Nouvelle arrivée, nouveau départ

Angela était sortie du taxi, transie. Elle venait directement de l'aéroport et le changement de température l'avait surprise. Elle n'était pas du tout habillée pour un tel froid. Elle avait une simple robe courte en jersey rouge et un trench noir.
Elle se pécipita à l'intérieur de l'hôtel et se dirigea vers la réception. Un hôtel de standing, Angela aimait son confort et en avait les moyens. Malgré sa vive allure, ses pas gainés dans des bottes de cuir noir ne faisaient aucun bruit. Elle était douée pour la discrétion. Il faisait nuit déjà, et elle portait pourtant des lunettes noires.

"Bonjour, je souhaiterais une suite pour quelques semaines. Si possible, sinon une chambre pour la nuit. Merci."

Une française qui a appris la langue de Oscar Wilde à Dublin, ça donne toujours à sourire côté accent.
Ses mains tremblaient encore de la morsure du froid. Son corps réclamait une douche chaude et un repas conséquent. Elle sentait s'abattre sur elle la fatigue des 2 dernières semaines passées à silloner l'Europe à la recherche de sa jeune soeur, Alessandra. Pour finir, ici à Boston. Après des heures au-dessus de l'Atlantique au départ de Londres.
Seule, comme jamais elle ne l'avait été jusqu'à présent. Le froid était encore plus présent en elle, elle se sentait en insécurité ici sans repère.
Demain matin, elle se rendrait à l'Institut Xavier comme le lui avait recommandé son autre soeur, Alana. Cela irait peut-être mieux après.

*Si je ne me connaissais pas, je croirais que j'ai peur ! Mais de quoi, ma grande ? De quoi ?...Hum... De l'inconnu. Comme tout le monde pardi !*

En attendant qu'on lui cherche un refuge pour la nuit, Angela avait sorti mastercard et passeport. Elle comptait rester à l'hôtel tant qu'elle n'aurait pas trouver de bureaux pour y installer sa nouvelle société et un appartement.

Elle put avoir une suite. Elle monta directement et posa ses valises sur la table. Elle prit le téléphone et commanda au room service une soupe de légumes, une omelette jambon pomme de terre, un gâteau au chocolat et une bouteille de vin. Rouge, bien sûr. En attendant le service, elle sortit ses affaires.
Quand le garçon d'étage amena le repas, elle le renvoya avec un bon pourboire. Puis elle mangea avec avidité en regardant d'un oeil morne la ville de nuit.
Ensuite elle prit la douche rêvée, l'eau brûlante ravivant son corps, et se changea, non pour dormir mais pour sortir de nouveau.
En cas d'angoisse,Angela ne connaissait qu'une règle. Boire et trouver de la compagnie. Elle sortit de l'hôtel dans une robe noire ajustée et fendue judicieusement et des bottines à talons aiguilles. Son manteau de fourrure blanche faisait ressortir sa longue chevelure dorée. Elle portait toujour des lunuettes noires.

*L'Archange part en chasse de ses démons intérieurs...*

Elle sourit à cette idée. Ce surnom lui avait été donné par un ancien amant en dérision de son physique angélique cachant une personnalité plus ténébreuse. Il n'avait sans doute pas tort.

Une chose était sûre : Angela ne resterait pas seule ce soir. Elle commença à remonter la rue.

Tchik...
Tchik...
Tchik...

"Saloperie..."
La main gantée secouait le briquet récalcitrant, laissant la cigarette orpheline, exclue la chaleure nécessaire à son épanouissement. Visiblement, il était vide. Soupirant, Cindy le jeta dans le caniveau, avant de glisser ses mains dans ses poches. Il lui fallait en trouver un autre si elle voulait fumer tranquillement sa clope. Quelle poisse...

