Besoin de soins... urgents!

"Très bien, dame Malicia on n'hésitera pas!"

Avait déclaré Derek quand la Directrice quitta la pièce. Il la suivit du regard et se retourna ensuite vers Sébastien. Oui! Sébastien comme il venait de se présenter, ou Caméléon. A choisir, Ombre préférait Seb. Il ne se voyait pas appeler son nouveau compagnon d'Institut par son surnom de mutant. Mais bon, il avait le choix.

"Ben... enchanté Seb. Aller chercher la clef de ma chambre avec le majordome? Ok, ça me va. Par contre, tu pourrais m'en dire plus sur les autres occupants de l'Institut. Enfin, ceux que tu connais?"

Soudain, un bruit déchira le silence juste avant que le Caméléon, reprenne la parole. C'était l'estomac vide de Derek, qui se manifestait. En effet, sans prévenir, celui-ci avait poussé un rugissement, qui pouvait exprimer qu'une chose. La fin tenaillait maintenant les entrailles de l'homme félin. Coïncidence vraiment bizarre, voila que Sébastien, lui proposait d'aller prendre un déjeuné bien mérité. Appâté par l'idée d'un bon repas et après avoir passé une nouvelle fois sa langue sur ses canines, avec les yeux d'un fauve affamé, Ombre essaya de répondre calmement, tout en faisant un pas vers la sortie :

"Très bonne idée Seb. Passe devant je te suis."

Cet action fut alors arrêtée par une voix féminine, qui appelait à l'aide. Une nouvelle fois et au même moment, l'odeur de sang explosa dans les narines de Derek. Ce qui eu pour effet de lui décrocher une légère grimace découvrant ses longues canines. Ombre tourna alors vivement son regard vers la source du bruit en fronçant les sourcils. Quelque chose n'allait pas. Il fit un geste vers Seb, faisant signe de le suivre. En deux enjambées rapides et souples Ombre fut auprès de la femme, penchée sur le corps inerte d'un jeune homme, couvert de sang.

*C'est lui que j'ai sentit tout à l'heure. Du sang... Beaucoup de sang.*

Ombre se retint de ne pas se jeter sur la flaque de sang et de la laper tel un félin approchant une proie presque morte, puis questionna, d'une voix neutre forcée :

"Que lui arrive t-il? On peut faire quelque chose, mademoiselle?"

*Mince! Il a l'air vraiment mal en point!*

Et Léon fut là, aussitot que Ksenia s'était lachée. Il la ressera encore un peu plus dans ses bras, et posa sa tete sur la sienne, comme s'il souhaitait que tout le corps de la jeune fille sente sa présence. Il la berca tendrement et legerement pour la calmer, murmurant egalement des mots pour la consoler.

- Tout va bien, je suis là et tout est fini...

Puis une tache rouge qui s'ecoulait du bras de sa petite soeur attira l'attention de Leon. Ksenia saingnait! Et un simple coup d'oeil suffit a Leon pour voir que sa blessure était située au niveau de son épaule. Surement une blessure par balle, mais cette meme balle ne semblait pas etre ressorti, ce qui inquieta un peu notre jeune ami.

*Comment faire pour faire ressortir cette balle?...*

Leon fouilla du regard la salle d'infirmerie a la recherche d'un quelconque instrument qui pourrait l'aider a oter le projectile de l'epaule de Ksenia. Mais aucun ne semblait faire l'affaire, ou du moins, aucun n'était a la portée des compétences medicales de Leon, qui était proche du sol...voir plus bas.

*Il faut que je l'emmene a l'hopital...*

Mais alors qu'il allait parler, Ksenia lui murmura quelque chose a propos de Deklan. Qui était Deklan?
Bref, pour le moment, Deklan était le moindre de ses soucis. Seul comptait l'état de santé de Ksenia.

- Ksenia, je dois t'emmener a l'hopital pour qu'il te retire la balle...

Mais la jeune demoiselle n'avait pas l'air d'entendre ce qu'il venait de dire. Elle avait la peau tres pale, et sa voix n'était plus qu'un murmure.

- Ksenia! Ksenia! Reveille toi!

La personne concernée ne repondit pas, elle semnblait inconsciente. Léon sut dès ce moment que le trajet jusqua l'hopital lui serait fatal. Le temps manquait et Ksenia était de plus en plus faible.

* Je... Que faire? *

Une petite idée lui traversa l'esprit mais Leon n'avait jamais osé tenter l'expérience. Et ce n'était pas certes pas le moment d'en faire le test, mais notre jeune mutant n'avait pas trop le choix...
Ce n'etait pas n'importe qui qu'il tenait entre ses bras, c'était Ksenia et si elle venait a mourir par sa faute, il ne se le pardonnerait probablement jamais.

- Ksenia...accroche toi...

Leon serra plus fort Ksenia, et fixa la plaie a son épaule. D'une main tremblante, notre jeune ami approcha son index de l'ouverture et y deversa de l'eau. Puis il se focalisa sur cette eau qu'il fit penetrer dans la plaie. Et aussi rapidement qu'il put, il alla chercher la balle logée dans l'épaule et la retira d'un seul jet.

- Désolé...

La jeune femme dut certinement souffir de cette opération improvisée mais maintenant, la balle était hors d'elle. Il ne restait plus qu'a soigner cette plaie et tout serait enfin terminée.
Léon appela le robot medical, et lui confia le cas de Ksenia. Aussitot, il sortit tout un lot de bandages, antiseptiques, et autres ...

Le jeune homme pressentit que la vie de la jeune Ksenia n'était plus en danger, mais n'etant pas medecin, il etait possible qu'il se trompe, ce dont il craignait...

Derek semblait tout à fait ravi de pouvoir aller manger un peu, et un peu avant de sortir Sebastien jetta un coup d'oeil vers Léon qui semblait parfaitement bien s'occuper de sa soeur qui était mal en point.
Sebastien était près à sortir de la salle quand Derek l'attrapa le bras, en lui montrant du regard un coin de la pièce où il y avait au sol allongé un homme tandis que la jeune femme qui venait de se faire soigner par Alia était au dessus de lui. Elle semblait assez effrayée et stressée, l'homme au sol était surement un bon ami à elle.

Il ne fallut pas beaucoup d'effort à Derek pour arriver près du blessé, il se déplaçait avec une agilité surprenante. Sebastien en s'avançant voyait qu'il y avait vraiment beaucoup de sang, et sa lui coupa très vite l'appétit.
Il s'était approché tranquillement, mais il s'était aussi très vite rendu compte que la personne au sol était plus blessé qu'il ne le pensait.
*Il est mort ?*
Il n'osa pas énoncer cette question de peur que ça ne choque l'assemblé.

Sebastien voulut quand même essayer d'aider ce pauvre type qui était au sol devant lui, Derek quand à lui était très poli, allant jusqu'à demander si on avait besoin d'aide.
En tous cas Deklan semblait vraiment en avoir besoin, et puis même si Seb n'avait pas écouté les parôles la personne qui avait crié juste avant, il se doutait que s'était Samarah, et puisque Derek avait repondu à l'appel s'était qu'elle les avait appelé, il en concluait donc qu'elle avait besoin d'aide.

Il y avait bien le robot médical, mais le Caméléon ne connaissait rien à la médecine, il y avait peut-être une autre solution, Alia, mais elle n'était sans doute pas capable de réaliser un exploit sur Deklan après avoir soigné Samarah.

Donc Sebastien sans un mot s'empressa d'aller à la porte de l'infirmerie, et il regarda dans le couloir, dans l'espoir d'appercevoir quelqu'un susceptible des les aider, mais encore une fois personne, Seb soupira.
*C'est vraiment trop grand, y'a jamais personne nul part ici.*

Puis il se souvint alors des paroles d'Edouard lorsqu'il était arrivé à l'Institut, normalement il pourrait le trouver n'importe où dans l'établissement, alors Sebastien décida de crier à plein poumon.
"-Edouard !"
C'était un véritable appel de detresse, même si le Caméléon ne connaissait absolument pas Deklan, il ne souhaitait vraiment pas le voir mourir juste devant lui ce jour là. Il retourna auprès des autres.

"-Bon j'espère qu'Edouard va arriver sinon on va devoir se débrouiller, déjà on devrait peut-être le placer sur une table, après peut-être que le robot médical pourra nous aider, non ?"

*Bon aller on fait tous pour éviter la catastrophe et tout ira bien, mais bon il à l'air vraiment dans la merde celui-là.*

Aucune réponse n'était sortie de la bouche pulpeuse de la charmante demoiselle penchée sur le corps inerte. Derek leva un sourcil de stupéfaction et analysa la situation quelques instants. Sébastien de son côté était allé chercher de l'aide, enfin, si on veut. Il criait de toutes ses forces dans le couloir le nom du majordome. D’accord, cet homme avait le don de se dédoubler, mais avait-il une ouie surdéveloppée?

Cela, Ombre n'en savait rien, il lui fallait donc agir et trouver rapidement une solution en attendant un éventuel secours extérieur. Le jeune homme regarda alors autour de lui. Plusieurs personnes étaient présentes, cependant, il ne voyait aucune blouse blanche. Soudain, ses yeux tombèrent sur le robot médecin, en mode veille dans un coin de la pièce. Une machine très efficace pour ceux qui arrivaient à l'utiliser. En plus, celui-ci semblait être du même modèle que celui qui se trouvait dans le laboratoire de son père, ou bien peut être le modèle juste au dessus. Il fallait agir vite et bien, pour ne pas risquer de tuer le jeune homme mourant.

Derek s'approcha alors du corps inerte et ensanglanté de Deklan, une envie de lui sauter au coup et de lui arracher la carotide d'un coup sec fut refoulée par une longue respiration ventrale et les nerfs d'acier du jeune homme. Il poussa calmement la charmante jeune femme sur le côté, en prenant garde de ne pas la choquer plus qu'elle ne l'était déjà puis tenta de soulever le corps.

*Pouf! Cet imbécile pèse un âne mort!?*

Cet en serrant les dents et en usant de toute sa force que Derek parvint à ramener le corps inanimé sur le lit vide le plus proche. Ceci fait, Ombre souffla un moment puis se dirigea vers le robot.

