Divers évenements dans la vie d'un mutant...

Hall

La porte s'ouvrit sur l'occupant actuel de la chambre qui l'avait pourtant quittée depuis plus d'un mois... Kenjiss posa sur le lit le lourd étuis à guitare qui contenait outre un sniper, trois poignards de combat et deux flingues... Un vrai arsenal, volé à ses victimes pas toutes innocentes il est vrai. En tout cas ce n'était pas les scrupules qui l'étouffaient... Le mutant se déshabilla rapidement et sauta (au sens propre) dans la douche pour y rester près de vingt minutes, s'ébouillantant à moitié. Il faut dire que pendant son absence il n'avait pas vraiment pris des douches régulières et propres... Généralement c'était une option au choix. Nu comme un vers et rouge comme une écrevisse, le mutant contempla quelques minutes sa silhouette dans le miroir, moins pour admirer ses abdos que pour s'inquiéter du fin liseré rouge qui barrait son crane sur le côté droit. La balle l'avait manqué de peu... Il se demanda si les cheveux repousseraient un jour, masquant cette cicatrice légèrement dissuasive dans la rue. Haussant les épaules, il lava soigneusement ses doigts restants, regardant d'un regard neutre l'emplacement ou des phalanges manquaient... Peu importe, c'était du passé. Tout comme Tyf non ?

Rien que d'y penser, Kenjiss avait envie de se trancher les doigts restants... il n'était certes pas en forme à ce moment la mais comment avait il été assez stupide pour la chasser comme ça, alors qu'elle avait tout tenté pour l'aider ? Et qu'est ce qu'elle était devenue pendant ce mois ? Qu'importe... Il devait se concentrer sur lui et ... Tsssss comment pouvait il être aussi débile ? Elle avait voulu l'aider !

Se relevant brutalement, Kenjiss ne prit même pas la peine d'enfiler un vetement et commença une série de pompes effrenée, comme s'il s'oubliait dans la douleur de ses bras. Il l'avait chassé, elle n'allait pas revenir pour ses beaux yeux non plus ! Elle vivait sa vie, il vivait la sienne, solitaire comme toujours, ancré dans sa vengeance et dans son comportement associal. Ce n'était pas de sa faute mais il devait s'en contenter. Kenjiss continua ses pompes pour ne pas laisser la malicieuse goutte d'eau qui sortait de ses yeux être suivie par d'autres.

Ce ne fut qu'au bout de la trentième pompe que Kenjiss s'aperçut que ses bras lui hurlaient sur tous les ton d'arreter, s'il voulait être capable de soulever autre chose qu'un stylo les cinq prochaines heures... Le mutant se releva d'un salto arrière et commença à s'habiller. T shirt noir et jean, la relative fraicheur qui regnait dans la Confrérie ne l'incommodait pas plus que ça. Il faut dire qu'après avoir passé un mois dehors en plein hiver, montant jusqu'a la frontière canadienne, le petit air frisquet qui régnait dans la Confrérie le faisait doucement rigoler. Une lame vint se plaquer entre ses omoplates, dans un fourreau spécialement prévu. Il ne sortait jamais sans un poignard maintenant, c'était presque devenu une habitude. Maintenant qu'il avait "éliminé" ses soucis actuels (simplement rangés dans un coin de son esprit) il devait s'occuper de ses ennuis corporel. Il crevait la dalle en clair... Direction la cuisine et illico.

Cuisine

Chose étrange, la porte de la chambre du plus inquiétant taré que la Confrérie ai connue était strictement identique aux autres. Pas de coups de ripper, de traces de balles... Non Kenjiss ne se défoulait pas sur les portes. Sans doute parce que c'était la seule barrière pour préserver un peu d'intimité. Intimité ? Ah ah quel humour... Quand il se mettait à gueuler la nuit ou qu'il se cognait contre les murs jusqu'au point que certains Confréristes moins égoistes que les autres viennent le chercher... Enfin il n'y avait eu que Tsipora et c'était pas plus mal. La porte laissa passer le mutant tatoué qui la referma doucement. Toujours dans la semie pénombre, fenetre et volets fermés... C'était presque apaisant. Dans le noir, la brusque lueur de l'ordinateur qu'il alluma lui fit presque mal aux yeux. Chaque chambre de la Confrérie en possédait un, c'était dire la richesse de Marcus... Peu importe de toute façon, se reconcentrer sur ce qui l'amenait ici...

