[Nouvel An] Infernal Chaos 2nd

[ Sujet d'origine : Infernal Chaos ]

Et merde.

Giant Jack n'avait pas perdu conscience dans l'explosion. C'était une chance, oui. Il avait tenu fermement la main de Ksenia, avant le désastre, suivant son ami un peu partout. A vrai, dire, Jack n'avait pas su se montrer utile dans une telle attaque. Il avait un pouvoir qui le rendait bien malheureux dans des situations pareilles. Et puis, voilà, le boum, les corps soufflés, les décombres qui lui avaient soufflé tout air dans les poumons. Il tenait toujours la main de Ksenia, mais il ne la voyait plus, et il avait beau appuyer dessus pour chercher à savoir si elle était consciente, il n'y avait pas de réponse. A son grand malheur, elle ne répondait pas.

Il soupira. Il se redressa, remerciant cet instinct qui lui avait fait courber son dos immense, sortit une main des décombres, tenant toujours fermement Ksenia pour ne pas la perdre. Petit à petit, il parvint à se dégager suffisamment pour pouvoir reprendre son souffle, puis pour sortir sa tête des décombres, puis son corps tout entier. Sans la lâcher, car il ne pouvait espérer survivre sans elle.

-Ksenia ? Ksenia, réponds-moi, je t'en prie.

Autant vous le dire tout de suite, que les gens autour s'engueulent, se battent, ou entrent dans une panique suite à ce qu'il s'était passé, il s'en foutait totalement. L'important, c'était elle, c'était de virer les trucs et les machins autour de ce si merveilleux visage. Presque aussi grand que Sag' - cela se jouait à peu de centimètres - , il n'avait pas la même carrure. Mais aussi fin et aussi faible avait-il l'air, Jack avait toujours la force suffisante pour sortir Ksenia de là. D'abord lui donner de l'air, dégager visage et poumons.

-Ksenia, s'il te plaît. Fais-moi un signe.

Il devait lui parler. Il était mort d'inquiétude. Terry ? Où était Terry ? Il pouvait certainement l'aider. il lui fallait quelqu'un pour l'aider, oui, maintenant ! Dégager ces foutues pierres de merde. Pas elle ! Elle ne devait pas être touchée. Elle n'aurait pas du !

-C'est ma faute... je n'ai pas su te protéger, je...

Il essuya son front qui dégoulinait de sang. Il s'était pris un mauvais coup à la tête. Giant Jack vira un morceau de verre qui, s'il avait été un peu mieux placé sur son front, aurait pu le tuer. Seulement sa vie n'avait aucun prix pour l'instant. Sullivan fronça les sourcils, banda ses muscles et reprit le travail. Sauver Ksenia. Le reste, cela n'était pas vital. Le monde pouvait s'écrouler, rien à faire, elle seule importait.

-S'il te plaît, accroche-toi !

Il balança un morceau de plafond qu'il n'aurait jamais cru pouvoir porter. Et il reprit son boulot. Et là il vit le problème.

-Merde.

Le courage, la folie, l'amour... tout ça, cela ne lui donnerait pas assez de force pour la dégager seul. Elle était bloquée.

-Merde ! Besoin d'aide ! J'ai besoin d'aide pour sauver Ksenia !!!

Son regard s'était fait meurtrier, un court instant. Lui, aux apparences si douces, avait eu les yeux d'un psychopathe. Il prit de nouveau la main de la demoiselle, comme si de rien n'était, et posa ses lèvres contre les siennes.

-Ca ira, d'accord ? Tu t'accroches, je suis certain que quelqu'un nous aidera.

[Résumé : Jack sort des décombres et découvre que Ksenia est bloquée.]

Stop.

Est-ce-qu'on pourrait revenir en arrière? Est-ce-qu'on pourrait recommencer depuis le début?

Merci.

Une rencontre dans un aéroport, une ballade, un chocolat chaud, une nouvelle ballade, une vue magnifique du haut d'un building, un dîner en tête-à-tête dans une belle bibliothèque, le début d'une belle soirée déguisée au Sat'. Et puis... Et puis un bordel monstre. Des mutants à la fois amis et ennemis qui finalement, devinrent tous ennemis. Ca se tapait dessus, ça bastonnait dans tous les sens.

Et lui, lui il était là. Il n'entrait pas dans la bataille, non. Il restait auprès d'elle. Elle aurait pu tenter de combattre mais égoïstement, elle préfèrait rester dans ses bras. Elle y était au chaud, en sécurité, tout allait bien se passer. Les choses allaient finir par se calmer. Pourquoi ils deviennaient tous fous? Bordel, qu'est-ce-qui était en train de se passer, là, sous leurs yeux?

Trou noir.

Une voix d'abord lointaine, puis qui se rapprocha doucement au milieu d'un bourdonnement continuel, incessant. Pourquoi ça sifflait comme ça dans ses oreilles? Pourquoi elle n'entendait qu'un bruit sourd? Cette voix... C'était la voix de Jack mais pourquoi n'était-elle pas claire? Et puis pourquoi elle n'y voyait rien?

Elle ne pouvait pas parler non plus. Elle avait le souffle coupé. Elle avait du mal à respirer. Elle aurait bien voulu bouger plus mais elle était bloquée. Où était-elle? Pourquoi était-elle allongée? Et puis pourquoi sa jambe droite la faisait atrocement souffrir?

-Jack?...

