Après la réunion.

Dragomir, le livre toujours ouvert et la plume toujours en main, en était encore au stade de la réflexion intensive d'un nouveau passage manuscrit afin de vérifier si oui ou non il pouvait augmenter son "don" de cette manière, mais malgré tout l'effort de réflexion qu'il faisait il n'arrivait à rien, la page devant laquelle il était resté désespérément vide d'écriture et vide d'idée, non, pas d'idée, des idées il en avait plein, mais il n'arrivait pas à les coller sur le papier, comme si au moment de vouloir écrire la propre volonté du livre l'en empêchait, préférant attendre un pouvoir nettement plus beau, nettement plus artistique dans son utilisation. Cependant autre chose le dérangeait, et si il avait déjà donné son maximum en écrivant la partie sur la Foudre Vengeresse? Cela signifierait qu'il ne pourrait plus écrire de nouvelle partie dans son livre, ce qui, avouons le, le répugnait assez.

Plus par dépit que par réelle envie, Dragomir referma son livre et remis son stylo dans sa poche intérieur, il tenterait plus tard de réitérer cette expérience, il venait de refermer son livre et de le remettre sous son bras lorsqu'il fut abordé par une jeune fille à l'air joviale et étant apparemment très serviable. Elle l'aborda tout en lui disant son nom et en tirant une déduction très simpliste mais correct au demeurant, oui il venait d'arriver et à moins qu'elle ne soit capable d'indiquer le bureau de monsieur Lensher il doutait d'avoir une vraie envie de visiter ce bâtiment. Quoique après avoir vu le travail de finition du hall il était encore tenté de bien vouloir voir d'autre pièce ayant un soucis du détail et de l'art aussi prononcé.

Il détailla la jeune femme de bas en haut au moment ou elle s'était présenté, si il pouvait ressentir autre chose que de la lassitude il aurait dit qu'elle était joli mais assez étrange au possible, son sourire semblait vraie, sa demande aussi mais Dragomir sentait que ce n'était pas tout qu'il manquait une partie à cette personne pour qu'il puisse la voir vraiment, cependant cela l'importait peu, car il réfléchissait au fait de savoir si il préférait rencontre monsieur Lensher avant, ou après avoir visité ce bâtiment, et, aussi étrange que cela puisse paraître, cela représenté un sérieux dilemme pour lui. Finalement au bout de plusieurs secondes dans un silence parfait Dragomir ouvrit la bouche et parla de sa vois chevrotante et de son accent russe.

"Dragomir, Dragomir Iaroslav, vous avez raison mademoiselle Olivia, ici est ma première visite dans ce bâtiment et concernant le fait d'en voir plus je ne sait pas, j'hésite entre aller rencontrer monsieur lensher, dès que je saurais ou se trouve son bureau, et celui d'accepter votre proposition de visiter ce lieu empli de beauté artistique, cependant dans un cas comme dans l'autre je pense que vous pourrez m'aider....."

Il n'allât pas plus loin dans ses paroles car il venait d'entendre un coup venir de la porte, le coup était faible et peu harmonieux aux oreilles de Dragomir, cependant son corps se déplaça tout seul, il déposa son sac, prépara son livre et alla jusqu'à la porte afin de l'ouvrir. Lorsqu'il l'ouvrit il vit une seconde jeune femme assise par terre sous la pluie, à priori en voyant les mimiques de son visage elle exprimait de la souffrance et un rapide coup d'oeil au sol à coté d'elle permis à Dragomir de voir un mince filet de sang se mélangeais harmonieusement avec l'eau. Il observa quelque seconde ce spectacle avant qu'un nouveau gémissement de la fille le fasse sortir de sa torpeur, il regardas la jeune femme et dit d'une vois assez grave avec son accent russe et son anglais encore à moitié haché qui elle était.

"Puis je savoir qui vous êtes? Puis en se tournant vers Olivia. Mademoiselle Olivia, connaissais vous cette jeune personne? Elle semble blessé au niveau des jambes, cependant n'ayant aucune connaissance médicale je ne me vois pas lui appliquer les premiers soins. Il tourna de nouveau son visage inexpressif en direction de la nouvelle arrivante et lui dit toujours aussi sobrement. Pouvons nous faire quelque chose pour vous aider?"

La situation, si elle ne semblait pas aussi insipide aux yeux de Dragomir, aurait presque put être comique, la nouvelle arrivante, assise à l'entrée, encore sous la pluie et saignant, certes pas abondamment mais saignant quand même, mademoiselle Olivia, resté seule au milieu du hall, regardant la scène et enfin Dragomir, montrant à la perfection son imperméabilité aux sentiments dans toutes les situations qui demandait si la blessée avait besoin d'aide.

Olivia ne quittait pas le jeune homme du regard. On aurait d'ailleurs pû croire qu'elle était interessée par ce dernier, mais ca n'était pas ca. Quoique... Bref, il l'intriguait. Il devait être plus âgé qu'elle, et Olivia sentait chez lui une aura des plus mystiques. Elle posa l'espace d'un instant le regard sur le livre qu'il tenait en main. Elle aurait bien voulu voir ce qu'il racontait, mais se contenta simplement de s'intéresser au propriétaire. A y voir plus près, il était vraiment pas mal ce garçon... Olivia fut un peu interloquée elle-même de voir à quel point ses pensées pouvaient vite dériver, mais ne fit rien paraître de tout cela

Quand il se présenta, elle reconnut tout de suite l'accent de son origine. Oui, il fallait rappeler qu'Olivia était d'origine Russe l'air de rien ! Elle souria un peu plus à ce dénommé Dragomir. Elle l'appréciait de plus en plus. Etait-ce normal venant d'elle ? Non, pas du tout. En général, les inconnus ne l'intéressaient pas plus que ca ! Mais c'était différent avec celui-ci sans qu'elle puisse en comprendre la raison. Alala, décidément, elle était vraiment chamboulée en ce moment la petite Olivia ! Elle l'écouta ensuite lui dire qu'il avait du mal à se décider entre la suivre et aller voir directement Marcus

Olivia lui répondit, toujours aussi enjouée

"Le directeur n'est pas là pour le moment donc vous ne risquez pas de le trouver..."

