Chambre de Cyprien de Cocyte

Léon sentit que Cyprien avait eu un sommeil agité, il le sentit plutot car vu qu'il était posé sur lui, il sentit tous les mouvements qui traduisaient son sommeil mouvementé (pas de sous-entendus siouplé).
Mais le pire, c'était qu'a peine, les yeux ouverts, Cyprien avait bondi sur lui. Et pas de la facon dont il s'attendait. En moins de deux, et sans avoir pu comprendre ce qu'il se passait, Léon se retrouvait avec une carte sous le cou. En temps normal, Léon aurait hurlé de rire en sachant cette carte sur sa trachée, mais connaissant les pouvoirs de Cyprien, il préféra fermer sa bouche, au risque de voir son sang quitter son corps.

"Hé ho...ce n'est que moi, tout doux."

Lorsque Cyprien eut un peu repris ses esprits, et qu'il lacha son arme de circonstance, Léon put a son tour reprendre un souffle normal.

"Je vois bien que tu savais pas que c'était moi...au moins que tu regrettes qu'on sorte ensemble et que t'as pas trouvé d'autre moyen que de me faire liquider..."

Mais le plus inquiétant, c'était que son petit-ami était d'un pâle ahurissant. On aurait dit qu'il avait un fantome...qui sait? c'était peut-etre vrai. Dans l'espoir de le rassurer, Léon prit la tete de Cyprien dans les bras, et posa sa propre tete sur la sienne.
D'une voix calme et posée, mais avec une pointe d'humour, il répondit aux questions de son Francais.

"Euh...ouais, on peut dire ca comme ca. Comme tu l'avais pressenti, je me sens un peu fievreux ce matin, et j'ai decide de rentrer a la maison pour me faire soigner. Tu connais le remede a cette maladie?"

Il le regarda dans les yeux avec un petit sourire, et leva son index devant les yeux de Cyprien.

"Je te previens, je ne reste que le matin, je repars au lycée cet apres-midi...et cette fois-ci, c'est réel. Alors profites bien le temps que ca dure....mais dis moi, t'as reve de quoi pour vouloir me trancher le cou comme ca au réveil?"

Cyprien se réfugia comme il put dans les bras de Leon. Il avait perdu une grande partie de son assurance et sentait un besoin de se faire consoler s'emparer de lui. Il regardait en même temps le tube de médicaments, sur son bureau, et se promit de le faire disparaître dès que possible de la vue.

Il écouta avec sourire les propos de Leon. Ainsi donc, il avait suivi son conseil. Finalement, il avait été plus persuasif qu'il l'avait cru. Il se sentait néanmoins coupable de le recevoir dans un tel état.

Lorsque Leon parla de traitement, il se raidit. Non, je vous en prie, pas comme ça. Un peu de décence, tout de même, ça ne serait pas trop vous demander, hein ! Pervers, va.

« J'prends pas de traitement. Je veux dire ... Oui, tu as raison, tu as bien fait de revenir. »

Il se pelotonna un peu plus contre le corps du jeune homme et déposa un baiser doux sur ses lèvres. Après tout, il était affaibli, et réclamait un peu d'affection en consolation.

Ou bien il profitait de la situation.

« J'ai fais deux ou trois rêves, oui. Rien de bien intéressant, cela dit. »

Il posa une de ses mains fines sur une des hanches non moins agréables de Leon.

« A part celui où tu figurais vêtu de peaux de bêtes et dansant avec une sensualité incroyable. »

Il n'avait pas fait un tel rêve, mais un petit rire s'éleva hors de sa gorge. Il imaginait tout à fait la scène.

Il se mit à se demander où l'on pouvait se procurer des peaux de bêtes.

Cyprien se comportait de facon tres étrange, comme s'il essayait de lui cacher quelque chose. C'était bien le connaitre, Léon était d'une curiosité maladive, c'était presque une obsession...

Puis il lui parla de ce reve, où il était en train de danser sensuellement et avec des peaux de betes. Léon haussa un sourcil, essayant de comprendre ou il voulait en venir, et d'abord qui pouvait faire des reves pareils? D'une, Léon ne savait pas danser sensuellement, et de deux, il porterait une peau de bete le jour où les humains pour respirer sous l'eau...

"Il faudra payer cher, tres cher, si tu veux me voir realiser tes fantasmes..."

Mais revenons au sujet, ou plutot au probleme de Cyprien. Il fallait qu'il sache ce que son copain cachait. Sans prevenir, Léon posa une main sur celle de Cyprien qui était posée sur sa hanche et avec un peu d'élan, il bascula Cyprien sur le dos et était maintenant au dessus de lui.
Il bloqua le corps de son petit-ami entre ses jambes et rapprocha sa tete de la sienne.
C'était une position qu'il aimait, il était en position de domination, et c'était extremement sensuel et chaud.
D'une voix basse et pleine de promesses, il lui susurra ces mots dans le creux de son oreille.

"Dis moi VRAIMENT ce dont t'as revé aussi non..."

Il prit la main de Cyprien qui était posé sur sa hanche, et descendit plus bas, c'est-a-dire sur ses jambes.

"Tu n'iras jamais entre ca...et ca...et en plus..."