Un murmure, et encore. Elle sentait qu'une main était serrée dans la sienne. Oui, ça ne pouvait être que lui. Et qu'est-ce-qu'il était en train de crier? De l'aide, pour la sauver elle? Les yeux de la mutante finirent par s'ouvrir et bien que sa vue soit brouillée par la poussière et le sang, elle le vit, lui : il était là, alors tout allait bien. Enfin, façon de parler, parce que rien n'allait.

Elle avait la jambe droite bousillée, elle le savait, le sentait et allez savoir quels étaient exactements les dégats. Pour ce qui était de la jambe gauche, la douleur était moindre mais présente quand même. Elle avait la lèvre inférieure ouverte et des coupures un peu partout.

Un bref baiser et la mutante serra un peu plus fort la main de Jack.

Et puis des paroles de réconfort. Le visage de la demoiselle se tourna doucement tant bien que mal et elle crut entrevoir Sag', et Leon. Ca faisait des semaines qu'elle ne les avait pas vu, depuis son départ pour la Russie.

-Léon... M'sieur Sag...

Malgré la douleur, elle esquissa un sourire. Y'avait qu'elle pour sourire dans un moment pareil. C'était juste qu'elle était heureuse de les revoir, même si la situation était catastrophique. Et puis... Et puis elle ne savait pas ce qui allait se passer pour elle par la suite alors... Eh bien, c'était chouette de les revoir.

-Jack... Qu'est-ce-qu'il s'est passé?

La voix était à présent un peu plus forte : elle s'entendait très mal. Elle n'avait aucun souvenir de l'explosion. Absolument aucun. Elle ignorait comment elle s'était retrouvée là. Mais elle enchaîna très rapidement parce qu'elle avait remarqué le sang sur le visage de Giant Jack.

-T'es blessé... Faut arrêter l'hémoragie...

Et l'inquiétude pour lui l'emporta sur le reste et elle tenta de bouger : la douleur fut telle qu'elle se crispa comme jamais. Ca ne l'empêcha pas de retenter l'expérience : cela dit, elle ne recommença pas trois fois étant donné qu'à chaque fois qu'elle bougeait d'un petit millimètre, elle avait l'impression que sa jambe allait se déchirer. Elle laissa alors échapper un soupir.

-J'crois que je vais plutôt attendre qu'on m'enlève...

Qu'on lui enlève quoi? En fait, elle ne préférait même pas savoir ce qui la bloquait : c'était de toute façon très gros, très lourd. Elle ferma les yeux quelques instants : elle était d'un seul coup morte de fatigue. Elle perdait du sang mine de rien.

-Ca va aller...

Ajouta-t-elle rapidement en rouvrant les yeux. Optimiste? Elle? Et en plus dans un moment pareil? C'était sans doute la douleur qui la faisait délirer.

[Résumé : Ksenia a les jambes bloquées sous les décombres et la jambe droite est en très mauvais état. Elle perd du sang, mais n'est pas à l'agonie -du moins pour l'instant-. Contrairement à Jack, elle ne panique pas ^^. En même temps, vu qu'elle est encore sonnée et qu'elle a du mal à entendre vu qu'elle a eu les tympans abîmés, c'est normal qu'elle soit moins paniquée NIARK!]

La situation dégénérait de plus en plus. Le jeune mutant ne pouvait que le constater. La pagaille s’était à présent même étendue dans la rue, devant le Saturday Night, avec la foule paniquée qui se bousculait pour sortir le plus vite possible du bar. Ironie du sort, l’endroit le plus branché de la ville où il fallait se rendre à tout prix pour être à la mode semblait à présent devenu le lieu à fuir à tout prix !

Tenter de suivre ses idées et construire un plan d’attaque dans de telles conditions était loin d’être une chose aisée. Et c’est parce qu’il était concentré sur son idée fixe de sortir de ce merdier que Terry ne vit pas l’attaque des bouts de verre mortels s’abattre sur le groupe. Il s’abaissa et protégea son visage comme il put, mais il ne parvint malheureusement pas à tous les éviter. Un morceau plus tranchant que les autres lui effleura le visage, et un mince filet de sang coulait à présent sur sa joue.

Cependant, il n’eut pas le temps de s’apitoyer sur son sort, ni d’essayer de trouver le responsable de cette attaque, car juste après une explosion survint dans le bar. Soufflé par le souffle de l’explosion, Terry se retrouva projeté la face contre le sol. Lorsque le nuage de fumée généré par l’explosion commença à disparaître, il se releva péniblement et il tenta à nouveau de se remettre les idées en place. Eva… et Zéphyr… Ils avaient disparu dans l’explosion ? Terry commença à paniquer mais il se rappela qu’Eva s’était dirigée vers la scène juste avant. Et Zéphyr… Zéphyr lui avait disparut sans prévenir mais c’était juste avant l’explosion.

"Eva ! Zéphyr !" cria-t-il sans grand espoir d’avoir une réponse, le chaos qui régnait était encore trop important

*Allez, calme-toi, reprends-toi, ils sont sûrement vivants*

Il regarda autour de lui. Il repéra un jeune garçon l’air complètement perdu (Deklan). L’inconnu aux longs cheveux noirs était toujours là et Ryuken aussi, ainsi qu’un autre garçon (Keith). Ils essayaient déjà d’analyser la situation et de comprendre ce qui leur arrivait. Ils furent bientôt rejoints par une jeune fille aux traits asiatiques (Tsukiyo). Elle aussi proposa la fuite. Terry hocha la tête en acquiesant. Il fallait admettre que l’idée de foutre le camp d’ici demeurait plus que judicieuse.

"Oui, nous avons tout intérêt à ne pas traîner ici..."

