Il continuait d’avancer et la lueur rougeâtre s’intensifia…

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… le bruit de pas aussi. Il était de plus en plus proche. Cette fois-ci, elle en était certaine. Quelqu’un s’approchait bel et bien. Samarah avait espéré que ce n’était seulement qu’un courant d’air. Un coup de vent s’engouffrant dans le long couloir qu’ils avaient parcouru, lorsque la lampe s’était mise à danser au bout de son fil. Mais apparemment non, ce n’était pas le seul responsable, il y avait aussi des personnes qui approchaient. Et malheureusement pour elle, il n’était pas très difficile de deviner l’identité de ces personnes… Les hommes. Du moins, les deux qui restaient encore.

Les corps allongés à terre étaient tellement désarticulés qu’ils en étaient méconnaissables, donc Samarah ignorait lesquels des cinq hommes elle allait voir se dessiner face à elle d’ici moins de deux minutes.

Dans la précipitation, elle avait sentit que Ksénia n’avait pas été très difficile à empoigner. Elle s’était laissée faire, sans aucune réaction. Comme si son corps ne répondait plus aux injonctions de son esprit. Si tel était le cas, cela n’était pas bon signe pour eux. A trois contre deux, ils pouvaient encore avoir l’avantage, mais à deux contre deux, les chances devenaient égales, sans compter que si Ksénia ne réagissait pas, elle deviendrait un poids dont il faudrait s’occuper pour ne pas qu’elle soit en danger. Tout ça était loin de faire les affaires de Samarah !

"La prochaine fois que tu m'entraînes dans un coin sombre, j'espère qu'il n' y aura aucun danger de mort imminent."

Et comme si cela ne suffisait pas, Yanis trouvait encore le temps de faire de l’humour ! Il ne se rendait pas peut-être compte de la gravité de la situation. Pour sa défense, il fallait avouer qu’il ne savait pas de quoi étaient capables ces hommes. Mais ce n’était quand même pas une raison ! Décidément, il n’en ferait jamais une bonne ! En plus, il ne s’était même pas excusé pour son indélicatesse à propos de Deklan. Mais à dire vrai, cela ne l’étonna qu’à moitié. Le jour où les garçons se mettraient à reconnaître leurs torts, les poules auront des dents ! Sauf que…Deklan, lui, avait déjà reconnu par deux fois ses torts, pour l’explosion de la poubelle et l’incident dans le parc. Et jusqu’à preuve du contraire, c’était un garçon.

Pourquoi est-ce toujours dans des situations désespérées que l’on pense à des détails qui vous font encore plus au mal au cœur ? Il fallait qu’elle arrête de se rappeler les moments qu’elle avait passé en compagnie du jeune mutant. Il fallait d’abord le retrouver ! C’est pour cette raison que Samarah préféra se focaliser sur ce que Yanis venait de dire. Même si ce n’était pas d’une façon des plus objectives.

Que voulait-il donc insinuer ? Que c’était une habitude chez elle d’entraîner les gens dans l’ombre ? Qu’il espérait qu’une fois rentrés à l’Institut, elle l’emmènerait dans le premier coin sombre, comme ça ? Et puis pourquoi pensait-il cela d’elle ? Maintenant ?

Il espérait ou quoi !?

Mais il n’en n’était pas question! Pas après ce qu’elle venait de vivre avant qu’ils n’arrivent. Sauf s’il voulait finir comme l’homme qui s’était ramassé une pluie de briques sur lui ! Et puis ce n’était pas son genre.

Sur le moment, Samarah ne songea pas qu’il faisait de l’humour. Ca ne lui effleura même pas l’esprit. Elle n’aimait déjà pas plus que ça les blagues en temps normal, alors dans l’état actuel des choses, c’était à éviter !

Enervée, elle aurait bien voulu lui rétorquer qu’il n’y aurait peut-être pas de prochaine fois s’ils ne s’en sortaient pas vivants, ou bien qu’il pouvait toujours courir pour qu’elle l’entraîne dans un coin sombre dans un moment autre que celui-ci, mais elle s’en abstint. Elle avait entendu du bruit, des voix… Elle reporta alors son attention sur la porte aperçut une première ombre qui en surgit, presque aussitôt suivie d’une deuxième. Samarah fit la grimace. Elle avait reconnu le barman. Ainsi donc, il n’était pas parmi ceux déjà morts… Quant à l’autre, avec ses bandages au niveau de ses arcades sourcilières, il n’était pas dur de savoir lequel c’était. Brent, le gars aux lunettes et qui, apparemment ne tenait pas beaucoup ses yeux… Revenir ici, alors qu’il savait de quoi Samarah était capable. Oui mais, il ne savait pas qu’elle était ici. Pas encore.

Matt venait de pénétrer dans la cave. Et l’horreur de la situation le figea sur place. Il contempla, la bouche ouverte, les restes de ses amis éparpillés partout dans la pièce. Refusant de croire ce que se yeux voyaient. Encore pire que Saint Thomas ! Il entendit alors que Brent le rejoignit et il tenta de se ressaisir. Il porta son regard sur son compagnon sans dire mot. Celui-ci avait le teint cireux et une main devant sa bouche, l’autre sur sa poitrine. Du sang. C’était surtout cette substance chargée d’hémoglobine qu’il voyait. Les cadavres des ses compagnons passaient au second plan. C’est bien simple, sur le moment c’est à peine s’il les reconnut !