Il embrassa Cyprien, d'un baiser qui n'avait jamais donné. Un baiser sulfureux, pleine de passion, et d'une ardeur qu'il n'avait jamais mis dans ses baisers.

"C'est la derniere fois que tu gouteras a ca...Alors..."

Cyprien se laissa basculer (oui, enfin bon) sans opposer trop de résistance. Essentiellement parce qu'il ne s'y attendait pas du tout, d'ailleurs. Une fois de plus, Leon se retrouvait au dessus de lui et le Français commençait à soupçonner son Ami d'aimer cela plus que de raison.

Il crut d'abord que Leon venait chercher un câlin, mais pas du tout : c'était un interrogatoire. Et avec des menaces, avec ça ! Il sentit qu'on déplaçait ça main. Entre ça et ça ? Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Oh. Ah. Hm.

Cyprien rosit légèrement. Il trouvait que Leon préjugeait bien vite de ses envies. Il aurait préféré prendre plus de temps avant d'en arriver à ces considérations là. Il allait répliquer quand ses lèvres furent capturées avec art.

Finalement, il céda :

« Bon, bon, je n'ai pas le choix. »

Son sourire s'évanouit.

« J'ai rêvé de toi. Tu étais au lycée. Entouré d'une bande de poules gloussantes et ineptes. Je veux dire, entouré de filles. Ca n'avait pas l'air de te déplaire. »

Il détourna son regard de celui de Leon. Il avait un peu honte de ce rêve et avait peur que son compagnon pense qu'il n'avait pas confiance en lui. Lui-même ne savait pas très bien où il en était. Les hésitations de Leon étaient toujours gravées dans sa mémoire.

Il hésita avant d'aborder la seconde partie du rêve. Si il lui disait, cela demanderait beaucoup d'explications. Des explications douloureuses. Il se mordit la lèvre puis poussa un soupir.

« Après, il y avait des cris. Une salle blanche. Et puis ça. »

Il désigna du doigt le tube orange recouvert d'inscriptions en français qui était posé sur le bureau, derrière Leon.

On aurait dit que les arguments et les menaces de Léon parvinrent finalement a leur fin. Cyprien lui raconta ses reves, ses deux reves. Si le premier avait tendance a faire sourire, c'était un reve qui avait vraiment donné envie a Leon d'embrasser Cyprien tellement il trouvait ca touchant, le second reve inquiéta un peu plus le mutant.

Des cris? Une salle blanche? Des medicaments? Ces medicaments? Léon tourna la tete vers le bureau de Cyprien. Ainsi, ce tube orange était le cauchemar de Cyprien...

Léon se leva, et alla s'emparer du fameux tube. Il essaya de dechiffrer les inscriptions sur ce flacon, mais le francais, c'était du chinois pour lui (désolé du jeu de mot...c'était trop tentant xD). Il se tourna vers son ami, et lui montra le flacon.

"C'est écrit quoi et c'est pour quoi?"

Cette question n'avait rien de réprobateur, c'était une simple question. Léon s'inquiéta pour Cyprien, était-il malade? Allait-il le quitter alors qu'ils venaient de se mettre ensemble?

Il resta planté, fixant alternativement Cyprien puis le tube de medicaments, attendant une réponse de la part de son petit-ami.

Cyprien sentit l'agréable pression du poids de Leon le quittait. Il suivit du regard le jeune homme qui allait s'emparer du tube de médicaments et sentit son coeur se serrer un peu. Mais il devait bien des explications à Leon, après tout.

Il se redressa et s'adossa contre le mur, étendant ses jambes. Il repoussa de son visage les quelques mèches de cheveux bleus qui lui barraient la vue, prit une inspiration et commença :

« En 2019, quand j'avais dix ans ... Mon don est apparu. Quelques mois plus tard, j'ai commencé à rencontrer certains ... problèmes. »

Il ne put réprimer un frisson en repensant à ces évènements. Des évènements qu'il n'avait confié à personne. Qu'est-ce qui le poussait à dire tout cela à Leon ? Après tout, il aurait pu mentir.

Mais il se sentait le devoir de lui expliquer.

« Comme la plupart des dons, le mien est en partie ancré dans mon inconscient. Alors je ne pouvais pas le contrôler totalement. Des objets se transformaient en métal contre ma volonté. Mais surtout ... »

Il posa son regard sur Leon.

« Un jour, mon coeur s'est transformé en métal. Il ne pouvait donc pas battre. Le sang ne parvenait plus à mes organes. Heureusement, mon maître a eu la présence d'esprit de m'administrer des tranquilisants, qui ont endormi mon esprit et renversé le processus. »

Il pointa d'un signe de tête le tube que son compagnon tenait entre les mains.

« C'est un cocktail de tranquillisants et de diverses molécules de synthèse. On appelle ça un brideur. Ca empêche à mon don de s'exprimer contre ma volonté et ça ralentit considérablement son évolution. »

Il hésita un instant. Il ne voulait pas inquiéter Leon outre mesure mais, maintenant qu'il avait commencé à lui dire la vérité, il estimait que le jeune homme avait le droit de connaître le fin mot de l'histoire.

