*+* Chambre d'Ambre Eireen *+*

[ Le Grand Hall ]

Ambre suivait Mikke en observant les portes de l'Aile Ouest, dans le couloir où ils s'étaient engagés. La plupart étaient closes, mais la jeune fille s'imaginait déjà frapper à telle ou telle porte, pour demander des devoirs, ou si telle personne voulait bien sortir. Bref, une vie en communauté, avec des amitiés, et tout ce qui irait avec. Serait-ce trop demander ?

Non, elle avait vraiment l'espoir de passer des excellents moments ici. En prenant la clef, et en la tournant pour ouvrir une des dernières portes du couloir -ce qui, au passage, n'était pas forcément la meilleure choses pour les fins de soirée-, Ambre sentait ce petit pincement au coeur, présent lorsqu'elle savait que sa vie était à un de ses tournants principaux.

Désormais, elle serait une élève à l'Institut Xavier. Et cela ne serait plus comme avant. Finit, le temps où ses sorties étaient très souvent des manifestations d'écolos. Elle aurait peut-être des missions, elle irait au lycée le plus proche, elle éviterait les mauvais mutants pour ne pas avoir trop de problèmes, et...

Elle était belle, cette chambre. Simple, et certainement dans le genre de déco basique de l'Institut. Mais cela lui suffisait, et au pire, Ambre irait s'acheter deux ou trois meubles, avec l'argent que ses parents lui avaient donné. Enfin, si la jeune fille pensait déjà à tout dépenser, elle n'allait pas arriver bien loin comme cela, et il lui faudrait rapidement un petit boulot.

Elle posa son ordinateur sur son lit, et fit signe à Mikke de poser à terre le sac qu'il portait. Ambre rangerait ça plus tard, après la visite, peut-être, ou avant de se coucher. Elle aurait bien le temps, et ce n'était pas une valise qui traînerait pendant quelques jours qui la dérangerait, loin de là.

-Mon pouvoir, donc...

La jeune fille reprenait leur ancienne discussion.

-Oui, il a des aspects négatifs. Mais pour comprendre en quoi il consiste...

Elle prit son ordinateur, puis l'alluma, en le déposant sur le burau de la chambre. Et puis elle glissa son doigt sur la prise USB. L'index méchanique se brancha sans peine, et Ambre eut un regard vide. Presque sans vie, même, pendant que l'ordinateur se mettait à faire des tâches plus ou moins complexes, parfois en même temps, à une vitesse surprenante, puisqu'il suivait la pensée de la Mutante.

Elle retira son doigt, puis murmura, alors qu'elle reprenait ses esprits :

-Si je me branche à un ordinateur, je le contrôle. En fait, je sais que je deviens peu à peu une forme évoluée de ce genre d'objets. Je peux faire ça avec tout ce qui comporte des composants électroniques, mais je ne peux pas encore me lier à un système d'échange interne ou externe.

Elle se redressa, puis éteignit son ordinateur portable.

-Si ce n'était que ça, il n'y aurait aucun problème. Mais je perds quelques uns de mes sentiments, qui jouent sur ma personnalité. Et j'ai l'impression que mon oeil et mon index me rongent. Ca fait à peine quelques jours que j'ai ce pouvoir, et je n'arrive plus à passer une nuit sans me réveiller à cause de la douleur....

Mais elle souriait, comme si ce n'était pas si important, après tout, une telle chose. D'ailleurs, Ambre semblait capable de sourire dans tous les cas. C'était d'ailleurs bien étrange, comme façon de faire face à quelqu'un d'autre.

-Et toi, en quoi consiste tes pouvoirs, à part éblouir les gens ?

Et oui, elle se sentait le droit de questionner son guide, près tout. Et il ne fallait pas non plus qu'il oublie de lui expliquer l'Institut. L'adolescente n'avait pas réellement envie de se perdre toutes les cinq minutes durant ses derniers jours.

La jeune fille demeura silencieuse, quittant ses pensées alors que le jeune homme lui répondit. Elle lui afficha un sourire charmant, puis lui fit un signe de la main.