Il y avait également des autres personnes qu’il ne connaissait pas, mais apparemment celles qui restaient ne semblaient pas avoir été frappées par la foie meurtrière et dévastatrice qui s’était emparée de leurs amis. Enfin, le doute était quand même permis pour l’une d’entre lorsqu’elle tenta fébrilement de s’attaquer un géant dont Terry devina sans peine l’identité. Sagamore O’Neil, un type qu’il valait mieux ne pas se mettre à dos. Dans le cas de la jeune fille, c’était un peu loupé…Terry continua le tour de la pièce, laissant Sagamore et un autre jeune homme bientôt rejoint par un autre (Léon et Cyprien) régler son cas. Il ne manquait plus qu’une personne à retrouver…

Merde ! Besoin d'aide ! J'ai besoin d'aide pour sauver Ksenia !!!

"Jack ! " s’exclama Terry.

Le mutant fit un tour sur lui-même et repéra Jack, l’air complètement catastrophé au dessus des décombres. Terry regarda à son tour les débris et il comprit la panique qu’il avait lue dans les yeux de son ami. Ksénia était prisonnière sous des tonnes de gravats et de bétons. Le jeune mutant se précipita vers eux.

"Jack ! Ca va aller, ne t’en fais pas ! On va la sortir de là "

Déjà une autre personne (Leila) se proposait de les aider. Terry se tourna vers elle et ajouta :

"C’est une bonne idée. Toi et moi, on va soulever le pan qui la retient prisonnière et Jack la tirera près de lui dès qu’il peut !"

Aussitôt dit, aussitôt fait. Terry se précipita au dessus de la blessée et commença à soulever le pan de mur. Seulement, cela s’annonçait plus difficile que prévu. Il abandonna sa tentative et se retourna vers Keith et Aden :

"Je crois que des bras supplémentaires ne nous ferait pas de tort…"

Sur le coup, il pesta contre son stupide pouvoir qu’il trouva bien peu utile… trop passif… A quoi bon avoir un pouvoir s'il ne vous sert pas? Terry maudissait vraiment son don plus que tout ! Surtout dans une situation comme celle-ci

« Merde ! »


(Résumé : alerté par le cri de Jack, Terry se précipite pour l'aider à sauver Ksénia, il demande l'aide Keith et Aden)

Hier était déjà bien loin, pour quelqu'un comme Jack Sullivan. Lui qui, la veille encore, préparait tout ce qu'il faisait à l'avance, de sorte de ne jamais être surpris, et d'amener les autres à faire ce qu'il désirait, avait perdu les liens si forts avec son monde.

La veille encore, lorsqu'il faisait son sac, il songeait que tout serait facile. Du genre, arriver à la Confrérie, retrouver Terry, mettre en place leur plan, prendre la direction de la Confrérie, asseoir un pouvoir politique sur le monde via les médias, faire une alliance avec l'Institut, pour mieux les trahir plus tard, et faire des Mutants des dignes représentants du progrès, supérieurs aux hommes. Il savait que cette entreprise serait longue, compliquée, que nombreux seraient ses ennemis, mais il savait qu'il pouvait le faire. La politique, la guerre, il connaissait. L'Irlande avait des côtés sombres, elle aussi. Bien plus que Boston, pour lui.

Et puis, lui qui prévoyait tout, il rencontra son premier imprévu en arrivant à Boston. Une jeune femme. Ou une jeune fille, plus exactement. Il était plus proche de l'âge d'être son père, ils étaient très différents, physiquement, mentalement aussi. A vrai dire, tout les opposait. Ils avaient tous les deux un gêne X, ils étaient tous deux vêtus de noir, mais construit-on une relation là-dessus ? Bref. Un petit-déjeuner, un meurtre, on vous passera les détails, rien de tout cela n'était prévu. Le coup de foudre non plus, il ne l'avait pas prévu. Il avait ait une pause dans son plan. Une pause d'une journée. Il n'aurait jamais cru que cela serait si dangereux.

Jack avait des côtés égoïstes. Ou plus exactement, il était solitaire. Depuis toujours. Il avait appris à ne compter que sur lui-même, à cacher qui il était vraiment - avec un pouvoir comme le sien, on pouvait facilement se dissimuler, et mentir - . Pour lui, le monde était simple : il y avait lui, et le reste. Il pouvait manipuler le reste grâce à son esprit. Raconter les histoires que les gens voulaient entendre. Bien sûr, ses amis se comptaient sur les doigts d'une main. Il donnait la vérité à ceux à qui il jugeait qu'il pouvait faire confiance. Terry et Ksenia. Voyez comme le monde était restreint pour lui : un ami et un amour. Seulement, cette journée avait commencé par un imprévu, et elle continuait à le surprendre... le monde se montra plus compliqué que prévu. Et il n'avait pas réussi à sauver ses deux seuls proches du dernier imprévu.

De ce qu'il savait de Boston, il y avait une guerre entre l'Institut et la Confrérie. C'était simple, à ses yeux : utopistes contre réalistes. Il n'en voulait pas aux membres de l'Institut pour ce qu'ils pensaient. Ils étaient Mutants, ils avaient juste une tendance à voir le monde plus rose qu'il ne l'était. En quelque sorte, avec Ksenia, il pensait que rien ne pouvait leur arriver venant d'autres Mutants : à eux deux, ils étaient dans les deux camps. Celui qui attaquait les gens de l'Institut hésiterait avant de s'attaquer à Giant Jack. Celui qui attaquerait la Confrérie ne prendrait pas le risque de blesser Ksenia.