Il se lança donc :

« J'en suis dépendant. Physiquement, bien sûr, mais si mon don un jour évoluait et me permettait de le contrôler totalement, la dépendance mentale resterait. Comme une drogue. »

Il eut un peu peur que Leon perçoive cela comme un manque de volonté de sa part.

« Ca provoque des troubles du sommeil, aussi. Je ne dors jamais plus qu'une ou deux heures de suite. Et des maux de tête assez fréquents. Voilà. C'est tout. »

Un silence pesant décida de s'installer dans la pièce. Cyprien avait honte, honte de sa propre faiblesse et évitait soigneusement le regard de Leon.

Léon écouta attentivement l'histoire et les explication de Cyprien, pour éviter qu'il ne doive répéter. C'était deja assez douloureux pour lui de se confier, mais Léon fut touché qu'il lui parle aussi vite, et avec cette confiance.

Comprenant par la même occasion que les pouvoirs mutants n'étaient pas aussi inoffensifs que le sien pour l'utilisateur, Léon se prit a reflechir a tout ce que cela pouvait impliquer, dans sa nouvelle relation et dans l'aide qu'il pouvait apporter a Cyprien.

Lorsqu'il eut fini, Léon s'approcha de son ami, il s'allongea a coté de lui et posa sa tete contre ses jambes. Il regarda ainsi le visage de Cyprien sous un tres bel angle.

Lorsque ce dernier évita delibérément son regard, par honte ou il ne savait quoi, Léon prit son visage entre ses doigts, et le ramene en face de ses yeux.

"Ecoute, tu n'as a te sentir honteux, faible ou je ne sais quoi devant moi. Surtout pas devant moi. N'evite plus jamais mon regard par honte, ou je prendrais ca comme un manque de confiance de ta part."

Il leva sa tete, et déposa ses levres contre celles de Cyprien, puis l'enlaca avec toute la douceur dont il était capable.

"Je ne savais pas ce qui t'arrivait...maintenant je comprends pourquoi tu es aussi mysterieux et distant parfois. Mais a partir d'aujourd'hui, tu m'as moi, et je t'aiderais a passer ses obstacles. Si tu me laisses seul sur ce monde, je me précipiterais pour te rejoindre...de n'importe quelle facon, mais je mettrai fin a ma vie si tu quittes ce monde sans moi."

Il laissa quelques instants de silence, puis reprit.

"Je te promets qu'un jour, je remplacerai ces medicaments. J'arriverai a te sortir de cette dépendance et des problemes qui en resultent, et même si pour cela je dois rester a tes cotes chaque heure de chaque jour. Je remplacerai cette dépendance aux medicaments."

Il embrassa a nouveau Cyprien, d'un baiser rassurant et plein d'amour.

"Tu as deja parlé de ce probleme a Malicia, ou a John? Je suis sur qu'il pourrait faire quelque chose...t'en dis quoi ?"

Cyprien sentit Leon revenir contre lui. Il trouvait ce contact tellement rassurant, tellement salvateur qu'il ne put s'empêcher de pousser un léger soupir de soulagement. Sa main rejoignit les cheveux de son compagnon et il se mit à les caresser doucement.

Puis Leon se mit à parler, et Cyprien n'en revenait pas. Le jeune homme pensait-il tout ce qu'il venait dire ? Qu'il mourrait pour lui ? Qu'il l'aiderait avec une telle force et une telle dévotion ? Le pensait-il vraiment ?

Mais alors ... Cyprien déglutit lentement. Une boule s'était formée sournoisement dans son ventre, avec ce curieux à la fois anxieux et agréable. Tout cela, c'était des preuves. Des preuves d'amour.

Il regarda Leon en silence. Malicia, John, l'aide qu'ils pouvaient lui apporter, les médicaments, tout cela fut chasser de ses pensées par un ange en santiags et avec un arc. Il regardait Leon, et il se sentait bien.

Son baiser. Un baiser plein d'amour. C'était cela ! A moins qu'il ne se fasse des idées. Mais non, impossible, il était sûr de son fait. C'était écrit au plus profond de son coeur, avec ces belles lettres dorées tout en déliés.

Il posa doucement ses mains sur Leon et le fit s'asseoir sur ses cuisses, à califourchon, son regard glissé dans le sien. Cyprien avait les yeux pétillants, il avait repris des couleurs. Il paraissait aussi un peu bizarre.

Il leva une main et la posa sur la joue de Leon, la caressant d'un pouce un peu timide. Il lui semblait que son compagnon avait prit une nouvelle allure, encore plus belle, comme si il brillait.

Il déposa ses lèvres contre celles de son petit-ami, avec une tendresse inimaginable. Lorsque le baiser fut achevé, il prit une profonde inspiration et se lança :

« Leon ... Je crois bien que je suis amoureux de toi. »

Il se mit à rougir. Il essaya de penser à autre chose, pour ne pas trop ressembler à une tomate. Tiens, il avait dit quoi, justement, sur Malicia et John ? Hm. Peu importe.

Léon sentit ses joues chauffées, ainsi que ses oreilles lorsque Cyprien lui avoua son amour. Il sentit son coeur battre la chamade et les pointes de ses cheveux devenir rouge.