Evidemment, ce n'était pas comme si la mutante avait un physique passe-partout, mais il fallait bien trouver un briquet. Un petit bureau de tabac, juste un petit bureau de tabac, c'était tout ce que la femme demandait. Bien sûre, elle s'était renseignée avant, les localisations de l'Institut et de la Confrérie ne lui étaient pas inconnues, mais il était peu probable qu'ils vendent des briquets là bas. Bah, les mutants n'étaient pas interdits, juste mal vus... de toute façon, la criminelle n'avait pas prévu de tenue de camouflage : Un T-shirt décolleté noir, son jean moulant, délavé, laissait voir un string rouge dépasser sur ses hanches et, bien évidemment, son éternel blouson de motard noir. Rajustant ses lunettes noires, rondes, sur son nez, Cindy regarda à gauche, puis à droite.
Personne.
Personne ?
Cette fille là bas... Une fille friquée, apparement, vu comment elle s'habillait. En espérant que la donzelle ne la regarde pas avec dédein pour sa couleur de peau, il y avait des chances pour que l'antre d'une pareille créature renferme plusieurs merveilles. Prenant une inspiration, prit le sac militaire posé à ses pieds, pour avancer vers Angela.

"Bonsoir... Vous auriez du feu ?"

Angela vit s'avancer vers elle une jeune femme. A quelques mètres d'elle, elle put voir que la jeune femme avait un physique...atypique. Une mutante ! Angela sourit doucement.

*Et en plus je ne suis même pas étonnée ! Cette ville commence à me plaire !*

"Bonsoir... Vous auriez du feu ?"

Angela ne répondit pas de suite.Elle pencha joliment sa tête de côté pour examiner en détails la jeune femme. Pas mal... Originale....

*Mais encore ?*

Angela, toujours caché derrière ses lunettes noires, scanna immédiatement l'inconnue pour vérifier son armement éventuel, et ses particularités physiques. Au cas où...Un vieux réflexe. Presque un conditionnement. La petite devait crever de froid habillée de la sorte.
Puis elle chercha dans son sac et sortit un briquet en or frappé d'un AS en rubis. Elle place la flamme face au visage de la jeune femme pour mieux la voir. Waouh quel regard ! Les yeux d'Angela se plissèrent un peu de satisfaction.

"Bien sûr !", puis regardant le sac à ses pieds, "Vous arrivez ?"

Voyons voyons...
La fille en elle même semble avoir une ossature parfaitement normale, du moins c'est ce que la vision d'Angela révéla. Les poches de son parka semblaient être plutôt remplies : un poing américain à gauche, quelques boules de plastique, du genre balles rebondissantes, à droite, mais rien de vraimant intrigant. Le sac, quand à lui, était bien plus intéressant que le blouson : outre la masse de vêtement, il y a un peu d'équipement militaire... Un flingue, modèle Sig Sauser accompagnée d'un peu de munitions, quelques protections métalliques, ainsi que du matériel d'escalade. Angela crut avoir tout vu, quand elle remarqua finalement une dague planquée dans sa botte. Une vrai armurie ambulante...

Face à ce regard insistant, Cindy s'apprêtait à faire une réflexion, quand le briquet, joli briquet qui vallait bien un paquet de pognon à lui seul, se présenta devant son visage. Souriant, la mutante approcha son visage, faisant rougir le bout du tube de tabac. La fumée entra dans ses poumons, avant qu'elle ne la recrache lentement...
Pourquoi cette fille l'avait regardé comme ça ?
Peut être était elle fascinée ? L'exotisme de son physique avait déjà provoqué ce genre de réaction sur des hommes, qui appréciaient généralement, mais jamais sur une femme. Une ouverture à une visite de l'antre de cette créature blonde ?

C'est tout naturellement, comme si elle avait été une fille parfaitement normale, que Cindy répondit.

"Je suis ici depuis peu, c'est vrai. Je cherche du boulot, mais nul doute que je vais rapidement en trouver..." Ses lèvres sombres s'arquèrent en un sourire entendu "Et vous ? Vous êtes ici depuis longtemps ?"

*Ah les mutants et leur goût de la paranoïa ! Si elle manie aussi bien les armes que la décontraction, j'ai intérêt à filer dard dard*

Angela releva finalement ses lunettes sur sa chevelure. Elle révèla un regard particulièrement doré, un peu trop peut-être, les humains ayant parfois un oeil d'or mais rarement les deux. Mais elle ne passait pas pour une mutante à première vue. Elle avait compris à l'adolescence la chance qu'elle avait eue.