-Alors qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

Qui les avait agressés ? Un pignouf qui se prenait pour Dieu. Mais pourquoi ? Pour quelle idée avait-il retourné des gens contre leurs amis. Parce que c'était bien cela qui s'était passé, non ? Des gens qui s'appréciaient s'étaient battus les uns contre les autres. Il releva son visage dur au sourire presque irréel tant il lui était difficile, vers Leïla. Elle avait prononcé un truc comme "pas tant méchante". Très bien, quand on disait ça avec des mains aussi bizarres...

-Je ne sais pas ce que vous appelez méchant, demoiselle. Vous êtes Mutante, n'est-ce pas ? Ksenia est de l'Institut, je suis de la Confrérie. J'avoue que je n'ai rien compris à ce qu'il s'est passé, mais voilà, nous ne sommes pas ennemis.

Un regard à Terry qui appelait des membres de la Confrérie. Il épongea son propre sang avec un sourire pour l'inconnue.

-Du moins, pour cette fois, nous avons besoin de nous entraider. Et je vous remercie.

Terry les avait rejoints. Ils étaient désormais deux à chercher à soulever le pan de mur. Bon, le problème, c'était que cela ne suffisait pas. Son ami eut bien raison d'appeler à l'aide. Jack se concentrait pour ne pas sombrer une seconde fois dans la panique. Ce n'était pas son genre de perdre son sang froid.

-Oui... il faut plus de monde... Ensuite, l'hôpital. On ne doit pas traîner. Ksenia perd trop de sang, et la plupart d'entre nous sont blessés. Et pas envie de savoir si le reste de ce bâtiment va nous tomber sur le crâne. C'est une probabilité.

Sa voix était trop lointaine, trop froide pour ne pas cacher les restes de peur qu'il ressentait au fond de lui. Il glissa ses doigts sur le visage de Ksenia, posant de nouveau son attention sur elle.

-Ils vont nous aider à te dégager, on attend un peu plus de bras. Ensuite je te transporterai à l'hôpital. Mais avant, je vais utiliser mon pouvoir sur toi, d'accord ?

Elle n'avait pas franchement le choix. Il avait comme le sentiment que, depuis qu'il avait perdu pieds, quelques heures auparavant, il pouvait faire plus de choses avec son ombre. Très bien, un peu de concentration, et toute zone d'ombre du corps de Jack glissa de lui. Il avait l'air pâle, soudainement, plus proche du fantôme ou du vampire, que de l'être humain. L'Ombre glissa sur Ksenia, qui, elle, avait l'air enfouie dans un manteau trop grand pour elle.

L'homme plissa les lèvres. Sans son Ombre, il n'avait pas l'impression d'être grand chose, et il savait que plus il demeurait dans cet état, plus il se sentirait mal. Mais l'instant n'était pas à se plaindre. Elle avait besoin de lui, alors il lui avait donné une partie de son âme. Désormais, elle devait le sentir tout autour d'elle, comme s'il la serrait déjà contre lui.

~ Ne t'inquiète pas, mon amour... ~

Jack Sullivan ne savait pas encore que son Ombre avait gagné une caractéristique bien étrange, et lui permettait un lien télépathique avec Ksenia. Il ne savait pas qu'elle pouvait désormais capter ses pensées paniquées, comme personne ne l'avait fait auparavant. Pour lui, l'espèce de bourdonnement flou qu'il ressentait était du au manque de cette substance qui l'entourait... Bien sûr, il ne savait pas non plus qu'il n'avait qu'une minute avant de le regretter.

[Résumé (que vous attendez tous, hein, après que je me sois lâchée XD ?) : Jack remercie Leïla de son aide, attend que d'autres personnes viennent ajouter leurs forces pour dégager Ksenia, annonce qu'ils devront filer à l'hôpital après... et utilise son pouvoir sur son aimée.]

Allons, les choses auraient pu être pires. Par exemple, Ksenia aurait pu être blessée plus gravement ou encore, Jack aurait pu être lui aussi bloqué sous les décombres, ou pire : ils auraient tous été littéralement pulvérisés par l'explosion. Non, franchement, quand on faisait l'état de la situation, elle n'était pas si catastrophique.

Ou un peu. Juste un peu.

Etre bloquée sous tout un tas de décombres c'est quand même pas ce qu'il y a de mieux et Ksenia était bel et bien bloquée. Elle n'était pas seule, et heureusement parce que sinon elle aurait paniqué, ça ne fait aucun doute.

Jack. Lui, il était là et c'était pour elle la présence la plus rassurante au monde. Et puis une autre demoiselle était venue les rejoindre : Elle avait une drôle de façon de prononcer le prénom de Ksenia. Bof, ça n'avait pas vraiment d'importance. C'est ensuite Terry qui arriva jusqu'à eux. Terry : l'ami de Jack.

Ksenia esquissa alors un sourire à l'attention de Leïla et de Terry.

-C'est gentil...

... d'essayer de l'aider à sortir de là. Seulement voilà : ils n'avaient pas assez de force pour soulever le béton qui coinçait les jambes de la mutante. Son sourire s'effaça doucement et elle soupira. Elle commençait à douter sérieusement qu'on puisse réussir à la sortir de là.

Jack tenta de la rassurer en lui disant qu'ils attendaient juste un peu d'aide pour la dégager et qu'ensuite, ils allaient l'emmener à l'hopital. Elle glissa alors son regard sur lui. C'était avec détermination qu'elle le regardait.

-Vous devriez partir... Vous êtes blessés...

Oui : Jack, Terry, le sang.

-Et puis... Si jamais ça s'écroule...