On ne lui avait jamais dit qu'on l'aimait. A part ses parents, mais ce n'était pas le meme amour. Cette fois-ci, c'était un vrai amour, pas un amour parental.
La, c'était une personne qui n'avait aucun lien de sang avec lui qui le lui disait. C'était une personne avec qui il était attaché avec un autre lien, un lien plus puissant encore.

Léon ouvrit le bouche pour répondre, mais aucun son ne voulait sortir. Il était encore tout retourné qu'il ne pouvait pas encore parler...
Mais finalement...

"Euh...et bien, ca tombe bien...parce que..."

Il ne l'avait jamais dit, et il avait du mal a le dire, alors qu'il en était sur. Pourquoi était-ce aussi compliqué de dire a la personne qu'on aime qu'on l'aime?
Les mots devaient sortir, s'ils ne sortaient pas par le bouche, Léon pensait qu'ils seraient sortis en lui ouvrant le torse. Il prit une grande inspiration, ferma les yeux quelques secondes, puis reprit.

"Parce que je t'aime...moi aussi."

C'était enfin sorti. Jamais il ne s'était senti aussi leger...Il se contentait de sourire a Cyprien. Serait-ce le coup de foudre? Il ne connaissait Cyprien que depuis...ce matin, mais il l'aimait d'un amour fou. Comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

Un ange passait. Il voletait sur les ailes légères du silence. Mais il n'avait vraiment pas de quoi se vanter, car Cyprien et Leon, qui venaient de s'avouer mutuellement le feu qui les transcendait, étaient bien plus légers que lui et sans doute plus heureux.

Le jeune homme posa ses mains dans le dos de son aimé et le plaqua contre lui. Il voulait sentir le coeur de Leon battre contre le sien, à l'unisson. Il se sentait heureux, si heureux, tellement heureux. Heureux. Vous ai-je déjà dit qu'il était heureux ?

Bref, en somme, Cyprien était heureux. Le mal du pays, le sentiment d'exclusion, les médicaments, tout cela s'étaient enfuis à toutes jambes pour laisser place à une félicité parfaite.

Depuis qu'il connaissait Leon, oh ça devient bien faire ... quelques heures ! Depuis qu'il avait fait la connaissance du jeune homme, donc, Cyprien flottait sur un petit nuage de bonheur rose et des anges jouaient de la harpe à coté de lui. Ou quelque chose comme ça.

Il redescendit sur terre.

« Dis ... Leon ... »

Il hésita un instant. Puis il reprit :

« Mon Ange ... Si on allait se promener ? Dans le Parc, par exemple. A moins que tu ais envie de faire autre chose. »

Cyprien avait une furieuse envie de partager ces petits moments futiles qu'étaient une promenade dans un parc, un repas, la visite d'un monument, une partie de cartes, une douche (une douche ?!) avec l'être de sa vie.

Il sentait au fond de lui que l'amour donnerait à tout cela un goût particulier, une lumière nouvelle qui éclairerait la vie pour la faire renaître de ses cendres et l'extirper de son gris quotidien.

Léon sentit son coeur battre en harmonie avec celui de Cyprien. C'était évident, ils étaient faits l'un pour l'autre la preuve: leur coeur battait a l'unisson sans aucune fausse note.

Puis Cyprien lui demanda s'il désirait aller se promener, Léon répondit par un baiser. Comment ca, c'était une réponse un baiser? Bah si, ca l'est! Ah non? Oh bon...

"Du moment que je suis avec toi...n'importe où me convient. Je suis d'accord pour faire un tour au parc...Mon coeur. "

Il se redressa, non sans avoir embrassé Cyprien, puis il tendit la main vers son amour. Il attendit Cyprien avec de partir direction le parc.

[Parc]

Léon parvint finalement a emmener Cyprien dans sa chambre. Après avoir inséré la carte magnétique, il coucha son amant sur son lit et alla chercher le tube orange qui était posé sur le bureau.

Puis il vint aux cotés de son fiancé, et le lui tendit.

"Tiens..."

Léon savait pertinemment que ce tube était comme une drogue pour Cyprien. Le lui tendre c'était comme agiter une bouteille d'alcool devant les yeux d'un alcoolique.

Mais que pouvait-il y faire? Ce tube représentait également le moyen que Cyprien avait trouvé pour ne pas perdre le controle de ses pouvoirs, et que ces derniers ne se retournaient pas contre lui.

Après que son amour ait enfin prit son médicament, Leon passa une main sur sa joue, et d'un air inquiet, il l'interrogea.

"Ca va mieux? Ton mal de crane est passé?"

Il était tellement inquiet sur ce qui pouvait arriver a son ame soeur, s'il ne prenait pas ses medicaments a temps. Il ne voulait meme pas imaginer le coeur de son amoureux transmuter en métal, et cesser de battre.

Cyprien arriva donc du lac, cahin-caha, appuyé et soutenu pour son fiancé. C'était la honte et la culpabilité plus que la douleur pourtant bien réelle et perçante qui l'avaient poussé à ne pas souffler mot durant le trajet.

Il s'allongea sans protester sur le lit, prit avec un sourire contrit le tube que le jeune homme lui tendait et avala un cachet. Un frisson parcouru tout son corps et, bientôt, la douleur se dissipait.

