Creek square

Un souffle glacé semblait s’obstiner à accompagner le jeune couple de mutant alors qu’il cherchait à trouver un parc où passer quelques temps. Ce n’était pas vraiment la meilleure des saison il faut dire mais soit, le principal c’était de trouver quelque chose à faire et puis quoi de plus galant qu’un rendez vous dans un parc ?

Finalement, ils trouvèrent creek square, un coin sympa et encore plein de verdure pour un mois de novembre. Parlant de tout et de rien, restant silencieux parfois, ils finirent par remarquez un banc que surplombait un saule pleureur. Commençant à fatigué, Malaika proposa de s’y assoire.

« On serra bien là non ? »

Cacher derrière les feuillages, deux petites personnes qu’on pouvait prendre pour des enfants veillaient toujours sur la reine, ouvrières attentives qui avaient heureusement sut se faire discrète et cacher leur présence à Terry et à paraître normal devant les autres humains. Alors qu’un léger silence s’installait, elle en profita pour poser une question qui la taraudait depuis qu’ils étaient dehors :

« Alors Terry dit moi… qu’est-ce qui a amener un type comme toi à en venir à des mesures aussi radicale que l’intégration à la confrérie ? »

Au moins, sa question avait le mérite d’être franche et directe. Aux yeux de Malaika, la future réponse de Méléon serrait peut-être très importante, après tout elle se voyait mal jouer très longtemps avec un véritable psychopathe avide de sang et de vengeance. Quoi que maintenant qu’elle y réfléchissait, son ex était un peu comme ça… raison de plus pour ne pas se faire avoir une deuxième fois !

C'était sûr à présent, l'hiver était bien installé! Le froid mordant qui régnait sur Boston depuis quelques jours déjà confirmait la suprématie de cette saison pour les mois à venir. Partout, les gants et les écharpes avaient remplacé les vestes d'été.

Terry tentait en vain de remonter le col de sa veste mais ça faisait déjà longtemps que celui-ci avait atteint ses limites de protection. Il y avait toujours un morceau de son coup exposé en plein froid. Et celui-ci profitait de cette entrée offerte pour refroidir le jeune homme.

Bientôt, Malaika et lui arrivèrent près d'un banc. La jeune fille l'avait avisé d'un regard avant de lui proposer de s'asseoir. Terry baissa la tête en signe d'approbation et ils s'y dirigèrent tout deux. Il n'avait toujours pas remarqué la filature organisée par la Reine.

Le banc faisait face au parc et devant eux s'étendait à perte de vue des pelouses et des arbres, recouverts d'une fine pellicule de givre. Quelques personnes se promenaient avec leurs chiens. D'autres, des courageux ou bien des fous, accomplissaient leur jogging journalier. Le calme qui régnait dans le parc changeait un peu l'atmosphère lourde et agitée de la ville. En effet, ces temps-ci la ville dégageait un sentiment d'oppression que ressentait maintenant Terry depuis quelques jours. Et cela ne présageait rien de bon. La dernière fois qu'il s'était senti comme ça... La dernière fois, il s'était passé quelque chose d'horrible... Oui, le jeune mutant avait un mauvais préssentiment!

Mais il n'eut pas le temps d'y faire plus attention ou d'essayer d'imaginer ce qu'il se passerait d'ici un jour, deux jours? Que Malaika lui posa une question. Elle voulair savoir comment il avait atteri à la Confrérie.

C'était une bonne question. Lui-même n'était pas sûr de le savoir réellement. Le destin et la force des choses avaient leurs parts de responsabilités dans son arrivée à Boston, ça oui. Mais pour le reste...

Il jetta un coup d'oeil à ses mains, toujours cachées dans ses mitaines noires avant de répondre lentement:

"Disons que... les réactions qu'ont pu avoir certaines personnes à mon égard ont sûrement du jouer dans le fait que je me retrouve ici aujourd'hui..."

*des personnes à qui tu faisais confiance et dont tu étais certain de leur amour...* pensa-t-il amer.

Il serra les poings rageusement et tenta de se calmer. Des images lui revenaient en tête. Des scènes de sa vie et des souvenirs pas très agréables

Mais il n'avait pas très envie de s'étaler sur le sujet. C'était encore trop tôt. La douleur, encore trop présente.

"Et toi, comment es-tu arrivée ici?"

Il n'avait rien trouver de mieux que de lui retourner sa question. Alors que tout comme lui, Malaika n'avait peut-être pas envie d'en parler...

Décidément Malaika n’avait vraiment pas prit de gants avec le pauvre Terry. Il est vrai qu’en général pour en arriver à la confrérie, on avait rarement vécut une vie de petit prince choyer par toutes et tous. Visiblement c’était un point sensible pour le caméléon qui semblait maintenant se rappeler de vieux souvenirs qu’il valait mieux oubliés. La reine allait répondre, mais ensuite elle changerait vite de sujet.

« Moi… j’ai trop longtemps vécut dans la peur d’être découverte. Et le jour où mon petit ami a tout comprit il… il n’a pas hésiter a incendier ma colonie et à brûler tout mes enfants, ses enfants. Certain considèrent mes ouvrières comme des monstres mais les monstres se sont eux ! »

Visiblement elle s’emportait, ses événements étaient trop récents pour qu’elle puisse en parler tout en gardant parfaitement le contrôle mais heureusement elle parvint à retenir ses larmes. Il fallait vraiment changer de sujet.

« Enfin, aujourd’hui je n’ai plus honte ni de ce que je suis moi ni de mes enfants et c’est le principale. »

Restait à trouver quelque chose d’intéressant à dire, en général une rencontre entre mutant commençait par parler entre autre de son pouvoir mais la reine ne voulait pas faire comme tout le monde, si Terry voulait le lui apprendre il le ferrait de sa propre initiative. Il fallait donc trouver autre chose…

« Je devine que toi non plus t’es pas du continent je me trompe ? Je devine à ton accent que tu viens d’Angleterre nan ? Moi je suis aux States depuis pas mal de temps mais au départ je viens d’Ethiopie… Sa nous fais quand même un point commun !»

Terry trouvait que la réaction de ses parents face à sa mutation avait été odieuse, mais l'attitude qu'avait eu l'ex petit ami ( ben oui, après ça, il y avait de fortes chances pour que Malaika ne le cotoye plus aujourd'hui, aussi il ne pensa pas se tromper en qualifiant cet individu d'ex) quand il avait découvert la nature de sa fiancée avait vraiment été cruelle. A côté, son père aurait presque pu passer pour un saint. Il n'avait pas essayé de le tuer, lui... Non, il l'avait juste mis à la porte! Pas très amical quand même, mais Terry jugea qu'à côté de Malaika, il ne pouvait pas se plaindre.

"C'est vraiment affreux! dit-il d'un ton compatissant, les humains ont toujours des réactions stupides quand ils ont peur..."

*mais de là à vouloir brûler ses propres enfants...* pensa Terry, dégoûté

"Tu as raison, ce type était vraiment un monstre! N'y pense surtout plus"

Ce n'était pas tès utile de sa part de lui dire ça car Terry se doutait que la jeune fille devait déjà avoir rayé de sa mémoire cet individu.