*Bon c'est là que les choses se corsent! Ah! Papa! J'aimerais bien que tu sois à mes côtés en ce moment...*

« Mongomery junior » prit alors son courage à deux mains puis ouvrit la trappe de programmation du robot. Il l'activa, puis fouilla dans les fonctionnalités de la machine, afin de trouver celle qui aurait pu stabiliser l'état du blessé. Cette opération ne prit heureusement que quelques secondes. Le robot était, par chance, une version très avancée et hyper pratique d'utilisation. C'est enfin avec le sourire aux lèvres que Derek appuya sur la touche exécuter et referma la trappe.

La mécanique se mit alors en branle et le robot se dirigea directement vers Deklan après avoir émis un « Bip » aigu. Sans plus attendre et sans adresser un « au revoir » ou un « ça va aller » à la magnifique jeune femme, Ombre retrouva rapidement Sébastien à la sortie et déclara à brûle pourpoint :

"C'est bon! Affaire réglée! Faudrait quand même prévenir un dirigeant, mais bon... on fera ça en route. On y va?"

Ce que Seb avait proposé avait été fait très rapidement, à la force des bras Derek prit Deklan pour aller le poser sur une table.
Tandis que le Caméléon jettait un coup d'oeil presque toutes les deux secondes vers la porte de l'infirmerie dans l'espoir d'aperçevoir quelqu'un susceptible des les aider.

Personne ne vint, mais Alia se leva enfin, elle semblait plutôt bien retablie, entre Alia et le robot médical que Derek avait programmé, Deklan avait toutes les chances de s'en sortir.
*Elle à l'air douée dans les soins, c'est normal par rapport à son don, en tous cas il est plutôt simpas, et avec elle on a peut-être une chance de plus de s'en sortir vivant.*

Derek était un peu pressé à se que voyait Sebastien, il avait peut-être un peu faim, il s'était dépeché et en deux temps trois mouvements Ombre était au seuil de la porte de l'infirmerie près à sortir de la salle.
Le Caméléon regarda en vitesse si Deklan se portait bien ainsi que le visage de la jeune femme qui les avait appelé, ils semblaient tous les deux hors de danger.

Tout allait bien, donc ils pouvaient sortir de là.
"-Très bien on peut y aller."
Il attendit d'être sortit de la salle pour adresser un clin d'oeil à Ombre.
"-Pour le dirigeant, heu on verra plus tard, ils se débrouilleront très bien je pense, et puis ils veulent peut-être être tranquil."

Puis il commença à avancer.
"-Tu sais sa fait pas très longtemps que je suis ici, je pourrais pas beaucoup t'aider, j'ai une seule idée des choses, c'est gigantesque, sans compter le parc et tout le tralala..."
Puis à peine ils arrivèrent au bout du couloir qu'Edouard débarqua devant eux, il semblait un peu pressé.

*Qu'est-ce qu'on va pouvoir lui dire, ils sont saufs maintenant à l'infirmerie...*
"-Heu désolé mais je croix que c'est bon Edouard je vous ai appelé pour rien, excusez moi."
Edouard était très étonné au paroles de Sebastien, il n'avait pas entendu son appel en réalité, il était là pour autre chose. Sebastien n'avait pas compris la réaction du majordom, pendant quelques secondes tout deux se regardèrent avec des yeux interrogatifs.

"-Non, vous devez simplement aller au Parc, s'il vous plait."
Sebastien ne pu s'empecher de sourir lorsqu'il entendit encore une fois l'accent britanique d'Edouard, il avait réussis à se contrôler la première fois qu'il l'avait vu dans le Hall, mais là il ne pouvait pas se retenir.
Et puis ce n'était qu'un sourir, rien ne prouvait qu'il se moquait un peu de lui, s'était normal pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude comme Seb.

"-Très bien sa ne me dérange pas, et toi Derek ? Sa te dit ? Heu Edouard on pourrait avoir une clef de chambre pour Derek ? S'il te plait ?"
Le majordom donna une clef puis partit presque aussi vite qu'il était arrivé.

Quand Sébastien annonça qu'ils pouvaient y aller, Derek imaginait déjà un énorme poulet frit accompagné d’une bonne purée et d'haricots verts, avec comme dessert la plus gigantesque des crèmes glacées. Rien que d'y penser, il en avait l'eau à la bouche.
Ombre rendit son clin d'oeil au caméléon tout en le suivant dans le long couloir menant vers le hall d'entrée et, si il avait bien compris, l'escalier qui devait donner accès aux chambres des élèves.
Sébastien lui expliqua en route, que lui aussi était plus ou moins nouveau à l'Institut et que tout ce qu'il savait, c'était que le complexe que formait l'Institut Xavier était immense.

"GROOOOOOOOOOOOOIK!!"

C'était une nouvelle fois l'estomac d'Ombre qui faisait des siennes. Il posa sa main droite sur celui-ci et fit une petit grimace d'excuses à l'attention de son compagnon. Derek risquait de ne plus tenir très longtemps avec une telle faim tenaillant ses entrailles, et tout le monde sait que quand un fauve à faim il se sert. Son esprit de félin divagua quelques secondes, imaginant son camarade avec des cuisses de poulets en guise de jambes et des bras en forme de saucisses, mais il se reprit rapidement en secouant la tête.

*Ouhlaaaaa! J'ai tellement faim que j'en délire. Mais quand même, je tuerais presque pour un steak bien saignant! Allez Derek encore un peu de patience...*

Plongé dans ses pensées et tentant de se contrôler, Ombre n'avait pas remarqué l'arrivée impromptue du majordome. Sébastien s'empressa de lui stipuler que tout était réglé à l'infirmerie. Mais apparemment, Edouard n'était pas là pour ça.

"Non, vous devez simplement aller au Parc, s'il vous plait."

Là, le moral de l'homme-félin en prit un coup.

*Quel monde cruel!!!!*

De plus, il ne pouvait pas refuser la proposition de Sébastien, il faisait maintenant partie de la même équipe, il se devait de l'accompagner. C'est avec un noeud au ventre et un sourire forcé qu'Ombre répondit en serrant légèrement ses dents pointues, une lueur de désespoir dans ses yeux de fauve :

"Pas de problème! On fait partie de la même équipe non? Je ne te cacherais pas que j'ai un peu faim, mais je peux attendre encore un peu. Allons-y!"

Parc?

Finalement, les deux personnes entendirent son appel de détresse. Un peu surpris, ils se dirigèrent cependant vers Samarah et Deklan, toujours inconscient. Il leur fallut quelques minutes pour tenter d’analyser calmement la situation. Chose qui ne devait pas être très simple vu l’état dans lequel se trouvait le jeune mutant, ensanglanté des pieds à la tête, il faisait vraiment peur à voir. Même Samarah était au bord de la nausée, rien qu’à le savoir dans cet état… Et pourtant, on ne pouvait pas vraiment qualifier la jeune fille d’âme sensible. Pas après tout ce qu’elle avait déjà vécu…

Quand les deux mutants furent près de Samarah, l’un d’eux eut une réaction assez étrange à la vue du sang mais pour tout dire, Samarah ne le remarqua pas vraiment. Tout comme elle n’entendit pas la question du mutant sur l’état de Deklan qui s’inquiétait de savoir ce qu’il s’était passé. De toute façon, cela aurait été trop long à expliquer. Ce qui comptait pour le moment, c’était qu’on s’occupe de son ami. Et tout de suite !! Sans tarder ! Ou bien il serait t trop tard… Et ça, elle ne se le pardonnerait jamais. Pas après tous les efforts fournis jusqu’ici. Ce serait injuste.

Les deux jeunes garçons passèrent en revue toute une série d’idées pour tenter d’aider Samarah, ils songèrent même à appeler le majordome. Hélas, celui-ci n’arriva pas. Mais de toute façon, celle-ci se demanda ce qu’il aurait bien pu faire…

Pour finir, ils décidèrent de transporter Deklan sur une table. Ils eurent un peu de mal à le soulever et Samarah ne songea toujours pas à les aider alors qu’elle aurait très bien pu le faire. Les émotions quand elles vous tiennent… Elle se contenta de les suivre en jetant un regard inquiet sur le corps de Deklan.

C’était bien beau de mettre Deklan sur une table, mais après ? Il fallait encore le soigner. Comment ? Leur appel à l’aide pour le majordome ne semblait pas avoir retentit jusque dans ses oreilles. Et Alia après s’être occupée de Samarah ne semblait plus en état de faire face à un autre blessé, surtout aussi atteint que le jeune mutant.

*elle aurait d’abord du le soigner lui ! * pensa amèrement Samarah.

Après tout, elle n’avait pas été si gravement blessée que ça… La balle n’avait fait que l’effleurer. Du moins, c’était le sentiment de la jeune fille. En plus, il fallait être vraiment aveugle pour voir que l’état de Deklan était beaucoup plus sérieux que le sien à leur arrivée à l’infirmerie !

Soudain, un des deux garçons se dirigea vers une sorte de robot médical et le ramena près de Deklan. Il lui greffa quelques électrodes par ci par là sur le corps et le mit en route.

"Tu sais comment ça marche au moins ?" protesta Samarah qui semblait avoir retrouvé sa langue.

En réponse à sa question, la jeune mutante vit seulement des voyants lumineux s’allumer sur l’appareil. Ceux-ci semblaient contrôler les constantes vitales de Deklan. Respiration, rythme cardiaque… Faible d’après le voyant rouge mais toujours là !

*allez tiens bon !!*

Samarah n’eut pas le temps de remercier les deux personnes que ceux-ci étaient déjà dehors. Elle les chercha du regard mais elle ne les vit plus à l’intérieur de l’infirmerie.

*dans le genre pressé ceux-là…* pensa-t-elle avant de se retourner à nouveau sur Deklan

Mais cela n’avait pas beaucoup d’importance. Le jeune mutant était allongé sur la table. Les yeux, hélas toujours fermés. Alia n’allait sûrement pas tarder à venir… Mais en attendant que pouvait-elle bien faire ?

