Dehors, sous le porche de l'entrée

Un demi-sourire prenait peu à peu place sur son visage, il n'y avait pas de quoi sauter de joie, mais au moins de quoi faire quelque chose. Il regarda un instant la pluie s'abattre sur l'allée de graviers de l'Institut et rentra à l'intérieur.
Plusieurs fois il bailla mais il termina quelques manipulations sur le clavier sans de le fermer et de le mettre sous son bras.

*Une bonne nuit de sommeil et je vais pouvoir commencer à chercher ce nabot et Akumu, j'irais mieux avec les idées au clair ...*

[ Chambre d'Alex Turner]

(HRP: pour ce qui est dit dans le topic bavardage, c'est clair que Sam elle avance vraiment à tâtons sans trop savoir quoi dire elle a peur de faire pire que mieux!)

Deklan choisit de s'arrêter sur l'escalier de pierre, devant l'Institut et Samarah l'imita. Si c'est ici qu'il avait décidé de parler et bien ce serait ici!
Il n'empêche que cela avait une note sinistre. L'endroit où tout commencait et où tout pouvait se terminer... Mais elle ne préféra pas y penser. Pas encore, du moins... Il n'était peut-être pas encore trop tard!

La jeune fille s'approcha de la rambarde et s'y accouda, tout en faisant face à Deklan. Il ne faisait pas très chaud et le vent fasait voyager ses cheveux devant sa figure.

Elle le sonda un instant se demandant à quoi il pouvait bien penser, et pesta sur le moment de ne pas être télépathe! Au moins, ce serait plus facile!

Mais là, elle ne savait pas trop quoi dire ni par quel bout commencer. Discuter ça n'avait jamais été son fort! Et puis, comme elle avait tendance à s'énerver facilement, une fois sur deux la conversation tournait rapidment au vinaigre...

Finalement, elle prit une inspiration et se lança:

"Pourquoi est-ce que tu es parti si vite? D'accord que les propos de Sagamore étaient un peu rudes, mais tu ne crois pas que tu as agis un peu vite?"

Elle le fixait droit dans les yeux et attendait une réponse. Ce n'était pas un reproche, juste une question à laquelle elle aurait voulu avoir une réponse qui puisse l'aider à comprendre sa réaction...

(HRP: Je m'en doute Mais je pense que ce serait plus intéressant que te dire ce qu'il faut faire ^^ non?)

Continuant de marcher le long de l'allée, Deklan s'aperçut que Samarah avait stoppé. Apparemment elle voulait discuter ici alors que lui tenait à s'en aller de cette propriété...

La jeune fille s'était accoudée à la rembarde et fixait du regard Deklan qui en fit de même. Elle le regardait comme cherchant voir à travers lui mais il ne laissait paraître aucune émotion comme à son habitude. Il se rapprochait plus de la dune sans visage que d'un enfant riant à la vue d'un hochet.

Il sentit chez elle une légère hésitation. Comme si elle était perdue, mais il l'était aussi puisque maintenant il ne savait où aller. Il aurait été bien n'importe ou du moment que cela soit loin de l'Institut.

Samarah prit finalement la parole et alla droit au but...

"Pourquoi est-ce que tu es parti si vite? D'accord que les propos de Sagamore étaient un peu rudes, mais tu ne crois pas que tu as agis un peu vite?"

Il n'en attendait pas moins d'elle et au moins cela pouvait clarifier les choses puisqu'elle n'avait apparemment pas compris sa réaction. Il se demanda un instant si cela avait une importance quelconque pour la jeune fille. Surement vu qu'elle était venue de sa propre initiative. Enfin c'était ce qu'il avait supposé...

Il fit une légère moue avant de fixer Samarah à nouveau du regard.

"Non, je ne le pense pas... Cet Institut n'est qu'un moyen de se servir des mutants. Je n'arrive pas à croire que mon père soit tombé le panneau et moi aussi malheureusement."

Il jète un regard à l'immense demeure, ne la comtemplant plus mais la méprisant plutôt maintenant.

"J'ai fait le choix de quitter l'Institut et ces individus aussi louches que ceux qui nous poursuivent. Même si les propos de cet homme gigantesque étaient rudes, ils ont montré la nature de cet établissement soit disant destiné aux mutants."

Une certaine colère était monté en lui mais il essayait de la réfreiner de crainte qu'Il ne réapparaisse mais la gourde se craquela légèrement comme le prémisce d'un malheur...

"Je suppose que tu as décidé d'accepter leur proposition..."

(HRP: c'est sûr, même si dans le cas présent, ça l'aiderait qd même de savoir )

Aïe. C’était bien ce qu’elle avait redouté, même si elle avait encore espéré que c’était pour une autre raison. Mais Deklan avait bel et bien été blessé par le discours de Sagamore. Et il était malheureusement décidé à quitter l’Institut. S’il le voulait vraiment, Samarah savait qu’elle ne pourrait pas le retenir. Mais elle pouvait quand même essayer de le raisonner.

Et ce qu’il dit par la suite, ne fit que la conforter dans cette idée. Elle n’était pas d’accord avec ses dires.

Cet Institut n'est qu'un moyen de se servir des mutants

Elle le laissa s’exprimer puisqu’elle voulait savoir, mais là elle lui dit quand même :

"Là, je trouve que tu es injuste avec eux. Tu crois qu’ils te forment pour aller à la guerre ? C’est vrai que cela en donne l’impression et que c’est peut-être le cas…"

La jeune fille s’arrêta un instant. Histoire que Deklan mesure le poids de ces paroles. Et qu’elle-même trouve quelque chose à ajouter !

"Mais pour leur défense, je ne dirai qu’une chose : tu as vu le monde dehors ? Tu as vu ce qu’il s’est passé au centre ? Ce n’est même plus une guerre ! C’est pire encore ! C’est une véritable extermination qui a commencé, tant du côté mutants que du côté humains !"

Il fallait qu’elle se calme car elle sentait que la colère montait et cela ne servirait à rien. Toujours en continuant de regarder Deklan, elle ajouta :

"Apparemment, les leçons de l’Histoire ne servent à rien et je trouve cela malheureux ! Comme si, une extermination massive accompagnée d’une guerre il y 100 n’avait pas encore suffit ! Il faut encore qu’on remettre ça ! Et pour d’autres critères mais avec toujours ce même motif ! La haine de l’inconnu ! A croire que l’Homme est une créature incapable de vivre en paix !"

"J'ai fait le choix de quitter l'Institut… "

Qu’elle n’aimait pas ses paroles ! Mais elles étaient dites et il fallait faire avec…

Si tu veux t’en aller libre à toi, je ne te retiendrai pas, personne d’ailleurs ici ne le fera…"

*même si c’est pas l’envie qui manque*

Samarah ne remarqua pas la gourde qui se fissurait, un peu trop embarquée dans son discours mi historique, mi philosophique.

"Je suppose que tu as décidé d'accepter leur proposition..."

Il avait bien deviné, car c’était bien le cas.

