Attente

Trouver un terminal informatique en 2030, qui plus est dans un endroit aussi moderne que l' Institut, ne fut pas une chose terriblement difficile à accomplire. Elle-même restait surprise de la facilité avec laquelle elle pouvait entrer et disposer de l'endroit à sa guise. D'un autre côté, elle n'était pas ennemie, même si elle restait une pièce folle en terre étrangère, de son point de vue. Du point de vue des mutants déjà présents, ce n'était peut être qu'un retour au source.
Après tout, vue la véhémence qu'avait eu... le maître d'hôtel ? Oui, elle l'appelerait ainsi faute d'une meilleure dénomination. Donc, vu la virulence du maître d'hôtel à l'encontre des jeunes qui s'étaient introduits dans l'endroit comme d'autres seraient entré dans un Sex-shop juste pour prouver qu'il pouvait le faire, elle s'était certainement attendu à plus de questions sur la raison de sa présence ici.
Ou tout simplement se faisait elle trop d'illusion sur sa propre importance. Déjà elle savait qu'une partie des mutants ici avaient prévue une opération. Le mutant géant, Sagamore, qui l'avait reconnu, et suremetn quelques autres. Dommage, elle aurait pu utiliser un peu plus de son temps pour parler avec lui. Réapprivoiser le passé si l'on peut dire. Elle ne doutait pas de le revoir plus tard non plus. Rien sorti d'un missile bien appliqué ne pourrait faire lacher prise à ce mutant. Elle ne savait pas d'où lui venait cette certitude, mais elle lui était aussi claire que le fait que ses griffes si bien aiguisées ne se retrouvaient pas chez la première honnête femme qui traverse la rue.

Mais ce petit moment seule entre les murs de l'Institut ne la rassura pourtant pas vraiment sur la sécurité de l'endroit. Elle avait fini par dénicher ce qui ressemblait à une mini-bibliothèque en libre accès, et avait pu user du terminal informatique à sa convenance en se servant de ses empreintes digitales. Sitot fait elle avait demander à voir sa ficher personnelle qui s'était docilement affichée sur l'écran. Etait-ce si simple, sans roulement de tonnerre ni impressionant Deus ex Machina ? Le dossier était en partie incomplet mais demandait un code d'accès supérieur pour avoir accès à tous les détails. Etrange façon de faire, elle n'avait pas le droit de savoir ce que d'autres avaient écrits de sa propre vie. Elle se contenterait donc de cette mise en bouche. Elle l'imprima, n'ayant pas le goût de rester fixée à l'écran pour cette lecture, et sortit sitot la liasse de papier entre ses mains, n'ayant pas encore lu plus que l'état civile détaillé joint à une photo d'une jeune femme de 10 ans sa cadette semblait il, le visage sérieux et dépourvu de cicatrice, ses yeux perçants pourvus de pupilles fendues.

Elle avait retraversé les couloirs, dossier à la main, marchant avec cette curieuse impression qu'elle tentait de fuir l'inévitable sous la bonne excuse de se trouver un endroit au calme pour lire. Qu'il est délicat de conserver l'intégrité de sa santé mentale lorsqu'on arrive pas à se mentir à soi-même.

Racquel finit dans un petit salon dotée d'une impressionante cheminée quelque peu anachronique dans cette époque des armes au plasma et autres rayons énergétiques, mais sa présence, même éteinte, restait apaisante, le genre de détail souvenir d'un autre temps, preuve que certaines choses savaient rester immuable.

Elle s'assit en face, croisant les jambes et commença sa lecture.
Racquel Marlow
Date de naissance : 14/01/99 Los Angeles...

Epluchant avec soin tout ce qui était dit – et non dit – elle finit par arriver sur un blanc.
Quitte l'institut en 2022. A partir de là, de jolies mentions « data classified » émaillée les quelques mentions qui signifiaient qu'elle était encore en vie.
Racquel reposa les feuilles sans prendre le temps de finir les derniers détails. Apparement, même pour elle sa vie devait rester un secret, ironie très chère.

Elle supposait que demander aux hautes instances dirigeantes de l'institut ne serait pas trop difficile pour avoir les derniers détails mais...
Lire le rapport avait été comme lire un roman : elle découvrait la vie de quelqu'un, pouvait même y trouver une certaine empathie , mais, si elle avait toujours beau se dire qu'il s'agissait de sa vie, le déclic ne se faisait pas. Elle découvrait une jeune femme qui avait vécu à L.A., fait ses études avant de venir à l'Institut pour développer ses pouvoirs ou quelque chose du genre. Si les faits étaient clairement établies, les motivations et les sentiments qui avaient été les siens à ce moment, elle ne pouvait que théoriser dessus, pas les comprendre. Et la description assez précise de ses capacités physiques ne l'aidait pas vraiment.
Que lui restait-il en sus de çà ? Une bonne lobotomie fut sa pensée amusée. Si elle ne recouvrait pas la mémoire avec çà, au moins ne se poserait elle plus de questions idiotes dessus.

Peu inclinée à rester assise elle s'était levé pour contempler le parc de la fenêtre du salon, ce calme verdoyant qui lui semblait ironique si l'on prenait en compte ce qui se passait derrière les grilles. Rien ne pouvait être si paisible, c'était juste un mensonge, une impression de sécurité pour pousser les gens présents à vouloir protéger l'Institut à tout prix.
Le front appuyé contre la vitre, la mutante observait les allez- et venues, peu fréquents à cette heure à l'entrée de la batisse.

Couloirs

Après avoir quitté Ludwig, Liliane avait été prise d'un gros coup de barre. Peut-être était-ce tout ces évènements de la journée qui avaient pompé sur son moral et s'étaient répercutés sur son physique ; ou alors était-ce l'épuisement de ses dernières réserves d'énergie grapillées au petit déjeuner (elle avait à peine manger une pomme au déjeuner), mais plus probablement un amalgame des deux. Toujours est-il qu'elle ne demandait qu'à s'assoir et fainéanter pendant quelques dizaines de minutes... Quelque chose à manger n'aurait pas été de refus non plus mais elle pouvait faire la diète pendant encore quelque temps si nécessaire.

*Finalement, j'aurais dû aller chercher ma chambre...* pensa-t-elle néanmoins en étirant ses bras.

Son regard fut attiré par une porte, et, poussée par la curiosité *cuisine ?*, elle entra. Remarquant tout de suite l'énorme table, elle ne mit pas longtemps à comprendre qu'elle était en fait tomber sur la salle à manger... ou salle de réunion peut-être ?

*Bon, bah la cuisine devrait pas être loin au moins.*

Elle s'avança lentement dans la salle, les talons de ses bottes claquant légèrement sur le parquet. Remarquant le coin salon, elle oublia la cuisine et décida de s'affaler sur le canapé pour fainéanter comme elle le désirait tant.
Ce n'est qu'en atteignant le canapé tant convoité qu'elle remarqua qu'elle n'était pas seule dans la pièce. Elle reconnut la femme au visage sérieux qu'elle avait croisé dans le Hall, alors qu'elle discutait avec Ludwig.
Cette femme semblait perdue dans ses pensées, Liliane ne fit donc pas un bruit en s'installant dans le canapé, le tapis prsant couvrant le sol aidant. Mais elle ne se faisait pas d'illusion, avec ses talons et l'attention dont devait faire preuve la femme, elle avait été répéré en entrant.