Sa tirade fut interrompue par le bruit sourd qui venait de se faire entendre vers l'entrée. Olivia tourna la tête vers celle-ci et fut interloquée de voir qu'il s'agissait d'une personne qui venait de la percuter. Elle attendit un instant pour voir si cette dernière allait se relever, mais ce ne fut pas le cas et Olivia se décida donc à aller voir. Seulement Dragomir fut le plus rapide et se trouva en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, devant l'entrée, s'adressant à la personne. Néanmoins, Olivia s'approcha à son tour de quelques pas et ouvrit grands les yeux lorsqu'elle réussi à voir de qui il s'agissait. La jeune femme qui était avec elle toute à l'heure !

Olivia entendit ensuite Dragomir lui demander si elle pouvait faire quelque chose, et cette dernière répondit par la négative, hochant la tête. Ce qu'elle risquait de faire c'était aggraver encore plus l'état de la jeune femme oui ! Cependant, lorsqu'elle entendit celle-ci parler de regagner sa chambre, Olivia s'approcha un peu plus et passa devant Dragomir pour pouvoir parler à la jeune femme. Olivia lui souria légèrement, voyant cette dernière plutôt en colère. Elle se baissa pour être à sa hauteur et lui dit calmement

"Ne vous en faites pas, je vais vous conduire à votre chambre. Par contre, il va falloir que vous me guidiez"

Après un dernier petit sourire, Olivia se redressa et plongea son regard dans celui du jeune homme. Elle lui demanda gentiment

"Pourriez-vous m'aider à la porter jusqu'à sa chambre Dragomir ?"

Ben ca alors ! Elle-même n'en revenait pas ! Elle était en train d'aider une parfaite inconnue ! Mais Olivia, contre toute attente, trouva cela plutôt agréable. En fait, pour la première fois de sa vie, elle se sentait utile à quelqu'un. C'est pour cela que maintenant, un doux sourire étirait ses lèvres

Dragomir était resté parfaitement stoïque au regard que lui lançais l'inconnue à la jambe blessé, il se contentât juste de l'observer, c'est tout, il savait ce que son regard signifiait, c'était de la colère mélangé à de la stupeur, chose normale si l'on analysais la situation objectivement, elle était blessé et devait très certainement souffrir beaucoup mais tout ce que trouva à dire la première personne qu'elle rencontra fut de savoir si oui ou non elle avait besoin d'aide, tout autre personne sensé ce serait soit écroulé de rire ou bien aurait attaqué, verbalement et physiquement dans les limites du possible cette dit personne. Malheureusement pour elle Dragomir n'était pas quelqu'un de normal, il savait qu'elle souffrait et il savait qu'il devrait l'aider mais son corps refusait catégoriquement de bouger le moindre muscles afin de lui porter secours, non pas parce qu'il ne voulait pas mais parce qu'il ne pouvait pas porter secours à quelqu'un alors que personne ne l'avait aidé lui même.

Cependant tout se remit en place lorsque mademoiselle Olivia se déplaça afin de venir aider cette jeune inconnue au vu de son visage et de son ton signifiait qu'elle l'avait déjà rencontré, Dragomir la laissé alors faire, après tout il ne connaissait ni l'une ni l'autre et il ne savait pas encore comment réagir face à cette situation cependant il fut, non pas contraint, mais poliment sollicité afin d'aider ces demoiselles à s'en sortir, Dragomir hocha de manière affirmative à la demande de mademoiselle Olivia avant de sortir sous la pluie et de se baisser au niveau de la cuisse de l'inconnue. Il commenças alors à lui parler de son ton monotone et complètement blasé avec son accent russe facilement reconnaissable.

"Par quoi avez vous été blessée? Enfin peut importe cependant sachez que d'aller dans votre chambre ne suffira pas à soigner cette plaie. En se tournant vers mademoiselle Olivia. Mademoiselle Olivia, est ce que cette battisse dispose d'une salle de soin et d'un personnel médical? car sans cela je crains que la plaie ne s'infecte, bien qu'il soit possible de stopper l'hémorragie."

Dragomir se releva, il était rapide mais tout ses mouvements semblait être lent, il tenait toujours son livre dans sa main droite mais il le déposa quelques seconde tandis qu'il farfouillait dans son sac à la recherche de tissus propre afin d'en enrouler la plaie, il pourrait aussi chauffer la plaie avec ses éclairs afin de la refermer mais il n'était pas sur du résultat. Une fois le tissu trouvé, une chemise blanche impeccable il repris son précieux livre et retourna en direction de la blessée, il lui parla alors en la regardant droit dans les yeux.

"Je vais vous enserrer votre blessure avec cette chemise, je vais serrer très fort et cela vous ferra horriblement mal, si vous devez hurler, frapper ou tout autre signe d'extériorisation de votre douleur faites le, mais ne tentez pas d'enlever ce pansement de fortune? Il tourna ensuite son regard vers mademoiselle Olivia.
Mademoiselle Olivia, tenez lui la jambe tandis que j'entoure sa plaie."