La clé usb fut rapidement branchée dans le terminal. Il ne fallut que peu de temps à Kenjiss pour lancer une procédure afin de la craquer. Seul il n'y serait jamais parvenu. Avec les systèmes dont la Confrérie était équipée, ce n'était qu'une question de temps... Cinq minute en l'occurence, comme indiqué sur l'écran. Quittant sa chaise, le mutant sortit les deux flingues qu'il avait "collectés" pendant son mois et en planquant un dans la table de nuit. Sa chambre devenait un véritable arsenal et c'était pas plus mal. Quoique sans doute plus dangereux pour lui que pour les autres... Le second pistolet, un plasma à la pointe de la technologie alla rejoindre un étui prévu pour, entre ses reins. Kenjiss remua un peu son t shirt en songeant que les constructeurs de ces armes devraient être remerciés pour avoir crées des flingues si plat... L'arme ne se voyait presque pas sous son pourtant mince vetement. Et vu qu'on était en hiver et qu'il mettrait un pull s'il devait sortir, personne ne le remarquerait. Peu importe. Les deux lames de combat allèrent rejoindre le premier pistolet, balistique et plus basique celui la... Avec un poignard et un flingue, Kenjiss était sans doute mieux armé que le flic de base de ce pays. C'était une question de sécurité pour lui... Il avait presque besoin de sentir le poids de ses armes avec lui, comme pour prouver qu'il était capable de se défendre. Il y avait encore le bozar dans le placard mais un sniper de dix kilos n'était ni pratique ni discret et encore moins utile tant qu'il n'en avait absolument pas besoin.

L'écran s'illumina une nouvelle fois lorsque le décryptage fut achevé. Tentant de maitriser ses émotions, Kenjiss s'assit devant le terminal. Et si tout s'achevait maintenant ? S'il trouvait à la fois qui il était, comment se guérir et qui étaient ses parents ? Trois questions...

Futiles. Elles étaient futiles. On ne trouvait pas comme ça des renseignements. Même trouvé dans la baraque d'un des mecs ayant bossé sur son projet, il n'avait aucune chance de trouver quelque chose sur lui. C'était ridicule de toute façon. S'enguelant intérieurement pour avoir osé croire en ce petit bout de composants électronique, Kenjiss fit défiler les fichiers... Il y en avait une tonne et aucun n'affichait un titre bien folichon. Cliquant au hasard, les tatouages du mutant se plissèrent en reconnaissant la femme... La femme.

Celle que j'ai trouvé en dernier.... Celle qui m'a tiré dessus. Qui m'a fait ça. Kenjiss porta une nouvelle fois sa main à sa tempe. La seule qui a réussit à s'échapper en profitant du fait que j'encaissais sa balle... Salope. Sauf que sur cette photo elle est plus jeune.

Le dossier était apparement un rapport médical. Kenjiss soupira en voyant des termes inconnus pour lui défiler. Tssss... Le sujet gna gna gna avec son adn machintrucchouetteaucarré... Super. Finalement ce truc n'apportait rien de bien folichon. Il allait lui falloir du temps pour éplucher tout ça. Encore du temps de perdu alors que ses crises empiraient. Ca commençait à tourner à un véritable cauchemard. Sans fin. Sans issue. Avec la mort au bout du tunnel.

"Etant donné que le sujet est trop jeune pour être sujet aux expériences, nous avons... "

Oui le sujet c'était peut être lui. Ou peut être pas. En tout cas il n'avait pas d'adresse, pas de noms, pas de renseignements.

"utilisé mon propre ADN et celui du père pour avoir un modèle viable sur lequel tester les premiers produits. Evidement, le sujet n'a pas encore manifesté de quelconques pouvoirs car ceux ci ne semblent apparaitre qu'a la puberté. On peut cependant penser, d'après les premiers éléments de nos analyses, que son pouvoir tournera autour d'une modification partielle ou totale de la gravité dans un environnement proche."

Kenjiss cligna deux fois des yeux. Ouai apparement c'était de lui qu'on parlait... Son père ? Bordel il avait quelque chose à avoir la dedans ? Le mutant se rapprocha de l'écran en empechant ses mains de trembler. Il n'y avait aucun renseignements ? Son père ? Les produits ? Un fol espoir battait dans son coeur déja tourmenté. Rien, rien bordel... Il n'y avait que du baratin scientifque incompréhensible pour lui. La fin du document.