Matt fut le premier à retrouver sa constance et il jura entre ses dents :

_ Ce monstre va me le payer ! Je le jure devant Dieu, où qu’il soit, je le retrouverai et je le tuerai de mes mains !!

Brent, toujours derrière lui et sur le point de vomir, trouva quand même la force de lui dire :

_ Viens, Matt. Il n’est plus ici, tu vois bien, il faut s’en aller maintenant. On ne peut plus rien faire pour eux…

Son désir de fuir cette cave était flagrant et plus fort que tout. Il était prêt à abandonner les corps de ses amis ici. Mais ce n’était pas ce qu’il fallait dire. Le barman se retourna brusquement et hurla presque à la figure du pauvre Brent :

_ Il n’est pas question que je m’en aille, je dois… il faut d’abord les…les…

Il ne trouvait même pas les mots justes pour dire ce qu’il voulait faire. Il n'y en avait car leur sort avait été inhumain. Ses amis étaient tellement abîmés qu’en fait…il ne savait faire que ramasser les morceaux et tenter de les rassembler, pièce par pièce, comme un puzzle. C’était un peu cruel d’annoncer une telle chose ! Et surtout macabre comme jeu. "Je crois que j'ai un bout de crâne..." " et moi un morceau de jambe". Imaginez un peu!

_ Non, il faut… prévenir la police, reprit doucement Brent un tantinet effrayé par l’attitude de son ami, lui dire qu’un mutant complètement enragé à commis un triple meurtre !

_ T’es fou ! C’est la dernière chose à faire, lui répondit le barman. Après, ils nous demanderont ce qu’on faisait ici avec un mutant… Et tu as vu les objets qu’on a entreposés ici ? continua-t-il en désignant vaguement les divers objets de torture, à terre, sur les murs et dans les boîtes (il ne remarqua pas que certaines de ces fameuses boîtes ne se trouvaient plus à leur place, déplacées par Samarah alors qu’elle cherchait la gourde de sable de Deklan), ces monstres sont peut-être très mal vus en ce moment mais pas encore par tout le monde, il se peut que la police, du moins certains de leurs membres, soient encore de leur côté…

Dans son coin, Samarah se contentait d’écouter. Elle devait se contenir pour ne pas faire exploser prématurément sa colère. Mais comme à chaque fois, quand sa colère se manifestait, il lui était très difficile de la contrôler…

Comment osaient-ils accuser Deklan d’être le coupable d’une telle abomination ? C’était impossible ! Pourtant, il fallait regarder la réalité en face. Ils étaient tous les trois morts et Deklan restait introuvable…

*mais ça ne peut pas être lui, pas Deklan…*

_ Et puis, je ne veux pas que la police se mêle de cette affaire, je veux éliminer ce mutant moi-même, et tant qu’on y est sa copine avec ! Elle est tout aussi dangereuse que lui. Derrière son minois angélique se cache un véritable démon ! acheva Matt d’un air répugné

Il n’avait pas tout à fait tort.

Devant lui, dans l’ombre Samarah luttait pour ne pas encore dévoiler leur présence. Même si ce n’était pas l’envie qui manquait. Une partie d’elle le souhaitait ardemment. Elle sentait la haine s’infiltrer dans ses veines, comme la dernière fois. Près d’elle, des cartons commençaient à frémir légèrement….

Rien que d’y penser, cela le rendait malade. Savoir que dehors, courait le meurtrier de ses amis et cette diablesse. Savoir que certains mutants pouvaient encore se dissimuler l’air de rien dans la population humaine. Il aurait tout donné pour pouvoir les descendre là, maintenant, tout de suite.

Il rageait.

Elle enrageait.

Ce serait à celui qui exploserait le premier!

Et puis ce lieu qui manquait de lumière ! Comment pouvait-il espérer faire quelque chose de bon pour ses amis dans une telle obscurité ?

Cela devenait de plus en plus dur, sa rage allait atteindre son paroxysme si les humains continuaient ainsi. Ce n’était plus qu’une question de minutes, ou de secondes

*comment osent-ils ? Je les hais*

Sa colère était à moitié fondée. Elle avait raison de les détester pour ce qu’ils avaient fait à Deklan, mais pas parce qu’ils accusaient Deklan, même si elle ne voulait pas encore le croire, ils n’avaient pas tort sur ce coup-là.

_ DE LA LUMIERE ! cria tout d’un coup Matt.

Derrière lui, Brent sursauta légèrement. Il avait déjà compris que dans l'état où se trouvait son ami, il était désormais tout à fait inutile de le contredire.

_ Je veux de la lumière ! Brent, essaie de mettre la main sur…

Assez ! Elle en avait assez ! Marre de les voir vivants devant elle, médisant en toute impunité ! Et de ne pas savoir où était Deklan. Assez de s'imaginer ce qu’ils lui avaient fait subir comme horreur! Il fallait qu'elle fasse quelque chose, qu'elle les fasse taire... Qu'elle les tue!

Et soudain la lumière fut !

_... l’interrupteur, termina-t-il, surpris de se retrouver aveuglé par un grand spot halogène devant lui, alors que Brent n’avait pas encore bougé…

Samarah l'avait allumé.

Aveuglante, surgie de nulle part, cette lumière inondait maintenant la pièce. Ils avaient l'avantage. Le spot se trouvaient devant eux et éclairait en pleine face les deux hommes. Ils étaient donc encore dissimulés en ombre chinoise. Mais en y regardant bien, on pouvait détecter leur silhouette.