"En effet, oui, je vais me joindre à eux… Même si pour tout te dire, cela m’étonne encore", lui confia-t-elle, un peu plus calme

Elle parvint même à lui sourire ! Car sa décision était un peu bizarre selon elle. Avant, elle ne se serait jamais mêlée à un groupe. Mais là, c’était différent. Pourquoi ? Aucune idée. Peut-être le fait
d’avoir débarqué ici, d’avoir pris conscience de ce qu’il se passait, d’avoir assisté un carnage qui n’aurait jamais du avoir lieu… Et peut-être aussi le fait d’avoir rencontré Deklan, d’avoir partagé leur idée et d’avoir faillit mourir par deux fois ensemble…

Il y avait un peu de tout ça.

Soudain, elle reprit la conversation :

"Je crois que nous avons les moyens de faire quelque chose, je ne dis pas qu’on va changer le monde mais on peut tenter de l’améliorer, pour les générations d’après… Tu as le pouvoir, la capacité, le don, la possibilité, je sais pas moi…"

Cette hésitation voulait dire : choisit le terme qui te convient le mieux

"…d’essayer d’enrayer cette haine que les humains véhiculent sur les mutants depuis leur apparition. Et c’est ça qui me motive ! "

Pour finir, elle lui demanda d’un ton plutôt solennel :

"Cela ne te dis vraiment rien de ne pas tout essayer pour que tes enfants, mutants ou non puissent savourer une existence normale plus tard ?"

Elle ne savait pas où elle avait été chercher ça, mais l’image du bébé au centre devait y être pour quelque chose…

"Pour qu’ils ne risque pas, à chaque coin de rue de se payer une roquette en pleine face ou bien d’encore tomber sur un groupe de personne avec la même mentalité que nos 5 gaillards ? Je doute qu’on les fasse changer d’avis, mais pour leurs enfants il n’est pas top tard… En cassant l’endoctrinement à la base, on cassera l’image mutante du monde actuel ! Et je crois que c’est le message que veut nous faire passer l’Institut"

Voilà ! C’était dit. Deklan avait maintenant toutes les cartes en main pour décider quel serait son avenir. La balle était dans son camp. Si avec tout ce que Samarah venait de dire, il ne restait pas, alors rien d’autre ne le ferait rester, mais au moins, elle aurait essayer…

Elle baissa son regard et vit le sac de Deklan. Une folle envie de faire exploser ses bagages lui traversa l’esprit. Cela le ferait rester, pensa-t-elle. Mais elle n’avait pas le droit de faie ça. Aussi, elle s’en abstint et attendit… Le verdict. La décision que prendrait Deklan. Décision qui au fond n’appartenait qu’à Deklan, elle le savait bien, mais quand même…

(HRP; bon ben si avec ça, Deklan il veut toujours pas rester, la petite Sam elle sait plus quoi dire...elle ira se jeter sous un train, ou plutot sous les balles ennemies comme ça elle aura qd même réussi à faire chnger d'avis Deklan! )

(HRP: ce serait y aller un peu fort que d'aller te jeter sous un train ou sous les balles ennemies Dans le premier cas, il rejettera la faute que l'Institut XD dans l'autre il buttera tous les conf qui passent sans pitié...)

Deklan fut un peu surpris par l'attitude engagée de Samarah quant à la défense de l'Institut. L'endoctrinement avait sans doute commencé ou il ne savait pas vraiment pourquoi elle se sentait tant impliquée dans les projets de l'établissement.

"Là, je trouve que tu es injuste avec eux. Tu crois qu’ils te forment pour aller à la guerre ? C’est vrai que cela en donne l’impression et que c’est peut-être le cas…"

Elle venait bien d'admettre qu'il y avait une possibilité pour que ce qu'il pense de l'Institut Xavier soit vrai mais qu'elle adhérait. Etrange manière que le résonner... Mais il ne pouvait lui en vouloir pour ça. Malgré tout il ne pouvait comprendre comment elle avait pu accepter de devenir l'arme de gens qu'elle ne connaissait que très peu de temps. Il pensait qu'elle pouvait être bien plus méfiante que ça...

"Mais pour leur défense, je ne dirai qu’une chose : tu as vu le monde dehors ? Tu as vu ce qu’il s’est passé au centre ? Ce n’est même plus une guerre ! C’est pire encore ! C’est une véritable extermination qui a commencé, tant du côté mutants que du côté humains !"

Certes, les choses n'allaient pas bon train en ville. Les meurtres étaient devenus une chose quotidienne, les gens devenaient de plus en plus parano et une haine grandissait dans le coeur de chacun. Il fallait trouver un responsable... Mais qu'est ce que les mutants de 16 ans ou moins pouvaient y changer? Devaient-ils se prendre pour des super héros? devaient-ils livrer leur vie dont il n'avait pu encore profiter? C'était comme envoyé un lapin dans un abattoir et espérer qu'il s'en sortirait indemme...

"La haine de l’inconnu ! A croire que l’Homme est une créature incapable de vivre en paix !"

C'était ce qu'il pensait. Il ne blamait jamais l'humain qui lèverait la main sur lui mais il haissait cette peur irréprésible qui vivait en eux. Il s'était demandé mille fois comment aurait-il réagit si jamais il était né humain et qu'il faisait partie des spectateurs d'un évènement comme celui du centre commercial. La réponse était qu'il penserait surement que les mutants possédaient un pouvoir qu'ils ne pouvaient maîtriser sans causer du mal à autrui... Cela pourquoi? parce qu'il ne pouvait connaître la douleur d'être différent mais cela personne n'y pouvait rien... La peur était naturelle chez l'homme.

"Si tu veux t’en aller libre à toi, je ne te retiendrai pas, personne d’ailleurs ici ne le fera…"

Il n'avait rien demandé, même pas qu'on le retienne alors pourquoi lui disait-elle cela. Peut être pour lui dire qu'il devait assumer ses actes et c'était déjà ce qu'il faisait. Il s'était déjà fait à l'idée de ne plus revoir ce lieu...

Samarah continua en lui confiant qu'elle avait accepté la proposition de l'Institut pour faire partie du groupe. Elle s'en étonnait d'ailleurs et cela accentua d'ailleurs la méfiance de Deklan. Comment pouvait-on accepter une décision de la sorte avec une telle légèreté?

Elle lui dit ensuite qu'il avait la capacité de changer tout cela, de changer le monde. Cela lui rappela les discours de propagande américaines pour engager des soldats, qu'il avait vu dans les cahier d'histoire. "We Need You", que disait le bonhomme à la barbe blanche et au haut de forme en pointant un doigt surdimensionner.
Cela ne l'inspira pas vraiment surtout qu'il ne pensait pas que son pouvoir avait un but aussi humanitaire. La preuve en était le sang qu'il avait pu faire couler sans faire exprès... Une arme est-elle un bien fait? Doit-on vraiment combattre le mal par le mal?

La jeune fille commença ensuite à lui parler des enfants qu'il aurait éventuellement, du destin qui leur voulait qu'ils soient humains ou mutants. Il se demanda d'où elle était allé chercher tout ça mais en entendant l'image qu'elle avait proposé, celle de la rocket, il comprit.

