Promenade romantique au bord des fleurs

[-> Chambre]

Cyprien avait glissé sa main dans celle de Leon, avec une joie sans pareille, puis l'avait entraîné dans les couloirs de l'Institut. Cette fois, il ne fit pas semblant de se perdre dans les dédales des lieux. Il n'avait pas envie que Leon soit déçu de lui de quelque façon que ce soit.

Ils arrivèrent dans le parc, et Cyprien semblait briller d'une lumière intérieur tellement le bonheur se lisait sur son visage. Il n'avait pas cet air faussement distrait qu'il affectait en toutes circonstances, habituellement.

Non, il promenait bien son regard autour de lui, mais semblait s'émerveiller de tout car, comme il l'avait pressenti, les choses avaient pris une apparence nouvelle, plus savoureuse.

Alors qu'ils se promenaient avec tant de joie, Cyprien se sentit pris d'une vague de curiosité. Après tout, il ne connaissait Leon que depuis quelques heures, mais si cela semblait faire des lustres, et il ne savait rien de lui.

Il lâcha la main de Leon, se rapprocha de lui, hésita un peu puis, sans cesser de marcher, passa une main autour de sa taille.

« Aller, mon ange ... Parle moi de toi. De ton enfance. De ta vie, avant d'arriver ici ! Tes parents, si tu as des frères et soeurs, tout. »

Tout tout vous saurez tout sur ... Leon. Enfin, un peu de décence, on vous a dit.

Léon se laissa entrainer dans les couloirs puis a l'exterieur par la fougue et l'élan de Cyprien.
Une fois dehors, il se rendit compte qu'il tenait son amour par la main, mais ce ne fut pas aussi genant qu'il le pensait. Il s'y fit tres vite, et c'est tant mieux, parcequ'il n'avait pas l'intention de lacher cette main avant tres longtemps.

Au dehors, les arbres, le ciel et le temps semblaient benir le nouveau et l'heureux couple qui s'était formé il y a seulement quelques heures. Le temps était clément, le ciel dégagé, et les arbres semblaient les proteger du vent ou des rayons directs du soleil.

Il fut arraché de cette contemplation, par un tableau tout aussi magnifique sinon plus. Ses yeux revinrent sur le visage de Cyprien, et a la vue du jeune homme, un élan de bonheur le relanca.

Ce dernier le prit par la taille, et lui posa une question. Celle de son enfance.
Léon souria, prit l'autre bras de Cyprien et le placa autour de sa taille. De cette facon, il était enlacé par l'etre aimé et il put sentir son contact.

"Hmmm...Par où commencer...je suis né et j'ai vécu en Chine, mais pas la Chine industrialisée et dévéloppée que l'on connait. Non plutot la Chine exotique et traditionnelle qui fait rever. Je vivais loin de toute modernité, avec mon pere et ma mere. J'ai vécu heureux auprès d'eux et de mon grand frere. Mon éduction fut stricte mais pas severe, grace a cela, je n'ai pas mal tourné et j'ai acquis des valeurs esssentielles dans ma vie de tous les jours."

Il se tut, reflechissant a ce qu'il pouvait encore lui reveler...

"Mes pouvoirs n'ont jamais posé de probleme dans ma famille. Mon pere maitrisait le Feu, et mon frere la Terre. Mes ancetres disent que j'ai hérité mes pouvoirs de l'esprit d'une cascade, et que depuis tout petit j'ai eu grande affinité avec l'eau...Au départ, je pensais que tout les familles étaient comme cela, qu'elles aimaient leur enfant, meme mutants...mais non...c'est tout je crois."

Il tourna la tete vers son ami, et l'embrassa avec amour.

En un rien de temps, Cyprien se retrouva à enlacer son cher et tendre. Apparemment, il n'était pas le seul à avoir de la suite dans les idées ici. Il plongea ses yeux dans les siens lorsque Leon commença à narrer sa vie.

Il se rendit alors compte de combien ils étaient différents. Si lui avait vécu dans la noblesse française, son aimé avait grandi dans la Chine traditionnelle. Leurs vies n'avaient pas du tout eu le même cadre, et pourtant ils étaient là. Tous les deux.

Cyprien, loin d'être gêné par les différences qui commençaient à s'amonceler entre eux, d'abord l'âge, puis l'origine géographique, le milieu social, loin d'être dérangé, donc, trouvait cela particulièrement enrichissant.

Il accueillit avec joie le baiser de Leon. Ses mains glissaient avec une insensible lenteur toujours plus bas dans le dos du jeune homme. C'était pour euh ... s'assurer une meilleure prise. Bref.

Il entreprit de raconter son enfance aussi.

« Je suis né à Paris, en France. Mon père est le Baron de Cocyte. C'est un petit titre de noblesse, dans mon pays. Mes parents étaient assez riches, enfin je crois. Dès ma plus tendre enfance, j'ai eu des précepteurs. On voulait faire de moi un ingénieur, quelque chose comme ça. »

Il eut un sourire un peu gêné. Il n'y avait pas un métier dans lequel on puisse le moins imaginer Cyprien que dans celui de scientifique ou d'ingénieur, tant il était extravagant et loin de la rigueur exigée.

« Mais en fait, moi, ça ne m'intéressait pas beaucoup. Je lisais des livres d'illusionnisme. Dans mon pays, ça a disparu, la magie. Tout le monde soupçonne les magiciens d'être des mutants, alors ça ne fait plus recette. »

Il en était d'ailleurs triste. Les gens ne croyaient plus en la poésie de l'illusion, ils vivaient tous dans la réalité. Souvent, lui qui était un peu rêveur, il s'était senti exclu de ce monde empreint de modernité et d'austérité.