Cependant, le premier réflexe de Matt lorsque la lumière l'aveugla ne fut pas d'inspecter le coin devant lui, mais bien de prendre son arme. Depuis le début, il caressait la crosse de son revolver, tenu à sa ceinture. Et cette brusque illumination activa son reflexe de préhension. Il tenait maintenant son arme droit devant lui, visant dans l'ombre et cria:

_ QUI VA LA?

Il ne fallut pas un mot de plus pour faire réagir Samarah. Celle-ci se décala légèrement et apparut doucement dans le champ de vision de l'homme. La moitié de son corps dans l'ombre, l'autre moitié à la lumière. Son comportement était assez dangereux car elle n'était pas toute seule. Et se montrer ainsi allait fatalement dévoiler la présence de Ksénia et Yanis. Mais sur le moment sa haine était plus grande que son inquiétude pour ses deux compagnons. Et puis, elle se sentait de taille à prendre les choses en main si cela tournait mal...

Et de toute façon, ils n'avaient plus le choix, s'ils voulaient avoir une chance de sortir d'ici vivants, il fallait leur passer sur le corps!

Le barman fut d'abord surpris de voir apparaitre ainsi la jeune mutante. Celle-ci à moitié cachée dans l'ombre avait encore quelque chose de plus démoniaque que lors de leur face à face dans le parc. Ou bien était-ce la peur qui le faisait penser ainsi?

Mais au fond de lui, il s'y attendait un peu. Quoi de plus logique? Cette fille était avec lui la première fois. C'était forcé qu'elle se mettrait à sa recherche maintenant.

Le temps s'était figé. Samarah ne dit rien. Elle savourait l'effet de son entrée. Une furieuse envie de les liquider sur le champ se faufilait quelque part en elle. Mais une autre partie luttait. Non, elle ne pouvait pas fair ça...

_ Toi! finit par dire le barman d'un ton dédaigneux pour rompre le silence.

Un mélange de crainte et de révolte se lisait dans ses yeux. Le fait qu'elle se retrouve devant lui faciliterait les choses. Il lui suffirait de lui tirer une balle dans les deux yeux... Comme il l'avait dit dès le début. Mais il fallait être rapide. Et le faire avant qu'elle ne prenne le dessus.

Il se ressaisit et tenta de dissimuler sa crainte derrière son dégoût.

_ C'est bien que tu sois là... Je n'aurai pas à chercher dans tout Boston pour t'éliminer..., dit-il dans un rictus qu'il voulait mauvais.

Brent, dans son coin, assistait totalement impuissant à la scène. Il savait par expérience ce qu'il risquait s'il exécutait le moindre geste. Ses yeux en gardaient encore le souvenir...

"Taisez-vous! le somma Samarah, Vous me faites pitié!"

La vue de l'arme braquée sur elle ne l'effraya même pas. Elle savait qu'elle pouvait le désarmer à l'aide d'une seule pensée. C'est pour cette raison qu'elle même ne s'était jamais servie d'armes. Son contrôle mental était bien plus puissant et lui suffisait amplement. Du moins c'est ce qu'elle pensait.

Mais la remarque ne semble pas plaire à l'homme qui ajouta aussi sec:

_ C'est toi qui va te taire... Pour toujours!

Et il tira.

Tout se passa alors très vite, Samarah évita la balle de justesse dans sa poitrine en se décalant sur la gauche mais le projectile métallique lui percuta néamoins le bras. La douleur aurait du être cinglante, immédiate. Heureusement, avec l'adrénaline, elle ne sentit rien du tout. A peine un effleurement. C'est quand elle aperçut du coin de l'oeil le sang qui coulait -son sang- le long de son membre, qu'elle comprit que ce n'était pas qu'une égratignure. Mais elle n'avait pas le temps de s'en faire plus longtemps. Ce serait pour plus tard! Elle cria à l'adresse de Yanis :

"Yanis! Occupe-toi de Ksénia!"

Et presque en même temps, la chaîne qui avait retenu Deklan prisonnier quelques heures auparavant s'éleva dans les airs avant d'aller s'enrouler fermement autour du barman. Elle fut immédiatement suivie de la chaise qui alla se fixer les quatre pieds dans le mur, entrainant dans son élan Brent qui se retrouvait maintenant prisonnier entre les morceaux de bois et le mur.

Le barman jura. Il avait raté sa cible. Il savait que maintenant ce serait plus difficile car il n'avait pas droit à l'erreur. Et comme de fait, l'instant d'après il se retrouva saucissonné dans la lourde chaîne de torture (mais ce n'était qu'un aperçu de ce que Deklan avait bien pu ressentir quand lui-même était prisonnier de ses mailles en acier). Il n'avait rien pu faire car la jeune mutante avait été trop rapide. Hélas pour lui. Celui-ci lâcha son arme, ou plutôt ce fut Samarah qui la lui arracha des mains d'une onde mentale. Et il ne put que la regarder s'envoler dans les mains de son ennemie

La jeune mutante cueillit l'arme en plein vol et la pointa droit sur les deux hommes. Elle n'en avait pas l'usage mais qu'importe, cela faisait toujours son impression au niveau psychologique.

"Et maintenant, on va jouer à ma façon...dit-elle simplement en dévisageant les deux humains. Yanis? appela-t-elle sans se retourner, tu peux jeter un coup d'oeil, elle insista légèrement sur ce mot-là, à celui de derrière? Même si à mon avis, il ne bougera pas, du moins s'il n'est pas fou! termina-t-elle en lançant en regard féroce sur Brent. Aussitôt, la chaise se resserra d'un cran dans le mur, étouffant un peu plus le pauvre homme.

