Chambre

Ashern ouvrit les yeux. Il se rendit compte qu'il s'était endormi. Encore ? C'était une facheuse tendance en ce moment. Mais facilement expliquable par le net manque d'action.

Ashern -Bon ... Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ... La meule, je verrais ça plus tard ...

Il se perdit dans ses pensées puis se décida à aller faire un tour dans l'établissment.

Ashern -Après tout, je ne connais que la moitié du batiment.

Il sortit de sa chambre et se dirigea vers les jardins, le fond de l'air était frai. C'était parfait pour lui ...

==> Extérieur

==> Extérieur

Ashern arriva dans sa chambre, fourbu, fatigué. Il enleva son blouson de cuir et le posa sur le fauteuil. Il s'assit sur son lit et enfouit sa tete dans ses mains. Que faisait-il là ? Il n'avait aucun projet qui semblait apartenir à cette école. En fait non, il n'en avait aucun. Il se mit à penser à ce qu'il avait vécu dans sa vie. Merde, rien de génial ... Une vie de voyou, des actes pas très louables ...

Ashern *De toute façon, Dieu sait bien que je ne veux pas être un ange ...*

Sur cette pensée, il posa ses lunettes sur sa table de chevet, se laissa tomber sur le dos et ferma les yeux en quete de sommeil. Le combat avait été érintant, et pourtant il n'arrivait pas à s'endormir ... Trop de questions sans réponses se bousculaient dans sa tete ... Il avait l'impression que sa tête allait exploser. Soudain il sentit qu'un liquide coulait de son nez. Il se rassit aussitot. Quelques gouttes d'un rouge vif vinrent se déposer violemment sur le sol. Du sang ? Qu'est-ce que ... Il se dépecha d'aller dans sa salle de bain et mit sa tete au dessus du lavabo. Il regardait son propre sang perler sur le blanc et couler. Pourquoi sanignait-t-il ? Il n'avait aucune plaie au niveau du nez pourtant ... Ses pensées se perdirent une fois de plus, il pensait à ce qu'il lui était arrivé depuis son arrivée à Boston, puis à La Confrérie. Soudain il s'aperçut que que le saignement avait céssé. Il laissa couler l'eau froide pour nettoyer le lavabo et passa sa main au dessous de son nez. PLus de sang ... Il avait disparu aussi précipitemment qu'il n'était apparu ... Mouais ... Il s'aspergea le visage d'eau pour se réveiller un peu.

Ashern *Bon, pas la peine de me coucher, je dormirais pas. Et si j'allais faire un tour au niveau du bar, le fameux "Saturday Night" ? Ils faisaient pas mal de pub à son sujet ... Et puis ça me déridera de l'ambiance un peu morte de l'établissement ...*

Il remit sa veste, prit ses lunettes posée sur la table de chevet et sortit de sa chambre.

==> Saturday Night

==> Garages

Ashern entra dans sa chambre, exténué, dans un état lamentable. Il posa sa veste sur le fauteuil et alla prendre une douche. Il avait envie de chaleur. C'était bien une des rares fois ou il souhaitait ça ... Il sortit fumant de sa salle de bain et se coucha nu, dans son lit, dans ses draps frais. Il espérait qu'une bonne nuit, ou du moins une moitié, lui ferait oublier ce qu'il avait vécu ce soir ... Mais deux bout de métal froid sur sa poitrine le convint du contraire. Sur cette pensée, il ferma les yeux, et s'endormi.

Ashern se réveilla en sursaut, le visage en sueur. Bordel ... Toujours ces cauchemars ... Il décida de ne plus y penser et se leva. Il fila vite fait dans la salle de bain se laver, et regarda par la fenetre. Le jour n'était même pas levé ... Il avait dormit quoi, 2h, 3h ? Mais ça lui avait suffit, et il se sentait en forme. Mais il s'aperçut qu'il était nu devant sa fenetre ... Ce n'est pas qu'il était pudique, mais bon ... Il s'habilla en deux-trois mouvements et chercha ses lunettes du regard ... Merde, c'est vrai qu'elles n'étaient plus de ce monde ... Il fit une moue perplexe et sortit de la chambre, direction la cuisine, il avait faim.

