Enlèvement de Tsipora (^^)

Tsipora suivit Mentat sans plus trop se poser de questions. Elle avançait un pas après l’autre, en essayant de ne pas marcher dans les flaques de sang. L’idée d’être souillé par ce sang la dégoûtait au plus haut point, pour un peu, elle se serait débarrasser de sa paire de bottes si elle n’avait pas craint de marcher pieds nus.

La traversée du Centre commercial se passa comme dans un rêve, ou plutôt comme dans un cauchemar, c’était étrange…le Mentat marchait peut-être avec une béquille mais il semblait glisser entre les gens ou ils les poussait hors de son chemin, et donc de celui de Tsipora. Quoiqu’il en soit, l’adolescente était bien plus calme maintenant, la preuve en était qu’elle avait relâché son étreinte mais pas tout à fait. Et puis il lui avait affirmé que tout ce passerait bien et quand il lui demanda si elle venait, elle ne se fit pas prier…

Citation :: **…Mais, évitez de parler, contenter vous de penser…**

Elle n’avait pas encore tout à fait récupéré son aplomb coutumier mais l’ombre d’un sourire effleura ses lèvres en même temps que ses yeux pétillèrent. Elle se connaissait suffisamment (ou peut-être on lui en avait fait la remarque) pour savoir qu’elle était bavarde…très bavarde…et qu’en général, elle parlait autant qu’elle pensait. Mais il devait le savoir, de toute évidence il était télépathe, il lisait dans les pensées…oO il lisait toutes ses pensées ? c’était effrayant, elle ne voulait pas que quelqu’un se ballade dans sa tête constamment, il allait finir par la connaître mieux qu’elle…

Pour la première fois, Tsipora regarda un peu mieux l’homme qui était venu à son aide. Il était grand et brun, bon point pour lui.

*Oups, j’ai rien pensé, ça compte pas ça !*

Oui, c’était vraiment gênant, elle ne pouvait même plus penser en paix…quoiqu’en fait, elle s’en foutait ! elle n’avait rien à cacher (enfin presque rien, que des trucs d’ado…).

Ils avaient quittés le centre sans encombres et déambulait dans les rues de Boston. Encore une fois, elle se dit que c’était bizarre…les passants continuaient leur vie sans se douter du carnage qu’il venait de se passer. Et le soir, lorsqu’ils l’apprendront aux infos, cela renforcerait leur haine envers les mutants. Mais pour l’instant, ils n’avaient rien à craindre de ces humains, une fille maigrichonne et un infirme…il n’y avait rien d’effrayant ni d’alarmant. C’était vrai pour Tsipora, elle était inoffensive quant à l’homme…elle lui glissa un regard en biais.

*Et bah il n’a pas l’air frais lui aussi !*

Elle fit une petite grimace, il avait du entendre sa remarque mentale…mais c’était la vérité quand même…il avait du forcer sur ses capacités spirituelles et peut-être qu’il était fatigué. L’adolescente avisa un square, peut-être qu’il y aurait des bancs où s’asseoir. Sans demander l’avis à son sauveur (^^) elle s’y dirigea, elle venait de penser que s’il tombait dans les pommes elle n’aurait certainement pas la force de le soulever !

« voilà…je veux d’abord vous remercier infiniment de m’avoir secouru… »

Infiniment, peut-être pas, mais elle avait été bien élevée, savait qu’elle devait le remercier, et puis elle lui était vraiment reconnaissante, sans lui, il était sûr qu’elle y serait aussi.

« hum….vous allez rester dans ma tête pour toute la vie ? »

Du Tsi tout crachée, elle disait directement ce qui la gênait, enfin…ça voulait dire qu’elle redevenait peu à peu elle-même.

C'est vrai que Féodor Dimitrievitch n'était pas beau à voir. Visage exsangue, yeux enfoncés dans les orbites, le télépathe avait beaucoup donné pour les faire sortir sans encombre du traquenard du Centre Commercial. Mais, au fur et à mesure qu'ils s'éloiganient du lieu du drame, il reprenait contenance. Pas au point de danser un kasachok, mais toute façon avec sa jambes tordue, il n'avait jamais dansé, au vrai.

Les pensées de Tsipora formaient comme une musique légère et perpétuelle, aussi babillante que si la jeune demoiselle aux longs cheveux avait ouvert la bouche. Il comprenait bien la façon que Tsipora avait de se libérer du poids des horreurs qui s'étaient déroulées dans le centre. Elle parvenait à occulter tout cela dans une parcelle enfouie de son inconscient. Et une fois évacué, l'adolescente pouvait aussi bien parler de la pluie et du beau temps, que de sa prochaine teinture de cheveux. Il apprécia tandis qu'il marchait les sautes d'une pensée à l'autre comme un jeu de corde à sauter. Il répondit sarcastique à l'affirmation de Tsipora.

*Oups, j’ai rien pensé, ça compte pas ça !*

** Oh, si vous l'avez pensé. Mais ne vous inquiétez pas vous êtes charmante, vous aussi, et très reposante. **

Douleur encore sourde derrière les yeux. Entre compassion et prudence, Tsipora le conduisit vers un square où un banc ressemblait pour lui à un oasis dans le désert. Il s'assit et dégagea de ses poches une flasque de cuir. La vodka dans sa gorge coulait comme un nectar de vie. Mentat prit un coup de fouet. Lui aussi regardait Tsipora à la dérobée. Il lui tendit la flasque au cas où elle souhaite un remontant.

En même temps, il essayait d'analyser au mieux la situation et ses débouchés. son cerveau mettait au point un plan de bataille dans lequel Tsipora jouerait forcément un rôle. Un pion sur l'échiquier ? Une reine ou un fou ? Quelle importance, le plus petit pion pouvait amener le mat et se transformer en pièce majeure. Elle avait une joli voix, l'homme l'écoutait sans y prendre garde.

« voilà…je veux d’abord vous remercier infiniment de m’avoir secouru… »

Il soupira.

" Evitons les remerciements et les infiniments. Je ne fais jamais rien contre rien. Vous savez en russie, ce genre de jeu de massacre était quotidien. Mais, c'était nous, les flics mutants qui écrasions la résistance. Ah le joyeux temps... Mais l'amérique ! C'est affreux et sordide...

Pourquoi je vous ai sauvé, Tsipora ? Et bien j'ai besoin de vous, et toute à l'heure, dans le Centre, je ne pouvais espéré parler avec vos Confrères. Eux ce sont des tueurs ! Avec eux, on ne parle pas, on les utilise. vous par contre... "

Elle s'inquiètait qu'il fouille trop dans son esprit. Etrange jeune fille grandie trop vite, aux formes encores nubiles, dont le visage portait encore les marques de l'enfance. Pourquoi s'inquiéter de quelque chose de naturel et tellement plus puissant dans le ressenti que cela en devenait énivrant. Il ne voulait pas l'effrayer, non plus. Pourtant, il choisit la télépathie pour s'adresser à elle.

** Non, le lien qui nous relie s'estompe avec les distances, et l'esprit à lui même ses limites. Ilfaudrait que nous passions des semaines entières ensemble pour que je puisse vous retrouver en dehors de ma sphère d'influence. **

Autour d'eux, les enfants jouaient en riant sous l'oeil inquiets de leurs mères, des chiens couraient... Mentat détestait les animaux. Tout ce choeur de pensées roucoulante guimauvée l'écoeurait. Mais, il voulait montrer à Tsi, l'étendue des perceptions mentalistes. Son esprit se jeta sur celui de la jeune fille comme un grand manteau froid. comme une multitude de minuscules crochets, sa pensées s'agita en une fraction de seconde à relier entre eux, les différents centre sensoriels, émotifs, abstactifs. il évita soigneusement les zones du cerveau dédiées au plaisir, il avait une facheuse tendance à mélanger cruauté et plaisir, Féodor ne voulait pas inquiéter sa compagne. Mais tout l'entrelas des perceptions de Tsi, liées, suffisait à donner un court instant une vision suprasensoriel énivrante.

** Comment croyez-vous que je pourrais me passer de ça ? La vie parait bien fade à qui la ressent ainsi. **

Sur son visage, pour la première fois apparaissait une trace d'émotion, il était rare que Mentat se confie ainsi. Est-ce à dire qu'il aurait éprouvé un sentiment et de partage ? lui le calculateur froid, Grand maître d'échec ? Pas jusque là tout de même. Il se redressa sur sa canne.

" Tsipora, je suis en quelque sorte condamné à travailler pour le gouvernement. Accepteriez-vous de m'aider ? Nous ne devrions pas rester là. Mes patrons doivent me chercher partout, et j'ai besoin de parler tranquillement avec vous. Je n'habite pas très loin, nous y serons au calme pour discuter. "

Il habitait... Enfin, plutôt, il squattait dans les beaux quartier une spelndide villa laissée libre par ses propriétaires engagé dans un tour d'europe à rallonge. Il lui souriait, engageant en surface. Mais en profondeur, il continuait de calculer, réfléchir... Pauvre Tsipora, n'oublions pas aussi que Mentat était franchement fou, du moins pour les canons humains, car sa folie perceptible frisait au génie.

Qu’est ce qu’elle disait hein ? impossible de penser en paix, Mentat venait de le lui démontrer sans aucun doute possible, au grand dam de l’adolescente. Elle sentit le rouge de la honte lui monter aux joues, c’était pas naturel de se faire coincer comme cela ! imaginez qu’elle ait pensé « waaoouh top canon !! » ou pire, qu’il était moche comme les fesses d’un babouin…elle pariait qu’il ne l’aurait pas trouvé aussi charmante. Quant à être reposante….bof, bof ça voulait dire ennuyeuse à pleurer nan ? elle était plutôt boute en train mais depuis son arrivée à Boston, elle s’était quelque peu calmée. Un tout petit peu…

Mais bon, elle supposait qu’elle devait le prendre comme un compliment. Et elle voulait bien le croire, il semblait récupérer un peu de couleurs et de force. Quoique la mystérieuse flaque y était pour quelque chose aussi, pas si mystérieuse que ça au demeurant, elle était sûre à 99% que ce n’était pas du sirop de groseille…elle secoua négativement la tête lorsqu’il lui en proposa. L’alcool ne lui réussissait pas vraiment, la dernière fois qu’elle en avait bu et bien elle avait….euh…elle ne se souvenait plus trop ce qu’elle avait foutu.