L'image que l'Institut voulait faire passer...? Il avait trop peu confiance en cette organisme mais Samarah avait apparemment confiance. Elle était des plus habilités alors à faire partie du groupe, contrairement à lui. Deklan était resté silencieux laissant tout le loisir à Samarah de s'exprimer.

Une fois qu'elle eut terminer, il prit la parole...

"Je vois ce que tu essayes de me faire comprendre mais..."

Il marqua une pause qui marquait toute l'ampleur d'une décision difficile mais qui était nécessaire.

"... les choses sont devenues irréversibles pour moi. Je regrette que nos chemins doivent se séparer ici car tu es... tu es la seule qui soit restée aussi longtemps auprès de moi surtout en connaissant ma nature et mon caractère."

C'étaient des mots qu'il n'avait jamais pu dire à personne et qui pourtant lui tenait à coeur à ce moment précis. Il baissa un peu les yeux laissant transparaître une légère tristesse malgré le masque qu'il s'était forgé.

"Tu me demandais ce que je voulais pour mes éventuels enfants qu'ils soient humains ou mutants... A vrai dire, je n'y avais jamais pensé mais maintenant je te dirais que je les protègerais de mes propres mains."

Il tendit une main juste devant lui en restant à observer la paume. Ces mains pouvant faire le bien ou le mal, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour ne jamais faillir à protéger ceux qui représentaient quelque chose pour lui... Pour l'instant, seul son père et Samarah pouvait faire partie de ces gens.

" C'est pourquoi je veux aussi que tu viennes me voir si quelque chose de mal devait t'arriver. Tu pourras compter sur mon aide...

J'espères pour toi, que cet Institut ne t'amènera pas à ta perte. Je ne peux avoir confiance en eux malgré toutes leurs belles histoires..."

Il s'avança d'un pas et prit la main de Samarah. Soudain de sa gourde, sortit une poignée de sable qui monta sur son épaule, qui longea son bras et traversa les deux mains tenus pour aller autour du bras de Samarah. Le sable entra en mouvement circulaire tout autour pour finalement se comprimer et former un bracelet représentant un serpent. Cet animal était représentée sur les tombeaux durant l'Egypte Antique en signe de la Déesse protectrice.

Deklan fixa longuement Samarah avant de finalement relacher sa main et se retourner pour faire quelques pas...

Echec total ! Ou bien peut-être que partiel… Tout n’était pas encore perdu ! Deklan était toujours décidé à partir, au plus grand dam de Samarah, mais il semblait quand même hésité…Il fallait donc que celle-ci joue son atout sur cette hésitation !

Oui mais quel atout ? Elle avait déjà dit tout ce qu’elle pensait. Et apparemment, cela n’avait pas l’air d’ouvrir les yeux du mutant sur les biens fondés de l’Institut, ou du moins pas assez pour le faire changer d’avis. Que lui fallait-il de plus ? Qu’elle se fasse tuer sous ses yeux ? A peine désespérée la petite Samarah…

"Je vois ce que tu essayes de me faire comprendre mais..."
Cependant, il était clair que cela le rendait triste de partir. Elle le voyait sur son visage…Mais pourquoi ? Il avait l’air si décidé de ne plus remettre les pieds ici, pourtant !

Je regrette que nos chemins doivent se séparer ici car tu es... tu es la seule qui soit restée aussi longtemps auprès de moi surtout en connaissant ma nature et mon caractère.

Quand il lui avoua qu’elle était la seule personne qui l’avait « supporté » aussi longtemps, Samarah pensa qu’il était triste de ne plus la revoir. Et après tout cela pouvait très bien être la raison. Elle devait avouer qu’elle aussi se sentirait triste de ne plus être en sa compagnie… C’est Samarah qui vient de penser ça ? Eh oui ! Quel changement en si peu de temps ! Quand même, voilà qu’elle s’étonne d’elle-même ! Mais entre le penser et l’avouer tout haut, il y avait quand même encore une marche !

"Je vois qu’avec tout ce que j’ai dit, je n’ai pas réussi à te convaincre que l’Institut n’était pas en tord… Je ne dirai rien de plus, car je me répéterais ! Je t’ai dit ce que j’en pensais…et ce qui me semblait être juste"

Sa voix était un peu résignée. Mais au fond d’elle-même, elle espérait que Deklan changerait d’avis, peut-être pas tout de suite… Mais un jour, qui sait ?

Quand Deklan évoqua ses éventuels enfants, la jeune mutante répondit :

"Oui, tout le monde aurait tendance à agir ainsi, c’est naturel…mais… tu ne seras pas toujours là pour les protéger ! Et à ce moment-là, je préfèrerais les savoir en sécurité dans un environnement éloigné de toute guerre… Et puis, imagine qu’ils soient mutants, ce qui peut arriver étant donné ta nature, aurait-tu l’esprit tranquille en sachant qu’ils devront affronter les mêmes horreur que toi, voire pires, et que tu aurais peut-être pu y faire quelque chose pour que cela change ?"

Elle s’arrêta car sinon elle pourrait encore continuer pendant des heures et au final ce serait quand même pour dire la même chose…

"Moi, pas, conclut-elle finalement, C’est pour ça que je vais faire partie de ce groupe !"

J'espères pour toi, que cet Institut ne t'amènera pas à ta perte !

"Ne t’inquiètes pas, lui dit-elle comme pour le rassurer, je suis consciente du danger que cela représente, mais à dire vrai, je m’en moque ! Je m’y engage en toute connaissance de cause et sans y être forcée ! "

Toutes ces années de brimade envers la mutante avait quand même servit à quelque chose. Aujourd’hui, elle voulait que cela cesse. Pour que cela n’arrive plus à d’autres !

"Et puis…personne ne m’attend quelque part, je n’ai plus de famille et je préfère mourir pour une cause qui me semble juste que de me faire tuer bêtement par un anti-mutant d’une belle entre les deux yeux !" acheva Samarah avec une farouche détermination

Elle savait pertinemment bien de quoi elle parlait vu qu’elle avait entendu les hommes en parler. Deklan lui l’ignorait. Mais qu’est-ce que cela aurait changé qu’il le sache, puisqu’il avait décidé de partir ? Pas grand-chose à son avis…

"J’admets que leurs méthodes ont l’air un peu carrées, mais je verrais bien… De toute façon, je préfère leur idéal à celui proposé par ceux d’en face, ils ne voient que la violence et la destruction pour imposer leur soi disant supériorité ! "

Les images du centre commercial ravagé et mangé par les flammes refaisaient surface dans sa tête.

"Ils ont l’air d’oublié qu’avant d’être des mutants, ils sont des être humains aussi ! La nature les a doté d’un don que malheureusement ils n’utilisent pas comme il faut…selon moi ! "

Elle continua de regarder Deklan droit dans les yeux et dit en tentant de sourire:

"Je vais arrêter de t’embêter de toute façon quoique je dise, tu partiras, n’est-ce pas ? Tu es borné, comme moi ! Et mes points de vue ne semblent pas être les tiens, cette fois… "

Elle eut à peine fini que Deklan lança une phrase à laquelle elle ne s’attendait pas :

Je veux aussi que tu viennes me voir si quelque chose de mal devait t'arriver. Tu pourras compter sur mon aide...
Le jeune garçon lui proposa son aide en cas de besoin. C’était vraiment très gentil de sa part même si Samarah lui en voulait qu’il parte !