"Ci joint la copie totale de mon ADN (mère) et de l'ADN du père (mort depuis la date figurant dans le rapport #1580 archive 7. Je suis à ce jour le seul parent connu du sujet. Ci joint l'autorisation des dirigeants de me permettre de continuer à travailler malgrés les liens familiaux. Ci joint... "


Choc.
Brutal.
Les yeux exhorbités de Kenjiss fixèrent encore un instant l'écran comme s'il esperait que ce message s'efface. SA MERE ? Elle l'avait livré ? Elle avait fait des expériences sur lui ? Et c'était également elle qui l'avait blessé voila une semaine ? La seule qui était parvenue à lui échapper. Elle avait tiré avec une grimace de haine en le traitant de monstre. Et lui, Kenjiss, venait de comprendre qu'il avait retrouvé sa mère. Qu'elle l'avait rejeté. Qu'il voulait la tuer. Sa mère... Il ne serait jamais en paix ? Anéanti, le mutant s'effondra sur son lit. La douleur revenait, plus présente que jamais en son coeur. Elle avait voulu le tuer. Elle le haissait. Elle l'avait toujours détesté alors qu'il n'avait commis d'autres crimes que de naitre mutant. Le tatoué saisit le premier objet qu'il trouva et le regarda. Un poignard. Un coup rapide et toute cette vie... Non. Il n'avait pas le droit... Il ne pouvait pas. Avec un mouvement sec du poignet, Kenjiss saisit son portable et composa un numéro. Si il y avait un moment ou il avait bien besoin de soutien c'était maintenant. Il sentait déja la haine s'éveiller. Ses tempes battres, ses pupilles rougir. Sa "mère" avait bien fait son travail. Il n'était qu'un monstre programmé pour tuer. Avec un programme dans la tête. Mais la, le monstre faisait plus figure de gosse pathétiquement paumé. Kenjiss pressa la touche d'appel.

... Je.... Je suis vraiment dans la merde la. J'ai besoin d'aide. Chambre.

Alea jacta es... Le portable roula sur le lit, même pas éteint. Maintenant c'était l'instant de vérité. Soit il recevait quelque chose (ou quelqu'un pour le calmer) Soit il allait succomber à ses pulsions. Et ce serait un carnage... Pour les humains. Qu'elle vienne. Pitié qu'elle vienne.

« Kenjiss! »

Typhanie avait le souffle court, d'abord elle s'était un peu inquiété du coup de téléphone, mais les paroles de mentat résonnaient dans sa tête. Maintenant elle était vraiment inquiète. Que lui arrivait-il pour réclamer ainsi son aide ? Elle ne savait pas ce qu'il lui était arrivé depuis qu'il était partit, mais il semblait avoir changer. Rien que de dire franchement qu'il avait besoin d'aide ne lui ressemblait pas. Arrivant en haut, elle n'attendit pas qu'il lui ouvre ou de frapper, elle phasa plus simplement au travers de la porte afin d'arriver plus vite.

« Qu'est ce qui se passe ? »

Mais elle n'attendit pas de réponse. Il était allongé sur le lit, semblant de nouveau en prois à une de ses crises, qu'elle reconnaissait aisément. Un point qui n'avait pas changer... et comme avant, elle ne savait pas quoi faire, avant il lui disait juste de fuir quand ça le prenait. Mais pas cette fois. Son regard fit le tour de la pièce et tomba sur l'ordinateur allumé, ou une série de fichier semblait ouvert. Mais Tyf n'y prêta pas attention.
Elle se rapprocha doucement pour voir ce qu'il voulait, prudemment pour ne pas prendre de risque. C'était comme si elle s'approchait d'une bombe qui risquait d'exploser, voir imploser... à tout moment.

Typhanie acheva de s'approcher alors que le mutant semblait se calmer, et se redresser quelque peu. Désormais, il semblait déjà aller mieux. Mais lorsqu'il se mit à parler, elle comprit vite que quelque chose de plus important allait être révéler. En effet, il ne se contenta de dire « ça va... » ou une phrase bateau de se genre. Non. Au contraire il déballa son histoire. Ce qu'il ne lui avait pas encore dit, peut-être juste parcequ'elle ne lui en avait pas laisser l'occasion. Mais maintenant, elle apprenait qu'il avait tué. Ce qui ne l'étonnait qu'à moitié, et ne l'effrayait plus.