Eh bien tout le monde se retrouverait bloqué et là ce serait pire.

Mais Jack était décidé à aider Ksenia jusqu'à utiliser son pouvoir sur elle. Une étrange sensation parcourut le corps de la mutante et elle eut l'étrange impression que Jack la serrait, là, tout contre lui. C'était une sensation agréable, plus qu'agréable et elle ferma les yeux quelques instants.

Seulement voilà, quand elle les ouvrit à nouveau elle vit un Jack différent. Un Jack pâle, beaucoup trop pâle. Un Jack qui était en train de prendre des risques pour elle... A cause d'elle? Non, c'était hors de question!

-Arrêtes...

Peu importe le lien qui existait entre eux à cet instant : Il ne risquerait pas sa vie pour elle.

-ARRETES JE TE DIS JACK!!!

Eh bien voilà : Même blessée, la demoiselle avait réussi à trouver la force de lui crier dessus. Bon, elle était aussi pâle que lui et c'était à cause du sang qu'elle perdait mais elle était loin d'être à l'agonie.

-J'ai pas besoin de ça... Alors arrêtes...

Et s'énerver de la sorte, ce n'était vraiment pas bon.

-Terry... Dis-lui d'arrêter s'il te plaît...

Elle avait un peu du mal à respirer là. Parce qu'elle s'énervait, parce qu'elle s'inquiétait pour Jack. S'il n'arrêtait pas, non seulement il allait se mettre en danger, mais il risquait d'aggraver l'état de Ksenia vu la manière dont tout cela jouait sur les nerfs de la mutante.

[Résumé : Ksenia demande aux autres de la laisser parce qu'elle a peur que tout s'écroule sur eux, puis pique une crise contre Jack parce qu'il utilise son pouvoir sur elle et que ça affaiblit le Géant. A cause de nerfs, Ksenia a du mal à respirer. Pour le moment, ses jours n'ont pas l'air en danger mais...]

L'Institut et la Confrérie ? Si Leïla connaissait le premier terme, le second lui était totalement et absolument inconnu. Elle en déduisit que les mutants n'étaient pas tous regroupés sous la même enseigne, il lui faudrait des détails à ce sujet. Parce que finalement, elle était venue dans le seul endroit dont on lui avait parlé, sans pouvoir faire son choix. C'était injuste, et elle comptait y remédier.

Oui, je suis mutante. Quand on aura sorti miss Xenia de sous ça, vous me direz des choses sur le...Confrérie, c'est ça ?

Donnant-donnant, en quelque sorte. Elle avait passé des pactes nettement plus à son avantage. Mais ses activités professionnelles lui avaient appris que, souvent, l'amiable et la confiance conduisaient à des résultats inespérés.

Un gars qui avait l'air de connaître le petit couple - façon de parler, vue la taille du monsieur - les avait rejoints, mais la jeune fille avait eu la mauvaise idée de se retrouver en dessous d'un tiers du toit. Et même avec sa bonne volonté, ses petits bras musclés et le principe d'Archimède qui soulevait le monde avec un levier, Leïla ne le faisait pas bouger d'un iota. Après plusieurs secondes d'efforts, les joues gonflées, elle arrêta les frais. Il fallait trouver une autre méthode. L'autre jeune type dont elle ignorait le prénom appelait à l'aide, réaction sensée. Seulement, Jack avait déjà crié bien fort. Les autres devaient être plus occupés à faire fuir leur propre derrière plutôt que de jouer les chiens d'avalanche.

Elle observa le géant se concentrer, et le visage de la blessée se fit plus calme durant quelques instants. Quelques trop brefs instants. Puis elle se remit à leur conseiller de déguerpir fissa avant de se prendre le peu de béton sous lequel elle n'était pas sur le coin du nez. Elle insista, et c'est vrai que son cher et tendre commençait à prendre une teinte de peau qui rappelait celle des murs. Mauvais, mauvais signe. Elle en appela même à l'autre, Terry, enfin elle savait comment il s'appelait, pour qu'il le convainque de se tailler.

C'était courageux, de dire ça. Et égoïste. Elle lui fit savoir, avec un ton déterminé, mais sans méchanceté.

Miss Xenia, si on part, on vivra avec ta mort sur l'esprit. Surtout Jack.

Elle regarda les deux tourtereaux, qui semblaient en bien mauvaise posture. Puis elle regarda ses mains. Ses bras étaient écorchés - elle avait glissé en essayant de déplacer le bloc de béton - mais ses gants 100% bio étaient indemnes. Pas la plus petite goutte de sang. Le carbone faisait des miracles, parfois.

Et c'est vrai que les deux blessés compensaient, dans un sens. Du sang, ils en avaient laissé sortir de belles quantités. La vue du fluide rouge provoquait toujours des paniques, plus ou moins importantes. Paniques qui étaient en cet instant les dernières choses dont ils avaient tous besoin. Il fallait être constructifs et efficaces. Ce bout de caillasse ne faisait même pas une pierre tombale correcte.

Ses yeux se tournèrent vers Jack, puis vers la prisonnière des décombres.

Je peux peut-être aider pour le sang...

C'est vrai, ce qu'elle faisait avec sa peau, elle pouvait très bien essayer de le faire avec l'épiderme des autres. Elle avait lu quelque part que la peau était la partie morte du corps, avec certains bouts des os. Seulement, elle n'avait jamais essayé de transformer le carbone d'autrui. Bof. Ils étaient déjà salement amochés, alors un peu plus ou moins...