Elle ne savait pas trop quoi répondre à cela, elle ne s'attednait pas à une telle déclaration! Finalement, elle décida de répondre:

"Ca tu peux en être certain que je viendrai, je ne vais pas te … "

C'était sa façon de le remercier pour son geste!

Mais avant qu’elle ait pu dire le fond de sa pensée, Samarah sentit du sable venir s’enrouler autour de son bras tandis que Deklan lui avait pris la main. Elle ne protesta, curieuse de voir ce que Deklan manigançait. Elle put alors voir se dessiner autour de son poignet un bracelet en forme de serpent. Il était joli et Samarah se doutait qu’il devait avoir un rapport avec l’Egypte mais elle ignorait lequel.

"Qu’est-ce que c’est ? Le serpent, il représente quelque chose ?"

Mais déjà Deklan partait. Il n’avait sans doute pas entendu la question.

Samarah fit alors quelque chose que jamais elle n’aurait cru faire un jour. Elle le rattrapa et le dépassa de quelque pas afin de se trouver face à lui. Et là, sans prévenir, elle s’avança avant de l’embrasser sur la joue. Elle n’avait rien d’autre à lui donner et c’était sa façon à elle de dire au revoir.

Puis elle se recula pour le laisser passer et dit :

« Et maintenant file avant que je ne te cloue sur place… »

*et tu sais que je peux le faire…*

Cependant, elle ajouta quand même:

« Si un jour tu change d’avis, n’hésite pas à venir nous trouver… à venir ME voir »

Insista-t-elle légèrement. Mais elle ne savait pas si Deklan avait entendu la nuance...

Les choses n'allaient plus à l'Institut et il était impossible de faire marche arrière. La seule chose qu'il regretterait serait les moments passés aux côtés de Samarah et il en était bien conscient mais hélas la situation imposer de telles dispositions...

"Je vois qu’avec tout ce que j’ai dit, je n’ai pas réussi à te convaincre que l’Institut n’était pas en tord… Je ne dirai rien de plus, car je me répéterais ! Je t’ai dit ce que j’en pensais…et ce qui me semblait être juste"

En effet, il pensait toujours que l'Institut n'était pas de confiance. Deklan ne connaissait pas vraiment qui était l'autre camps, les Confréristes, mais il était déjà sûr qu'il n'y adhèrerait pas non plus vu ce qu'il s'était passé au centre commercial. Ce qui pouvait semblait être juste pour Samarah ne le semblait pas tout à fait pour Deklan... Que de plus difficile que de convaincre une personne méfiante par nature?

"Je n'arrive pas à avoir confiance en eux... Trop de choses font que je ne peux concevoir de vivre encore ici."

Il remarqua le ton sur lequel elle avait prononcé ces quelqus mots, à la fois résigné et un peu triste... Sans nul doute que cela l'ennuyait que Deklan s'en aille et c'est pourquoi il regretta un peu son départ.

"Oui, tout le monde aurait tendance à agir ainsi, c’est naturel…mais… tu ne seras pas toujours là pour les protéger ! Et à ce moment-là, je préfèrerais les savoir en sécurité dans un environnement éloigné de toute guerre… Et puis, imagine qu’ils soient mutants, ce qui peut arriver étant donné ta nature, aurait-tu l’esprit tranquille en sachant qu’ils devront affronter les mêmes horreur que toi, voire pires, et que tu aurais peut-être pu y faire quelque chose pour que cela change ?"

Il releva finalement les yeux comme s'il n'était pas vraiment en accord avec ces paroles...

"Disons que... je préfèrerais les laisser libre de choisir leur voie. S'ils finissent dans un Institut comme celui-ci, ils deviendront des soldats... Certes on leur promettra beaucoups de choses, on leur fera voir ce qu'ils doivent défendre à tout prix, mais au final ils vivront au milieu des champs de bataille... et ça je ne le veux pas."

Mais il comprit que la jeune fille plaçait tous ses espoirs dans l'Institut et qu'elle voulait prendre son destin en main de cette manière, mais savait-elle vraiment qui tirait les ficelles? C'est ce que se demanda Deklan.

Elle lui annonça ensuite qu'elle connaissait le danger et qu'elle s'y engageait en toute connaissance de cause mais il n'était pas vraiment sûr que c'était vraiment le cas.

Samarah lui fit part de sa solitude, du fait que personne ne l'attendait quelques part et qu'elle préférait donner sa vie à une cause qu'elle croyait juste plutôt que de se faire tuer par un anti-mutant. En effet, cela signifiait prendre sa vie en main mais... autant fallait-il une cause à défendre et Deklan n'en avait pas et s'il devait embrasser une cause se serait de sa propre initiative et non de celle d'autrui.

De plus, son père ne l'attendait pas. Il le savait puisqu'il l'avait envoyé ici par crainte de ses pouvoirs et puis il avait beaucoup de travail alors il n'aurait de toute façon que très peu de temps à lui consacrer.

"J’admets que leurs méthodes ont l’air un peu carrées, mais je verrais bien… De toute façon, je préfère leur idéal à celui proposé par ceux d’en face, ils ne voient que la violence et la destruction pour imposer leur soi disant supériorité ! "

L'idéal de l'autre camps n'avait rien à voir avec Deklan. La preuve en était sa réaction au centre. Il ne savait comment tout avait commencé mais il était sûr que c'était un cercle vicieux qui était à la base de tout. Une haine des mutants, des mutants qui ripostent, une peur plus grande et tout recommençait... Cela ne pourrait se finir aussi facilement car cela se répandait à toute la planète.

Samarah fit ensuite part de ce qu'elle pensait à propos des mutants tels que ceux recontrés dans le centre commercial. Et dans un sens elle avait raison. Ces mutant utilisaient mal leur don mais on pouvait aussi se dire si leur pouvoir était réellement destiné à faire le bien. Hélas tout le monde avait des points de vue différents et Deklan n'en connaissait pas la réponse...

"Je vais arrêter de t’embêter de toute façon quoique je dise, tu partiras, n’est-ce pas ? Tu es borné, comme moi ! Et mes points de vue ne semblent pas être les tiens, cette fois… "

Samarah le fixait du regard et avait prononcé ces mots avec un léger sourire... Mais même si ils discutaient d'un sujet assez sensible, Deklan aimait bien parler avec Samarah. La situation incombait bien sûr de la tristesse et on pouvait dire qu'il ne s'était jamais attaché à quelqu'un comme à Samarah.

Tentant de garder un air sûr pour ne pas ébranler ses propres convictions, il répondit...

"Oui, en effet... Pour une fois, notre vision des choses est différente et cela m'étonne quelque peu. Je suis peut être borné, comme tu viens de le dire... mais c'est ce qui m'a permis d'avancer dans la vie. Croire en ce que je pensais, cela m'a toujours aidé."

