Une visite impromptue?

==> Chambre de Vanessa.

Pan espéra que, cette fois, les choses se passeraient simplement. Avec clarté.

Elle était rompue, elle rêvait de s'étendre dans un coin et de sortir de sa besace la miche de pain, un peu trop sèche, qui y était rangée, serrée entre la nourriture de son volatile, son unique tenue de rechange, et son petit Matos de Survie, comme elle l'appelait – oh, deux fois rien: juste, pour l'essentiel, du fil de pêche, des gants fins et son éternel leatherman. N'empêche, ça l'avait dépannée plus souvent que ce flingue qui ne la quittait jamais.

La route avait mangé ses maigres ressources. Même si elle choisissait de ne pas demeurer dans cette bizarre Confrérie, elle devrait squatter quelque temps dans cette ville, et s'y trouver un boulot dans un bar ou un resto... Le temps de se refaire.

Elle frappa.

Marcus, qui travaillait à son bureau depuis près d'une heure, fut tiré de sa torpeur par un coup sec à la porte. Il se leva alors et jeta un coup d'oeil dans la glace afin de voir s'il était présentable. Il redressa brièvement le noeud de sa cravate rouge et alla ouvrir la porte.

Une charmante jeune fille se tenait là, devant lui. Marcus ne changea cependant pas l'inexpressivité de son visage. Mais il demanda d'une voix toute de même chaleureuse :

"Que puis-je pour vous ?"

Avant de répondre, la jeune femme prit le temps d'examiner l'homme qui lui faisait face. Sans vergogne, elle plongea son regard dans ses yeux noirs. Ainsi c'était ce type qui détenait la responsabilité de cet endroit si… particulier, dans lequel certains mutants, comme Josh, déposaient leurs espoirs d'Avenir.

Elle se souvenait d'avoir été impressionnée par la puissance de conviction qui émanait du mutant… Une rencontre de bar, fortuite, mais marquante. De celles qui vous changent votre destinée.

Oui, le type semblait avoir des tripes. En tout cas, il ne cillait pas.

"Bonjour… Marcus? On m'appelle Pan."
Dis la jeune femme d'une voix tranquille, en ébauchant un geste machinal vers la flûte qui lui pendait au cou.

Elle hésita brièvement avant de reprendre.
"J'ai entendu parler de… La Confrérie. Je souhaiterai… Rester quelques temps à Boston."

*Que je le veuille ou non, j'ai pas une tune pour bouger… Et j'suis crevée!*

"Mieux connaître vos moyens et vos buts. Peut-être participer à votre lutte… Enfin, vous laisser le temps de faire ma connaissance, aussi."

*Manquerait plus qu'il présume qu'une royale étrangère débarque genre: file-moi tous tes p'tits secrets, mec! Si, si, on s'connaît pas mais t'inquiète, oublie tes responsabilités, et fais-moi confiance, juste comme ça!*

En réponse à ses réflexions intérieures, un léger sourire se dessina, pour la première fois, sur les lèvres de Pan. Koro laissa échapper un léger croassement…