Alors donc, les drôles de petite créatures de Malaika étaient aussi le fruit d'un homme. Bien que cela paraissait logique, Terry s'était surpris à penser qu'ils auraient pu être créé uniquement par la jeune mutante, grâce à sa mutation.

Malaika poursuivit la conversation en affirmant qu'elle n'avait plus honte de sa nature aujourd'hui. C'était une bonne chose de penser ça. Cependant, Terry ne pouvait pas en dire autant. Chaque fois qu'il laissait sa mutation prendre en otage tout son corps, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ressemblait à un... monstre. Même en temps normal, le miroir lui refletait une image de lui qui ne voulait pas accepter. Ses écailles... il les détestait!

"C'est bien que tu arrives à penser ça..., dit-il, néanmoins, je dois avouer que c'est un état d'esprit difficile à atteindre!"

Finalement, Malaika continua la discussion sur ses origines. Apparemment, elle n'était pas curieuse de découvrir le pouvoir du jeune mutant et il l'en remercia. Car c'était une chose qu'il ne partageait pas facilement. Et éviter d'en parler, pouvait le laisser penser qu'il était encore une personne normale, entammant une conversation avec une autre personne, comme des millions d'autres gens normaux dans le monde.

"En effet, nous sommes tous les deux des étrangers ici! Et oui, je viens bien d'Angleterre, confirma-t-il, j'habitais à Londres... avant", continua le jeune mutant
sur un ton un peu plus froid.

Parler de son passé le faisait encore souffrir mais il ne laissa rien paraitre. A l'évocation des origines de la jeune mutante, il sourit et dit:

"Ethiopie? Eh bien, tu viens de loin! En tout cas, il doit sûrement faire plus chaud là-bas qu'ici"!

Visiblement, parler de ses origines n’avait pas l’air de l’enthousiasmer beaucoup. Peut-être que cela aussi lui rappelait de mauvais souvenirs ou peut-être était-ce le mal du pays elle n’en savait rien. Elle, elle n’avait que de bons souvenirs de son pays d’origines et ce sont avec frayeur qu’elle songeât que depuis le temps on avait dut prévenir ses parents que leur fille était recherchée pour meurtre. Ce n’était pas le moment pour ressasser des telles hypothèses, elle et Terry n’étaient pas venus jusqu’ici pour ça.

Un peu plus loin ses deux hybrides se tenaient à l’affût, l’un ne quittant pas le couple des yeux et l’autre examinant du regard les envierons afin de vérifier qu’il n’y avait aucune menace potentielle en approche. Pour le moment ils avaient sut rester des plus discret mais peu à peu ils commençaient à avoir du mal a tenir en plus, étant nés pour toujours s’atteler à la tâche rester ainsi leur était trop inhabituel. Mais les ordres sont les ordres et les deux ouvrières y resteraient toujours fidèles, ça Malaika en était sûre.

*Bon, c’est peut-être un peu tôt mais il va falloir commencer à sortir le grand jeu sinon je vais avoir le temps de finir congelée ici sans qu’il ne se passe la moindre chose intéressante.*

Ce que cherchait avant tout la reine, c’était un roi pour la féconder et Terry ferrait bien l’affaire mais mieux valait y aller en douceur que d’essayer de le violer ! Quoi que cette hypothèse puisse se révéler assez intéressante pour l’avenir… voila qui lui épargnerai bien des soucis. Elle laissa échapper un rire chaleureux à la dernière phrase du mutant et lui répondit toujours sur un même temps enjoué :

« Ho que oui, tu aurais du me voir la première année où j’ai débarquée ici : on était en plein été et j’étais la seule avec une écharpe et un pull ! » Puis sur un ton un peu moi léger : « Maintenant je m’y suis fait, mais dans des moments comme ceux-ci je dois avouer qu’il fait un peu frisquet et que… quelques degrés de plus serrait bienvenues. »

Si l’allusion n’était pas suffisante, elle se permit de trembloter et de se rapprocher très légèrement. Elle avait fait le premier pas, a Terry de faire le reste du chemin ou bien d’y mettre précocement un terme…

Une rue bondée de monde en sandales et T-shirt avec au milieu une personne qui sortait du lot. Alors qu’il faisait quasiment trente degrés, elle était la seule à se retrouvée emmitouflée dans un pull et une écharpe. C’était l’image qui se dessina à l’instant dans l’esprit de Terry. Il imagina Malaika dans son ravissant manteau blanc qu’elle portait aujourd’hui, perdue dans cette foule de lunettes de soleil. Et cela le fit sourire. A tel point qu’il en oublia le sentiment d’oppression qui le tenaillait maintenant depuis plusieurs jours. Bientôt son sourire se transforma en rire amical.

"Tu ne devais pas passer inaperçue", lâcha-t-il alors en plantant son regard dans le sien avant de le replonger à nouveau droit devant lui.

Ses yeux croisèrent alors au loin une petite vieille qui nourrissait des pigeons et des gosses qui couraient innocemment après un ballon. Parmi eux combien seraient un jour mutants ? Lesquels devraient subir la haine que leur réservait le genre humain ?

Terry l’ignorait mais grâce au mystère de mère nature, il était certain qu’au moins un de ces enfants cachait déjà dans ses gènes les prémices de sa future mutation…

Malaika continua de parler. Elle réclama quelques degrés en plus. Là-dessus, Terry ne pouvait que l’approuver. Il faisait vraiment froid. Un temps de saison plus qu’exécrable ! Seulement, il ne comprit pas tout de suite la nature des degrés que Malaika souhaitait. Ce n’est que quand il la sentit un peu plus proche de lui que la pièce tomba entre les rouages de son cerveau !

*d’accord… et dire que j’ai failli approuver ce qu’elle disait ! je serais encore passé pour un imbécile !* pensa rapidement Terry en faisant d’abord mine de rien.

Le jeune garçon avait en effet l’habitude de voir s’exercer sur les filles qui le côtoyaient son charme naturel (malgré lui, précisons-le tout de suite car Terry était loin d’être un coureur de jupons). Non, disons simplement qu’il avait la chance, ou la malchance, allez savoir d’être plutôt beau gosse.

Cependant, cela lui arrivait aussi d’être naïf et de comprendre l’inverse de ce qu’on lui faisait sous-entendre. Heureusement, à force d’avoir été victime de sa naïveté au fil du temps, il commençait à faire un peu plus attention et être capable de faire la différence entre des choses dites au premier ou bien au second degré!

De plus, il se rendit compte que Malaika était la première personne de la gente féminine qui sembla s’intéresser à lui depuis qu’il se savait mutant. Donc depuis qu’il se considérait comme un monstre et qu’il ne supportait plus son reflet dans une glace. Quelle ironie ! C’était à la fois agréable et étrange. Mais cela signifiait une chose, malgré ce qu’il pensait de lui, les filles quant à elles ne semblaient pas partager son avis !

Malaika tremblait légèrement à côté de lui. Il n’était pas très sûr que ces frissons soient sincères ou juste mis en scène pour amplifier le sous-entendu. En tout cas, en garçon bien élevé qu’il était, Terry l’invita à se rapprocher davantage.

