Dans la cuisine

[On va reprendre ce sujet.]

=> Chambre n°5

Dragomir laissa le temps à Vanessa de fermer la porte de sa chambre avant de finalement commencer à marcher en direction des escaliers du hall, pour l'instant il ne connaissait qu'un seul chemin pour y aller, mais dés qu'il se sentirait mieux, il tenterais de visiter cette demeure du sous-sol au toit, ne serait ce que pour satisfaire son envie de voir d'autres pièces aussi sublime que le hall d'entrée. Durant le trajet Dragomir remarqua que Vanessa se trouvait toujours très proche de lui regardant avec attention ses pas fatigués, même ici elle tentait de l'aider à éviter de sombrer seul, et il la remercia intérieurement pour cela.

Ils arrivèrent enfin aux escaliers du hall, stupide escaliers pour Dragomir vu son état, mais il ne s'arrêta pas pour reprendre son souffle, et il les descendit, lentement, très lentement, économisant ses forces à chaque pas. A un moment il sentit sa jambe droite défaillir mais avec un certain effort de volonté il parvint à récupérer assez d'énergie pour éviter de plonger tête la première dans les marches.

Ils arrivèrent en bas des marches avec une légères frayeur pour Dragomir qui se contentât simplement de montrer le chemin du couloir à sa droite qui les amèneraient vers les cuisines, il repassât devant l'escalier qui conduisait au sous sol et à la si dangereuse salle d'entraînement avant de finalement déboucher dans la cuisine.

Aussitôt arriver dans la cuisine Dragomir se dirigea instinctivement vers les fourneaux, il savait cuisiner, mais il ne savait pas si c'était bon, ne prenant jamais de plaisir à manger il ignorait tout des différents goûts qui pourraient plaire, il se tourna alors vers Vanessa.

"Excusez moi mademoiselle Vanessa,s souhaitez vous mangez quelque chose en particulier?"

Il lui avait parlé naturellement mais il n'avait pas pour autant commencer à prendre les casseroles ou autre,s lui même ignorant ce qu'il voulait manger.

Lorsque Vanessa nomma le nom du plat qu'elle souhaitait manger Dragomir hocha pensivement de la tête, des pâtes, bonne idées, ces aliments assureront un regain d'énergie supplémentaire, de ce fait cela les aiderais à récupérer de l'énergie, cependant ajouter la bolognaise risquerais sûrement de réduire l'apport naturel en énergie des pâtes, mais bon, il lui avait demandé quoi mangé, elle avait répondus, il agissait, ce n'était pas plus compliqué que ça avec lui.

Il se baissa vers les placard inférieur du plan de travail afin de tenter de trouver deux casseroles quand il fut interpellé par une vois inquiète, celle de Vanessa, qui semblait penser qu'avec sa main il risquerait d'avoir du mal à cuisiner, ce qui était possible après tout, mais bon, est ce sincèrement cela allait empêcher Dragomir de cuisiner? Il en doutait énormément. ce fut donc avec une vois neutre qu'il lui répondit.

"Cela risque certainement de me poser un problème, mais peu importe après tout. Ne vous en faites pas j'arriverais à me débrouiller. Il prit une casserole se trouvant en dessous lorsqu'il remarqua finalement qu'il n'avait toujours pas déposé son livre, et le posé sur le plan de travail risquerait de le tacher et il ne souhaitait pas le mettre dans la table qui se trouvait derrière lui en fait, il se tourna alors vers Vanessa et avec une mine déconfite, légèrement anxieuse il lui tendis son livre. Par contre, vous pourriez m'aider si vous pouviez tenir mon livre deux minutes le temps que je prépare à manger, je ne tiens ni à le salir en le posant prés de moi, ni à le perdre de vue en le posant derrière moi. Bien entendu si vous ne souhaitez pas le tenir je me débrouillerais autrement."

Tout en continuant de tendre le livre il avait sortit deux casseroles, une pour les pâtes et une autre pour la sauce bolognaise, mais avant de commencer il préférait savoir quoi faire de son livre.

Alors qu'elle mangeait avec un plaisir évident, Vanessa voyait Dragomir picorer dans son assiette. Il ne semblait pas avoir grand appetit et cela la dérouta. Mais pourquoi mangeait-il s'il n'avait pas pas faim au final ? Elle ne comprenait pas. Elle sentait de même que quelque chose n'allait pas mais ne lui posa finalement aucune question. Elle ne voulait pas gâcher l'ambiance avec son inquiétude. Vanessa se contenta alors de continuer à manger lentement.