« A dix ans, mon pouvoir s'est révélé. C'était très bizarre, car mes parents qui étaient d'habitude froids, ils ont eu l'air de vouloir rattraper le temps. De me protéger, finalement. Je ne sais pas trop pourquoi. Alors ils ont engagé un maître, pour m'apprendre à gérer mes pouvoirs. »

Il repensa à cette femme qui lui avait tant appris. Elle qui avait en apparence un pouvoir totalement dérisoire, une télékinésie tellement restreinte qu'elle ne pouvait même pas soulever une chaise mais qui avait étudié la stratégie à un point tel qu'elle était redoutable.

« A cause de ... l'accident que je t'ai raconté, comme on était obligé de brider mes pouvoirs, elle m'a appris plutôt la stratégie. Et m'a entraîné physiquement, aussi. Course, musculation. Ce genre de choses. »

Il était vrai que, grâce à cela, Cyprien s'était constitué un physique plutôt agréable à la vue et au toucher ... On s'égare, là.

« Et puis les années ont passé. Et le gouvernement français est devenu un peu trop ... regardant. Alors je suis venu ici, pour me mettre au vert. »

Il se colla un peu plus contre Leon et prit une voix enjôleuse :

« Et là, j'ai rencontré un insupportable Chinois qui s'amusait à arroser les gens. »

Il déposa un baiser sur son front pour ponctuer ce brillant aveux d'affection.

"Ainsi, j'ai affaire à un noble...Dois-je t'appeler, Monseigneur? Et dois-je te vouvoyer?"

Il se detacha de l'étreinte de Cyprien, puis fit une révérence pleine de grace, et d'humilité.

"Monseigneur, je suis honoré d'etre l'élu que votre coeur semble avoir choisi. Je m'en fais un honneur et ne mérites pas une telle faveur, moi simple paysan venu de la campagne..."

Il éclata d'un rire profond et chaleureux. C'était un rire clair, cristallin. Mais lorsque le noble parla d'un insupportable lui, Léon se retourna et le poussa. Mais la force qu'il y avait mit dementait le geste.
Alors comme ca, il était insupportable, et bien soit. Il allait en voir de toutes les couleurs.

"Hééé, depuis quand je suis insupportable? J'ai cru que j'étais ton Ange..."

Il fit mine de bouder puis il s'éloigna de Cyprien. Il voulait voir sa réaction, et s'il tenait vraiment a lui.
Il fit plusieurs pas devant Cyprien, espérant que ce dernier allait le rattraper. Si ce n'était pas le cas, le francais allait passer un tres sale quart d'heure...

Afin de tester encore plus loin l'amour que portait Cyprien a son égard, Léon fit mine de se tenir la tete et de marcher de travers. Il se tint a un tronc d'arbre et fit semblant d'avoir du mal a se concentrer et a rester les yeux ouverts. Puis sans prevenir, il s'écroula sur le sol.

Cyprien rit de bon coeur aux politesses de Leon. Lui étai aussi éloigné de toutes ces civilités qu'il était possible. Certes, il était poli, il avait du tact quand la situation l'exigeait et du savoir-vivre, mais la rigidité de l'étiquette l'ennuyait plus qu'autre chose.

Et puis Leon se mit à le pousser. Hm ? Mais ce n'était que de l'humour, qu'est-ce qui lui prenait ? Cyprien le regarda partir avec des yeux emplis d'incompréhension. Frappé de stupeur, il le vit s'éloigner.

Il se mit à marcher à grands pas vers Leon, prêt à lui déverser un flot d'excuses sur le coin d'oreille lorsqu'il le vit tituber. Fichtre-diable, que se passait-il ? Il se sentait mal ! Damned ! Il fallait faire quelque chose.

Lorsqu'il le vit s'écrouler, son coeur s'arrêta. Il se précipita vers lui à toute vitesse et s'agenouilla près de son corps inanimé. Une grande angoisse s'empara de lui mais, en même temps, il sut faire preuve de sang froid, car la vie de l'être qui était devenu la sienne en dépendait.

Il posa deux doigts sur le coup de Leon pour vérifier son pouls. Il n'était pas encore mort !

« Leon ? Leon, je t'en prie, réponds-moi, mon Ange. »

Il passa une main sur le front du jeune homme. Pas de fièvre. Que s'était-il passé ? Un immense sentiment de culpabilité l'envahit sournoisement. Ca devait être de sa faute, il avait mal pris sa remarque, il était fragile, il ne s'en était pas rendu compte.

« Non ... Ne pars pas. Je suis tellement désolé ... Pas maintenant. »

Il l'orienta sur le coté, afin qu'il ne s'étouffe pas avec sa langue. Ses yeux parcouraient le Parc, à la recherche d'une réponse, d'une aide, d'un signe peut-être. Jamais il n'avait pensé connaître tel désespoir.

Il serrait Leon contre lui, et ne pouvait que répéter :

« Je vais te sauver, je te le promets. »

Léon ouvrit les yeux avec grand mal. Il tendit la main avec difficultée, enlevant les cheveux de Cyprien qui lui couvrait le visage.
D'une voix aussi faible et lente que possible, il lui dit:

"Cyprien...mon coeur...je voulais te dir...avant de..."