« Oh ! j’suis pas du tout d’accord avec vous. Ok, Kenjiss était carrément fou là…mais en temps normal, c’est un charmant garçon, et puis Yoss n’est pas con, euh, je voulais dire qu’il n’est pas bête… »

Pour être honnête avec elle-même, elle devait reconnaître qu’elle était flatté qu’on puisse la croire suffisamment mature pour avoir une discussion avec elle. Mais toujours dans cette logique d’honnêteté, elle était certaine que Yoss lui aurait été plus utile. Il savait se défendre et semblait quelqu’un de réfléchi. Enfin…

Elle fut prise un peu au dépourvu lorsqu’il se remit à lui parler mentalement et encore plus lorsqu’il lui fit…lui fit quoi exactement ? elle ne saurait pas le dire exactement, mais c’était comme si elle était passé d’un endroit noir et sombre à un lieu aux couleurs chatoyants…elle devait reconnaître que l’expérience l’avait été fantastique mais…

*c’est pas une raison pour squatter ma tête !!! *

Têtue jusqu’au bout la Tsipora.

Citation :: " Tsipora, je suis en quelque sorte condamné à travailler pour le gouvernement. Accepteriez-vous de m'aider ? Nous ne devrions pas rester là. Mes patrons doivent me chercher partout, et j'ai besoin de parler tranquillement avec vous. Je n'habite pas très loin, nous y serons au calme pour discuter. "

La jeune mutante écarquilla les yeux, elle n’aurait jamais imaginé qu’on puisse obliger Mentat à faire quoique ce soit. Hu hu hu on avait mis une muselière au loup ? cette fois-ci, elle le regarda l’air franchement interrogative. Par curiosité, elle serait tenté d’accepter l’offre mais d’un autre côté, sa méfiance lui suggérait de ne pas se mettre dans des sales draps. Il l’avait lui même avoué, il avais commis des atrocités…mais c’était un mutant, il n’allait pas lui faire du mal quand même ? sinon, elle shooterait dans sa canne et prendrais les jambes à son cou.

« Hum…et si je refuse ? »

Elle savait déjà ce qu’elle allait lui répondre, sa curiosité était plus forte que la méfiance, mais néanmoins, elle voulait savoir s’il lui laissait le choix.

Si Mentat avait véritablement analyser ses pensées profondes, ce jour-là, il se serait vraiment cogner la tête contre les murs en se traitant de tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait. D'abord, il avait entraîné cette étrange jeune fille, l'avait sortie du Centre Commercial après le bain de sang. ensuite, sans trop réfléchir, il lui proposait de visiter sa tannière. Un repère que nul ne connaissait depuis qu'il l'avait fait sien. Bien sur, il vait quelques idées derrière la tête, mais rien d'assez précis. La jeune fille pouvait-elle l'aider à contacter Marcus ? A se rapprocher de la Confrérie, et à se ménager une porte de sortie au cas ou le gouvernement décide de le supprimer.

Le plus drole, lui le misogyne confirmé, l'adepte de la solitude, arrivait à s'attacher aux pensées virevoltantes, éphémères et frivoles de Tsipora. Il avait depuis trop longtemps gardé un coeur froid, et éloigné des autres. Cette gamine le lui rappelait douloureusement. A la demande plusieur fois réitérée de Tsipora d'abandonner la télépathie, Féodor Gorky se contenta d'un rire sardonique intérieur qui rebondit dans le crâne de la demoiselle. Il parla pourtant à haute voix pour ne pas la brusquer.

" Votre gouvernement a considérer que j'étais à la fois une menace et un outil parfait pour ses basses oeuvres. Je vous épargnerais les détails, mais, ils ont des moyens de pressions qui si je ne les subissais pas, j'aurais trouvé vraiment passionnants. "

Pourquoi mentat allait-il sjusqu'à se confier ? Et bien la confiance n'était que la première pierre pour pouvoir aller plus loin. Le russe ricana à la dernière question. un bon point pour lui, il sentait que Tsipora ne saurait que difficilement résister à sa curiosité. Il lui sourit, mais ses yeux noirs couleurs de charbon, fixaient presque le fond de son âme.

" Je pourrais surement tenter de vous forcer à me suivre. MAis, une relation amicale, de partenariat ne saurait se créer sur la violence ou l'obligation. Venez avec moi ! "

il tendait sa main toujours vers elle, une main brulante et froide à la fois, étrange type marqué par la vie, appuyé sur sa canne qui faisait face à une adolescente aux grands yeux clairs.

Pour toute réponse à sa demande polie mais ferme de cesser de parler dans sa tête, Tsipora eu droit à un rire pour le moins ironique. Et même pas un vrai rire, c’était un rire mental (ben tiens !). Tsipora fit une petite moue déçue, elle se voyait déjà condamner à devoir parler de manière psychique. Aussi adressa-t-elle un grand sourire au sombre homme lorsqu’il daigna lui parler de vive voix.

*merci ô puissant Mentat, je vous en suis infiniment reconnaissante*

Et toc ! elle aussi savait faire dans l’ironie. Néanmoins, elle reprit très vite son sérieux lorsqu’il lui énonça les raisons pour lesquelles il ne pouvait agir à sa guise. Peut-être qu’elle avait vu trop de films mais pour elle, moyens de pressions s’harmonisait parfaitement avec chantage, tortures et autres joyeusetés du même genre. Son imagination débordante lui fit voir l’homme, attaché par des chaînes tandis qu’un bourreau le titillait avec un fer chauffé jusqu’à en être rouge…son regard glissa jusqu’à la canne. Le pauvre, on lui avait même casser la jambe ou la hanche pour être sûr qu’il ne puisse pas s’enfuir en courant. Si elle avait pu l’aider, elle l’aurait fait, mais elle ne savait pas encore gérer les vieilles blessures. Un deuxième bon point pour le Russe, il avait réussi à émouvoir Tsipora et à éveiller sa curiosité.

Toutefois, elle ne put s’empêcher de faire remarquer qu’elle n’était pas américaine mais canadienne, donc que ce n’était pas son gouvernement, même si elle se doutait que cela ne devait pas faire une grosse différence…

Citation :: " Je pourrais sûrement tenter de vous forcer à me suivre. MAis, une relation amicale, de partenariat ne saurait se créer sur la violence ou l'obligation. Venez avec moi ! "

C’était incroyable mais il lui laissait vraiment le choix, la traitant en personne responsable. C’était difficile de faire un plus grand sourire mais elle y réussit, elle rigola même pour montrer son contentement. Pourvu qu’il ne la prenne pas pour une folle…

« S’il vous plaît… »

Cette remarque là était pour sa dernière phrase « venez avec moi ! » , si ce n’était pas un ordre, ça y ressemblait d’une manière étonnante. A croire qu’il se prenait pour un prince ! néanmoins, elle lui avait déjà pris la main, sautillant plus qu’elle ne marchait.
Il faisait frisquet et elle avait hâte de se retrouver au chaud, ou que ce soit !! elle espérait juste qu’il n’habitait pas trop loin.

(je te laisse ouvrir le nouveau sujet chez toi ^^)

(hrp : On peut rester ici, Mentat doit très souvent changé de maison. Pour ne pas dire qu'il squatte. Wink

)

Elle avait de la répartie et mentat au gré des circonvulution des pensée de Tsipora s'amusait beaucoup même si il le cachait bien. il avait plutot de quoi se faire des cheveux blanc car Tsipora pensait sans arrêt. presque plus même ! D'ailleur se pliant au jeu de la télépathie pour la première fois elle créa une pensée destinée à être entendue par le russe. Il sourit à sa répartie. Puissant Mentat, même si l'ironie était visible. il se rengorgea convaincu d'un fond de vérité dans les paroles de la donzelle.

Il perçut la compassion devant sa situation et aussi l'immense curiosité qui animait Tsipora. quand elle lui sourit et au dela, Féodor crut que sa vie sortait enfin de la grisaille. Il commenta pendant qu'elle lui prenait la main.

" Canadienne, très bien, vous ne faites pas partie de cette race de dégénérés americains ! Prince oui ! Ma mère était une grande ballerine russe et mon père, un des princes Kirghizes, un peuple fier dompteur de chevaux. A l'est de la géorgie. "

Il mentait bien sur, mais Féodor avait une facheuse tendance à enjoliver son enfance. C'était d'ailleur dans ces moments là que le masque tombait et qu'il arrivait que se déssine sur ses traits anguleux un sourire. il tenait la longue main de Tsipora avec plaisir. Ils arrivèrent rapidement dans un quartier résidentiel huppé. il avait l'air de savoir où il allait.

Il s'arrêta bientôt devant une grande batisse aux murs couverts de lierre. Au toit pentu, le genre de villa à la limite du manoir. il entra dans le grand jardin impéccablement tenue. La nuit commençait à tomber, il faisait froid. Il Lui dit mentalement.

* Prenez l'air dégagé, les propriétaires sont partis pour des mois en europe... J'en profite un peu, mais les voisins sont curieux. *

Bientot, il ouvrit la porte avec son passe, et laissa le passage à la jeune fille. L'intérieur était cossu, les radiateurs chauffaient, le canapé si moelleux qu'on aurait cru s'enfoncer dans des sables mouvants.

"J'espère que la maison vous convient. Installez vous Tsipora, et dites moi pourquoi vous avez rejoins la confrérie ? "

Il disait cela avec un air de propriétaire, écartant les bras comme si tout était à lui. Puis plogeant son regard sombre dans les yeux de la jeune fille, il lui tendit une corbeille de fruits qui trainait là.

( Hrp : désolé pour l'inspi...)