==> Cuisines

Evan entrebâilla silencieusement la porte. Mais un simple coup d'oeil à l'intérieur suffit à le convaincre que la pièce était désespérément vide. Aucune trace d'Ahern. Le mutant semblait l'avoir pris de vitesse et avait déjà quitté les lieux. Merde alors, il n'avait pas pensé qu'il le distancerait si facilement. Mais rester discret sans perdre de vue un gars qui semblait connaître les couloirs de la Confrérie mieux qu'il ne les connaîtrait jamais c'était pas si facile. Et son petit égarement de quelques minutes avait permis à Ashern de faire disparaître toute trace de sa présence. Il n'y avait plus personne pour répondre à ses questions maintenant ! Et puis, le sang sur les vêtements du jeune homme n'avait pas cessé de l'intriguer.

Evan poussa la porte en grand, sans plus aucune discrétion et plus bruyamment que l'aurait fat la plupart des gens. Il s'avança dans la pièce, se déchaussant au passage, laissant ses baskettes à l'entrée, prenant tout de même soin de claquer la porte derrière lui. Il s'avança dans la pièce, son regard s'arrêtant un peu partout; la chambre était plutôt spacieuse, meublée de deux lits, deux armoires, deux bureaux, deux... enfin tout en double. La table de nuit du lit du fond semblant occupée, Evan déduisit que c'était le coin privé d'Ashern et se laissa tomber sur l'autre lit, jetant sur l'oreiller son sac, avant de tomber allongé sur le dos, bras en croix.

Drôle d'effet d'avoir une chambre à sois. un chez sois comme dirait l'autre de chez Channel. Fermant les paupières, Evan laissa échapper un léger soupir. De fatigue, d'ennui, de soulagement ? Il ne savait pas trop.

Le jeune homme se redressa soudainement, mus par une envie d'activité presque fébrile. il n'avait pas envie de rester sans rien faire, de peur de s'abîmer dans ses pensées. A la vitesse éclair, il vida son sac sur son lit, en se contentant de le retourner pour en faire tomber les différents objets qui y étaient rangés. Où plutôt fourrés.

Quelques jeans en boule s'étalèrent paresseusement sur la couette, entraînant une pile de chemises et quelques sweets. Une paire de baskette vint compléter la garde robe étalée sur le lit.

Reposant le sac, Evan en tira un Ipod cromé - et, faut-il le précisé ?, volé - aux fils complètement emmêlés ainsi qu'un micro-ordinateur qui tenait dans le creux de sa main, et qui présentait de nombreuses éraflures. Il faisait à peu près tout et n'importe quoi et le jeune homme s'en séparait rarement.

Evan plia à peu près ses vêtements et les jeta à moitié dans son armoire attitrée. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il jeta un coup d'oeil alentour, vérifiant qu'il n'avait rien oublié. Son regard s'arrêta sur une porte qui devait être celle de la salle de bain. Il s'y jeta à moitié, ouvrant la porte et lançant un regard scrutateur à la pièce carrelée. ici non plus, aucune trace apparente du passage d'Ashern. Et merde tient. La poubelle était ouvert dans un coin. Evan esquissa un geste pour rabattre le couvercle mais renonça. Il allait refermer la porte mais stoppa derechef. S'approchant de la poubelle il jeta un coup d'oeil mi-curieux mi-dégoûté à l'intérieur. Et esquissa un sourire victorieux. Il tendit la main et attrapa le petit objet ovale entre deux doigts. En plomb, encore brunâtre de sang, la balle semblait l'attendre.

Evan quitta la salle d'eau à reculons, son trophée devant les yeux. Attrapant d'une main tatonnante un sachet qui avait auparavant contenu des boutons de chemises - de ceux qu'on trouve accroché à l'intérieur du vêtement au cas d'une perte quelconque - qui traînait sur le bureau, Evan y lâcha le projectile et fourra le tout dans sa poche.

"Mais où est-ce que je suis tombé moi putain ?"

Le jeune blond se laissa tomber sur le lit, allongé, les mains croisées derrière sa tête.