Il ferma les yeux, et laissa sortir une plainte douloureuse de sa bouche.

*Décidemment, il faudrait que je fasse du cinéma...Après Madeleine, c'est Cyprien qui tombe dans le panneau.*

"Je voulais te dire que..."

Il soupira de nouveau, il semblait vraiment souffrir le martyr, et il avait aussi pres du trépas qu'une vraie personne qui allait succomber.
Puis, il ouvrit grand les yeux, et cria d'une voix pleine d'énergie.

"Que je t'ai bien eu !!!"

Léon était ecroulé de rire, a cause de sa blague. Il en pleurait meme. Il savait qu'au fond de lui, que c'était sadique de faire des peurs pareilles, mais l'occasion était trop belle pour la laisser passer. Meme si la victime était l'élu de son coeur.

Une fois remis de son fou rire, Léon regarda Cyprien avec des yeux débordants d'amour.

"Alors, finalement, tu tiens a moi? Pendant un moment j'en doutais..."

C'était un mensonge bien sur, mais c'était pour titiller son amour. Il embrassa Cyprien pour se faire pardonner, et un autre baiser pour lui dire qu'il l'aimait, puis un troisieme, parce qu'il aimait ca et un quatrieme pour ne pas oublier le gout de ses levres.

Cyprien tendit l'oreille, les larmes aux yeux. Il était préparé à accueillir l'ultime souffle de son aimé, il pensait déjà à ces courtes heures passées ensemble, qui auraient été les seules témoins de leur amour fugace et violent.

Une larme roulait déjà sur sa joue, à lui qui ne pleurait jamais. Une seule et unique larme, qui s'était probablement égarée. Elle passait par là, avait vu de la tristesse et s'était invitée, pour couler, pour exercer son métier, comme le bourreau son office.

Quand Leon éclata d'une voix forte puis de rire, son ami le considéra avec des yeux plein d'incompréhension. C'était une ... blague ? Il déglutit péniblement. Tous les deux, ils n'avaient vraiment pas le même humour.

Il se sentait mal à l'aise, il avait l'impression d'avoir été trompé. Leon avait joué avec ses peurs, avec son amour en un sens, et c'était pour lui quelque chose de sacré et d'intouchable.

Le soulagement aida à guérir un peu son amertume et les baisers de Leon, dont il profita pleinement, passèrent une nouvelle pommade. Mais il y avait toujours ce malaise incertain, et le sourire venait avec plus de mal éclairer le visage du Français.

« Bien sûr que je tiens à toi. Je suis désolé que tu en ais douté. »

Il passa une main sur la joue de Leon. Il le poussa sur le dos et vint se pelotonner comme un chat contre lui. D'une voix songeuse, il demanda :

« Mon Ange ? J'aimerais que tu me promettes quelque chose. »

Il caressa pensivement le torse de Leon.

« Promets-moi de ne jamais mourir. Pas avant qu'on est quatre-vingt dix ans et qu'on soit complètement aigris. »

Il releva ses yeux vers le visage de l'intéressé.

« Tu me le promets ? »

Léon était bien dans les bras de Cyprien. Il pourrait rester ainsi pendant des heures durant. Puis lorsque Cyprien lui demanda une faveur, il se contenta d'un "Hm?" interrogateur.

Ainsi il lui demanda de promettre qu'ils ne se sépareront pas avant leur quatre-vingt-dix ans, et qu'ils soient irascibles. Un sourire se dessina sur les levres de Léon, et il lui répondit, avec une voix douce et posée.

"Hmm..Ok, on se supporte quatre-vingt-dix ans, mais je te préviens, a quatre-vingt-onze, je ne te supporterais plus!"

Il ponctua sa phrase par une autre série de baisers, tous aussi passionés les uns que les autres.

"Je te le promets, amour de ma vie."

Il se calla a nouveau dans le creux que lui offrait le corps de Cyprien. C'était une position qu'il affectionait.
Et puis finalement, il en remit une couche en déposant une troisieme serie de baisers sur les levres de Cyprien. Ciel qu'il aimait le gout de ses levres, elles étaient douces et sucrées. Un pur bonheur de les embrasser.

"Dis Amour de ma vie...ca te dirait de prendre un bain ensemble dans le lac?"

Il avait tourné son visage afin de pouvoir regarder les yeux de Cyprien. Il lui fit une mine implorante, avec des yeux de chien battu, dans l'espoir de convaincre son ame soeur.

Cyprien esquissa un nouveau sourire lorsque Leon accéda à ses désirs, après la vague de baisers qui suivit la déclaration du jeune homme, bien entendu. Il commençait à croire que Leon était drogué aux baisers.

« Ce me laisse 51 ans. C'est plus que suffisant pour te rendre complètement fou. »

Mais en réalité, il espérait bien que Leon soit complètement fou bien avant, fou d'amour pour lui, naturellement. Et de lui uniquement, car Cyprien n'était pas spécialement partageur en matière d'affection.

Il se laissa un instant reposer contre l'élu de son coeur, trouvant la situation plutôt apaisante. Il y avait là une douceur de vivre qu'il n'avait jamais encore connu, cloîtré qu'il avait été entre livres et précepteurs.

Et puis Leon souligna que, une fois de plus, il avait de la suite dans les idées. Une suite qui fit un peu rougir Cyprien. Prendre un bain dans le lac ? Ah oui mais ça insinuait d'enlever ses vêtements ça.