Dragomir, sans même chercher à écouter les revendication de l'inconnue ni même de savoir si elle était d'accord ou pas, lui prit la jambe et la tourna légèrement avant de finalement prendre la chemise qu'il déchira en deux afin d'avoir plus de tissus, il prit le premier morceau qu'il commenças à enrouler lentement mais en serrant très fort, encore une fois totalement insensible au remarques divers et variés qui pourrait sortir de la bouche de l'inconnue. Une fois arrivé au bout de son premier morceau de tissu il prit le second et l'enroula de même en serrant légèrement moins fort afin de pouvoir attacher ce pansement de fortune à la fin, il fit un noeud avec ce qui restait de tissu, vérifia la solidité de l'ensemble puis il se redressa en ôtant sa veste et en la mettant sur les épaules de l'inconnue avant de se tourner une ultime fois vers mademoiselle Olivia.

"Pourriez vous ouvrir le chemin jusqu'à l'infirmerie? Ou bien devons nous l'emmener à l'hôpital?"

Il parlait très calmement, très sobrement, on aurait l'impression que la situation n'était rien d'autre qu'un passe temps jusqu'à sa rencontre avec monsieur Lensher, ce qui n'était pas faux.

Vanessa observait plus attentivement le jeune homme sentant chez lui une certaine retenue. Quoi ? Pourquoi restait-il planté là sans bouger le moindre petit doigt ? Elle commençait à s'impatienter, maudissant tout ce qui lui passait par la tête. Les pensionnaires ici devaient avoir un sacré problème ! Pour elle, lorsqu'elle se retrouvait à 'cohabiter' avec d'autres, l'entre-aide était plus que nécessaire ! Mais pour ce jeune homme ca devait être la grande débrouille !

Elle commençait à se demander si en fin de compte elle pouvait vraiment espérer compter sur l'aide de personnes ici pour venger la mort de ses parents. Elle baissa le regard, soudain plongée dans ses réfléxions. Non, il faudrait qu'elle trouve un autre moyen. Elle releva néanmoins le regard lorsqu'elle entendit la voix d'une autre personne. Elle vit qu'il s'agissait de la jeune fille qu'elle avait découverte sur le sol toute à l'heure.

Vanessa plongea son regard dans le sien, celui-ci un peu étonné de voir que celle-ci semblait dans de meilleures dispositions que la dernière fois. Elle souriait même. Vanessa se détendit lorsqu'elle affirma lui apporter son aide et souria à son tour. Elle pensa l'espace d'un instant qu'elle avait peût-être trouvé la personne qui pourrait l'aider dans son unique but de vengeance. D'ailleurs, elle ne savait pas réellement pourquoi, mais elle sentait que cette jeune fille était assez forte pour l'aider à accomplir son but.

Restait plus qu'à faire en sorte de rallier Olivia, d'après le jeune homme, à sa cause. Pour cela, il fallait commençer par en faire une alliée. Vanessa lui souria un peu plus chaleureusement et lui souffla.

"Merci, c'est gentil à vous Olivia"

Lorsque celle-ci interpella le jeune homme, Dragomir, Vanessa les laissa s'organiser entre eux et se concentra sur sa cuisse dont la plaie saignait de plus en plus abondemment. Blessure superficielle, certes, mais la plaie ne cessait de s'agrandir. Ils avaient dû l'atteindre avec une arme qui n'avait rien à voir avec un simple révolver. Il fallait absolument qu'elle se débarasse d'eux avant qu'ils ne retrouvent l'endroit où elle avait élu refuge.

Apporter le moindre problème à tous les pensionnaires était bien la dernière chose qu'elle voulait ! Sinon il ne lui restait plus qu'à loger à l'hôtel, autre option beaucoup moins risquée pour les habitants de la Confrérie. Mais bon, il fallait d'abord s'occuper de cette blessure qui la faisait de plus en plus souffrir. Lorsqu'elle vit que Dragomir se baissait pour regarder de plus près, Vanessa se méfia légèrement. Son revirement lui semblait bien étrange.

Quand il lui demanda pour la blessure, Vanessa fut soulagée qu'il n'insiste pas car elle n'était pas prête à lui raconter sa vie ! D'ailleurs elle ne parlait jamais d'elle à personne, elle savait à quel point cela pouvait nuir. Lorsqu'il parla d'infection, Vanessa leva le bras pour lui signifier qu'il n'y avait aucun problème pour cela et lui dit calmement.

"Ne vous en faites pas, j'ai tout ce qu'il faut pour soigner cette plaie dans ma chambre, il me faut juste pouvoir y aller"

Effectivement, Vanessa, petite nature qu'elle était, avait toujours l'équivalent d'une pharmacie sur elle ! Sa prudence l'y avait aussi incitée d'une part. Le jeune homme s'en alla quelques secondes puis revint. Ce qu'il lui dit la fit légèrement sourire. Omffff, elle en avait vu d'autres ! Elle lui souria et lui fit signe qu'elle était prête. Quand il se mit à sa besogne, Vanessa ferma les yeux, se concentrant uniquement sur d'agréables pensées pour en oublier la douleur.

Son front commençait à perler de sueur, mais elle tenait bon ayant la chance d'avoir une immense force mentale à défaut de la force physique qui lui manquait. Lorsqu'il eût fini et s'adressa à Olivia, incluant l'hôpital dans son discours, Vanessa ouvrit rapidement les yeux, soudain plus tendue. Elle ravala sa salive et souffla faiblement.

"Non, inutile d'aller à l'hôpital, j'ai simplement besoin de remonter dans ma chambre"

Elle tourna son regard empli de prière vers la jeune fille et lui demanda, un pauvre sourire aux lèvres.

"Aidez-moi à regagner ma chambre Olivia. S'il vous plaît"

Vanessa n'était pas du genre à supplier, mais si elle allait à l'hôpital, elle était condamnée c'était certain. D'ailleurs ca serait sûrement le premier endroit où ils iraient vu qu'ils savaient l'avoir blessée ! Elle les maudissait d'autant plus à se retrouver contrainte à demander de l'aide.