Il annonça ensuite l'aide qu'il porterait à Samarah si jamais elle avait un soucis. Elle accepta mais avant qu'il ne put terminer, il lui offrait un cadeau en espérant qu'il la protègerait. Toutes ses bonnes intentions pour elle y étaient renfermée...

"Qu’est-ce que c’est ? Le serpent, il représente quelque chose ?"

Deklan avait entendu sa question mais il était trop renfermé sur lui-même pour lui expliquer. Il n'était pas du genre à dire "C'est pour te protéger quand je ne serais plus là.". C'était le caractère de ce jeune homme qui pouvait se montrer arrogant et rebelle, mais surtout réservé et renfermé en ne laissant aucun sentiment paraître par crainte que cela ne l'atteigne plus profondément.

Il s'était retourné et avait fait quelques pas mais Samarah accourant devant lui, lui bloqua le chemin... Elle s'avança ensuite et déposa un doux baiser sur sa joue. Il en écarquilla les yeux de surprise car personne n'avait osé faire cela auparavant.

* Mais que... *

Quelques rougeurs apparurent sur ses joues et pour une fois il se trahissait tout seul. Pourquoi avait-elle fait ça? Il en resta coi et se figea presque de stupeur. La jeune fille se recula alors de quelques pas et c'est ce qui reconnecta Deklan à la réalité. Ses yeux reprirent leur forme "normale" et son air froid revînt quoiqu'il était moins imposant.

« Et maintenant file avant que je ne te cloue sur place… »

Il savait en effet qu'elle était capable de ce prodige. Deklan avait été à plusieurs reprise le témoin de ses pouvoirs et il l'a remercia intérieurement qu'elle respecte son choix. Il prit cette petite remarque comme pour détendre l'atmosphère... Il délaissa un léger sourire en souvenir de ce moment. C'était étrange de sa part mais il en avait réellement envie.

« Si un jour tu change d’avis, n’hésite pas à venir nous trouver… à venir ME voir »

Il resta un instant silencieux, remarquant bien sûr la nuance qu'exprima implicitement Samarah...

"Ne t'inquiète pas... Si ce jour devait exister, je viendrais te voir..."

Il s'avança juste à côté d'elle pour ne pas croiser son regard, et attrapa sa main délicatement. Ce n'était qu'un aurevoir mais cela ressemblait beaucoup à un adieu. Le contact marqua aussi le moment puisque Deklan restreignait d'habitude les contacts avec d'autres personnes...

"Je serais toujours là... Ne l'oublie pas..."

Sans recroiser le regard de Samarah, il relacha sa main lentement et commença sa marche lente vers le portail de sortie. C'était certes un dénouement triste mais la vie était ainsi, et il avait l'habitude de ne pas rester toujours dans le même endroit. Les départs étaient fréquents dans sa vie mais là il y avait une différence. Il s'était attaché à quelqu'un qui représentait quelque chose pour lui...

Replongeant une main dans sa poche tandis que l'autre tenait un deuxième sac sur l'épaule, il partit au milieu de cette légère brise qui effaçait un parfait familier, celui des regrets.

Mais qu’est-ce qu’elle venait de faire ? Que lui était-il donc passé par la tête ? Elle n’avait pas osé quand même ? Pourtant… A voir la tête toute déconfite de Deklan et la surprise qu’affichait ses yeux, il n’y avait pas doute. Samarah avait bel et bien embrassé sur la joue le jeune mutant ! C’était quelque chose de naturel bien sûr… quand on se dit au revoir, mais elle ne pensait pas qu’elle aurait un jour prit une telle initiative ! Elle qui avait toujours limité les contacts humains au strict minimum, soit par obligation soit de son propre chef !

Et à première vue, Deklan non plus ne s’y attendait pas ! Il suffisait de regarder la couleur rouge vif que prirent ses joues lorsque Samarah s’éloigna de lui ! Cela voulait tout dire.

Heureusement pour lui, il sembla redevenir maître de la situation assez vite. Même si en y regardant bien, on pouvait encore lire une certaine perturbation dans son regard…

Sur le coup, cela fit légèrement sourire Samarah. Le voir « paniquer » pour si peu… C’était une sorte de punition pour Deklan qui d’une certaine manière allait l’abandonner. Mais elle s’en voulut immédiatement d’avoir pensé ça. Car elle savait depuis le début qu’elle ne pourrait pas le retenir contre son gré… C’est d’ailleurs pour ça qu’elle lui avait gentiment conseillé de s’en aller avant qu’elle ne l’en empêche.

Sur ces paroles, Deklan avait lui aussi sourit. Etrangement, cela fit plaisir à la jeune fille. Même dans des moments tendus par la tristesse, on pouvait encore sourire. Ca réchauffe le cœur, comme on dit ! Et puis, il fallait se dire que ce n’était pas des adieux, seulement un au revoir…

Deklan eut encore quelques propos, notamment sur le fait que leur point de vue divergeait cette fois. Il était d’accord là-dessus, lui aussi. Et que pour lui, si ses enfants viendraient à l’Institut, celui-ci les enverrait sur un champ de bataille. Samarah ne savait pas trop quoi dire. Certes c’était vrai, mais ils étaient en guerre. Et elle n’arrivait pas à faire comprendre à Deklan que ces champs de bataille étaient la conséquence de la haine envers les mutants. Et que l’institution contre laquelle il était en désaccord avait pour but d’éradiquer cette haine en prônant la cohabitation, et donc ces champs de bataille. Cela demandait, malheureusement, des personnes prêtes à se battre. Même si il fallait éviter de combattre le mal par le mal, Samarah avait conscience de ce paradoxe…

Cependant, elle ne lui dit rien de tout cela. Elle l’avait déjà fait et si Deklan le voulait, il le comprendrait un jour, avec le temps. Elle ne pouvait rien de plus, hormis le forcer à rester ici, ce qu’elle refusait obstinément de faire. Il est ridicule de se battre contre son gré pour une cause qui n’est pas sienne… En soi, ce n’est déjà pas drôle de se battre, mais alors en plus si on vous y oblige… Autant se tirer une balle tout de suite !

"J’espère qu’un jour, tu changeras d’avis et que tu comprendras l’idéal que propose l’Institut", répondit-elle simplement aux dernières paroles de Deklan, comme une note d’espoir.

Finalement, Deklan ne devait pas avoir entendu sa question au sujet du bracelet car elle ne reçut aucune réponse. Ou bien peut-être qu’il ne voulait pas y répondre ? Mais Samarah ne voyait pas trop pourquoi, ce serait un peu ridicule… Elle supposa donc que ça devait être une sorte de porte bonheur. Elle le contempla un instant. C’était le premier cadeau qu’on lui faisait. Elle était très touchée, il fallait bien l’avouer. Elle sut alors que ce sera là son bien le plus précieux, pour toujours.

