Chambre de Cyprien de Cocyte

Le long des couloirs sombres mais chalereux de l"institut, une série de portes, sur l'une d'elle, le nom de Cyprien de Cocyte...

Il entra dans la chambre d'un pas léger. L'endroit n'était pas outrageusement spacieux mais, bien éclairé et confortablement meublé, il avait une allure coquette qui n'était pas du tout désagréable.

Il posa sa valise au centre de la pièce, qu'il n'examina que très sommairement, ne souhaitant pas faire attendre outre mesure Clara, qui patientait aimablement dans le couloir.

Il ouvrit néanmoins sa valise, en ressortit un chapeau à la couleur indéfinissable et y déposa son précédent chapeau, en paille. Il referma la valise et jeta un vague coup d'oeil satisfait à son reflet dans le miroir avant de ressortir.

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Cyprien glissa sa carte magnétique dans la serrure et la porte s'ouvrit avec un bruit d'air étouffé. Il la poussa du bout des doigts et pénétra dans la pièce en faisant signe à Leon de le suivre.

La chambre semblait inoccupée, car Cyprien n'en avait pas encore vraiment pris possession. Sa valise, fermée, gisait sur le sol et les étagères, et les murs, et l'armoire étaient vides de toutes marques personnelles.

« Je viens d'arriver, je n'ai pas eu le temps de m'installer. »

Il fit quelques pas vers la fenêtre et l'ouvrit en grand, soucieux de chasser l'odeur de renfermé qui sévissait dans la chambre. Apparemment, elle n'avait pas été occupée depuis un petit bout de temps.

Cyprien s'agenouilla ensuite près de sa valise, l'ouvrit, et commença à fouiller à l'intérieur, à la recherche de vêtements. De loin, le contenu de la valise avait une tête de patchwork fantasmagorique.

« Leon ... Je ... Hm. Comment dire ? Je suis désolé. »

Il extirpa finalement quelques vêtements.

[Cuisine]

Léon n'avait toujours rien dit sur le chemin qui le conduisait à la chambre de Cyprien. Il ne s'attendait vraiment pas a ce qu'il approuve lorsqu'il lui dit qu'il devait vraiment avoir une discussion...privée de surcroit. Mais il avait raison, il y avait des choses a mettre dans le bon ordre.

C'est ainsi qu'il entra dans la chambre du joueur de cartes, après qu'il y ait été invité et laissa ses yeux se balader sur les murs de la chambre. C'était une tres jolie piece, comme toutes celles de l'Institut par ailleurs, mais celle-ci possédait un charme que Léon ne pouvait expliquer, c'était peut-etre la présence de Cyprien qui donnait ce charme...

Sa visite visuelle de la chambre fut interrompue par la voix de Cyprien. Reportant son attention sur le jeune flambeur, il vit qu'il avait ouvert sa valise, et qu'il semblait chercher de nouveaux vetements. En meme temps, il s'excusa. Léon parut déconcerté par ces paroles soudaines.

"Pourquoi tu t'excuses? C'est plutot a moi de le faire. C'est moi qui ai commencé a t'arroser de but en blanc. Donc excuse-moi."

Léon détourna le regard lorsque Cyprien prit son drap et le transforma en paravent de fortune. Et pourtant, il ne pouvait s'empecher de rougir furieusement, le joueur de carte se changeait normalement, sans aucune pudeur ni honte. Ce n'était pas qu'il devait avoir honte de son corps, loin de la, mais quand même...il pourrait avoir quelque fausse pudeur...

Le mutant s'était posé sur le lit, les yeux observant toujours un mur qui était tout a fait inintéressant, mais qui semblait passionant, puisque Léon semblait le fixer sans ciller. Il entendit le bruit d'objets que Cyprien balanca sur le lit, Léon y jeta un coup d'oeil: c'était tous l'attirail du parfait flambeur et accesoirement ses armes.

Puis Cyprien lui parla de l'objet de ses excuses, c'était pour l'avoir embrassé. Léon ne comprit pas d'abord où il voulait en venir. Pour lui, ce n'était qu'un jeu, qu'une simple plaisanterie entre amis. Puis il commenca une autre phrase. Il croyait que Léon était...? Etait quoi? Etait fou? Puis il lacha le mot: comme lui. Comment ca comme lui?

*Comme lui? Comment ca co...*

Léon eut la revelation! Etait-ce cela de ce dont il voulait parler? Il ne savait pas vraiment quoi dire, il se contenta de lacher un "Oh." simplement.