*Je devrais la laisser.... Bah, cinq minutes, il est bien moelleux ce canapé.*

Elle qui s'était promise de changer quelques instants auparavant ce comportait totalement comme une gosse au moment présent. Et elle devait sans doute passer pour une gosse vu comment elle était avachie dans le canapé.

[HJ: comme je ne sais pas quand tu répondras je me permets de faire le lien avec l'intrigue du RPG pour avancer juste un peu
Suite donc au Flash Spécial d'information]

Alors qu'elle était tranquillement avachie dans le canapé, ses yeux à peine entrouverts fixants le plafond, l'écran de télévision s'alluma brusquement. Le petit bruit qu'il émit, suivi de la voix du journaliste, qui avait le don de lui faire haïr les informations plus que sur toute autre chaîne que CNN, la fit sursauter, la tirant de ses pensées.
Elle se redressa, regardant l'écran de télévision de manière suspicieuse.

*J'ai pas bougé, l'autre femme a pas bougé... Depuis quand les télés s'allument-elles toutes seules ? ...*

Elle cherchait du regard la télécommande pour faire taire ce crétin de Garret Tombstone, lorsque ce dernier dit justement :"...Congrès Annuel des Mutants du Cercle...". Cela éveilla son attention et elle écouta attentivement la suite.
Cherchant à comprendre ce que signifiait tout ce remue-ménage, elle passa outre les deux stupides journalistes pour s'intéresser au problème de fond.

*200 morts ?! 200 mutants morts en quelques minutes ?!*

L'hypothèse d'une blague effleura à peine son esprit, malheureusement (en l'occurence) CNN était une chaîne sérieuse à propos de ses informations (même si la manière de les présenter pouvait largement se discuter).

Elle resta silencieuse, tentant d'évaluer les conséquences de la mort de 200 mutants aussi importants d'un seul coup... ses pensées n'étaient pas joyeuses...
Lorsque leur cher président commença son discours, une partie de ses craintes fut apaisée, on ne faisait pas un pas de vingt ans en arrière. C'était sans compter la suite. Elle se figea en entendant cette stupide phrase : "...la création d’un statut Mutant..." lorsque Grove annonça le "...recensement civil des Mutants...", les poings de Liliane étaient si serrés que ses ongles (assez longs) lui rentraient douloureusement dans la peau. Sans cette douleur elle se serait sans aucun doute mise à crier pour évacuer sa frustration, et ce n'était pas un comportement très mature que crier et taper sur tout ce qui bouge.
Lorsque l'écran s'éteignit, Liliane relâcha tout ses muscles, s'affalant à nouveau dans le canapé. Ses pensées restèrent vies un instant avant de s'emmêler à la vitesse grand V :

*Que ces salauds d'hommes politiques aillent crever en Enfer.* Ca c'était la part d'elle-même qui restait encore un peu enfantine, le reste de son esprit se perdait dans la mesure des conséquences des déclarations de leur cheeeer président. *Un statut pour 'mutant' ? bonjour l'égalité ! Un 'recensement' ? Le meilleur moyen pour que ceux qui nous haïssent nous repèrent tous et qu'on y passe oui !*

Elle se redressa à nouveau pour déposer ses coudes sur ses cuisses et, pliée en deux et la tête baissée, elle passa maintenant aux solutions à ces problèmes. *La première : annuler ces p****** de mesures !* Redressant distraitement les yeux, elle se demanda si l'Institut comptait faire quelque chose de décisif sur le sujet. Sans doute, restait à savoir quoi...

[ -fait crisser ses griffes par agacement - non je ne mets pas une semaine pour répondre, alors nul besoin de faire comme si je n'étais pas là pour continuer à jouer -_- ]

Racquel se tendit légèrement en entendant un léger bruit derrière elle indiquant l'entrée d'une autre personne dans la pièce, d'une manière qu'il lui était était impossible de ne pas remarquer. Le bruit de ses pas sur le moquette très peu étouffée par son manque de discrétion - et probablement ne cherchait elle pas à se rendre discrète - le bruit du canapé quand elle s'affala sur les coussins, autant de petite chose qui décrivait à Racquel le scène derrière son dos qu'elle ne regardait même pas.
Elle finit par détourner légèrement el regard, non pas pour se retourner et regarder la jeune femme, mais pour contempler son reflet dans la vitre devant elle.
La petite jeune fille qui avait tiré avec elle l'homme à tête de chat dans le hall, celle qui semblait activement militée pour la paix dans le monde.
Sans aucun point de repère, elle ne semblait pas bien vieille, guère plus que ces adolescents à qui elle avait offert des scéances moralistes bienveillantes.

Qu'avait donc à lui dire Racquel ? Pas grand chose. Partager le même oxygène d'une pièce ne lui donnait pas un aspect intime pour autant.
Et qu'auraient elles eu à se dire ? Bonjour, nous sommes dans le même Institut, toutes deux mutantes... quel heureux hasard !

C'était mignon entre deux jeunes personnes, mais elle se sentait un peu trop en dehors de toutes ces choses, et plus occupées par son dossier que par l'idée de discuter, de manière égoïste.

L'écran s'alluma pour livrer un journal télévisé - les dernières nouvelles - de la plus haute importance pour les mutants apparemment, la faisant se retourner par curiosité.
Racquel écouta sans réaction aucune sur son visage, contrairement à la jeune femme sur le canapé . Sur son visage s'étalait tous les sentiments qu'entrainaient cette déclaration. Choc, incrédulité, colère, tristesse, puis regardant autour d'elle comme si les murs pouvaient lui offrir une solution miracle... Pas le genre de personne à savoir, ou vouloir agir seule ?

Une fois de plus, racquel ressentit la frustration de l'amnésie. En plus de son propre passé, c'était toute une mémoire plus collective, celle de son pays, comme celle des mutants, qui lui faisaient défault.

" Rassembler une force armée suffisante pour tuer 200 mutants en quelques minutes ? Impressionnants, et encore plus que personne n'ai rien remarqué aux alentours. "

Des propos qui auraient pu être dérangeants, qu'elle se fixe sur des problèmes tactiques en occultant la partie humaine de l'affaire.
Mais les deux étaient souvent liés, et la première partie lui semblait bien plus compréhensible que la première.

La remarque terre-à-terre, enfin, disons plutôt 'tactique', de la femme que Liliane avait presque oublié avec ces nouvelles, la fit reprendre totalement ses esprits.
Décidémment, il lui fallait vraiment quelqu'un pour la remettre sur les rails depuis qu'elle était arrivée ici... peut-être _sans doute_ sa venue aurait-elle l'avantage de la faire mûrir en rencontrant des personnes plus expérimentées ou détachées.

Liliane se redressa, un peu plus détendue, et hocha simplement la tête. Qu'y avait-il à dire d'autre que spéculer alors qu'ils n'avaient aucune informations valables pour comprendre ce qu'il s'était passé ?

Elle resta silencieuse avant de poser la question qui la taraudait, souhaitant avoir l'avis d'une personne plus expérimentée :

"Que pensez-vous des conséquences du discours du Président ?"