« Ca va mieux, oui, merci ... »

Il posa ses yeux sur Leon, pendant le long silence qui suivit. Il voyait bien que son accès de faiblesse avait suscité de nombreuses interrogations chez le jeune homme.

Il était vrai, d'ailleurs, que leur couple avait démarré sur les chapeaux de roue et continué ainsi, des meilleures nouvelles du monde aux pires inquiétudes.

Cyprien poussa un soupir et attira doucement Leon tout contre lui, passant ses bras autour du jeune homme, dans un geste protecteur.

« Leon, mon Ange ... Je sais que ... »

Il se mit à chercher ses mots. D'habitude, ils venaient tous seuls, mais avec Leon, les choses étaient plus compliqués, les sentiments plus forts et plus vrais.

Il resserra un peu plus son étreinte.

« Les choses sont allées vite, très vite. Nous avons été très heureux et nous nous sommes beaucoup inquiétés. L'un pour l'autre. Mais ... Tu sais, il y a une chose plus importante que tout ça. »

Il releva le menton du jeune homme et déposa sur ses lèvres un long baiser d'une incroyable tendresse.

« On s'aime. Alors les missions secrètes, les parents aigris et les médicaments, ce n'est pas ça qui nous séparera. Pas vrai ? »

Léon resta ainsi dans les bras de celui qui faisait battre son coeur. Il était bien là, comme à l'abri de tout, comme si rien ni personne ne pouvait les séparer. Comme s'ils étaient séparés du reste du monde...

Puis Cyprien lui parla de la vitesse a laquelle leur couple s'était formé. Il était vrai qu'on ne pouvait appeler cela qu'un coup de foudre, faute de meilleur terme.
Mais Léon ne regrettait rien, et il savait que Cyprien non plus, mais qui de quoi demain sera fait. Et justement, c'étaient les lendemains qui effrayaient Léon...

Puis Cyprien déposa un baiser des plus tendres, sur ses levres. Un baiser tout ce qu'il y avait de plus rassurant, et de reconfortant. Cela mit du baume au coeur du mutant, mais pas assez pour apaiser ses doutes.

"Oui, on s'aime mon coeur.Rien ne nous séparera...rien."

Sa voix n'était pas aussi convaincante que pouvait l'etre ses mots. Léon espérait que Cyprien ne remarquerait rien, et que les deux hommes pourraient oublier ces moments de doutes et de peur, et ainsi profiter du temps qu'il leur était accordé.

*Dieu, faite que j'ai raison. Je l'aime tant, je ne supporterais pas de vivre sans lui.*

Cyprien fut perturbé par la réponse de Leon. Les mots sonnaient faux. Le doute perçait dans la voix de son bien-aimé et Cyprien ne savait pas vraiment quoi en penser : il se sentait triste.

Ainsi, Leon doutait de la pérennité de leur relation ? La culpabilité commença à emplir le coeur du jeune homme. Si son fiancé avait des doutes, c'était probablement de sa faute, il n'avait pas su être assez rassurant.

Pourtant ... Pourtant il n'y avait rien à craindre. Il avait ses médicaments, Leon reviendrait sans doute en vie de la mission, sans quoi il n'aurait pas été choisi par Malicia pour y participer. Alors d'où venait le doute ?

Cyprien caressa doucement les cheveux du jeune homme.

« Mon Ange ... Je ne comprends pas ... »

Il essaya de prendre une voix douce, dans laquelle sa tristesse ne poindrait pas.

« De quoi as-tu peur ? Il y a quelque chose que je peux faire, pour arranger ça ? »

Il glissa ses mains sous la chemise de Leon pour caresser son dos. Ceci afin de le réconforter.

En toute innocence.

Bien sûr.

…

"Ca ne vient pas de toi. Tu es la personne avec qui j'ai envie de passer le reste de ma vie..."

Il était sincère cette fois-ci, il était la sincérité incarnée. Cyprien était bel et bien la personne avec qui il avait envie d'etre, et personne d'autre.

"Mais quelques doutes persistent encore dans mon esprit, mais c'est normal...Je suis quelqu'un qui reflechit trop, et a trop reflechir on commence a douter. Et c'est mon cas."

Mais il esquissa un sourire rassurant, et embrassa tendrement les levres de Cyprien. Il ne voulait pas qu'il s'inquiete de ses debats intérieurs et quel meilleur moyen pour cela, que d'embrasser l'etre aimé pour lui faire oublier tous les soucis.

"N'y fais pas attention, ca passera..." dit-il d'une voix douce.

*J'espère de tout coeur*

Puis il sentit la main chaude et douce de Cyprien glisser le long de son dos. Léon ne put reprimer un frisson. Non, il n'avait pas froid mais c'était plutot un frisson de bien-etre. Si ca existe? Il n'en savait rien mais comme c'était son cas...

Où étaient les mains de Léon pendant ce temps-là? Bah, l'une était posée sur la nuque de son bien-aimé tandis que l'autre était sur son torse. Ses levres, quant a elles, étaient fixées sur celles de Cyprien.