"Allez viens, dit-il, ou tu vas finir en glaçon !"

Il tendit son bras, laissant son épaule libre pour que Malaika puisse s’y blottir si elle le voulait.

Comme il était encore loin de se douter, le pauvre, à quel point la jeune mutante avait jeté son dévolu sur lui…

Ha… sacré Terry, cet homme qui avait à la fois l’assurance d’un homme d’expérience et l’innocence d’un enfant. Il était attachant, oui c’était le mot. Cette constatation fit redescendre un peu les ardeurs de Malaika qui sans s’en rendre compte avait doucement sombrée dans une nymphomanie qu’elle ne se connaissait pas. Elle se rappela alors ce que certains disaient, que parfois les mutants devenaient esclaves de leur propre pouvoir, était-elle en train de vivre un de ces moments ? Peut-être était-ce le cas, ou juste une mauvaise excuse pour expliquer le besoin qu’elle avait de retrouver un compagnon, allez savoir même elle n’en était pas certaine.

De reine fourmis elle s’était transformée en veuve noire prête à attirer Terry dans ses filets et a le mange tout crus, heureusement qu’elle avait sut reprendre le contrôle ! Enfin… lorsque Méléon l’invita a s’approcher un peu plus elle ne se gênât pour saisir l’occasion et venir se blottir un peu plus contre lui pour autan !

« Merci beaucoup » Lui chuchotât-elle à l’oreille tout en souriant a la fois d’amusement mais aussi un peu gênée. Maintenant elle essaierai de se tenir comme une jeune fille distinguée, chose qu’elle n’était pas du tout cela dit mais savoir faire preuve de bonnes manières ne faisait jamais de mal, surtout devant un anglais.

Un peu plus loin, les deux enfants de Malaika commençaient à somnoler, leur mère n’avait pas prévus qu’avec le froid qui régnait dehors, ses enfants au sang froid allaient finir par entrée dans une pseudo hibernation ! La reine ne leur avait pas donné d’ordre alors ils ne savaient pas s’ils avaient le droit de se réchauffer comme ils le pouvaient ou s’ils devaient tenir leur position coûte que coûte. Au final, ayant tout de même une intelligence suffisamment développée, les deux ouvrières on finit par se dire qu’endormis elles ne serraient d’aucune utilité. Alors elles se mirent à changer d’endroit, cherchant un coin moins exposé au vent froid.

Cela aurait put n’avoir aucune sorte d’importance pour le peut-être futur couple de mutant, mais l’avenir en voulut pas ainsi : l’une des deux filles de la reine se prit un pied dans une racine et se mit à dégringoler pour arriver non loin du banc où s’était posé Terry ! Evidemment dans ce roulé-boulé, la capuche de l’hybride s’était retirée, laissant voir à tous –Mélon y compris, qui elle était. Retenant un juron, Malaika ne savait pas quoi dire.

« Je… heu… » Et puis au final, elle se mit à éclaté de rire. Se rendant compte du comique de la situation. Reprenant son souffle, elle essaya de s’expliquer tout de même.
« Excuse moi, mes enfants sont parfois très curieux et très protecteurs »

*Faîte qu’il ne comprenne pas que c’est moi qui ai demandé une escorte ! C’est dans ces moments que je suis contente d’être la seule à comprendre ce que disent mes petits !*

(dsl de l'immense retard )

Apparemment, Malaika ne se fit pas prier pour venir se blottir un peu plus près du jeune mutant afin de récolter davantage de chaleur. En effet, le froid ne leur faisait pas beaucoup de cadeaux. Et c’est sans aucune gêne qu’il l’accueillit étant donné qu’il le lui avait proposé de bonne grâce. Les deux mutants restèrent ainsi un long moment sans rien dire, à contempler le silence et les gens dans le parc. Terry aimait cela. Ne pas se faire remarquer. Continuer à faire semblant, comme si tout était normal. Caresser l’espoir qu’il était un être normal… Alors qu’il savait que ce n’était pas le cas. Mais on se console avec ce qu’on peut, n’est-ce pas ?

Bien vite, la nuit remplaça le crépuscule et les réverbères s’illuminèrent un à un dans le parc. Les gens quittèrent peu à peu le parc. Il ne resta bientôt plus que quelques retardataires qui se précipitaient vers les grilles en fer forgés, comme s’ils craignaient de se retrouvés enfermés dans l’espace vert pour la nuit. Pour Terry, cela n’avait rien de vraiment gênant. Dans les endroits calmes, on ne vient pas vous embêter !

Ils auraient tous les deux encore pu rester ainsi longtemps malgré le froid car la promiscuité de leur deux corps avait réglé le problème. Un mince filet de chaleur semblait entourer les deux Confréristes. Seulement, le destin en décida autrement en intercalant un imprévu dans le cours de la soirée détendue qui s’annonçait.

Sans crier gare une masse enroulée dans un anorak se retrouva aux pieds de Terry. Au début, il crut que c’était un gamin un peu trop turbulent qui se serait pris une belle gamelle, mais quand la capuche découvrit le visage de l’enfant en question, le jeune mutant comprit rapidement qu’il ne s’agissait pas de n’importe quel enfant… Tout comme le regard des deux ou trois personnes encore présentes dans le parc qui avaient assisté à la scène ! C’était celui de Malaika, la drôle de petite chose.

C’était ce qui s’appelait casser l’ambiance. Un silence lourd prit possession du parc et tous les regards se retrouvèrent braqués sur le couple de mutants.

D’abord tétanisé par la surprise, Terry réagit rapidement, d’un mouvement de bras, il remit l’hybride debout en camouflant à nouveau son visage sous l’épaisse capuche. Sans doute poussé par une montée d’adrénaline, il ne s’était même pas posé la question de savoir s’il ne risquait pas quelque chose… Il ne savait pas trop quoi… En agrippant ainsi sans prévenir l’hybride. Il se dit que non, ou plutôt espéra que non… Si l’enfant se retrouvait ici maintenant, c’est qu’il y était déjà avant. Alors s’il risquait quelque chose, ce quelque chose lui serait sûrement déjà arrivé, probablement sous les ordres de Malaika.

Il ne fit que très peu attention à ce que dit la Reine pour justifier la présence de ses enfants. Curiosité ou filature. Peu importe, ce n’était pas le moment ! Déjà, un certain brouhaha, s’empara de la foule présente. Des murmures de désapprobation, des remarques désobligeantes s’élèverent.

"On n’a pas intérêt à traîner ici, dit-ils alors calmement à Malaika, On fait semblant de rien et on se tire ! Dis à l’autre de tes enfants de nous suivre…" , continua puisqu’ils étaient apparemment deux.