L'amnésie avait cet avantage particulier qu'elle pouvait voir les choses sous un point de vue parfaitement neutre sans être géné par le moindre sentiment. Il fallait bien trouvé un avantage tout de même, à cette neutralité aseptisée dont elle pouvait faire preuve à tout instant.
Les mots de Ludwig lui revinrent à l'esprit ... malgré son amnésie elle faisait toujours montre d'un certain caractère.
Aurait elle réagi de la même façon avec sa mémoire intacte, neutre et dure ?

La jeune femme à ses côtés se redressa pour lui demander son avis.

" les conséquences ? En premier lieu une nouvelle flambée de racisme des deux côtés, avec tout son lot d'attaques de plus ou moins grandes importances, tous les anciens griefs qui vont revenir en mémoire de tous... Je ne peux affirmer si cela va chauffer assez pour éclater suffisament ou rester infiniment larvée. Un discour..."

Elle étrécit les yeux, souhaitant avoir tout de même quelques données de plus en repère, et souhaitant aussi être moins analytique.

" Les rassemblements de mutants vont devenir suspects autant que cibles, puisque ce massacre ressemble à un avertissement et une démonstration de force en même temps qu'avancée tactique. "

Ses pupilles fendues revinrent à Liliane.

" Avez -vous peur de ce qui va arriver ? "

Liliane écouta son ainée avec attention, hochant finalement la tête lorsqu'elle eut fini son analyse. Oui, c'est bien ce qu'il lui semblait également.

Elle rejeta ses cheveux en arrière. A la question de la femme, sa main se figea un instant dans son geste avant de revenir se poser sur sa cuisse. Elle fixa son interlocutrice avant de répondre sans ambages :

"Oui." Elle resta quelques instants silencieuses avant de reprendre, comme se sentant obliger de se justifier. "J'ai vécu une enfance tranquille, depuis que j'ai appris que j'étais une mutante, ma vie n'a cessé de se dégrader." Elle secoua la tête de gauche à droite. "J'essaye de rester détachée, mais ce n'est qu'une façade, je ne suis pas très forte de caractère, et à la moindre pression trop forte je craque."

Elle déplia ses jambes, les étirant pour avoir quelque chose d'autre à regarder que cette femme, qui par ce détachement et cette maturité qui lui était propre était assez imposante.

"Je m'appelle Liliane Inoue, puis-je vous demander votre nom ?" demanda-t-elle finalement en levant les yeux.

Sans qu'elle ne lui demande , ou peut être sa question était une façon d'autoriser, voir d'inciter ce genre de débordement, la jeune femme se livra sur ses doutes et ses peurs sous le regard calme de la mutante aux yeux de chats.
Que voyait-elle d'elle ? Question étrange mais qui a sa place quand on ne sait pas à quoi s'attendre de soi même. Qu'était elle dans les yeux d'une jeune femme somme toute... normale ? ni entrainée à se battre, coincée dans une idéologie ou quoi que ce soit d'autre.

" Vous êtes toujours envie et en pleine possession de vos moyens, vous ne vous êtes pas si mal débrouillée. "


Elle se détourna pour retourner à son point de guet vers la fenêtre, ne cherchant pas à la rassurer. Elle n'avait pas les mots, et d'après ce qu'elle avait entendu, dans cette crise qui venait juste de commencer le bonheur de la petite maison dans la prairire n'était pas pour tout de suite chez les mutants. Qu'elle ne se berce pas d'illusion ou vive cachée et oublie ce qu'elle était.

La question, bien naturelle, la prit de court et son regard tomba sur les feuilles imprimées, qui, moqueuses, lui renvoyaient le nom qui ne lui venait pas de manière automatique sur les lèvres. Le nom faisait tout... Ce n'était pas l'essence même d'une personne et pourtant c'était la première chose qui était livrée et attendue.


" Racquel Marlow. "

Elle ne cherchait pas à être rassurée, dans cette situation rien ne pourait réellement la rassurer... à part si on lui annonçait que tout était arrangé, que tout le monde reconnaissait les mutants égaux aux humains 'normaux'. Belle utopie.
Tout ce qu'elle voulait c'était être acceptée telle qu'elle était, de manière à avoir encore un point d'ancrage : elle-même. Et d'une certaine manière c'est ce que 'Racquel' lui fournit en restant simplement et calmement à l'écoute, sans la juger.

A sa remarque, Liliane eut un léger sourire ironique en murmurant un vague "J'imagine..."

Lorsqu'elle lui demanda son nom, Liliane remarqua un léger trouble chez son interlocutrice, pourtant bien vite caché. Ne voulant pas la déranger alors qu'elle s'était montrée compréhensive à son égard, Liliane hocha simplement la tête.

Un petit silence s'installa alors que les deux femmes n'avient plus grand chose à se dire. Le ventre de Liliane en profita pour se rappeler à son bon vouloir.

"Mh... Vous ne sauriez pas, par hasard, où je peux trouver la cuisine ou les chambres ?" tenta-t-elle.

" Désolée, je ne me souvient pas de la configuration des lieux. "

Les yeux de Racquel brillaient d'un amusement étrange que elle seule comprenait, humour étrange de pointer le doigt sur le fait qu'elle ne se souvenait plus du plan de l'Institut, comme si c'était une défaillance personnelle.
Un si petit détail qui apparaissait de cette manière légèrement incongrue.
Au final, c'était les petits détails plutot que le tout général qui faisaient défaults, et ce genre de connaissance n'étaient même pas fournies en détails dans le résumé de son passé.

Avec un peu de recul la situation laissait autant à rire qu'à pleurer, et si le premier était étrange, le second était impensable, du moins pour elle.
Avant que la jeune mutante ne se pose trop de questions sans intéret - ou ne se les pose pas, de toute façon personne ne pourrait jamais le dire - elle reprit la parole.

" Essayez avec le mutant au don d'ubiquité, il semble faire partie des murs de l'endroit. "

Liliane cligna des yeux, se demandant pourquoi Racquel utilisait le verbe "se souvenir". Si elle était nouvelle, tout comme elle, alors elle ne devait simplement pas connaîtré l'Institut, et si elle ne l'était pas là, la localisation de la cuisine ou les chambres ne devrait pas lui poser de problèmes...
Toujours est-il qu'avant que Liliane n'ait pu pousser plus loin ses réflexions, Racquel lui conseilla de faire appel au majordome.

"Ah. Edouard... Oui, je me demande s'il apparait si on crie son nom ou si on claque des mains." ironisa-t-elle.

Elle se leva, tirant distraitement sur son veste pour la remettre correctement en place.

"Bien, je vais vous laisser. Merci pous vos réponses et à bientôt je suppose."

Elle sourit à Racquel avant de faire demi-tour, sortant du salon pour partir en quête de quoi manger et se reposer.

Chambre

[ Le grand Hall : Arrivée]

Finalement, Sagamore se dirigeait vers sa chambre, perdu dans ces pensées. Il se sentait soulagé et vidé à la fois, incapable de penser convenablement. Depuis sa sortie du Bagne, tout son esprit était tourné vers un objectif, retrouver Jade ! Maintenant qu'elle dormait à quelques pas à l'infirmerie, il ne savait plus trop où il en était. Dans sa tête, il aurait du exulter... Plus rien ne devrait les empêcher de quitter les Etats-Unis, il aurait pu rêver d'une longue caravane de tziganes qui descendait vers le Mexique, imaginer les plages d'Accapulco...