Elle attrapa une chute de rideau, et essuya rapidement la plaie sur le front du géant. Il aurait besoin d'une bonne désinfection, plus tard. Une fois le plus gros du sang enlevé, elle y posa sa main noire, et ferma les yeux.

Ayez pas peur. Et pas bouger, surtout.

Elle se concentra, se concentra, et réussit à faire apparaître un petit cercle noir qui empêcherait le liquide de jouer les filles de l'air pendant quelques minutes, au moins.

Ca tombera tout seul, faut pas être inquiet.

Elle reprit son reste de tissu, et se pencha vers la blessée.

Je peux essayer de le faire aussi sur toi ?

Sans attendre de réponse, elle chercha les plaies les plus visibles, et commença à les purger de tout le rouge qui les entourait. C'est vrai, si elle avait envie de mourir toute seule, elle pouvait le faire. Mais dans ce cas, il fallait pas tomber amoureuse et surtout pas faire tomber un grand dadais amoureux. Parce que maintenant, si elle y passait, ce serait même pas elle la plus malheureuse.

Quand même. Elle se sentait étrangement calme et sereine. Sans doute parce qu'elle savait ce que c'était de voir des ensevelissements sous des décombres. Jack, Ksenia, Terry, ils devaient avoir grandi dans des endroits peut-être pas sympathiques, mais vachement moins explosifs que sa Beyrouth.

[Résumé : Leïla explique à Ksenia que, elle, elle continuera à aider, nom d'un chien, et s'emploie ensuite à boucher les (nombreuses) plaies de Roméo et Juliette avec des couches fines de graphite, pour limiter les hémorragies]

Deklan regardait ce qu’il se passait en direction de Sagamore. La jeune fille en face de lui se démena comme une diablesse pour essayer d’échapper au gros tas de muscles.

Dans une situation pareil, il aurait pu intervenir en faveur de la jeune fille, mais là c’était différent. Il avait bien remarqué que l’armoire à glace s’était dressé devant le Comte et la jeune fille qui l’avait amené à cette soirée (Samarah) avait failli les tuer avec ses bouts de verre. Donc de une, il ne fallait pas faire confiance aux filles ce soir, et de deux il était fortement possible que la demoiselle avec sa chaise était du mauvais côté.

Au bout de quelques secondes, elle fut maîtrisée dans une bulle d’eau. Bizarre comme pouvoir mutant, mais cela se rapprochait beaucoup de ce qu’il pouvait lui-même faire mais avec le sable.

D’ailleurs avec toute cette histoire, il se trouvait qu’il y avait beaucoup de sable tout autour répandue. Bonne chose ! Au moins, il se sentait peut être moins… nu.

Soudain, des bruits retentirent non loin derrière lui. C’était des sortes de pleurs mais pas comme les autres. Des pleurs canins…

~ Mince ! ~

Avec tout ça, il en avait presque oublié son petit husky qui n’avait pas de nom. Pauvre bête, il n’avait pas de chance d’être tombé sur lui, surtout que Deklan avait le don d’attirer les ennuis. Ceux-ci pleuvaient sur lui, comme un tsunami comprenant l’eau du monde entier.

Il se précipita alors à la recherche des gémissements et découvrit le chiot coincé entre plusieurs grosses pierres qui avaient laissé juste la place pour créer une petite poche où l’animal se trouver. Ecartant les pierres à mains nus, il put libérer le husky facilement.

Celui-ci était sain et sauf. Pas une blessure, pas une égratignure, pas une goutte de sang. Juste un peu de sable qui recouvrait tous ses poils, une douche remédierait à ce problème. Décidément la chance était avec ce petit être… Une énorme chance !

Deklan, content malgré tout d’avoir retrouvé son animal, tourna la tête vers quelques personnes affolées. Apparemment quelqu’un était coincé sous des gravas et même avec leur nombre, ils n’arrivaient pas à la dégager.

Petit problème : Devait-il les laisser se débrouiller ? Non, quand même pas, la vie de quelqu’un était en cause…

Il se rapprocha du groupe et examina la position de la jeune fille. Il apercevait son visage mais elle ne lui rappelait rien. Samarah non plus d’ailleurs, ainsi que toutes les personnes présentes.

La solution s’imposait d’elle-même. Il pouvait la dégager…

Il se concentra un peu le sable de la pièce se réunit autour de lui. Chaque grain était comme aimanté et lui obéissait tel un soldat bien discipliné.

Le jeune homme regarda les autres un instant, l’air de dire « laissez-moi essayer s’il vous plait »…
Il regarda où se trouvait la jeune fille, et comment était disposé les blocks qui la recouvrait. Le sable s’immisça alors tout autour de la jeune fille, comme pour la protéger aux premiers abords…

Il eut quand même la prévenance de prévenir la personne coincée…

« Ne vous agitez pas trop… Il sera plus difficile de vous extraire, mademoiselle. »

Dire ceci à une personne en danger était facile, quelle le comprenne en était une autre. Il espérait quand même que ça allait bien se passer…

Le sable qu’il utilisait n’était pas seulement celui qui était dans la pièce, mais aussi celui de son corps, mais il essayait de le masquer en transformant des parties de ses jambes ou de ce qui était masqué par les vêtements. Vu qu’il portait une cape, cela l’aidait bien. C’était une précaution en plus à prendre, vu qu’il s’agissait de son propre corps qui participaient à la préservation de la blessée.

Il finit par poser ses mains sur les quelques blocs qui se trouvaient au dessus de Ksénia et transformant ses propres mains en sable (ça c’était inévitablement visible), il transforma de la même manière les blocs de gravas en sable compacté et donc qui empêchait tout le reste de s’écrouler.