Qui avait très bien compris le message. Il ne bougerait pas. De toute façon, il n'en n'aurait pas eu la force, ni physique, ni morale. La chaise était si bien plantée dans le mur que cela ne s'annoncerait pas être une mince affaire de l'en décrocher. Du moins pour un humain.
Rien n'était n'était plus fort que la volonté. Et c'était encore pire quand elle était guidée par la haine...

"Bien, reprit Samarah en pointant toujours l'arme sur eux, et si vous me racontiez ce qu'il s'est passé ici? Inutile de préciser qu'aucune entourloupe ne sera tolérée!"

Matt fulminait de rage. Cela aurait été si simple s'il n'avait pas raté son coup! Mais maintenant, il était pris au piège comme un vulgaire rat! Et pour le moment, il n'était plus en situation pour riposter. Le serait-il seulement encore une fois? Elle pouvait les achever d'un coup n'importe quand, il le savait! en plus, d'après ce qu'il avait entendu, elle n'était pas seule. Combien y en avait encore cachées dans l'ombre, de ces maudites créatures?

Samarah était satisfaite. Ils étaient à sa merci. Cela n'avait pas été si compliqué de les maitriser. Une lueur noire courait dans ses yeux, mais pour l'instant, son bon côté avait pris le dessus et maîtrisait la situation.

Pour l'instant...

(bah rebelote, un double post , les cases sont trop petites^^ si c'est trop long je tenterai de raccourcir les prochains)

Lorsque la lumière s'alluma, Yanis se plia sur ses jambes afin de paraitre plus petit. S'il avait put disparaitre il l'aurait fait, mais ses deux comparses auraient peut-être besoin de lui, bien que Samarah n'avait apparement besoin de personne.

-Qui va là ?

La jeune femme avait allumé cette putain de lumière, les découvrants complètement et leur faisant perdre l'effet de surprise. Ils auraient trés bien put les attraper dans l'obscurité et les désarmer, mais pourquoi infliger ces visions à Ksénia ? Il ne comprenait pas la télékinésiste, elle avait certes des comptes à régler mais continuer ce qui était déja un massacre était une énorme erreur selon Yanis. S'ensuivit le dialogue entre Samarah et un des hommes.

Instinctivement, le jeune homme se plaça devant Ksénia qui était toujours en état de choc. Puis....un coup de feu. Là, ça dégénérait complet. Il enferma Ksénia dans ses bras, offrant son dos aux projectiles, et regarda la scène. Samarah n'était apparement pas gravement touchée, et elle était en possession de l'arme. Elle lui ordonna de s'occuper de Ksénia, ce qu'il fit en lui prenant la main pour l'apaiser. Ce geste lui couta beaucoup en fierté, mais aprés tout....tant pis. La cheftaine avait des pouvoirs démesurés, mais elle s'en servait avec parcimonie ce qui prouvait qu'elle était encore consciente de ses faits et gestes.

Et Samarah s'énerva, se conduisant comme ceux qu'elle accusait. Elle en attacha un, exactement comme Deklan l'avait été auparavant. Enfin, elle lui demanda de garder un oeuil sur celui qui était déja attaché. Mais comment faire ? Laisser Ksénia seule et à découvert derrière lui ? Aprés tout, ils n'étaient plus armés. Il souleva Ksénia par les épaules et l'emmena avec lui aux côtés de l'homme attaché. En sortant de l'ombre, les pupilles de Yanis se dilattèrent. Bien entendu, il planta son regard dans celui de l'homme. Toute tentative d'évasion serait sévèrement réprimée.

"Samarah, je pense que tu ne devrais pas les tuer. Ce n'est que mon avis, mais ce bain de sang a assés duré. J'te dit ça car je ne sais absolument pas ce que tu vas faire."

Il faisait d'une pierre deux coups, Samarah savait à présent ce qu'il pensait, et les deux autres savaient qu'elle n'hésiterait pas à les tuer si ses "amis" en doutaient eux-même.

Yanis s’était occupé de Ksénia, comme elle lui avait demandé et s’était rapproché de l’homme, coincé entre les pieds de la chaise. Samarah pouvait relâcher la vigilance qu’elle portait à Brent pour focaliser toute son attention sur le barman. Le danger, si danger il y a, viendrait de lui. Aveuglé par une haine sans faille envers les mutants et humilié, cela ne faisait aucun doute qu’il serait le premier à tenter quelque chose. En plus, comme Samarah avait déjà pu le constater, il avait l’air assez déterminé dans sa quête pour l’éradication de tous les mutants vivants sur cette planète. Tandis que l’autre, il en était presque à se faire dessus ! Donc, aucun souci de ce côté-là. Celui-là ne bougerait pas.

Ce que la jeune mutante n’avait pas remarqué par contre, c’était que Ksénia s’était elle aussi retrouvée sur la trajectoire de la balle. Et que le tout petit objet meurtrier s’était logé dans l’épaule de la Russe. Samarah se trouvait de dos devant elle et comme son équipière n’avait pas émis le moindre cri de douleur (et qu’elle-même était trop occupée à neutraliser les deux hommes), elle n’avait tout simplement rien vu. Courageuse, la petite Ksénia.

Soudain Yanis prit la parole pour évoquer son avis ainsi que prévenir d’une façon détournée les hommes qu’elle n’hésiterait pas à les massacrer. Mais ça, ils le savaient déjà.

"Samarah, je pense que tu ne devrais pas les tuer. Ce n'est que mon avis, mais ce bain de sang a assez duré. J'te dit ça car je ne sais absolument pas ce que tu vas faire."

