~ Chambre d'O'Hegarty Sinead ~

[Une grande porte, pour un grand jour / Je me permets de répondre ici, puisque Sinead est encore adolescente =)]

"Tu es prête ?". A la question, Sinead avait hoché la tête, sans répondre oralement. Et puis, Alex lui avait, doucement, pris la main, et...
Rien du tout. Juste une petite brume, que remarqua à peine Sinead. Et puis, l'arrivée. Quasiment sans aucune transition, ils étaient maintenant dans le couloir, devant une chambre. Elle sursauta. Il n'aurait pas pu la prévenir ? C'était que c'était déjà en soi un événement surprenant, alors si en plus il le faisait sans rien lui dire... bon, il avait bien dit qu'il allait l'y emmener en un claquement de doigt, mais elle avait cru qu'il parlait au figuré... pas qu'il fallait prendre la phrase mot pour mot.
Mais il n'y avait pas lieu de s'inquiéter outre-mesure, tout de même. Ca l'avait juste surpris, de passer ainsi d'un grand hall, à un couloir, plutôt petit, voire étroit. Et juste devant elle, une porte, menant, très probablement, à une chambre. Sa chambre ? Sans aucun doute... elle avait une entrée magnétique. Entrée probablement reliée à la carte que lui avait donnée Alex.
Elle la glissa donc, et - ô miracle, ô évidence - la porte s'ouvrit, laissant ainsi les rouages tourner, s'activer, et, sans faire de bruit, révéler le lit, ou plutôt un bout, petit. Sinead, d'un mouvement timide, entra - supposant que le jeune homme derrière elle allait le suivre.
C'était sommaire. Un lit. Une armoire. Une table de nuit. Et c'était tout - ce qui était, déjà, suffisant, voire même accomodant.
Posant son sac juste au côté du lit, elle s'assit dessus. Et maintenant ? Maintenant... qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? Enfin, elle n'était pas encore toute seule. Pas encore...

- Merci, dit-elle simplement au jeune homme.

Elle avait relevé la tête, le regardant. Mais en fait, elle ne savait pas vraiment trop quoi faire... est-ce qu'elle devait l'inviter ? Peut-être que ça le dérangerait, qu'il avait d'autres choses à faire... ou que savait-elle encore. Mais sinon... est-ce qu'elle irait visiter l'Institut ? Ou essayerait-elle d'affronter ses démons, et de dormir ?
Elle était mitigée. Mais intimement, pensait qu'elle irait, certainement, partir dans l'Institut. Elle avait dormit quelques heures, ce matin-ci... environ cinq. Ca lui suffirait bien... pour le moment.
Mais, pour le moment toujours, elle avait... quelqu'un à s'occuper. Peut-être pouvait-il parler ? Oui, mais de quoi, exactement ? Elle n'avait pas très envie de parler de son pouvoir... et parler de celui d'Alex les mènerait forcément à parler du sien. Elle voyait déjà la conversation : "Alors, tu sais te téléporter ?", "Oui, et toi, quel est ton pouvoir ?", quelque chose du genre. Et parler d'autres choses... de quoi ? De la météo ? L'irlandaise, à cette pensée, sourit. La conversation basique. La météo. Non, ce serait trop... enfin, pas assez... bref. Ou peut-être pouvait-elle simplement demander des renseignements sur l'Institut ? Comme cela, en plus d'entamer la conversation, elle pourrait en même temps s'informer un peu.

- Euh... les cours, ils commencent quand ?

Il devait bien y avoir des cours, normalement. Et puis, elle avait tant de choses à demander... selancant définitivement, et reprenant une voix plus assurée, oubliant quelques instants par la même occasion sa fatigue, elle dit :

- Et en fait, qu'est-ce qu'on apprend, exactement, ici ?

A maîtriser son pouvoir, oui, bien sûr, mais comment ? Et quoi d'autre ? Il y avait certainement un autre enseignement. Un enseignement plus classique. Enfin, elle n'en était pas sûre, mais ça lui paraissait simplement logique.
Elle avait, évidemment, encore d'autres questions - finalement, la conversation démarrée, les sujets abondaient -, mais préféra attendre, pour avoir, déjà, les questions à ses réponses. Et puis, si ça se trouvait, elle le dérangeait vraiment... bah... si c'était le cas, elle irait les poser à quelqu'un d'autre... elle bailla. Enfin... si elle en avait l'énergie.