La porte s'ouvrit à la volée. Tout à ses pensées plus ou moins sombres, et dans un état de fatigue avancé, Evan se contenta d'ouvrir paresseusement un oeil. L'autre suivie rapidement. Le mutant pressé - ce cher coloc blessé - était finalement revenu. Se jeter dans la gueule du loup. Même si celui-ci n'avait peut être même pas conscience de l'avoir semé dans les couloirs. Mais la patiente payait toujours n'est ce pas ? Enfin, plutôt la paresse dans ce cas. Mais après tout, c'était la même chose, la morale en moins.

Evan, sans se redresser, affalé - le plus élégamment qu'on peut le faire - sur son lit, observa le jeune homme. Celui-ci ne le remarqua pas tout de suite, plongé dans ses pensées, et pénétrant brusquement dans la pièce, commença à retirer son T-shirt dans un geste brusque. Evan eut juste le temps de distinguer la forme reconnaissable d'un bandage, sa couleur immaculée, strayée de rouge, tranchant avec le reste et un étrange dessin sombre avant qu'Ashern, se rendant soudainement compte de sa présence, les dissimula à son regard.

Le jeune homme, sembla se remettre rapidement de sa surprise et s'assit nonchalamment sur un lit. Evan n'esquissa aucun geste, à part un bref bâillement.

- Alors comme ça, on m'impose un colocataire ... Autant te prévenir, ce que tu pourras voir ou entendre dans cette chambre devra rester entre toi et moi. On est bien d'accord ?

Le ton sérieux du jeune homme arracha au blond un sourire presque invisible.

"Moi aussi, je suis très heureux de partager ma chambre avec toi." lâcha-t-il, étirant ses lèvres fines et expressives en un grand sourire, qui se voulait joyeux.

L'effet étant presque réussi, Evan roula paresseusement sur le côté, pour faire face à son coloc'. Celui-ci, impassible comme un pape le fixait. Alors comme ça il allait entendre et voir des choses classées confidentielles pour se cher Ashern chose-truc ? Intéressant tient. Enfin, voir, c'était fait, la jolie balle était assez intéressante à elle toute seule. il suffirait juste de trouver un labo pas trop clean qui pourrait le renseigner contre un petit coup de main. Nostalgie de L.A, là-bas, tout le monde et n'importe qui lui devait un petit service. Ici... enfin, lui aussi devait beaucoup à beaucoup de monde. Et finalement...

"Tu as tant de choses à cachées ?" demanda-t-il, un sourire en coin prenant place à la commissure de ses lèvres, moqueur, railleur, et un brin intéressé.

Evan ne répondit pas à la question rhétorique, mais qui attendait tout de même un acquiescement que lui avait posé Ashern. Il ne fallait tout de même pas pousser. Jurer le secret, la confiance, la paix et l'amour ? Pas pour lui.

Leur cohabitation serait, peut être, plus intéressante qu'il ne l'aurait pensé.

Le son scintillant de la porte qui claque raisonna admirablement à l'oreille d'Evan. Elle allait être joyeuse la cohabitation tient ! Il allait devoir partager sa chambre avec un dingue consciencieux à tendance dominatrice... Excellent programme. Et agressif avec ça ! Quelles menaces... Les mutants n'étaient sûrement pas un modèle de sociabilité. Et puis, son bureau... propriété privée quoi un peu de respect pour les affaires d'autrui ! Quoique...il n'était peut être pas le mieux placé pour dire. Une petite redécoration de la partie attitrée de l'homme des glaces ne serait pas un luxe. Mais peut être préférait-il conserver ses trente-sept degrés vitaux... question de prudence bien entendu.

Evan roula une nouvelle fois sur le dos, observant le plafond blanc. Le yéti pensait lui faire la morale ? Son spitch à deux balles sur le fait que maintenant il pouvait se faire écrabouiller à tout les coins de rues ? Oo il devait sortir à à tout les petits nouveaux qui ne s'écrasaient pas. Tant pis pour lui.

Et puis ce n'est pas comme si, dans la rue comme disait l'autre, son pouvoir lui avait vraiment servi. La transmutation, au niveaux où il la maîtrisait, dans une baston de quartier... 'fin, il pouvais survivre sans. Et n'en était pas dépendent comme tous semblaient l'être ici. Juste un petit plus.