Ce qu’elle comptait faire maintenant ? A vrai dire, elle n’en savait trop rien. Ils étaient là tous les cinq, plongés dans une sorte de duel silencieux. Les uns, blessé dans leur orgueil d’humains aux prises d’une mutante et craignant pour leur vie. Les autres attendant avec inquiétude la suite des évènements et la réaction qu’aurait Samarah vis-à-vis de ses prisonniers. Réaction qui somme toute déciderait du destin de chacun…

Elle réfléchit longuement, toujours en lançant un regard glacial aux deux prisonniers, avant de finalement répondre :

"Les tuer ? Non, je ne crois pas… "

C’était bon signe qu’elle dise cela. Pour le moment, elle raisonnait encore d’une façon lucide et surtout non violente… Et ça continuerait ainsi tant qu’elle maîtriserait la situation…

*même si ce n’est pas l’envie qui manque…ils n’auraient que ce qu’ils méritent*

" … en tout cas pas pour le moment ! Pas avant qu’ils ne m’aient dit ce que je veux entendre, n’est-ce pas ? » acheva-t-elle sur un ton qui voulait dire « t’as intérêt à parler au sinon gare ! "

"Et puis s’ils meurent, ce ne sera pas moi la responsable", murmura-t-elle plus pour elle-même qu’à l’attention des autres.

*ou peut-être bien que si, justement. Car ça veut dire qu’une fois de plus, je n’aurai pas été capable de maîtriser ma colère !

Que pouvait donc signifier cette réflexion énigmatique ? Elle seule le savait. Ou plutôt le devinait. Cette voix. Toute petite voix. Qui prenait parfois possession de son âme. Samarah ne savait toujours pas d’où elle venait, mais elle commençait quand même à en avoir une idée…

_ Oh toi ! Fais attention à ce que tu dis ! Je te jure que tu me le payeras !! osa quand même riposter Matt, rouge de colère.

Mais Samarah répondit aussi sec en le dévisageant :

"De nous deux, je pense que c’est vous qui allez faire très attention à ce que vous ditez… si vous ne voulez pas que je vous tue. Et vous savez très bien que je n’hésiterais pas à le faire !"

Et comment qu’il le savait ! Il l’avait déjà vue à l’œuvre une fois, cela lui avait suffit pour le comprendre. Il avait été à deux doigts de se faire tuer à ce moment-là. Il était vraiment passé par le chat de l’aiguille pour rester en vie, comme on dit. Cette fille était une meurtrière en puissance ! Il fallait l’éliminer pour la sécurité de tout le monde. Même la nature ne pouvait se permettre d’avoir donné un tel pouvoir à une personne. Elle avait du se tromper et commettre une erreur quelque part ! C’était l’avis de Matt.

Là-dessus, elle resserra encore d’un cran son étau psychique autour des hommes, leur faisant bien comprendre que si elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait, elle serrerait encore plus fort. Jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Le barman ne put qu’étouffer un grognement de douleur. Les chaînes commençaient à compresser dangereusement sa cage thoracique. Il fallait reconnaître que cette mutante ne manquait pas de cran. Et qu’elle avait de bons réflexes. La preuve : Brent et lui avaient maîtrisés en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. En plus, rares étaient parmi les victimes de Matt, ceux qui étaient restés en vie aussi longtemps quand celui-ci avait décidé de les éliminer. Or, Samarah en faisait partie. Cela faisait maintenant trois jours que ces gars et lui la poursuivaient et elle était toujours vivante. Et avec, l’avantage dans la situation actuelle. Car maintenant, ce n’était plus lui qui allait décidé de son sort, mais bien elle de celui qu’elle lui réservait. C’était lui qui se retrouvait prisonnier, et pas d’une manière des plus élégantes, et elle qui le menaçait de mort avec sa propre arme ! Quelle humiliation. Dur, dur d’encaisser ! Et comme si cela ne suffisait pas, c’était une fille !!!

Matt ne savait pas comment réagir. C’était dur de l’admettre mais, il bougeait, il était mort l’instant d’après. Il ne tentait rien, il le serait quand même de toute façon plus tard. Car avec tout ce qu’il avait déjà dit sur les mutants, il devinait bien qu’elle ne le laisserait pas partir. Qu’il ne s’en sortirait pas comme ça… Cependant, il ne se laisserait pas faire non, quitte à mettre sa vie en péril. Il tenait à garder quand même le peu de dignité qu’il lui restait. Ces informations, la mutante allait devoir les soutirer de force ! D’ailleurs, lui il ne savait même pas exactement ce qu’il s’était passé. Il était juste tombé sur la macabre découverte. C’est pourquoi, il ne desserra pas les dents quand elle le menaça !

Mais ça, Samarah s’en doutait un peu. Qu’il ne cracherait pas le morceau ainsi. Même mort de trouille devant la puissance qu’elle pouvait dégager, il fallait tout de même qu’il garde sa fierté. L’orgueil était encore plus fort que la bêtise chez l’homme ! Soit. Après tout, c’est lui qu’il l’avait choisi…

"Ma patience a des limites ", s’énerva soudain Samarah alors qu’il ne répondait toujours pas.

Elle regarda l’homme droit dans les yeux et immédiatement, celui-ci sentit une douleur lui vriller le cerveau. Comme si sa boite crânienne était devenu le terrain de répétition d’un percussionniste.