Cyprien poussa un soupir. Il ne savait pas vraiment si il devait insister ou non. Avoir des doutes, n'était-ce pas normal ? Il ne pouvait raisonnablement espérer que son fiancé vive dans la plus parfaite des insouciances, surtout avec une vie comme la leur.

Il se laissa aller dans les baisers de Leon, peu désireux de se poser des questions à cet instant. Il aurait tout le temps de se morfondre quand son fiancé serait parti en mission et qu'il attendrait son retour dans la plus parfaite angoisse.

Pour l'instant, il n'aspirait qu'à sentir sa douce peau sous ses doigts et son coeur battre contre le sien. Leur union était la chose la plus douce et la plus innocente qui lui était arrivée depuis de longues années.

Le baiser et les caresses délicates furent interrompu par une sonnerie intempestive. Cyprien fouilla de sa main libre dans ses poches et en extirpa un téléphone portable.

« Allo ? »

Il écouta un instant son interlocuteur, fronça les sourcils et commença à discuter en Français :

« Je suis à l'étranger pour un certain temps ... Hm. Hm. Vous pouvez bien vous passer de moi ... Non ... Oui ... Allons, je ne suis même pas diplômé, vous n'avez qu'à trouver quelqu'un d'autre ... Je vous rappelle, je suis ... Non ... Occupé ... Au revoir. »

Il éteignit le combiné et l'envoya rejoindra l'autre coin de la pièce avec une délicatesse discutable. Il plongea ses yeux dans ceux de Leon et esquissa un sourire un peu mélancolique. Revenant à l'anglais, il reprit :

« Parfois, j'aimerais avoir une vie normale. »

Léon écouta la conversation que tenait Cyprien avec son téléphone. Il ne comprenait rien de ce qu'il disait, mais devinait certains mots. Il y avait des oui, et des non mais ca ne donnait pas le sujet de cette conversation. Mais ca n'avait pas l'air d'etre une chose super car son amant afficha un air mélancolique, après avoir balancé son telephone.

"T'es violent comme gars, en fait...je me demande ce que je risque a rester avec toi...Qui me dit que tu vas te mettre a me balancer contre un mur aussi?" dit-il d'un ton ironique, et taquin.

Il partit dans un rire profond et chaleureux. C'était tellement amusant de faire tourner en bourrique les gens qu'on aime. Ne pas toujours leur dire qu'on les aime, mais leur faire les pires tours qui soient, puis après se faire pardonner a coups de baisers et d'air désolé...c'était une technique que Léon avait apprise de ses parents et il excellait dans ce domaine.

Son père avait beau etre un mutant, et etre techniquement parlant plus puissant que sa mère qui elle, n'était qu'une simple humaine. Dans la famille, c'était elle qui exercait l'autorité. Son mari se pliait a ses moindres volontés grace a cette technique...
Et après on dira que les mutants dominent les humains mais chez les Asakura, c'était l'humaine qui controlait tous ses mutants de mari et d'enfants.

"Si tu avais été normal, tu ne serais pas venu ici...et je te laisse deviner la suite. Moi j'aurais été avec une jolie fille, ou un joli gars. Tu m'imagines avec toutes ces filles autour de moi au lycée, ou avec quelques gars plutot bien foutus..."

Il continua ainsi a decrire tout ce qui aurait pu se passer si Cyprien aurait été un humain ordinaire, avec une vie ordinaire pendant que Léon se la coulerait douce dans les bras d'on ne savait quelle personne, d'on ne savait quel sexe (quoique...). Puis il ajouta:

"Et meme si ca se trouve, tu nous detesterais, et qu'un jour ca aurait été toi qui m'aurait tué!"

Il disait cela avec une telle simplicité qu'on aurait presque pu croire que c'est ce qui se serait passé, si Cyprien avait été dans ce cas. Puis avec un grand sourire innocent, il lui demanda:

"Alors?"

Cyprien écouta Leon déblatérer toutes les possibilités de sa vie si il ne l'avait pas rencontré avec une légère grimace. Hein, quoi ? Des filles qui lui tournaient autour ? Quels garçons bien foutus ? Hmpf.

Leon était tellement mignon quand il se mettait en tête de l'énerver que le jeune Français était presque tenté de faire semblant d'oublier sa patience et sa sagesse pourtant légendaire, rien que pour lui faire plaisir.

Il prit un air un peu bougon et tira boudeusement sa main du dos de son fiancé.

« Et toi ? Tu imagines, si j'avais été humain ... Je serais probablement dans les grands salons parisiens à l'heure qu'il est. Marié avec une femme de la haute société. »

Pour le coup, il n'avait pas tout à fait tort. Les mariages arrangés, il en avait même été question avant qu'il parte. Son physique ne laissait pas les jeunes dames indifférentes, ce qui permettait de mieux faire passer ce genre de projets.

Il s'y était opposé fermement, et cela avait été l'un des objets de frictions entre lui et ses parents.

« Et puis un amant dandy que je verrais en cachet. Qui aurait le plaisir de m'embrasser et de se lover contre moi, comme tu le fais. »

Cependant qu'il disait cela, il vint déposer ses lèvres dans un fougueux baiser sur celle du jeune homme.