Il l'avait déjà fait, devant Leon mais ... Mais ce n'était pas pareil, enfin ! Non, tout de même, il ne fallait pas aller si vite. Il leva les yeux vers le regard implorant de son aimé. Oh, en même temps, ce n'était qu'un bain.

Il lui fit un sourire un peu gêné et souffla :

« Euh ... Oui, d'accord. »

Il se releva et tendit la main à Leon pour l'aider à en faire de même.

"Mais mon coeur, je suis deja fou de toi...mais tu ne le savais pas, c'est tout."

Un sourire se dessina sur les levres de Léon, lorsque son amour accepta l'idée d'aller se baigner dans l'eau froide du lac. Mais une pointe de gêne semblait se lire sur son visage.

"Tu n'aurais pas des idées malsaines derriere la tete, toi?"

Il prit la main de Cyprien, et se leva avec l'aide de celle-ci.

"Merci mon coeur. De toute facon, ne t'attends pas a me voir tout court. Tu n'as pas oublié mon pouvoir? Et bien, je ne controle pas ma métamorphose donc, tu verras que de l'eau..."

Pour la premiere fois, ou peut-etre la seconde, Léon se mit a regretter l'évolution de son pouvoir. Quoiqu'etre un homme-poisson, du genre La Petite Sirene, c'était pas génial non plus...

Mais bon, il se consola tres vite en visionnant dans son esprit l'image d'un Cyprien tout mouillé. Ca ne faisait pas le meme effet que lorsque c'était Léon le coupable, cette fois-ci, Cyprien était volontaire et ca ajoutait une autre dimension au paysage.

Le fait d'imaginer son ame soeur torse-nu, avec de l'eau ruisselant sur son corps, coincait une boule dans la gorge de Léon, ainsi qu'un montée de rouge au niveau de ses oreilles.

Il avait gardé sa main bien au chaud dans celle de son ami, et calla sa tete sur son épaule. C'est ainsi qu'ils se rendirent au lac, main dans la main et expirant un amour sincere et pur.

Cyprien serra doucement la main de Leon.

« Des idées malsaines, moi ? Euh ... Non. Ce n'est pas mon genre. »

Il se mit à cligner des cils avec une parfaite innocence et poursuivit son chemin en direction du lac, qui reposait son onde gracile non loin de là. Si la première fois qu'il l'avait vu, les circonstances n'avaient pas été plus joyeuses que cela, celle-ci promettait de bien plus tendres moments.

Alors qu'il cheminait, son compagnon lui expliqua qu'il n'aurait pas le plaisir de le voir. Cyprien ne put réprimer les pointes de déception qui perçaient en lui. Il n'allait pas l'avouer, mais voir Leon tout humide de l'eau fraîche était le principal attrait de la baignade.

Ils arrivèrent en face du lac et Cyprien lâcha la main de Leon et se mit à hésiter. Il ôta chausses et chaussettes, sa chemise et son pantalon et, alors qu'il ne lui restait plus qu'un unique vêtement, il regarda Leon avec un air gêné.

« Euh ... Hm. Herm. Tu peux te retourner, s'il te plait ? »

Il n'allait quand même pas s'exhiber comme ça ! Comment ça, si ? Ca suffit, enfin !

Cyprien n'aurait meme pas du se donner la peine de demander a Léon qu'il se retourne. Ce dernier avait deja les yeux tournés, et semblait etre extremement concentré sur un tronc d'arbre tout ce qu'il y avait de plus banal.
Les oreilles fumantes et l'esprit brumeux, Léon tendit l'oreille et entendit le bruit du tissu qu'on enlevait. Les oreilles de plus en plus rouges, le mutant crut qu'il allait s'enflammer s'il ne faisait pas quelques chose pour se calmer.

Il venait de se rappeler que les deux amoureux se trouvaient au bord d'un lac, qui n'attendait qu'eux. L'appel de l'eau se fit de plus en plus pressantes chez Léon, puis apres une vaine resistance. Le mutant aquatique partit rejoindre son élément.

A peine son premier pied avait-il touché l'onde calme et froide que sa transformation opérait. Petit a petit, ses vetements ainsi que lui-même semblerent absorber l'eau et ainsi devenir de l'eau également.
Il plongea pour que la transformation soit plus rapide, et ainsi gouter au plaisir de se sentir bien, et entouré d'un silence abyssal.

Bien sur, ce n'était pas le même bien-etre qu'il ressentait que lorsqu'il était en compagnie de Cyprien, c'était meme pas comparable! Mais ca restait un moment de plénitude profonde qu'il appréciait tout de meme.

Puis il remonta a la surface, et regarda en direction de Cyprien. Ce dernier encore en train de se changer, n'avait pas remarqué que Léon l'observait. Bah oui, comment voulez-vous faire attention a une personne liquide dans un élément liquide?
C'était a l'avantage du mutant, puisqu'il eut la possibilité d'observer le derriere bien bombé de son ami.

"Joli panorama que tu m'offres, mon coeur" lanca-t-il avant de rire joyeusement.

"Depeches toi de me rejoindre...je m'ennuie sans toi."

Cyprien retira donc l'ultime rempart de sa pudeur (comment ça, quelle pudeur ?), rassuré de ne pas être l'objet de regards emplis d'une concupiscence sans borne. Il chercha ensuite Leon du regard, et ne le vit pas.