Elle finit de même par se rendre compte que le livre du jeune homme était toujours sur ses genoux. Elle crut même, lorsque Dragomir se leva, qu'il venait juste pour récupérer son bien. Elle le suivit du regard pour voir qu'en fait il était allé chercher deux verres ainsi qu'une bouteille d'eau, et un léger soupir de soulagement lui échappa. Pourquoi cette nervosité soudaine ? Lorsqu'il revint et lui servit un verre d'eau, elle lui souria en guise de remerciement.

Vanessa l'écouta attentivement tout en mangeant alors qu'il répondait à sa question sur ses talents culinaires. Néanmoins, son visage cette fois, se fermait, sentant de nouveau la colère s'emparer d'elle. Quel salaud ce prêtre ! Tu parles d'une formation ! Il voulait faire de Dragomir sa boniche oui ! Ben tiens ! Il meritait bien la mort celui-là ! Toutes ses pensées dansaient dans l'esprit de Vanessa, mais cette dernière les garda pour elle, se contentant de lui répondre sombrement à son tour.

"Je comprends mieux maintenant..."

Elle finit enfin son assiette de pâtes et vida ensuite son verre d'eau d'un trait. Elle prit ensuite le livre du jeune homme et le lui tendit. Une fois qu'il l'eut récupéré, la jeune femme débarrassa sa vaisselle et alla la déposer dans l'évier. Elle fit sa vaisselle en un temps record et se dirigea de nouveau vers la table. Le jeune homme était sur le point de terminer à son tour. Vanessa ressentit à ce moment-là le besoin d'aller se dégourdir les jambes.

Marcher était un peu sa façon de digérer. Cependant, elle n'osa proposer au jeune homme de l'accompagner. Dans son état, il valait mieux pour lui se reposer. Bon, sortir avec les hommes qui étaient à sa recherche n'était pas prudent du tout, mais elle n'allait tout de même pas fuir toute sa vie ! Elle en avait même vraiment marre à vrai dire. Vanessa fixa Dragomir de ses yeux noirs et souriants et finit par prendre congé non sans lui avoir remercié avant.

"Je vais aller me dégourdir un peu les jambes, je vous remercie pour cet excellent repas Dragomir. Reposez-vous bien surtout..."

===> Porte n°5 - Chambre de Vanessa Carlton

(Hrp : Et un pitit détour !)

Le hamburger fut rapidement fini tandis que le mutant balançait ce qui restait d'une canette dans la corbeille avec son adresse habituelle... Il alla donc ramasser la canette avant de l'enfoncer dans la poubelle.

Espece de dingue va, tu va faire quoi ? Retrouver tes "amis" pour les buter ?

Songea t'il intérieurement. Il était dangereux, fallait se le mettre dans la tête. Donc finis les contacts humains ou mutants. Ou du moins réduit au maximum. Perdu dans de sombre pensées, le mutant quitta la cuisine tête baissé et le moral sous les baskets...

Sais pas encore

November s'était dirigée dans les couloirs, découvrant les diverses pièces de la confrérie. Elle finit par trouver la cuisine. Elle retira son imper qu'elle posa sur une chaise et étira ses membres souples. Vêtue d'un simple robe noir fendue sur ses cuisses fuselée, sa peau écailleuse découverte, brillante et lisse.

Elle ouvrit le frigo, reniflant un instant les émanations de nourriture refroidie. Elle fit une grimace de dégoût. Elle s'approcha des placards les ouvrant un par un. Elle bondit sur plan de travail. Accroupie sur le rebord, elle fouilla dans les étagères les plus hautes, mais ne trouva rien à son goût. Elle se laissa couler lentement jusqu'au sol, descendant de son perchoir aussi facilement qu'elle y était montée.

Ses yeux d'ambre fendus d'une longue pupille regardèrent à l'extérieur. La nuit était tombée épaisse comme de l'encre. En temps normal, c'était le moment où elle partait en chasse… en temps normal. Elle voulait en apprendre plus sur la confrérie, question d'être sûr de ne pas s'être trompée.

Elle saisit une pomme et mordit dans le fruit fade. Elle s'adossa contre la table, se demandant ce que faisaient les autres, notamment la jeune fille qui était arrivée en même temps qu'elle.

Et la jeune fille en question entra au même moment dans la pièce, après avoir zigzagué dans un dédale de couloirs tous aussi semblables les uns que les autres. Elle avait suivi November à sa façon, silencieuse, invisible, furtive, pas même sur les mêmes pas, mais elle était arrivée comme toujours à bon port. La femme serpent se trouvait là dans une vaste cuisine, faisant festin d'une triste pomme. Scorn était deçue, elle se serait amusée de la voir gober un rat. Mais peut-être n'avait-elle pas été forcée à un tel régime alimentaire strict, comme les mutants de la cité. Puis en la voyant ainsi manger, elle se rendit compte qu'elle-même crevait la dalle.