Evan lâcha un long soupir et bascula sur ses pieds. Le bruit de l'eau dans la douche le fit penser à la balle qui attendait dans sa poche. Le jeune blond pila soudain. Avait-il laissé la poubelle ouverte ou en avait-il rabattu le couverte ? Et l'autre, s'apercevrait-il de la différence ? Il jura entre ses dents. Mais bon, pour l'instant il ne pouvait rien faire, on aviserait plus tard.

Evan s'approcha de son bureau, et passa un doigt sur le poignard de glace qui restait, imperturbable, planté dans le bois du meuble. Quelle manque de civilité franchement. Il attrapa le manche de toute sa main et fronça légèrement les sourcils. Il sentit la glace fondre doucement entre ses doigts. Où plutôt ramollir. Il ne changeait pas vraiment l'état de l'eau glacé mais se contentait d'en faire une patte molle et malléable qu'il parvint à arracher du bois quelques minutes après avoir commencé à faire agir son pouvoir. Piètre pouvoir d'ailleurs qu'il ne maîtrisait pas, ou bien très faiblement. A revoir. La transmutation instantané serait une capacité intéressante qu'il était bien loin ne serait-ce que d'entrevoir.

Le jeune home jeta désinvolte ment le morceau de glace qui avait repris naturellement son état initiale sur le lit d'Ashern et se passa une main dans les cheveux. Il ne pouvait pas se grouiller un peu l'autre ? Il ne savait toujours pas à quoi se résumait la vie dans la confrérie. Horaires ? entraînements obligatoires ? tests ? Le vide total.

Evan observa le jeune homme sortir d la salle de bain et se laisser tomber sur son lit sans lui jeter ne serait-ce qu'un regard. Passant sur le fait qu'il détestait qu'on l'ignore, le blond s'assit nonchalamment sur son bureau tandis qu'Ashern allumer l'écran en face d'eux. Les images défilèrent aussitôt. Un JT. Rien de plus banal. Les faits divers, le plus souvent mettant en cause des mutants, Evan ne s'y intéressait pas spécialement.

Mais, Ahern oubliant de zapper, une image lui chopa le regard tandis qu'il se détournait. La bande d'une caméra de surveillance à première vue. Un jeune homme, blond, jeune... une silhouette qui ne pouvait que lui dire quelque chose.

"Tu passes drôlement bien à la télé..." lâcha-t-il.

L'ironie étant la seule façon de dissimuler sa surprise pour le moment. Mais voir son coloc' sur la chaîne nationale occupé à balancé des pics de glace - il avait bien fait de ne pas trop le chercher - sur des gardes armés, les empalant aussi facilement que... il n'avait aucun exemple pour décrire cette élégante façon qu'avait le mutant de faire place nette.

Maintenant au moins avait-il une réponse concernant la balle. Môsieur le mutant des glaces nous la jouait mission commando. Ce qu'il était allé faire là-bas par contre, il aimerait bien le savoir. Mais lui posait la question comme ça était peut être...un peu brutal. Surtout que le jeune homme ne s'attendait apparemment pas à se faire filmer.

"Ça fait parti des choses qui doivent...hum... rester entre toi et moi ?" demanda le jeune homme avec toute l'innocence dont il était capable.

Non, voyons, il ne le provoquait pas. Il voulait simplement le faire réagir. Pour en apprendre le plus possible.

Evan jeta un regard stoïque à Ashern. Le coloc' paraissait disons... un peu cinglé ? Peut être était-ce exagéré. Plutôt légèrement bancal mentalement parlant. Il n'était pas spécialement rassurant non plus. Instable semblait être le mot qui convenait le mieux. Sans se départir de son calme Evan répliqua tranquillement :

"N'est ce pas ? Mais de toute façon, ce n'est pas vraiment de ma discrétion que tu devrais t'inquiéter... Combien de personnes ont admirées ta technique à la télé aujourd'hui ? Je parirais sur plusieurs millions ; et toi ?"

Les lèvres du blond s'étirèrent en un sourire railleur. Faire chier son monde était une des activités les plus appréciées du jeune homme. Réjouissant et extrêmement satisfaisant. Bien qu'assez dangereux. Ashern semblait être justement de ces personnes qui prennent facilement la mouche. Mais dur de s'arrêter. Evan était curieux de voir jusqu'où tiendrait le mutant avant de péter un plomb. Enfin, il espérait tout de même ne pas arriver à cette éventualité.