Lentement, Terry se leva, tenant toujours l’hybride par la main et quitta le banc. Il entraina Malaika avec lui et la petite troupe se dirigea l’air de rien vers la sortie. Terry avait le cœur serré. Ils connaissaient les réactions des humains face aux mutants. Et il ne voulait pas les revivre, pas maintenant du moins. Il sentit dans son dos une agitation de plus en plus importante. Des insultes volaient et des voix surgirent, incitant les autres à les poursuivre…

Heureusement, un autre évènement vint mettre son grain de sel dans la soirée qui ne serait définitivement plus sereine comme l’avait espéré Terry. Soudain, une sorte de robot géant traversa le ciel au dessus du parc dans un vrombissement sonore. Attirant au passage tous les regards des humains restés derrière eux et celui du jeune mutant. Il ne savait pas du tout ce que c’était, encore moins les dégats que ses semblables mécaniques avaient infligés au refuge mutant que l’on nommait Institut mais Terry sauta sur l’occasion et cria pour se faire entendre :

"On file !"

Et il emmena Malaika dans sa course hors du parc, loin des regards menaçants, en direction de la Confrérie. Ce n’était pas vraiment une fin de soirée comme il l’avait imaginée, mais c’était là les aléats d’une vie mutante. Faire face à des imprévus, encore et toujours… Cela ne s’arrêtait jamais et surtout ça ne s’arrêterait jamais si rien n’était fait !

(je te laisse poster à la Confrérie comme ça on termine pour l'ellipse)

(Boston Palace : Petit déjeuner)

Du coin de l’œil, Samarah suivait la progression lente de la vieille dame et de son petit fils jusqu’à ce qu’ils disparaissent au coin de la rue. En même temps, elle surveillait les gens autour d’elle, leur lançant des regards discrets. Pour s’assurer qu’il n’y avait aucun danger. La jeune fille était méfiante de nature, mais depuis quelque temps, cette impression d’insécurité s’était renforcée. Ce qui en soi n’avait rien de très étonnant, au vu des récents évènements.

Bientôt Deklan revint près d’elle. Il avait fini sa conversation avec son père mais semblant contrarié. Il lui assura que tout allait bien mais Samarah demeura sceptique et pour en être certaine, elle l’interrogea à nouveau :

"Tu es sûr ?"

Et malgré la sincérité que voulait donner Deklan, son visage en disait long, en affichant tout le contraire ! Et ses pensées aussi le trahissaient.

*Encore un nouvel an… seul comme tant d'autres... peut être… là… demain.*

C’était donc ça. Samarah comprenait mieux maintenant. Deklan ne pourrait pas fêter le nouvel an avec son père apparemment. C’est vrai qu’il y avait plus joyeux comme nouvelle. Pour Samarah, le fait qu’elle passe cette soirée seule importait peu. Elle avait l’habitude. Ses parents étaient morts. Mais pour son ami, ce devait être différent. Son père était toujours en vie, à Boston en plus et malgré cela, il ne pourrait pas être avec son fils. Si Samarah était à la place de Deklan, elle se sentirait légèrement frustrée !

Mais comment le lui faire comprendre ? Cela reviendrait à lui avouer, une fois de plus, qu’elle entendait ses pensées. Et ça, Samarah ne le voulait pas. Pas tout de suite en tout cas. La situation était déjà assez pénible comme ça !

Comme pour détourner le sujet de la conversation, Deklan proposa qu’ils rejoignent le parc et Samarah lui emboîta le pas. Son chien ouvrait la route et ils leur fallurent presque un ¼ d’heure pour arriver au dit parc.

C’était un petit coin de verdure, perdu au milieu du béton de la ville. Un peu plus petit que l’autre, mais cela ne l’empêchait pas d’être très attrayant, surtout sous la neige. En chemin, Samarah ne parla pas. Elle réfléchissait. Que pourrait-elle faire pour tenter de faire oublier sa solitude à Deklan ?

La solution s’imposa d’elle-même au bout de quelques minutes. Il y avait une fête ce soir à l’Institut. Et une soirée au Saturday ensuite, d’après ce qu’elle avait compris. Samarah se mordit la lèvre. Elle s’était jurée de ne pas y aller et de rester sagement dans sa chambre. Seule elle aussi. Cependant, si le fait d’y aller pouvait rendre un peu de bonne humeur à Deklan et le faire sourire… elle pouvait bien faire un effort et tenter d’y aller. Y rester serait une autre affaire, mais le simple fait d’aller y faire un tour ne lui coûterait rien, à part peut-être deux ou trois gouttes de sueur ou au pire une crise. Ce qu’elle cherchait bien entendu à éviter. Mais bon, elle se contrôlait mieux maintenant, non ? Beaucoup mieux en tout cas que lors de sa dernière crise d’angoisse. De celle-là, les murs de l’orphelinat devaient encore s’en souvenir…

Finalement, Samarah décida de jouer la carte de l’innocence.

"Euh… tu as quelque chose de prévu ce soir ? Parce que bon, il… y a un repas organisé à l’Institut et… "

Soudain, elle s’arrêta. Un doute. Se souvenait-il seulement de l’Institut ? Si oui, Samarah ignorait toujours la raison de son départ inattendu. Connaissant Deklan, c’est qu’il avait du se passer quelque chose. Et si c’était bien le cas, ça s’annoncerait sûrement difficile de le faire revenir…

D’un autre côté, s’il ne s’en souvenait pas, ça pourrait être un moyen de le faire revenir. Certes pas très honnête et elle s’en voulut un peu de se servir de son amnésie pour le ramener, mais Samarah était persuadée qu’il serait toujours mieux à l’Institut que tout seul dehors en ce jour de l’an, même si ce n’était que pour une soirée. Et puis, après elle ne le retiendrait pas. Ca, elle le lui avait promis

"Enfin bref, si tu veux venir, avec ton père ou seul, tu es le bienvenu, qu’est ce que tu en penses ? Ce serait l’occasion d’oublier un peu la pression de ces derniers temps…"

Et qu'on ne s'y méprenne pas. Il ne s'agissait pas d'une invitation pour un rencart!

Deklan avait remarqué la vieille dame avec son enfant mais il ne porta pas plus d’attention sur eux. Mis à part les médicaments, ces personnes lui paraissaient aussi semblables que les dizaines d’autres qu’il voyait dans la rue.

Il garda son attention sur la jeune fille dont il ne savait pas encore que le prénom qui lui était revenu en mémoire était le sien. Peut être ferait-il le lien plus tard, le subconscient a de drôles de réactions des fois…

Enfin bref quand il revînt près de la jeune fille, elle sembla avoir un doute sur sa réponse et lui demanda d’ailleurs confirmation.

"Tu es sûr ?"

Il fit un léger signe de la tête en signe de confirmation. Deklan toujours égal à lui même, ne se livrerait pas aussi facilement. Le live resterait fermé ? Pas totalement. Grâce au pouvoir de la jeune fille, celle-ci pouvait deviner ce qui le tracassait. Une porte ouverte sur un abysse encore mal découvert par le propriétaire lui même…

Deklan dirigea l’attention sur le départ vers le fameux parc. Une fois arrivé, on pouvait voir un paysage mitigé entre le vert et le blanc… Quelques herbes traversaient vaillamment la couche neigeuse mais pas pour très longtemps.

Au bout de quelques minutes la jeune fille qui l’accompagnait en arriva au fait.