Et elle fut aussi contente d’apprendre que si le jeune mutant changeait d’avis, il reviendrait vers l’Institut, mais aussi et surtout vers elle. Car il avait bien comprit sa demande cachée…

Deklan s’éloigna alors d’elle, mais avant de partir, ce fut lui qui lui joua une « mauvaise » surprise. Sans prévenir, il lui prit sa main dans la sienne et le contact qu’elle ressentit à ce moment-là fut comme celui du premier jour, quand il avait emmenée avec lui hors de la ruelle. Samarah en fut très troublée. Mais cela ne dura pas, car il finit par la lâcher et lui dit :

"Je serais toujours là... Ne l'oublie pas..."

Ces paroles, aussi simples soient-elles, étaient très agréables à attendre. Rassurante aussi et pleine de chaleur. Car, pour la première fois dans sa vie, Samarah comprit qu’elle avait de l’importance pour quelqu’un, que quelqu’un tenait à elle. Et pour que cela vienne d’un garçon comme Deklan, aussi solitaire, c’est que cela devait être vraiment sincère…

Elle ne savait pas quoi dire, mais en fin de compte elle le regarda et lui répondit ce qui était le plus prévisible dans un moment comme celui-ci:

"Pareil pour toi… Si un jour, tu… tu as besoin de quoi que soit, je suis là. Ne l’oublie pas non plus…"

Et elle lui sourit une dernière fois avant de le voir s’éloigner pour de bon. Le vent faisait tournoyer les feuilles mortes dans le froid de l’automne et leur danse avait quelque chose de mélancolique. Ou bien était-ce Samarah qui fut soudain noyée dans un océan de tristesse ? C’est donc ce sentiment que l’on ressent quand on voit s’éloigner une personne qui vous est chère ? Une sensation de vide intense ?

Après avoir savourer une compagnie, aussi brève soit-elle, la solitude avait quand même un goût amer… Même après tant d’années…

Marchant le long de l'allée, les paroles de Samarah firent écho dans l'esprit de Deklan.

"Pareil pour toi… Si un jour, tu… tu as besoin de quoi que soit, je suis là. Ne l’oublie pas non plus…"

Il avait passé tellement de moments intenses en compagnies de Samarah, que ce soit au bar lorsqu'il s'était fait jeté par le barman, que ce soit le soir à discuter alors que leur ventre criait famine, que ce soit au lycée ou de nos 5 gaillards avaient fait une apparition ou même au centre commercial où des mutants s'était cru à la foire à l'abattoir... Ils étaient resté ensemble et avaient partagé ces moments difficiles. C'était difficile de quitter une personne comme ça surtout si c'était la première avec qui on partageait de tels moments.

De plus malgré sa nature et son caractère assez solitaire, elle avait su l'accepter comme lui en avait fait de même. Et maintenant, alors qu'il s'en allait, elle lui offrait son aide. Chose qu'il n'oublierait pas...

Il ne pensait pas que quitter l'Institut serait une chose aussi difficile. Certes au début il n'avait pas d'attaches, mais là c'était différent... Une part de lui resterait ici et il le savait.

Deklan était du genre à suivre ses convictions et ses décisions même si elles pouvaient le mener à un situation catastrophique car il savait que quelque part il en tirerait quelque chose. On apprenait de ces erreurs mais pas seulement... La preuve en était lorsqu'il était au bar. S'il n'avait pas été si arrogant, il n'aurait jamais été rejeté de l'établissement et n'aurait pas rentré Samarah. Même s'il l'avait rencontré à l'Institut, vu son comportement solitaire rien ne dit qu'il serait allé lui parler.

Le destin réservait beaucoup de surprises et il était persuadé que tout avait un sens... Il fallait juste attendre et risquer de comprendre plus tard les choses qui nous sont encore inconnues.

Restant plongé dans ses pensées, il passa à côté du portail. A ce moment là, une camionette passa juste à côté de lui et par la fenêtre fut jeter une sorte de petite balle de métal. Deklan ne s'éveilla qu'au moment où les clinquements du métal sur le sol se firent entendre.

* Hein? Mais qu'est ce que c'est? *

Il resta un peu surpris et de la balle sortie un flash intense et aveuglant. Un bruit retentit aussi intensément qu'un siflement strident tandis que dans un rayon de 30 mètres il faisait aussi blanc que les lumières de l'au delà... Un éclat sonique déferla sonnant le jeune homme qui s'appuya contre le mur de l'enceinte de l'Institut.

Deklan s'était laissé surprendre par une flash bombe et même s'il eut le réflexe de fermer les yeux un peu tard, il resta sur le moment aveugle et désorienté.

De la camionnette bondit trois hommes cagoulés qui attrapèrent le jeune garçon et l'envoyèrent dans un sac qu'il refermèrent avant de la balancer dans le véhicule. Deux chauffeurs aveuglés aussi sur le moment, perdirent le contrôle de leur voiture et allèrent se planter dans les portières d'autres voitures garés au bord de la route.

Les pneus du camion crissèrent à une vitesse phénoménale avant de partir à toute allure en enlevant Deklan. Celui-ci tenta de se débattre mais il reçut rapidement un coup dans la tête avec un objet qui lui resta pour l'instant inconnu. Il tomba immédiatement dans l'inconscience tandis que perduraient sur sa tête du sang qui venaient de lui être fait coulé suite au choc.

Voilà. Il partait pour de bon, cette fois. Il n’était plus qu’à une dizaine de mètres de la grille de l’Institut. Cette frontière qui allait maintenant séparer les deux jeunes mutants. Elle le regarda s’éloigner de plus en plus, jusqu’à ce qu’il disparaisse au coin de l’immense portail. Celui-là même qu’elle avait trouvé accueillant en arrivant ici. Elle se mit soudain à le détester. Pour une raison tout à fait enfantine, elle le savait bien, en plus !

Et maintenant, qu’allait-elle donc bien pouvoir faire ? Elle se retrouvait à nouveau seule… A une époque, cela ne l’aurait certes pas dérangée. Elle aurait préféré demeurer toute seule que d’être mal accompagnée, même.

Mais maintenant, c’était différent. Elle avait pu savourer la compagnie de quelqu’un et cela allait lui manquer. Deklan et elle avait déjà partagé tant de choses en si peu de temps. Des choses pas toujours très agréables, cela s’entend. Mais ils avaient vécu quelque chose ensemble. Et elle devait avouer que pendant ces moments-là, quand elle était en sa compagnie, elle avait été heureuse. Comme jamais encore auparavant. Et maintenant, ce retour à la solitude faisait très mal. Elle se sentait perdue, vidée. C’est d’ailleurs pour ça qu’avant, elle préférait être seule, car elle savait très bien que dans des moments pareils, ce que l’on ressentait était très désagréable ! Cela lui était déjà arriver après s’être remémorer des moments passés avec ses parents…

Samarah tenta de chasser ces idées sombres de sa tête et de les ranger quelque part au fin fond de son esprit, là où il y en avait déjà tant d’autres… Elle se surprit alors sentir la chair de poule qui l’envahissait.