[HRP - Oui, t'as raison, désolé, j'suis un peu à coté de la plaque en ce moment :/ - HRP]

Alex attendit tout simplement, là, devant la porte, il l'a laissa découvrir ce qui sera sa nouvelle chambre, si elle restait. Il opina du chef, lorsqu'elle le remercia.

Pas d'problème.

Elle voulait surement restée tranquille, histoire de prendre possession des lieux, les arranger comme bon lui semblait, c'est ce que faisaient la plupart des nouveaux en entrant, parfois par goût, d'autres fois par necessité. Certains pouvoirs étaient très spéciaux, pour ne pas dire complement surprenants, et ils necessitaient parfois quelques "arrangements".

Les cours, on les prend au lycée local, il est pas super loin d'ici, à deux ou trois kilomètres, tout au plus. Normalement, ils reprennent demain matin, m'enfin, sa fait déjà quelques jours que je les sèche, alors je suis pas le mieux placer pour te donner des infos dessus ...

Ah ? Ici ? En fait -sa tombe bien que tu demande-, je sais pas si t'as des soucis avec ton pouvoir, mais ici on t'apprendra à le maitriser, ou au moins, minimiser tes problèmes. Tu apprendra aussi à vivre en communauté avec d'autres mutants et à faire attention à certains individus peu recommandables, pas qu'ils soient méchants, les "humains", mais certains sont pas ce qu'on peut appeler de petits anges avec nous.

Bref, il y a des entrainements qui se déroulent assez fréquemment en salle des dangers pour nous apprendre à nous maitriser. Peut être qu'avec de la chance, Cérébro te désignera dans une des équipes.

Alex eu un clin d'oeil malicieux.

La nouvelle génération d'équipes mutantes, je fais parti de la X-Force, commandée par Sagamore O'Neil, si tu veux tout savoir.

Il jeta un oeil derrière lui, dans le couloir, puis à sa montre, elle clignota bizarrement.

Excuse moi, je dois y aller, j'ai justement un entrainement avec mon équipe.

Bienvenue à l'Institut Charles Xavier.

Fit-il avec un salut de la main avant de disparaitre dans une brûme jaunatre, laissant derrière lui une très légère odeur soufrée ...

[ Entrainement de la X-Force n°1]

(Pas de problèmes =))

Donc les cours se déroulaient au lycée... Sinead ne savait pas vraiment comment prendre la nouvelle. Oui, évidemment, ce n'était pas extraordinaire, mais elle s'était plus faite une autre idée. Encore que, cela paraissait, finalement, tout à fait logique, que les cours normaux soient enseignés dans des lieux normaux.
Et ici... ici, on apprenait à maîtriser son pouvoir, donc. Sa question était bête. Évidemment. On lui avait dit, même. Même si elle ne pensait pas avoir besoin de "cours" de contacts avec les humains "normaux", des cours de maîtrise de son pouvoir seraient bien plus qu'utiles. Nécessaires, même. Elle se demandait comment ils procédaient... certainement que, les pouvoirs variant, ils devaient faire de chaque élève un cas unique. Et pour elle ? Non seulement elle ne le maîtrisait pas du tout, mais en plus, il ne se manifestait que pendant son sommeil... En fait, elle avait même déjà fait la liaison avec les rêves.
Entraînements ? Salle des dangers ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Des... combats ? Elle n'espérait pas vraiment combattre. Apprendre, oui, combattre... de toutes façons, elle ne voyait pas comment son pouvoir pourrait... les aider. A moins qu'elle ne dorme en continuité... ce qui était hautement improbable. Elle se demanda, également, qui était Cérébro. Pas le directeur de l'Institut - elle connaissait son nom, ou plutôt, son pseudonyme : Malicia. Aussi remit-elle cette question à plus tard - elle la poserait peut-être à Alex.
Alex, qui, d'ailleurs, faisait partie d'une équipe : la X-Force. Intéressant... elle irait peut-être voir, un jour, si on lui permettait ? Pour l'instant, Alex Turner était la seule personne qu'elle connaissait un tant soit peu, et elle ne se voyait vraiment pas rester ici pendant un temps indéterminé, sans amis. Ou mêmes eds simples connaissances, des gens avec qui elle pourrait s'entendre.
L'irlandaise acquiesca, quand il lui dit qu'il avait un entraînement. En fait, elle ne se rendait même pas vraiment compte de ce qu'il se disait. Elle était... tellement fatiguée.
Sentant une odeur métallique, elle tourna la tête. Une brume... elle plissa les yeux, redoutant que cette brume jaunâtre soit acide. Aussi se leva-t-elle, et, pour faire disparaître la senteur désagréable, ouvrit-elle la fenêtre. Elle regarda sommairemment, sans vraiment observer, ni retenir. De toutes façons, c'était bientôt la nuit, et l'on ne voyait plus très bien les silhouettes qui s'étendaient sur le parc. En fait, l'irlandaise voyait, mais son cerveau ne retenait plus vraiment les informations. Quelques arbres, des gens... beaucoup de gens. Elle se détourna rapidement de la fenêtre - la laissant toutefois ouverte, pour débaler son sac. Elle entreprit donc de ranger ses affaires - la grande majorité étaient des vêtements.
Et puis, elle s'assit sur le lit. Qu'est-ce qu'elle allait bien faire ? ... Elle regarda sa montre. Il n'était pas très tard... peut-être la salle commune ? Ou aller dehors, tout simplement ? De toutes façons, Alex lui avait dit qu'il y avait - logiquement - un dîner... mais tant qu'à faire, autant essayer de visiter un peu les lieux, avant. Et ce serait certainement un meilleur moyen de faire abstraction de sa fatigue, plutôt que de rester ici.
Elle se leva du lit. Aller quelque part... pour oublier sa fatigue.
Prenant sa carte magnétique, sortant de sa chambre, elle disparut au tournant du couloir.