Il fut surpris d'entendre une voix venant du Lac. Machinalement, il se retourna vers l'origine du son, écarquilla les yeux quand il vit une créature qui, théoriquement, devait être Leon. Il rougit légèrement et croisa avec pudeur les mains devant lui.

Il se pressa d'entrer dans l'eau, bien qu'elle fut fraîche, afin de ne pas s'exposer plus longtemps à la contemplation de son compagnon. Tout de même, un peu de décence.

Il avait donc de l'eau jusqu'à la taille, une eau vivifiante sans être vraiment trop froide. C'était vrai qu'il n'était pas désagréable à regarder. Lui se sentait un peu mal à l'aise vis-à-vis de l'apparence de son Leon désormais métamorphosé.

Il avait aussi l'air ennuyeux de ne plus être vêtu. Ce n'était pas réellement de la pudeur car, avouons le, il ne sait pas très bien ce que c'est, mais plutôt l'idée que toutes ses armes potentielles étaient hors de portée.

I nagea un peu avec une aisance remarquable puis revint près de Leon, le regardant avec un air incertain.

« Je dois t'avouer que c'est ... déconcertant. »

Il eut un sourire timide.

Léon attendit que son chéri s'approcha, avec un sourire carnassier acroché a ses levres. Le physique de son homme était très avantageux, et Léon n'en était que plus fier de lui appartenir.

"T'as pas a avoir honte, mon coeur...et puis de toute facon, je t'aurais bien vu dans ton plus simple appareil, un jour ou un autre..."

Il avait prononcé ses mots avec legereté, et avec une voix pleine de sous-entendus. Mais en réalité, il redoutait un peu ce moment...

"Qu'est-ce qui est deconcertant? Moi? Ouais, je sais j'aurais aussi aimé ne pas me transformer pour que tu puisse me voir, mais je ne controle pas mon pouvoir encore..." dit-il d'un air vraiment désolé.

Pour ne pas ruminer ce probleme, Léon attrapa Cyprien par le bras, et le traina de force sous l'eau où il l'embrassa sans pudeur ni honte, mais avec une passion et un amour aussi vaste que l'était le lac.

Jamais il n'avait embrassé quelqu'un avec une telle fougue, meme ses baisers précédents echangés avec le francais paraissaient bien fades a coté de cette série-ci.

On aurait dit que l'eau décuplait les sentiments, levait les inhibitions de Léon, et c'était a l'avantage de Cyprien, qui put ressentir tout le bonheur qu'il lui procurait.

La scéance de baisers aurait bien pu continuer plus longtemps, mais seulement Cyprien ne pouvait pas respirer sous l'eau, et il était donc obligé de remonter prendre son souffle...

Léon sortit également sa tete hors de l'eau et contempla son amour, qui était absolument magnifique dans l'eau.

"Tu sais, Amour, tu n'étais pas obligé de tout enlever. Tu aurais pu garder ton bas...si ca te genais tant."

Cyprien se laissa emporter sous l'eau, en prenant son souffle. Il s'abandonna aux baisers sulfureux de Leon, des baisers d'une vigueur incroyable, qui exsudaient la passion comme jamais. Il aurait aimé qu'ils ne cessent jamais.

Il éprouvait un bonheur tel. Etre avec Leon lui donnait une impression de liberté, une liberté précieuse pour lui qui avait été élevé reclus du monde et soumis à l'étiquette dans les rares moments où il sortait.

Maintenant, il était loin de cela, loin de ses parents, loin de tout et près de lui. Une série d'idées, certaines avouables d'autres moins, lui traversèrent l'esprit et un sourire se dessina sur son visage lorsqu'ils remontèrent pour qu'il puisse reprendre son souffle.

« Quand je me baigne, Monsieur, je fais les choses bien. J'aime sentir l'eau glisse contre ma peau, toute ma peau. »

Il faisait un peu le fier, mais cela l'amusait. Après tout, c'était vrai, il aimait sentir l'eau contre sa peau. Et l'eau, c'était Leon. Hm. Bref, il aimait cela encore plus, du coup.

Il formula une de ses idées.

« Dis, mon Ange, je me demandais si tu avais quelque chose de prévu ce soir. »

Il se rapprocha de lui.

« On pourrait aller dîner en ville, voir un film peut-être. »

Il posa sur lui un regard où pétillait l'espoir d'une belle soirée romantique.

« Qu'en dis-tu ? »

Une déception fugitive traversa les yeux de Léon. Il aurait aimé aller en ville avec lui, ca aurait été leur premiere sortie officielle, mais il avait autre chose de prevu.

"Je suis désolé mon coeur, mais ce soir je ne peux pas..."

Il se demanda s'il pouvait lui reveler la mission que Malicia lui avait confié. N'étant pas sur, il préféra s'abstenir de lui dire tout ce qu'il savait. Cela lui dechirait le coeur de devoir cacher des choses a son ame soeur, mais il le devait.

"Je..."

Comment allait-il lui annoncer cela? Il ne pouvait pas lui dire qu'il allait sauver quelqu'un sans dire de quoi il s'agissait vraiment. Cyprien l'aurait pris pour une insulte a son égard. Le mensonge qu'il allait lui dire était encore bien pire...mais c'était un peu quand meme vrai...

"J'ai un rendez-vous important avec...un gars de la Confrérie..."

Il louvra grand les yeux, il venait de se rendre compte que sa phrase pretait grandement a confusion.

"C'est...euh ce n'est pas ce que tu crois...C'est ..."