Le vent continuait à refroidir l’atmosphère et sur son passage, les branches dansaient d’une façon assez sinistre. La clarté du jour diminuait, faisant place à la soirée. Samarah se retourna vers la bâtisse, mais sans vraiment savoir où aller. Et puis, à cette heure-ci, la réunion dans la salle commune devrait être terminée. Aussi, elle décida de ne pas s’y rendre. Elle était donc à cent lieues de se douter de la tournure qu’avait pris celle-ci, avec l’hideuse intrusion du traître Marcus, le directeur de la Confrérie. Elle ignorait aussi forcément l’état de santé de ses camarades. Mais, pour l’instant, même si cela lui était douloureux, elle voulait être un peu seule. Elle se dirigea donc vers l’arrière du bâtiment, là où se trouvait le parc.

A ce moment précis, elle eut un pincement au cœur. Elle se souvint que Deklan lui avait promis de lui montrer un endroit calme où elle pourrait se réfugier quand ça n’irait pas ou bien quand ses crises d’angoisse menaçaient de faire leur apparition. Elle ne saurait jamais où il se trouvait..

Mais elle n’eut pas le temps de se morfondre plus longtemps car une violente explosion de lumière, eut lieu derrière elle. Immédiatement suivie d’un bruit de pneus qui crissaient, synonyme d’une voiture qui démarrait en quatrième vitesse. Celle-ci ne dura que quelques secondes mais elle eut l’impression que l’intensité de la lumière était aussi forte que celle qui suivait une explosion nucléaire ! Et malgré que la source lumineuse se trouvait dans son dos, elle fut quand même aveuglée sur le coup.

Cela semblait venir de l’entrée de l’Institut. Intriguée, elle s’y rendit et put nettement distinguer sur le sol des traces de pneus qui s’arrêtaient devant la grille avant de repartir aussi sec vers le centre de la ville. Elle se demanda ce que cela pouvait bien être, jusqu’au moment où elle aperçut par terre, un des sacs que Deklan tenaient encore pas plus tard qu’à l’instant.

"Oh, mon dieu ! NOOOOOOOOOOOONNNN ! DEKLAN !" hurla-t-elle.

Elle fut tellement choquée que la grille derrière elle en trembla légèrement.

*calme toi, ce n’est peut-être pas ce que tu crois... réfléchis, qu'est ce qui a bien pu se passer?*

Elle devait se calmer, reprendre le contrôle si elle voulait avoir les idées claires. Mais c’était impossible, la panique avait déjà commencé son travail. Et toutes sorte de scénarios lui traversèrent l’esprit jusqu’au moment où un en particulier lui fit froid dans le dos.

Elle eut alors un très, très, très mauvais pressentiment et dut se retenir au pilier de la grille pour ne pas vaciller de terreur.

Doucement, elle se baissa et ramassa le sac de Deklan. Il n’était pas très lourd et ne devait donc contenir que très peu d’affaires. Et en dessous, se trouvait une espèce de petite balle métallique. Samarah l’a pris entre ses doigts et l’examina. Elle ne savait ce que c’était, mais elle aurait mis sa main à couper que c’était la cause de l’éblouissement.

*qu’est ce … ?*

C’est à ce moment-là qu’elle vit un peu plus loin sur le bord de la route deux voitures accidentées. Elles n’étaient sûrement pas arrivées là par hasard. Sans attendre, elle se dirigea vers les deux véhicules, mais quand ils la virent arriver, les occupants de la voiture la moins amochée, prirent peur et tentèrent de s’enfuir. Ils avaient du voir d’où elle sortait, un endroit qui regorgeait de mutants, et les humains semblèrent penser que cela ne devait pas être un très bon signe pour eux.

"Excus…"

Samarah n’eut même pas le temps de les accoster ! Cette attitude la contraria d’ailleurs très fortement !

*et là-bas ! tu vas t’en aller comme ça, toi ! c’est moi qui te le dit !*

Elle le fixa intensément du regard et le pauvre homme fut malheureusement paralysé dans la seconde qui suivit !

_ Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! hurlait celui-ci, complètement terrorisé.

"Oh, non je ne vous lâcherez pas, tant que vous ne m’aurez pas dit ce que je veux entendre ! rétorqua Samarah en s’approchant de sa victime. Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ? Je suis sûre que vous l’avez vu !"

_ Non, non, je ne sais pas… je n’ai rien vu ! Rien vu du tout !

"Menteur ! cria Samarah , je sais que tu mens ! "

C’était évident, des gouttes de sueur de la taille d’un grêlon perlaient de son front. En plus, il était totalement paniqué de se retrouver pris au piège par cette mutante, apparemment folle de rage !

_ Ne me faites pas de mal ! Pitié !

"Je ne te ferai rien, pauvre fou, je veux juste savoir ce que tu as vu ! Et… "

Elle s’arrêta un instant avant de reprendre, presque instantanément :

"Je ne te conseille même pas d’y penser" ! dit-elle à l’adresse du second occupant qui arrivait dans son dos.

Elle se retourna d’un geste brusque et sans prévenir, la matraque que celui-ci tenait dans se mains s’envola dans les airs avant d’atterrir dans les mains de Samarah. L’homme surprit dans son élan, s’arrêta net. Figé de terreur. Samarah le dévisagea de haut en bas.

_ Relâcher mon père ! Et je vous dirai ce que j’ai vu !

La proposition était honnête. Samarah l’accepta, elle n’avait de toute façon pas le temps de discuter. Si ce qu’elle craignait était vrai, Deklan était en danger de mort !

"Bien. Mais, je vous préviens, gare aux entourloupes ! " dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

La jeune mutante relâcha alors son emprise mentale et le vieillard fut à nouveau maître de ses mouvements. Il contourna Samarah en prenant soin de mettre la plus grande distance entre elle et lui et alla se réfugier derrière son fils. Celui-ci dit alors :

_ Je n’ai pas vu grand-chose… Juste une camionnette qui s’est arrêtée brusquement, ce qui a provoqué notre accident avec cette voiture et qui est repartie dans cette direction, ajouta-t-il en pointant du doigt le centre de Boston.

Samarah jeta un œil à celle-ci, elle avait l’air très amochée et à son bord deux personnes demeuraient inconscientes, avant de revenir sur l’humain.

"Qu’avez-vous vu d’autre ? Est-ce que vous avez-vu un jeune garçon ?" interrogea-t-elle impatiente, presque au bord de la crise de nerfs

_ Non, il n’y avait personne quand nous sommes arrivés mon père et moi… Mais deux, ou peut-être trois individus cagoulés semblait pressés d’embarquer quelque chose à l’arrière de la camionnette… C’était peut-être...euh votre ami ? risqua celui-ci, comme s’il voulait vraiment l’aider. Mais sa voix n’était pas très sûre…

"C’est tout ? Vous n’avez pas vu le visage du conducteur ?"

_ Oui, c’est tout ce que nous avons vu… Non, mais ils étaient deux à l’avant du véhicule, ça j’en suis certain..