[Suite... mwahah, je sais pas :/]

[Cuisine ~>]

Sinead arriva furieuse dans sa chambre. Oui, furieuse. Furieuse après... furieuse après eux, dans la cuisine, furieuse après tous ceux qu'elle avait rencontrés dans le couloir. Furieuse après tout le monde.
Ses doigts parcoururent ses poches, à la recherche du téléphone portable salvateur... en parler à ses parents l'aiderait sûrement. Pourquoi s'était-elle aussi soudainement énervée ? Ce n'était pourtant rien...
Petit à petit, sa fureur retombait, laissant place à une grande lassitude. Elle soupira, tout en baillant. Mais ça ne l'empêchait tout de même pas d'être encore énervée... mais maintenant, c'était plus contre elle-même : elle s'était vraiment énervée pour rien, à bien y réfléchir. Pour quelques broutilles qui ne valaient rien dire... elle rit gauchement. Sotte. C'était ce qu'elle était... sotte de s'énerver après eux, sotte de ne compter que sur ses parents, sotte... sotte de fuir encore et toujours ces rêves...
Elle appuyait toujours sur les touches de son téléphone portable, mais son regard le transcendait. Il transcendait tout, car il ne regardait rien.
Et puis, elle le posa, alors qu'elle allait appeler ses parents. Elle était bête. Avec le décalage horaire, là-bas, il faisait encore nuit... ils devaint probablement dormir. Elle ne pouvait quand même pas les réveiller pour des choses aussi stupides...
Sinead reprit le téléphone en main. Elle était tout de même tentée... même si elle les réveillait, elle était tentée de les appeler. Après tout, c'étaient ses parents non ? Ils comprendraient. Et puis, ils étaient là pour ça !
S'il ne faisait pas ça...
~ S'ils ne servent à rien, ils peuvent mourir. ~
A quoi venait-elle de penser ? Elle ne se souvenait pas. Sa pensée avait été interrompue par des bruits venants du couloir.
Elle reposa le téléphone. Elle se sentait tellement fatiguée... pas physiquement, elle revenait à peine du sommeil. Non, fatiguée par son... pouvoir. Par leurs pouvoirs. Par ce lieu. Par le fait qu'elle soit là depuis un mois, et que jamais elle n'ait pu réellement maîtriser son pouvoir... à part quelques rêves lucides qu'elle avait réussit à faire... ah, si seulement elle avait ce don aussi... ç'aurait été tellement bien...
L'irlandaise s'allongea sur le lit, tout en sachant qu'elle ne devait pas le faire. Si elle s'endormait... non, elle ne devait pas s'endormir.
Mais la douceur du lit l'attirait... se reposer là... s'allonger. C'était tellement bon... fermer les yeux, aussi. On voit de drôle de choses quand on ferme ses yeux. Là, elle ne les voyait pas...
Sa respiration se calmait, petit à petit. Elle pensait encore à la cuisine...
La cuisine, oui. Pourquoi avait-elle autant été énervée ?... A cause de son manque de sommeil ? Elle s'en doutait... mais elle avait tellement peur, maintenant, de dormir. De s'endormir... de se perdre dans ces rêves.
De s'oublier petit à petit...
De se blesser. Ou pire. De voir ces cauchemars, de se réveiller. De voir qu'ils sont vrais.
La cuisine, oui... elle s'était énervée. Elle n'aurait pas dû...