Mais, rien, sensation d'inachevé. Le géant d'ordinaire, était sans états d'âmes. Hélas, la vision de l'idéal de l'Institut, Malicia en directrice débordée par les arrivées incessantes de jeunes mutants perdus. Le Saturday, tout cela formait comme un fil à la patte du caméléon Sagamore. Il secoua la tête, trop fatigué pour réfléchir. devant lui, la porte entrouverte du salon laissait voir l'écran de télévision qui se rallumait sporadiquement comme une machine solitaire pour diffuser son message sordide et incertain quant à l'avenir des mutants.

" On aura peut-être notre quota télévisuel de mutants... m'étonnerais que tout ça finisse en discrimination positive. Putain ! 200 mutants d'un coup... Et plus discrets qu'un chat noir au fond d'une ruelle, A part l'armée et ses forces spéciales ou le Cercle lui-même, qui pourrait balancer ça sans risque ? "

Soudain, une présence, périphérie du champ de vision. Sag se retourna comme un ours sur le qui-vive, avec une vivacité impressionnante pour sa corpulence et sa fatigue. Elle était là, le dernier problème que Sagamore avait l'impression d'avoir accumulé depuis qu'il était arrivé à Boston. Un morceau de son passé qui n'en était pas un pour elle... Une énigme attirante et trouble, comme si il reconnaissait en elle celle qu'il avait connue, mais qu'elle ait tellement changé qu'il se rende à l'évidence.

Elle était Racquel Marlowe, mais une autre aussi. Féline et sans état d'âme, mais brisée, à la recherche d'un passé qui ne la satisferait peut-être jamais. Témoin cette cicatrice qui ternissait tout juste son ovale parfait. du moins pour un type comme Sagamore.

Il se contenta de tousser un coup pour marquer sa présence. attendant que la grande silhouette racée aux longs cheveux sombres, pose son regard hybride sur lui... Qu'elle ne le reconnaisse pas de nouveau. Lui-même se demandait si l'air de Boston ne le transformait pas en Samaritain des causes perdues, Racquel avait toujours eu horreur de ça. Mais que voulez-vous, on ne refait pas un Sagamore.

Longtemps après le départ de la jeune femme, assez longtemps pour avoir vu l'obscurité tomber sur le parc à pas de velours et quelques mouvements se faire, sans qu'elle n'est eu l'envie de cesser son observation, plongée dans ses pensées - le temps n'était pas vraiment son problème , plus exactement le temps qui s'écoulait. Aucune date butoire ne venait donner d'échéance à cette objectif qu'elle s'était fixée - une autre personne entra dans la pièce. Tant de passage ? Certes il était vrai qu'elle était dans une pièce " publique" d'un endroit où passait nombre de gens.
Pourquoi cet agacement alors, à ne pas avoir cette privauté qu'elle ne savait pas rechercher ?

Elle se retourna, contre le mur, discrète présence pas encore remarquée par l'homme qui avait fait son entrée, ses mouvements aussi silencieux que ceux... d'un chat. Il y avait bien plus que les yeux de félin chez elle.
Si il avait l'air aussi à sa place dans cet endroit qu'un hippopotame dans un tutu, il n'en faisait pas état, déplaçant sa vaste masse avec une attention qui dénotait la pratique - non pas du tutu et des pointes, mais de la discrétion.
Son attention se porta sur les nouvelles, comme de bien entendu.
Comment rester stoïque face à ces informations qui portaient un nouveau stigmates sur ce qu'ils étaient ?

Il prit en compte sa présence et Racquel se trouva une fois de plus face à ce visage ravagé, inoubliable - sauf mention spéciale - qui la dévorait du regard comme il espérait trouver quelque chose en elle. Elle ne baissa pas les yeux, cherchant aussi... quelque chose. N'importe quoi. Il était taillé dans le roc, martelé, avec ses fissures, vivant, humain même si il aurait été si facile de le cassifier mutant au 1er regard par sa taille. Il se lisait en lui une fatigue qu'il n'y avait pas eu plus tot dans le bar.

" Le quota sera atteint à la première grande catastrophe qui rayera la plupart des mutants et que les autres seront parqués dans des réserves. Si je me fait une image correcte de la situation. "

Elle ne voyait pas seulement le pire... Pas plus qu'elle n'était de nature pesssimiste. Mais le bon côté des choses lui paraissait utopiste quand elle voyait cette allocution passer en boucle.
La réaction du président... des mutants étaient tués et les réactions se faisaient... contre les mutants ? C'était charmant.

" Tu as fini ce que tu étais parti faire. "

Sagamore la découvrit qui guettait dans l'ombre et son regard brillait comme celui d'un félin noctambule. Racquel Marlow, outil de mort monté sur des cuisses somptueuses. Les griffes de la mutante n'avaient rien d'un jeu de manucure. Il les avait déjà vu à l'oeuvre avant le Saturday. Il scrutait la femme sans vergogne, ce visage qui se cachait derrière les longs cheveux noirs relâchés... Tout ça remontait à presque dix ans.

Quand leurs regards s'accrochèrent, il y avait une question muette sans réponse possible. Comme si, ils cherchaient à se retrouver dans le regard de l'autre. Un bout de passé à raccrocher pour Racquel ? Un pont entre son monde de brume et la réalité sordide. Mais pour Sag, les choses étaient plus troubles. Il voulait lui venir en aide, mais comment et pourquoi ? Parce qu'elle était une amie..? Qu'on ne laissait jamais personne derrière, dans les forces spéciales..? Parce qu'il ne pouvait pas voir passer quelqu'un dans le besoin...? Conneries ! Mais, il aurait fallut un régiment de "réducteur de tête" armés de scalpels pour réussir à extirper une infime parcelle de pensée à peu près constructive dans son esprit fatigué.

Elle parla et sa voix lointaine et rauque le ramena aux visions sanglantes du Boston palace. Elle analysait froidement la situation, avec presque trop de clairvoyance. En fond sonore, cette maudite télé qui diffusait ses infos merdiques. Sagamore se contenta d’acquiescer aux propos de Racquel. L’avenir des mutants était à peu près aussi clair et appétissant que l’eau du bain de siège d’un paralytique incontinent. Il songea en décalé.

* Sagamore O’Neil, tu vieillit et c’est pire qu’un vieux cheval à la patte brisé... Si tu prenais Jade, maintenant... Vous pourriez rejoindre la frontière du Mexique en quelques jours. Débarrassés de toute cette merde... *

Mais, il ne pouvait pas. L’institut, et tous ceux qui venaient de lui filer un sacré coup de main, le regard de la féline qui le clouait sur place. Un tas de chaînes à porter qui pour une fois pesaient sur les épaules du titan. Il se passa une main sur la nuque pour détendre le point de tension et détourna le regard pour aller éteindre le poste de télévision. Sa grande carcasse flottait dans la pièce, démarche irréelle. Inlassablement, son regard se raccrochait à Racquel. Elle demanda...