Par contre la suite était déjà nettement plus intéressante... et plus troublante aussi. Jamais Tyf n'avait pensé aux parents de ce mutant si dangereux et solitaire. Apparemment, lui avait fait des découvertes qu'il ne pensait pas être d'une telle ampleur.

« Attend là... tu veux dire... que l'une des personnes qui t'a changé était ta mère ? Et qu'elle a voulu te tuer ? »

Typhanie resta ensuite silencieuse, n'attendant pas de réponse. Elle avait bien comprit ce qu'il lui avait dit, mais c'était une histoire plutôt de belle taille à assimiler. Lui semblait avoir du mal à le faire...

« Cette cicatrice... c'est elle ? »

La jeune mutante leva la main, et effleura la marque du bout des doigts. Maintenant elle savait pourquoi il était partit, et savait également ce qui le déchirait le plus à cet instant. Il se posait des questions, ce qui était tout à fait justifier, mais elle même ne pouvait pas lui répondre. Elle ne savait pas ce qui avait poussé cette femme à abandonner son enfant, à faire des expériences sur lui, à tenter de le tuer. Quoique la dernière des raisons, Tyf en aurait bien une petite idée. Mais elle ne pouvait pas savoir si elle pensait juste, ou si cette femme était tout simplement inhumaine. Enfin façon de parler.

Son regard se posa de nouveau sur l'écran. Elle se releva et s'en approcha, lisant le fichier resté ouvert. L'apprendre comme ça...
Et il y avait autre chose... son père, mort.

Typhanie sentit Kenjiss reculer devant sa main, après le contacte. Elle s'était levée ensuite pour aller jusqu'à l'ordinateur. Il semblait troublé, mais qu'est ce qu'elle pouvait croire aussi, après ce qu'il avait découvert ? Déjà qu'il était pas toujours très net... plutôt difficile à cerner ce mutant. M'enfin après avoir lu ce fichier, et vu le nombre qu'il y en avait d'autre, c'était normal... sa vie semblait n'être qu'une expérience, aucun but, rien que de la science. Et sa propre mère l'avait livré. Tout ça ressemblait à une mauvaise plaisanterie. Mais en se retournant, et en le voyant adossé ainsi au mur, elle sut que ce n'en était pas une. C'était tellement gros que ça ne pouvait même pas avoir été inventé. Et avec lui, tout était possible après tout. Il lui en avait déjà fait voir de toutes les couleurs, et maintenant qu'il était de retour, elle allait surement en revoir d'autre!

Elle ferma la fenêtre, et n'ouvrit pas d'autres fichiers. Elle en regarda les noms, et comprit qu'il devait se trouver la toute la vie du mutant, du moins médicalement. Et jusqu'au jour ou, apparemment, il avait réussit à se sortir de se pétrin. Du moins en partie...
Se relevant de la chaise, elle alla s'assoir sur le lit à coté de lui. Elle hésita entre deux réactions, et finalement choisit celle qui lui semblait la plus apte à calmer le mutant. Tyf ne voulait pas se retrouver avec une nouvelle crise sur les bras...

« J'ai vu pour ton père. Je suis désolée Kenjiss. Mais... il ne faut pas t'occuper de ce que... de ce qu'elle t'a fait. Elle avait peut-être une raison...mais pour être franche j'en doute. Et si tu veux une réponse... »

Typhanie hésita, notamment sur la façon de présenter les choses. Et puis est-ce qu'elle avait le droit de dire ça, après tout elle n'en savait rien. Elle faisait peut-être totalement fausse route... pourtant elle prit le risque.

« Si tu veux une réponse à ton pourquoi... je pense pas qu'elle te considère comme son... fils. »

Après avoir laisser passer quelques secondes, elle se releva et laissa sa pensée sortir de sa tête par l'intermédiaire de sa bouche. Elle ne fit rien pour formuler les choses de manière plus facile à entendre.