D'un geste nonchalant de la main, Angela désigna l'hôtel un peu plus bas.

"Il y a quelques heures seulement. Je sortais prendre l'air. Prendre un verre. Voir du monde. Pour le boulot, difficile à dire, je suis un...", Angela réfléchit à la manière la plus diplomatique de présenter la chose, "...entrepreneur. J'ai une petite socièté de conseil.", Angela sourit amusée avant de reprendre, "Mais je suis sûre que Boston est une ville pleine de ressources pour les gens de bonne volonté."

Elle rangea son briquet dans son sac. Et commença à reprendre sa marche en restant tournée vers la jeune femme.

"Mais c'est une ville plutôt glaciale. Je ne saurais que trop vous conseiller de trouver un coin chaud avant de risquer la pneumonie. Il reste peut-être des chambres à l'hôtel et le service est irréprochable."

Puis elle se retourna en levant, toujours de dos, la main droite en un salut.

"Bonne soirée...et bienvenue à Boston"

Angela commença à calculer les probabilités pour que la jeune femme ne lâche pas prise aussi facilement...Quand une proie vous échappe, l'instinct vous dit de le poursuivre. C'est dans la nature humaine...et mutante...

"Je préfère sentir l'air frais me mordre la peau, plutôt que la chaleur sécurisante d'une tonne de fringues et..."

Quoi ? Elle partait ?
Ben ça... On pouvait pas dire que c'était tous les jours qu'on rencontrait une personne comme Cindy, ne serait ce que pour le physique... Et cette fille là partait ? Bien qu'elle l'ai reluqué pendant un moment, la dame aux yeux d'or ne semblait ni impressionnée, ni gênée, ni appeurée, ni même particulièrement captivée.
Et puis ses yeux...
Des yeux comme ça, on en rencontrait pas à tous les coins de rue. Cindy avait appris à repérer rapidement les mutants aux divers attributs physiques, ou tics, qui les prenaient, et cette riche gonzesse pouvait en être. Mais ce n'était pas sûr. Cindy n'aimait pas l'excessive sûreté, quel était l'intéret de vivre, cloitré entre quatre murs, coupée des stimulus extérieurs, par peur d'être blessée ? Non, il lui fallait vivre, il lui fallait de l'action... Tout ça pour conclure qu'elle repartirait avec ce sublime briquet qui sentait bon le pognon.
Remettant son sac sur son épaule, Cindy suivit son interlocutrice.

"Hey... Vous allez pas boire un verre toute seule, ça vous dérange si je vous accompagne ?"

Angela réprima un rire. Efficace ce stratagème pour attirer l'attention...Angela continua sa marche et attendit que la jeune femme atteigne sa hauteur.

"Ah non? Hum...Pourquoi pas?! Avez-vous mangé au moins ? Ce n'est pas que je porte de l'intérêt à votre santé en particulier, mais cela m'embêterait d'avoir une femme à traîner car elle a mal supporté l'alcool le ventre vide."

Angela avait remis ses lunettes, mais fixait la jeune mutante du coin de l'oeil. Elle n'avait pas sorti son arme. Pour l'instant. Bon signe. Mais Angela ne baissait pas sa vigilance. Elle-même était toujours armée mais elle sortait de l'aéroport et n'aurait pu traverser la frontière ainsi.
Angela avait l'instinct pour repérer les malfrats après en avoir fréquenter des tout à fait représentatifs de leur catégorie professionnelle. Et la jeune mutante en faisait partie de toute évidence.Restait à évaluer ses compétences. Un bon point pour elle : elle était toujours en vie dans un milieu qui ne tolérait pas l'à-peu-près.
Et puis Angela avait besoin de compagnie, alors tant que la jeune femme restait calme, la soirée promettait d'être...intéressante. Elle n'avait pas eu que de bons rapports avec les autres mutants, mais pas que de mauvais non plus. Elle lui laissait le bénéfice du doute. Le risque était que cette mutante n'aime pas beaucoup les humains ou les mutants ressemblant trop aux humains. Angela décida de cacher sa nature aussi longtemps que possible à l'inconnue.