Alors qu'elle était en train d'attendre de voir ce qu'allait lui répondre Dragomir, Olivia finit par fronçer les sourcils. Ce dernier vait l'air vaguement hésitant. Olivia, à tout autre moment, s'en moquerait certainement, mais là, elle était plutôt agaçée par son comportement. Peût-être avait-il ses raisons pour agir ainsi, mais pour le moment, Olivia n'aspirait qu'à apporter son aide à la jeune femme. Olivia était de même légèrement tendue car elle sentait qu'elle n'allait pas rester maître d'elle-même encore bien longtemps. Bref, tout cela pour dire que le temps pressait pour elle. Elle soupira d'aise lorsque Dragomir se décida enfin à faire quelque chose

Elle suivit ses moindres mouvements des yeux tandis qu'il s'approchait de la jeune femme. Elle resta en retrait durant tout le moment où ce dernier tentait de soigner la plaie de celle-ci pour empêcher le sang de s'écouler toujours plus. Olivia, commencant à sentir des petits picotements sur son bras, leva celui-ci et rabaissa la manche de sa veste en jean. Elle fonça légèrement les sourcils lorsqu'elle vit que les traces de piqûres redevenaient visibles. Hein ? Mais c'était quoi ce délire ? Elle rabaissa sa manche, le regard complètement dérouté et perdu. Elle essaya cependant de se ressaisir, se concentrant sur la jeune femme

C'est au même moment que Dragomir la regardait pour lui demander de venir tenir la jambe de celle-ci. Olivia s'approcha donc et fit ce qu'il lui demandait. Lorsqu'elle vit que la jeune femme lui souriait et la remerciait, Olivia la regarda, interloquée. C'est qu'elle n'avait pas l'habitude qu'on la remercia ou qu'on lui souria ainsi ! Elle baissa rapidement son regard, ne pouvant soutenir celui de la jeune femme. Etait-ce de la culpabilité qu'Olivia ressentait ? Apparamment oui. La jeune femme ne serait pas aussi sympathique envers elle si elle savait qu'elle pouvait être un monstre par moments. Même Olivia ne savait même plus qui elle était vraiment à force !

Une fois que Dragomir acheva son petit boulot de médecin, Olivia lâcha doucement la jambe de la jeune femme et s'éloigna de nouveau. Elle sentait que son bras la démangeait de plus en plus et cela l'agaçait léger. Elle ne put s'empêcher d'y jeter de nouveau un oeil et cette fois-ci, un petit gémissement de frayeur lui échappa. Les traces avaient fait place à de grands trous ! Ces salopards d'humains étaient en train de la changer en véritable monstre ! Olivia commençait à psychoter, le cerveau en ébullition. Toutes les pensées les plus abracadabrantes lui éffleuraient l'esprit et le coeur d'Olivia battait de plus en plus vite sous la peur

Elle réussit néanmoins à entendre la jeune femme lorsque celle-ci lui demanda de l'accompagner à sa chambre. Olivia pensa qu'il serait mieux pour la jeune femme d'aller à l'hôpital mais finit par accepter sa demande, voyant que cette dernière semblait vouloir éviter l'endroit. Bizarre, mais bon elle devait avoir ses raisons et Olivia ne chercha donc pas midi à quatorze heures. Cependant, alors qu'elle allait vers elle, Olivia se figea sur place

*Tu me déçois Olivia. Je te pensais plus intelligente ! Tu ne vois donc pas qu'ils cherchent tous à te pieger ? Mais il est hors de question que je les laisse m'avoir par ta faute !*

Olivia ferma les yeux, essayant de ne pas se laisser aller de nouveau. Elle qui était si bien à l'instant ! Elle en aurait pleuré ! Vite ! Il fallait faire vite avant qu'elle ne puisse plus rien. Saloperie d'humains qui l'avaient complètement détruite avec leur poison ! Elle se précipita vers la jeune femme, prit son visage entre ses mains et plongea son regard dans le sien. Elle lui murmura

"Je vais vous redonner un rengain de force en assombrissant un peu plus votre humeur. Ne vous en faites pas, l'effet ne durera pas très longtemps"

Ce que fit Olivia avant de sentir un mal de crâne qui lui fit fermer les yeux. Sa respiration se fit plus rapide. Elle sentait qu'elle était de nouveau en train de perdre les pédales et en avait vraiment marre de ces changements de personnalité à répétition qui allaient finir par la tuer elle le sentait. Elle baissa le bras, prit son couteau de sa chevillière et le leva vers la jeune femme, l'approchant dangereusement de son cou, le regard plus perdu que jamais. Cependant, semblant reprendre ses esprits, Olivia s'éloigna de la jeune femme et porta son regard sur Dragomir. Elle lui demanda avec un peu d'agressivité dans la voix

"Occupez-vous d'elle Dragomir !"

Sans plus un mot, Olivia s'en fut en courant après un dernier regard vers la jeune femme. Des humains, il lui fallait trouver des humains ! Elle redevint la petite sauvageonne, prête à tuer quiconque se trouverait sur son chemin. Où tout cela allait la mener ? Ca, personne ne pouvait le savoir...

Les rues de Boston

Vanessa fut soulagée lorsqu'elle vit que la jeune fille avait l'air de comprendre le fait qu'elle ne désirait pas se retrouver à l'hôpital. Enfin le comprendre, disons plutôt ne pas chercher à comprendre, ce qui serait plus adéquat ! Ceci dit, Vanessa comprenait qu'ils puissent en être plutôt interloqués. Elle souria, attendant que les deux jeunes personnes deignent l'aider à se relever. Finalement ils n'étaient pas si égoïstes que cela ici !