"Euh… tu as quelque chose de prévu ce soir ? Parce que bon, il… y a un repas organisé à l’Institut et… "

Deklan leva un sourcil de perplexité quand à l’invitation que l’on venait de lui faire. L’hypothèse du rancart était possible mais vu les circonstances, il se demanda si c’était vraiment le cas…Il parut perdu un petit instant dans ses pensées.

* Non, pas possible… *

Il resta alors muet laissant Sam finir ce qu’elle avait commencé.

"Enfin bref, si tu veux venir, avec ton père ou seul, tu es le bienvenu, qu’est ce que tu en penses ? Ce serait l’occasion d’oublier un peu la pression de ces derniers temps…"

La venue de son père était vraiment impossible vu qu’il ne rentrait que demain et que le soit disant repas était le soir. Il laissa aller une légère moue avant de froncer légèrement les sourcils avec une lenteur obligée…

« Institut ? Tu es dans… une sortes d’internat ou quelque chose du genre pour tes études ? »

Deklan ne connaissait effectivement pas l’existence de l’Institut ni d’ailleurs de la Confrérie. Enfin il n’en avait plus souvenirs comme pour tout le reste alors le plus plausible était que la demoiselle se trouve dans un établissement où l’on pouvait loger comme un campus par exemple.

A part cela, il se demandait si se rentre à un repas où il y avait des gens qu’il ne connaissait pas était la meilleure des choses à faire.

« Euh… Je ne sais pas… »

Il hésita longuement ne sachant quoi répondre d’autres. Que ferait-il sinon ? Rester à l’hôtel seul et dormir après avoir dîné. Rien de très engageant me direz-vous. La pudeur casi inné du jeune homme l’empêcha d’accepter sur le coup la proposition.

Il jeta un regard vers Sam puis revînt vers la neige à ses pieds. En même temps, s’il refusait catégoriquement, est-ce que la jeune fille l’accepterait aussi facilement. Il n’oubliait pas la réaction qu’elle avait eu plutôt. Elle l’avait carrément scotché sur place…

Deklan s’accroupit légèrement et détacha le chiot qui tirait de plus en plus sur la laisse. L’animal sans nom commença alors à gambader ou patauger dans la neige… Le jeune homme se releva ainsi fait, toujours restant hésitant…

« J’accepterais mais… c’est que je ne veux pas… déranger. »

C’était une excuse comme une autre, mais il était vrai qu’il n’avait pas l’habitude d’aller dans les soirées. C’était plutôt un jeune homme renfermé alors bon l’idée de se retrouver dans un repas au milieu d’inconnus qui pourraient sans doute se demander ce qu’il foutait là ne le ravissait pas.

Entre les deux choix, son envie balançait avec plus de poids pour un réveillon comme tant d'autres...

Comme pour renforcer encore un peu l’atmosphère hivernale, quelques flocons se mirent à dégringoler doucement du ciel. Le spectacle était magique, digne de la saison mais n’arrangeait pas vraiment la température, déjà glaciale.

Maintenant que Samarah avait exprimé le fond de sa pensée, il était trop tard pour revenir en arrière. Elle ne savait plus faire qu’attendre la réponse de Deklan. Allait-il oui ou non accepter de l’accompagner à l’Institut ? S’il se souvenait de la raison pour laquelle il avait claqué la porte, la jeune mutante pouvait toujours courir pour qu’il la suive. Cependant, si son amnésie couvrait même le motif de sa fuite du refuge mutant, alors il y avait encore un espoir…

Soudain, les pensées de Deklan interrompirent à nouveau les sempiternelles interrogations de la psychokinésiste. Mais elle ne comprit pas tout. Les fragments psychiques que l’adolescente avait saisi n’étaient pas très clairs. Dans leur situation, un million de choses pouvaient être ou non possibles. Etait-ce possible que son nom soit bien Samarah ? Oui. Etait-ce possible qu’ils avaient vécu ensemble des évènements sanglants, il y a un mois d’ici ? Oui. En fait, Samarah demeurait incapable de comprendre le fond de la pensée de Deklan. Il lui manquait des éléments. Etait-ce possible que Samarah soit réellement en train de l’inviter de sa propre initiative à une soirée? Elle ? D’habitude pire encore qu’une armoire à glace ?

*non !*

Enfin… Pas si sûre en fin de compte.

*c’est juste qu’il sera beaucoup mieux entouré de gens que d’errer tout seul pour fêter la fin de l’année*

Mais oui, Sam’. On y croit…

Deklan mit bientôt fin à la remise en question de la bonne conscience de Samarah quand il reprit la parole, en confirmant ce que Samarah redoutait. Ou bien espérait malgré elle ? L’Institut ne lui rappelait rien du tout. Même pas qu’il en avait été un des pensionnaires durant quelques jours. Pire encore, il lui demanda si c’était une espèce de pensionnat qu’elle avait intégré pour faire ses études. Certes, cela n’était pas tout à fait faux. Samarah sourit légèrement avant de répondre :

"Hm, oui si on veut. Enfin, non pas exactement. C’est vrai que je peux y étudier mais… disons que chaque personne est différente l’une de l’autre et qu’en plus je ne suis pas comme tout le monde… Cette école était donc parfaite pour moi"

Et voilà. Quelle superbe façon d’annoncer aussi clairement sans le dire pour autant qu’elle était une mutante. Autant un humain qu’un mutant comprendrait l’allusion. Maintenant, seule la réaction serait différente.

Devait-elle en plus préciser qu’il en avait fait partie ? Bah… Ca ne pressait pas, elle pourrait toujours le lui dire plus tard. Ce petit secret (qu’elle ne garderait bien entendu pas très longtemps rien que pour elle) la conforta davantage dans son idée de ne rien lui dire pour le moment quand elle vit son ami hésiter. Si elle le lui avait dit, il aurait hésité encore plus ! Ca, ça ne faisait aucun doute !

Alors quand il lui avoua qu’il avait peur de déranger, elle s’empressa d’ajouter :

"Oh, non, ne t’en fais pas avec ça. Tu ne dérangeras pas du tout. L’Institut ouvre ses portes à quiconque le souhaite. Encore plus, pour les occasions comme celle-ci… Enfin, je veux dire le repas de ce soir… C’est toujours plus agréable de fêter la fin de l’année dans une ambiance amicale que tout seul… Les gens là-bas sont très accueillants !"

Et c’est elle qui disait cela… Elle qui, par le passé en avait pourtant déjà passé plusieurs seule, des nouvels ans. Elle avait au moins l’excuse qu’à l’orphelinat, l’ambiance n’avait jamais vraiment été géniale pour ce genre de choses ! Elle qui, il n’y pas 2 heures, souhaitait aussi passer le nouvel an toute seule. Qu’est-ce qui l’avait fait changé d’avis ? Le fait peut-être que justement à l’Institut, la soirée serait différente de celles qu’elle avait connues auparavant. Il lui faudrait juste surmonter ses angoisses. Juste.