Elle avança silencieusement dans la pièce, regardant November au passage, alla attraper un paquet de gateaux qui dépassait d'un placard dont la porte était restée ouverte et revint se caller à côté de sa compagnonne d'aventure. Elles ne pourraient pas communiquer de vive voix, ça s'annonçait mal pour faire connaissance, mais comme Jillian n'avait pas l'habitude et n'aimait pas parler, elle se complaisait dans ce silence lourd de signification. Ces deux femmes seraient du genre à se comprendre du premier regard, et à bien travailler ensembles.

November ne fut qu'à moitié surprise de voir Jillian entrer dans la cuisine. Elle la regarda se saisir d'un paquet de gâteau et en engloutir quelques-uns uns. Sa bouche se tordit en une moue dégoûtée. Depuis sa fuite du labo, elle s'était refusée à toucher à la nourriture conçue par les hommes. Non pas qu'elle ait une attirance pour les vagues écologico-biologiques, mais son instinct animal se rebiffait devant tous les composants chimiques et autres édulcorants que contenait la bouffe sous plastique.

Sans aucune gêne, elle dévisagea la jeune fille, la détaillant des pieds à la tête, un sourcil écailleux levé. Elle jeta le trognon dans la poubelle et s'approcha de Jillian. Sans lui demander son avis d'une manière ou d'une autre, elle saisit sa main et regarda l'intérieur de sa paume. Un doigt souple suivit le trajet de la ligne de vie, puis bifurqua le long de la plaie qui s'était formée lorsqu'une lame de rasoir avait jailli de sous sa peau.

Elle libéra la main de Jillian et alla se placer en face d'elle. Dans ses yeux couleur ambre, on pouvait lire une sorte de compréhension, non pas de la pitié ou de l'envie. Le simple et subtil entendement d'un être qui reconnaît un de ses semblables. Un sourire étira ses lèvres, dépourvu de sadisme et de cruauté. Un sourire étrange sur ce visage reptilien…

Elle se dirigea vers le mur voisin sur lequel pendait un calendrier. Du bout du doigt, elle montra le mois affiché, de l'autre, elle se désigna. Une pensée furtive traversa un instant la pièce, aussi confuse qu'une plume emportée par les vents.

** November **

Jillian remarqua le petit regard en coin de la jeune femme sur son paquet de gateaux et se doutant de ses pensées, elle préféra le reposer derrière, sur le meuble sur lequel elles étaient appuyées. Elle se sortit une cigarette et l'alluma nonchalamment, ne se souciant guère du regard pesant de November qu'elle sentait la détailler. Ce genre d'attitude n'était pas surprenante après tout, si on croisait très peu dans la rue de mutants aux apparences animales, rares étaient les mutants à la morpholigie humaine dotés de choses chocantes, comme ses deux rangées d'épines métalliques, et ses yeux brillants à cause de son sang "adamenté" injecté dedans. Mais elle savait bien que ce n'était pas encore ça qui interessait November.

Celle-ci prit sa main et y passa un de ses doigts reptiliens, longeant sa ligne de vie, sa cicactrice ré ouverte. Jillian ne réagi pas et se laissa faire, se questionnant sur le pourquoi de ce geste mais ne sentant la nécessité de demander quoi que ce soit à la jeune femme. Ce qui l'interpela plus dans cette scène fut la sensation étrange que provoqua le regard et le sourire qu'elle lui adressa. Pourquoi? Probablement parce que c'était la première fois qu'on lui en adressait de tels, et que pour une raison inconnue, elle comprenait très bien leur signification. Elle se sentait liée d'une manière ou d'une autre à cette femme. C'était peut-être leur compréhension dans le silence.

Pour preuve, lorsqu'elle vit le calendrier que lui montrait la femme reptile, elle devina immédiatement. Même si jamais elle n'avait entendu un tel prénom, qui lui plaisait beaucoup d'ailleurs, elle comprit que cette jeune femme était nommée November. Quel bonheur de ne pas avoir eu à attendre longtemps avant de connaître son nom, et surtout qu'elle eut trouvé un moyen de le lui dire sans même la connaître. Si Jillian avait mystérieusement confiance en Nov et Ash', elle n'aurait jamais donné si aisemment son nom à quelqu'un d'autre.

Elle fit quelques pas vers Nov et lui tendit une main chaleureuse, lui rendant son sourire énigmatique mais entre elles équivoque.

Enchantée November, moi c'est Jillian, mais c'est entre nous.