Sa concentration était de toute évidente. Il était là comme un grain de sable qui bloquait tout un engrenage…

La petite Ksénia étant dans une sorte de cocon de sable qui ne l’empêchait pas de respirer bien sûr, elle commença à se mouvoir horizontalement. Ce qui l’entourait glissait sous le contrôle de Deklan, qui avait permis de la même manière d’avoir une ouverture…

La jeune fille une fois extraite, le sable se détacha d’elle et se rejoint sous le tas de gravas qu’il continuait à maintenir. Les efforts qu’il menait commençaient à l’user et cela pouvait se comprendre vu qu’il essayait de construire des fondations pour que personne ne soit blessé.

Ne pouvant même pas regarder les autres personnes, et le regard fixe sur ce qu’il accomplissait, il leur annonça quand même.

« Je ne sais pas si ça va tenir longtemps… Vous devriez vous éloignez… »

[Deklan sauve son chiot qu'il avait un peu oublié et voyant les autres autour de Ksénia, il décide de l'aidait à son tour en faisant un cocon de sable autour d'elle et en transformant en sable tout ce qui retient la jeune mutante. Il finit par l'extraire et solidifie tant que possible les fondations des gravas qui pourraient s'écrouler. Il n'a pas l'air sûr de pouvoir le stabiliser définitivement...]

Jack serra les dents.

Il n'avait encore jamais ressenti cela, mais le cri de Ksenia pour qu'il cesse d'utiliser son pouvoir se répercuta dans son crane, comme s'il n'y avait plus que cette vague qu'il comprenait à peine. Elle s'inquiétait pour lui. Il ne faisait pas que le deviner, il le sentait jusque dans les plus petites parcelles de son âme. Comme si elle était en train de le lui dire.

L'expérience était tout de même désagréable, et il tenta de chasser ces remous dans son crâne. Entre eux, la situation fut simple : il pensa "silence", elle l'entendit forcément. Et puis plus rien, le lien était coupé. L'Ombre était toujours sur elle, mais il avait brisé cette faible télépathie qu'il avait réussi à mettre en place. Cela le protégea. Elle venait de le sauver en le faisant reculer.

La jeune femme qui était avec eux pour les aider avait quelque chose de particulier. Un calme, malgré la situation, qui s'appliquait peu à peu sur le Géant. Une chaîne se mit quelque peu en place : Leïla parvenait à empêcher Jack de paniquer, ce qui avait une influence sur le pouvoir qu'il utilisait, et qui entourait Ksenia. Elle aussi devait ressentir une quiétude étrange. La jeune femme aux accents lointains reçut un sourire de la part de Giant Jack, qui se promit silencieusement de répondre à ses questionnements... Elle n'avait pas tort : il lui était hors de question de quitter Ksenia. Et même si tous les autres partaient, oui, tel un Roméo, il serait mort avec son amour.

Toujours agenouillé à côté de son aimée, il reçut les soins de celle qui était à leurs côtés. Il ne savait pas si cela suffirait, mais il n'en demandait pas plus avant l'hôpital. L'hôpital où il arriverait avec Ksenia. Et Terry, aussi, il avait besoin de soins.

Derrière ses lunettes aux verres bleus, il observa Leïla soigner la jeune Russe. Puis vint un nouveau personnage dans cette étrange scène. Il ne le connaissait pas, n'avait aucune idée de qui cela pouvait être, mais voilà : Jack n'eut pas le temps de se poser bien des questions, que le sable suivit les ordres - du moins, il le supposait - de cet inconnu. Et la scène changea. Ksenia fut soulevée, il l'attrapa au vol, pour la serrer contre lui. Têtu, il n'avait toujours rien changé au sujet de son pouvoir, et s'il avait l'air pâle, incroyablement pâle, il n'en demeurait pas moins décidé, d'après les traits de son visage.

Les yeux fixés sur le visage de ce type en cape, il lui dit de sa voix sombre :

-Je ne sais pas si ça va tenir longtemps... tu ferais mieux de t'éloigner.

Et ouais, pas question de le laisser tomber, lui aussi.

-Sortons d'ici discrètement. Et allons à l'hôpital.

Là, il était là, l'être qui prenait des décisions implacables - et pas injustifiées, pour une fois - . Il s'imposait soudainement comme meneur de la petite troupe. Peut-être parce qu'il était le plus âgé, ou le plus grand. Qu'importait après tout : il avait la tête suffisamment froide pour lancer quelques ordres.

-Terry, donne un coup de main à l'homme-sable pour le faire sortir. J'emmène les miss dehors. Si l'un de vous voit quelqu'un parmi les gravats, qu'il le fasse savoir, on doit l'aider. Sinon, on se retrouve tous dehors.

Jack Sullivan serra un peu plus sa demoiselle contre lui. Il y avait une sortie de secours pas trop loin, et le froid devenait dangereux. Pourquoi ? Difficile de savoir. Peut-être un autre Mutant qui faisait baisser la température... La sortie était suffisamment dérobée pour qu'ils évitent les éventuels attroupements de l'entrée principale, et suffisamment proche pour ne comporter qu'un risque restreint. Parfait. D'un geste de la tête, il montra la sortie à ses compagnons d'infortune. Ksenia, entourée doublement de la présence du géant, entre l'Ombre et ses longs bras, allait s'en sortir... comme chacun d'entre eux. La neige de la nuit allait lui paraître magnifique.

Et il y eut un hurlement psychique.