« C'est que de la génétique tout ça! Une mère c'est quelqu'un qui t'élève, pas quelqu'un qui te file son adn pour avoir un cobaye mutant sur lequel elle a testé je ne sais quoi! Elle a rien fait pour toi, rien! Alors laisse tomber. »

Elle se retourna, pour finir adossé à la porte, regardant le sol, n'osant pas regarder celui à qui elle avait dit qu'il était un cobaye. Mais au bout de quelques instants, elle releva la tête et le fixa droit dans les yeux, le regard dur de quelqu'un qui voulait se faire comprendre, et partager son point de vue. Tyf espérait qu'il comprenne ce qu'elle voulait dire. Ce ne serait certainement pas évident par la suite, mais la, elle estimait qu'il avait besoin d'entendre les choses telles qu'elles étaient. Il ne servait à rien de dissimuler sa pensée, et ce n'était pas, ou plus, son habitude.

Typhanie observa Kenjiss agir comme il l'entendait. D'abord semblant réfléchir, elle n'ouvrit pas la bouche afin de ne pas l'interrompre dans ses pensées, et de le laisser prendre une décision qui n'était sans doute pas la plus facile de sa vie. D'un léger hochement de tête, elle approuva le choix qu'il fit en déconnectant la clé et en la laissant retomber dans un tiroir qu'il referma, comme pour laisser partir l'espoir qu'il avait eut de retrouver un jour ses parents. Elle avait sans doute été un peu dur avec lui, en lui disant de tout laisser tomber. Ce n'était peut-être pas la meilleur chose à faire. C'est l'une des raisons qui lui fit approuver le geste de Kenjiss. Pendant une seconde elle avait cru qu'il allait détruire la clé, seule source d'information qu'il possédait. Mais après réfléxion, il avait seulement besoin de temps. Temps durant lequel il allait devoir assimiler ce qu'il venait d'apprendre d'une traite. Après, peut-être qu'il serait prêt à connaître tous les secrets que renfermaient cette clé. Il fallait y aller étape par étape, et commencer doucement. Enfin pour commencer doucement c'était déjà trop tard, mais pour la suite, il pouvait bien attendre un peu...

C'était surtout pour la santé mentale du mutant que Tyf s'en faisait. Déjà qu'il n'était pas toujours très net, il ne pouvait pas en plus apprendre sa vie en lisant des fichiers. Toute sa vie semblait faite pour le mener à la folie, et elle comptait bien le tirer de là. Car même s'il avait échoué la première fois qu'elle lui avait apporté son aide, il semblait vouloir une seconde chance, et elle ne se sentait pas le coeur de la lui refusé. S'il voulait vraiment s'en sortir, il le pouvait. Mais pas seul.
Kenjiss ne semblait savoir régler ses problèmes que d'une seule façon, en les éliminant. Du moins c'était le point de vue de la jeune fille. Et de façon général, il ne devait s'en sortir qu'avec quelques ennuis supplémentaire dont il n'avait franchement pas besoin.

Elle fut surprise quand même par sa réaction, qui consistait à la remercier de son aide. Une seule fois auparavant il l'avait prise dans ses bras, et c'était alors qu'ils avaient manqué de mourir. Elle ne put s'empêcher de pensé une seconde que sans son intervention, il se serait sans doute autodétruit devant l'accumulation d'information qu'il aurait obtenu. Mentat le lui avait dit aussi, le jeune mutant ne semblait pas apte à s'en sortir seul. Mais pourquoi est-ce que Tyf s'était embringuée dans cette histoire, elle n'en savait rien. A ce moment là, elle avait encore l'espoir naïf que tout le monde pourrait vivre tranquillement, et qu'elle pourrait aider quiconque en aurait besoin. Maintenant s'était fini, elle ne pensait plus de cette manière. Seulement elle terminerait ce qu'elle avait commencé. Elle l'aiderait.

Typhanie attendit qu'il se décide à la relâcher, ne sachant plus vraiment comment s'y prendre avec lui. C'était toujours à ces moments là qu'on voyait une interruption dans les films, et passage à la scène suivante. Mais on n'en voyait jamais le véritable dénouement, ce moment emprunt de gène avec lequel les personnages se quittaient ou changeaient de sujet.
Cependant une fois libéré, Typhanie se voulut optimiste pour la suite.

« Tu as fait le bon choix Kenjiss. Essai de t'y tenir... »

Si cette fois il abandonnait, il n'aurait plus d'autre chance. C'était la décision qu'elle avait prise alors qu'il la serrait contre lui comme pour ne pas perdre pied à nouveau. N'ayant pas vraiment été optimiste comme elle l'avait d'abord voulu, elle décida de changer de sujet. Le moment était à la pause, ils y reviendraient lorsqu'il serait prêt.