Egoïstes ? Non, plutôt complètement fous ! C'est ce qu'elle se dit lorsque Olivia lui prit le visage entre les mains. Vanessa serra les poings, prête à frapper. Elle souffrait peût-être de la cuisse, mais ses mains, elles, étaient toujours aussi balladeuses et ne demandaient qu'à cogner ! D'ailleurs, étrangement, c'est ce que Vanessa avait envie de faire à ce moment-là, frapper. Elle comprit finalement pourquoi lorsqu'Olivia lui parla d'un changement d'humeur.

Et elle avait raison ! Vanessa se sentait plus de volonté ! Simplement celle-ci fut vite chassée par un sentiment d'extrême panique quand la jeune fille lui braqua un couteau sous le cou. Etait-elle devenue complètement folle ou la testait-elle ? Vanessa sentit son souffle s'accélérer et son coeur s'affoler lorsqu'elle décela dans le regard d'Olivia une petite lueur de démence. Elle semblait perdue aussi. Vanessa en vint tout de suite à la conclusion que cette jeune fille souffrait de troubles de la personnalité.

Comment le savait-elle ? Tout simplement parcequ'elle en avait souffert elle-aussi dans son enfance, après la mort de son père. Mais ca n'était rien de bien sérieux comparé à ceux de la jeune fille ! Vanessa suivit Olivia des yeux alors que celle-ci s'éloignait et prit la décision de l'aider. Ca ne la regardait pas, mais elle avait une conscience et ne pouvait laisser cette jeune fille avec autant de souffrance en elle ! Elle finirait par se détruire elle en était sûre.

Lorsqu'Olivia s'en alla, elle fut sur le point de la rappeler, mais finalement se tût. A quoi bon ? Elle ne devait sûrement pas être en état de l'écouter de toute façon ! Et bien, s'il y avait d'autres cas ici, elle ferait certainement mieux de quitter cet endroit qui lui deviendrait trop dangereux ! La preuve en était que la jeune fille n'avait pas hésité à la menaçer d'un couteau ! La jeune femme reporta son attention sur Dragomir tandis qu'il s'adressait de nouveau à elle. Elle lui souria, un peu crispée, et lui répondit doucement en replaçant correctement la veste de celui-ci sur ses épaules.

"Entendu, et... Merci"

Elle se sentait si nulle à dépendre ainsi de l'aide des autres ! Elle se releva lentement, aidée par Dragomir, et fut vraiment attérée de voir qu'elle souffrait beaucoup moins grâce au bandage de fortune du jeune homme. Elle ne put alors que sourire, soulagée. S'approchant de celui-ci, Vanessa passa son bras autour de la nuque du jeune homme et colla légèrement son corps au sien pour qu'il puisse la porter.

Dragomir se pencha lentement en direction de la jeune inconnue, il n'essayait pas de paraître gentil, il n'essayait pas de paraître serviable, il ne faisait que mettre en application l'une des lois élémentaire du monde et des Hommes, ne pas abandonner ses semblables, certes, il ne le faisait pas souvent mais comme à deux reprises son aide fut sollicité il se devait donc d'aider cette personne.

Il fut toutefois surpris, vraiment surpris pour l'une des première fois de sa vie lorsqu'elle le remercia, il avait oublié ce que le "merci" signifiait, il se contenta alors d'hocher silencieusement la tête tandis qu'il l'aidait à passer son bras autour de sa nuque tout en la soulevant délicatement par la taille, ce qui fut assez difficile avec son livre dans la main.

Dragomir réfléchit un moment, et cela le répugnait au plus haut point mais si il voulait se simplifier la tache il devrait enlever son livre de sa main, il s'approcha, lentement et avec délicatesse, de son sac se pencha de tel sorte que l'inconnus puisse se servir de son dos comme prise et il y rangea, avec un léger pincement au coeur, son livre dans son sac avant d'attacher le dis sac à son bras libre.

Ceci fait il se remit en position et aidas de nouveau la jeune femme à monter doucement les marche tout en parlant d'un ton absent.

"Pourriez vous m'indiquer ou se trouve votre chambre, mademoiselle?"

[Tu fait le post dans ta chambre ou je m'y colle?]

Vanessa, dont la cuisse commençait de nouveau à la lançer légèrement, tenta de prendre appui sur son autre jambe pour ménager la blessée. Elle soupira légèrement alors que des images lui revenaient à l'esprit. Le corps d'Ashley gisant sur le sol et sans vie. Elle serra les poings pour se contenir et ne pas se mettre à pleurer comme une madeleine. Surtout qu'elle n'était pas seule, hors de question pour elle de faire preuve d'autant de faiblesse devant un inconnu !

Alors qu'il était sur le point de la porter, Vanessa sentit que le jeune homme hésitait. Elle fronça les sourcils et l'observa, interrogative. Elle vit alors que celui-ci était en train de triturer son livre, l'air de se demander ce qu'il allait en faire. Elle se doutait alors qu'il devait vraiment y tenir pour répugner à s'en séparer même l'espace de quelques secondes ! Mais bon, elle pouvait comprendre, elle-même avait certaines choses auxquelles elle tenait par-dessus tout !

Lorsqu'il se décida à la soutenir, glissant son livre dans son sac, Vanessa lui souria légèrement et se laissa aller à suivre ses pas. Ils montaient déjà les marches quand il lui demanda où se trouvait sa chambre. Vanessa lui répondit doucement tout en gravissant les marches en claudiquant légèrement.

"Elle se trouve à l'étage, porte numéro cinq. Elle n'est pas très éloignée de l'escalier donc vous n'aurez aucun mal à la trouver"

C'est ainsi que Vanessa, emmurée dans le silence cette fois, suivit les mouvements du jeune homme alors qu'ils gravissaient les dernières marches.