Sa vue tomba à nouveau sur le corps couvert de sang et elle sut ce qu’elle pouvait faire. Samarah se retourna et aperçut sur une étagère tout juste ce qu’il lui fallait. Une bassine et une compresse. Elle alla chercher la bassine médicale et la remplit d’eau chaude. Moins de deux minutes après, elle était de retour au chevet du jeune mutant, la compresse humide dans sa main.

Elle se mit alors doucement à nettoyer tout le sang (cachez ce sang que je ne saurais voir !) qui recouvrait le corps du jeune mutant. Elle commença par son visage, ses bras et ses épaules avant d’arriver sur son torse. Elle préféra cependant éviter ses doigts qui affichaient toujours un angle plus que bizarre. Dire que tout ça était de leur faute…

*mais qu’est-ce que je suis en train de faire ? Quelque chose que tu n’aurais jamais fait avant !*

Samarah sursauta.

*Qu’est-ce que tu fais là ? Je suis là parce que tu m’as appelée...*

Pas encore cette voix !

*Je ne vois pas de quoi tu parles ! Bien sûr que si !*

Samarah trempa la compresse dans la bassine. L’eau prit une couleur pourpre.

* Va t’en ! Je ne sais pas de quoi tu parles ! Nuance, tu ne veux pas voir de quoi je parle !*

Tout en continuant de nettoyer le sang, Samarah tentait de refouler cette voix. Ce n’était pas le moment. Elle avait autre chose à faire que de papoter avec sa conscience. Surtout qu’elle ne voyait pas où celle-ci voulait en venir. Elle trempa à nouveau la compresse dans la bassine mais s’arrêta quand elle voulut à nouveau la déposer sur le torse du jeune mutant. Il lui sembla que celui-ci venait de remuer légèrement.

"Deklan ? osa Samarah, est-ce que tu m’entends ? Tu peux ouvrir les yeux ?"

Elle redéposa la compresse dans la bassine et posa sa main sur son poignet. Le contact lui donnerait peut-être envie de revenir…

La voix quant à elle avait de nouveau disparu, jusqu’à la prochaine fois…

Alors que Léon attendait avec impatience des nouvelles quant a l'état de santé de Ksenia, le majordome entra dans la salle, aussi silencieusement qu'un chat.
Il s'était approché du jeune homme sans que ce dernier ne remarque sa présence. Peut-etre était-ce parce qu'il était trop préoccupé par Ksenia, ou alors Edouard avait un véritable don pour le cambriolage...

D'une voix douce, le majordome s'adressa a Léon qui avait sursauté dès le premier son sorti de sa bouche.

- Edouard! Ne me refaites plus ce coup-là! J'ai bien cru que mon coeur allait s'arreter de battre.

- Désolé, Monsieur, je n'avais aucunement l'intention de vous effrayer.

- Mouais... moi je suis sur que si.

Et a ce moment-là, Leon crut distinguer un imperceptible sourire se dessiner sur les levres du majordome.
Apres un long soupir et un rythme cardiaque récupéré, Léon se contenta de sourire et reprit la conversation.

- Enfin bref, oublions. Que me disiez-vous?

- Un événement se déroule en ce moment même au Parc, et votre présence est vivement souhaité.

- Un événement? Quel genre d'événement?

- Rendez-vous au Parc et vous le verrez de vous-même mais...

- Mais quoi?

- Je vous suggere, Monsieur, de faire un détour par votre chambre afin d'enfiler quelque chose de plus... décent. Non pas que les traces de sang ne soient pas a la mode, mais elles risquent cependant de gener nos invités.

Léon regarda ses vetements et s'apercut qu'effectivement le sang de Ksenia s'était logé sur les tissus qu'il portait. Un sourire gêné apparut sur ses levres.

- Ahaha... vous avez peut-etre raison. J'y vais de ce pas, merci Edouard.

Le majordome répondit par une courbette, et s'éloigna aussi silencieusement qu'il était apparu. Léon jeta un dernier coup d'oeil au corps pâle de Ksenia, puis dans un dernier soupir entreprit d'aller se changer afin de rejoindre ces "fameux invités" dans le Parc.

[

Chambre de Léon]

Deklan se retrouva sur la table allongée. Elle était froide mais il n'avait rien ressentit. Même le transport ne lui avait tiré aucune réaction. C'était dire... Le peu d'énergie qui lui restait le faisait s'endormir vers ce qui aurait pu l'amener vers sa mort. Vu tout le sang qu'il avait perdu, son corps était froid et commençait et au contact on pouvait déjà déterminer une certaine raideur.

Etait-ce la fin?

L'opérateur d'assistance médicale fut mis en marche et scanna le corps pendant quelques secondes. On pouvait voir des rayons bleuâtre recouvrir entièrement le corps. Apparemment la machine faisait une analyse des divers lésions qui recouvraient le corps du jeune homme avant de faire les éventuelles réparations nécessitées. Une fois l'analyse faite, un petit bip retentit, signe de la fin. Des rayons orangées parcourirent alors le corps... Les blessures se refermirent lentement. Chaque tissu était recomposé comme il fallait selon la picmentation de la personne allongée. Même les tissus internes telles que les ligaments furent renformées. Par une radio, on aurait pu même remarquer les calcifications naissantes. Malheureusement pour réemboiter les éléments déplacés, il fallait que quelqu'un le fasse. La machine ne pouvait pas tout faire non plus. Malgré tout elle lui injecta des calmants et des antibiotiques.

Le jeune homme resta dans l'inconscience pendant un long moment. Mais c'est alors qu'il entendit quelques paroles venir traverser ses pensées...

"Deklan ? Est-ce que tu m’entends ? Tu peux ouvrir les yeux ?"

Un contact suivit. Celui près de sa main, sur ton poignée... Deklan se réveilla en sursaut. Son esprit restait embrouillé et toute la pièce semblait en train de tourner. C'est d'ailleurs un miracle qu'il ne soit pas tombé de la table avec le recul qu'il avait pris de la surprise de se retrouver là où il était. Son esprit restait flou, embrouillé. Il souffrait d'une légère amnésie mais qui passerait avec le temps... D'ailleurs quelques flashs réapparurent ce qui le poussa à encore plus se méfier.

Deklan fixa Samarah longuement. Il mit du temps à la reconnaître mais il se demandait si ce n'était pas une illusion dû à imagination. Il hésita un instant...

"S... Sam... Lenah?"

Il eut voulu en avoir le coeur net. Il s'approcha doucement et reprit la main qui lui avait été tendu. Il sentit alors le contact chaud et doux de sa main. Il ne rêvait pas... Elle était bien là. Mais tout ce sang autour de lui. Sur les abords de la table, étaient installés des sortes de goutières qui évacuaient le sang et empêchaient au patient d'y baigner dedans. C'était bien conçu malgré tout...

Il remarqua un léger détail. Une vision lui revînt celle du poignée avec le serpent protecteur mais là le bracelet n'y était plus... Que s'était-il réellement passé. Il écarquilla les yeux en remarquant la jeune femme allongée sur le sol : Alia. Pourquoi ne se souvenait-il pas? Relachant le poignée de Samarah, il renferma son visage entre ses mains...

"Merde !"

Les douleurs de ses doigts lui revinrent alors. Il eut un hic de douleur qu'il tenta de comprimer... Il ne pouvait plus serrer les poings mais il comprit le pourquoi. Les articulations déboitées... Il savait que cela pouvait entrainer des séquelles de les garder ainsi trop longtemps. Il évita finalement de croiser le regard de Samarah et serra fortement les paupières avant de coincer son index sous son talon. Il ne pouvait demander cet acte à Samarah alors il devait le faire lui même. Il hésita un instant ce qui pouvait présager de ce qu'il allait se passer...

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH"

Il appuya sur le doigt et tira le bras rapidement. Un bruit d'os déplacé se fit entendre et le jeune garçon rabattit immédiatement le bras vers lui. La douleur était aussi impressionnante que palpable.

*Et dire que je dois faire ça encore neuf fois...*

Deklan avait perdu ses repères et affolé à tel point qu'il n'aurait pu entendre la voix de Samarah si elle lui avait dis quelque chose. Il garda les yeux fermés, ne voulant pas voir le regard de Samarah dans une telle situation.

"Sors", lacha-t-il doucement à Samarah en se comprimant sur lui-même.

Il respira longuement. Chaque mouvement était de plus en plus douloureux...Mais Deklan avait une façon de penser bien différente : autant souffrir maintenant et être tranquille plus tard. Il remit alors le pouce sous son talon, s'apprêtant à recommencer cet acte horrible mais nécessaire... Un autre cri retentit. Il était bien déterminé à terminer les 8 autres doigts avant de sombrer de nouveau dans l'inconscience.

Délaissant pour de bon la compresse qui se noyait maintenant dans un bain de sang et sa main toujours posée sur le poignet du jeune mutant, Samarah sentit celui-ci remuer faiblement. Léger mouvement, presque imperceptible, mais déjà signe d’espoir. Elle serra alors un peu plus fort, comme si ce geste aiderait Deklan à sortir du néant.

Il s’écoula encore quelques secondes avant qu’elle n’aperçoive à nouveau un des iris vert du jeune homme et puis l’autre. Lentement mais sûrement, celui-ci ouvrit les yeux. Ceux-ci regardèrent autour d’eux, à la fois étonnés, apeurés, perdus ?

Probablement.

Deklan allait devoir se réveiller, parcourir ce rapide passage qui sépare la quiétude de la dure réalité. Et en chemin, tous les souvenirs de la nuit allaient péniblement resurgir. Sur le coup, Samarah lui aurait presque souhaité d’être incapable de s’en rappeler ! Ils seraient certainement encore plus pénibles pour lui que pour elle. Un coup d’œil à sa main lui suffit pour en avoir confirmation.

Finalement, ses yeux se posèrent sur Samarah qui lui sourit gentiment. Elle relâcha son poignet, de peur de lui faire mal à cause de ses doigts. Et posa un instant sa main sur son front pour s’assurer qu’il n’avait plus de fièvre.

"Ca va aller, ne t’inquiètes pas !" dit-elle doucement

Elle avait assisté à la ‘reconstruction’ opérée par le robot médical. En silence. Se contentant de regarder les différents rayons lumineux faire leur travail. Elle aurait de toute façon été incapable de faire quelque chose.