Cyprien fronça les sourcils en voyant Leon hésitait. Il crut d'abord que le jeune homme était gêné à l'idée qu'on puisse les voir en public, comme un couple officiel. Mais non, ça avait l'air d'être autre chose.

Un rendez-vous ? Avec un gars de la Confrérie ? Il était possible que la plupart des personnes, dans la situation de Cyprien, aurait eu des doutes, se serait un peu énervé. Mais Cyprien était Cyprien justement à cause de cette sagesse, cette incroyable maturité et sa perspicacité.

Tout d'abord, il était le plus pleinement possible convaincu de l'amour que Leon nourrissait à son endroit. Les baisers du jeune homme ne mentaient pas, et Cyprien n'avait aucun doute sur la fidélité de son aimé.

C'était donc une chose dont il ne pouvait pas lui parler. Quelque chose de secret. Une mission. Soit. Pas seulement pour l'Institut, puisqu'il devait rencontrer un Confrériste. Or, des rumeurs circulaient sur la disparition de Marcus.

Donc la Confrérie, aidée de l'Institut, avait retrouvé Marcus et montait une mission pour le récupérer. C'était donc que Marcus était prisonnier d'un endroit. Si Leon était de la fête, c'était pour ses habitudes à manipuler l'eau. Donc c'était sur une île.

Fort de toutes ces déductions, qui avaient quelque chose d'un peu inquiétant, Cyprien adressa un sourire doux et rassurant à son compagnon.

« Sois prudent. »

Ces deux seuls mots étaient chargés de toute la compréhension aiguë qu'il avait de la situation. Il fut pris d'une envie de sentir Leon contre lui, de le prendre dans ses bras, autrement que sous cette forme liquide.

Il sortit donc du lac. L'eau dégoulinait sur son corps nu (d'athlète. Hmbref.) mais il ne semblait plus éprouver aucune pudeur. Il se retourna vers Leon.

« Viens là, que je te serre dans mes bras. »

Lorsque Cyprien lui demanda de jouer la prudence, Léon comprit immédiatement au son de sa voix qu'il n'avait pas compris les paroles du mutant dans le sens qu'il redoutait, mais aussi qu'il comprenait les raison de son silence.

Il regarda alors l'homme de son coeur avec des yeux d'une reconnaissance immense, et d'un amour sans limite. Dieu qu'il aimait cet homme! Comment a-t-il pu vivre sans lui pendant toutes ces années?

Puis il vit que Cyprien se rapprocha de la berge et sortit de l'eau. Il tourna ensuite la tete vers un Léon un peu inquiet sur les evenements de ce soir, puis lui demanda de se serrer dans ses bras.

Le mutant ne se le fit pas dire deux fois, et nagea a une vitesse folle en direction des bras reconfortants de Cyprien. Une fois entouré de ses bras protecteurs et aimants, Léon n'eut plus envie de bouger. Si seulement le temps pour les épargner de sa course, les laisser ainsi tous les deux, pour l'éternité.

Il serra bien fort le torse dénudé de Cyprien, non pas par perversité, mais pour ne pas oublier ce corps si chaud qu'il aimait tant. La mission de ce soir était risquée, et Léon avait une chance de ne pas revenir en vie... Il voulait graver chaque trait de Cyprien dans sa mémoire au cas où...au cas où il disparaitrait de ce monde.

Il fallait qu'il fasse part de ses inquiétudes a son ame soeur, il fallait qu'il sache les risques et les chances qu'il avait de ne plus le revoir. Il ne regarda cependant pas Cyprien dans le yeux lorsqu'il prononca ses mots, de peur de perdre le courage de tout lui dire.

"Cyprien...tu sais certainement que ce je vais faire ce soir est très dangereux. Alors je voudrais que tu me promettes de ne pas faire une chose que tu pourrais te réprocher plus tard, si jamais je..."

Il n'eut pas le courage de finir sa phrase, trop angoissé a l'idée que cela puisse arriver. Ne dit-on pas qu'en parlant de malheur, on le provoque?

"J'aimerais, au cas où je ne reviendrais pas...que tu continues de vivre...pour moi. Pour nous. Tu me le promets ?"

Cyprien serra Leon contre lui, avec douceur. Il voulait le rassurer, calmer le trouble qu'il supposait agiter le coeur de son bien-aimé à la perspective de risquer sa vie. Lui, il avait toute confiance en Leon, il était persuadé qu'il reviendrait victorieux.

Mais, tout à la fois, il le sentait si fragile, là, pressé contre son corps nu, si délicat et si périssable, si soumis aux aléas de la vie et de la fortune qu'il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de peur qui se frayait son sournois chemin dans le coeur du Français.

Cet amour qui avait si vite pris son envol ne pouvait retomber, les ailes brisées. C'était impossible. Inconcevable. Les proverbes à propos de débuts trop brutaux revinrent à l'esprit du jeune homme qui les en chassa tout aussi tôt.

Rien de tout cela arriverait. Leon serait là, demain, pour de nouveau se lover dans ses bras, de nouveau lui faire des blagues douteuses, l'embrasser avec fougue et le contempler lorsqu'il se déshabillait.

Puis Leon formula sa demande. Vivre ? Promettre de vivre ? Cyprien pâlit légèrement. Il ne voulait pas décevoir son aimé, mais il savait pertinemment que cela serait probablement au dessus de ses forces.

Il chercha le regard du jeune homme.