Giant Jack étant, de par son pouvoir, un bouclier, et ayant protégé la jeune fille qu'il portait dans ses bras, le choc fut doublé pour lui : d'une part parce qu'il ressentit une intrusion mentale et qu'il ne supportait pas cela, d'autre part parce qu'il avait servi de protection. Alors il se sentit comme un mur contre lequel on lança un tsunami, et qui, douloureusement, parvint à tenir debout. Et comme un homme sans défense que l'on venait de transpercer de part en part. Sous ce qu'il vécut comme une attaque, il s'arrêta, plus pâle encore qu'auparavant, le nez en sang. Le Mutant auquel il venait de faire face avait son niveau.

L'étreinte sur la demoiselle se fit plus forte. Jack avait peur de la lâcher subitement, et le type continuait à gueuler un prénom dans son esprit. Et le nom du pseudo-agresseur. Rien à foutre. Qu'il se taise.

-BON SANG, TA GUEEEEEUUUUUULLLLLE !

Oui, Giant Jack savait s'énerver. Il avait crié de toutes ses forces, espérant que le con qui avait hurlé dans son esprit ait entendu.

-Bordel de merde, je sais pas qui crie comme ça, mais la télépathie tu peux l'arrêter. Tes idées de vengeance tu te les gardes où je pense ! On a des blessés, et la priorité, c'est de les soigner ! Pas de foncer tête baissée sur un ennemi que nous ne connaissons qu'à peine ! Si tu veux crever, tu fais ce que tu veux, mais on n'a pas besoin de partager ça avec toi !

Salopard. Il venait de foutre en l'air tout ce que Leïla avait réussi à lui insuffler. Le calme se brisa, la panique revenait : ils devaient sortir. Immédiatement. Heureusement que Ksenia était comme dans une bulle... même s'il venait de lui déchirer le tympan. Il s'essuya le nez en sang. L'attaque de l'inconnu avait été plutôt violente, pour qu'il soit dans cet état.

[HRP : Jack prend Ksenia dans ses bras, conseille à Deklan de ne pas jouer les héros, balance quelques ordres, dont celui de sortir par la sortie de secours la plus proche. Son but : amener tout ce petit monde le plus vite possible en sécurité à l'hôpital. Cependant, le cri de Mentat l'agresse, et il lui répond, tout en protégeant Ksenia de l'intrusion mentale.]

je fais un résumé parce que je n'aurai pas le temps de faire mon post avant de partir, j'éditerai en rentrant, mais comme ça vous pouvez continuer^^

( HJ : Donc, Terry exécute la demande de Ksénia et demander à Jack d'arrêter, mais juste à ce moment là Deklan intervient et le temps de sa manoeuvre, Terry ne fait rien d'autre que le regarder libérer Ksénia. Celle-ci libre, il s'apprête à aller la chercher et aider l'homme sable avant que tout s'écroule, mais le cri de Mentat le cloue sur place. Une fois l'onde passée, il regarde Jack partir à l'hôpital mais annonce qu'il va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, sachant Ksénia entre de bonnes mains. Ceux qui veulent le suivre peuvent le suivre, direction le topic de Sagamore !)

vous l'aurez compris ceux qui veulent suivre Terry, ne m'attendez pas, rendez-vous dans le topic de Sag' pr qu'on puisse se dispatcher après !

Deklan maintenait les gravas et sans cela, une énorme masse s’abattrait sur une partie de la zone. Le jeune homme réfléchit un moment à la situation et la force qu’il devait déployer lui demander une certaine concentration. Il pouvait certainement s’extirper de ce lieu menacé avec un peu plus d’efforts mais ça commençait à l’ennuyer de faire un effort inutile.

Il regarda vite fait autour si la plupart des personnes s’étaient retirés et heureusement s’était le cas.

« Bon, assez joué… »

Le sable qui maintenait les gravas finit par fondre littéralement, ne supportant plus les gravas qui dégringolèrent et laissèrent place à un énorme nuage de poussière. Deklan s’était laissé volontairement ensevelir… Quelqu’un qui aurait fait attention à ce petit bout aurait cru que l’enfant était mort.

Le nuage toujours en propagation, une silhouette s’y dessina. Après quelques secondes, un visage s’y démarqua. Il s’agissait de Deklan qui essayait de sortir sous forme humaine d’un endroit ou il ne respirait qu’à moitié. En effet, mains sur la bouche, il toussait fortement, essayant de manière naturelle, d’extirper toute la poussière qui tapissait ses poumons déjà ensablés.

Une fois sortie – ou presque – il tapota sur ses vêtements histoire d’avoir un minimum de propreté et une allure un peu plus préservée de celle des clochards de Boston. Assez difficile à vrai dire puisque ses cheveux avaient virés entre le gris et le blanc, son visage était poussiéreux avec quelques traces laissant apparaître la vraie couleur de la peau.

« Faudrait faire le ménage de temps en temps… C’est fou ce bazar. »

Toujours la petite touche sarcastique pour lui-même qui lui permet de tourner la situation à la dérision comme si ce n’était pas très important.

Il finit par sortir du bar pour prendre un peu l’air et continuer à aérer – dépoussiérer – ses poumons. Il suivait même de loin les discussions et certains se mirent à la recherche des infectés. C’était pour le moins intéressant mais il n’allait pas s’intégrer au groupe. Peut être dans une fierté personnel, vu qu’il en avait fait assez jusque là, il décida de les suivre en espérant qu’ils le mènent à la jeune fille qui lui devait des comptes.

Il choppa son chiot, lui apposa doucement la main sur le museau et se mit à les suivre avec le silence et la furtivité dont il faisait preuve constamment.