Tsipora n’avait jamais été douée en géographie ni dans les études d’une manière générale, cela demandait beaucoup de trop de temps, de travail et de concentration. Aussi lorsqu’il lui dit qu’il était fils d’un prince et d’une ballerine, sa première pensée fut « oh waouh trop romantique ! » mais les choses devinrent très flou pour l’adolescente quand il parla de Georgie….c’était pas un état américain ça ? elle voulait bien croire qu’il y avait des éleveurs de chevaux et de grande ballerine mais des princes ? boarf, après tout, l’Amérique était supposé être une terre d’accueil…
Enfin, Mentat eut l’occasion de voir que Tsipora était à la limite du cancre…

Le russe la mena dans les beaux quartiers de Boston, c’était incroyable, les maisons étaient immenses ! bien plus grande que celle de ses parents, on avait l’impression qu’on n’était plus dans la même ville…les rues étaient propres et bien entretenues, les jardins impeccables. En tout cas, quand elle serait plus grande elle aurait une maison du même genre ! ils s’arrêtèrent enfin devant une grande bâtisse. Pas besoin d’être un génie pour savoir que c’était leur destination. Il l’avait prévenu de prendre un air dégagé mais son visage afficha clairement qu’elle était assez impressionnée, Monsieur le mutant prenait ce qu’il y avait de mieux ! Lorsqu’il lui ouvrit les portes de sa demeure du moment, Tsipora patienta environs cinq minutes, histoire de montrer qu’elle avait de la retenu, avant de se précipiter vers un chauffage.

Aaah !! ça fait trop du bien, il fait super froid dehors !

Une fois suffisamment réchauffée, elle put enlever son manteau et son écharpe, sans oublier ses chaussures, fallait pas oublier qu’elle n’était pas chez elle quand même ! Puis alla s’asseoir (s’enfoncer plutôt) sur le canapé, il était moelleux, pour un peu elle se serait couchée pour voir si on pouvait y dormir toute une nuit. Les paroles de Mentat la tirèrent de ses pensées futiles. Il plongeait son regard sombre dans l’océan qu’était celui de Tsipora, s’il ne faisait pas attention il risquait de s’y noyer, à moins que cela ne soit l’adolescente qui risquait de se perdre…
Quoiqu’il en soit, elle tenta de répondre à sa question du mieux qu’elle put.

« Parce que c’est l’endroit qui me convient le mieux…. »

Difficile à croire n’est ce pas ? elle qui avait paniquait tout à l’heure au centre commercial affirmait être là où elle devait être. On l’aurait plutôt vu à l’Institut mais non, c’était la Confrérie qu’elle avait choisie, et en toute connaissance de cause. La raison en était simple, elle était convaincue que les mutants étaient l’évolution supérieure de la race humaine et que tôt au tard, ils les domineraient. Que cette prise de pouvoir ne pouvait se faire dans la paix, sinon cela se serait fait avant sa naissance. Voilà pourquoi elle se trouvait dans une baraque pleine à craquer de fous furieux, haineux envers ces humains qui leur avait fait du mal alors qu’elle même n’avait rien contre eux et n’était pas par nature vindicatif. Il lui fallait juste assumer ses croyances et positions quels qu’en soient les sacrifices, voilà pourquoi elle se trouvait à la Confrérie et pas autre part.

La jeune avait au combien raison, son naturel et ses pensées qui virevoltaient comme des papillons légers, commençaient à perturber notre ami russe. Pire, pour la première fois de sa vie, l'homme froid, adepte de la discipline mentale, se laissait déborder et certaines de ses défenses mentales fondaient comme neige au soleil devant la spontanéité de Tsipora et son regard trouble.

Il comprenait mieux les choix de la jeune fille, et avec quelle simplicité, elle avait su les démontrer. A part lui, Féodor Dimitrievitch Gorgorine, ex colonel du KGB, se promit qu'après cette petite discussion à baton rompu, il éviterait le plus souvent possible de croiser les pas et les pensées de la jeune fille de peur de succomber à la mélancolie. Un russe mélancolique buvait, trop ! Qui avait enlevé qui dans ce jeu étrange où les regards se croisaient ?

Elle s'était enfoncé dans le canapé avec l'aisance de son naturel. Mentat évitait à présent de croiser trop son regard. il s'appuyait sur la grande cheminée de marbre blanc. il commença ainsi.

" Tsipora, je suis arrivé sur le sol américain, le jour du massacre du Boston Palace. Le gouvernement a décidé que j'étais trop dangereux par ces temps troublés, et que je pouvais leur être utile. On m'a inserrer une microbombe au niveau du néo-cortex, dans moncerveau si vous préférez. "

Il se rappelait que Tsi avait à peu près autant d'éducation qu'une plume d'edredon. Il valait mieux que ses mots restent simples. Il glissa un regard étrange au corps adolescent, elle, étalée dans le canapé, insouciante.

" Je n'ai pas le choix, la bombe sert aussi de GPS, et si j'essayais de m'échapper d'un certain rayon... J'aurais le triste déplaisir de voir mon cerveau partir en fumée. Je ne pense pas que votre directeur, Marcus aprécie que je travaille pour les humains. Pourtant, j'aimerais lui prouver que je peux lui être utile là où je suis ! J'aimerais aussi qu'il trouve le moyen de me débarrasser discètement de cet engin de mort. Et j'espère qu'avec votre joli visage de chat, vous allez pouvoir le convaincre. Vous comprenez ? Si je m'approchais de la Confrérie, je risquerais de vous faire repérer... "

A prèsent, il se passait la main sur la nuque, juste à l'endroit ou il sentait un petit nodule, une bosse qui le terrifiait et le condamnait à vivre sur le qui-vive. Le russe en avait dis plus en quelques minutes à Tsipora qu'en une vie.

Tsipora observa la réaction de Mentat avec plus d’appréhension qu’elle ne voulait se l’avouer. Elle souhaitait pas qu’il lui rit au nez en la traitant de petite écervelée ou d’idiote. L’avait-elle mise mal à l’aise ? elle se posait cette question parce qu’il évitait soigneusement de croiser son regard, pourtant ce qu’elle avait dit était censé. Elle n’était pas partie dans un discours haineux envers les humains ni avait essayé de le convaincre de rejoindre la Confrérie. Et pourquoi il ne voulait pas s’asseoir sur le canapé au lieu de rester debout ? peut-être qu’elle prenait trop de place. Elle reprit une position un peu plus correcte alors qu’il reprenait la parole.

Le massacre du Boston Palace…elle en avait entendu parlé pas plus tard qu’hier matin. Lors du briefing de Marcus, c’était à ce moment là qu’il leur avait permis de ne plus se retenir face aux humains et que chaque coup devait être rendu. Elle se demandait vaguement ce que Mentat fichait là. Elle réfléchissait à toute vitesse en même temps qu’il parlait, ses réflexions bondissant d’une pensée à l’autre. Comment faire pour lui retirer sa bombe ? quelqu’un pouvait-il s’en occuper ? ils ne risquaient pas de s’en apercevoir ? est ce là on savait qu’il était avec une mutante de la Confrérie ? comment aborder Marcus ? en fait, ça elle le savait. A vrai dire ce qui l’inquiétait n’était pas tant de trouver le leader de la Confrérie (ils vivait sous le même toit après tout) mais de trouver un moyen pour aider le télépathe. Elle avait envie de tâter sa tête pour voir où se trouvait cette microbombe, elle voulait lui dire que tout ira bien, qu’ils y arriveraient mais elle-même n’était sûre de rien pour cela, elle n’y connaissait rien en micro-informatique. Voyant qu’elle commençait à se disperser, elle respira profondément avant de compter jusqu’à cinq. En général, elle arrivait ensuite à mettre de l’ordre dans sa tête.

« Dites moi si je me trompe, mais en gros, vous souhaitez que je serve d’intermédiaire entre Marcus et vous, c’est bien cela ? »

Pour elle, il était naïvement évident que Marcus l’aiderait, au moins parce que Mentat pouvait être un allié non négligeable et surtout parce que des humains se servaient de l’entre d’entre eux. De ses grand yeux bleus, elle fixait le mutant qui lui faisait face. Et encore une fois l’image du loup muselé jaillit de sa tête. Sauf qu’il cherchait à retrouver tout son mordant. Ces humains avaient beau croire qu’on pouvait le dompter, il n’en restait pas moins fier et dangereux…encore plus quand il serait totalement libre de ses mouvements.

« je veux bien…mais si vous êtes suivi, moi aussi non ? on risque de faire le lien non ? et puis concrètement vous lui proposait quoi à Marcus, d’être une taupe ? et puis à un moment où un autre il voudra sans doute vous rencontrez....vous êtes sûr de ne pas pouvoir venir à la Confrérie ?»

Mentat adorait fixer les pensées sautillantes de tsipora. d'un rebond à l'autre, il se plaisait à les détailler comme un géologue des facettes d'un diamant. Il remarqua qu'elle ne saisissait pas la froideur apparente qui habitait le russe. Mais, Féodor n'aurait pas réussi à lui faire comprendre l'importance du vide mental dont il s'entourait.

L'émotion absente donnait une perception froide et claire de l'univers au mutant russe, qui gagnait en pouvoir. D'autre part, il connaissait déjà les étranges élancements du coeur, la chaleur et l'accélération sanguine qu'il venait de réfréner. tous ces symptomes n'étaient certainement que des conséquences physiologiques d'une abstinance de moine, comme une vieille blessure de guerre qui laisserait d'anciennes douleurs se réveiller les soirs de vagues à l'ame. Non ce qui l'inquiétait le plus restait certainement, qu'il avait simplement du plaisir à cette discussion.

Comme il redressait la tête, il se rendit compte qu'il avait baissé ses défenses mentales. Le lien psy qui les unissaient permettaient à Tsipora de suivre les pensées de Féodor. Le russe referma son esprit aussitôt. décidément, sa solitude l'avait rendu trop mélancolique, et, un russe mélancolique devenait changeant et triste et gai... tout cela à la fois mais, pire, l'ame slave, l'appel de la terre natale.

Il décida d'abondonner toute froideur, Tsipora jouait franc-jeu avec lui, il s'attachait, trop surement. mais ayant décidé une bonne fois pour toute de se laisser porter. Il lui répondit.

" Oui, d'intermédiaire ! Ma charmante Tsipora, vous avez tout a fait compris ce que je vous demande. Oh, ils n'ont pas besoin de me suivre en permanence, le Gps leur suffit. Pour la Confrérie, je n'aimerais pas me savoir responsable de la découverte de votre répère.