« Je ne peux pas te promettre une telle chose. Tu es devenu mon univers. Tu es ma raison de vivre. »

Cyprien sourit tendrement. Une chose lui était revenue à l'esprit. Cette chose impliquait deux personnes, qui roulaient en ce moment même vers l'aéroport de Roissy.

« De toutes façons, tu vas revenir vivant. Et puis, j'ai pour toi une épreuve bien plus terrible que ce que tu vas vivre ce soir. »

Un sourire mi-amusé mi-consterné se dessina sur les lèvres du jeune homme.

« Mes parents arrivent de France demain pour se rendre compte de mon installation ici. Je vais devoir te les présenter. »

Un frisson parcourut la douce peau de Cyprien.

Ca, c'était vraiment pire qu'une mission de sauvetage.
Au moins cent fois pire.

Léon manqua de tomber a la renverse lorsque Cyprien lui annonca la venue de ses parents. C'était trop précipité a son gout, il venait de se mettre ensemble il y a a peine quelques heures, et voila qu'il devait faire les yeux doux aux parents de son amour. Et elles sont où les bagues de fiancailles? En tout cas, c'est Cyprien qui porterait la robe blanche...

Léon essaya de sourire a Cyprien, mais le resultat était plus moche a voir. On aurait une grimace d'Halloween, même un poisson était plus attirant que la tronche que tirait Léon a ce moment là.

"Je me demande si je ne vais pas faire exprès de mourir, pour te laisser te debrouiller avec tes parents..."

Il se voyait difficilement devant les parents de Cyprien, ce dernier le présentant comme étant son amour. Il imagina la tete de son pere furieux, et celle de sa mere au bord de l'evanouissement. Il entendait deja le pere de Cyprien hurler que cela ne lui suffisait pas d'etre né mutant, il fallait qu'il aime un homme, et sa mere qui pleurait toutes les larmes de son corps, en se disant quelle mauvais mere elle avait été toutes ces années durant.

*Hors de question...je veux pas briser une famille pour mon simple bonheur!*

Il essaya donc d'implorer Cyprien, a sa facon, pour qu'il renonce a le présenter a ses parents. Il ressortit ses yeux doux et humides de chien battu, et une moue triste. Il regarda ainsi droit dans les yeux de son ange, sachant pertinnement qu'il n'y resisterait pas et qu'il chercherait un moyen d'echapper a cette corruption machiavelique.

"Tu ne pourrais pas m'oublier le temps de demain? Ils ne sont pas obligés de savoir pour nous deux...si? Tu tiens vraiment a me les présenter...Alleeez Cyprien..."

Il joua avec les cheveux de Cyprien, en tortillant une de ses meches entre ses doigts. Il devait le faire craquer, il le fallait!

Cyprien haussa les sourcils face aux odieuses et malsaines tentatives de Leon pour infléchir son charmant et innocent projet de le présenter à ses parents. Il trouvait son compagnon absolument adorable quand il avait cet air là.

Cyprien imagina sa mère prendre son air crispé quand il lui annoncerait la chose, son père se masquer d'un air froid. Leur fils, avec un homme, un mutant, un Chinois et pauvre avec ça. L'incarnation de tous leurs malheurs.

Evidemment, ça amusait beaucoup Cyprien. Naturellement, ses parents seraient bien capables de ne rien trouver à redire, rien que pour le contrarier dans ses distractions. Ils étaient tellement changeants.

Le jeune homme glissa ses yeux dans ceux subitement tous mignons et gentils de Leon. Dieu qu'il était beau, comme ça ! Cyprien était sûr qu'il le savait, et qu'il le faisait exprès.

Il posa ses mains sur les hanches de Leon et l'attira tout contre lui avec un sourire plus amusé que rassurant.

« Je t'assure que tout se passera bien. Ils seront fatigués par le voyage, et complètement sonnés. On s'enfuira avec que mon père sorte son arme à feu. »

Il se mit à papillonner des yeux avec une feinte innocence. Il prit ensuite un air plus sérieux et plus grave.

« Leon ... Il faut que tu comprennes que c'est important pour moi. C'est la seule occasion avant longtemps que j'ai de te présenter à eux. »

Il colla un peu plus son cher et tendre contre lui.

« Je te dirais quoi faire et quoi dire. Tu verras. En quelques minutes, ça sera passé. »

Il le rapprocha définitivement tout contre lui et lui susurra doucement :

« Et quand ça sera passé, je saurais te récompenser comme il se doit. »

Qu'entendait-il par là ? Probablement rien d'indécent.

Quoique …

Léon était en train de mordiller le lobe de l'oreille de Cyprien lorsqu'il l'entendit prononcer le mot "armes a feu". Il s'arreta net dans son élan, en mordant carrément le lobe qu'il était en train de travailler.

"Hein? Arme a feu? Quelle arme a feu? Qui a une arme a feu?...Oh pardon, mon coeur !!"

Se rendant compte de ce qu'il venait de faire, Léon suca le lobe de l'oreille de son coeur afin que le sang s'arrete de couler. C'était pas une grosse blessure, mais Léon en profitait pour embrasser ce lobe qui ne cessait de l'appeler...

Puis Cyprien lui dit combien cela comptait a ses yeux qu'il rencontre ses parents. Se disant qu'il pouvait bien supporter cela pour faire plaisir a celui auquel il appartenait, Léon hocha la tete en guise d'acquiesement.