"D'autre questions ? - Evan improvisa un faux air pensif - D'abord... ça t'arrives souvent d'aller faire joujou avec tes pics glacés ? parce que moi, les coloc' agités c'est pas mon truc... Deusio, on est pas obligé de se prendre des balles au moins ?Je suis pas ici pour me battre moi. Y'avais pas écris ça sur le contrat. Ah et aussi... tu es toujours aussi aimable ? Et, si tu pouvais conclure en m'expliquant ce qu'on fout exactement dans cette confrérie..."

Evan sourit joyeusement. Pas sûr que monsieur homme des glaces réponde, mais toute les questions avaient une importance vitale. Il avait beau apprécier la nouveauté, la perspective de se faire mitrailler n'était pas très attirante.

Evan haussa un sourcil interrogateur à la réponse du jeune homme. Les "normaux" ? Et ça gueulait égalité-paix-amour ? Forcement, si on partait du principe qu'il y avait mutant et normaux, on irait pas loin. Car c'était exactement l'avis de ce qui envoyé les 'anormaux' au bûcher. Le ton d'Ashern où perçait une pseudo-menace intrigua le jeune blond mais celui opta pour ne pas l'ouvrir. Pur l'instant du moins. Si son coloc' se révélait être, véritablement, un tueur-schizo-à-tendance-psychopathe - comme il en avait vaguement eu l'impression devant le JT - peut être bien qu'il lui demanderait plus d'explication.

"Oui mais la mon vieux, c'est trop tard. Tu fais la une..."

Il esquissa un sourire railleur. Puis se recomposa un visage impassible. il ne fallait tout de même pas énerve plus qu'il ne l'était déjà le yéti-tueur. Cela pourrait s'avérer regrettable.

- Faire mumuse ? Jouer ? Tu crois que c'est un jeu ?!

Le mutant le foudroya du regard. Oups, il avait dû dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Dommage. Non, il ne pensait pas que c'était un jeu, trucider des gens avec des brochettes glacées n'avaient jamais était un de ces passe-temps préférés. Mais il ne fallait tout de même pas monter sur ses grands chevaux. Evan choisit donc de ne pas répondre à cette question, passant plutôt à la suivante.

La suivante n'étant pas une question, mais une tirade promouvant courage et loyauté envers sa communauté. Evan haussa un deuxième sourcil. Si môsieur l'homme des glace pensait lui faire la morale... Il n'était pas du genre à se jeter sous les balles et mourir pour une cause. Il ne se battait que quand ça en valait la peine. Et les objectifs de la confrérie ne lui semblait pas être une raison de priver le monde de sa présence.

"Et tu comptes faire quoi ? Sauver le monde ? Tu m'as l'air drôlement bien partit pour."

Evan laissa le temps à son commentaire ironique de faire sa place avant d'enchaîner, en se laissant tomber sur son lit.

"Des entraînements ? C'est à dire ?"

Pas qu'il était intéressé. Mais si on pouvait l'aider à développer son pouvoir... Oui bon okay, ça l'intéressait... Mais il n'allait pas le crier pour autant, il n'avait pas l'habitude de se montrer élève consciencieux.

Evan se redressa aux paroles de son coloc', se retrouvant assis lâchement en tailleur au bord de son lit. Une morte ? C'est qu'il était violent pendant les entraînements. cela devenait tout d'un coup moins tentant... mais tout aussi intéressant si ce n'était plus. Un riper dans le dos ? On tirait dans le dos ? Jolie mentalité pour des sauveurs mondiales en puissance. Pardon, ils ne le sauvaient pas, ils le changeaient. Ahern en tout cas. D'ailleurs celui-ci était stressant avec ses mouvements incessant de la fenêtre au lit, du lit à la fenêtre, de la fenêtre au lit...

"Morte ? Elle a foutu quoi ?" questionna-t-il machinalement, en grimaçant légèrement

Pas que le sort de cette fille l'attriste... Elle avait choisi toute seule d'intégrer le club des super-héros. Les risques du métier. Mais, lui, n'avait aucune envie de finir de la même façon.

"Tu bouges ? Où ? Y'a des trucs potables dans les environs ?" lâcha le jeune homme, soudainement très intéressé.