Des monstres, des démons qui l'attaquaient. Des Satans. Pourquoi ? Elle n'avait rien fait... mais non, elle n'avait rien fait, et à ce même titre ne pouvait rien faire. C'était bizarre. Elle avait l'impression de connaître ces... "choses"...
L'irlandaise fuyait. Elle ne voulait pas les voir... elle ne pouvait pas les affronter ! Impossible... elle n'était pas assez forte pour...
Des cris. Elle entendait des cris... des cris d'oiseaux, des cris de femmes. Des cris d'harpies. Oui, c'étaient des harpies... ces harpies, ces Satans, tous voulaient lui faire du mal. Elle était seule face à cette armée de monstres...
Seule, toute seule. Et elle faiblissait. Non, elle ne pouvait plus courir... elle ne pouvait que marcher encore. Il y avait peut-être une issue, quelque part...
Les mains sales qu'elle sentait s'agiter derrière elle, qu'elle sentait s'élancer pour attraper ces cheveux, la répugnait. Non, elle ne pouvait pas abandonner... elle allait mourir sinon... mourir. Elle ne voulait pas... elle voulait se battre, encore... s'enfuir... toujours s'enfuir.
Sinead courait encore. Désespéremment. Elle ne jetait pas de regards en arrière. Elle avait trop peur... peut-être qu'au bout de ce chemin sans fin, il y avait de l'espoir. Une lueur d'espoir...
Courir.
Encore, courir.
Toujours, courir.
Tout faire pour fuir...
Il n'y avait rien. Pas de fin. Pas d'espoir. Elle sentait toutes ses forces l'abandonner...
Sanglottante, Sinead finit par tomber au sol, ces genoux s'écorchant en rencontrant la terre sale.
C'était fini.
Ils arrivaient... tous ces monstres, ces démons, ces harpies, ces Satans.
Ils arrivaient... c'était fini. Elle allait mourir. Elle était morte.
Elle sentait déjà les doigts sales d'une harpie parcourir ces cheveux... ils tournaient autour d'elle. Ces ombres, ces choses horribles. Ces monstres. Une rumeur se propageait. Des murmures, des chuchottements caverneux...
Une harpie lui prit son visage larmoyant, l'obligeant à regarder le monstre.

Elle se réveilla subitement. Elle avait mal à la tête, envie de vomir... répulsée, oui. Sa répulsion lui faisait même oublier le sang qui coulait faiblement de ses genoux.
Se levant doucement, avec la brusquerie la plus faible possible, elle se dirigea d'un pas lent vers la petite salle de bain, où elle passa de l'eau sur son visage maladif. Maladif... sale.
Son visage était sale. Propre extérieurement, mais sale à l'intérieur...
Sinead fut prise d'écoeurement. Elle voulut vomir, mais n'y arriva pas. Elle resta là, dans la salle de bains... à nouveau, elle jeta un regard vers le miroir. Mais elle s'en détourna aussitôt. Mal au coeur... elle avait trop mal au coeur. Ca lui faisait vraiment mal... quelque chose la prenait à la gorge.
Elle cogna le miroir, sans qu'il se brisât cependant. Elle ne pouvait plus le regarder... c'était trop horrible.
L'irlandaise s'assit sur le lit, prenant son visage dans ses mains, quelques larmes coulant sur ses doigts. Pourquoi, pourquoi ? Elle ne devait plus y penser...
Plus y penser ?! Mais rien que de se dire ça l'y amenait inévitablement... pourquoi ?
Pourquoi ? Pourquoi ?
Elle ne devait plus y penser. Ce n'était qu'une illusion... une chimère...

- Ce n'est pas vrai ! hurla-t-elle. Tais-toi ! Tais-toi ! Ne te demande pas ça ! Tais-toi je t'ai dit !

Pourquoi ? La question lui revenait toujours. C'était comme une machinerie bien faite à l'avance : sans erreurs, elle accomplissait son travail...
L'irlandaise fut parcourue de spasmes. Elle sanglotait, ayant déjà abandonné tout espoir.