Cependant, elle avait bien vite remarqué que la machine n’avait rien su faire pour ses doigts. En passant à la douleur que ne tarderait pas ressentir le jeune mutant, elle sentit à nouveau un frisson lui parcourir l’échine.

Soudain, alors qu’elle avait retiré sa main, elle sentit à nouveau qu’on la prenait et vit Deklan qui la tenait fermement, comme un condamné qui se raccrochait désespérément au dernier fil de sa vie.

"S... Sam... Lenah?" demanda-t-il encore étourdi

Pour la deuxième fois de sa vie, elle ne songea même pas à se dégager. Au contraire, elle la serra à son tour dans la sienne avant de reposer son regard sur Deklan.

"Oui, c’est moi… C’est Lénah, tout va bien"

Elle le rassurait comme elle le pouvait mais il allait bientôt sentir le poids des évènements de la nuit. Pour le moment, il semblait encore amnésique. La mémoire malheureusement ne tarderait plus à ressurgir. Et quand Deklan se prit tout à coup le visage entre les mains en réprimant un hoquet de douleur, Samarah sut qu’elle ne s’était pas trompée. Les souvenirs lui revenaient, ainsi que la douleur…

Impuissante, Samarah assista alors à quelque chose qu’elle n’aurait jamais cru voir un jour. Deklan se redressa, au prix d’un grand effort et cala un de ses doigts bleui sous son talon. La jeune mutante eut juste le temps de se demander ce qu’il fabriquait avant de le voir hésiter. Et elle comprit…

Elle lâcha sa main et lui cria fébrilement :

"Non ! Arrête ! Tu es fou !? Il y a sûrement un autre moyen que celui-là !".

Déjà elle parcourait du regard la salle, à la recherche d’une solution moins radicale et plus douce. Mais il ne semblait pas l’entendre, sans doute trop concentré sur ce qu’il allait accomplir. Et c’est sans prévenir ni crier gare qu’il ramena son bras vers lui. Samarah entendit un craquement d’os, sinistre, et puis seulement, le cri retentit à ses oreilles.

Horrible. Douloureux et surtout inhumain.

Effrayée, elle recula. Et plaque sa main libre contre sa bouche.

"Mais arrêtes ! murmura-t-elle, tu … tu vas encore te faire plus mal !"

Décidé, Deklan ne l’entendait toujours pas. Il avait même fermé ses yeux. Pour éviter de voir l’horreur de la situation. Ou pour ne plus voir Samarah livide comme un linge qui le regardait terrorisée ?

"Sors"

Ce mot résonna lentement dans les oreilles de Samarah avant d’atteindre son centre d’information. Deklan était apparemment décidé à aller jusqu’au bout et voulait lui épargner un tel supplice. Ce n’était en effet pas très difficile de se rendre compte que la situation devenait insoutenable pour elle. Plus pâle encore qu’une morte, elle observait Deklan remettre ses doigts en place. Un à un. Le regard horrifié

Elle fit un pas en arrière et puis deux et sans s’en rendre compte exécuta la demande de Deklan. Mais elle n'était pas en train de sortir. Non. Elle s'encourrait! Elle tourna le dos à Deklan qui devait maintenant en être à son troisème doigt et se retrouva bien vite dans le couloir. Là, elle s’adossa contre un mur.

Derrière elle, surgit un cri et puis encore un autre. Et un autre. Ca n'en finissait pas!

Elle plaqua ses deux mains contre ses oreilles sans même sentir la douleur de son bras en écharpe qui se réveilla sur le coup! Une épaule au repos ne doit logiquement pas bouger!

*faites que ça aille vite!!!*

Mais même avec les oreilles bouchées, les cris de douleurs perçaient encore ses tympans. C'était vraiment insupportable! Elle avait l'impression de ressentir la même souffrance qui devait poignarder les doigts de Deklan à chaque craquement! Affreux.

Inconsciemment, elle reculait de plus en plus loin de l'infirmerie en longeant le mur et quand elle atteignit le couloir adjacent, elle se mit à courrir.

Quand elle n'entendit plus rien, elle s'arrêta et se sentit légèrement honteuse. Il devait avoir fini, s'il n'était pas retombé dans les pommes avant! Mais avoir Deklan comme ça devant elle en train de souffrir encore, après tout ce qu'il avait déjà du endurer pendant la nuit... lui avait vraiment fait mal. Et le voir endurer un tel supplice l'avait tout simplement rendue malade!

Elle hésita un instant à retourner à l'infirmerie mais ne le fit pas. Si Deklan avait fini, il avait peut-être besoin d'être seul pour récupérer. Et dans son état, à deux doigts de faire un malaise, elle n'aurait pas été d'un grand secours.

Elle continua alors lentement dans la direction opposée à l'infirmerie, là où la guiderait ses pas...

(

Couloir 'Un mal de crâne', un peu plus tard^^)

Ksenia, dans les bras de Léon, se sentait plus en sécurité et apaisée malgré la douleur qui la tiraillait dans l'épaule. Elle espérait que bientôt, cette douleur allait disparaitre. C'est que ça commençait à faire long mine de rien.

"Tout va bien, je suis là et tout est fini..."

Les mots de Léon étaient réconfortants, tendres, et sa voix chaleureuse. C'était tout ce dont elle avait besoin. De ça, et de soins. D'ailleurs, Léon ne mit pas longtemps à se rendre compte que sa petite soeur était en fait salement blessée. Ne l'entendant plus, elle releva doucement son visage vers lui pour l'observer. Il semblait chercher quelque chose, ou quelqu'un. De l'aide pour soigner Ksenia? Sans doute oui, mais il n'y avait personne de disponible.

"Ksenia, je dois t'emmener a l'hopital pour qu'il te retire la balle..."

Tout doucement, elle secoua négativement la tête avec le peu de force qu'il lui restait. Elle ne voulait pas aller là-bas. Elle avait horreur des hopitaux, et c'était même une phobie. Cependant, Léon n'en savait absolument rien. Puis, elle se sentit partir. Il fallait qu'elle ferme les yeux, qu'elle se repose, qu'elle s'endorme.

"Ksenia! Ksenia! Reveille toi!"

La demoiselle venait de s'évanouir et ne put donc pas répondre à Léon. Il n'y avait que lui qui pouvait faire quelque chose. Et finalement, il trouva. Serrant toujours Ksenia dans ses bras, il s'adressa à elle.

"Ksenia...accroche toi..."

Est-ce-qu'elle pouvait l'entendre à présent? Allez savoir. La demoiselle était certes inconsciente mais n'était en rien tombée dans un coma quel qu'il soit alors... Cela dit, elle partait, petit à petit. Elle ne bougeait plus, et le seul signe de vie qu'on pouvait voir, c'était sa respiration, bien que lente.

Mais lorsque Léon commença à déverser de l'eau dans la plaie de Ksenia, quand avec cette eau il alla chercher la balle, le corps de Ksenia se crispa sans aucun doute par la douleur. Puis, dans un moment horriblement douloureux pour la jeune Russe, il utilisa son don et cette eau pour évacuer la balle de l'épaule de Ksenia. Ceci eut pour effet de la réveiller dans la seconde en hurlant.

"Désolé..."

Il s'excusa... Mais il n'avait pas à s'excuser puisqu'il venait d'éviter à Ksenia un mort presque certaine qui aurait découlée de l'infection qui se dessinait. La demoiselle avait les joues à présent noyées de larmes. C'est que ça faisait très mal. Elle serra doucement la main de Léon.

Elle fut ensuite confiée à un Robot Médical qui put s'occuper d'elle et lui administrer tout les soins nécessaires. Pendant ce temps, la demoiselle retomba dans l'inconscience, plus qu'épuisée. Le Robot lui posa une perfusion afin qu'elle reçoive une transfusion sanguine étant donné qu'elle avait perdu énormément de sang. Après cela, il s'occupa de la plaie de la demoiselle qui n'était certes pas jolie à voir, mais qui allait vite être désinfectée et traitée.

Une fois les soins donnés, un pansement fut posé, ainsi qu'un bandage, puis, on laissa la mutante se reposer, simplement. Elle était hors de danger, mais allait avoir besoin de reprendre des forces, et la transfusion avait déjà beaucoup aidé.

Léon finit par quitter la salle, mais il pouvait être au moins un petit peu rassuré : la mort de la demoiselle ne serait pas pour aujourd'hui.

Allongée sur la table, un drap pour la réchauffer, elle dormait, mais pas vraiment paisiblement. Elle sursautait de temps à autres dans son sommeil. Sans doute des cauchemards. Elle aurait continué à dormir certainement un moment, mais un hurlement la réveilla en sursaut. Elle se redressa sur la table où elle était allongée et regarda autour d'elle.

A la fois surprise, et paniquée, il faut dire qu'un tel réveil ça fait bizarre, elle regarda Deklan, ainsi que Samarah. Elle fut prise d'un frisson : Deklan avait, pour le moment, cet effet là sur elle. Mais qu'était-il en train de faire?

Elle les observa, un peu paumée, puis sursauta une nouvelle fois en voyant Deklan se remettre en place un doigt. Samarah, quant à elle, avait plaquée ses mains contre ses oreilles et reculait. L'image de Deklan en sang, gravement blessé revint à Ksenia. Il avait été torturé et était en train de remettre lui même ses os en place.

Elle en eut les larmes aux yeux. Elle ne pouvait qu'imaginer sa douleur. Elle se retourna vers Samarah lorsque celle-ci sortit de l'infirmerie, puis, mit un petit moment avant de reporter son attention sur Deklan.

Elle ne savait trop que faire. Malgré la peur qu'elle avait de lui en raison des actes qu'il avait commis, elle ne voulait pas rester là, à le regarder souffrir sans au moins proposer son aide.

C'est donc avec une certaine appréhension, et avec difficulté vu qu'elle était encore très faible, qu'elle descendit de la table où elle était allongée, et qu'elle s'avança vers Deklan, trainant avec elle la perfusion qui ne lui avait toujours pas été retirée.