-Ca marche, à tout à l'heure !

Et alors qu'elle allait ranger un peu sa valise, voilà Mikke qui revint soudainement. Elle ferma vivement le sac -on ne savait jamais, certaines choses pouvaient être un peu gênantes à voir-, et l'observa lui tendre un plan. Ceci obtenu, elle sourit doucement :

-Merci beaucoup !

Et puis elle se mit à ranger un peu ses affaires dans son armoire, en se faisant la réflexion, vu le vide présent dans l'armoire, qu'elle ferait mieux de voir si elle pouvait pas trouver de quoi se créer des vêtements en ville. Ou en trouver. Après tout... si c'était des belles pièces, elle pouvait en mettre.

Ambre décida que sa tenue de voyage n'était pas des plus sayants, et décida de changer de bas etde pull. La voilà donc avec un pantalon de toile noire, et un pull bleu sur lequel était brodé "Nature".

*Et maintenant...*, pensa-t-elle *découverte de l'Institut Xavier... et de mon éventuel sens de l'observation...*

Elle sortit de sa chambre, la fermant derrière elle, puis sourit à Edouard qui était dans le couloir. Une fois qu'elle l'eut dépassé, sa grande pensée fut : *il est vraiment partout, celui-là...*

[ le Grand Hall ]

( Infirmerie)

Conformément à sa demande, Ambre avait obtenu la chance de se faire repeindre sa chambre, grâce à la jeune "décoratrice" de l'Institut. En effet, la chambre arborait maintenant des dégradés de bleus, de verts et de turquoise. L'ordinateur portable d'Ambre était installé gentiment sur le bureau de la chambre, et un sac de voyage encore fermé attendait patiemment sur le lit que quelqu'un veuille bien ranger les vêtements qu'il conservait.

[HRP : bien qu'Hilaéra Cissia soit vraisemblablement absente du RP, je me permets d'écrire ceci, puisqu'elle a décrit cela dans son résumé]

La jeune fille sourit à Evolo, en arrivant dans sa chambre après l'avoir guidé du doigt dans les couloirs de l'Institut, puis laissa échapper un soupir. Elle avait besoin d'une bonne douche chaude, mais le temps qu'elle parvienne à mettre son gant protecteur, elle en avait pour un moment.

Ce n'était pas si grave, après tout. Il valait mieux cela que de risquer un court-circuit. Alors elle fit signe à Evolo de s'asseoir, même si elle ne l'empêchait pas d'aller faire un tour dans sa chambre à lui, non plus.

Elle prit dans un tiroir un bandeau en plastique souple pour son oeil mécanique, vraisemblablement créé pour ses douches. Ainsi qu'un gant de la même matière, qui avait la chance d'être assez grand pour sa main. Même s'il fallait quelques minutes d'énervement à Ambre pour réussir à y enfoncer convenablement sa main. Le bandeau, lui, était plus simple, bien que cela fasse un effet étrange de voir des bosses sur la matière plastique.

Malgré son air un peu ridicule, la jeune fille s'approcha de Volodymyr, et posa sa main encore en chair sur la sienne. Elle entrouvrit la bouche, ce qui lui rappela que c'était inutile. Du coup, elle leva les yeux au ciel, visiblement énervée, et se mit à réfléchir à un moyen de converser avec lui. Réfléchir, ou, plus exactement, laisser glisser sa langue sur ses lèvres, à cause de son tic.

Et l'ordinateur était la solution. Elle le brancha, l'alluma, et retira son gant en laissant des jurons s'échapper de ses lèvres muettes. Le lien créé, un logiciel de traitement de texte fut ouvert, et des mots défilèrent sur l'écran, sans qu'elle ne touche au clavier.

"Tu n'es pas obligé de rester à attendre que je parvienne à me doucher, même si ta présence ne me dérange pas. Encore merci de ton aide. Je suis très heureuse de pouvoir passer quelques moments avec toi."

Et la voilà partie vers sa douche, avec un léger sourire. Le verrou de la porte se fit entendre, ainsi que le chant de l'eau.

