Identité :
Prénom : Yasha
Âge : 18 ans
Surnom : Nightmare
Clan : La confrérie
Physique :
Yasha est une métis asiatique-européenne. Son visage inexpressif rappelle curieusement les traits d'une poupée de porcelaine, de ses cheveux d'un blanc de neige jusqu'à ses yeux bleu glace d'une fixité presque dérangeante. Sa peau est très pâle, creusée par les cernes de nombreuses nuits sans sommeil. Mesurant 1m60 et des micropoussières, elle est très fine et sa force musculaire approche plus ou moins le néant absolu. Elle n'apprécie que très peu les contacts physiques, c'est pourquoi son premier geste quand on l'approche sera le plus souvent un sursaut de recul. Au mieux. Pour les mêmes raisons, ses mouvements sont toujours très doux, hésitants, prudents, comme si elle était au milieu d'un marécage qui menaçait à tout moment de l'engloutir.
Signe particulier : Son corps est couvert de cicatrices.
Caractère :
À cause de son passé, son esprit est presque vierge de toute éducation. Elle n'a que peu de vocabulaire, peu de connaissances générales et sur le plan social, elle n'a vraiment que le minimum syndical : elle sait dire bonjour et au revoir, mais quand au reste... Disons que ses capacités dans ce domaine sont très sommaires.
Elle compense ce handicap par une grande capacité de concentration, d'apprentissage et de mimétisme. En observant les autres faire, Yasha peut par la suite tenter de reproduire les gestes. Ce qui, bien sûr, ne remplace pas la pratique régulière d'une activité.
De nature douce, elle n'est absolument pas agressive. Elle aurait plutôt tendance à détaler quand elle est menacée que de répliquer par la violence. Hypersensible et fragile, il suffit de peu pour la perturber émotionnellement : son équilibre mental est très instable... Sachant qu'il s'agit d'une faiblesse dont certains pourraient profiter, elle cache cette vulnérabilité sous un masque de froideur hautaine et de méfiance. Mais ce n’est qu’une manière de se protéger face à un monde hostile qu’elle comprend mal.
L’instinct de survie et la peur étaient ses seules motivations quand elle est entrée à la Confrérie, mais grâce au travail de Marcus et de Yoss, elle a peu à peu découvert les sentiments d'amour et de solidarité, au point de devenir complètement fanatique, prête à se sacrifier sans hésiter si on le lui demandais.
Quand on réussissait à lui tirer deux phrases d’affilé, on pouvait s’estimer heureux. Yasha prenait des somnifères pour dormir et des calmants la journée, ce n’était que vers midi qu’on pouvait obtenir d’elle un minimum de réactions. Là encore, grâce à Marcus, elle put se désintoxiquer de ces médicaments auxquels elle était devenu accroc et ne plus prendre que le huitième de ce qu'elle consommait auparavant. Elle n'est toutefois pas complètement sevrée...
Pouvoir :
Son pouvoir est directement lié à sa peur : quand Yasha est effrayé, elle est capable de matérialiser des créatures monstrueuses issue de son imagination. Plus la créature est grosse ou plus elles sont nombreuses, moins longtemps elle peut la maintenir en vie : un monstre de la taille d’un corbeau peut durer deux heure, un autre de la taille d’un gorille une quinzaine de minutes. Ces choses font partie d'elle, comme une sorte de projection d'une des facettes de sa personnalité. Elle les contrôle donc comme on contrôle un de ses membres...
Histoire :
Silence...
Une goutte d'eau tombe de ses yeux, coule le long de sa joue.
Elle ne sait pas que c'est une larme. Elle n'a que très peu de mots pour nommer les choses. Elle ne sait même pas quel est son nom. Elle sait juste qu'on l'appelle "Yasha". Et que ce nom claque comme une insulte. Yasha. La démone.
Silence...
L'enfant ne hurle plus depuis longtemps. Depuis des années peut-être. À quoi bon ? Personne ne répond jamais. Elle remue peu. À quoi bon ? Des chaînes enserrent ses poignets.
Elle ne sait pas pourquoi elle est là, dans cette cave. Elle ne se souvient plus. Elle ne croit pas avoir fait quoi que ce soit de mal. Mais elle est punie. Peut-être est-elle réellement une démone. Peut-être est-elle simplement mauvaise.
Un sentiment lui compresse le coeur... Elle ignore son nom comme elle ignore le sien. Mais c'est la culpabilité.
Silence...
Parfois, quand elle erre entre le rêve et l'éveil, des images confuses envahissent son esprit. Maison de papier. Des femmes portant d'épais maquillages... des vêtements de tissus aux couleurs criardes... parfums capiteux qui lui irritent la gorge. Des rires... des cris... des hommes puant l'alcool entrent, sortent... laissant de l'argent... Il y a une femme qui tousse beaucoup. Elle n'arrive pas à distinguer les traits de son visage... juste ses bras qui l'entourent de temps à autres dans une brêve étreinte... juste son odeur de fièvre... Un homme entre... un homme parmis tant d'autres... mais lui... Il laisse de l'argent, mais il ne prend pas une femme maquillée avec lui... Il l'attrape elle, l'arrache des bras de la femme malade et...
Silence...
Un papillon de nuit tournoie autour de l’ampoule électrique. Jeu d'ombre et de lumière qu'elle suit du regard, avidemment. Elle le suit du regard... jusqu'à ce qu'il tombe au sol, raide mort. Un rat passe à côté de son pied. Yasha gémit doucement. Elle a faim. Elle a soif. Elle sait qu'Il va venir la nourrir. Mais elle a peur de Lui. Elle préfèrerait qu'Il ne vienne pas. Qu'Il la laisse mourir. Mais Il viendra. Il vient toujours... et elle a envie de vivre.