Evan esquissa un sourire. Il doutait que l'homme des neiges apprécie de l'avoir sur le dos. Mais il ne connaissait rien de Boston. Et il avait une furieuse envie de visiter la ville. Ou à défaut, le bâtiment. Mais sortir, pourquoi pas. Il ne s'était pas promené librement depuis plus de six mois et, parcourir les rues d'une grande ville lui manquait affreusement. Même si Boston n'était rien comparé à L.A, ses collines, ses docks et sa rivière souterraine.

"Un Riper, c'est un couteau à lame tournante. Ca fait mal, à mon avis ... Pour ce qui s'est passé, j'en sais rien, et je m'en fous."

Il avait été un peu brutal dans sa phrase, mais il exprimait le fond de sa pensée. A la vue intéréssé d'Evan, Ashern poussa un soupir. Il aurait mieux fais de répliquer et de claquer la porte. Bah, il faisait bien ce qu'il voulait, il était majeur après tout ... Du moins en avait-il l'air ? C'est vrai qu'il ne devait pas être bien plus jeune que lui. Il lui donnait 18-19 ans, à peu près comme lui.

"Je vais faire un tour dans les rues, et passer au Saturday Night, un bar-boite branché. Le patron, c'est Sagamore, le papi mastodonte de l'Institut. Tu verras, tu pourras pas le louper ..."

Il se leva de son lit pour la énième fois et passa la porte, se moquant bien si son coloc' le suivait ou pas. Il descendit les escaliers lentement -après tout il n'était pas préssé- et arriva dans le Hall.

==> le Hall

Un large sourire étira les lèvres du jeune homme lorsque Ashern quitta la pièce, excédé. Apparemment, comme il l'avait prévu, le jeune homme n'appréciait pas le fait de devoir lui servir de baby-sitteur. Oh, il n'avait pas à s'inquiéter. Lui détestait le principe aussi. Mais ce n'était que pour cette fois au moins... Il prendrait vite ses repères. Du moins il l'espérait.

Evan se leva nonchalamment, certain que, même si Ashern n'aspirait qu'à le semer, il ne se dépêcherait pas pour autant. Il s'approcha, leste, de la porte de la chambre et enfila ses baskets d'un mouvement de chevilles. Le Saturday Night ? Le nom sonnait assez bien. Pourquoi ne pas testait... Et puis, il pourrait voir du monde. Les quelques personnes qu'il avait croisé dans l'institut pour l'instant - excepté peut être le coloc' - était d'une banalité effrayante. En savoir plus sur la confrérie et également sur, comme il l'appelait, l'institut, ne pourrait pas lui faire de mal.

Evan claqua la porte derrière lui et dévala les escaliers d'un pas alerte mais bruyant. Pourquoi passer inaperçu quand on pouvait ne pas le faire ?

**** quelques heures plus tard ****


Evan entra en trombe dans la chambre, sûr de n'y trouver personne. Il n'avait pas aperçu trace d'Ashern depuis leur 'discussion' dans le garage. C'était d'ailleurs bien mieux comme ça, il n'avait aucune envie de se retrouver en face du coloc'. Il n'était pas franchement d'une humeur excellente - la faute à qui d'ailleurs - et même sa brève excursion dans Boston - qui lui avait pourtant permis de se remplir un peu les poches - n'avait pas chasser le sentiment de colère qui l'avait envahi. Mais mieux valait oublier le coloc' un moment, c'était mieux pour son équilibre mental. Et la santé de ses jointures.

Le jeune homme jeta sur son lit sa veste de cuir avant de s'y étaler à son tour dans ce qui sembler être devenu une habitude. Il ôta ses baskets d'un mouvement de cheville et les envoya rouler sous le lit. Puis, se laissant tomber sur le dos observa le plafond. Mais pourquoi était-il revenu si tôt alors que se promener sans but dans les rues étaient si agréables ? découvrir la ville, comparer... bien qu'il n'y ait rien de vraiment comparable avec ce qu'il connaissait ici. A L.A., on ne rencontrait pas des mutants à tout les coins de rues. Les trafiquants par contre étaient peut-être aussi courant.