« Enfin non, pas aussi bien que tu le fais. »

Il le fit doucement rouler sur le coté, pour pouvoir se lever et alla parcourir des yeux les livres empilés sur son bureau. Leurs titres étaient très variés, écrits dans des langues différentes.

« Toujours est-il que ce coup de fil ne concernait pas mon statut de mutant mais plutôt ... »

Il prit un livre et le jeta avec légèreté sur le lit, à coté de Leon. Il s'agissait de la Bible, rédigée en araméen.

« ... ma capacité de traduire ça en hébreu. »

Léon écouta la vie imaginaire de Cyprien, si avait été humain, un sourire accroché a ses levres. Ainsi, il imaginait ainsi sa vie dans la haute-société, sans lui...

"C'est peut-etre vrai, mais il n'empeche que te connaissant, je sais que tu n'aurais pa aimé cette vie. Tu aurais tout simplement été coincé, tandis que moi...je volerais de bras en bras et de levres en levres, je m'amuserais comme un petit fou. Puisque c'est ce que je faisais avant que je te rencontre..."

Bien sûr, c'était un mensonge mais de la bouche de Léon, ca sonnait merveilleusement vrai. Tellement vrai qu'il s'était demandé si ce n'était pas réellement ce qu'il faisait...

Puis Cyprien le déposa tout doucement sur le coté, afin d'aller chercher un livre qui lanca près du mutant. Ce dernier feuilleta les pages, c'était dans un language totallement inconnu pour lui.

"Pfiouu...c'est du charabia pour moi. Moi je connais que trois langues: l'anglais, le mandarin et..."

Il regarda Cyprien d'un air innocent, comme si ce qu'il allait dire était tout ce qu'il y avait de plus banal, comme quand on dirait bonjour a un ami.

"Et ta langue...elle est devenue ma favorite soit dit en passant."

Puis il jeta de nouveau un coup d'oeil dans le livre, dans le vain espoir de dechiffrer quelque chose. C'était sans espoir. Léon poussa un soupir, toujours en fixant le bouquin ouvert sur le lit de Cyprien.

"T'es vraiment intelligent...on t'appelle pour te demander de traduire des livres, tu vis dans la haute-société...On est vraiment pas du meme monde..."

Cyprien sentit son sourire disparaître aux dernières paroles de Leon. Pas du même monde ? Etait-ce donc cela que ressentait le jeune homme ? Qu'ils étaient trop différents, pas du même monde ?

Il vint s'asseoir sur le bord du lit, plongé dans ses pensées. C'était vrai. Il n'avait pas le même âge. Pas la même origine. Pas les mêmes passions. Pas le même passé.

Mais ce dont Cyprien était convaincu, au plus profond de lui même, c'est qu'ils avaient le même avenir, et c'était à ses yeux tout ce qui importait. Son passé n'avait pas été frappé du sceau de la joie, il ne valait donc rien.

« Je vais te montrer quelque chose. »

Sa voix s'était faite grave et sérieuse. Il s'assit en tailleur à coté de Leon, sur le lit, attrapa son oreiller et le transforma doucement en métal. Il avait procédé avec lenteur et application, de sorte que la métamorphose soit parfaite.

Il posa l'oreiller de métal devant Leon. Le visage du jeune homme se reflétait désormais sur le coussin métamorphosé. Cyprien posa une main sur la hanche du jeune homme.

Il vint ensuite se coller tout contre lui, avec une innocence discutable. D'ailleurs, sa main descendit un peu sur la hanche pour venir se reposer sur une partie plus charnue.

Il regarda longuement leurs deux visages qui se reflétaient dans le métal puis fit enfin :

« Tu vois ? Eh bien c'est mon monde. »

Il déposa un baiser dans le cou de son fiancé.

« Et maintenant, c'est l'heure de ton cours de langue vivante. »

Il se mit à embrasser Leon comme jamais, laissant sa langue expliquer en long et en large, avec une passion toute savante, les tenants et aboutissants du langage cyprienesque.

Bizarrement, il faisait toujours chaud quand Léon pratiquait les cours de langue avec Cyprien. Ce dernier expliquait tres bien, de meme qu'il maniait tres bien la langue étudiée. Léon ne doutait pas un seul instant qu'il excellait egalement dans ce cours, et qu'il était du meme niveau que son amant de professeur particulier.

Lorsque Léon parvint a s'extirper un court moment de l'explication de la langue de Cyprien. Il lui demanda, avec un sourire angélique.

"Il dure combien de temps, le cours? Et j'ai droit a des heures sup' ?"

Puis il replongea dans l'étude de la particularité de cette langue qu'il trouvait si appétissante. Il a dit appétissante? Interessante! Oui, interessante voulait-on dire...

Léon se retourna afin de pouvoir avoir le visage de son fiancé bien en vue, et reprit son cous de langue vivante. Il fallait qu'il assure s'il voulait espérer avoir la moyenne et passer au niveau supérieur. N'y voyez rien de sous-entendus dans ces propos...enfin pas trop...

Tout doucement, les mains de Léon se detacherent du visage du Cyprien, et filerent sous son haut, a la recherche du contact du torse du Francais. Il caressa doucement et sensuellement la peau de ce torse si bien dessiné, tout en continuant d'explorer tous les recoins de la langue cyprienne.