Une taupe c'est le travail que je sais le mieux faire. Mais vous avez parfaitement bien compris, je dois d'abord me débarrasser de cette satanée puce de Mort. "

Il s'approcha du canapé, sa jambe gauche trainait sur la moquette moelleuse. Il se laissa tomber dans le canapé tout près d'elle. Son visage aïgue sembalit profondément marqué. Il pouvait sentir les pensées de Tsipora tourner comme un ballet de danse.

" Pouvez-vous m'aider ? J'ai besoin d'une allié et d'une amie, Tsipora. Je dois retrouver ma liberté. "

il plongea sonvisage dans ses mains, tête basse. tsipora pouvait voir dans le creux de la nuque, la marque chirurgicale de l'opération, ainsi qu'une étrange bosse de deux centimètres d'épaisseur. Le russe n'avait pas menti.

D’accord !

Ce mot paraissait à la fois simple et enfantin une fois sorti de la bouche de Tsipora. Pour autant, il ne fallait pas croire que la jeune mutante avait accepté sur un coup de tête, pour elle c’était comme si elle avait juré sur son honneur.

Le Russe semblait perdu dans ses pensées…et Tsi, bien que n’ayant aucun don télépathique arrivait à le comprendre. Sur le moment, elle n’avait pas saisi que c’était du au lien psychique créé par Mentat, ce ne fut que lorsqu’il lui ferma son esprit qu’elle s’en rendit compte. D’ailleurs, il fit cela de manière assez brutale, c’était comme si on lui avait claqué la porte au nez. Mais, elle ne s’en offusqua pas, bien au contraire, son sourire réapparut comme par magie. En générale, on la trouvait trop bavarde et ceux qui n’était pas habitué à son babillage la trouvait fatigante. Alors pensez bien qu’elle était ravie, surtout qu’elle avait cru déceler autre chose mais bon…pour l’instant elle n’y prêtait pas vraiment attention. De toute manière, elle fut vite détournée de cette préoccupations. Enfin Mentat avait fini de jouer les timides et était venu s’asseoir à ses côtés…il devait avoir mal aux pieds ! en revanche son visage était avait un drôle d’expression, torturé ? triste ? on aurait dit qu’il avait une épée de Damoclès au dessus de la tête…ce qui était vrai.
Les yeux de chats de Tsipora se posèrent sur l’étrange protubérance se trouvant au creux de la nuque de Mentat. C’était donc ça…

Je peux toucher ?

Elle posait la question pour la forme, le geste s’était déjà joint à la parole. Ses doigts se promenèrent sur la petite bosses, étrange comme une chose pas plus gros que son pouce pouvait causer autant de ravages. Elle prit le visage du télépathe qu’elle amena à quelques centimètre du sien, elle voulait qu’il sache qu’elle prenait tout cela très à cœur.

J’irais voir Marcus dès la première heure demain. Vous pouvez compter sur moi. Ca se trouve, demain soir ou après demain vous serez libre !

Le ton employé était enthousiaste, optimiste et surtout, il était convaincu. L’attitude de Tsipora tranchait nettement avec la mine sombre de Mentat et c’était assez étrange de voir cette gamine tentait de rassurer un homme qui avait presque le double de son âge.

hey !! je viens d’y penser, comment je pourrais vous contacter demain ? je dois revenir jusqu’ici ? et puis je peux dormir ici ce soir ? il fait trop tard et j’aime pas me balader seule la nuit, en plus il fait froid. Je me réveillerai très tôt demain pour retourner à la Confrérie. Alors je peux ? en plus j’ai pas mangé et j’ai faim…on peut aussi commander quelque chose ? ou sinon je fais la cuisine !

D’accord, cela cassait un peu l’ambiance « solennelle » mais pour Tsipora, même si Mentat avait toujours avec cette bombe, c’était comme si il s’en était débarrasser, et puis la vie continuait quoi !

Tsipora, sous des dehors juvéniles, savait se rendre terriblement attachante même pour un vieux loup des steppes comme Mentat. Le visage du Russe s'éclaira quand elle accéda à sa demande. Un simple mot qui aurait fait bondir féodor s'il n'avait pas décidé de se contrôler. Il lui lança un simple regard de remerciement de côté. Car la jeune fille s'était mise à palper la cicatrice et l'étrange protubérance sur la nuque du russe. Ses doigts de fée, légers comme un souffle, laissaient comme une marque cuisante sur la peau de Mentat.

Trouble plaisir, elle n'était qu'une enfant et saisissant le visage aux traits aigues, elle voulait lui insuffler de son courage, de sa confiance. Leurs visages si près qu'il ressentait le souffle de sa respiration, le rosée de ses lèvres tendres, le carmin de sa joue. Et les yeux de chat qui le fixaient avec douceur. Pourquoi un animal à sang froid tel que Mentat se laissait mener par le bout de nez par une demoiselle de la moitié de son age, aux jambes si longues qu'il aurait eu le temps de se perdre rien qu'en remontant jusqu'aux cuisses ?

Tout d'abord, elle lui ouvrait enfin, une porte de sortie vers la Confrérie. Mais, cela n'aurait suffit à détourner Mentat de sa conduite. Il y avait aussi l'ame slave, le désespoir romantique de l'homme qui s'ennuyait. Tsipora était la première personne avec laquelle, il échangeait plus de quelques mots depuis des mois, depuis des années peut-être même ! Et, si surtout, le russe avait décidé tout simplement de se laisser porter par la chaleur et la pétulence de la demoiselle, abandonnant pour quelques heures du moins, sa réserve coutumière et ses abjectes manipulations mentales.

Pourtant, pour Féodor, leurs visages étaient trop près qu'il aurait voulu se reculer. Mais jouant jusqu'au bout, il se retrouvait prisonniers des longs doigts fins qui le brulaient aux joues pire qu'un feu d'enfer. Il acceptait de subir l'étrange regard de chat de Tsipora presque avidement. Il posa simplement une de ses mains sur la sienne en guise de remerciement, comme si il capturait un oiseau.

elle rebondit heureusement avec sa spontanéité, libérant Mentat d'un piège où il se complaisait. Et les questions fusant de nouveaux, il prit le temps de respirer un grand coup et de se servir un grand verre sur la table.

" Je vous dois déjà beaucoup et je n'ai pas prit le temps encore ni de vous remercier ni de vous accueillir comme il se doit ! Vous avez faim, Vous souhaitez dormir ici ? <Le grand méchant loup se réveilla en lui un bref instant, vite réprimé> Je refuse que vous fassiez la cuisine, vos mains ne doivent pas être gachées. Nous allons trouver un service à domicile... Pour les lits, il y a dix chambres ici, on vous trouvera bien un coin. Comment pourrais-je vous laisser repartir en pleine nuit par les rues de Boston. Ma chère enfant, vous êtes ici chez vous. commandez et vous serez servi ! "

Une fois de plus, le russe changeant comme un vent tourbillonnant sur la plaine de Sibérie avait endossé son rôle de Prince russe en exil, parlant fort, s'agitant, pour remplir le vide et combler la demoiselle de tout ce qu'elle aurait désiré. A présent, il se rapprochait d'elle à la coller étroitement dans le vaste canapé. Il mit la main sur la télécommande de la chaîne stéréo, des violons tziganes portaient leur chant entrainant. Il souriait à Tsipora et dans ses yeux noirs de charbons passaient des éclats de diamants. Toute une vie soudainement relachée qui perçait dans son regard.

Il servit deux minuscules verres de Vodka bison et soulevant son verre au ciel, il se rapprocha dangereusement de Tispora. Il ne faisait aucun doute en tout cas qu'il n'arrivait plus à se défaire de cette image, leurs deux visages si près tout à l'heure qui s'il n'avait pas craint de ressembler à un vieux pervers courant la demoiselle, il se fut jeter sur elle sans regret. Heureusement un soupçon de verni d'éducation retenait le loup gris.

" Nous allons trinquer ! Boire à la russe ! Et sceller notre rencontre par un baiser, comme il se fait dans mon pays. "

L'étrange adolescente avait-elle su abbatre les murs glacières du télépathe. En profondeur, le vieux loup analysait-il toujours la situation comme un joeur d'échec ? Rien n'était moins sur, car Féodor Dimitrievitch mentait comme un arracheur de dent, et le comble était qu'il croyait lui même à ses mensonges.

Le jour et la nuit, le froid et le chaud…elle ne trouvait pas d’autres images pour qualifier l’attitude de Mentat. L’instant d’avant, il semblait se morfondre et voilà qu’il était presque aussi volubile que Tsipora ! c’est le monde à l’envers mais cela faisait plaisir à voir. Elle n’aurait jamais cru que le grand Russe puisse être si expansif….à côté de cela, elle était aussi à milles lieux d’imaginer qu’elle puisse troubler ainsi Mentat, elle serait très loin sinon, loin, loin, loin…ou bien peut-être qu’elle serait revenu, s’amusant au du chat et de la souris. Oui, c’est certainement ce qu’elle aurait fait mais pas avec le télépathe, c’était un adversaire redoutable et cynique par-dessus le marché. Et puis pour jouer au jeu de la séduction, il fallait être un minimum sûr de ses charmes, ce qui n’était pas le cas de l’adolescente, elle se trouvait juste…un peu à l’étroit dans le canapé.
S’il continuait de s’approcher ainsi, il allait finir sur ses genoux…l’idée était saugrenue et fit pouffer Tsipora.

j’suis bête des fois ! et puis cela ne me dérange pas de faire le dîner…poursuivi-t-elle, les yeux pétillantsvous savez, ma mère tient un resto, alors vous n’avez pas à vous inquiétez, je ne risque pas de nous empoisonner ! mais si vous préférez commander quelque chose, ça me va aussi…

*surtout que c’est vous qui payez*

Conclut-elle avec un sourire innocent. Ce n’était pas qu’elle était le genre de fille à tout se faire payer, mais elle n’avait plus un rond sur elle. D’ailleurs, il faudrait qu’elle se trouve un moyen d’avoir un peu de sous sinon elle serait bientôt sans le sous. Enfin, peu importe, elle n’avait pas envie de parler de ces problèmes si bassement matériels. Le Russe, semblait vraiment d’humeur excellente tout à coup…et ses yeux, brillants comme des diamants. Ou plutôt, on aurait dit qu’un feu le consumait de l’intérieur…il n’avait rien d’un ange, pensa-t-elle furtivement avant de chasser cette idée. Il agissait en parfait maître de maison, il avait même mit de la musique…hum…tzigane ? elle n’était pas certaine de cela, elle écoutait surtout les starlettes du moment, alors cela la changeait un peu. En tout cas, elle aimait bien. Pour un peu, elle se serait mis à danser si Mentat ne lui avait pas tendu un verre d’alcool.
Elle haussa un sourcil interrogateur.