En effet, Jillian avait prévu de ne se présenter pour le moment que sous le nom de Scorn Ashes, par souci de confiance, de sécurité, et parce qu'elle n'aimait tout simplement pas qu'on en sache trop sur elle, même si cela était simple et élémentaire. Dévoiler son simple prénom lui donnait un sentiment de vulnérabilité. Si les deux femmes qui se faisaient face se ressemblaient vraiment, alors November comprendrait la distance de Jillian vis-à-vis des autres, et surtout du genre humain.

Je me ferai nommer Scorn Ashes pour les débuts, c'est idiot, mais ça me plait.

Elle décida enfin de bouger pour aller s'appuyer sur la fenêtre de la cuisine, recrachant sa fumée par celle-ci pour qu'elle s'en aille au gré du vent, afin de ne pas perturber l'air pur de la pièce. Jil pensait à Ash', où était-il, que faisait-il, lui réservait-il d'autres surprises?

November eut un sourire entendu lorsque Jillian lui révéla sa véritable identité et son pseudo de façade. Elle comprenait aisément pourquoi elle utilisait ce subterfuge. Dans tous les cas, la femme-serpent aurait eut bien du mal à la dénoncer.

Un jeune homme rentra dans la pièce, leur accordant à peine un regard. Elle reconnut l'un des mutants qui se trouvait à l'entrée lorsque Ashern les avait conduites à l'intérieur de la Confrérie. Elle porta son regard reptilien sur sa silhouette, détaillant avec insistance le personnage, à la limite de la politesse.

Elle regarda avec intérêt le livre posé sur la table, mais elle se garda bien d'y toucher. La façon de le tenir, de le toucher de façon presque amoureuse de ce garçon, comme une extension de lui-même était le plus impérieux des avertissements.

Elle finit donc par détourner ses yeux fendus pour les poser sur le sol, là où de petites traces rouge poisseuses salissaient le carrelage immaculé. Elle leva un sourcil interrogateur et attira l'attention du jeune homme d'un sifflement, désignant du menton le sol tâché.

Le hall d'accueil.
Après avoir traversé les couloirs en compagnie de Nelson, à qui elle lançait régulièrement de petits regards méfiants, la jeune femme arrive finalement devant la porte de la cuisine. Elle s'arrête, cependant, constatant la lumière qui filtre sous la porte... Ses yeux turquoises se tournent, interrogatifs, vers son guide, avant qu'elle ne pose sa main sur la poignée. Elle hésite longtemps avant de la tourner.

A l'intérieur, l'atmosphère change tout de suite.
Dragomir, lui, sent tout de suite qui s'approche, tandis que les autres ne peuvent que sentir ce parfum sensuel et capiteux. Quelle créature de rêve va entrer ? Quelle sublime créature peut bien dégager un odeur si puissante, si attirante ?
Elle est brune.
Ses yeux turquoises se posent sur les personnes présentes, tandis que ses lèvres s'arquent en un sourire gêné. Le sac pendant à l'épaule, la mutante reste plantée là, sans savoir que faire. Une chose la soulage, au moins, c'est la majorité de femmes présentes dans cette cuisine. Au moins, elles baveraient un peu moins...

"Bonsoir... Il y a quelque chose à manger ici ?"

November regardait Dragomir panser sa plaie et nettoyer le sol. Soudain, elle sentit une odeur étrange, capiteuse, trop lourdement chargée de phéromones sexuelles. Elle sortit sa langue pour préciser d'où venait l'émanation, quand la porte de la cuisine s'ouvrit sur une jeune fille. November fut frappée de plein fouet par son parfum, l'odeur âcre laissant son empreinte sur le fond de sa gorge.

Elle jeta un regard méfiant à la nouvelle arrivée et laissa le soin aux autres de lui répondre, la femme-serpent en étant incapable. Lentement, elle s'éloigna de la jeune femme et s'approcha de l'unique fenêtre de la pièce. Ses membres, fléchis comme avant un assaut, elle secoua vigoureusement la tête pour chasser le brouillard que faisait naître dans son crâne la présence d'Amanda. Elle se retourna et ouvrit brusquement la fenêtre, créant un courant d'air qui diluerait peut-être l'odeur tenace. Elle se racla la gorge, comme pour chasser le goût de sexe qui polluait sa langue et couva de l'œil Dragomir, Jillian et l'affamée à l'aura si perturbante.

Elle ressemblait à un animal aux abois, prête à bondir au moindre tressaillement. Un frisson hérissa ses écailles lorsque la voix de la fille raisonna. Elle secoua à nouveau la tête, faisant danser sa lourde chevelure sur ses épaules, puis leva un bras en direction du frigo.