Par on ne sait quel miracle, Léon parvint a murmurer entre deux baisers particulierement sulfureux quelques mots a l'oreille de son amour.

"Toi, tu es ma vie...je t'appartiens tout entier...je t'aime Cyprien."

Après avoir expliqué de nombreux points de grammaire à Leon, Cyprien, dont la ferveur enseignante était d'autant plus forte que le contact des mains de son fiancé était agréable sur son torse, détacha enfin ses lèvres.

« Bon. Ca suffira pour aujourd'hui. Il faudra bien sûr que tu fasses des devoirs. »

Un sourire malicieux éclaira le visage du jeune homme. Il se sentait si bien ! Etait-ce possible que ce bonheur disparaisse aussi soudainement qu'il était arrivé ? Il ne voulait ni ne pouvait y croire.

L'espoir s'était allumé dans son coeur pour la première fois de sa vie. Pour la première fois, il était persuadé que l'avenir avait quelque chose de concret à promettre : leur couple.

« Dis moi, mon Ange, tu te sens prêt, pour la mission ? »

Il n'avait pas envie de réveiller l'inquiétude de Leon, mais il voulait savoir. Si il ne se sentait pas d'attaque, il serait toujours possible de le remplacer, Cyprien était préparé à prendre sa place si il le fallait.

Oh, bien sûr, il n'était pas aussi puissant que son cher et tendre, mais son sens stratégique était remarquable. Il voulait mettre toutes les chances ni du coté de la Confrérie ni de celui de l'Institut mais bien du leur.

Léon était un peu décu que la lecon se finisse si vite. Il lui manquait plein de bases, et il avait très envie de les rattraper mais Cyprien semblait avoir autre chose en tete.

"Mes devoirs? Faudrait que tu m'aides, j'ai encore quelques difficultés pour certains points..."

Même si le soi-disant cours était a présent terminé, Léon n'avait pas retiré pour autant ses mains d'où elles étaient. Elles étaient au chaud, reposant sur une douce matière qu'etait la peau de bébé de son amour. Il n'avait également pas cessé de caresser ce torse qui semblait hurler son nom, mais Léon devait resister a leur appel, telles les harpies dans l'Odyssée...

Puis Cyprien lui parla de la mission, et tout lui revint en tete. La mission de ce soir, les dangers que cela représentait, les risques qu'il encourait mais il était décidé a y aller.

"Sincèrement, je ne sais pas vraiment a quoi m'attendre donc je ne peux pas te dire si je suis pret ou non...mais je pense etre préparé. En tout cas, je ferais tout pour que la mission soit un succes, tu peux me croire!"

Puis il jeta un regard dans les yeux de son amant, et y lut une émotion que Léon ne savait que trop bien dechiffrer. Arretant ses caresses sur son torse, Léon sentit les battements du coeur de son cher et tendre, et d'un ton résolu, il prit la parole.

"Je pense savoir ce qui tu as en tete, et sache que même si je devais avoir les deux jambes en moins, je ne te laisserais pas prendre ma place. Il en est hors de question!"

Il paraissait avoir un regard severe, comme s'il essayait de convaincre son ame soeur de ne plus penser a cette idée folle. Puis il lacha un soupir, avant d'aborder ce regard sincère et amoureux qui faisait craquer son fiancé.

"Tu ne me rends pas la tache facile. Si je ne t'aurais pas connu, je serais allé la tete sereine a cette mission. Mais maintenant, j'ai peur de tes réactions s'il m'arrivait quoique ce soit, je sais que je serais blessé mais je ne sais pas comment tu réagiras pendant ce temps ou je serais pas là..."

Cyprien eut un petit air désappointé lorsque les mains de Leon cessèrent leurs délicieux passages, mais il n'en écoutait pas moins avec une attention religieuse les propos de son fiancé.

Ainsi donc, il était anxieux. Anxieux et désinformé. En toute objectivité, Cyprien se disait que cette mission était prématurée, que les membres en étaient mal-informés et que ce n'était pas un gage de succès.

Il aurait aimé prendre au moins part à l'élaboration des plans, comme pour y apposer sa griffe originale en matière de stratégie et se sentir un peu plus confiant quant aux chances de réussite.

« Leon ... Tu sais, je ne suis pas aussi faible que tu le crois. Je pourrais te remplacer, si le besoin s'en faisait vraiment sentir. »

Il avait dit cela d'une voix tendre et rassurante avec, dans le même temps, une pointe d'intention persuasive dans le ton. Il aurait aimé savoir son bel ami dans la plus totale sécurité.

Mais Leon semblait absolument déterminé. Cyprien poussa un léger soupir et déposa ses mains sur les fesses du jeune homme, parce qu'il fallait bien se consoler, tout de même.

Il fronça les sourcils aux dernières paroles de celui-ci.

« Qu'est-ce que tu veux dire par : je ne sais pas comment tu réagiras quand je ne serais pas là ? »

Cyprien avait un doute. Leon pensait-il qu'il pouvait, en quelques heures, lui être infidèle en quoique ce soit, le trahir, se comporter follement ? Etait-ce là le peu de confiance qu'il avait en lui ?

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