A la Russe, c’est à dire cul sec ?

avant de rougir jusqu’à la racine des cheveux. Un vrai baiser ? comme dans les films et tout ?

…bon bah si c’est une coutume russe hein…

Qui a dit que Tsi n’était pas farouche ? elle l’était, mais elle était aussi joueuse…

on le fait en même temps, je compte jusqu’à trois : 1….2…3 !

Mentat semblait vouloir jouer le rôle d'un simple humain, l'analyste, le réducteur de tête mis au placard devait fulminer. En attendant, le russe ne s'était jamais autant amusé simplement, il trouvait en Tsipora une partenaire joueuse et incroyablement receptive. A son affirmation sur ses talents culinaires, Féodor rugit d'un rire grinçant.

" Et bien soit ! Si en plus d'être merveilleusement charmante, vous êtes un cordon bleus, je vous laisse la main. Les propriétaires ont laissés des tonnes de nourritutres dans la réserve et leur congélo ressemble à la caverne d'Ali Baba. Alors profitons-en ! "

Il n'avait jamais été aussi loin de sa vie dans l'abandon devant quelqu'un. Depuis quelques minutes, il se gardait bien de laisser ses antennes filtrer dans l'esprit de Tsipora. il préferait deviner simplement sur son visage et dans ses yeux les réactions qui habitaient la demoiselle.

Elle se laissa convaincre de trinquer à leur rencontre. Mentat riait de ses réparties. Elle proposa de compter et de boire en même temps. Il sourit sans réfléchir.

" Toujours en même temps comme pour le baiser et cul sec ! "

1... 2... 3... Ils burent les petits verres d'un geste vif et parfaitement synchroniser, les yeux dans les yeux. Et Mentat n'oubliait pas le baiser. Son verre alla s'écraser contre le mur dans un tintement léger. Les bras de mentat entourèrent Tsipora dans un étreinte un brin trop étouffante. Son profil d'aigle se penchant dangereusement sur le visage diaphane, les lèvres rosée. Les lèvres de féodor se posèrent sur celles de Tsi, avec une lenteur éxagérée. La scène semblait un temps si infini que la pauvre Tsi risquait bientot de se débattre.

C'est alors que l'esprit du télépathe se réveilla instinctivement. Il s'insinua doucement dans l'esprit de Tsipora, pour le télépathe, corps et esprits étaient indisossiable dans les sensations. Mentat ne se rendait même pas compte de ce qu'il faisait. Dans le cerveau de la jeune fille, il farfouilla jusqu'à atteindre une fameuse zone, centre du plaisir qu'il éffleura de sa psychée comme un double baiser à la fois physique et mental, mais dont les sensation se démultipliaient à travers les corps.

Féodor s'écarta brusquement, tout ceci n'avait pas durer 10 secondes, mais il ne l'avait pas voulu. Il se reprit aussitot.

" Je suis désolé, je..; Ne sais pas ce qui m'as prit. Pardonnez moi et oublions, si vous voulez. je ne me permettrais pas "

Aussi à l'aise qu'un enfant pris en faute. Pour qui connaissait le russe, ce visage maigre marqué aux pommetes hautes, et cette mine de chien battu yavait de quoi rire.

La jeune Tsipora rougissait de plaisir. On ne lui avait jamais fait autant de compliment en une seule phrase, elle ne cessait de répéter ce que le Russe pensait-elle, à savoir qu’elle était merveilleusement charmante. Il y avait de l’évolution dans l’air, au début il la trouvait juste charmante, et maintenant c’était merveilleuse. Allez ! tout compte fait en oubliant l’entraînement catastrophique et le malheureux épisode du centre, Tsipora avait passé une bonne journée tout compte fait. Hmm, en plus elle passait une agréable soirée avec un homme pas trop moche (pour ne pas dire carrément mignon, un grand brun ténébreux et torturé, il y avait de quoi enflammer son imagination !).

Elle ne savait pas ce qu’elle allait cuisiner, bof…elle verrait bien ce qu’elle trouverait. En attendant, il y avait bien plus stimulant, le cul sec et le baiser…même si le Russe ne lui avait pas répondu, un vrai baiser ou juste un kiss de rien du tout ? peut-être qu’il lui réservait la surprise…à 3, elle essaya de boire cul sec la vodka mais c’était quand même un alcool fort, un peu trop pour l’adolescente.

Wow ! ça arrache !!

Mentat ne lui laissa pas le temps de se reprendre, il avait bien spécifié que le baiser serait en même temps, mais elle n’imaginait pas tout de suite après. Il l’enserra d’une manière qu’elle qualifierait de ferme (hmm pour ne pas qu’elle s’évanouisse après le baiser ?) puis il approcha son visage de celui de l’adolescente. La scène était digne d’un film romantique, il ne manquait plus que la cheminé où devait brûler un bon feu. La situation était extrêmement excitante pour Tsipora, aussi ferma-t-elle les yeux et tendit-elle les lèvres. Etait-ce parce qu’elle était impatiente ou Mentat faisait exprès de faire durer le suspens ?

Ce qui ne devait n’être qu’un simple baiser se transforma en quelque chose de beaucoup plus intense, faisant écarquillé les yeux de la jeune fille. Plus tôt dans la journée, Mentat lui avait montré l’étendu de ses pouvoirs, elle n’imaginait pas que cela touchait aussi cet aspect…elle comprenait pourquoi il ne pouvait pas s’en passer !

Au passage, heureusement qu’il la tenait…elle serait sûrement tombé cul par terre sinon. Si Tsipora écoutait son cœur, elle aurait illico remis ça ! mais…elle ne savait pas pourquoi il y avait un mais…le baiser avait était merveilleux, sur ce point, il n’y avait pas à chipoter. Alors pourquoi était-elle si gênée ? peut-être parce que justement ce baiser allié au lien mental été quelque chose de trop intime selon Tsipora et pourtant…elle ne le repousserai pas si il tentait à nouveau de l’embrasser, déjà qu’une petite voix en elle l’incitait à prendre l’initiative…

*Roooh ohlalala ! imagine que cela serait allé à plus qu’un baiser, jusqu’à…rohlalala !!*

L’adolescente piqua un fard monumental, elle n’était pas allé jusqu’au bout de sa pensée, c’était pas la peine. Elle regarda le mutant télépathe, ah merde ! s’il lisait dans ses pensées…à cette éventualité, elle vira au blanc. Elle ne s’était jamais sentie aussi gênée. Vite, vite, fuyons ce regard de braise, fuyons ce tentateur !!

euh…c’est rien, je vais faire à manger !

et hop ! Tsi s’eclipsa tellement rapidement qu’on aurait pu penser qu’elle s’était télétransporter. Elle avait envie d’hurler, d’appeler une amie, et rehurler et de danser…maintenant qu’elle s’était plus ou moins soustrait au charisme de Mentat, elle pouvait vraiment se laisser aller…enfin pas trop. Elle poussa des cris silencieux mais qui devaient s’entendre mentalement et effectua quelques pas de danse, toujours en silence. Si quelqu’un la voyait en train de se trémousser ainsi, il la prendrait sûremement pour quelqu’un de dérangé.

*Bouuuuh ! ça va mieux là*

Elle se tapota vite fait les joues, elle devait retourner dans le salon. Dans son agitation, elle avait pris la première porte devant elle, elle ne savait même pas où se trouvait la cuisine…

hum…j’me suis gourée de porte…je voulais aller dans la cuisine et je me suis trouvé je sais pas où. C’est normal, j’ai rien dit, enfin j’ai pas pensé à demander où c’était, et puis je voulais pas vous planter là comme ça, enfin si je voulais, mais c’était pour mieux respirer parce que …Waouh….hum…la cuisine ?

Elle parlait très rapidement, évitant de regarder Mentat dans les yeux, on ne sait jamais, elle pourrait aller malencontreusement l’embrasser, mais sans le faire exprès bien sûr.

Mentat avait une furieuse raison de s'en vouloir. La jeune fille avait accepté de l'aider et lui avait cherché à la séduire. Un acte ridicule, qui pouvait compromettre tant de chose. Ce n'était ni l'age de Tsipora, ni les conventions sociales qui l'inquiétait. Le Russe avait grandi dans un empire en deliquescence ou le pouvoir et l'argent provoquait des débordements plus grave. "Le détournement de mineur" n'était même pas considéré comme un déli. non, l'objet de sa colère était qu'il avait pris plaisir à ce baiser. Il manqua de se gifler.

Il leva un oeil désolé vers Tsipora à l'autre bout du canapé. Elle se tenait droite, immobile et silencieuse. Grande demoiselle aux formes longilignes, aux yeux chatoyants. Il avait refermé aussitôt la toile de son esprit, et ne pouvais plus se fier qu'à ce qu'il voyait sur les traits de l'adolescente. Elle avait rougi violemment et ses joues empourprées avait un effet adorable.
Elle sembla une seconde trop choquée pour répondre avant de blémir aussi soudainement. Elle sortit presque à reculons en balbutiant qu'elle voulait faire à manger.

Féodor n'eut pas le temps de lui dire qu'elle se retrouverais dans le couloir qui menait à l'étage ou vers la sortie. Instinctivement, par peur qu'elle ne s'échappe, il tendit son esprit en milles fils arachnéens vers Tsipora. Il avait peur de l'avoir faites fuir. De l'autre côté, c'était un étrange ballet de pensées. Le russe crut même qu'il y avait plusieurs personnes avec elle, tant les émotions qu'il ressentait jaillissaient en flots et contradictoires. Il commençait de comprendre presque surpris d'en éprouver de l'amusement. Sur une jambe et tout aussi silencieusement, il esquissa un pas de tango argentin en s'approchant de la porte.