*Ah oui, tiens...*

"Je m'appelle Angela Santini. Et vous ?"

Angela Santini ?
Un nom qui n'était pas étranger à la mutante... Elle l'avait déjà entendu, c'était certain, mais où ? Curieusement, ce nom lui rappellait sa période en France, entre des coups d'importance modérée, quand elle fuyait les purges. Elle l'avait là, juste sous son nez, mais ne parvenait pas à discerner pourquoi elle connaissait ce nom. C'est d'ailleurs parce qu'elle se torturait les méninges que Cindy ne put que répondre :

"Moi c'est Impact..." ...la bourde... "Enfin... C'est un surnom qu'on me donnait."

Suivant Angela, la sombre mutante eut un sourire gêné. Même si elle avait changé de continant et que son pseudonyme voulait sûrement dire assez peu de choses ici, Cindy ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait parlé trop vite. Depuis les purges, elle avait toujours la psychose des commandos qui traquaient "Impact", qui la traquaient, alors même qu'elle essayait de faire son boulot.
L'air lui parut tout à coup plus froid.

Cindy frissona. Finalement, elle se tourna vers la jeune femme, ayant retrouvé son sourire nonchalent et bon vivant. Les néons d'un bar brillaient au loin.

"Dit'donc m'dame Santini, nous ne vivons pas encore ensemble que vous parlez déjà de me ramener avec vous ?"
Son sourire s'arqua.

"Moi c'est Impact..."

Cette réponse résonna de nombreuse fois dans la tête d'Angela. Un souvenir se cachait dans sa mémoire. Mais elle continua sa marche.

"Dit'donc m'dame Santini, nous ne vivons pas encore ensemble que vous parlez déjà de me ramener avec vous ?"

Et bien, en voilà une qui n'avait pas froid aux yeux ! Angela avait bien fait de ne pas rester dans sa chambre à broyer du noir !

"Mademoiselle, rectifia en souriant Angela.Oui, ma belle ! Te ramener avec moi, dans ta chambre d'hôtel ! A moins que tu ne préfères que je te laisse cuver à l'air libre et aux prises avec le premier venu ? ! Quant à moi, je vais surveiller ma consommation d'alcool, ajouta-t-elle ironiquement, car visiblement, inutile que j'attendes un coup de main dans le cas inverse, n'est-ce pas Impact ?"

Angela souriait toujours, quand soudain elle se figea. D'avoir prononcé à voix haute le nom d'Impact avait aidé son souvenir enfoui à refaire surface. Impact.

*Ce n'est pas possible que je tombe sur elle à peine sortie de l'avion !*

Elle retira ses lunettes, le regard flamboyant.

*Seigneur ! Ca ne peut pas être aussi facile ! Pas après tant de difficultés !*

Plus Angela observait la jeune femme, plus les souvenirs des histoires qui circulaient sur Impact se précisaient. Et moins Angela doutait.

Sous l'effet de l'excitation, le visage et la voix d'Angela s'animèrent. D'une voix chaude et profonde, elle murmura à Impact, tout en se rapprochant d'elle pour que son regard soit face au sien :

"Suis-moi. J'ai à te parler."

Puis Angela, sans attendre la réponse, traversa la rue et pénétra dans un bar en face. Elle n'avait pas fait attention au fait que ses talons ne claquaient plus sur le sol. A la voir ainsi glisser plus que courir, à une telle vitesse, on aurait dit une ballerine russe.
Elle ouvrit brusquement la porte, passa devant le bar en commandant d'une voix forte deux babies, retira son manteau de fourrure sur un banc et s'assit dessus en attendant qu'Impact la rejoigne.
Cela lui laissait le temps de réfléchir à la façon dont elle aborderait la jeune mutante.