Un pas, un autre. Elle avançait très lentement, sentant des fourmis dans ses membres. Pendant ce temps où elle s'avançait vers lui, Deklan cessa de hurler.

"Deklan?..."

Elle s'avança encore jusqu'à arriver auprès de lui. Il semblait inconscient. Qui ne l'aurait pas été après avoir fait ce qu'il venait de faire? Elle regarda autour d'elle, ne sachant trop que faire. Dans un geste un peu hésitant, elle glissa sa main sur le front de Deklan. Elle resta alors là, à le regarder. Elle se sentait étrange face à lui car elle en avait peur mais en même temps, elle avait mal pour lui, pour ce qui lui était arrivé.

Elle retira finalement sa main et baissa le visage pour venir murmurer ces quelques mots à l'oreille de Deklan.

"Je crois qu'elle t'attend alors il faut revenir en bonne santé..."

De qui parlait-elle? De Samarah bien entendu. Elle les savait amis. Elle se redressa doucement et retourna s'assoir en soupirant. Le Robot Médical revint alors pour lui retirer la perfusion et vérifier qu'elle pouvait éventuellement quitter l'Infirmerie pour aller se reposer dans sa chambre, ce qui lui fut autorisé quelques instants plus tard.

( Ne sait pas encore où...)

[EDIT Fin du post modifié suite au message de Deklan car je ne me voyais pas faire un Post juste pour dire que Ksenia quittait l'Infirmerie.]

Samarah avait tenté de dissuader le jeune mutant de chercher à replacer correctement les os déplacés précédemment. C'était pas beau à voir et encore moins à entendre... Mais malgré tout, Deklan persista, faisant la sourde oreille car il fallait de la volonté pour faire ce qu'il faisait et s'il se mettait à douter, il lui serait très difficile de continuer.

Deklan savait qu'en le voyant ainsi, cela pouvait sembler pénible, atroce, déroutant... Mais au milieu de cet égoïste, il pensa à la jeune mutante qui le regardait et qui avait nettoyé un peu le sang qui le recouvrait. Fermant les yeux, et cherchant toujours à ne pas entendre les demandes désespérées, il lui proclama de sortir. C'était mieux pour elle... Elle avait déjà été assez marqué comme ça, il ne fallait pas lui en faire vivre plus.

Au bout de quelques instants, il entendit une porte se fermer. Elle devait être sortie maintenant... C'était le mieux qu'elle pouvait faire. Un, deux, trois, et Deklan continua pour le troisième doigt. Un cri inhumain retentit de nouveau, brisant le silence qui s'était installé dans la pièce. Le jeune mutant se pensait seul. Sans doute était-ce la confusion qui lui avait fait la jeune fille allongé dans un coin sur une table... Il était dos par rapport à elle. Peut être était-ce une raison.

*Allez encore un peu... 7 doigts, plus que 7... C'est pas grand chose. Hein?*

Le corps suant de tous ses pores, il devînt légèrement rouge... Les efforts qu'il faisait, montraient une forte détermination mais en même temps l'affaiblissaient physiquement.Il fallait en vouloir pour faire cela mais le jeune homme redoutait de devenir un éclopé. Sa guérison commençait par là... Il essayait mentalement de s'encourager pour livrer bataille contre sa douleur. Mais après avoir été torturé pendant des heures, il se dit que ce n'était pas grand chose. Un jeune personne de son âge aurait peut être craqué sous la pression mais la personnalité de ce jeune mutant le poussait à subir sans se plaindre. La vie ne l'avait pas gaté et il cherchait encore et malgré tout à garder le peu de dignité qu'il lui restait. Orgueil? Sans doute. Il en était inondé.

Un autre cri retentit laissant et cette fois-ci il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Cela le fatiguait réellement et il essaya de réfléchir sur un autre moyen mais n'en voyait pas d'autres. Il restait six doigts à réemboiter. Serrant les dents, il songea à accélérer la manoeuvre. Plus il irait vite et moins longtemps durerait son supplice... Il prit une grande bouffée d'air et recala son auriculaire sous son talon.

*Encore un peu...*

Il tira son bras d'un cou sec en le tordant légèrement pour accentuer la pression sur l'articulation qui se remit correctement. Il cria de même et puis continua immédiatement sur le sixième doigt puis le septième. Là il s'arrêta, penché en avant et reprenant un souffle nécessaire... Quelques larmes venaient de couler le long de ses joues. La douleur cherchait à le faire renoncer mais il essayait toujours de minimiser l'évènement pour s'encourager à continuer. Cétait difficile et torturant. Se faire ça soit-même pouvait briser un état mental.

Deklan toussauta un instant. Un goût de sang lui revenait en bouche et son torse était encore plus recouvert de sueur. Le jeune mutant aurait sans doute préféré se prendre un coup de poing des anti-mutants que de continuer. Mais en voyant, qu'il ne restait que 3 doigts, il essaya de s'accrocher. Il serra les dents et recommença une huitième fois l'acte d'agonie. Sa vision recommença à se flouer...

*Non pas maintenant...*

Il entendit un léger bruit métallique derrière lui. C'était Ksénia qui descendait de sa table. Il aurait été surpris si tout à coup il ne s'était pas senti si épuisé. Il tourna légèrement la tête et l'aperçu dans un ultime regard. Elle lui disait vaguement quelque chose... Une vision lui revînt. Celle de la jeune fille tenant un poteau dans une ruelle sombre, une légère flaque de sang reposait sur le sol. Aurait-elle elle aussi assisté à l'évènement de cette nuit? Il lui demanderait... Mais pas maintenant. La fatigue intense, insistante, collante... Il se sentait sombré si prêt d'avoir terminé. Il s'allongea lentement alors que sa vision venait de se troubler et sombrait dans une légère quiétude. Un petit repos mérité avant de finir le travail mais en aurait-il encore la volonté?

Dans l'obscurité qui l'étreingnait, il entendit un nom... son nom, puis une légère chaleur au niveau de son front. Il se demanda s'il délirait... Cela n'aurait pas été étonnant. Il entendit encore quelque chose... Une voix féminine.

"Je crois qu'elle t'attend alors il faut revenir en bonne santé..."

Qui était-ce? De qui parlait-elle? Serait-ce la jeune fille sur la table? Tout autant de questions auquels il ne pouvait émettre que des suppositions... Difficilement, surtout après s'être égosillé depuis un moment, il prononça quelques mots.

"J'essaierais..."

Sa tête déposé sur le table de métal, il rouvrit légèrement les yeux. Il avala sa salive où le goût du sang s'y mêlait. Apercevant Ksénia, il se rappela d'une nouvelle chose. La petite fille en salle de réunion qui avait daigné prendre la défense de l'Institut. Pourquoi lui avait-elle dis cela? Il l'a vis finalement repartir à sa place sur la table alors que le robot médical s'occupait d'elle.

Il se plaça légèrement sur le ventre et attrapa les deux doigts restant pour avec sa main redevenu un peu plus valide et les remettre en place. Cette fois-ci, il avait pris la précaution de mordre son bras et de s'empêcher de hurler vigoureusement. Un instant suivi avant qu'il ne tombe complètement et perdre connaissance. Le robot médicale lui infusa en plus quelques tranquilisants.

Quelques heures plus tard, Deklan réouvrit les yeux. Cela semblait bizarre, il avait un peu le vertige mais voulut se lever tout en se tenant à la table. Sans doute était-il encore un peu drogué. Il faillit tomber mais se rattrapa comme il put. Il regarda autour de lui, Ksénia n'était plus là. Son état ne le mettait pas de bon poil... Il se demandait d'ailleurs l'heure qu'il était. C'était comme s'il n'avait pas assez dormi. Il jeta un oeil sur ses doigts. Ceux-ci était un peu moins bleus mais les bouger lui faisait toujours un peu mal. Seul le temps pouvait résoudre ce problème.

Il revînt s'asseoir pendant quelques minutes puis lorsqu'il alla mieux, il se releva et sortit de l'infirmerie à pas lent...

(Le couloir, beaucoup plus tard)

Ils devait faire vite pour trouver l’infirmerie, Ambre commençait à se transformer un truc mécanique bizarre et ça faisait drôlement peur à Selen, ainsi qu’à Ben et à son compagnon à 4 pattes. Heureusement pour eux, un majordome affublé d’un prénom collant parfaitement à sa profession apparu comme par magie et guida le groupe jusqu’à la dite infirmerie.

Selen, malgré une situation peu encline à l’humour, ne put que lâché un sourire face à la présentation de Ben. Le pauvre, il l’a porte depuis la forêt presque sans pause. Il se sentait légèrement gêné de ne pas aider son comparse, et malgré qu’ils ne soient bientôt arrivé il lui demanda :

"Désolé, tu veux que je t’aide ?"

Et sans attendre la moindre approbation il se saisit de la jeune fille et la porta sur son dos.

*Wouaouh on croirait pas à la voir mais elle est pas légère ! C’est sûrement à cause de tous ces trucs bizarres dans son corps.*

"Outch, bon allez on se dépêche."

Édouard les guida jusqu’à une pancarte fléchée qui indiquait l’infirmerie puis continua son chemin mystérieux vers un objectif inconnu. Il était temps car Selen commençait à comprendre ce qu'avait enduré Ben pendant tout ce temps.

"Merci monsieur !"

Enfin ils étaient arrivés. Selen déposa Ambre sur un lit. L’infirmerie était vide. Et c’était un problème car ils ne risquaient pas de pouvoir aider cette fille. Il devait bien avoir un moyen d’appeler un infirmier ou une infirmière.

"Il n’y aurait pas une sonnette ou un truc comme ça dans le coin ?"