Il déglutit. Fatigue, vide, il devait se ressaisir. Sur sa trogne taillée à la serpe, un sourire vague qui se voulait certain. il tira son paquet de cigarette et proposa un clope avant de s'en griller une. Son visage étrange, mal dégauchi, se révéla sous la flamme de l'allumette.

« Ouais, j’ai jamais très bien su quand les choses commencent et quand elles finissent.... Et toi, tu raccroches ton passé. Tu étais venue dans ces murs ? »

Nom de dieu, elle irradiait de sa féline présence le salon. Racquel en jetait un max, même perdue et amnésique. Sagamore devait se rendre à l’évidence, il était pincé comme les mômes, les doigts dans les portes... Manquait plus que ça. Images confuses et lointaines d’une jungle colombienne où cette femme dévorait l'écran...

Elle le fixait, scrutait comme si quelque lumière aurait pu jaillir de son visage de brute. Il aurait aimé pouvoir s’approcher, réduire cette distance qui les séparait, un grand vide, un trou, une mémoire.

Avec un petit temps de décalage qui sembla lui paraitre comme si quelques jours s'étaient écoulés avant sa réponse, Racquel finit par détourner la tête.
Peut être n'aurait-elle jamais baissé les yeux ou perdu ce genre de match, oeil pour oeil et griffe contre griffe auparavant, quand sa mémoire était intact, mais même si elle se laissait encore guidé par son instinct - encore heureux puisqu'il ne lui laissait que çà avec sa logique et un peu d'humour - elle n'avait plus vraiment de raisons de tenir à faire ses preuves et de ne jamais reculé devant quoi que ce soit.

Et pour être honnête, il n'y avait pas de temps pour elle. Dans ce foutu bourbier qui semblait être la situation actuelle des mutants, et qui bougeait vite, trop vite pour qu'elle en saisisse la moindre délicatesse, il y avait mieux à faire qu'aider une femme amnésique à remettre son passé dans l'ordre.
Elle préfétait d'ailleurs amplement cette situation à l'idée d'avoir un garde-malade accroché à ses basques.

Elle ne tendit pas la main pour attraper le cigarette, opposant le silence comme manière de refuser, avant de hausser les épaules. Elle s'appuya au dossier du fauteuil sans s'y assoir vraiment, et un sourire affleura ses traits.
Si il atteignait bien ses yeux, contrairement à tous ces sourires faux qui s'affichaient si souvent, et dont elle venait de voir un exemple magnifique sur le visage du président lors de son élocution précédente, c'était un sourire pâle d'une aube terne sur une plaine sanglante, une petite revanche parceque la vie doit continuer quelque soit les ruines qu'elle laisse derrière elle.

" Je serais en peine de l'affirmer. Mais de la même manière que ca a été simple de venir jusque là, me retrouver entre les murs n'a pas été difficile. Comme reprendre en main un de ces vieux python 357, çà ne s'oublie pas. J'ai par contre été assez déçue. La version officielle de ma vie crachée par l'ordinateur a été assez expurgée. "

Le bar s'ouvrit sous la poigne ferme du géant. Il découvrit dedans une bouteille abandonnée là, solitaire et tentante comme les demoiselles en robes légères au coin de la 9ème avenue. Il décida de lui faire un sort et sorti deux verres entre ses grosses pattounes. Sur la table, il servit des rasades sévères. Il siffla le sien d'un coup, regard vague, mais l'alcool réveillait son palais, et faisait comme des petites bulles explosives dans son cerveaux. Il laissa l'autre verre sur la table et se dirigea vers la fenêtre.

Il écouta la femme, il lisait sur son visage amère l'abrupt incompréhension de ce monde qui ne tournait pas très rond. Cette maudite nuit n'en finirait pas. il venait de sortir Jade des pattes du Cercle, mais, il n'arrivait pas à partir la rejoindre. Racquel gardait face à tout ça un éclat froid et étrange, reconstruire sur du désert. Il se marra quand elle parla de la version officielle de sa vie.

" Forcément, tu t'attendais à quoi ? Racquel, t'as du passer presque un tiers de ta vie à servir le gouvernement en mission secrète... Qu'est-ce que tu veux qu'ils mettent ? en 2022, Racquel Marlow a participé à l'assaut sur Cuba, en étant parachutée entre les lignes ennemies ? Nos vies sont comme ça, un vraie gruyère... comme ta mémoire aujourd'hui. "

Il ne se moquait, ni riait vraiment de la situation. C'était plutôt un constat, pour lui comme pour elle, Sagamore avait servit son temps lui aussi. Plus même, avec les cinq ans en laboratoire secret. Une vie de souffrance. Est-ce que Racquel trouverait quelque chose de bon à raccrocher son passé ? Nom de dieu, une vie de sales coups, de meurtres et de coups de forces pour maintenir un étrange statu quo dans une société qui dévorait les petits et engraissait les nantis. Un jours le type se réveillait dégouté de tout le sale boulot qu'il avait fait jusque là. Racquel elle se réveillait en l'ayant oublié, presque un cadeau du ciel, ouais, à voir...

Sagamore O'Neil observa cette femme, derrière chacun de ces gestes, il retrouvait celle que lui avait connu. Ce fatalisme sauvage, qui faisait qu'elle continuait contre vent et marée à vivre. Mais quoi lui dire ? Elle même ne devait pas comprendre grand chose, une étrangère à l'intérieur d'elle-même. Il aimait son regard lointain de chat blessé. Il se leva pour lui faire face, son faciès de brute se découpait sous la lune. Son immense stature dévellopé dans la pénombre de la pièce toujours plongée dans le noir.

" Tu as essayé de voir quelqu'un ici, un ancien que tu aurais peut-être déjà croisée ? On dit que la mémoire revient avec un grands choc. Mais, ceux que j'ai à te proposer, de chocs, j'ai des doutes... T'inquiètes, on trouveras bien un moyen. "

La jeune femme tendit le bras et attrapa son verre, jouant avec un long moment, avant de daigner tremper ses lèvres dedans. La lumière artificielle se reflétait dans le liquide ambrée, donnant des teintes plus chaudes à son visage, comme si un instant son visage devenait moins hanté, avec ses pensées otées de ses épaules un éphémère moment illusoire. Pour ceux qui pensent qu'on peut noyer ses soucis dans l'alcool, au moins est démontré l'effet qu'il peut aussi former un miroire déformant. La liqueur était chaude dans sa bouche, aussi ne la draina-t-ellle pas de le même façon qu' l'avait fait le géant, prenant le temps de l'apprécier.

Elle ne put résister à l'attrait d'ajouter son sourire ironique au rire de Sagamore, ouvrant légèrement la paume de sa main vers le haut, regardant ses griffes sortir puis se rétracter, acérées et brillantes.Qu'elles lui avaient paru facinantes ces griffes quand elle avait repris conscience pour la première fois, dans la tunique blanche dans une pièce totalement aseptisée, sasn comprendre quoi , où, ni comment. Une part d'elle même à la fois si distincte et personnelle.
Et qui n'avaient pas servi qu'à grimper aux arbres.
A la fois intrinsèque à elle mais représentant son passé. Ses griffes de son autre main émirent un léger crissement en commençant à rayer son verre qu'elle reposa avec une certaine douceur.