Ah oui… Et trouver un costume aussi. Les paroles d’Ambre au petit déjeuner lui était revenues en mémoire. Il y avait très peu de chances de trouver un magasin encore ouvert à cette heure-ci. Samarah espéra donc qu’en fouillant à l’Institut, elle trouverait une robe ou l’autre… Une robe ! Le vêtement par excellence qu’elle évitait de porter.

Eh bien, si elle tenait le coup toute la soirée, Samarah pourrait être fière d’elle car elle aurait réussi 2 exploits en même temps !

"Alors, tu m’accompagnes ? demanda-t-elle finalement, ou bien je te tire de force pour éviter de geler sur place ?" acheva-t-elle en souriant légèrement.

En effet, le temps passait très vite et avec la lumière du jour qui disparaissaient, Samarah n’avait plus très envie de rester dans le parc enneigé…

[La Confrérie]

*Pom polom pom pom !*

Doris chantonnait gaiement, dans la rue, un petit air de sa composition. Non pas qu'il soit de nature mélomane, bien au contraire la musique est l'une des choses qu'il haïssait le plus en ce monde, mais plutôt parce qu'il était content de sa fin d'après-midi.
Tout c'était pourtant passé très simplement...

Premièrement le départ de la Confrérie : Doris était parvenu à trouver la sortie, ou l'entrée, ça dépend du sens de passage, et à la traverser. Il parti donc, seul, pieds nus, habillé sans vraiment l'être, à la recherche de la ville la plus proche, à savoir Boston.

Là la tâche était des plus simples puisqu'il suffisait de suivre les lumières au loin, preuve irréfutable qu'un évènement important était en train de s'y passer. Bien que la distance Confrérie/Centre-ville fut assez grande Doris parvint à la parcourir par la seule force de ses jambes. Après tout, il avait le temps. Ses pieds étaient gelés, ce qui lui permit de ne pas se rendre compte de la trainée rouge qui le suivait, probablement dû à du sang qui s'écoulait d'une coupure faite par du verre... La froid anesthésiant la douleur il ne senti rien, l'hiver était certainement la meilleure saison qui puisse exister.

il rejoignit donc la ville lentement, mais sûrement, à son rythme. C'est-à-dire au bout de deux heures. Les grandes voies étaient dégagées de la neige et il se retrouva alors au milieu de la foule, les retardataires achetant leurs ultimes courses dans les rares magasins ouverts un jour férié, les autres se rendant sur des lieux encore plus fréquentés que les rues. Doris se sentait alors d'humeur neutre : la foule braillait dans un dialecte encore inconnu pour lui mais le froid et la neige lui faisaient plaisir, ce qui le rendait naturel. C'est à dire froid.
Il n'adressait aucun regard aux gens qui passaient à côté de lui, ses yeux se perdaient dans le vague de la ville. Soudain il passa devant une librairie encore ouverte, quelle chance ! Il colla ses mains et son visage contre la vitre et scruta l'étalage.

*Il n'y a rien, je ferais mieux de rentrer voir...*

Hej ! Bonjour !

Malgré ce mot il ne prêta aucune attention au vendeur, qui était pourquoi pas le propriétaire de la boutique, et se dirigea au rayon des dictionnaires. Il y en avait de toutes formes et de toutes tailles. Ô, bonheur, il y avait aussi une édition de poche Anglais/Suédois qui ferait parfaitement l'affaire ! Décidément, ce soir, la chance jouait pour lui.
Il ignora l'homme qui venait lui demander s'il voulait quelque chose en particulier et sorti de la boutique, satisfait. Il s'installa dans le coin d'un mur et s'accroupit afin de créer un petit trou au ras du sol, caché aux yeux des passants, la sortie de celui-ci étant apparue au-dessus du livre tant convoité. Il s'en saisit rapidement et referma le tout, fort de sa nouvelle acquisition.

Il commença à chercher des mots importants, histoire de pouvoir communiquer avec les autochtones. Il mémorisa alors les termes "cobayes", "physique", "laboratoire"... Son ventre commençait à faire des siennes alors il chercha aussi les mots "repas" et "faim".

"Institut ?" "Le repas de ce soir" Doris venait de passer et avait saisit deux mots de la discution de deux jeunes gens. Institut, repas... Il n'en fallut pas moins à Doris pour faire l'amalgame.

*Allons bon, on peut manger à l'institut ? Ca me dit quelque chose, je crois que le type qui m'a amené à la Confrérie m'en avait parlé, je vais chercher ce lieu qui a l'air bien connu. C'est peut-être le nom de la cantine ? Bah, c'est bizarre.*

Il continua cependant à marcher dans la foule et se perdit le temps de trouver un plan de la ville.

*Bon, j'ai trouvé, me reste plus qu'à trouver...*

Le temps de s'orienter grâce aux noms des rues il trouva la direction à suivre pour rejoindre l'Institut, il ne restait plus qu'à y parvenir. Encore quelques heures en perspective.

[HJ : Je me rends compte que j'ai été impoli, merci encore pour cette petite place dans le monde du rp XD]

Lorsque Deklan questionna sur la nature du terme « Institut », et la réponse que Sam lui donna restait encore flou. « Chaque personne est différente l’une de l’autre… », « Je ne suis pas comme tout le monde… », ces termes lui rappelèrent un peu sa propre nature et sa vie au quotidien, devant vivre à chaque moment avec le pouvoir à double tranchant qui le rendait spécial. Mais cette idée s’en alla aussi rapidement qu’elle était venue. Le garçon ne se rappelait pas avoir souvent rencontré de mutants et lui-même d’ailleurs préférait rester dans l’ombre de son « secret ».

« Je ne comprends pas vraiment… Tu es peut être une sorte de surdouée, c’est ça ? »

Deklan n’avait toujours pas compris l’allusion faite, sans doute du au fait qu’il était loin de se douter que d’autres personnes mutantes se trouvaient dans la ville en bande organisée si l’on pouvait dire.

Concernant la soirée à l’Institut, cela restait une question tout aussi délicate. Le jeune homme avait prétexté qu’il ne voulait pas venir pour ne pas déranger mais Sam s’empressa de lui répondre qu’il ne dérangerait personne et que les personnes présentes seraient accueillantes. Serait-ce vrai connaissant les antécédents du Deklan et de sa part d’ombre ? Recevrait-il le même accueil que le premier jour ? Mieux ? Pire ?

Enfin bref, le jeune homme accroupit dans la neige n’en savait pour le moins rien du monde. Et puis la question fatidique s’en suivit… "Alors, tu m’accompagnes ? Ou bien je te tire de force pour éviter de geler sur place ?". Devait-il prétexter un mal de tête ? Une cheville foulée ? Quelque chose à faire d’urgent ? Le gaz qui n’est pas fermé ? Il n’y a pas de gaz dans les chambres d’hôtel… ? Mince !

Deklan se releva doucement laissant apparaître une légère moue mitigée puis comme s’avouant vaincu et regardant le sourire de la grande gagnante, il délesta un simple…

« Très bien… Je viendrais. »

Le chiot foufou continua de gambader sur la neige jusqu’à ce que ses petites pattes se fassent mordre par le froid de la neige. Le « Sans nom » revînt auprès du maître, grelottant quelque peu et baissant le museau. Deklan le regarda un moment un peu surpris. La pile électrique avait été aussi vaincue. Aleluya !