Après un entrainement beaucoup moins fatiguant que d'habitude, puisque pour la première fois depuis qu'il était à l'institut il était aux manettes, Evolo se dirigeait vers l'atelier derrière le laboratoire quand il croisa Selen et Ben qui transportait Ambre plutôt mal en point.
Evolo avait prévu de finir deux ou trois lignes de codes dans les nouveaux système de reconnaissance du système de sécurité de l'institut, cela ne devait pas lui prendre bien longtemps puisque depuis le début du mois ses aptitudes en informatique étaient littéralement montées en flèche, un nouvel aspect de son pouvoir de génie technologique, et il voyait maintenant les lignes de code comme les plans auparavant.
Mais en voyant les deux jeunes mutants éreintés qui transportaient la jeune femme cyborg dans un piteux état, Evolo revit ses plans et se décida à les aider à s'occuper d'Ambre. Il le faisait pour plusieurs raison, tout d'abord parce que après ce qu'il avait vécu dans le bunker et à l'institut il ne pouvait supporter de laisser des gens dans le besoin sans les aider mais aussi par que depuis le premier jours il avait ressenti une sorte de lien qui le reliait à Ambre et qu'il se sentait comme investit de la mission de l'aider dans ces déboires avec sa partie robot.
Evolo entra donc dans la pièce où se tenait déjà les trois autres et dit en réponse à la question de Selen:

"Nan désolé il n'y a pas de sonnette et puis de toute façon ici il y a peu de chance de trouver quelqu'un de libre. J'ai vu une copie d'Edouard dans le Labo à coté avec Sag et Cybèle mais il s ont l'air encore bien occupés. Moi par contre je veux bien vous aidez, je ne suis pas très calé en médecine mais vu le sujet je pense que je pourrai être utile quand même"

En disant cela Evolo avait commencé à plonger son regard dans les rouages complexe de Trojan et mettait son pouvoir à profit pour tenter de comprendre comment tout s'organisait dans ce système bien plus complexe que ceux auxquels il avait affarei habituellement.

Ambre ouvrit son oeil humain peu de temps après avoir senti le lit d'infirmerie sur son dos. Des voix parvenaient à ses oreilles, des sons, des idées, mais elle ne pouvait pas se concentrer. Son sommeil, pourtant réparateur, fut de courte durée, à vrai dire, et lourd de sens. Plus exactement, elle ne se sentait pas fatiguée moralement, comme elle aurait certainement dû l'être après une nuit blanche, et ce qui venait de lui arriver.

Non, ce qu'elle sentait, avant tout, c'était la douleur qui l'empoignait, qui la torturait. Son crâne lui-même semblait sur le point d'exploser... Et pourtant, depuis cette "évolution" de son physique, rien n'avait changé en apparence.

En apparence, oui, mais mentalement, elle se sentait différente. Pas plus mûre, certes, mais plus apte à réagir, à agir, tout simplement.

Elle posa ses mains à ses côtés, et tenta de se redresser, en vain. Tout simplement parce que le monde autour d'elle tournait étrangement, qu'un vertige assez extraordinaire la prit. Elle ne voyait plus très bien les gens autour d'elle, juste des couleurs qui l'agressaient, sans pouvoir s'expliquer pourquoi. Pourquoi, justement, se sentait-elle plus forte, sans pouvoir parvenir à lever la tête sans être prise de nausées ?

Elle ouvrit la bouche, pour tenter de dire quelque chose, pour demander qui était là. Ambre avait l'habitude de s'accrocher aux présences, desavoir qui l'accompagnait, pour ensuite engager des conversations qui lui permettaient d'oublier ses quelques problèmes d'ordre physique.

Cette fois-ci, elle ne put parler. Ses vertiges minimisèrent l'impact de la nouvelle, si jamais elle put arriver jusqu'au cerveau de la jeune française... Il y avait, ici, une présence qu'elle pouvait reconnaître entre mille, les yeux fermés s'il le fallait : Evolo.

Il était le seul qui pouvait comprendre comment fonctionnait son pouvoir, le seul à pouvoir observer le moindre de ses rouages... Peut-être pouvait-il voir à quel point son cerveau commençait à être atteint par les composants métalliques de la jeune fille. Peut-être pouvait-il lui dire ce qu'il lui arrivait réellement...

Peut-être... Mais en même temps, elle ne savait pas si elle avait la force d'écouter qui que ce soit...

[<Hall]

Avec un sourire soulagé de remerciement, Ben aida le jeune homme à prendre la demoiselle sur son dos, puis se redressa en s'étirant lentement. Il se sentait soudain plus léger, mais ce n'était pas le moment de faire des remarques idiotes sur l'apesanteur changeante de l'Institut. Pendant le court lapse de temps qu'il s'écoula ensuite pour que leur équipée rejoigne l'infirmerie, et bien qu'il surveilla fréquemment que Ambre ne refasse pas de crise surprise, le garçon laissa traîner ses yeux autour de lui. En bon photographe qu'il était, Ben avait le coup d'oeil, et il saisissait vite les détails qui faisaient l'atmosphère d'un endroit, les sujets possibles qui pourraient passer sur sa pellicule, etc ...

Rapidement toutefois, le majodorme les conduisit à l'infirmerie. Tandis que Selen déposait Ambre, le mutant s'était attardé à la porte et avait mis un genou à terre, se retrouvant à la hauteur du chien à qui il adressa un de ses sourire plein de chaleur. L'animal l'ayant adopté, il ne fit aucun problème pour reprondre à la prière du garçon qui put rejoindre Selen qui cherchait visiblement quelques chose :

"Une sonnette ? Ben à première vue, on dirait p ..."

Surpris, le jeune homme se tourna vers le nouveau arrivant qui venait de les accoster. Trop jeune pour un infirmier, ce devait être un élève.

"j't'en prie si tu peux faire quelque chose, je crois que nous on a épuisé nos capacités ._. ..."

Avant de se mettre en retrait pour laisser faire les experts, il ôta la veste dont il avait enveloppé la jeune fille et tira le drap sur elle. Comme il faisait meilleur, il rangea le manteau et distraitement, fourra son bonnet et ses mitaines dans son sac, observant comment procéder le nouveau venu. Surement devait-il se servir de son pouvoir, et ça avait l'air d'être également ça qui clochait chez leur blessée.

"Tu crois que c'est grave ?" Interogea-t-il après quelques minutes en se mordillant la lèvre. Voyant que la jeune fille était réveillée mais qu'elle semblait toujours aussi mal, il avait refait un pas inconscient vers le lit avant de s'arrêter de nouveau, ne voulant pas déranger Evolo dans son travail.

C’est avec une joie immense que Selen accueilli Evolo. Car ce n’est certainement pas avec ses capacités de médecine, tout simplement au ras des pâquerettes, qu’Ambre aurait pu être aidée. Et Ben n’aurait probablement pas pu faire mieux car il aurait sans doute déjà fais quelque chose le cas échéant. Ambre avoir fais un relatif pas vers la conscience, mais son état restait critique pour Selen. Elle avait tentée de se lever, mais elle en avait été incapable. Elle avait tentée de parler, et de nouveau cela avait été impossible. Ce n’est pas une simple crise d’hypothermie qu’elle avait, mais tous ces trucs mécaniques dans son corps devaient certainement mettre un sacré bordel dans son corps.

*Mais qu’est qu’Evolo peut bien faire ? Il ne me semble pas plus médecin ou infirmier que Ben ou moi.*

Selen regarda donc, perplexe, Evolo examiner la jeune fille. Le problème devait être mécanique. Peut être était ce pour cela qu’Evolo était compétent ? Par son don, que Selen ignore je le rappelle, il pourrait aider, à défaut de soigner, la jeune fille. Evolo n’avait pourtant jamais eu d’œil électronique ni de fils sortant de son corps ? Selen se mit à réfléchir à toute vitesse. Ça il savait le faire. Il devait bien y avoir un indice chez Evolo qui trahirais son don. Un détail peut être être, mais quelque chose d’important. Le seul détail que Selen se rappelait était qu’Evolo aimait à se munir d’objets tous plus high tech les uns que les autres. Mais ça ne voulait rien dire, sauf qu’il devait avoir un moyen particulier pour acheter tous ces objets qui devaient être hors de prix.

Selen se rendit compte qu’il ne connaissait que très mal les élèves de l’école. Il fallait que ça change, et tout de suite.

"Comment comptes tu t’y prendre pour l’aider ? Il y a pleins de trucs mécaniques qui sortent de son corps."

Evolo examinait Ambre et la trouva pas vraiment au mieux de sa forme. En apparence elle n'avait beaucoup changé depuis qu'il l'avait vu la première fois, dans la cuisine le jour de son arrivé à l'institut, mais il sentait que désormais la part de machine en elle était plus importante. Avant quand il la voyait au travers de sa compréhension innée des machines il ne percevait que quelque ilots assez isolé de mécanisme et aujourd'hui tout cela semblait, plus complet, plus étendu, même à 'l'intérieur de son crâne la partie qui était jadis limité à son oeil artificiel s'étendait désormais jusqu'au cerveau.

Ambre s'eveilla alors et ouvrit les yeux.
Puis le corps d'Ambre fut secoué d'un soubresaut, tout les rouages des parties mécaniques de son corps furent sollicité pour lever Ambre, mais la tentative fut rapidement abandonné car elle était encore trop faible pour cela.

C'est alors que les paroles prononcées par Ben firent lever les yeux à Evolo.
Il réalisa qu'il ne s'était pas présenté et que même si ces deux jeunes gens étaient là depuis un peu plus d'un moi il ne les avait beaucoup croisé pris comme il était entre les sentinelles et le système de sécurité de l'institut. Il dit alors rebondissant sur l'allusion au partie mécanique d'Ambre que Selen venait de faire:

"C'est justement parce que Ambre est en partie une machine que je suis peut-être le plus apte à l'aider. En effet vous me connaissait peut être, je suis Volodymyr, ou Evolo pour les gens d'ici qui ont un peu de mal à se souvenir de mon vrai nom. Et mon don à moi est un lien que j'ai avec tout ce qui est artificiel, je les comprends et peut les concevoir instinctivement. Ambre ici présente est en quelque sorte la machine la plus complexe qu'il peut exister en ce monde et elle a quelque problème de compatibilité entre son corps humaine et ses parties robot. Il faut l'aider à reprendre le dessus. Pour cela le mieux que vous puissiez faire c'est de lui parler. Moi je vais essayer de trouver un truc pour affaiblir les capacité de combat de ses parties mécaniques afin qu'elle puisse de son coté reprendre le contrôle"

Evolo se dirigea alors vers un placard et ouvrit la porte, il en sortit alors un panier de fruit. Il savait qu'il y en avait là car un fois qu'il était en train de bidouiller le robot d'assistance au premiers secours pour Alia afin qu'il fasse du café il l'avait vu en ranger là. Il le posa alors sur le plan de travail pour qu'il soit disponible lorsqu'Ambre se réveillerait pour de bon et il alluma l'écran holographique de sa montre communicateur quelque peu modifié afin de parcourir les quelques dossier qu'il y avait stocké dans l'espoir de trouver un truc qui pourrait l'aider avec Ambre

Plus dans les vappes qu'autre chose, et l'air un peu ailleurs, Ambre tentait de se raccrocher à la conscience, et de demeurer éveillée. Pour cela, il fallait qu'elle pose son regard sur les gens qui se trouvaient dans la pièce. Trois garçons étaient là, à l'aider. Elle n'aurait pas eu l'impression qu'une Sentinelle venait d'activer son mode auto-destruction dans sa tête, qu'elle aurait trouvé cela absolument charmant -et plaisant-.