A l'instant, elle semblait avoir repris de l'aplomb, elle revenait, un rayon de soleil illuminant la pièce. Vive, elle attaqua avec humour mais avec une réserve presque forcée. Ses excuses n'auraient jamais du en être, et d'ailleurs, c'était la faute de Mentat. Il sourit à l'étrange cri de guerre de la jeune fille : Waouh, le loup des steppes en lui reprenait du poil de la bête, mais ce n'était ni le prédateur ni le voyageur qui commençait de montrer les crocs. Il se retrouvèrent presque nez à nez, mais Tsipora évitait son regard avec une émotion qu'il ressentait à fleur d'elle. Il répondit d'une voix rauque, asséchée.

" Tsipora, je vous demande pardon. Je n'aurais jamais du... Mais, il est trop tard pour que je regrette. Vous comprenez ? Je ne voudrais pas vous faire croire. Je pourrais très bien décidé de m'enfuir, si Marcus me délivrait. Il y a des pays plus calmes en Amérique. L'Argentine, ou le Brésil.

Mais, ce soir, je crois que nous ne devrions pas nous en soucier. Et je ne sais pas ce que vous pensez, mais nous devrions reéssayer pour bien savoir, si ce que nous avon vécu... Enfin, vous comprenez ? C'était véritablement troublant pour moi aussi. J'hésite à vous le présenter comme-ça, mais, nous devrions peut-être le prendre comme une expérience qu'il nous faut confirmer. "

Il ne faisait aucun doute qu'il n'avait jamais vécu une scène aussi incongrue auparavant. Etrange animal que ce russe qui se laissait aller à se confier à une adolescente, même au regard foudroyant. Il ajouta.

" Ne serais-ce que pour savoir si nous n'avons pas surestimé ces effets. Enfin, nous ne sommes pas pressés. La cuisine se trouve derrière cette porte. Venez je vous accompagne. "

Il lui indiqua de la main une porte, mais ne faisait pas mine de bouger tant que Tsipora resterait en face de lui. il attendait qu'elle relève les yeux. Il finit par une pensée télépathique, tandis que la psychée du télépathe s'ouvrait à celle de la jeune fille découvrant le désir enchainé, et les errements du russe.

* Regarde-moi, tsipora. *

Même si l’adolescente refusais de regarder Mentat, cela ne voulait pas dire qu’elle ne l’écoutait pas. Elle était même toute ouïe. Déjà, il lui demandait pardon…à sa place, elle aurait demandé pardon pour avoir arrêter le baiser et de l’avoir mis dans cet état. Elle était toute chamboulée la pauvre, ce matin en se levant, elle n’aurait jamais cru finir la journée ainsi. C’était incroyable, pour un peu, elle aurait cru que ce n’était pas à elle que tout cela arrivait.

La Tsipora de tous les jours ne faisaient pas tourner la tête des garçons, on la voyait plus comme une bonne copine, une nana avec qui délirer mais pas comme le télépathe la voyait. Pendant tout le temps où il parlait, elle s’était tue…elle aurait aimé éclater de rire. C’était mignon ça, il parlait trop, comme pour essayer de trouver une explication à ce qui venait de se passer. Une expérience ?? elle ne savait pas trop…mais une chose était sûre, elle voulait bien retenter cette « experience », mais fallait pas se leurrer, elle se fichait royalement de savoir si c’était normal ou pas, elle voulait l’embrasser, point barre !!

Et Pourtant, elle ne lui sauta pas dessus immédiatement…quelque chose la titillait. Le Russe avait dit une parole, une phrase qui la gênait, l’empêchait de se laisser aller pour de bon. Et quand il lui demanda de le regarder…elle ne se fit pas prier. Seulement, ses yeux étaient étirés, pleins de colère, envers lui et envers elle. Elle avait failli se faire avoir, non mais quelle cruche ! tout dans l’attitude de la jeune femme faisait penser à un chat, elle était prête à sortir ses griffes et à mordre.

Ah oui…je crois que vous vous êtes bien plus révélé que vous ne le souhaitiez…

Cracha-t-elle, les yeux lançants des éclairs. Ses pensées tourbillonnaient, mais une idée prédominait. Il avait voulu se servir d’elle, soit, elle l’avait accepté pensant que c’était pour la bonne cause…mais tout le reste n’était que mensonges, il avait dit qu’il aiderait la Confrérie, elle pensait qu’il croyait à la cause mutante…en réalité, ce n’était qu’un opportuniste…il voulait se tirer une fois qu’on lui aurait enlever l’implant, elle était furieuse. Tout son corp tremblait de rage contenue.

La colère qui émanait de Tsipora n'avait aucune commune mesure avec la passionnée demoiselle qui avait fait face à Féodor Dimitrievitch Gorgorine. Tout ceci avait fort refroidi notre ami russe et même pire. Refermé sur lui-même, sa psychée en mode défense étudiait les perceptions et réflexion de sa jeune compagne. Novice à jouer ses sentiments comme un humain, il s'en voulait extrèmement de ce laché prise qui risquait de le condamner à la fois dans ce qu'il prévoyait de sa rencontre avec Marcus, et aussi par rapport à Tsipora elle-même.

Au jeu de la vérité, lui qui avait toujours menti, recevait une belle leçon qui risquait fort de le conforter dans ses convictions pour les siècles à venir, s'il ne parvenait pas à retourner cette situation. Cependant avec une prudence excessive cette fois, il fixa la jeune fille avec beaucoup de froideur. Il y avait une parcelle de lui qui souffrait de ça, mais la grande majorité de son esprit était convaincue que c'était mieux ainsi.

" Non, Tsipora, je n'ai rien d'un idéaliste. Je suis un bandit, un assassin, un espion et certains ont dit de moi que je valais pas la corde pour me pendre. Je travaille pour celui qui paye le mieux, parce que jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais eu d'autre choix. et qu'il vaut mieux profiter des largesse de la vie que mourir gagne chagrin.

Mais, je ne suis pas celui que tu penses ! Je ne suis pas un traitre. Si j'ai dis que je voulais aider la confrérie et rencontrer Marcus, c'est parce que dans ma position, je peux véritablement l'aider. Et que je suis prêt à le faire tant que j'en tirerais ce que je cherche, le grand jeu ! Mon départ n'est qu'un conditionnel, et tiens bien plus à toi que tu ne peux le supposer.

Je ne t'ai pas menti et je t'en ai parlé parce que nos rapports ne devraient pas subir le poids du mensonge. Ce soir, je suis triste et fatigué, et j"ai fais une erreur, mais pas celle que tu croies. "

Il en avait assez dit. Et son visage ravagé exprimait plus de choses qu'il n'aurait voulu, le regret d'avoir froler la douceur de Tsipora sans y gouter plus profondément, et finalement que le grand jeu dont il voulait, ne l'interessait plus tant que cela.

il ferma les yeux en se rejettant sur le canapé.

Non mais vous avez vu le regard lancé par Mentat ? il avait de quoi refroidir les ardeurs de l’adolescente, voir même de la transformer en bloc de glace tant il semblait émaner de celui-ci tout le froid de Sibérie, au moins, on pouvait même ajouter l’antarctique là ! Pendant une fraction de seconde, elle se demanda si elle n’avait pas abuser un peu et si elle ne s’était pas laissé emporté. Mais non ! en plus il osait dire que son départ tenait d’elle. Il se gênait pas lui ! cela voulait dire quoi ? que si elle était gentille il resterait sinon il se tirerait à Mexico ?

Fais rarissime, Tsipora ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle restait là, à le regarder, encore en colère. Mercenaire ! voilà ce qu’il était. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi quelqu’un de si puissant (bien plus qu’elle en tout cas) monnayait ses services comme s’il était qu’un produit consommable, il n’en avait pas besoin. En tout cas, cela la confortait elle aussi dans ses positions. Sans but ou sans idéal, on n’est qu’un boulet et on se traîne de droite à gauche sans vraiment savoir où aller. Bon sang ! mais elle avait réglé son affaire comment ? brusquement, elle se rendait comptait que le gentil monsieur qu’il l’avait sortie du centre commercial penchait plutôt vers le vilain. Et qu’il était capable de chose qu’elle savait ne pas pouvoir accomplir.

Malgré cette prise de conscience, elle n’arrivait pas à le regarder horreur. Il n’y a même pas cinq minutes, c’était comme un chat devant un pot de crème qu’elle le regardait même…
Mais n’empêche, il n’avait pas le droit d’être si cynique et d’avoir gâché la soirée (et son potentiel second bisou par la même occasion). Le pire, c’était qu’elle avait l’impression qu’il s’en fichait des ses états d’âme, il s’était affalé sur le canapé…

C’était beaucoup pour Tsi. Elle voulait lui secouer, lui arracher la promesse qu’il ne quittera pas Boston…elle ne souhaitait pas qu'il la quitte et pourtant elle ne voulait pas qu'il reste pour elle. Enfin si, mais pas que pour elle. Pleine de frustration (et son baiser ?), de colère (mercenaire !), elle se rua sur lui toutes griffes sorties. Elle savait que la violence n'était peut-être pas le meilleur moyen, mais ça défoulait, et si en plus il quittait cet air froid et détaché, tant mieux ! cela ne lui faisait pas grand chose de se battre contre un adulte, un homme qui plus est. Elle était une fille et se servait de ses armes, griffures et mordillements en autres...

C'est pas un jeu ! et je vous interdis de quitter Boston....réussit-elle quand même à placer.

Elle n'avait aucune idée du Grand Jeu dont il parlait mais pour elle, s'il considérait la vie comme un amusement, c'était soit que c'était un optimiste idiot soit un sombre cynique et désabusé. Elle penchait pour la seconde option...