- Tais-toi je t'ai dit... tais-toi... je t'en prie... tais-toi...

Sa voix était plus faible. Sa volonté annihilée. Toujours la question lui revenait en tête. Plus rien n'avait d'importance que cette question. Même si elle ne voulait plus y penser, elle y était forcée. Elle ne pouvait pas l'éviter, pas plus qu'elle ne pouvait se débarasser de son pouvoir.
Elle parcourut à nouveau son rêve... non, elle ne devait pas faire ça. C'était trop horrible... ce visage, cette harpie... ces monstres...
Envie de vomir. Envie impérieuse... encore. Mais non, elle ne put. Toujours pas... elle était à nouveau dans la salle de bain. Le miroir... ses doigts, humides de ses larmes, allèrent à sa rencontre. Un petit sourire étirait les lèvres de son reflet. Elle, elle pleurait. Encore. Elle ne pouvait pas annihiler cette pensée de son esprit... ces monstres, ces hideurs si sales...
L'eau qui s'étalait sur le miroir déformait son reflet. C'était ça... quelque chose comme ça... mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi. Ca ne lui était jamais arrivé...

- Pourquoi... pourquoi... dis-moi pourquoi !

Le petit sourire de son reflet, qui lui disait "C'est un secret", la rendait folle. Folle de rage, folle de hargne, folle de colère... folle de remords. Folle de peur.
Peur de ne pas savoir... peur de savoir. Peur d'avoir la réponse à cette question.
L'eau coulait sur le miroir, animant son reflet plus qu'elle-même. Elle avait peur... elle avait peur de ce reflet, elle avait peur.
Peur de savoir pourquoi...
La question était inévitable, maintenant. Ou non ; elle l'avait toujours été.
Mais elle devenait de plus en plus forte... la frappait comme jamais mots ne l'avait frappée. Elle murmura quelques mots.
Elle abandonna le miroir, mais le reflet la suivait encore du regard.
Pourquoi.
Toujours la même question. Ce mot l'obsédait maintenant ; ella avait l'impression, de toute sa vie, de n'avoir jamais connu que lui.
Pourquoi est-ce-que...
La question s'enchaînait. Les mots étaient là, prêts à être recueillis ; et Sinead ne pouvait plus résister devant ces fruits interdits.
Souvenir du visage de la harpie. Pourquoi ? Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que ces monstres lui ressemblaient autant ?

[==> Cuisine]


Parsyfal cherchait après perdu visiblement. Il s'était lancé à la poursuite de Sinead suite à son "explosion" dans la cuisine, tristesse au coeur d'avoir osé causer du tord à une innocente jeune fille qu'il n'avait même pas vu tant elle était discrète. C'était vraiment handicapant ce manque de concentration, il est bien trop actif, trop impulsif, prenant trop à coeur ce qu'il entreprenait tant et si bien que le monstre ne se focalise que sur ce qui l'anime et efface littéralement de son attention le reste...

Sa grosse hotte sur le dos, sa longue et majestueuse cape trainant à terre virevoltait au rythme de ses pas semblant si inébranlables qu'il éjecterait le premier maladroit venu ne faisant pas attention à sa trajectoire. Son bonnet de père Noël sur son crâne parfaitement lisse et dénué de tout poil, Vision obscure d'un être étrange à la peau noir cendrée tout de rouge vêtu à la recherche impossible d'une jeune fille dans cet institut inconnu peuplé de jeunes gens.

*Hu...*

Le bougre accostait même les élèves qu'il trouvait sur sa route au tournant d'un couloir, leur demandant bien où est-ce qu'il pourrait trouver une frêle jeune fille au teint pâle et... non, inutile d'en faire la description tant en fait il était bien moins précis encore ! "J'peux la trouver où la fille qui est pas contente, qui est toute petite et toute maigre avec des longs ch'veux noirs ?" (tout le monde est petit et maigre pour lui)
Parsyfal avait don d'embrouiller les gens car son esprit, loin d'être vide, l'est également en fait... il ne reçu pour réponse que des sourcils tantôt froncés d'incompréhension, tantôt relevé de confusion, mais aussi des "hein??" ; "Quoi ?" ; "Qui ça ??" ; ou plus indifféremment : "J'vois pas désolé..."