"C...comment ca comme toi?" Après tout, ce n'était pas cela....

Léon comprenait de moins en moins le comportement de Cyprien. Il semblait a la fois si malheureux et si distant que Léon ne savait pas trop comment réagir face au jeune homme. Il avait l'air triste par la réaction de Léon, mais qu'y pouvait-il? Léon n'avait pas l'habitude de ce genre de conversation, avec un garcon de surcroit. Mais la réaction de Cyprien fit un petit pincement au coeur de Léon. Il ne savait pas la raison de ce pincement, il venait a peine de le rencontrer, et ... et quoi, d'ailleurs? Léon n'en savait rien.

Cyprien s'appretait a lui répondre, mais lacha finalement l'affaire. Il semblait desespere, et pensait que cela n'en valait pas la peine. Ce qui n'était pas le cas de Léon. Il avait commencé une conversation, il se devait de la finir même si Léon devait le torturer pour qu'il crache le morceau. Il se leva et approcha de Cyprien. Il le regarda de haut, au sens propre du terme, puisque Cyprien était assis et lui debout.

"Hé! Finis ta phrase...si t'en as pas le courage, alors on a rien a faire ensemble..."

Il fit exprès de provoquer ouvertement Cyprien, afin qu'il réagisse et lui crache le morceau. Pourquoi avait-il dit ensemble? Ce mot était sorti tout seul, et le fait de le dire pouvait les faire passer pour un couple. Cette idée ne le repoussait pas, mais cela sonnait bizarre. Il continua de regarder Cyprien du haut de sa position levée, et attendit une réponse.

Léon souria lorsque Cyprien se mit a son niveau, enfin il répondait a ses provocations. Pas trop tot! Puis ce dernier sembla chercher ses mots afin de repondre a sa question. Léon savait depuis le depart ce dont il était réellement question, mais il voulait que Cyprien exorcise ce secret qui semblait lui peser tres lourd. Puis finalement, le flambeur parvint a cracher le morceau et a sortir le mot tant attendu. Il était homosexuel? Et alors, a partir du moment ou il l'assumait, Léon ne voyait pas pourquoi il devait en avoir honte, mais en y pensant, Léon ne pouvait pas vraiment savoir ce que Cyprien pouvait ressentir.

Ce dernier souria, mais son sourire sonnait faux, il était creux et faux. C'était un sourire de circonstance, et non pas un sourire spontané et inspiré. Il se forcait a paraitre sous un bon jour, mais il semblait ne pas savoir que devant Léon, il pouvait etre naturel. Léon était Léon, et Cyprien était lui même, pas besoin de se dissimuler derriere des sourires trompeurs et rassurants.

"Tu n'es pas le seul. J'aurai pas du jouer sur ca, mais je ne le savais pas...si je serais resté tranquille, on aurait pas eu cette conversation, et tu ne serais pas aussi triste..."

Puis Cyprien posa sa main sur sa joue, et la caressa avec douceur. Léon se laissa faire, mais dans sa tete, il se devait de cesser de jouer avec les sentiments de Cyprien. Il prit donc la main du jeune homme posé sur son visage, et la retira doucement. Léon afficha un air désolé, il devait lui dire ces mots, pour que les choses soient claires entre eux, qu'il n'y ait pas de malentendus sur leur relation.

"Cyprien...j'accepte le fait que tu sois homosexuel. Mais vois-tu..."

Il s'arreta. Maintenant, c'était a son tour de butter sur les mots, il ne savait pas quoi dire. Il n'avait vraiment pas envie de prononcer ces mots...il restait donc planté la, sans rien dire. Il commencait a avoir les larmes aux yeux, alors que c'était normalement a Cyprien de pleurer, mais non. C'était lui qui commencait a pleurer.

"Ne...ne me forces pas a prononcer ses mots. Ils sont trop durs...pour que je puisse te les dire..."

La réalité avait bel et bien dépassé le simple jeu auquel les deux garcons avait dangereusement joué.

Les pleurs de Léon continuaient a couler au fur et a mesure que Cyprien finissait ses phrases, et exprimait ses pensées. Mais lorsqu'il commenca a s'insulter, Léon releva la tete et regarda Cyprien avait un grand étonnement.

"Nan, c'est moi qui ait été stupide. Je..."