" Peut être une version politiquement correcte ou conte de fée. " commenta-t-elle.

Certes l'intéret n'eut pas été flagrant non plus. Mais si tout ce qu'elle avait fait été destiné à rester sous le silence, à moins de rentrer dans son cerveau elle allait au devant d'un sacré blocage.

Dur de ne pas lever la tête quand il fut devant lui, et elle leva légèrement la tête en arrière, pourtant habituée à pouvoir regarder bien des gens dans les yeux. Mais Sagamore était aussi différent de la population générale qu'un brochet dans un aquarium de poisson rouge.

" L' Institut était assez désert quand je suis arrivée et depuis je n'ai pas cherché à retrouver qui que ce soit, ne sachant même pas par qui commencer. Pour le choc... "

Le sourire de Racquel tenait plus de celui du tigre que celui du chaton, et aurait surement ou convaincre un troupeau de dobermans de se tenir sage et de marcher à pattes de velours autour d'elle.

" Je relève le défi, je n'ai guère à perdre dans la situation. "

Elle ferma les yeux un instant, le temps de retrouver un visage plus apaisé, puis fixa Sagamore, presque gentiment, ses yeux félins considérateurs et curieux.

" Pourquoi ? "

Pourquoi était-il là, proposait il de l'aider ? Pour une mission ensemble qu'elle ne pouvait pas se remémorer ? Solidarité entre mutant, entre institut ?

De plus près, elle avait cette façon de vous fixer de telle sorte qu'il aurait été diffcile de détourner le regard. même par en-dessous, elle maintenait la pression. Ses fameuses griffes... De plus près, il devinait le grain de sa peau. Sagamore revint à la question.

" Pourquoi ? ... Pfff, si je le savais, foutre dieu ! Pourquoi ? Parce que t'es dans la mouise, parce que on est monté un jour à 6 dans un hélico et qu'on est ressorti qu'à 2, pour cutberth qui est tombé là-bas... Peut-être pur toi aussi... J'en sais rien.
Mais, si je le savais qu'est-ce que cela changerait ? Racquel, t'es pas dans une situation où tu peux rejetter la main tendue.
Pour la série de chocs, visiblement, le bourbon est pas suffisant, va bien bientôt falloir passer un niveau au dessus. "

Il lui sourit de toute sa trogne mafflue, il y avait un calme permanent chez Sagamore. Une force de persuasion plus solide et présente que l'ombre d'une montagne. Il ne faisait qu'énoncer sa vision des choses, mais avec la patience de tous les prédateurs, il finissait toujours par coincider avec lui-même.

Même amnésique, Racquel ne semblait pas prête à accepter de l'aide n'importe comment ni de n'importe qui. Ce qu'il n'était pas de toute façon. Pourtant, il gardait aussi la prudence d'un ours devant une ruche pleine d'abeille et de miel. La femme félin avait toujours plus ressemblé à une lionne qu'un simple matou. Et même quand elle se montrait plus ouverte, il restait chez elle une tension, cette prudence de l'animal aux aguets. il se contenta de lui cligner de l'oeil.

La justification semblait correcte, Racquel pouvait y croire - non elle voulait y croire, puisqu'elle n'avait rien d'autre à se mettre sous la dent, ou plutot les griffes. Elle y croyait, laisserait cette vulnérabilité au géant. Et si les choses tournaient mal, elle aurait le net plaisir de tester le tranchant de ses griffes sur l'épaisseur de peau de Sagamore. Mais cela ne viendrait que plus tard. Pour le moment, Racquel se contenta de sourire à Sagamore, amusée . Ses cheveux cachés sa cicatrice, et souriante dans la lumière, elle semblait bien différente de cette femme amère qu'elle était devenue. Puis elle bougea un peu, et redevint celle qu'elle était maintenant, une femme dont la douceur semblait très bien dissimulée.

Aussi difficile à bousculer physiquement que pour moralement cet homme, mais il avait raison sur le fait qu'elle n'était pas en position de refuser, par la simple et bonne raison qu'elle n'avait pas d'autre choix. Et abandonner n'était guère une idée qui lui plaisait.

" Je te suis, et ferais confiance Sag. Tu as raison à moins d'abandonner je n'ai pas d'autre choix que de te faire confiance. J'imagine que ce n'est pas la peine que je rajoute une série de menace ou de promesses, je ne pense pas que tu me mènerais un bateau. "

Elle tendit la main pour signer sa... rédition ? la confirmation d'un contrat ou tout simplement enfin réussir à saluer cet homme qu'elle vait oublié.

Sagamore pouvait bien reconnaître une chose qu'elle n'avait pas perdue. Cette fille avait du chien... Du chien ou du félin ? Par instant, il pouvait retrouver Racquel Marlow dans un sourire, un geste qu'elle affectait, mais le plus souvent, elle était cette femme lointaine qui ne pouvait pas se livrer, froide et prudente. L'image fut flagrante quand elle accepta la proposition du géant, brève seconde où sous la lumière, son sourire éclaira son visage masqué par ses longs cheveux sombres. Elle avait souri et tendue la main en guise de pacte. Sagamore attrapa cette poignée sans réfléchir. Sa gigantesque patte recouvrit la main pourtant ferme de Racquel. Un accord, des retrouvailles, tant de choses pouvaient être scellées ainsi.

Elle avait du répondant, mais, Sag resta prudent en serrant cette main longue et nerveuse. Ne serait-ce que parce que au bout de ses longs doigts, elle dissimulait cinq griffes tranchantes. Bah, il en faudrait pour atteindre la corne des mains du géant. Il sourit à cette pensée. La féline gardait une retenue pareille à celle d’un chasseur sur le qui-vive. Elle acceptait l’aide de Sagamore. Mais sans oublier, qu’elle ne savait pas où ni comment, il pourrait la trahir. Une possibilité qu’elle ne pouvait pas ignorer. Ses paroles mêmes le sous-tendaient.

Quand sa main dans celle du géant enfermée, Sag eut une vision fugace d’une piste d’envol, au nord de la Colombie. Fury leur avait présenté cette môme, tout juste sortie de ses classes. Cinq types, le commando Jaguar. Il était le dernier en vie... Et Racquel, sans sa cicatrice à l’époque, mais les marques de guerres pouvaient-elle choquer le colosse ? Déjà, elle avait cette réserve qu’il reconnaissait aujourd’hui. Et cette façon de montrer qu’elle ne reculait pas. Les gars s’étaient marrés, une bleusaille. Mais, dans la jungle ensuite, c’était elle qui s’en était sortie avec Sagamore.

Deux poignées de mains séparées par une huitaine d’années mais qui se ressemblaient trop. Il garda un moment cette main chaude qu’il sentait palpiter entre ses gros doigts gourds. Prolonger le contact un moment. Puis, il la relâcha, histoire de ne pas ressembler à vieil imbécile sentimental. Mais, son visage avait pris cette étrange grimace d’ogre sarcastique qu’il affectait pour chasser les émotions.