Après de longue minutes de recherche dans l'institut, Parsyfal perdit espoir, jamais il ne la retrouverait s'en était de plus en plus certain. Et c'est par un mystérieux hasard que son enquête ratée l'emmena ici-même dans les couloirs menant aux chambres des étudiants !
A cette heure-ci il était rare de rencontrer du monde et l'imposant mutant semblait se décourager... il s'assit alors à même le sol, son dos posé contre le mur comme pour se reposer, poussant un soupir de fatigue.

Bizarrement, Parsy se remémorait ces moments passés avec sa mère, sans doute devait-il ça à cette solitude présente. Quoiqu'il en soit, il réfléchissait donc, et bien oui, fermant les yeux, apercevant cette image floue propre aux songes de Namya sa maman. Il se rappelait qu'elle lui disait souvent "quand on veut on peut !"... enfin, elle disait ça qu'en il avait perdu un de ces jeux vidéo perdu au milieu de son fourbi et qu'il s'en plaignait sans arrêt de ne jamais rien retrouver.

*Et j'l'avais retrouvé après hihi, t'es fière hein oui Nana ?* pensa Parsyfal, heureux, plongé dans ses pensées.
*Oui, très fière de toi mon Parsy* lui répondit l'image de sa mère, souriante.
*J'veux retrouver la fille, j'vais pas baisser les bras maintenant, c'est encore que le matin, si après-demain je la trouve pas encore : j'demanderais aux autres dans la cuisine* ...
*Tu es courageux Parsyfal, je sais que tu en est capable...*
*Maman ?*
*Oui ?*
*Je t'aime*
*Moi aussi Parsy* le souvenir de sa mère l'embrassa alors sur le front et un somptueux sourire se désinna sur les lèvres de Parsyfal, celui-ci fermant toujours les yeux, se remémorant des instants à jamais perdus, ne s'en rendant pas compte.

C'est alors que des paroles, pratiquement inaudible pour qui ne reste pas silencieux prononcées dans l'une des chambres parvint à ses tympans, sonnorité étouffée par les murs : "Pourquoi... pourquoi... dis-moi pourquoi !"
"Ho bah !?" et Parsyfal se releva, sortit de ses pensées comme foudroyé, c'était elle, c'était sa voix ! Cette hargne, cette colère, c'était Sinead ! il murmura alors pour lui même : "mad'moiselle en colère, t'es où ?"
Il frappa ensuite par trois coup à une porte, celle d'où provenait les voix, inquiet, inclinant la tête sur le côté comme le ferait un animal, le dos légèrement recourbé pour que la personne qui ouvrirait voit son visage dans l'encadrure de la dite porte. A moins que se ne soit le contraire : pour que lui puisse voir.

Parsyfal pouvait, et ce lorsqu'il ne sourit pas comme lorsque Sinead vint lui ouvrir, trop concentrer sur ce qu'allait lui dire la jeune fille, faire penser à ces créatures cauchemardesques devenues comme dingue juste en ayant aperçu le reflet de leur mutation dans un miroir car sa mimique faciale était totalement dépourvue de... joie ? gaieté ? En bref, lorsque Parsyfal ne rit pas, que ses yeux totalement vert vous fixes tandis que vous vous adressez à lui, on le prendrait aisément pour un mutant psychopathe en quête de meurtre alors que pourtant son âme est si innocente et ne vous veut aucun mal gratuitement. Quoique losqu'il sourit il est facile de se poser de nombreuses questions sur ses intensions... Mais pourquoi Sinead était-elle désolée ? le géant n'y compris rien, encore de la confusion, encore et toujours, pour ne pas changer.

"Mais... ? hu ?"

Et Parsyfal fronça les sourcils, fermant les yeux l'espace de quelques secondes et reprit :

"HoO nan ! j'ai fait tomber le bol, c'est de ma faute, j'ai rien vu, c'est moi qui devait dire ça !"

Ce qu'il ne comprennait en fait pas était la notion de remord chez les autres. Bien sûr, il peut regretter, mais Parsy n'est pas ce que l'on appele un psychologue de génie, selon lui tout acte est réfléchit, ses conséquences qu'il entraine on put être anticipés... Il est extrême et absolu en bref.
C'est alors que Sinead ouvrit un peu plus la porte de sa chambre et le regard de Parsy fut inmencablement orienté vers l'intérieur de la pièce. Alors ça ressemblait à ça la chambre d'une fille !? Pas de quoi s'affoler donc ! Elle lui demanda ce qu'il voulait par la suite, le vouvoyant même, mais c'est plus tard, quelques secondes à peine du moins, qu'elle recevra une réponse car le bougre était déjà ailleurs... son regard posé sur les moindres reliefs de la pièce dans son champ de vision.

