(hrp : Sagamore O'Neil : brêve description à lire avant d'entrer !)
Pour le colosse, il fallut trouver une chambre et des meubles à sa dimension. La pièce était grande, entièrement lambrissée et lazurée en noire. Une double fenêtre donnait sur un petit balcon juste au dessus des toits pentus des garages de l'institut. Le mobilier était vraiment à la dimension du monstre. Un énorme futton de cuir beige dévorait la plupart de l'espace, son lit qui ressemblait à une immense péniche. Dans un coin, un fauteuil à bascule, le seul endroit où quelqu'un pouvait poser ses fesses dans la chambre. Une armoire pour les fringues, et une table basse pour manger assis sur le sol. Contre un mur, un bureau qui correspondait plus au mobilier d'origine en chêne sculpté, mais, Sagamore s'en servait comme établi pour le quarter de sa moto.
Celui ou celle qui ouvrait la porte de cette chambre y rentrait à ses risques et périls. Il y régnait un capharnaum indescriptible. Chaussettes sales ou slip dans l'état, qui cotoyaient de la vaisselle peu ragoutante ou des cartons de pizzas. "Sur l'établi, posé sur un papier journal, il y avait toujours quelques pièces de mécanique qui rendaient l'âme et leur huile sur le bois de chêne comme sur le tapis immonde dont la couleur originale avait disparue. L'odeur du fauve et de l'huile minérale prenaient à la gorge. Les cendriers débordants de mégots, il n'y avait jamais qu'une seule chose qui sembla à sa place, la bouteille de wisky ou de sctoch qui tronait sur la table basse en permanence.
Marcher dans ce chaos, relevait du pari , où l'équilibre et la prudence était les atouts majeurs. Mais, Sagamore aimait ce désordre, presque trop vrai pour être beau, à l'image de son cerveautoujours tourmenté. La théorie du Chaos prenait ici toute sa dimension.