« M’aurait étonné que tu donnes ta main sans avertir que tu saurais te défendre, ma belle. Ta mémoire semble avoir perdue le moindre détail de ta vie, mais ton instinct, ton enseignement, ils jouent à plein ! Je serais près à parier que tu démonterais n’importe quel fusil mitrailleur en moins trois secondes, ou que tu peux toucher une mouche à cent mètres. Vache de sale coup, ton amnésie... T’inquiètes, Racquel, je serais une vraie petite mère pour toi... Maintenant, reste à savoir par où on va commencer. »

Il rigolais, maintenant, l’ogre des contes de fée, avec sa tronche de traviole, le côté gauche ravagé, comme si l’affaire était entendue et qu’il n’y avait plus qu’à régler que les détails. Il venait de reprendre du poil de la bête. Le massacre des quais, cette discussion avec Racquel alors que la lune s’étirait comme dans un rêve

Elle n’avait rien d’une petite femme fragile en verre, cassable et délicate. Mais quand sa main fut englouti par celle du géant dans un poigne ferme et franche, cette idée aurait presque pu l’effleurer. Presque. Car le terme fragile ne venait jamais en considération quand elle brossait un portrait d’elle-même. Perdue pourquoi pas. Méfiante assurément. Possiblement avait elle quelques aspects qui la rendait plus fragile. Mais fragile en tant que tel ? Autant que Sagamore avait l’air d’un gentleman sans aucun doute.
Toute chose est fragile, si on trouve son point faible ou pris dans de bonnes conditions.

Racquel eut une curieuse sensation quand sa main fut enfermée dans celle de Sagamore. Elle fixa son regard, dans l’expectative, son pouvoir de post cognition puisant sans qu’elle le sache en plein dans les pensées qui affleuraient à l’esprit du mutant et qui l’intéressait tout autant elle. Sans le vouloir, voyeuse ou sangsue sur l’esprit, la jeune femme perçut ce que voyait Sagamore, rendait pour lui comme pour elle la vision aussi claire que si quelqu’un avait prit un malin plaisir à filmer la scène pour ensuite la passer devant leurs yeux étonnés, sans qu’ils sachent que les deux voyaient la même chose.

Plusieurs hommes, au visage peu avenant, tous les uns autant que les autres en train de fixer le visage du jeune femme. Si le visage des autres étaient plus flous, un simple souvenir, l’esprit qu’elle visitait n’était pas fixé dessus, celui de la femme ne lui aurait échappé pour rien au monde. Elle, dix ans plus tôt, les mêmes yeux de félins fixes et surs d’eux, les lèvres serrés par la détermination. L’homme à ses côtés, repérable par ses galons de colonel et ses manières autoritaires, qui la présentait juste avant de faire un rappel sur les derniers détails de la mission. Mais les regards étaient fixées sur cette gamine - bleusaille, femme, qui avait même l’audace d’être mignonne - comment la prendre au sérieux dans cette mission ?
Un instant ou des dizaines de minute, Racquel quel put contempler ce souvenir, posant des noms sur les visages qui l’entourait, la plupart était mort, ne restant qu’eux deux, et le colonel Fury dont elle avait un bon aperçu. Même si elle n’avait pas cherché activement difficile de rater ce nom de la manière dont il résonnait présentement.

Un instant, Racquel fixa Sagamore, les pupilles félines dilatés, leur noir mangeant le pupille de l’iris tandis qu’elle regardait par delà le géant, loin dans le passé, dans ce passé qui leur était commun. Elle réintégra sa propre psychée avec un choc presque douloureux, se retrouvant à voir l’homme alors qu’elle s’attendait presque se contempler elle-même de la même manière qu’il l’avait fixée, même si son visage était différent maintenant. Ses pupilles reprirent rapidement leur forme initiale, même si quelque ‘ un l’observant n’aurait pas eu de mal à suivre ces étranges mouvements sans probablement arriver à les faire coïncider avec un quelconque jeu de lumière.

Racquel ferma les yeux douloureusement. Surement la première de la série de choc proposé par Sagamore, même si elle avait eu l’ombre de la certitude du commencement de l’idée qu’il avait choisi de lui-même de lui montrer ce souvenir en rentrant dans son esprit, elle aurait tenté de l’étrangler ici et maintenant, différence de force ou non. Mais elle savait que cela venait d’elle, comme autant de petite certitude désagréable de se rendre compte qu’elle ne se connaissait pas, et que cela englobait plus que quelques détails sur son nom.

«  Par où ? C’est déjà commencé plus exactement. »

Quand elle rouvrit les yeux, rien n’aurait pu s’être passé.

«  J’imagine que trouver des détails serait plus simple en affrontant quelque ‘ un de plus haut placé qui m’a connu. »

Affronter. Rien ne semblait vraiment paisible quand elle envisageait les choses à sa manière.

« le colonel ..? »

Choix hasardeux dictés par l’image elle venait d’avoir de lui, image secondée par des sentiments positifs. Elle n’arrivait pas à totalement se défaire de ce qu’elle avait senti durant cette vision, remémoration ? Et c’était bien peu agréable.

Ses yeux fendus prirent des teintes étranges, elle semblait regarder au loin comme en elle-même, alors qu'elle partageait sans qu'il le sache leurs propres souvenirs. O'Neil aurait pu remercier le ciel de n'avoir pas eu de pensées impures à cet instant, car Racquel revoyait la scène de leur rencontre par les yeux du colosse au visage tordu, avec une nettetée qui devait lui sembler terrifiante... Par bonheur, lui n'en savait rien, tout juste, il admira les reflets changeant de ce regard félin, jusqu'à ce que l'iris noir, soudain englobe toute la pupille. Elle palpitait dans sa main, chaude et magnétique, mais, il ne comprenait rien de ce qu'elle vivait tandis qu'il se remémorait ce foutu tarmac, les bruits de l'hélico, et la silhouette animale d'une jeune soldate aux allures de félidée.

Sans le savoir, il venait d'offrir à Racquel le premier flash de son passé... Elle ferma les yeux et sa voix lointaine et rauque exprimait un désarroi que le géant ne pouvait pas soulager. Cela avait déjà commencer ? Mais quoi, il se demandait... Soudain, d'une voix blanche, elle semblait recoller à une image de son histoire. Et Sagamore était troublé, comme si, il avait pu partager un bout de leur première rencontre avec elle. Affronter quelqu'un de haut placé qui l'aurait connut, comme le Colonel...

" ... Fury ! Mais, bordel, Racquel d'où tu sors le nom de ce vieux salopard... La dernière fois que je t'ai vu, tu bossais encore pour lui ! T'en parles comme si... "

" Le vieux ", Fury, Chef d'une unitée d'élite dont seul le président des Etats-unis pouvait obtenir quelque chose, et encore... Sagamore l'avait rencontré à l'époque de la formation des commandos Jaguars. Et plusieurs fois, Fury leur avait demandé un coup de main sur des affaires compliquées. Mais, quand à savoir, les liens que le "Vieux" entretenait avec Racquel.... La première fois en Colombie, il semblait couver Racquel comme sa dernière trouvaille. Fury s'y entendait pour former un commando, ou découvrir des spécialistes..; Il n'avait jamais fait dans la ségrégation mutant... Et Fury était reparti avec elle.