Loin de prendre l’animal dans ses bras, il décida plutôt de rentrer et de profiter d’un court répit sur la laisse. Se tournant vers Samarah, il remarqua le jeune garçon qui était passé non très loin d’eux. Ses oreilles avaient choppé leur conversation. Il en était sur. Mais bon peu importe. Ce n’était pas secret défense…

Regardant de nouveau Samarah…

« Et bien nous pourrions aller dans un coin plus chaud. »

Il hésita un moment à demander quelque chose mais bon les uses et coutumes que son père a tenu à lui apprendre devait être respecté…

« Faut-il amener quelque chose à cette soirée ? »

C’était la moindre des choses. Surtout si on l’invitait à l’improviste. Il ne restait pas beaucoup de temps avant la soirée vu que l’après midi était fini alors un invité de dernière minute arrivant les mains vides, c’était le meilleur moyen de se faire remarquer encore plus… Loin de lui cette idée. D’ailleurs à la pensée de cette situation, le rythme de ses pas se fit plus lent.

Désespérant. Deklan était vraiment désespérant. Enfin… son amnésie était désespérante. Comment pouvait-on tout oublier à ce point ? Volontairement, cela paraissait impossible pour Sam’, les médicaments que le jeune homme prenait devait sûrement aider à brouiller ainsi sa mémoire. Malgré que son allusion lui semblait claire comme de l’eau de roche, Deklan ne semblait pas l’avoir comprise. Il pensait que l’Institut était un établissement pour surdoués… Bon, d’accord, il n’était pas très loin de la vérité. L’Institut s’était servie de cette couverture autrefois. Mais aujourd’hui, tout le monde savait parfaitement qu’il abritait des mutants, venus de tout le pays et parfois même plus loin encore. Légèrement désappointée, Samarah déclara finalement :

"Euh….oui effectivement on peut voir les choses comme ça, même si ce n’est pas tout à fait exact, je te ferai une démonstration plus tard… peut être que ça te rafraîchira la mémoire… "

Heureusement, en ce qui concernait son souhait de quitter le parc, Samarah n’eut pas à se répéter deux fois. Deklan la suivit bientôt hors du parc, son petit chien les suivant toujours gaiement, mais avec néanmoins beaucoup moins d’énergie que tout à l’heure. Apparemment, ses galipettes dans la neige l’avait épuisé. Et mieux encore, son ami avait accepté l’invitation ! Il viendrait manger à l’Institut ce soir. A Samarah maintenant de faire l’effort de s’y rendre. Ca, ce serait une autre paire de manches ! Mais elle viendrait ! Ce ne serait pas très honnête de convaincre quelqu’un de vous accompagner et puis de lui faire faux bond à la dernière minute. Elle mordrait sur sa chique un bon coup !

"Ah ! Tant mieux ! Je suis contente que tu viennes !" déclara alors la jeune mutante, sincèrement ravie

Les deux mutants se retrouvèrent bientôt en rue. De nombreuses personnes s’y promenaient encore malgré le froid et l’ambiance festive du soir-même. Non loin d’eux, un adolescent fit irruption dans la foule. Samarah n’y aurait sans doute pas prêté attention si au même moment une onde télépathique très faible ne s’était pas imprimée dans son cerveau avant de disparaître. Il lui semblait avoir entendu le mot Institut.

*ah tiens, ça faisait longtemps… c’était trop beau pour durer*

Sans trop savoir pourquoi son regard se posa furtivement sur ce garçon au loin. L’empreinte mentale des ondes qu’elle venait d’entendre semblait différente de celles que Samarah avait pu surprendre vaguement durant la journée. Comme s’il y avait un accent étranger… Bizarre, mais Samarah continua son chemin et bientôt le garçon disparut à son tour dans la foule.

Soudain, Deklan proposa de s’abriter dans un endroit plus chaud. Proposition plus qu’alléchante car le froid mordant commençait sérieusement à affaiblir la résistance de la jeune mutante.

"On peut déjà se rendre à l’Institut, le repas commençait vers 18h, ça nous laissera le temps de se préparer" dit-elle

Par se préparer, elle entendait bien entendu trouver de quoi s’habiller. Soirée costumée…

*ouais et pourquoi pas soirée carnaval tant qu’on y est ?*

Samarah détestait porter des robes et encore plus se déguiser. Mais bon, elle ferait un effort. Exceptionnellement.

*tout ce qui faut pas faire quand même*

Allez savoir pourquoi, l’adolescente pensa tout d’un coup à Tsipora. Elle se demanda comment celle-ci réagirait si elle la voyait déguisée. Elle qui la trouvait coincée et trop classique, elle aurait sûrement une surprise ! Rien que d’imaginer la tête de Tsipora, elle sourit. Mais son sourire s’effaça rapidement. Elle n’avait plus croisé la jeune fille depuis l’attentat au centre commercial et ne savait pas si elle était toujours en vie…

Deklan interrompit ses sombres interrogations lorsqu’il lui demanda s’il fallait apporter quelque chose pour la soirée et Samarah s’empressa de répondre :

"Non, rien du tout… à moins que tu aies un costume sous la main… il parait qu’il faut bien s’habiller ou même se déguiser si l’envie te prends"

Voilà, elle l’avait enfin annoncé, de façon assez nonchalante. Gros effort pour quelqu'un qui trouvait ridicule de se déguiser. Mais quand il s'agissait de convaincre, tous les moyens étaient bons généralement. En espérant que cela ne fasse pas changer d’avis son ami. Et puis de toute façon, porter un costume ne signifiait pas la fin du monde… Eh oui, la remarque était aussi valable pour Samarah !

"Mais si tu n’en pas, ne t’en fais, je pense qu’il y aura bien quelque chose à l’Institut… Je dois encore me trouver quelque chose aussi… "

Vous pensez bien que quand on s’enfuit d’un orphelinat, on ne pense pas spécialement à emporter dans sa valise une robe de soirée… Encore moins quand vous n'en portez jamais!

Ezekiel avait quitté l'institut il y a deux heures de cela. Blink l'avait empoigné à la gorge avant son départ, et l'avait menacé, mais le jeune garçon n'eut aucune réaction. Ses yeux demeurèrent aussi vide, son visage n'était pas le moins changé, et la peur semblait ne pas faire partit de sa défense... Ses bras, balant, laissé sur le côté de son corps, il ne tenta pas le moins du monde de se libérer. Lorsque le monstre lâcha enfin sa poigne, Ezekiel se tourna vers la porte, sans aucune réponse, et quitta la salle de son pas tranquille et nonchalant. Deux minutes plus tard, il avait récupéré son manteau et était à l'extérieur. Les traces qu'il laissait dans la neige était régulière, toujours la même distance entre elles, comme s'il était une machine. Les rires et les exclamations de joies des autres passants lui vinrent aux oreils sans qu'il y porte la moindre attentiion. Le nouveau membre de l'institut ne jetait même pas un regard aux membres qui lui souhaitait une bonne année ou qui le saluait tout simplement. De toute façon, il était perdu dans son monde depuis un moment déjà.