Cependant, elle ne se sentait pas l'envie d'en profiter, et l'idée même ne lui effleura qu'un cours instant les pensées, avant qu'elle ne reparte vers quelque chose de plus intellectuel. Notamment l'idée qu'elle n'avait pas le droit de cesser de se battre. Pas maintenant.

Elle servait la cause des Mutants, elle était dans les New X-Men, et se battait pour la paix, aussi paradoxal cela puisse paraître. Et puis... et puis dans le cas où sa mutation ne serait pas unique, il fallait qu'elle découvre le chemin, qu'elle sache comment faire pour survivre, pour aider d'autres jeunes à supporter de tels changements. Trojan se surprit elle-même : c'était la première fois qu'au sujet de son côté mécanique, elle pensait aux autres. C'était la première fois qu'elle ne voulait pas seulement protéger, mais qu'elle désirait devenir une aide... Et avec cette certitude qu'elle devait devenir un exemple d'espoir, Ambre se jura que quels que soient les difficultés, elle les surmonterait, et deviendrait soit une "grande soeur" pour l'Institut, au regard de son ami Léon... ou peut-être professeur, comme l'était Malicia.

Alors il ne fallait pas se plaindre, il ne fallait pas perdre espoir. Elle devenait machine ? Très bien, elle en pleurerait seule dans sa chambre, la nuit. Le jour, elle ferait "comme si de rien n'était".

Très bonnes résolutions, tout ça. Maintenant, il ne restait plus qu'à les mettre en place. Qu'à se lever, et à sourire aux garçons, avant de... Non, c'était impossible, elle était totalement vidée de son énergie. Et pourtant, la volonté y était. Corps pourri !

Ses yeux se posèrent sur Evolo, tandis qu'il répètait son nom. Bizarrement, elle faisait une focalisation sur cela, quand il se présentait. Il fallait avouer que ce n'était pas simple à prononcer. Surtout pour la jeune Française... Elle, machine complexe ? Bizarrement, elle n'aimait qu'à moitié cette vérité. Elle ne voulait cependant pas le faire remarquer, parce que même si elle était déplaisante, cette idée reflètait la réalité.

De toutes manières, bien rapidement, elle déposa son regard sur Ben. C'était la première fois qu'elle le voyait de loin, pensa-t-elle avec ironie. Et Selen, qui était là. A son souvenir, pourtant, elle avait été détestable avec lui. Penser à les remercier de tout son coeur pour ce qu'ils avaient fait pour elle.

Et son oeil encore vivant se déposa sur la machine qu'Evolo avait au bras. C'était une des montres bizarres, comme celle qu'elle avait, d'ailleurs, depuis qu'elle aidait Malicia. Sauf que celle là avait l'air un peu plus évoluée, au premier coup d'oeil. Trojan se demanda s'il fallait qu'elle se branche à cette machine. A vrai dire, à force de ne pas suivre les conversations, elle ne savait pas du tout ce qu'il se passait autour d'elle. Elle devinait uniquement grâce aux regards des garçons.

Dans le doute, elle devrait peut-être faciliter le travail d'Evolo. Parce qu'il était le seul capable de l'aider... Et à l'instant où elle commençait à laisser son index prendre la forme d'une connexion USB, elle vit une image pour le moins surprenante... Enfin, surprenante pour qui ne la connaissait pas, puisque c'était l'image qui apparaissait lorsqu'elle passait sous un détecteur de métaux, à l'époque de son entrée à l'Institut. L'oeil était traduit comme étant métallique, avec un cable qui le connectait à son cerveau, et son index droit -ainsi qu'une veine de sa main- portaient la même couleur significative des métaux sur le schéma. Ambre se souvenait d'avoir envoyé cela à l'Institut, pour expliquer son problème. Cela dit, à quoi cela pourrait-il bien servir, maintenant qu'elle avait vraisemblablement évolué ? Un schéma ne pourrait pas faire grand chose contre une tendance à la folie...

[Zuste pour info Evolo, Ben n'est pas là depuis un mois mais vient juste d'arriver y a même pas une heure Razz

]

Avec attention, le garçon écouta les explications du jeune homme. Alors la demoiselle c'était Ambre, lui Evolo et son guide improvisé ... Selen. Il avait intérêt à mémoriser tout ça, c'était toujours un peu destabilisant d'arriver dans un nouvel endroit et prendre ses marques tout de suite n'était pas plus mal.

"Moi c'est Ben, répondit avec un sourire le jeune homme, si c'est ça, c'est rassurant de savoir que le froid n'a pas dû jouer. Je l'ai trouvé dans la neige en arrivant mais je savais pas depuis combien de temps elle était là, c'était mon cadeau de bienvenue ._.."

Il hésita un instant puis tira une chaise et s'assit à côté de Ambre, qui avait les yeux ouverts maintenant, même si elle ne parlait toujours pas. Sans plus de cérémonie, il posa son sac par terre (qui mine de rien commençait à lui peser aussi, il n'avait pas pris grand chose relativement au fait que c'étaient ses seules possessions, mais enfin ...), s'installa en tailleur et adressa un sourire chaleureux à la mutante tandis qu'il se penchait légèrement vers elle, les mains agrippées au bord de sa chaise pour garder son équilibre et ne pas lui tomber dessus. Mouais, elle avait les yeux ouverts mais à part ça ...

"J'ai déjà pas arrêté de te parler tout à l'heure, tu dois en avoir marre de m'entendre ! Lança-t-il avec bonne humeur, compte tenu de la situation et du doigt de Ambre en train de se transformer en port usb ._. , Enfin jacasser, je fais ça très bien, limite je pourrais dire que c'est mon super pouvoir. La classe non ^^ ? Le pire c'est qu'il est ptet plus impressionnant que ce que je fais réellement. J'parle avec les animaux, enfin, c'est encore beaucoup dire ... Mais je comprends en tout cas ! Et pas la peine de rigoler hein, je sais bien qu'à côté d'Evolo qui bidouille les machines ou de toi quand tu auras réussi à ... mettre tout ça au pas, je sers pas à grand chose ...

Levant les yeux vers Selen, il eut un sourire moqueur avant de revenir à la jeune fille. L'autodérision était un concept qu'il maîtrisait bien. Comme il se serait senti ridicule à lui dire de se battre et de ne pas abandonner, ce qui lui semblait très mélodramatique quand même, il l'encourageait à sa façon en lui parlant comme il aurait parlé à n'importe qui, anticipant sur les réponses qu'elle ne pouvait pas donner sans que ça ait l'air de le gêner plus que ça.

Le garçon bavarda encore un peu mais le manque de concentration inhérent à sa personne le faisait papilloner du regard à droite à gauche, se posant régulièrement sur Evolo.

"Je n'ai strictement aucune idée de ce qu'il fait, commenta-t-il à Ambre, mais à mon avis, tu seras vite sur pied ! Faut pas déconner non plus, déjà qu'on se fait attaquer de partout à l'extérieur, si en plus tu dois te battre contre toi-même ... Si j'étais toi, je déposerai réclamation, c'po juste ._. ."

Selen, toujours en retrait comme à son habitude, écoutait les autres protagonistes parler. Et il y en avait des choses à écouter ! Premièrement, Ambre était en train de se robotiser à petit feu. Quel étrange pouvoir ! Et dangereux s’il en est car il était en train de la détruire, en tout cas sa partie humaine. Et Evolo, toujours bardé de gadgets bizarres, avait une compréhension innée de tout ce qui est artificiel. Ça devait être super pratique comme pouvoir. Surtout en l’occurrence ou la partie robotique d’Ambre commençait à dangereusement le dessus. Il fallait donc aider la partie humaine d’Ambre, à ne pas se laisser dominer par tout un tas de fils et de trucs dont-il ne pouvait que rien comprendre. Comme tout le monde il se serait sentit stupide en laissant couler une petite larmichette et en prenant la main de la jeune fille en se prenant pour un acteur des feux de l’a… la solution que Ben avait trouvé était donc, selon lui, bien meilleur. Et il y arrivait plutôt bien d’ailleurs, à raconter des bêtises. Si Ambre avait pu rire, il était sur qu’elle n’aurait pas pu s’en empêcher.

Il fallait peut être que lui aussi se mette à parler. Rude tache que cela car contrairement à son ami des bêtes, il n’avait pas reçu à la naissance la capacité de jacasser comme ça à l’infini, de toute et de rien. Enfin il pourrait sûrement faire un effort de circonstance, mais Ambre lui serait redevable ^^

"Pauvre de toi, je te plains de ne pas pouvoir te boucher les oreilles. Ben est un vrai moulin à parole !"

Et comme Ben enchaînait sur les manipulations mystiques, pour eux en tout cas, d’Evolo, il lui semblait logique de suivre Ben dans la discussion.

"T’inquiètes pas, après un bon coup de marteau par ci par là, tu vas être de nouveau sur pied avec une pêche d’enfer, pour notre plus grand malheur ^^ Pauvre, Evolo, s’il savait ce qu’il faisait !"

Selen, n’étant vraiment pas doué en parlotte, faisait ce qu’il pouvait, espérant juste ne pas blesser ni la dame de fer, ni celui qui s’était jeté à corps perdu dans ses schémas incompréhensibles et encore moins celui qui l'avait aidé à ramener la jeune fille de la forêt.