Sagamore, lui, gardait comme dernier souvenir de Fury, un matin d'hiver, six mois auparavant. Le temps s'écoulait trop lentement entre les murs gris de sa cellule. Et la voix lointaine de fury au téléphone... Le colonel devait bien quelques services à Sag, et même si le géant purgeait sa peine au bagne, "le vieux" n'avait pas rompu les ponts... Il n'avait rien dis d'autre que "Elle est morte". Et sag avait compris de qui il parlait aussitôt. Emotion neutre, car qui mène une vie violente, a forcément de forte chance d'en finir violemment. Pourtant en retournant dans son trou gris et froid, sag avait eu une pensée pour la femme félin.

A présent, Racquel avait surgi d'entre les morts, elle était devant lui, vivante. Même amnésique, elle restait elle-m^me. Il lui sourie pour apaiser l'étrange sensation qui animait cette femme et dont il ne devinait rien. En tout cas, leur simple rencontre sembalit agiter en elle des souvenirs et plus vite qu'on aurait pu croire.

" ... J'en parle comme si je me souvenez de lui. " accepta Racquel avec l'ombre d'un sourire désabusé.

Elle ne cessait de revenir à ce morceau de souvenir balancé sans qu'elle ne demande rien. Difficile de ne pas l'intégrer comme sien, mais si le point de vu était largement différent. Mais elle était présente, ne serait-ce que par un autre point de vue.
Elle ne pouvait pas se laisser déborder.
Apparemment ses capacités de mutante allait au delà des griffes et des yeux, ce qui expliquait quelques situtations précédentes qu'elle avait jusque là mis sur une tension nerveuse prete à craquer. Voir ce que décrivait les gens entre autre... mais jamais avec autant de nétteté. Et dans ce cas là Sagamore n'avait rien décrit, elle avait vu d'elle même. Etait ce si intense car c'était un mutant , çou juste parce qu'il se sentait concerné ? Elle supposait qu'elle prendrait le temps d'étudier les théories plus avant quand elle en aurait le loisir.
Ou mieux encore quand elle aurait une mémoire adéquate elle saurait plus ou moins exactement de quoi il retournerait.

Pouvait elle faire confiance en Fury ?
La confiance était pour le moment un luxe qu'on lui arrachait sans qu'elle ait vraiment le choix, poupée ballotée entre différentes pattes brusques. Si elle avait été plus prompte aux mouvements d'humeur elle aurait déjà craqué depuis un long moment.

Elle cligna des yeux, lentement, et se dirigea vers la fenêtre où la lumière sélène n'éclairait guère le parc. Ses yeux de félins s'adaptèrent lentement, et soudain le parc fut aussi clair qu'en plein jour, la moindre lumière lui permettant de voir ce qui s'y passait, c'est à dire juste la vie de la nature, paisible et moqueuse par rapport à leur furie de vie humaine. Ou mutant si l'on s'accroche aux détails.

" Ca fait de lui la personne la mieux placée alors. Sauf si tu as une autre suggestion. "

Malgré la fin de phrase presque ouverte, le ton de Racquel semblait clore, en douceur certes, mais clore tout de même, la discussion.
Et dans son genre elle pouvait se montrer fixe sur ses positions.

Le vieux ! Racquel se souvenait du vieux... Comme ça, un flash ! Le plus drôle c'est que Sagamore y pensait quelques minutes avant. Ce genre de coïncidences... Il resservit deux grandes rasades d'alcool ambré.

" Racquel, je fête pas mal de trucs aujourd'hui... Alors à notre pacte, et à une môme qui vient enfin de trouver un chez elle. Et à ce salopard de Fury, sur lequel, on finira bien par tomber si on se met à le chercher... "

Il songeait à Jade, que ferait-il quand elle se réveillerait ? Il s'était promis de l'emmener ailleurs, loin de Boston et des cauchemars qu'elle avait vécus. Boston puait la mort, toute cette histoire de mutants assassinés, la ville serait bientôt à feu et à sang à ce rythme là. En même temps, il y avait de fortes chances pour que ce soit la plupart des states qui ressemblent à ça. Au moins, à l'institut, elle serait protégée... A moins qu’elle n’en décide autrement. Et puis, il venait de donner sa parole à Racquel.

Il sirota tranquillement son verre en scrutant la femme féline. Elle était fermement décidée à retrouver le Colonel... Bah, Sag n’essayerait pas de l’en dissuader, pas lui. Il demandait à voir, une rencontre entre Racquel Marlow amnésique et le colonel Fury promettait pas mal d’étincelles. Cela apprendrait sûrement à ce vieux plouc à ne pas vérifier ces renseignements. Elle était en vie. Mais, valait mieux la prévenir tout de même.

« Super... Tu vas adorer Fury. Dis-toi juste un truc c’est qu’il bosse quand même pour le gouvernement, et qu’il serait près à vendre sa mère pour réussir un coup. Il ne te donnera rien pour rien et l’addition pourrait être corsée. Enfin, on verra bien. »

Il sentit qu’elle avait clos la discussion, demain, ils tacheraient de trouver Fury. Et maintenant, Sagamore, regard dans le vague, il goûtait soudain au silence du manoir, à ce drôle d’instant après la bataille. Il profitait aussi de la présence vivante de Racquel, elle qui se découpait dans la pénombre lunaire de la fenêtre. Un silhouette féline dont les cheveux longs et sombres accrochaient des reflets de lunes.

Le verre glacé en main, Racquel tentait de savoir quelles pensées étaient cachés sous le visage déchiquetés de Sagamore. Essayer de comprendre , mais ne voulait pas le voir attention ! La dernière expérience avait été suffisament désatabilisante pour ne pas vouloir s'y livrer comme un jeu de foire.

Quand Sagamore parla de la môme, dont elle n'avait guère entendu parler avant - elle ne pouvait que supposer que c'était lié à cette mission de l'homme plus tot dans la journée - La mutante sentit comme un pincement au coeur, un sentiment tendre et un peu amère, lié à la façon dont il parlait de cette enfant qu'elle ne connaissait même pas. Réaction instinctive dès qu'on parlait d'enfant ? Etrange, elle s'était crue à l'abri de toute réaction émotionnelle intempestive jusq'à présent.

" Je n'irais pas jusqu'à dire à un avenir brillant, mais la pensée est dans le même sens. "

En y songeant bien , ironiquement, elle était une représentation assez intéressante du "problème mutant" comme les médias aimaient tant à l'appeler. Elle ne savait pas d'où elle venait, et elle savait encore moins où elle allait. Et elle semblait entourée de violence aussi surement qu'un tigre ne mange pas d'herbe à son petit déjeuner.
Sauf qu'une personne, ce n'est pas un problème général. Mais tous les mutants ? Guère plus qu'une statistique.

La description de Fury lui convenait assez. Quelqu'un d'altruiste elle n'aurait pas su qu'en faire. C'était déjà suffisament désarmant de s'en remettre à Sagamore car il avait décidé de l'aider et qu'elle ne voyait pas ce qu'il y gagnait.

" C'est possible. Mais n'oublie pas que de mon côté, je n'ai clairement rien à perdre pour le moment. Et les gens désespérés sont souvent les plus dangereux. "

Désespérée elle ? Avec une lueur de moquerie elle savait bien que non. Elle ne savait juste pas quoi espérer . Si elle ne savait pas à quoi s'attendre, les autres personnes pensaient pouvoir la définir par ce qu'elle avait été, et rien n'était moins sure.