"Bin j'voulais t'offrir un cadeau aussi, t'en a pas eu dans la cuisine tout à l'heure. J't'avais pas vu."

Les traits du visage de Parsyfal s'adoussir, ses sourcils dépourvus de poils s'arrondirent, un fin sourire sur ses fines lèvres. Le mutant élastique aurait bien pu rougir si sa peau noir ne laissait absolument rien transparaître d'ailleurs.
Il s'accroupit, posant sa hotte lourdement au sol, celle-ci émettant un étrange bruit metalique au passage ainsi que le bruit inquiétant de vaiselle se brisant. "C'est cassé..." haussant les épaules "pas grav'..."
Il plongea sa main dans ce gros sac amorphe, mais se figea net aussitôt ! Ses yeux se posant sur les égratinures des genoux de la jeune O'Hegarty.

"Oh bah !?"

Il se leva immédiatement, sourcils froncés, pointant du doigt les plaies.

"Quelqu'un qui t'as frappé ? Qui a osé !? Je dois taper qui pour ça ?"

*Attends, t'es le père Noël, oublie pas, il ferait pas ça quand même.*

"Qui s'est qui a pas été sage hein ? dis-le."


[HJ : a un peu de fièvre moua, désolé pour les fautes ]

(Il n'y en a pas tellement, ça ne gêne pas à la lecture !)

La jeune fille fut singulièrement surprise quand Parsyfal lui répondit - enfin - après ce qui semblait être un lambeau d'éternité. Alors... il venait pour s'excuser ? Il voulait lui dire pardon. Elle sourit, soulagée finalement d'être pardonnée... oui, vraiment, elle était soulagée. Elle pensait que Parsyfal allait lui en vouloir pour ses mots si durs, mais apparemment il n'en était rien... tant mieux. Bref soupir, et elle regarda ensuite Parsyfal, tout en l'écoutant évidemment. Elle rit, même, du fait qu'il voulût lui offrir un cadeau. Finalement, il était vraiment gentil... assez impressionnant à dire vrai. Elle n'avait pas vraiment fait attention jusque là, car elle n'avait pas réellement regardé en face Parsyfal, mais c'était vrai qu'il était très grand... et avec une peau vraiment noire ! Bien plus noire que certaines personnes l'avaient ; on aurait vraiment dit un noir uniforme, très lisse... mais cela, quoiqu'un peu surprenant, ne la dérangeait pas. Ca formait d'ailleurs un joli contraste avec le costume rouge de père Noël... costume qui, d'ailleurs, mettait un semblant de gaieté dans son monde de peur.

- Oh... euh... merci...

Merci. Merci de m'avoir pardonnée, merci d'être aussi compréhensif. C'était ce qu'elle voulait dire, mais elle s'arrêta à ce simple "merci". C'était suffisant, après tout... ses yeux, ses expressions, disaient à Parsyfal le reste.
Elle sursauta cependant un peu au bruit de porcelaine (ou quelque chose du genre) cassée qui provint de la hotte de Parsyfal. En tous cas, apparemment, il avait bien un défaut, qui était sa brusquerie ! A moins que ce ne fût une forme de maladresse, d'empressement ? pensa Sinead. Elle attendit donc le cadeau de Parsyfal, curieuse finalement de savoir ce qu'il pouvait bien vouloir lui offrir. Et puis, inconsciemment, tous les moyens étaient bonsp our elle pour éviter quelques instants de penser à ces créatures cauchemardesques.
Sinead eut tout de même une vive inquiétude quand il remarqua ses légères plaies au genou : zut... zut de zut ! Le mutant l'impressionna d'ailleurs, de par sa hauteur, et son ton impulsif. Néanmoins, elle avait cerné déjà un peu sa personnalité, et avait remarqué qu'il avait souvent des réactions vives, exagérées même...

- Mais personne, personne ! se défendit-elle. Je me suis faite cela toute seule... c'est tout !

Comment elle s'était faite cela, elle ne le dit pas. Elle ne voulait pas en revenir à ce point... parler de son pouvoir lui était très lourd. Elle baissa les yeux - évitant tout de suite évidemment le regard de Parsyfal -, presque honteuse.