Evolo était en train de parcourir un liste de programme qui pourraient lui être utiles pour aider Ambre à reprendre le dessus quand il remarqua à travers l'hologramme translucide que projetait se montre qu'Ambre avait fait apparaitre une interface USB au bout de son index. Si elle avait fait cela cela signifiait qu'elle était bien consciente et qu'elle comprenait ce qu'ils disaient, au moins en partie, donc le conseil d'Evolo de lui parler n'était pas inutile. Ce conseil, justement, Ben le suivit avec une maitrise de la chose assez importante, ce jeune mutante qui avait apparemment le pouvoir de parler aux animaux présentait une facilité à débiter des mots qui était largement au dessus de celle d'Evolo et de Selen qui ne semblait pas vraiment plus apte que le jeune ukrainien en bavardage.

Pendant que les deux autres étaient donc occupés à parler à Ambre, Evolo avait continué ses recherche dans la base de données de sa montre et il venait de trouver quelque chose qui devait pouvoir marcher, enfin occuper assez le système du coté mécanique d'Ambre pour qu'elle puisse reprendre le dessus. La suite ils verraient ensemble.

Evolo brancha donc sa montre à la prise USB de l'index d'Ambre et transféra par cet intermédiaire un algorithme assez basique permettant de calculer Pi et tenta d'obliger tous les mécanismes de la partie artificielle de la jeune mutante à s'atteler au calcul du premier milliard des décimales de ce nombre. Le système n'était pas vraiment d'accord, mais entre le combat contre la conscience d'Ambre et les assauts du jeune génie en informatique, il n'était pas non plus positionné au mieux pour resister.

Ambre, entourée des trois jeunes hommes occupés à l'aider, commençait petit à petit à prendre conscience de l'endroit où ils se trouvaient, et de ce qu'il se passait. La voix de Ben, coupée par Selen, la faisait doucement sourire. Ce qui n'était pas une mauvaise chose : elle devait sur la bonne voie, si elle trouvait la force de manifester sa bonne humeur.

Ne sentant pas réellement ses parties mécaniques, elle tourna son oeil vivant, surpris, sur Evolo, quand elle se sentit branchée à quelque chose. Et plus encore, une partie d'elle était forcée à calculer quelque chose pour laquelle la jeune fille n'avait strictement aucun intérêt. Cependant, c'était une bonne idée, d'occuper le côté ordinateur en lui donnant une mission.

Donc elle tenta de se laisser faire, bien qu'une légère opposition se manifestait par les cales de sa tête qui luisaient doucement. Tant pis, Ambre n'avait pas grand chose d'offensif dans son pouvoir : elle ne pouvait pas faire exploser l'Infirmerie, et ne se connaissait même pas de mode auto-destruction. Tout ce qui était en son pouvoir, après tout, c'était de rejeter les intrusions informatiques d'Evolo. Ce qu'elle n'avait encore jamais fait de sa vie, à vrai dire.

Le pouvoir d'Ambre n'était puissant que si elle songeait à ce qu'elle faisait. Elle était un excellent virus, si elle voulait se comporter comme tel, et infiltrer un composant informatique. Dans le cas contraire, elle avait des réflexes de protection, au cas où, mais rien d'extraordinaire. C'était présentement le cas, car elle était plus occupée à poser son intérêt sur les bavardages de Ben, accompagné par Selen, que sur Pi -ce qui n'était pas bien difficile-.

Et puis soudainement, une idée lui traversa le cerveau, et elle releva avec lenteur et précautions sa main gauche, pour la poser sur son oeil mécanique, et frôler du bout des doigts les alentours. Toujours avec la même lenteur, elle glissa son doigt dans sa bouche, et esquissa une grimace. Cela avait le goût de sang.

Le "beurk" fut la première pensée qu'elle eut. La seconde fut que tout n'était pas perdu, ce n'était pas encore de l'essence qui coulait dans ses veines. L'idée de se retrouver un jour avec des roues et de l'essence, comme une voiture, elle qui ne savait pas conduire, la fit sourire légèrement. Ironie, bien sûr, mais mieux valait prendre cela avec un sourire.

Et puis elle laissa tomber toutes ses idées par rapport à sa transformation en robot. Finalement, autant se dire que ce n'était pas intéressant. Elle s'occuperait bien de ses roues quand elle en aurait. Pour l'instant, ce n'était pas le cas, et elle vivrait très bien sans. il fallait juste qu'elle agrandisse ses capuches, pour cacher un tant soit peu sa mutation aux yeux des autres...

La jeune fille se redressa doucement, pour essayer de s'asseoir. Expérience difficile, surtout qu'elle fonctionnait plutôt au ralentit, mais sans son côté ordinateur, Ambre se sentait un peu plus maîtresse d'elle-même. Son oeil se posa sur Evolo, puis sur Ben et Selen. Elle ouvrit la bouche pour faire une réflexion sur le marteau, mais... rien n'en sortit. Enervée, elle jugea qu'elle n'était pas encore au maximum de ses capacités pour l'instant. Dommage, elle avait une question à poser à l'ami des bêtes. Et ele aurait voulu savoir ce qu'Evolo pensait faire, une fois que Trojan aurait trouvé le premier milliard des décimales de Pi. D'ailleurs, elle espérait que son côté ordinateur soit un peu plus doué qu'elle en mathématiques. Non pas pour le retrouver, mais cela pourrait servir, un jour... oui, bon, elle se l'avouait, cela aurait été un moyen d'en être un peu fière.

Toujours posté sur sa chaise comme une buse sur son perchoir, un sourire joyeux s'était définitivement installé sur les lèvres du jeune homme en voyant celui de Ambre s'étendre. Il considérait sa mission comme accomplie, bien qu'elle ne parlât toujours pas, son côté humain se manifestait. C'était bon signe à priori, non ?

La jeune fille se redressa dans son lit et il l'observa. Toujours aussi petite, toujours aussi frêle, mais l'étincelle qui brillait dans son oeil humain en disait long :

"Et ben voilà ! Se tournant vers Evolo. Comment t'as fait ^_^ ? Puis de nouveau vers Ambre. Tu t'sens mieux ^^ ? Ca a l'air en tout cas. Chuis content, j'ai cru que t'allais me claquer entre les doigts quand j't'ai trouvé."

Se taisant enfin pendant quelques secondes, il porta pensivement la main à son oreille pour faire tourner le petit clou qui l'ornait, comme à chaque fois qu'il le faisait machinalement quand il réfléchissait, les yeux perdus dans le vide. Pris dans l'action, il n'avait pas eu le temps de se poser. Il avait plein de choses à prendre en photos pour apprivoiser ce nouvel environnement. La neige. L'institut. Et puis les trois zouaves qui l'accompagnaient et qui n'y échapperaient pas. Et puis il allait ptet falloir retrouver ce majordome pour lui demander où il dormait. Oh et s'occuper de ce chien s'il comptait rester, un bon bain ne lui ferait pas de mal.

Sortant de ses pensées, Ben réadressa un sourire à tout le monde.

"T'as ptet plus besoin de repos que de mes bêtises maintenant, non ? Demanda-t-il à la muette qu'il pensait encore dans un état passager et dont la voix reviendrait plus tard. Enfin, c'est surtout que t'as l'air un peu mieux et faudrait que je trouve heu ... Edouard c'est ça ? A moins qu'on me laisse dormir dehors v_v ..."

La parfaite imitation des yeux de cockers qui s'ensuivit ne dura pas, il avait plus un visage à sourire qu'à se lamenter.

Selen n’était pas très calé en informatique. Comme tout le monde il avait des bases, mais rien de plus. Alors toutes les manipulations d’Evolo et la complexité d’Ambre tenaient plus pour lui de la magie ou de la technologie extraterrestre que de la simple informatique. Enfin, il pouvait quand aider, à sa manière, en parlant, bien que là non plus il ne soit pas très doué. C’est donc avec un soulagement certains qu’il vu Ambre sortir progressivement de sa léthargie. Il se toucha un œil d’un mouvement lent, ce qui perturba, voir dégoutta, grandement Selen.

*Mais comment pouvait elle faire ça ? J’pourrais jamais me toucher les yeux c’est trop … fragile.*

Mais c’était sans compter la nature mécanique du dit œil. Puis elle se mit lentement la main dans la bouche. Là Selen était vraiment inquiet.

*Elle veut se faire vomir ou quoi?!*

Mais non. Il constata que du sang entachait sa main. La pauvre, se dit il. Parfois il trouvait son don ridicule. Pratique, certes, mais ridicule. Pourtant, après avoir assisté aux effusions mécano-informatique d’Ambre, il était bien content d’avoir un don ridicule. Au moins il n’avait pas ses organes qui sortaient de son corps et des hémorragies internes. Elle sourit.

Selen bien qu’étant un peu beaucoup largué, fut réconforté par ce sourire, bien que léger, mais sincère. Le plus dur était passé et maintenant elle pouvait, et devait, se reposer tranquillement. Ben et lui-même ne lui était plus d’aucune réelle utilité, sauf pour la faire rire avec des bouffonneries. Non, il valait mieux laisser Evolo travailler en paix.

"Le pire est passé, on va vous laisser … travailler en paix. Ben, si tu es inscris ici tu dois avoir une place dans un dortoir. Il suffit de la trouver. Par contre pour ton chien …"

Selen était perplexe face à ce problème. Normalement les animaux ne sont pas tolérés dans les bâtiments publiques, mais Ce bâtiment était spécial pour moult raisons. Et puis ce n’était pas comme si ce chien allait être lâché seul. Ben, par son pouvoir pourra le contrôler ou du moins lui dire de ne pas faire ses besoins en plein milieu du couloir ou autre.

"Viens, je vais te montrer la route du dortoir. Ça je sais où sais."

Il y avait dans sa dernière phrase un peu d’ironie. C’est vrai que ne pas savoir où est l’infirmerie d’une école où l’on est interne depuis plus d’une semaine, c’est carrément la honte. Mais il survivra, tout du moins l’espérait il.

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