Se secouant, de peur de se laisser déprimer sur un lit qui, sans être vraiment le sien devrait le supporter un bout de temps, il se leva d'un bond et, en quelque pas rejoignit son armoire. Le blond ouvrit le battant d'une poussée et en tira le large sac en tissus synthétique qui contenait ses quelques affaires personnelles, et, de peur de laisser sa place se refroidir, rejoignis son lit.

Il s'y assit en tailleur, posant le sac sur ses genoux. Farfouillant d'une main, il en tira un simple cube en bois, d'environ dix centimètres sur dix, grossièrement taillé et particulièrement élimé. Ainsi qu'un Ipod presque aussi usité. Il le secoua d'un geste sec espérant déferre les noeuds qui entortillaient les fils des écouteurs, et rejeta le sac loin de lui. Puis, calant son dos contre le mur, toujours assis sur son lit, il plaça les oreillettes et alluma la machine.

Un son de batteries dégénérées mêlé à celui d'un délire plus que partiellement électronique lui emplit aussitôt les oreilles. Il monta le son, jusqu'à ce que la musique prennent la place de tout le reste. Fermant les paupières, il se cala confortablement et, attrapant le cube de bois, entreprit de visualiser en leur ensemble, chaque molécules. Exercices reposant, plus pour l'esprit que pour le physique. Mais incontournable pour un petit entraînement.

Changer le bois en verre du bout des doigts - sous l'influence d'aucun produit d'aucune sorte - n'était jamais une mince affaire.

Evan sentit les habituels picotement frémirent au bout de ses doigts. Comme une multitude de minuscules bulles invisibles qui éclataient joyeusement contre sa peau. Étrangement grisant. Le jeune homme sentait le sang battre contre ses tempes, rythmé par les batteries assourdissantes qui résonnaient à ses oreilles. Ses mains couraient sur le cube de bois, qu'il sentait battre à sa mesure. Centrant son esprit sur cette sensation, sur ce battement irrégulier mais si prévisible, il imagina le bois, dans toute sa forme. Et entreprit de changer la configuration de chaque molécules.

Du bois au verre. Modelage subtile. Il sentait la matière changeait. Lentement. Très. Puis de plus en plus rapidement. D'abord en surface. Le bois plein d'écharde et inégale, devenant plus lisse, glissant, translucide. Mais l'intérieur, ce qu'il ne pouvait pas atteindre physiquement restait désespérement intouchable, coeur de bois inattaquable dans une enveloppe de verre.

Evan se heurta à cette impossibilité et, après de longs et vains efforts dut admettre qu'il n'y arrivait pas. La métamorphose était bien trop compliquée et il ne pouvait pas à l'effectuer en profondeur. Rageant, à porté de main, presque, mais encore un petit peu trop loin. Une distance si minime, mais impossible à traverser sans aide. Aide qu'il n'avait pas d'ailleurs.

Une présence le tira de ses pensées défaitistes. Une présence, car il n'aurait put dire si c'était un bruit, une odeur même, ou peut-être - ce qui paraissait plus véridique - une variation de la température, qui l'avait alerté. Et, étant donné qu'une seule personne n'entrait ici, lui escompté, le choix n'était pas très varié.

Evan ouvrit paresseusement un oeil, le bruit toujours assourdissant résonnant à ses oreilles. Il eut juste le temps d'apercevoir le dos du jeune homme avant que la porte de la petite salle de bain ne claque. Silencieusement. Ou pas assez fort pour qu'il l'entende.

Il resta quelques secondes à observer le mur, sans esquisser un geste, tout en sentant désespérément l'affluence de son pouvoir diminuer. A regret, rageur presque, il lâcha le cube qui roula sur la couverture, mi-bois, mi-verre, dans un mélange surprenant. Et frustrant.

Evan soupira et se passa une main dans les cheveux. Il coupa le son de son Ipod, brusquement, et le silence qui envahi la pièce parut presque aussi bruyant que la musique qui résonnait quelques secondes avant dans les écouteurs. Ceux-ci rejoignirent d'ailleurs très vite le fruit de son entraînement sur son lit. Le jeune homme se laissa tomber en arrière, les mains sur le front, s'efforçant de vider son esprit de toutes pensées inutiles. Il était fatigué. Trop peut-être pour une première journée dans cet endroit. Et toutes les habitudes qu'il s'efforçait de reprendre ne chassait pas cette impression de vide. D'emprisonnement.