- Enfin, ce n'est rien, vraiment rien. Ca saigne juste un peu ! D'ailleurs, ça va bientôt s'arrêter de saigner, je pense.

En vérité, elle n'en était pas tout à fait sûr, ou alors le bientôt était très relatif : ce se serait bien plus vite arrêté de saigner avec un pansement ! Mais pour l'instant, elle préférait au maximum éviter d'avoir à faire ça... surtout avec le mutant. Ou même avec qui que ce soit, en fait. Elle en avait honte, de ce pouvoir... elle préférait panser ses blessures seule.

- Euh... et sinon ? Ca va ?

Misérable tentative de dévier la conversation, certes. Mais tentative tout de même.

(Dernier post pour une semaine ! Si tu veux, tu peux trouver une excuse (bidon ? lol) pour partir vers l'entraînement, je ne t'en tiendrai pas rigueur, comme je pars justement une semaine. ^^)

[HJ : Pas grave, j'attendrais ^^]


Parsyfal se réaccroupit à nouveau après avoir offert un sourire qui se voulait complice à son interlocutrice, regardant les blessures de celle-ci avec attention, inclinant sa tête sur le côté. Est-ce qu'il l'avait crut ? peut-être que oui, peut-être que non, Parsyfal avait beau sembler être niais il en restera toujours imprévisible.

"T'es sure ?"

Dans un unique geste brusque voici le mutant assis par terre devant la porte de Sinead, sans aucune gène, prèt à discuter avec elle, inspectant toujours de son regard suspicieux les plaies de la jeune fille. Il reprit donc :

"Ca m'arrive aussi quand je me balance dans les airs. Même dans l'herbe et la terre ça fait mal des fois, mais c'est pire sur la route et les voitures. J'sais pas voler comme les oisO' c'pour ça... Mais j'suis obligé, je suis pas bÔ', les gens roses m'aiment pas alors ils me tirent dessus, j'dois toujours m'enfuir pour pas que je sois enfermé."

Phrase incompréhenssible pour qui ne connait pas le pouvoir du monstre et surtout de ce qu'il en fait en se catapultant dans les airs pour aller plus vite alors que ses chutes sont toutes aussi périlleuses, un véritable barbare, il aurait fait un tabat s'il lui était permit d'intégrer une équipe de football américain... C'est tout naïvement qu'il lui dit cela alors qu'elle pourrait interpretter la chose de bien des manières, le prenant pour un fou ou qui sait quoi d'autre de plus farfellu.

"Toi t'es gentille, t'as pas peur."

Mais elle changea de sujet bien vite, et Parsy fut destabilisé aussitôt ! Il en faut très peu pour le désorienté vu que son cerveau semble vouloir ne zapper aucune information... Hyperactif, c'est le mot. Elle lui demandait tout simplement comment il allait et voulu lui répondre, émettant tout d'abord un étrange bégaillement inaudible, cherchant ses mots visiblement.

Pourquoi une tel hésitation ? Parce qu'à la question "Ca va ?", Parsyfal ne s'était jamais lui même posé la question depuis la disparition de sa mère... Est-ce que concrètement il allait bien ? Il ne put répondre, tout simplement incapable de décrire ce qu'il ressentait. Ses yeux regardaient lentement partout autour de lui, l'air plus calme bizarrement.

"Je... sais pas."

Parsyfal regarda ensuite en direction de Sinead, levant la tête au vue de sa position, lui lançant un petit sourire, indiquant que ses états d'âmes n'était pas important, qu'il allait sans doute bien.

"Tu veux un bout pour soigner tes bobos ?" lui dit-il ensuite en lui présentant généreusement un rebord de sa propre cape, sous entendant qu'il était pret à en déchirer un morceau pour qu'elle s'en fasse un pansement de fortune, ne sachant pas que ces lieux devaient sans doute être munit d'une pharmacie.

"Tu saignais pas dans la cuisine, t'as fait comment ?" s'interogea Parsyfal, curieux, ayant du mal à s'imaginer ce qui à bien pu se passer entre la scène où il la voit encore s'énerver et l'instant présent. Cette question n'était nullement prononcée dans le but de lui imposer un jugement, simple curiosité, besoin d'une réponse pour ne pas sombrer de nouveau dans cette incompréhenssion maladive qui encombre ses pensées depuis toujours.