===> Porte n°5 - Chambre de Vanessa Carlton...

hrp : A chacun son tour donc c'est à toi maintenant. Oui, tu dois t'y coller et poster à sa chambre lol

*Putin de migraine…*

Descendant à peine de sa chambre, Zéphyr avait bien du mal à penser à autre chose. Non seulement il était malade, mais en plus d’une fièvre de cheval se mêlaient la déprime et le sentiment de solitude.

Dés son réveil, tout avait mal tourné… d’une, l’alarme sonnée par Marcus ne l’avait pas fait lever du bon pied mais de deux il ne put même pas assouvir sa curiosité : dés qu’il se mit debout pour voir ce qu’il se passait, il fut pris d’un dangereux vertige et du se rassoire pour reprendre ses esprits. Depuis il avait passé sa journée dans la chambre sans pouvoir en bouger, loupant au passage son premier jour de cours.

*Mais quelqu'un a-t-il seulement remarqué mon absence ? Personne ne me connait et je ne connais personne… je pourrais tout aussi bien crever qu’on s’en apercevrai qu’en attribuant ma chambre à un autre…*

En effet, alors qu’il pensait enfin fraterniser avec les siens grâce à la confrérie, tout les membre avec qui il avait essayer de nouer des liens d’amitié avaient soient mystérieusement disparu, soit ils s’enfuyaient pour des raison tout aussi étrange comme Olivia ou Bérénice…

Quoi qu’il en soit et malgré son état pour le moins lamentable, il avait finalement décidé de sortir de sa chambre pour partir à la recherche d’une quelconque armoire a pharmacie pour prendre n’importe quoi capable de stopper ces satanés maux de têtes ! Il n’était pas coiffé, mal habillé, pâle et tout un tas de choses qui l’aurai forcé a ne pas se montrer en général mais là, la douleur l’emportait sur tout le reste.
Tout de même, être ainsi réduit à l’état de légume l’étonnait, jamais il ne s’était senti aussi mal mais il faut dire qu’à l’orphelinat, il y avait des gens pour s’occuper et s’intéressé à lui ! Il était donc soigné très rapidement et ne souffrait guère de ce genre de problème.

Finalement, c’est dans le hall qu’il arriva, un des seul endroit qu’il connaissait vraiment. De là, où diable pourrait-il trouver une pharmacie ? Réfléchir ne faisait qu’accentué son mal de crâne plus qu’autre chose, et bien évidemment il n’y avait personne dans le hall pour le guider… Encore une fois il se dit qu’il aurait mieux fait de ne pas se lever ce jour-ci, mais très vite cela n’eut plus d’importance, une grande fatigue mêlée à un nouveau vertige fit son apparition, le contraignant à s’affaler sur les marches dans un état quasi comateux.

Le bruit de la porte ainsi qu’un courant d’air rafraîchissant tira Side de son état lamentable, il n’allait pas bien pour autan mais un peu de fraîcheur semblait l’avoir légèrement rétabli, assez pour reprendre à peu près conscience tout du moins.

*Depuis combien de temps est-ce que je traîne ici ?*

Il était bien incapable de répondre à cette question, mais cela avait-il de l’importance au final ? Quelque chose de plus important vint suscité sont intérêt : on lui parlait. Il eut du mal à ouvrir ses yeux embués assez longtemps pour constater qu’il s’agissait de Bérénice, ainsi elle ne s’enfuyait pas cette fois-ci ? Elle parlait mais Zéphyr ne faisait pas attention à ce qu’elle disait, prenant sa tête entre ses mains, il se rendit compte qu’il n’était pas présentable et s’en sentis soudain honteux.

*Je… je dois rentrer dans ma chambre et me reposer, je n’aurais pas du tenter de descendre en fin de compte.*

Le jeune mutant essaya de comprendre ce qu’on lui disait mais cela n’avait pas vraiment de sens : Bérénice lui disait qu’elle n’aimait pas rester a coter de son cadavre qui posait problème, ou quelque chose dans le genre… il devait déraillé. Toutefois, il finit par comprendre quelque chose de cohérant : rester ici n’était pas la meilleure des choses.

« Ma chambre… mais avant, est-ce que tu ne cacherai pas dans ton sac quelque chose pour la tête ? »

Il n’avait pas trouvé de pharmacie, mais il avait trouvé de l’aide et c’était bien plus important. Restait à savoir si Bérénice accepterait de lui porter secours… avec peine, il prit appuis sur la rampe de l’escalier et se leva péniblement. Avec un peu de chance, son « amie » aurait de quoi faire passer la douleur et l’accompagnerai dans sa chambre où il pourrait se faire un peu plus présentable…

Une matinée de novembre 2030...

Une petite tête blonde fit son apparition devant les portes de la Confrérie. La jeune fille regardait l'immense bâtiment avec grand intérêt, un fin sourire flottant sur ses lèvres. Sonya était enfin arrivée. Elle n'avait aucun bagage en main mais espéra que les responsables de cet endroit seraient indulgents avec une jeune fille sans le sou car elle n'avait vraiment aucune envie d'arpenter de nouveau les rues malfamées de Boston à la recherche d'un quelconque endroit où passer la nuit.

Sonya jeta un coup d'oeil sur les vêtements qu'elle portait. Débardeur noir, caché sous une veste en jean, pantalon jean. Ca va, elle était quand même assez présentable pour un endroit tel que celui-ci. Elle avait d'ailleurs prit un bain dès son réveil. Bain, enfin disons douche des plus rapides dans une station service. Elle se mit à rire légèrement se souvenant de la tête du type qui l'avait découverte complètement nue. Il en était resté baba le pauvre.