Le pauvre russe blanc pédalait dans une semoule mentale proche du chaos. Il avait voulu jouer des sentiments humains, et cela l'avait frappé de plein fouet. Il ne pouvait nier que le sang qui battait à ses tempes résultait d'un baiser si profond, que des frissons le torturaient encore. Il se refusait à les ignorer ou à les bloquer. Mais, le torrent émotionnel qui habitait Tsipora le perturbait et Mentat ne savait pas vraiment comment tempérer ni même aider. Convaincu que la demoiselle allait s'enfuir en claquant la porte, il étudiait ses émotions pour y chercher quelque chose qui la retienne.

Mais, allez comprendre quoi que ce soit, à la contradiction de l'adolescente remontée comme un pittbull. Pelle mêle en elle, se mélangeait, la rage d'avoir été sabrée d'un second baiser, le dégoût du cynisme de Féodor et de pas mal d'envie de meurtres qui restaient à l'état larvé. Jusqu'à ce qu'elle lui saute dessus comme un chat furieux et hérissé. Il capta tant de pensées à cet instant qu'il reçut le corps de Tsipora sur lui sans réagir, juste adouci par le contact chaud et soyeux, hélas, les griffes, qui visaient ses yeux n'avaient rien de doux. Et la furie passait en mode combat. Bascule, une longue jambe fine tenta de le cogner. Il attrapa à pleine main la cuisse repoussant la demoiselle. Mais, toutes griffes dehors, elle lui tomba dessus.

Sans réagir assez vite, Mentat se fit griffer au visage une longue estafilade sur la joue où le sang perlait. Il ne dut la survie de son oeil gauche qu'à un réflexe chanceux d'esquive arrière. Il tenta d'attraper la jeune fille, ils luttèrent au corps à corps, lui essayait de lui retenir les bras mais les dents de Tsipora aiguisées comme des tranchoirs restaient des menaces permanentes. Mentat en vieux rusé évitait aussi soigneusement les genoux pointus de la demoiselle, dont il connaissait l'efficacité vis à vis de certaines parties molles et masculines.

Tandis qu'il essayait de la retourner pour essayer de faire jouer son poids contre la frêle jeune fille qui révélait des trésors de pugnacité. Mentat fouillait l'esprit de Tsi à la recherche d'une donnée qui puisse calmer la furie. Bon d'accord, elle lui en voulait pour le baiser, enfin, le deuxième celui qui n'avait jamais eu lieu, aussi pour avoir gâcher la soirée. Mais, elle voulait qu'il reste enfin pas pour elle, ou peut-être si ! Il se perdait dans les vertigineux abîmes de contradiction de Tsi ! Elle lui hurla qu'elle lui interdisait de quitter Boston, tandis que le sang sur la joue de Mentat en rigoles comme la griffe d'un chat traçait trois sillons sombre sur la joue...

Ils luttèrent l’un contre l’autre si furieusement emmêlés qu’il était difficile de savoir à qui appartenait quelle main ou quelle jambe. Un instant, Féodor parvint à la bloquer et à l’écraser de tout son poids dans le canapé véritable prison dans lequel ils s ‘enfonçaient pire que des sables mouvants. Il profita de ce bref instant pour plonger son regard dans celui la demoiselle plus furieuse qu’une panthère aux abois. Toute froideur avait quitté Mentat, la bataille avait donné à ses traits sombres et aiguës une rougeur incongrue. D’une main, il tentait de retenir difficilement les poignets fragiles de la donzelle, de l’autre il essaya de tourner son visage vers lui, en évitant les petites dents blanches toutes prêtes de mordre.

La houle du corps de Tsipora ne cessait pas pour autant et le russe avait du mal à se rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une étreinte passionnée. Du moins les griffes et les dents et les coups vicieux de Tsi le recollaient à la réalité. Il lança son esprit en un assaut télépathique étrange, plus enrobant que brutal, plus effleurant que perforant.

* Tsipora, je ne pourrais rien dire qui change quelque chose à ce qui nous est arrivé ! Les mots sont sujets controverses. Laisse moi t’ouvrir mon esprit. Tu as gagné du moins pour l’heure... Je... Je ne pourrais pas partir à présent ! Tu viens de m’enchaîner à Boston. Et quelle importance si nous voyons le monde différemment ? *

Il plongeait dans son esprit et son corps voulait forcer Tsipora. affronter l’animal sauvage qui rugissait en elle. Il l’affronta du regard, son profil de rapace se penchant dangereusement vers ses lèvres. Il était près à subir les griffes et la rage si il parvenait à goûter sa bouche une seule autre fois. Quitte même à y perdre un œil.

La bataille faisait rage mais contraiment à tout ce qu’on pouvait croire, Tsipora se débrouillait plutôt bien. Mentat était peut-être plus grand et plus fort qu’elle mais elle avait un avantage certain : il ne voulait pas lui faire du mal, alors qu’elle n’imaginait qu’une chose pour l’instant, lui faire sortir ses yeux de leur orbites ! et elle avait failli y arriver, la diablesse !
une griffure ornait désormais le visage du Russe. Niark niark niark, bien fait, prend ça dans ta pomme ! et puis tout bascula…

Elle qui dominait la situation fut soudain pris lâchement à revers, Mentat avait joué de son poids et de sa grande taille pour retourner Tsipora. Croyait-il que cela arriverait à contenir la furie ? que nenni ! elle avait peut-être perdu l’usage de ses mains mais il lui restait toujours ses dents, elle avait même envisagé de lui donner un coup de boule, mais elle aurait risqué de s’étourdir aussi.

Mentat était tout rouge, au moins autant que Tsipora, et la situation était pour le moins ambiguë. Ils se battaient (enfin surtout elle) mais cela n’y ressemblait pas vraiment…
Quoiqu’il en soit, le Russe tenta de raisonner la demoiselle par le biais télépathique. De toute manière, s’il avait parlé de vive voix, elle ne l’aurait pas écouter alors que de cette façon, elle n’avait pas vraiment le choix.

J’ai gagné ? tu restes ? c’est vrai ?

Elle avait gagnéééééééééé ! brusquement toute la tension qui l’habitait la quitta enfin. Inutile de dire qu’elle était plus que soulagé et surtout extrêmement fière d’elle. Ne jamais sous-estimer la furie qui sommeille en elle…et ses griffes ! dorénavant, elle se laisserait pousser les ongles jusqu’à au moins un centimètre de longueur…au cas où Mentat déciderait quand même de partir.
En tout cas, ces quelques mots avaient eu un effet magique sur Tsipora. Pfiut ! envolée la tigresse, c’était une Tsipora toute miel qui avait fait place. Pour un peu, elle aurait ronronner. Ses poignets étaient toujours emprisonnés mais c’est pas ce qui allait empêcher l’adolescente de prendre ce qu’elle avait gagner : son baiser !

Du côté de Tsipora, il n’avait rien de tendre, il était passionné et impérieux. Elle le voulait lui et il n’y avait pas à discuter la dessus. Et si lui n’était pas d’accord….et bien, son pauvre petit cœur serait brisé. Pour l’heure, seul l’instant présent compter, elle avait bien l’intention de faire le faire durer, durer…à en prendre le souffle !

J’ai rien contre notre position…elle avait rougi là, non ?…mais ça serait cool que tu me lâches les poignets s’il te plaît.

Ce n’était pas comme si il lui faisait mal mais il serrait un peu quand même.

Il devrait s'habituer les prochains jours aux sautes d'humeurs de l'adorable peste, à ses griffes aussi. Il devrait apprendre à tenir sa langue et aussi surveiller ses émotions. Le télépathe analyste ne sombrerait pas dans un sentimentalisme rosée. Et les trois petites plaies sur son visage qui le cuisait, seraient là pour le lui rappeller. Mais pour l'heure, il se donnait tout entier à l'instant présent. Son esprit avait suivi le cheminement de la pensée de Tsipora, la compréhension, le brusque relachement d'influx nerveux qui avait suivi. Mais cette energie avait transcandé le baiser, les lèvres de Tsipora dévoraient celles du russe, et lui, se laissait porter par cette frénésie.

Entre les deux esprits, Mentat tissait des liens télépathiques comme des fils qui reliaient leurs sens et leurs pensées. Des milliers d'infimes picotements cérébraux troublants, se propageaient ensuite aux corps. Un baiser qui sembla durer une heure et qui laissa leurs lèvres assechées. Et, Tsipora presque rougissante demanda d'une voix alanguie au russe de la relacher.

Féodor fixait ce visage aux grands yeux troublants, les lèvres douces. Les yeux du russe cachaient de l'amusement. Il relacha tout doucement la pression sur les poignets de Tsipora, mais sans les libérer vraiment. Il grinca.

" J'hésite encore Tsipora. Comprends bien qu'un homme de mon age et dans mon état ne peut pas prendre de risque avec une dangereuse tigresse lachée en liberté dans son salon. Qu'est-ce qui pourrait me convaincre que tu ne risques pas de te jeter sur moi griffe dehors après avoir été liberée. "

Les deux corps étroitement collés brulaient d'un feu souterrain que le baiser avait fait naître. Il pouvait sentir le souffle de tsipora sur son visage. Regard sombre, le russe s'était fait accroché bien plus fort qu'il n'aurait imaginé. Il sentait son coeur battre et ses tempes résonner du sang qui pulsait. Il respira lentement profitant pour sentir le corp chaud contre lui. Soudain, continuant le jeu, mais semblant changer d'idée le russe relacha Tsipora, il fit mine de se relever.

" Non, après tout, je vais te libérer. Tu es déjà ma prisonnière, puisque je t'ai enlevé. Mais, j'ai peur de ne pas être de taille face à tes griffes. Et puis, que feras-tu d'un vieux fou de russe comme moi ? "

Mais, il n'avais pas bougé, il s'appuyait doucement sur le corps de tispora, sentant contre son torse sa petite poitrine pointue. Il plongeait dans ses grands yeux limpides et dans un tourbillon de fourmillements étranges. Il demanda d'une voix rauque sur un ton badin qu'il ne se souciait pas beaucoup de la réponse.