*Merci Seigneur ! Enfin un espoir ! Avec un peu de chance, je serai de retour à la maison pour Noël !*

Cindy haussa un sourcil face à la réaction de son interlocutrice. Comme elle l'avait craint, cette fille connaissait sûrement son pseudonyme d'Europe. Ca voulait au moins dire qu'elle venait de là bas et ça confirmait les soupçons de la sombre mutante quand au souvenir d'une Angela Santini du côté de la France. Si elle connaissait ce nom, il s'agissait obligatoirement d'une criminelle... Par corrollaire, la dite Angela avait un comportement, ainsi que quelques détails physiques, propres aux mutants. La marche silencieuse achevait de la persuader qu'elle avait raison.
Il s'agissait d'une mutante.

Cet état de fait ne la rassura pourtant pas et Cindy n'était pas exclue d'une attaque de quelques partis politiques racistes qui voulaient l'extinction des mutants au travers du monde... Elle suivit donc l'Archange jusqu'à l'intérieur du bar, le sac sur l'épaule, la main droite ayant attrappé une balle rebondissante dans sa poche, au cas où.
En entrant, les regards se posèrent tout de suite sur elle.
Son physique ne laissait aucun doute quand à sa nature. Quelques mâles la regardaient d'un oeil lubrique, tandis que d'autres lui portaient un regard de pure mépris. Mais elle n'en avait cure.
S'assayant calmement face à Angela, la sombre mutante sourit.

"Mademoiselle... tu voulais me parler ?"

"Mademoiselle... tu voulais me parler ?"

Angela lui sourit chaleureusement et se pencha vers elle pour qu'elle entende ce qu'Angela disait d'un ton bas.

[en allemand approximatif]
"Dis-moi Impact tu n'aurais pas travaillé il y a quelques années pour un vol de plans militaires en Allemagne, par hasard ? Un prototype. Et tu dis chercher du travail, c'est ça ? A moins que tu ne sois déjà en relation avec quelqu'un ?"

La mutante sourit, s'adossant plus franchement à son siège. Elle jouait un peu avec la balle rebondissante dans sa main, la faisant rouler entre ses doigts. Elle ne s'était pas trompée, sa réputation la précédait... Et mis à part les autorités policières, seul d'autres truands pouvaient avoir eu vent de ce genre de chose.
Répondant assez faiblement, en allemand parfait :

"J'ai remplis ce contrat, oui..." [i]Elle se rapprocha de sa table, s'y accoudant. "...je suis ici depuis trop peu de temps encore, pour avoir trouvé un employeur. Mais je crois que je n'ai plus à chercher.
Qu'as tu à me proposer ?"

Qu'as tu à me proposer ?"

Selina aimait la franchise d'Impact.

[en allemand]
"J'ai besoin d'un intermédiaire. Une personne capable de négocier un lot d'armes légères conventionnelles contre un petit renseignement. Pour 25 000 $. Si c'est oui, c'est oui maintenant. Et les détails après encaissement de l'acompte de 5 000 $. Te sens-tu l'âme d'une négociatrice à ce tarif, Impact ?"

La sombre mutante restait songeuse, quelques secondes. La proposition n'avait pas l'air terrible, aussi Cindy ne mit pas longtemps à se décider. De toute façon, l'action lui manquait et, même si ce n'était pas ce qu'on pouvait lui proposer de plus excitant, elle répondit par l'affirmative :

"Je marche.

Angela sortit une american express de son sac et un petit calepin. Elle y inscrivit quelques mots, arracha la feuille et tendit le tout à Impact.

