Jade, avenir incertain...

Sagamore entra sans attendre dans la chambre ou la môme reprenait des forces. Petite piéce aux murs blancs, une fenêtre éclairait la scène d'un pale soleil de Septembre. Sag avait un brin de tension, mais il ne le laissait pas voir. Dans le lit qui paraissait trop grand pour la jeune fille, elle nageait. Visage reposé, mais traits tirés par la malnutrition et les coups. Jade ne récupererait pas en une nuit toute sa santé. ils se regardèrent sans rien dire. le premier, le géant brisa ce silence long et doux à la fois.


" On y est, petite, le bout de ton chemin de misère ! T'es à l'abris maintenant, moucheronne. "

Il l'avait appelée ainsi, car lorsqu'elle était enfant, il lui avait trouvé ce surnom. Faussement vexée, elle parla d'une voix éraillée où pointait l'épuisement. elle avait un de ces appareils plantés dans le bras qui la nourissait lentement. si ca avait été de l'avis de l'ogre au sourire carnassier, il aurait emmené Jade à la cuisine, un bon steak tartare et en route pour la vie.


" Je ne suis plus une gamine, Sagamore ! J'ai 14 ans... Et je n'aurais pas patienter cinq ans dans ce cauchemar, si je n'avais pas été sure que tu viennes me sauver ! "

Elle riait et Sag aussi. Il ouvrit la fenêtre et se pencha à l'air frais pour chasser sa migraine tenace.

" Ici, on est à l'institut, tu es en sécurité...Une école pour mutants, comme toi... Et moi. Malicia dirige cette maison de dingues. Enfin, la sécurité est relative. Boston est à feu et à sang, un massacre qui a réveillé la connerie du troupeau ! "

Jade avait ses étranges yeux couleur de pistache qu'elle fixait confiante sur lui. Elle lui rappela simplement.

" Quand est-ce que l'on part ? Dans ta dernière lettre, il ya cinq ans, tu disais... "

Il répondit presque gené.

" Je sais, mais, je dois un service à Malicia et à ceux qui m'ont aidé à te sortir de là... Tu sais. Et , j'ai promis d'aider une vieille amie à retrouver son chemin. "

Elle, loin de s'en faire, accepta l'information comme elle venait. Elle slui sourit seraine.

" Comme quand, j'étais petite... Papa t'appelait "Le dernier des Samaritains". Chien perdu sans collier, il disait que cela te venait de l'orphelinat..."

Sagamore lui sourit en réponse, elle évoquait son père sans souffrance ni regret dans la voix.

" Qu'est-ce que l'on vas faire ? J'ai hate de pouvoir sortir de ce lit... J'ai envie d'aller dans le parc "

" Je ne sais pas trop. D'abord, on va te remplumer, ma belle. Quelques jours dans ce lit, et interdiction d'en sortir. J'aimerais bien ensuite pouvoir te mettre à l'abris, le temps de régler ces quelques affaires. J'ai bien une idée... "

Fatiguée, elle dodelinait de la tête, encore mal remise. Le géant rajouta.

" Ne t'inquiètes pas, ferme les yeux, je reste là un moment..."

Il regarda son profil de nacre tandis que la puce nommée Jade s'endormé, visage reposé. Sagamore, imbécile heureux, qui imaginait Joe et Suzy soulagés... Putain de vie quand même. Et Boston qui ne tournait plus très rond, le massacre du Boston Palace qui avait avivé les tensions et la haine. Il devait la protéger à tout pris, Plus jamias quelqu'un pourrait faire du mal à Jade. C'était le genre de promesse que le colosse au visage de brute tiendrait sans réfléchir. Il avait bien une idée pour mettre à l'abris la môme, après tout son pouvoir de téléportation devrait leur permettre de faire quelque chose. Mais, la petite avait l'air décidée à ne plus le quitter. Il la comprenait, mais la migraine qui lui vrillait le cerveau était comme un mauvais préssentiment qui le laminait. Boston risquait de flamber. Et, il refusait que la petite prenne le moindre risque. Comme un vilain carilllon, son téléphone portable sonna.

" Oui... -Il décrocha. Voix chaude et suave aux accents hispaniques.

" Si, Sagamore O'Neil, tu sais très bien quien hablas ! Il n'y a plou qué me qui t'appelle sur cette ligne. Les autres son muetros ou en prison... "

" Almarita... Si c'est pour une autre de tes prédiction à la noix ! Tu peux te les garder, j'ai d'autre chats à fouetter. "

Il disait cela plus par habitude que par méchanceté, il aimait entendre la voix chaude aux accents de soleil de la Madre de Gitanos, la femme prisoonière d'un corps d'enfant et douée de prémonitions. Depuis le temps qu'il la connaissait... Elle, pas plus tendre.

" Ladron ! Tu es uné voleur et tou lé restera. Yé té lo digo... La muerta sur Boston, y tou, au milieu, une bella ciblé... "

" Ouais, t'es la Mère des gtziganes, non ? Alors pourquoi tu me casses les bonbons ? Occupes toi plutôt d'eux, je n'ai jamais cru à tes prédictions... Bon, attends, j'ai quelque chose à te demander. "

" Yo lé sais ! Por la nina, la petite Jade... Tou aura beaucoup de mal à la convaincre, mais, tu es un poquito dé notre familla... Pourquoi, yé t'appelerai sinon... Nous prendrons soin d'elle, si elle le veut biene. "

" T'es une vrai petite mère pour moi. je me demande juste le prix que j'aurais à payer. "

Elle raccrocha sur son rire perlé. Le monde était bien plus simple chez les gitans. Restait à convaincre Jade, et ça ne serait pas facile. Mais, pour l'instant, elle devait encore se reposer. Il sortit dans les couloirs, sans but précis, la faim le tennaillait, mais cette maudite migraine. Il avala deux pilules bleues avant de se sentir doucement partir. Bon dieu, il faudrait qu'il en parle à Malicia et John, le stock s'épuisait comme une bouteille de rhum entre les mains d'un antillais sérieux.