« Allez! Ce soir c'est le nouvel an. Comme un nouveau commencement, alors je veux le fêter. Et je veux que toi aussi tu le fêtes, même si t'en as pas envie. Ok ? »

Tyf le dévisagea gentillement, comme si de toute façon elle n'attendait pas de refus de sa part. Elle ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de répondre.

« Soirée entre confrère puis Saturday ça devrait le faire non ? Par contre... trouve toi une chemise! »

Elle sourit, se retourna, et sortit de la pièce en phasant par la porte. Elle espérait avoir remotivé le mutant, ne serait-ce que pour un moment, et avait d'ailleurs hésité à quitter la pièce ainsi. Tyf comptait bien le voir à la fête, ne serait-ce que pour être sur qu'il était prêt à faire des efforts pour changer les choses.

La porte s'ouvrit sous le poids d'un corps qui s'effondrait à moitié dessus... Kenjiss parvint à aligner deux pas jusque sous sa douche et alluma l'eau. Le liquide glacé lui explosa en pleine figure, le trempant instantanément et lui permettant par la même occasion de ne pas s'écrouler de fatigue pour dormir une vingtaine d'heures d'affilée. Lorsqu'il se jugea suffisament réveillé, le tatoué tendit une main tremblante vers son sac qu'il parvint à ouvrir au bout de trois essais. Ses doigts se refermèrent sur une petite boite de cachets. Buter des scientifiques de l'armée avait du bon... Surtout quand ces messieurs étaient à la retraite et qu'ils emportaient le fruit de leurs expériences...

Citation :

Aphétamines de combat.

/!\ Danger. Produit en test. Ne pas dépasser la dose d'un demi comprimé par jour. Produit en seconde phase de stabilisation. Peut présenter des dangers pour un sujet non préparé /!\

Ouai ouai... Jsui pas un sujet... Jsui votre création les mecs.

L'espèce de masse mutante qui prenait une douche tout habillé attrappa deux des petits comprimés et les enfourna sans ménagement dans sa bouche avant de les avaler sans croquer. L'effet produit fut celui d'une bombe. Prévus pour un soldat de masse moyenne, les comprimés détonèrent littéralement dans son organisme. Une minute après, Kenjiss parvenait à ouvrir les yeux sans efforts, puis à se relever. Le mutant coupa rapidement l'arrivée d'eau et se mit en devoir de se déshabiller entièrement, tâche rendue plus que difficile par l'eau qui alourdissait tous ses vêtements. Lorsque son jean s'écroula enfin sur le parquet avec un "floutch" sonore qui précéda de peu la flaque d'eau qui s'étala sur le sol. Le tatoué haussa les épaules. Les amphets avaient ça de bon qu'elles permettaient d'oublier tout sentiment négatif ou presque. C'est ainsi que Kenjiss ressortir de sa chambre dix minutes après y être entré, jean et t shirt noir propre, flingue rangé à sa place, deux cents dollars en poche et les clés d'une harley entre trois doigts gauches en prime. C'était pas parce qu'il était mutant, psychopathe et qu'il ressortait d'un braquage qu'il ne pouvait pas s'amuser un peu pour une fois !



Cinq minutes plus tard, Kenjiss remontait en courant les escaliers après que Nelson lui ai fait remarquer que son visage était toujours dégoulinant de sang et que certains bouts de verres étaient toujours plantés dans son arcade sourcillière. Fort heureusement pour lui, la plupart des coupures étaient peu profondes et il ne mit que vingt minutes à se redonner une apparence à peu près correcte. Son regard avait quelque chose d'étrange dans le miroir, à savoir une pupille six fois plus grosse que d'habitude mais il n'y pouvait rien...

Le tatoué ressortit en trombe de sa chambre avec un visage légèrement balafré, un blouson de cuir découvert dans sa besace de recel, un nouveau tube d'amphet en poche et cette fois réellement prêt à aller s'amuser. Pour une fois. Et si les amphet lui permettaient de tenir tout en évitant une nouvelle crise. Trop de si. Sa silhouette s'éclipsa rapidement en direction du garage de la Confrérie pour aller réveiller Titine. A savoir une récente acquisition. Décidement cette expédition contre ses créateurs lui avait bien plus rapporter qu'il ne pouvait l'espérer. Sauf au niveau mental. Mais de ce côté là il était déja foutu... Alors autant profiter du peu de temps qui lui restait pas vrai ?