[Toujours en allemand]
"Voici une carte et son code. Le compte est accrédité des 5 000 $ dits. Le chargement doit être négocié...(Angela apporta son whisky à ses lèvres)...avec Marcus Lehnsherr.(Elle attendit quelques secondes qu'Impact enregistre la nouvelle). Tu devras aller le voir, et dans la mesure de tes compétences, (elle sourit), lui vendre la cargaison.
Pourquoi ? Marcus Lehnsherr dirige une 'armée' de mutants, la Confrérie. C'est un homme de pouvoir. Donc intelligent. C'est un homme en guerre. Donc dangereux. Intelligent et dangereux, c'est beaucoup trop pour un seul homme.
Pourtant j'ai besoin que Marcus Lehnsherr me rende un service. Mais, et tu en conviendras, si je compte sur la bonté d'âme de cet homme, la seule réponse que j'obtiendrai sera 'Vous êtes gentille, Madame, mais qu'y gagnerai-je ?'. Et il aura raison. Hors, donner une phalange à Marcus Lehnsherr revient à sacrifier son bras. Dès qu'il connaitra mon 'domaine de compétence', il ne me lâchera pas.(elle soupire)
Alors, nous allons procéder à l'inverse. Proposons à Monsieur Lehnsherr des produits à 15 % en dessous du prix du marché, disons un tarif 'Spécial Mutants'. Tu viens d'arriver en ville, et tu cherches à établir ta clientèle bla, bla, bla...Tu es tout à fait aux goûts de cet homme, ce qu'il recherche, et je suis certaine que tu sauras trouver les bons arguments (elle sourit en lançant un regard suggestif sur les formes d'Impact) pour l'amener aux mêmes conclusions. Ce qui est loin d'être mon cas. Je doute de plaire autant à ce monsieur.(elle sourit en haussant les sourcils, amusée).
La rencontre faite, tu toucheras 10 000 $ sur ce même compte. Les 10 000 $ restants seront versés à la fin du contrat. Si tu parviens à un arrangement avant le 15 décembre, alors tu toucheras en plus, 15 % des bénéfices de la vente. Une sorte de prime à la rentabilité.Plus tu vends, plus ta commission augmente. Pas autre chose que de l'armement léger, pour l'instant.
Une fois cette transaction effectuée, Lehnsherr, qui est loin d'être un imbécile, sera plus à même d'écouter ma demande. Pour préserver son tarif 'Spécial Mutants' d'abord, et ensuite pour pouvoir accéder à des commandes plus importantes.
(Son ton se fait plus glaçant, mais elle continues de sourire) Il n'y a qu'une clause de rupture de notre contrat : si Marcus Lehnsherr apprend que tu es une intermédaire, et plus encore mon identité, tu garderas les 15 000 $ et basta. Cela sera notre unique contrat. Or j'ai besoin de beaucoup de 'main-d'oeuvre' dans les mois à venir. Si tu me trahis volontairement, tu connais le principe : je lancerai un tel contrat sur ta tête qu'il ne te resteras plus qu'à trouver un autre continent...encore.
Je ne veux pas voir Marcus Lehnsherr, devant moi les mains vides, sans avoir quoi que ce soit à négocier. C'est clair ? Je suis une prestataire de service, pas une marionette.
Cette mission induit que tu ne doives t'adresser qu'à Marcus, et lui seulement. Je ne veux personne d'autre d'impliquer. Tu restes la seule intermédiaire. On ne négocie pas avec les Saints quand on peux s'adresser à Dieu. Alors négocie avec 'Dieu'.
Méfies-toi aussi de te trouver toujours dans un lieu public pour ta sécurité. Et, j'ignore si Marcus cache un ou deux télépathes dans sa manche, mais je te le répète, je ne veux pas 'apparaitre' dans cette affaire, même mentalement.
Des questions ?"

Angela scrutait attentivement les traits d'Impact et finissait tranquillement son verre, comme si elle venait de parler du dernier film de cinéma sorti.

* Dis oui ma belle ! Tu auras un train de vie confortable, et moi, ni vue, ni connue, je rentre chez moi à Londres. Bye, bye, Boston ! Et enfin, je finis mes jours, tranquille à restaurer mon cottage et à lire Wilde ! C'est forcément un signe cette rencontre.Ca ne peut être qu'un signe. C'est évident ! La chance me sourit enfin ! Je suis au bout du tunnel. Un dernier effort, et tout ça sera derrière moi ! *

Alors que les deux mutantes étaient en pleine discussion, une autre personne fit son apparition. Rebecca-Laure, venait d'arriver à Boston pour l'intégrer l'institut Xavier, car elle aussi était mutante. Si rien sur son apparence ne pouvait le montrer, à part peut être ses cheveux verts mais ça aurait très bien put être une couleur artificielle, son pouvoir se manifestait bien ailleurs.