Evolo avait accompagné Ambre à travers les couloirs de l'institut jusqu'à sa chambre. Et si au départ de l'infirmerie son équilibre était encore précaire, au cours du chemin elle repris de l'assurance et elle était en pleine forme quand ils arrivèrent dans sa chambre.

La chambre D'ambre semblait avoir été repeinte récemment et ressemblait beaucoup plus à une chambre que celle d'Evolo qui était en permanence à mi chemin entre un atelier et un capharnaüm.

Une fois qu'il furent entrés, Ambre lui fit signe de s'assoir, Evolo prit alors le fauteuil que lui présentait la jeune mutante et s'installa.

Il resta alors quelques instant observa le curieux manège d'Ambre qui enfilait des protections étanches par dessus ses parties mécaniques. Elle s'approcha alors de lui pour lui parler mais le silence qui s'échappa de sa bouche lui rappela son mutisme et, énervée de ne pouvoir parler d'après l'expression de son visage, elle se servit alors de son ordinateur pour faire passer message à Evolo avant de se partir dans la salle de bain.

Evolo aurait voulu répondre, mais entendant le bruit de la douche il se dit qu'il était peut être plus simple de laisser son message pour Ambre sur l'ordinateur de celle ci. Il commença alors à taper sur le clavier qui semblait ne pas servir très souvent:

Je te laisse, parce que j'ai des trucs à faire pour la fête de ce soir. C'est moi qui m'occupe de la régie et des lumières donc il faut que je repasse dans ma chambre prendre mes schémas et mon matériel avant d'aller commencer à installer tout la bas. On se reverra surement en fin d'après midi pour les balances. D'ici la, bonne journée

Après avoir finir d'écrire son message, Evolo s'éclipsa en silence, refermant avec soin derrière lui la porte de le chambre d'Ambre.

chambre d'Evolo

Une fois sa douche terminée, et la porte bien fermée, Ambre se retrouva dans sa chambre, face à son miroir. Evolo était parti, pour commencer à préparer la fête de ce soir. C'était vrai qu'elle allait jouer, devant... devant bien du monde. Et ce visage torturé par son côté mécanique lui faisait horreur. Pouvait-elle se montrer ainsi ?

Oui, car elle n'allait pas non plus se cacher indéfiniment, et tenter d'oublier tout ce qu'il lui arrivait. La vie allait continuer, et pour cela, Ambre devait se montrer à la fête. Passer au-dessus de ses peurs. Et tenter de faire de la musique avec une main aussi étrange.

La jeune Française prit sa basse, la brancha, et glissa ses mains sur les cordes. Elle retrouvait peu à peu le contrôle de cette main métallique, au point de parvenir à jouer. Cependant, ce petit entraînement prit quelques heures, au point que la jeune fille se retrouve complètement immergée dans la musique. Au bout de tout ce temps, Trojan jugea qu'elle était de nouveau capable de jouer en concert. Et d'un autre côté, elle se sentait comme reposée.

Et oui, passer des heures assise n'était pas aussi fatiguant que de courir dans les couloirs pour trouver des gens et leur faire la causette... Prise d'un doute, par le fil de ses pensées, elle se demanda si sa voix n'était pas revenue, maintenant qu'elle était un peu plus en forme. Ambre ouvrit la bouche, articula quelques mots, mais rien ne sortit.

Ainsi, elle pleura. Elle pleura parce que rien n'était simple, parce qu'elle n'était pas devenue ce qu'elle voulait, et qu'elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle pleura quelques instants, mais l'heure du réveil la rattrapa, et elle se dit qu'il fallait qu'elle grignotte un peu, et qu'elle rejoigneles autres musiciens.

Le temps n'allait pas s'arrêter pour elle, et elle n'allait pas lui faire le plaisir de se montrer faible, à aucun instant. Elle prit son sac à dos, y glissa un déguisement pour la soirée, sourit légèrement, puis prépara sa basse. Attirail sur le dos, Ambre allait passer l'après-midi en ville, afin de faire un peu plus connaissance avec la salle qui allait l'acceuillir.

( Le Bar, le Saturday Night)