C’était horrible. Il retint un cri de douleur mais de justesse seulement. Il avait l’impression qu’on lui martelait le crâne dans ces moindres recoins. Et les répercussions de ces coups invisibles se perdaient à leur tour dans son cerveau. Il ne tiendrait pas longtemps ainsi. Sa tête allait exploser sous la douleur. A coup sûr.

"Ca fait mal, hein ? demanda Samarah dans un sourire mauvais. Alors, ça vient ces infos ? Ou bien je continue ?"

Ce n’était pas dans ses habitudes de torturer les gens ainsi. Mais dans le cas présent, les choses étaient quelque peu différentes. Ces gens en question, elle les détestait plus que tout. Et elle avait envie de leur faire du mal ! Après ce qu’il avait fait à Deklan ! Ce n’était que justice.

Et puis, n’y a-t-il pas un proverbe qui dit que la fin justifie les moyens ? Si, en effet. Et pour le moment tout ce qui importait à Samarah, s’était de parvenir à ses fins justement !

Il ne pouvait pas craquer mais c’était dur. Il allait y rester, c’était plus que certain si elle continuait. Soudain, une image surgit de son inconscient, celle de sa cervelle éparpillée un peu partout dans la pièce. Très peu ragoûtant et surtout pas très enviable comme fin! Cette image finit par déclencher malgré tout son instinct de survie et dans un élan de panique, il cria, ravalant sa fierté :

_ Stop ! Ca suffit ! Arrête ! Je… Je vais te le dire…

Quelle honte ! Il avait craqué. Il n’avait pas su lui tenir tête très longtemps. Mais n’importe qui en aurait sûrement fait autant face à une telle douleur. Avoir l’impression qu’une force invisible vous grignote le cerveau de part en part était vraiment une sensation atroce.

"Bien, je vois qu’on devient raisonnable… Alors ? J’écoute ! Que s’est-il passé ?" interrogea une fois de plus Samarah, à la limite de l’impatience.

_ C’est pas dur à deviner, ce qu’il s’est passé ! lâcha alors le barman, suffit de regarder autour de toi ! Ton copain mutos a pété les plombs et il a tué tout ceux qui se trouvaient sur son chemin ! C’était mes amis, il me le payera ! Quand je dis que vous les mutants, vous êtes des créatures totalement incontrôlables…

Samarah écouta la déclaration du barman mais n’en cru pas un traître mot ! Il mentait ! Ca ne pouvait être que ça ! Comment Deklan aurait pu commettre un tel carnage ? Pourtant…. C’était la question qu’elle se posait depuis tout à l’heure… Vu qu’il n’était pas parmi les cadavres, c’est qu’il était ailleurs, forcément. Et vivant….

"Taisez-vous ! ordonna-t-elle, ce n’est pas vrai ! Je ne vous crois pas ! Il n’aurait jamais fait une chose pareille !"

*pas Deklan !*

Une folle envie de l’achever sur le champ lui traversa l’esprit. De le voir souffrir et agoniser jusqu’à son dernier souffle

*allez ! vas-y ! qu’est-ce que tu attends ? non !*

Mais elle se ravisa. Elle ne pouvait pas. Pas tout de suite en tout cas ! Elle devait d’abord en avoir le cœur net

_ Ah non ? Eh bien demande à Brent… Lui, il l’a vu ! la défia Matt

Samarah lui jeta un regard noir, c’est le cas de le dire car ses yeux se tentaient tout doucement de cette couleur, avant de le porter sur Brent qui n’avait pas bougé depuis le début de leur petite conversation. Toujours immobile, les yeux perdus dans le vide, entre sa chaise et le mur ! Yanis le surveillait de près, accompagnéss de Ksénia. Même si la demoiselle semblait encore ailleurs pour le moment.

"C’est vrai ce qu’il dit ? aboya Samarah, tu as vu ce qu’il s’est passé ? "

Brent ne comprit pas tout de suite que c’était à lui qu’on s’adressait. Il était complètement perdu dans ses pensées. Se demandant combien de temps il lui restait à vivre. Si seulement il était resté bien sagement chez lui ce soir. Et qu’il n’avait pas suivi son ami dans son désir fou de tuer ces deux mutants… Dès le départ, il n’avait pas été très chaud. Tout était partit d’un simple accident et maintenant ça dégénérait en cauchemar. Trois de leurs amis étaient morts. Sur le moment, il en voulut terriblement à Matt et à ses idées extrémistes « il faut éradiquer tous les mutants de la planète ! ». Même en étant rationnel, c’était impossible. Il y en avait tellement qu’ils étaient partout. L’endroit où il se trouvai,t tiens. Sur cinq personnes, trois étaient mutantes. 60 %. C’était plus de la moitié ! Ca prouvait bien que le rêve de Matt était impossible à réaliser. Pour la simple et bonne raison que si la nature l’avait décidé, qu’il y aurait une part de gens avec une mutation de leur gènes, eh bien il en serait ainsi. On ne va pas à l’encontre de la sélection naturelle !

Il y avait un match de foot à la télé. Son fils avait certainement du le regarder. Sans lui encore une fois. Quand il n’était pas au bar de Matt en train de boire un verre ou bien au boulot, il se trouvait menacé de mort. Mais le résultat était le même. Cela faisait des semaines qu’il avait promis de regarder ce match avec son gamin et il n’avait pas su tenir sa promesse. Et maintenant, il était trop tard, il n’en n’aurait plus jamais l’occasion…

"Eh ! on te cause !" intervint soudain Yanis pour le sortir de sa rêverie

( je me permet cette petite intervention de ton perso, j’espère que ça ne te gênes pas^^)


Brent releva alors doucement la tête et croisa le regard de Samarah qui se planta dans le sien.