L'ADN d'insecte que contenait le corps de cette jeune femme la rendait sensible à la lumière du soleil, et elle était souvent sujette à des brûlures de peau. Cependant, ce même pouvoir la rendait capable de sécréter des filaments par les pores de sa peau, régénérant ces brûlures. C'est pour cela qu'elle avait deux espèces de gants, d'une substance comparable à la toile d'araignée, sur les bras, qui remontaient jusqu'aux coudes.

Elle s'assit quelques tables à côté. Elle écoutait vaguement la discussion des deux autres personnes, sans y prêter trop d'importance vu que ça avait l'air sérieux, ce n'était pas son genre de se mêler des affaires des autres. Cependant, elle faisait néanmoins attention d'écouter si une ces mutantes allait décider de se rendre à l'institut, comme ça elle ne serait pas la seule à le faire. En attendant, elle commanda quelque chose car elle était venue en premier lieux pour se détendre de sa journée. De temps à autres, elle se frottait les bras au niveaux de ses 'gants', voyant que les brûlures guérissaient petit à petit, mais persistaient toujours légèrement.

Angela, placée comme à son habitude face à l'entrée, vit une jeune fille entrer. Pas plus vieille qu'Alessandra... Au vu de ses avant-bras, il était facile de la classer dans la catégorie "Mutants".
Angela n'avait jamais autant été confrontée à des mutants. Cela la rendait nerveuse. Quant la jeune inconnue s'installa à quelques tables, Angela fronça les sourcils. A cette distance, parlant à voix basse et en allemand, il y avait peu de risque pour qu'elle ait entendu leur conversation. Angela devint sombre, la paranoïa la rongeait au plus profond, à chaque souffle elle sentait une décennie alourdir son âme. Depuis quelques semaines, seule la perspective de retrouver sa jeune soeur la maintenait encore en vie. Elle ne pensait au-delà qu'à trouver un endroit reculé, un village, où elle pourrait finir ses jours, l'esprit libéré en sachant qu'elle avait rempli sa mission en mettant ses soeurs à l'abri. Et mourrir. Elle était encore jeune pour penser à cela.Et pourtant ...
Amie ? Ennemie ? Il faudrait qu'elle aille sonder cette jeune personne dès qu'Impact lui aurait répondu. Puis elles se sépareraient dans la pénombre avant que la jeune fille à la chevelure si particulière n'enregistre leurs traits.
Vu leurs expériences des situations dangereuses, Angela gardant le visage tourné vers Impact, glissa un regard en direction de la nouvelle venue pour lui indiquer d'être prudente. Puis elle la pressa de répondre pour qu'elle puisse aller voir ce que la jeune fille venait chercher.

"Alors des questions ?"

Elle ne se faisait pas de souci quant à la capacité d'Impact à utiliser au mieux les 5 000 $ pour s'assurer un certain confort pour les jour à venir.

La sombre mutante s'apprêtait à répondre à son interlocutrice, quand la fille aux cheveux verts entra. Cindy la regarda d'un oeil suspuscieux, détaillant chaque parcelle de son corps et principalement ses vants bras. La dernière question d'Angela la sortit de sa contemplation, la pressant quelque peu. Les termes du contrat l'intriguaient, autant qu'ils la chiffonnaient... Ce que Cindy craignait par dessus tout, c'était les mentaliste, car elle n'avait encore jamais trouvé de moyen efficace pour lutter contre eux. S'en "prendre" à Marcus signifiait forcément de s'exposer à un mutant télépathe, puisque la Confrérie faisait affluer des mutants du monde entier. Ce dernier point l'inquiétait, mais elle n'était pourtant pas prête à reculant devant la proposition de sa future employeuse...
Sa réponse fut courte, soufflée en allemand :

"10.000 tout de suite, 10.000 après la rencontre et 10.000 une fois le contrat rêglé... Soit 30.000 au total. Je ne marche que dans ces conditions."

Elle regarda son interlocutrice, l'air déterminée, derrière ses lunettes noires.

Angela sourit. Elle sortit son briquet en or et alluma une cigarette. Elle jouait avec son briquet, et retira ses lunettes pour qu'Impact puisse voir son regard amusé.

"5 000 $ disponibles de suite. 5 000 $ à l'ouverture des banques demain. 10 000 $ après la rencontre. 10 000 $ à la fin. Nous sommes d'accord."