Le joueur de carte parla ensuite de récompense. Rien que l'évocation de ce mot embrasa l'esprit mal tourné de Léon. Une foule d'idées et d'images traverserent son esprit, et c'est avec un sourire carnassier qu'il pensa a tout cela, sans que Cyprien ne voir ce sourire bien sur...

Reprenant son air le plus innocent et le plus mignon qui soit, c'est-a-dire l'air a laquelle personne ne resistait et surtout pas Cyprien, Léon lui demanda.

"Quoi comme genre de recompense? Un truc qui se mange? Je peux en avoir un bout?"

Decidemment, quel démon aussi malfaisant soit-il avait-il eu l'idée de doter Léon de la capacité de jouer aussi bien la comédie? Il avait surement créer sans le savoir, un monstre plein de vice, d'envies et qui profitait de chacunes des armes que Dame Nature lui avait offertes.

Et pourtant, il n'y avait que Cyprien qui ne tombait pas dans le piege. Devant ses yeux, Léon perdait sans cesse tous ses moyens lorsqu'il essayait de raconter des mensonges ou autre choses dans ce genre.
C'est pour cela qu'a chaque fois qu'il mentait a son ange, il detournait les yeux.

Cyprien réprima un gémissement de douleur lorsqu'un cannibale en herbe essaya de lui arracher le lobe de l'oreille. Mais finalement, c'était un mal pour un bien, car la suite est d'autant plus agréable. Il se demanda à quelle genre de consolation il aurait le droit si Leon lui marchait par erreur sur le pied.

Lorsque le jeune homme se mit en tête de savoir en quoi consisterait sa récompense, Cyprien esquissa un sourire mystérieux. Il se détacha de lui et alla se rhabiller, avec une lenteur effarante.

Lorsque ce fut fait, il se glissa sournoisement derrière Leon et approcha ses lèvres de son oreille pour lui chuchoter quelque chose :

« Tu auras le droit à des baisers, si tu es sage. »

Cyprien fit quelques pas en direction du parc, s'éloignant du lac, avec un air d'innocence qui lui donnait une apparence d'autant plus délicieusement démoniaque. Il se retourna vers Leon.

« Mais pas sur la bouche. »

Il lui adressa un regard plein de braise, le genre de regard qu'on lance après s'être déshabiller, pas habiller. Il était sûr qu'en ce moment, Leon était en train d'imaginer tout ce que laissait présager sa promesse de récompense.

Il tendit sa main ouverte vers le jeune homme et lui adressa un sourire à l'innocence démoniaque.

« Tu viens, mon Ange ? »

Une mine gourmande se dessine sur le visage de Léon, cette rencontre promettait une très belle après-soirée. D'un, il serait dans les bras de Cyprien, et de deux, bah c'était Cyprien qui menerait la soirée...et il semblait bien rodé sur le theme...

Lorsque Cyprien le devanca et lui tendit la main pour qu'ils avancent ensemble, Léon, qui ne lachait pas son sourire coquin, le rejoignit. Mais alors qu'il fut a portée de la main de son ami, il ignora la main et continua son chemin.

Ca aurait pu passer pour de l'ignorance, mais pas si on faisait attention au fait que Léon avait laissé balader sa main sur le fessier de Cyprien.

Puis il le devanca, et rejoignit le parc sans attendre Cyprien. S'il devait faire des efforts pour plaire a ses parents, Cyprien avait interet d'en faire le double pour se rattraper, et ca devait commencer maintenant.

"Ne crois JAMAIS avoir gagné mes faveurs, mon coeur...ce serait une énorme erreur de ta part. Mais tes arguments sont très convaincants, je dois dire...mais qui sait? Je pourrais trouver quelqu'un d'autre qui proposerait de meilleurs arguments quelque part..."

Il regarda son ame soeur d'un air qui ne démentait vraiment ses paroles.

Cyprien eut un sourire amusé en voyant l'expression qui se dessinait sur le visage de son bien-aimé. Finalement, il y avait certains avantages à la visite de ses parents, des avantages non négligeables.

Mais il fut bien vite déconcerté par l'attitude de Leon et encore plus par ses propos. Quand donc arrêterait-il de souffler le chaud et le froid ? Cyprien réprima l'éclair de tristesse qui passa dans ses yeux.

Il savait bien que le jeune homme plaisantait mais, tout de même, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un doute. C'était vrai, après tout, Leon était beau et agréable, il n'aurait eu aucun mal à trouver quelqu'un d'autre.

Quelqu'un avec moins de problèmes, moins de famille, moins d'excentricité. Quelqu'un de plus beau, de plus intelligent, de plus drôle. Il poussa un lourd soupir en regardant Leon marchait plus loin devant.

Il repensa à la mission de cette nuit, et il ne pouvait s'empêcher de songer au danger. Il se demanda qui était le stratège. Il se serait peut-être senti mieux si il avait conçu lui-même les plans. Il aurait pu ...

Il chassa ses pensées de sa tête et rejoint brusquement Leon en courrant. Une fois arrivée près de lui, il ignora tant bien que mal le mal de tête qui venait lui rappeler sa condition, prit son aimé dans ses bras.

Il lui donna un baiser, l'embrassa comme jamais il ne l'avait fait, avec tendresse et délicatesse, certes, mais aussi une passion inégalée jusqu'à lors. Quelques instants plus tard, il détacha ses lèvres :

« Je t'en prie, reviens. Je ... J'ai ... besoin de toi. »

Et sur ces mots, il enfouit sa tête et son mal avec dans le creux du cou de Leon.

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