"Merci Yanis, je disais : c’est vrai que t’as vu ce qu’il s’est passé ? "

Quelques secondes de silence. Le temps que l’information percute son cerveau. Et puis, un tout petit son, sortit douloureusement du fond de sa gorge, un murmure :

_ Oui c’est vrai… enfin presque vrai… Tout ceux qui l’ont vraiment vu sont morts maintenant, annonça-t-il péniblement, moi, je n’ai qu’entendu… et ça m’a suffit !

Samarah l’écouta mais du se contrôler pour ne pas lui envoyer une paire de baffes mentales. Pour le faire changer d’avis, pour que ce qu’il dise ne soit pas en corrélation avec les dires de Matt. Car pour le moment, leurs paroles semblaient malheureusement raconter la même version des faits. Et elle refusait toujours de le croire ! Deklan ne pouvait pas avoir commis de telles atrocités. Comment aurait-il fait d’ailleurs ?

"Bon…, dit-elle en tentant de ravaler sa colère, et qu’est-ce que t’as entendu alors ? "

Cet interrogatoire devenait beaucoup trop long à son goût. Il aurait suffit de lui dire où se trouvait Deklan et de lui avouer qu’ils l’avaient torturé. Mais non, à la place de ça, ils l’accusaient de meurtres !

_ Des cris… c’était inhumain, répondit Brent, soudain étonnement calme.

Le fait de le raconter pour la deuxième fois diminuait l’horreur de la situation, comme si elle s’éloignait pour devenir moins réelle

_ Il y avait du grabuge et… comme quelque chose qui rampait sur le sol, je ne sais pas quoi…

Même si Samarah se voulait insensible, surtout dans un moment pareil, elle devait quand même bien reconnaître que la voix de Brent était chargée d’émotion et de tristesse surtout.

Malheureusement, il n’y avait rien à faire, son récit collait inéluctablement avec les dires de Matt.

Elle devait se faire une raison. Deklan avait bel et bien un quelconque rapport avec tous ces morts. Même si elle trouvait toujours cela impossible. Et elle ne le croirait pas tant qu’elle n’en n’aurait pas la preuve !

Soudain sa colère se raviva de plus belle ! Il n’y avait qu’une façon pour expliquer le geste de Deklan. Et le simple fait d’y penser la mit tout simplement hors d’elle. La seule raison qui aurait pu excuser Deklan d’un tel comportement ne pouvait être que la torture. Comme elle l’avait déjà bien pensé. Tout devint très clair. S’il avait agit ainsi, c’est parce que d’une certaine façon, ils l’avaient poussé à bout ! A cause de la torture. Et il n’avait fait que se défendre. C’était de leur faute. Elle ne voyait que ça comme possibilité. Et encore, c’était dur à avaler, tant de violence de la part d’un être que l’on imaginait pas capable d’une telle chose…

Sans même s’en rendre compte, elle serra encore plus fort les chaînes et la chaise autour des deux hommes qui cette fois commencèrent à suffoquer.

« Je vous hais ! Ce que vous lui avez fait… C’est… C’est de votre faute, si vos amis sont morts ! Et vous… vous allez les rejoindre en enfer ! »

Ca y est ! Là, elle commençait à perdre le contrôle… Elle serra, encore et encore. Leur teint vira au rouge et puis tout doucement au bleu-violet…

Ce fut grâce à Ksénia qu’elle n’alla pas plus loin et qu’elle s’arrêta. Car sa voix venait de s’élever de quelque part dans la pièce. D’abord un peu timide au début, et puis de plus en plus forte. La jeune fille aurait-elle surpasser sa crainte pour reprendre du poil de la bête ? C’est ce qu’il semblait à première vue.

"On ne peux pas leur faire de mal..."

Mais elle était toujours en colère et elle lui répondit, assez désagréablement :

"Parce que tu crois qu’ils se sont posés la question eux ? S’ils avaient le droit de faire du mal à Deklan ? Non ! Ils ne se sont pas gênés pour le faire ! Ils méritent le même sort !"

Mais cela ne servait à rien de s’énerver sur Ksénia, elle le savait. La pauvre, elle n’avait rien fait ! Elle essayait juste de raisonner Samarah. Ce qui en soit était une bonne chose, car cela éviterait bien des catastrophes, mais ce n’était pas non plus gagné d’avance. Elle allait avoir besoin de bons arguments pour l’empêcher de les tuer. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle entendit la jeune Russe continuer :

"Sauf si...

Elle hésita.

...Sauf si ils sont une menace pour nous et pour d'autres...

Bien sûr qu’ils étaient une menace pour eux ! Elle ne le voyait donc pas ? Le barman avait menacé devant témoins qu’il lui logerait une balle entre les deux yeux ! C’était pas encore une menace suffisante, peut être ?

…Ils ont enlevé Deklan, ils ont voulu te faire du mal à toi aussi. Il t'a tiré dessus... Alors on peut pas les laisser là, s'en tirer comme ça

Elle-même le disait ! Alors où était le problème ? Il suffisait juste d’une pensée, une toute petite pensée et c’en était fini d’eux ! Pour toujours, ils ne viendraient plus les embêter !

…Mais on ne peut pas les tuer...