Elle se leva, sortit un billet neuf pour les babies, et une carte de l'hôtel avec son numéro de chambre.

"Pour que tu me contactes. Dès demain matin 8h00 pour me donner tes propres coordonnées. Ravie de t'avoir rencontrée Impact. Réellement. Bonne nuit."

Angela se leva et mit son manteau. Puis, après quelques pas, se retournant vers la belle mutante.

"J'avais prévu un budget de 50 000 $. Tu es raisonnable. C'est une qualité que j'apprécie."

Puis elle se dirigea vers la jeune fille qui venait d'arriver. Elle s'installa d'office à sa table et lui tendit son paquet de cigarettes et son briquet.

"Bonsoir. Cigarettes ?"

Rebecca-Laure fut surprise qu'une personne vienne lui adresser aussi rapidement la parole. Ses 'gants' avaient sûrement du la trahir et montrer qu'elle était mutante, ce qui voulait de plus dire qu'Angéla en était peut être une vu qu'elle vint la voire. Cela dit, elle se montra néanmoins très sociable et lui répondit très amicalement.

"Non merci, je ne fume pas."

Elle n'était pas du genre à refuser des propositions, mais comme son corps supporte très mal la chaleur, elle s'est toujours posée la question des conséquences que cela aurait pu avoir.

"Vous venez d'arriver en ville?"

Dit-elle. Après avoir bu une gorgée de son verre, histoire d'entamer la causette. Question pas trop intelligente puisqu'elle même venait d'arriver en ville et ne connaissait personne, mais n'avait pas d'autres choses à dire pour l'instant. Elle lui aurait bien demander si elle savait où se trouvait l'institut, mais rien de l'apparence d'Angéla laissait paraître qu'elle était mutante. Si elle avait été humaine, elle aurait peut être eut une mauvaise réaction face à la question.

Angela avait de suite passé la jeune fille aux rayons X. Pas d'arme. Cela ne la détendit pas pour autant, n'ayant pas pour autant déterminé la dangerosité éventuelle de la nouvelle arrivante.

"Non merci, je ne fume pas..."

Angela ne releva pas, mais laissa sur la table cigarettes et briquet.

"Vous venez d'arriver en ville ?"

"Hum, hum... Ce soir. De Londres. Vous aussi, je présume ?"

Je viends aussi d'arriver, mais en début d'après midi. J'ai visité la ville.

Expliqua-t-elle avant d'enlever ses 'gants'. Ceux-ci révèlaient une peau blanche, très lisse, restructurée par les fillament de Rebecca-Laure. Angela avait bien fait laisser le briquet sortit, puisque la mutant aux cheveux vert s'en servit pour bruler ses gants organique, après les avoir mis dans le cendrier. Ils brulèrent instentanément en formant des cendres, peu distinguables de celles de cigarettes.

"Merci."

Ajouta-t-elle respectueusement en reposant le briquet au même endroit. Elle se sentait mieux maintenant que les brulures causées par le soleil étaient guéries.

"Et bien je m'appelle Rebecca-Laure Goom."

Répondit-elle puis attendit quelques secondes avant de répondre aux questions d'Angela. Elle ne sétait pas encore posé la question de savoir où dormir. Elle pensait qu'elle aurrait déjà une chambre de prête à l'institut. Mais vu l'heure qu'il était, elle ne voulait pas faire mauvaise impression en arrivant si tard.

"Je viends de m'inscrire pour l'institut Xavier donc je pense y avoir une chambre... Mais je ne sais pas si ils vont m'accepter à cette heure. "

Ajouta-t-elle en regardant sa montre.

"De toute manière je pourrai me débrouiller toute seule. Je n'ai pas besoin d'avoir un lit pour dormir, juste un encroit on l'on ne me verra pas."

Dit par certaines personnes, cela aurait put être prétencieux mais les paroles de Rebecca-Laure était juste. En effet depuis quelle avait pris connaissance de son pouvoir, elle avait pris l'habitude de dormir dans des cocons qu'elle confectionnait, mais elle ne devait être vue par personne si elle restait dehors, pour éviter une émeute.