Bruit.
La porte s’ouvre. Une silhouette se découpe sur le pas de la porte. Une silhouette d’homme. Lui. Il descend les quelques marches de l’escalier. Ses cheveux sont comme les siens, sans couleur. Ses yeux sont noirs. Ses yeux lisent jusqu’aux tréfonds de son âme.
Elle crie. Elle crie jusqu'à se briser la voix, encore et encore. Il dit qu'il fait ça pour son bien, pour extirper le Mal en elle. Elle croit qu'il a raison, qu'elle est mauvaise, qu'elle mérite d'être punie. Mais elle a peur. Peur de ce qu’il va faire.
Toujours le même rituel. Il la frappe. Il la roue de coups, jusqu’à ce qu’elle puisse à peine remuer. Ce n'est qu'une enfant, elle est trop faible pour se défendre. Trop faible, trop faible...
Il se couche sur elle et lui fait encore plus mal, mal à l'intérieur. Elle ne crie plus. Elle sent son esprit qui glisse ailleurs, son esprit de plus en plus confus, de plus en plus brumeux... Elle se sent tellement proche du néant, tellement proche de la destruction. Comme au bord d'un gouffre.
Dans un coin de son esprit, une chose bouge un petit peu. Une chose chaude, douce, rassurante, comme une petite lune qui ne brillerait que pour elle. Elle s'y raccroche de toutes ses forces, la nourrit de sa peur, la sent grandir... La seule chose qui la maintient en vie.
L'homme s’en va. Lui laissant de quoi boire et manger.
Silence...
Elle a grandit. Elle le sait parce que ses poignets sont de plus en plus serrés par les chaines. Elle a de la poitrine aussi. Son corps se transforme, suivant le cycle inexorable du temps. Mais rien d'autre ne change. Il continue de venir la nourrir. Il continue de la détruire. Elle continue de vivre sans trop savoir comment.
Mais elle ne se sent plus coupable. La lune en elle s'est étendue tellement loin en elle... Elle a l'impression de briller de l'intérieur, de briller d'une chose toute simple, d'un sentiment ancien et puissant : l'instinct de survie.
Bruit.
La porte s'ouvre. Il descend les marches. Cette fois-ci, Il a un objet à la main. Elle le sent sans le savoir : c'est une arme. Aujourd'hui, Il a décidé de la tuer. Elle est trop âgée, Il n'a pu extraire le mal en elle. Il faut en finir. Aujourd'hui... Elle va devoir se défendre. Cesser d'être une enfant, si faible. Et devenir ce qu'Il lui a toujours dit qu'elle était. Une démone.
Il lève la main, l'objet tranchant à la main.
L'air vibre violemment autour de Lui.
Des cris.
Il hurle.
Des choses courrent sur Son corps...
Des choses qui Le terrifient.
Des morceaux de lune...
Il ne comprend pas, Il fait de grands mouvements avec son arme, essaye de tuer les choses sans même les effleurer, trop rapides.. Il remonte l'escalier en courant, Il fuit, Il crie...
Silence...
Une nouvelle fois, elle Le voit dans l'encadrement de la porte. Mais cette fois, Il est couché sur le ventre, une mare de sang s'élargissant autour de Lui. Il ne se relèvera plus. Des gouttes d'eau salée coulent le long de ses joues mais un sourire immense étire les lèvres de Yasha.
Elle a survécut.
Silence...
Les couloirs de l'hôpital autour d'elle. Les infirmiers passent et repassent. Ils ne la regardent pas. Elle n'a jamais rien fait de violent mais... elle leur fait peur. Bien sûr, ils connaissent son passé. Ils savent comment on l'a retrouvée dans la maison de cet homme qui baignait dans son sang, la main crispée sur le manche du couteau qu'il s'était lui-même enfoncé dans la gorge. Ils savent ce qu'il lui a fait. Ils savent qu'elle ne savait même pas parler quand on l'a menée ici, alors qu'elle avait bien l'air d'avoir plus de dix ans. Ils savent. Mais elle les terrifie. Dans sa façon de rester bien sage. Très sage. Dans ce silence qui l'entoure. Ce silence qui semble prêt à être brisé par un hurlement terrible, bestial, au moindre moment. Ils ont peur.
Silence...
Elle est seule dans sa chambre. Enfin, ça n'est pas réellement sa chambre. C'est l'endroit que sa famille d'accueil lui prête pour dormir. Elle n'est chez eux que depuis un mois mais elle sent qu'elle va bientôt changer de maison. Une fois de plus. Elle n'arrive pas à être comme les autres. Elle leur fait peur.
Elle a peur d'eux, elle aussi. Elle a appris à regarder pour comprendre. À comprendre pour apprendre. À parler pour pouvoir leur mentir. À marcher pour pouvoir fuir. Elle sait que la chose est toujours en elle, qu'elle peut l'appeler quand elle est en danger. Mais elle sait aussi que celà fait d'elle une paria.
Mutante.
Le mot lui plaît. C'est mieux que démone... Mutation. C'est lié au changement. À l'évolution. Cela veut dire qu'il y a un futur. Un futur où elle a sa place.
Bruit...
Elle pousse la porte de la Confrérie. Elle ne s'appelle plus Yasha. Elle s'est donnée un nouveau nom. Nightmare.
Mer 14 Sep - 14:10
La confrérie m'ira très bien, j'avais oublié de l'écrire... ^^