Pourquoi ? C’était si tentant ! Et surtout si facile. Personne ne le saurait ! Jamais

*et puis je peux le faire… ce ne serait pas une première*

"Je sais qu’on ne peut pas les tuer…, reconnut finalement Samarah, pourtant… "

*j'en meurs d'envie*

…On n'est pas comme eux...

Ca c’est bien vrai, bien au contraire d’ailleurs. Mais dans quel sens fallait-il prendre cette phrase ?

…Les laisser ici ou les livrer à la police ça sert à rien : ils s'en tireraient tranquilles…

Sûr que si la police était de leur côté, ils s’en tireraient vraiment sans aucun problème ! « De quoi vous accuse-t-on déjà ? Ah oui, coup et blessures volontaires sur un mutant… Et si nous disions, légitime défense après une attaque d’origine mutante ? Ca sonne mieux, vous ne trouvez pas ? Signez ici et tout est en ordre »
C’est ça qu’on appelle les représentants de l’ordre et de la justice ?

…Et les tuer... Tu vaux mieux qu'eux alors...

Samarah arrêta soudain de penser à ses contre arguments. Et sembla se calmer tout d’un coup. Elle valait mieux qu’eux, selon Ksénia ? Malheureusement, non. En fait, elle était comme eux… Elle était en train de faire exactement la même chose qu’ils avaient fait à Deklan et elle souhaitait la même chose que ces deux hommes leur souhaitait à eux, mutants, une mort certaine et douloureuse…

"Oh non tu te trompes… je ne vaux pas mieux qu’eux", murmura-t-elle alors.

Le jour de l’incident à l’école lui revint en mémoire, le pervers aussi… Ce n’était pas du joli…

*si tu savais ce que j’ai déjà fait, tu ne dirais pas ça*

... Alors... Emmenons les à l'Institut. De toute façon, ils connaissent déjà l'endroit vu qu'ils ont enlevé Deklan là-bas. Emmenons-les jusqu'à Mademoiselle Malicia et Monsieur Sagamore. Eux pourront décider de leur sort...Je sais pas ce qu'en pense Yanis, mais..."

Finalement, Ksénia leur proposa de les emmener à l’Institut. Pourquoi pas ? Même si elle ne voyait pas très bien ce que Malicia ou Sagamore pourraient faire de plus qu’eux. Ils finiraient par les relâcher. Sur ce point-là, elle n’était pas d’accord avec la vision de l’Institut qui prônait malgré tout la bienveillance. Ils ne savaient pas de quoi étaient capables ces hommes… Si Deklan savait qu’elle pensait ça, il rigolerait bien ! Mais elle avait choisi son camp désormais. Et puis on ne peut pas être en accord avec tout non plus. Le reste de la mentalité de l’Institut reflétait bien la sienne.

Et puis après, elle n’en n’avait plus rien à faire. C’est vrai qu’étant tous deux adultes, ils sauraient peut-être plus facilement juger les actes de ces deux humains.

Ce que venait de lui dire Ksénia l’avait légèrement chamboulée… Elle voulait qu’ils aillent à l’Institut ? Soit. Dans ce cas, ils iraient. De toute façon là-bas, il y avait tellement de mutants qu’ils ne pourraient pas espérer pouvoir faire grand-chose.

Mais une toute petite inquiétude vint cependant s’immiscer dans son esprit, seraient-ils capables à l’Institut de comprendre les actes de Deklan si c’était bien le responsable de tous ces morts ? A première vue, cela semblait être de la légitime défense. Avaient-ils déjà eu des cas précédents ?

La mutante avait inconsciemment relâché son emprise mentale lors de la discussion avec l’autre erreur de la nature et Matt avait hésité à se précipiter sur elle pour lui reprendre son arme. Au bout d’un moment, il se décida. Il allait s’apprêter à bondir quand soudain…

"Mais d’abord, je veux en avoir le cœur net pour Deklan ! dit-elle à Ksénia, on continue à le chercher!"

Elle sembla se reprendre et aussitôt, il sentit à nouveau cette force invisible le priver de mobilité. Son hésitation venait de lui coûter cher. Il ne le savait pas encore mais c’était la dernière occasion qu’il avait eue pour s’enfuir…

*eh merde !* jura-t-il

Elle n’avait même pas dit « je pars à sa recherche ». Elle les avait englobés dans la proposition, sans se douter que cela pouvait être dangereux ni leur demander leur avis. Avis qui pouvait très bien avoir changé depuis qu’ils avaient entendu parler les deux hommes. Ils n’avaient peut-être plus envie de courir après un mutant fou qui venait de tuer trois personnes dans un effroyable bain de sang.Mais après tout, ils avaient insistés pour venir, non ? Elle les avait prévenus que ça pouvait être dangereux… Mais s’ils ne voulaient pas, elle ne les forcerait pas, bien sûr !

"Allez ! On y va ! Passez devant vous autres ! Et je vous conseille de rester sage !" dit-elle aux deux hommes en secouant son arme pour leur montrer la porte de sortie.

Ceux-ci n’ayant guère le choix se mirent en route.

Automatiquement, la chaise se décrocha du mur et libéra Brent mais la chaîne quant à elle resta solidement enroulée autour de Matt. Avec lui, elle préférait être prudente.

"Tu continues de garder un œil sur le premier Yanis ? Et toi aussi Ksénia, tu t’en sens capable ?"

Le simple fait de savoir qu’il allait à la rencontre du mutant fou paniqua complètement Brent. Mais curieusement Matt, lui se mit à sourire. Peut-être gardait-il encore le secret espoir de lui régler son compte une bonne fois pour toute ?

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(c'est par là que ça continue! )