Et la, Cyprien sortit les mots les plus durs qu'il lui ait été donné d'entendre de la part d'un ami. Il sentit son coeur s'arreter de battre. Le détestait-il a ce point là, pour lui dire de telles choses.
Léon resta choqué par ces mots, tellement choqué que ses jambes ne pouvaient plus le supporter, il s'écroula sur le sol, a genoux.
Il fut tellement sonné par cette revelation qu'il n'avait pas entendu ce qu'il lui avait dit a la fin...c'était surement des vérités a son propos.

"Je comprends que tu puisses me detester...je les accepte comme une punition...que tu m'infliges...je les accepte"

La facon dont Cyprien voyait son avenir plongea Léon dans un état de tristesse inconmensurable. Il venait de briser un nouvel espoir du jeune homme, et avec une insouciance meurtriere.

"Tu ne me rends pas les choses faciles tu sais...je n'y comprends plus rien. Tout se brouille dans mon cerveau..."

Les phrases de Cyprien fit l'effet d'une explosion dans le coeur de Léon. Il avait accepté d'etre ensemble. Bien sur, c'était une nouveauté pour Léon, mais il se sentait pret a affronter toutes ces nouvelles choses, aux cotés de Cyprien. Il savait très bien qu'il n'aurait pas sauté le pas avec une personne autre que le flambeur.
A ses phrases, Léon eclata d'un rire si chaleureux, un rire comme il était rare de l'entendre de sa bouche.

"Oh non. C'est toi qui vas en baver, crois moi...Je vais pas te rendre la vie facile, je vais t'en faire voir de toutes les couleurs."

Puis il embrassa la personne qui était devenu son petit-ami avec fougue. C'était seulement pour voir si le fait qu'il embrasse une personne qu'il appréciait faisait le meme effet qu'embrasser son petit-ami, même si c'était la meme personne, mais avec un titre différent. La différence était nette et claire, embrasser la personne avec qui on était "officiellementé donnait une saveur supplémentaire lorsqu'on goutait a ses levres.

"Bon, c'est pas que je m'ennuie d'etre avec toi. Mais je dois aller au lycée...et oui, ton petit-ami se cultive...ca t'étonnes n'est-ce pas?"

Le moins qu'on pouvait dire de cette relation, c'est qu'elle allait tres tres vite mais Léon espérait de tout coeur qu'elle ne se finirait pas aussi vite qu'elle ait commencé. Il espérait que cela durerait tout le temps qu'ils vivraient, et ils vivraient longtemps, aussi longtemps qu'ils l'auraient décidé!

Au moment où il allait franchir la porte, et partir au lycée, Cyprien jouait son dernier joker avec un baiser digne des Dieux. Léon crut que ses jambes allaient se liquifier tellement le baiser était enivrant. Son coeur lui hurlait de rester avec lui, toute la journée dans ses bras, mais son cerveau disait tout le contraire avec une pareille énergie.

"Je ferais aussi vite que je pourrais mais il faudra m'attendre d'ici la...pas de betises, hein? Aussi non, t'auras droit a une douche tout au fond du lac...et ce sera pas une partir de plaisir crois moi."

Puis il se depecha de sortir de la chambre, pour deux raisons principalement: d'une, il était legerement en retard, pour ne pas dire beaucoup et de deux, s'il restait une minute de plus en compagnie de Cyprien, il ne pourrait plus partir du tout.

Une fois dans les couloirs, Léon soupira, c'était un soupir heureux, le plus heureux qui lui était donné d'expirer.
Il prit donc la direction du Hall, qui conduisait a l'extérieur, qui lui meme conduisait vers le lycée...loin de Cyprien.

[ Lycée]

[Lycée]

Léon arriva devant la porte, et frappa. Cyprien était peut-etre son petit-ami désormais, mais il avait peut-etre besoin d'intimité. Qui sait ce qu'il faisait derriere cette porte?
Plusieurs pensées lui traverserent l'esprit, et Léon rougit a toutes ses pensées, sans aucune exception.

Pas de réponse. Léon resta quelques secondes perplexe, où pouvait-il bien etre? Léon frappa une seconde fois à la porte, au cas où Cyprien n'aurait pas entendu le premier.

Toujours pas de réponse. Léon se permit d'entrouvrir la porte afin de regarder a l'interieur. Il l'apercut sur son lit, probablement en train de dormir.

Avec un sourire taquin, il entra tout doucement dans la chambre, referma la porte sans un bruit, puis sur la pointe des pieds, il s'approcha du lit.
Avec la discretion d'un felin, Léon se mit a califourchon sur le corps de Cyprien, puis il glissa des mots doux dans ses oreilles, espérant ainsi le surprendre et lui faire la surprise de sa présence.