Samarah sentit son cœur s’arrêter avant de faire un bond dans sa cage thoracique. Elle avait peur. Très peur. Même pire que ça, elle était terrorisée. Mais pour l’instant, elle ne laissa rien paraître. D’après ses calculs et si cet homme disait vrai, trois plus deux, cela faisait encore bien cinq. Jusqu’à nouvel ordre, du moins. Et ça, ça signifiait que Deklan était dans la mouise jusqu’au cou ! Apparemment, ils étaient eux aussi sortis indemnes du centre commercial. Le moins qu’on puisse dire, c’était qu’ils étaient vraiment coriaces… Car cela ne pouvait être qu’eux ! Qui donc d’autres ? A sa connaissance, Deklan n’avait pas d’ennemis, même si elle ne connaissait pratiquement rien de son passé.

*bande de salopards, je vous jure que vous me le payeriez !* jura-t-elle

Sa colère était telle que la matraque qu’elle tenait toujours dans sa main se brisa, sous l’influence d’une nouvelle vague psychique.

Les deux hommes, témoins de l’évènement, commençaient quant à eux, sérieusement à paniquer.

_Est-ce…est-ce qu’on peut y aller maintenant ? demanda le plus jeune, plus par crainte de représailles de la part de la jeune mutante que par politesse.

"Oui, si vous n’avez rien d’autre à ajouter… vous êtes libres de partir" leur dit-elle en tentant de maîtriser sa colère.

Chose qui lui était extrêmement difficile à faire en temps normal. Mais là, autant dire que c’était carrément impossible !

"Vous voyez quand vous voulez bien, qu’il y a moyen de s’entendre…, ajouta-t-elle de son air habituellement hautain. Merci quand même pour le renseignement", leur dit-elle tandis qu’elle se mettait en route vers la ville.

Elle avait du leur forcer un peu la main au début, mais au final, les deux humains avaient quand même coopérer. C’était un miracle ! Ou bien ils avaient eu trop peur pour leur vie et avaient choisit de parler pour éviter de se faire tuer. Cette hypothèse était la plus probable.

Les deux hommes, trop contents de s’en tirer à si bon compte, ne se firent pas prier pour prendre la poudre d’escampette.

"Oh, j’oubliais…"

Elle leur envoya le portable qu’elle venait de prendre dans l’autre voiture.

" …essayer de prévenir une ambulance pour les occupants de l’autre voiture, s’il n’est déjà pas trop tard… où aller demander de l’aide à l’Institut, mais je doute que vous en ayez le courage… Ca pourrait peut-être néanmoins les sauver… "

Sur ces paroles, elle se mit à courir le plus vite possible vers la ville. Mais un poids lui écrasa soudain la poitrine. Par où commencer ses recherches ? Deklan et ses hôtes de marques pouvaient être absolument partout… Et partout dans une ville comme Boston, c’était immense ! Elle mettrait sûrement des jours à le retrouver ! Si tant est qu’il soit encore en vie d’ici là…

*pourvu que je n’arrive pas trop tard*

Et comme elle l’avait bien pensé, tandis qu’elle s’éloignait, les deux hommes composèrent le numéro d’appel des ambulances, au lieu d’aller voir à l’Institut. Ils étaient peut-être coopératifs mais pas suicidaires pour autant. Le face à face avec un seul mutant leur avait suffit. Cette attitude était ridicule, car si un mutant de l’Institut possédait des dons de guérisseurs, cela aurait pu leur être très utile…

Infirmerie

C'est donc en compagnie de Yanis que Ksenia avait quitté l'Infirmerie afin de se diriger vers le hall. Ils recherchaient Samarah. Cependant, elle n'était pas dans le Hall, ni même Deklan d'ailleurs. Un regard circulaire et Ksenia vit que la porte d'entrée était ouverte.

"C'est bizarre qu'elle soit restée ouverte non?..."

Un petit regard vers Yanis, puis elle s'avança doucement avant de sortir de l'Institut. Là, sur le pas de la porte elle observa autour d'elle avant de voir, plus loin, au-delà des grilles, des voitures accidentées et deux personnes visiblement plutot appeurées. L'un des deux hommes était au téléphone.

Elle tira doucement sur la manche de Yanis avant de lui adresser un regard plutot significatif : il fallait qu'ils aillent voir ce qu'il s'était passé. Doucement, car même si on n'en avait pas l'impression, Ksenia restait une adolescente timide, elle s'approcha des grilles. Petite frimousse adorable mais qui pourtant pouvait effrayer vu son physique pour le moins étrange.

Et malheureusement, elle les effraya. Enfin.. Yanis et Ksenia les avaient tout deux effrayés. Les deux hommes, en voyant les deux mutants arriver avaient reculé. Il faut dire que voir deux autres mutants arriver comme ça devait les faire encore plus flipper. Ksenia soupira en voyant leur réaction. Un regard vers la voiture accidentée qui contenait toujours ses occupants, inconscients.

"Yanis... Qu'est-ce-qu'on fait?"

Sur ce coup là, elle n'était plus trop certaine. Devaient-ils aller chercher du secours à l'intérieur? Ou continuer de chercher Samarah. Les ambulances arrivaient en général très vite et au loin, on pouvait déjà entendre les sirènes : elle avait la réponse à sa question. Ksenia reporta son regard étrange sur les deux hommes.

"Dites.. Pardon mais, vous n'auriez pas vu une jeune fille à peu près..Grande comme ça?..."

Ksenia avait doucement levé sa main pour montrer à peu près la taille de Samarah.

"Brune, les cheveux longs.. Elle courrait peut-être après quelqu'un d'autre."

Les deux hommes ne semblaient pas vouloir répondre. Cependant, lorsqu'ils repensèrent à ce qu'il s'était passé avec Samarah, ils se regardèrent. Là, il y avait deux mutants. Pas une : deux. Et c'est sûr que ça ne les rassurait pas. C'est à contre-coeur, mais dirigé par la peur que le plus vieux des deux prit la parole.[/color]

"Oui.. Elle est partie par là-bas..."

Son index désigna la route menant au centre-ville, et le plus jeune lui coupa presque la parole.

"Elle voulait poursuivre des hommes cagoulés qui s'étaient enfuis dans une camionnette. Ils.. Je crois qu'ils ont emmené son ami."

[color=black]Et que les voix tremblaient. Ksenia adressa un faible sourire, mais un sourire quand même aux deux hommes alors que les ambulances approchaient.

"Merci à vous."

Les deux hommes semblaient surpris de la gentillesse de la demoiselle. Ils avaient beaucoup de préjugés, et en auraient toujours mais là, y'avait de quoi les faire réfléchir même un tout petit peu. Dès qu'elle se retourna vers Yanis, son sourire avait disparut. Elle semblait inquiète.

"Si Deklan.. Si il a été enlevé et que Samarah est partie à sa recherche, ça pourrait être dangereux mais.. On ne va pas aller déranger les autres alors qu'ils vont aller chercher Malicia...Est-ce-que.. On suit les traces nous aussi et on se débrouille seuls?"

Ils étaient deux. Quoi qu'il arrive, ils pouvaient se soutenir et veiller l'un sur l'autre. Ils devaient agir seuls, comme des grands. Ksenia fixait Yanis. Elle ne prendrait pas cette décision seule. Ils devaient la prendre ensemble et l'avis de Yanis était très important puisqu'à présent, ils faisaient équipe.

( Centre-Ville
Allez, on va rejoindre Samarah MOUAHAHAHA)