" Ma chère Tsipora, qu'allons nous devenir ? "

Le loup avait décidé de jouer. Soit ! cela arrangeait Tsipora. La nuit promettait d’être longue et trèèès intéressante pour l’adolescente. Ils allaient la passer à se bisouter. Ca devait être frustrant pour le grand russe, hein ? Il ne voulait pas la lâcher ? ok, pas grave, elle ne le laisserai pas non plus. Ses longues jambes se délièrent pour venir emprisonner le russe, rapprochant un peu plus leurs deux corps si cela était possible. C’était troublant ce contact étroit, mais elle n’allait pas dire que c’était désagréable, oh que non ! si elle le pouvait, elle l’amènerait à la Confrérie et exit Mister T ! Mentat était un ours bien plus intéressant(c’était pas vraiment le terme, quiconque voyait le télépathe se rendait immédiatement compte qu’il n’avait rien d’un ours, mais plutôt d’un loup affamé héhéhé. )

oh…je me jetterais certainement sur toi…

Elle avait essayé de faire la femme fatale en disant cela, appuyant ses paroles de moult battement de cils puis pouffa de rire. Elle se savait pas très convaincante là mais elle s’en fichait. Dans sa tête les pensées tourbillonnaient, elle se demandait effectivement quel âge avait Mentat, quel était son vrai nom, accepterait-il de le lui dire ? et en parallèle à cela, elle se disait qu’elle se sentait bien, que cela ne lui était pas arrivé depuis que son facteur mutant s’était réveillé, une éternité ! qu’elle n’avait pas regardé la télé ni la radio depuis deux jours, un miracle ! puis ses pensées virevoltantes revinrent sur Mentat.

Citation :: " Ma chère Tsipora, qu'allons nous devenir ? "

Elle n’en savait rien du tout. Déjà c’était une merveille en soit qu’ils se soient rencontrer (enfin pour elle, c’était tout simplement incroyable qu’elle soit tomber sur lui) et qu’ils arrivaient à s’entendre, mise à part la petite bataille de rien du tout. Un sourire vint s’afficher sur ses lèvres, cela allait être marrant entre eux. Elle devinait que Mentat n’était pas aussi extravertie qu’elle, qu’il était calme et peu bavard, alors qu’elle était généreuse de sa parole…un monde les séparait !

et bah…on se mariera et on aura quinze enfants et quatre chiens ! on habitera dans une grande maison…

était-elle sérieuse là ? il suffisait de voir ses yeux pétillants pour voir que ce n’était pas le cas. Non pas qu’elle se fichait de leur avenir commun, mais pour l’instant il valait mieux profiter du moment non ? demain était un autre jour.

si je te guéris, tu me donnes quoi en échange ? deux bisous et un repas ? ça me paraît équitable, et ce soir, on dort dans la même chambre, ok ?

Si étroitement enserré par les cuisses fuselées de Tsipora, Mentat profitait de chaque seconde de sensations que lui renvoyait son corps comme un enfant découvre les joies de la marche. Ils étaient si collés qu'on n'aurait pas réussi à glisser une feuille de papier entre eux deux. Mentat aurait eu des difficultés à dissimuler le désir qui l'animait. Mais il aimait leur position trop équivoque et se prêtait tout entier à l'instant présent. Elle souriait, riait, ripostait avec sa verve enlevée mais Mentat suivait le court de ses pensées. Aux questions qui tourneboulaien dans l'esprit de Tsi, il répondit d'une voix sourde quelque peu perturbé par les émotions physiques et sensuelles qui le torturait. pour la première fois de sa vie, le corps dominait l'esprit chez MEntat, la matière et les sentation physiques qui l'assaillaient le transcandait. Et ce n'était pas un mince exploit que la jeune demoiselle au long corp souple avait réalisé.

" Je m'appelle Féodor Dimitrievitch Gorgorine. Je suis né à Saint Petersbourg il y a trente trois ans... Et je trouve que les enfants sont pires que les animaux ! Pouah. non, nous voyagerons, je t'emmenerais dans mon pays... En russie, à cette époque de l'année, il neige. C'est beau. "

Il ironisait bien sur, badinant gentiment. Il reçu son offre de soin contre une série de baiser avec un sourire affamé sur son visage marqué. Il avait 33 ans et se foutait royalement de l'écart d'age entre eux. Pour l'heure, il était subjugué par leurs deux ventres soudés l'un à l'autre et par la chaleur qui le taraudait. Il ricana.

" Deux baiser et un repas, c'est cher payé pour une blessure que tu m'as faites. Ton don est de soigner les personnes ? "

Il se pencha sur elle pour payer son droit de soin, les lévres douces offertes. Mais cette fois-ci, il était décidé à se venger du désir qu'elle éveillait même peut-être involontairement. Et tandis que les longues mains fines du russes caressait ce corps jeune et souple, qu'il imprimait un rythme à ses caresses troubles, son esprit pénetra une nouvelle fois dans celui de tsi. il se dirigea vers les centres nerveux et le coeur des émotions. Plus loins encore jusqu'à la source, cette zone diffuse de l'esprit, centre du plaisir, qu'il malaxa avec une douceur consommée, tout comme, il pétrissait la chair de Tsi, fouillant, caressant, à la fois corps et esprit si étroitement lié, que lui même manqua de perdre le contrôle. Il se redressa après ce baiser fougueux.

" Ce baiser-ci devrait suffire pour obtenir des soins ? Pour le repas, je te laisserais agir à ta guise. "

Une question le taraudait pourtant, un doute, juste une sourde inquiètude.

" Au fait qui est ce mister T ? "

Le moins qu’on puisse dire était que c’étai chaud entre eux, très chaud même . Sur le coup, lorsqu’elle avait enserré Mentat de ses jambes, elle avait juste voulu l’emprisonner et n’avait pas imaginé que la position était plus qu’équivoque. Et Mentat réagissait. Est ce que cela la gênait ? pas vraiment, cela ajoutait encore un peu d’excitation à leur situation.
Le russe lisait dans ses pensées, aussi ne fut-elle pas étonné qu’il lui réponde. En fait si, elle était assez surprise, elle ne pensait pas qu’il allait lui dire son vrai prénom. Par contre l’âge…

*33 ans ?! rooh la vache !!*

Cela devait en choquer plus d’un, elle imaginait le regard outré de certain gens si ils les croisaient main dans la main. Et celle de ses parents ? elle les voyait très bien eux, l’air scandalisé de sa mère et l’incompréhension totale de son père. Ils ne comprendraient pas, de toute façon ils ne la comprenaient plus depuis belle lurette. Toujours est-il que cela faisait rire Tsipora, c’était marrant de choquer les gens et leurs idées convenues. Pour un peu, elle pousserait même la situation en s’habillant de manière plus gamine. Comme quoi, elle avait quand même un petit côté pervers !

Moi j’aime bien les enfants…sont bien plus sympas que les adultes…

Après, il se mit à discuter de l’échange baiser contre soin, l’important pour elle était d’avoir sa dose de baiser ! en revanche, elle n’osa pas lui dire que son don était bien de guérir…ou pas. Bah ! Cela ne devait pas être trop risquée, au pire, il aurait trois belles petites cicatrices. Rassurant hein ?

oui, je peux essayer….et puis si ça marche pas, ça ne sera pas de ma faute !

A l’évidence, cela ne gênait pas plus que ça Mentat vu qu’il n’attendit pas qu’elle se mette en œuvre pour l’embrasser de nouveau. Mhmm, il était un professionnel dans ce domaine, Mentat éveillait des tas de sensations jusqu’alors inconnues de l’adolescente. Pouvait-on ressentir plus de plaisir ? Elle en doutait, et si oui, elle était curieuse de voir ça. Elle eu besoin de quelques minutes pour se reprendre avant d’adresser un sourire au télépathe.

bon allez, assied toi, sinon j’aurais du mal

Elle-même se tortillait comme un beau diable pour au final s’asseoir à califourchon sur Mentat. Elle prit son visage dans ses mains et le Russe pouvait lire qu’il n’y avait aucune trace d’amusement dans ses yeux. Elle était tellement concentrée qu’elle fronçait des sourcils.

en fait, j’ai pas besoin de contact avec la personne que je souhaite guérir mais j’ai l’impression que j’y arrive mieux comme ça. C’est psychologique je crois…et puis en général, quand il n’y a pas de contact, c’est qu’il s’est déclenché tout seul et c’est pas très beau à voir dans ce cas…

Elle repensait à Kenjiss…c’est vrai qu’elle avait failli le saigner comme un cochon le pauvre !
Mais avec Mentat cela ne se passerait pas comme ça. Enfin elle l’espérait, sinon elle devrait le conduire aux urgences et ce n’était comme ça qu’elle imaginait sa fin de soirée. Les premières secondes, rien ne se passa puis, intuitivement elle enclencha le processus de guérison. Les griffures se refermèrent à une vitesse bien trop rapide pour que cela soit naturel, bientôt il ne resta plus qu’une cicatrice rose qui disparut à son tour. Il n’y avait plus rien et cela avait pris moins d’une minute.

et voilà, tu es tout beau maintenant

S’exclama-t-elle, elle était ravie malgré le mal de tête qui pointait à l’horizon. Si elle l’ignorait, il finirait bien par passer. Et puis Mentat lui demandait qui était Mister T. Pour la première fois, elle répugnait à lui dire quelque chose. Ça faisait très bébé de dire « c’est mon nours ! » en plus c’était plus un confident qu’une peluche. Il y en avait qui écrivait bien dans un cahier non ? bah elle, elle causait à son ours. Mais elle n’avait pas envie de lui dire, il venait de dire qu’il n’aimait pas les gosses alors qu’il en avait une sur les genoux. Mais bon, essayez de ne pas penser à une chose et vous verrez qui vous faites une fixette sur ça.

bah ! s’exclama-t-elle, le regard fixé sur un bouton de la chemise du télépathe

c’est pas grand-chose….je vais commander à manger !

et voilà comment on pouvait changer de sujet, héhéhé, elle était trop maligne. Elle se leva d’un bond pour aller chercher le téléphone avant de revenir s’asseoir à même le sol.
Elle allait commander un burger, des tonnes de frites et du coca ! si Mentat n’aimait pas ça (c’était un menu typiquement américain quand même) il avait intérêt à le faire savoir avant qu’elle termine de parler.

Allôôôô, bonsoir ! alors je voudrais commander…

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