Sans s'en rendre compte, Ezekiel marcha pendant plus de deux heures, tournant sur plusieurs coins de rues, sans noté leur noms, et finit par réaliser qu'il était bel et bien perdu. Laissant échappé un soupire, le jeune homme tourna la tête, dans l'espoir d'appercevoir un lieu qui lui était familié. Evidemment, rien ne l'était, puisque c'était la première fois qu'il mettait les pieds à boston. Puis, sentant la morsure du vent, il continua à marcher pour se garder au chaud. Une quinzaine de minutes plus tard, il apperçut un parc ou se trouvaient les vestiges d'un fort et de plusieurs bonshommes de neige fabriqués par les enfants. Le froid commençait à faire effet, et la fatigue le dominait de plus en plus. Tout ce qu'il voulait, c'était s'asseoir quelque part ou il ne ferait pas froid. Bien sûr, tout le monde sait que s'arrêter dans ces cas de figure n'était pas la bonne solution, qu'on allait le retrouver geler le lendemain, mais il était trop fatigué... Alors qu'il se remit en marche pour atteindre le parc, il croisa deux personnes, qui ne semblait pas si différente des autres, mais ils attirèrent tout de même son attention...

Un mot lui était parvenu aux oreilles... Institut... Ils paralaient de l'institut. Ce serait peut-être une bonne idée de les suivre. Il aurait pu s'y rendre par taxi, mais il avait laissé tout son argent dans sa nouvelle chambre. Tout d'abord, il chercha à savoir ce qu'ils disaient plus précisemment. Quand Ezekiel réalisa qu'il s'y dirigeait, il se tourna vers eux, qui étaient passé près de lui sans vraiment le voir, et s'avança pour marcher à leur niveau. Après quelques secondes, il réussit à marcher à leur côté, mais se dit que ce n'était pas vraiment respectueux de les suivre sans rien dire. Alors, sur le ton d'une personne qui répondait à une question, il leur dit ;

- Je suis perdu. Je cherche à atteindre l'institut.

Comme si ces personnes ne nécessitaient pas une explication plus détaillé, Ezekiel n'ajouta rien. Son visage, était tourné vers eux, il leur était facile de remarquer son oeil droit, fermé, comme si ce-dernier était blessé. Les mains dans les poches de son manteau, le jeune homme continua sa marche comme si on l'avait déjà accepté parmis le groupe. Ce n'était pas par manque de respect, mais plutôt qu'il ne connaissait pas une autre manière d'agir. En les écoutant parler un peu plus, il réalisa que c'était au repas du réveillon qu'ils se rendaient. Oui, c'était une bonne idée après tout. Même s'il n'aimait pas être entouré d'une marrée de gens, la faim commençait à prôner sur ses principes... Il avait l'impretion que son estomac se grugeait de l'intérieur. Après tout, Ezekiel n'avait rien manger de la journée. Étant ici depuis à peines quelques heures, il avait d'abord fallu qu'il prenne l'avoir, et ne voulant pas le manquer pour rien au monde, il avait du rater son déjeuné. Manger en avion ne l'avait jamais intéressé non plus...

Donc il commençait à avoir drôlement faim... C'est en silence qu'il les suivit jusqu'à leur destination.

Deklan n’avait pas compris l’alusion et là d’où il venait, l’Institut n’était pas très connu. De plus, il ne regardait pas souvent la télévision surtout américaine depuis l’Egypte. Les paroles de Sam lui parurent quand même étrange. Que voulait-elle lui dire par une démonstration ? Se mettrait-elle à lui faire des calculs immenses simplement de tête et en une fraction de secondes ? Ou bien lui parlerait-elle de physique quantique avec une théorie qu’elle aurait trouvé elle-même ? Autant de suggestions qui lui passèrent par l’esprit mais qui restèrent muets par soucis d’erreur et d’emballement exagéré.

La possibilité qu’elle était une mutante ne frôla pas plus son esprit, car pour lui, les chances qu’elles en soient une, étaient excessivement faibles.

Lorsqu’il confirma qu’il irait à la soirée, la jeune fille sembla sincèrement contente de sa décision. Deklan se contenta d’avoir un très maigre sourire et proposa de se rendre dans un endroit plus chaud. L’Institut fut la destination désignée par Samarah. Il confirma alors de la tête et jeta un regard sur sa montre…

Elle venait de dire qu’il fallait se préparer. Il s‘imagina alors que la demoiselle irait se pomponner pour la soirée, comme la plupart des filles le feraient. Quant à lui, il n’aurait rien à faire… Enfin c’était ce qu’il pensait à ce moment là.

Au moment où il demanda s’il fallait apporté quelque chose, Sam lui précisa qu’il fallait soit bien s’habillée, soit venir déguisée. Il la regarda longuement sur ces simples paroles… Il eut bien fait de rester muet puisqu’elle rajouta qu’il y avait de quoi faire à l’Institut s’il n’avait rien à mettre.

« Euh… »

Deklan n’était certes pas du genre à se déguiser. Au contraire, la discrétion était de mise chez lui… Que dire dans un moment pareil ? L’annonce avait été faite juste après son acceptation. Il avait dis qu’il viendrait… Devait-il revenir sur sa parole ? Non, il ne pouvait pas…

« Effectivement je… je n’ai pas de déguisements dans mes valises, ni chez moi d’ailleurs. On verra bien là bas si toutes les personnes sont déguisés… »

Il espérait intérieurement que non, à la limite qu’ils seraient tous bien habillés pour l’occasion. Si ce n’était pas le cas, il soumettrait que rien ne lui irait. Enfin, bref, ils se mirent en route en direction de l’Institut.

Ils eurent fait quelques pas, que quelqu’un sembla marcher à leurs côtés. Il aurait pu passer pour un simple passant comme toutes les autres personnes présentes dans les rues, mais un détail le laissa penser autrement. L’inconnu avait marché vite jusqu’à leur niveau où finalement il avait adopté leur allure. Deklan supposa immédiatement qu’il s’agissait peut être d’un pickpocket qui en cette période pensait que les portes-monnaies étaient remplis… Le jeune homme resta calme et attendit que quelque chose se passe. Il valait mieux être sur de soi, surtout dans ce genre de cas…

L’inconnu finit par les abordés et le regard de Deklan se tourna immédiatement vers lui. Il pouvait voir enfin le visage de celui qu’il soupçonnait… Mais ce qu’il leur dit le laissa pensif un instant.

* Sérieusement ? *

Il hésita un instant en jetant un regard vers Samarah pour voir si elle le connaissait, il finit par revenir vers le jeune homme, et lui répondit tout aussi simplement…

« C’est là où on va… »

Il remarqua l’œil droit fermé mais ne le fixa pas pour cela. Il attendait de voir une réaction qui désignerait la vérité du faux, s’il y avait du faux dans tout cela. Il n’était plus aussi sûre qu’il s’agissait d’un pickpocket mais vu que Sam et lui avait tenu un discours sans vraiment se soucier de qui pouvait écouter autour d’eux, le jeune homme aurait pu saisir sa chance.

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