Et il était probablement le seul homme au monde à pouvoir faire l'amour à bord d'un ultrasonique pendant le décollage, lui dirait Angela alors qu'ils survolaient les Rocheuses. Elle étudiait une carte détaillée du Japon, car John lui avait promis qu'elle choisirait elle-même laquelle ils achèteraient. Il avait entouré au marqueur rouge celles qui étaient à vendre ; il y en avait des centaines, l'embarras du choi. Elle avait d'abord pensé à en choisir une au hasard par le biais de la technique du stylo-parachute, mais cela aurait pris trop peu de temps, et ils avaient encore des heures de vol à tuer.
Après quelques tergiversations parmi les quelques îles qu'elle n'avait pas rayées de la carte, elle demanda à John laquelle était la plus grande. Il la lui montra.
- Alors je veux celle-là.
- Parfait. Alors nous aurons celle-là. Elle n'a pas encore de nom ; nous la baptiserons nous-mêmes.
Puis il sortit son téléphone portable et composa un numéro. Il récita une série de quarante chiffres à l'intention de son interlocuteur - qui lui avait probablement demandé un numéro de compte - et fut mis en relation avec ceux qui pouvaient lui vendre l'île. Il discuta un peu en japonais, récita les coordonnées de l'île en anglais, discuta encore une demie-heure - elle nota la pointe d'anxiété qui avait retenti dans sa voix à un moment donné - et raccrocha.
- Un problème, chéri ?
- Une broutille. J'ai dû leur faire ouvrir leur bouquin de législation territoriale pour avoir un territoire marin. Je ne voudrais pas que tous les pêcheurs me voient chercher des coquillages à poil sur la plage, répondit-il en riant.
Une Angela au sourire coquin se mordit la lèvre inférieure à cette idée. Ils avaient tous deux mérité ces vacances.