Ca faisait plusieurs mois maintenant que Sonya se débrouillait ainsi pour avoir un semblant d'hygiène. Et elle en avait marre, c'était peu dire. Bref, ressasser tout cela était inutile, seul le présent comptait et elle espérait qu'il soit clément avec elle. Chassant quelques petites poussières imaginaires de ses vêtements, d'un revers de main, et Sonya poussa enfin les portes de la Confrérie. Elle y entra lentement tout en détaillant l'imposant hall qui s'offrait à sa vue.

Elle fut bluffée d'y découvrir autant de luxe. Un petit malaise vint de même s'emparer d'elle. Elle n'avait rien à faire dans un aussi sompteux endroit, elle, une pauvre fille des rues. Cependant, elle stoppa net ses investigations lorsque son regard bleu fut attiré par la présence de personnes. Elle n'était pas seule apparamment. Sonya n'y aurait pas prêté attention, se disant qu'elle n'avait pas à se mêler à la conversation des autres, si l'état de l'une d'elle ne l'avait pas interpellée.

Or, Sonya n'était vraiment pas du genre à passer son chemin lorsqu'elle voyait qu'une personne allait mal. Même si elle ne la connaissait pas d'ailleurs. Elle osa alors s'approcher des deux individus et planta son regard dans celui du jeune homme. Il était vraiment d'une pâleur à faire peur constata Sonya. Elle se tourna vers la jeune fille qui lui tenait compagnie.

"Que lui arrive-t-il ?" Lui demanda-t-elle en souriant et la voix douce.

Bérénice… son seul espoir actuel de faire passer cet horrible mal de crâne, mais pourquoi avant même qu’elle ne réponde, Zéphyr s’était déjà résolu ?

*Tout ce qu’elle peut avoir, se sont des anti-dépresseurs –ce qui expliquerai pas mal de choses sur son comportement, pas de quoi faire tombé la fièvre…*

Et effectivement, la concernée ne se fit pas prier pour lui faire remarquer qu’elle n’était pas une pharmacie ambulante. Décidément, cette fille ne ferrait-elle jamais preuve de la moindre once de bonté à son égard ? Cela dit, elle ne l’avait pas abandonné à sont triste sort ce qui était en soit une belle évolution se dit-il. De plus, voila maintenant qu’elle le soutenait afin de l’aider à regagner sa modeste chambre ! Finalement, il s’était peut-être trompé sur son compte…
A ce moment, la porte s’ouvrit à nouveau pour laisser entrer une jolie blonde.

*Elle, je la connais, c’est la femme araignée que j’ai croisé le premier jour de mon arrivé ! Ha, non. Elle lui ressemble juste mais elle est plus jeune et plus jolie…*

Son visage ne lui disait finalement rien, encore une nouvelle recrue de Marcus ? Difficile à dire, ici certains venaient, partaient et parfois revenaient. Le premier réflexe de Zéphyr fut de vouloir lui demander à elle aussi si elle n’avait pas sur elle quelque chose, n’importe quoi qui pourrait amélioré sont état mais il vit de suite qu’elle n’avait pas de bagages, elle ne devait d’ailleurs pas être une arriviste sinon elle transporterai sûrement toute ses affaires. Comme quoi même avec autan de fièvre il arrivait encore à réfléchir !
Toutefois, cette jeune femme semblait compatir à sont sort, plus que son amie en tout cas. Celle-ci se chargeât d’expliquer qu’il était malade mais ça, tout le monde s’en était déjà rendu compte. Bérénice semblait le presser de partir, se sentait-elle mal face a l’autre confrériste ? Bien que dans un sale état, Zéphyr n’allait tout de même pas louper une occasion de se présenter, surtout que rester debout et avoir parler a Bérénice lui avait éclaircit les idées.

« Zéphyr… ou Michael Side comme tu préfère, désolé si je ne suis pas vraiment présentable mais comme l’a expliqué Bérénice, je suis très malade. »

Façon détourné de faire les présentations, mais celles-ci ne se prolongeraient, ou pas ici tout du moins. Il avait vraiment besoin de se faire un brin de toilette et ne demandais plus qu’à retourner dans sa chambre. Restait à savoir si Sonya comptait aider Bérénice à porter le jeune mutant ou rester ainsi dans le hall.

Sonya restait le regard planté dans celui de la jeune fille tandis que celle-ci la détaillait. Sonya en fit de même, remarquant la cicatrice qui barrait la joue de la jeune fille. En fait, elle était plutôt interloquée de voir la froideur qui émanait d'elle. Il était plutôt rare pour Sonya de croiser de telles personnes. Cependant, elle ne fit rien paraître de sa surprise. Ca n'était pas son problème après tout, chacun était comme il était. Sonya posa ensuite son regard plein de sollicitude vers le jeune homme.

Il était vraiment dans les choux à voir le regard presque vitreux qu'il lui lançait. Sonya lui souria, prête à lui apporter son aide de même. Mais l'autre jeune fille était déjà en train de soutenir le jeune homme pour l'accompagner à sa chambre après avoir répondu froidement à sa question. Bon ben son aide semblait inutile apparamment. Peût-être était-elle en train d'interférer dans un couple, l'attitude de la jeune fille l'y faisait penser en tout cas... D'ailleurs, à cette pensée, la jeune fille souria légèrement. Ahhh, l'amour...

C'est alors que le jeune homme se présenta et Sonya reporta son regard bleu sur lui. Elle lui souria de nouveau et se présenta à son tour.

"Enchantée Michael, moi c'est Sonya... Je vois que tu disposes déjà de toute l'aide nécessaire alors je vais vous laisser..." Dit-elle dans un grand sourire, la voix basse et suggestive.

Oui, Sonya préférait laisser les deux amoureux en paix. Elle tourna donc les talons après un dernier sourire pour eux et retourna près de l'entrée. En fait, elle ne savait vraiment pas comment se déroulaient les choses ici et espérait pouvoir trouver une personne qui puisse la guider. Elle aurait bien demandé aux amoureux, mais ne voulait pas les embêter avec cela. Bref, elle attendrait quelques instants et si vraiment elle ne croisait personne, elle s'en irait et reviendrait un autre jour. Ca ne l'enchantait pas plus que ca de se retrouver encore dehors, mais bon, une nuit de plus ou de moins.

Ressassant encore et encore les paroles de Marcus dans sa tête, Ashern avait traversé tout l'établissement sans vraiment s'en rendre compte, plongé dans ses pensées de vengeance et de génocide. Oui génocide, en parlant des humains bien sûr. C'étaient eux qu'ils l'avaient rendu ainsi. Il n'avait jamais rien de mandé à personne hein, il n'avait jamais voulu naitre dans cette fichue machine ... Pourtant, il se sentait alors unique, ayant tué son jumeau il y avait de ça quelques semaines. Il était seul à présent, totallement, et donc unique en son genre. Une certaine fierté en émmanait, pensant inconsciemment que lui seul avait pu survivre à toutes ces épreuves ... Cela ne faisait qu'augmenter son sentiment de supériorité.

Il n'émergea de ses pensées que lorsqu'il faillit rentrer dans une jeune femme. Jeune femme qu'il ne reconnu pas, d'ailleurs. Elle ne lui disait rien, comme d'habitude. Les nouveaux se faisaient de plus en plus nombreux, s'en était presque dérangeant. Mais d'un coté, cela faisait des "troupes" en plus. Surtout avec les temps qui s'annonçaient. Il pesait le pour et contre de cette invasion de mutants, et ne se rendit pas compte qu'il la dévisageait.

Percutant alors le fait que son regard froid et distant pouvait géner la jeune femme, il décida tout de même d'ouvrir ce ne serait-ce qu'une bride de conversation, pour ne pas passer pour l'antipathique de service. Pas que le regard des autres lui comptait, loin de là, mais ... S'il devait avoir des coéquipiers un de ces jours, mieux valait se renseigner sur chacun, pour faire le meilleur choix. Revue des troupes, en somme ...

"Salut ... Fraichement arrivée je suppose ? ..."

Un effort qui ne lui parut pas si conséquent en fin de compte ... Aussi se dit-il qu'il devrait tenter une conversation avec quelqu'un plus souvent. Ashern se sociabilisait ... S'en était renversant.

La jeune fille observait le couple du coin de l'oeil alors qu'il était en train de monter les marches. Sonya était plutôt intriguée par l'attitude hostile de celle que Michael avait appelée Berenice. Bref, elle n'était pas certaine de la recroiser un jour alors peu importait en fin de compte. Sonya se retrouva bien vite seule et pût examiner le hall. Elle aurait bien aimé faire un petit tour du propriétaire, mais se perdre dans le labyrinthe de couloirs était la dernière chose à faire.

L'attention de Sonya fut attirée par un petit vent de fraîcheur qui s'engouffra à l'intérieur du hall. Elle tourna la tête vers l'entrée et découvrit qu'il s'agissait d'un jeune homme, grand de taille, qui venait d'entrer. Sonya se rendit bien vite compte qu'il avait l'air complètement dans les nuages car il faillit la percuter. Elle dut se décaler légèrement d'ailleurs pour ne pas être bousculée par celui-ci. Décidément, les personnes ici semblaient bien étranges.

Sonya laissa errer son regard sur lui. Roux, yeux d'un vert plutôt attrayant. Elle nota aussi que son regard était distant et qu'émanait de ce jeune homme une certaine froideur. Ca devait être le cas de beaucoup de personnes dans cette Confrérie apparamment. Après quelques secondes d'examen, la jeune fille remarqua que le jeune homme la dévisageait bien qu'il semblait à mille lieux de là, mais cela ne la dérangea pas plus que ca. Cependant, il sembla reprendre contact avec la réalité.

Il se mit même à lui parler et Sonya en soupira de soulagement. Au moins il y avait quelques personnes sociables ici. Michael l'avait été aussi, mais ce fut dommage que sa petite copine soit si hostile. Bref, elle était plutôt ravie en somme.

"Oui, exactement, je viens juste d'arriver. D'ailleurs si tu pouvais m'expliquer un peu comment ca se passe ici ca serait super. Je m'appelle Sonya et toi ?" Lui demanda-t-elle en souriant et tendant la main vers lui.

Bon, elle ne savait pas vraiment si c'était la bonne personne pour l'éclairer, mais qui savait. Il trouverait d'ailleurs peût-être étrange le fait qu'elle lui demande de but en blanc son aide, mais ca n'était pas la timidité qui l'étouffait la demoiselle.

Le pas rapide, le regard vif, c'est un Nelson plutot en bonne forme qui arriva dans le Hall, émergeant du couloir non sans énergie. Arborant fière mine, on avait peine à croire qu'il faisait son âge ...
Il regarda les deux jeunes personnes présentes, et, connaissant l'une -en l'occurence Ashern-, en conclut que la deuxième était la mutante qui était fraichement débarquée. En effet, ce bon vieu majordome était toujours au courant de tout, ce qui laissait planer un hâle de mystère sur le personnage. En plus du don d'ubiquité, ce qui le rendait encore plus étrange ... Etait-ce le vrai, ou une copie ?

Toujour est-il qu'il souria, si bien qu'on devinait un accueil des plus chaleureux. Surement le retour du grand patron qui réjouissait les rides ternies du vieil homme.

"Bienvenue Mademoiselle Balistrari. Comment allez-vous ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?"