En plein cœur de Washington, dans une étroite ruelle très sombre malgré le beau temps de ce lundi après-midi, dormait un sans-abri entre deux poubelles. Son sommeil fut alors perturbé par le vrombissement de plusieurs moteurs.
La rue habituellement déserte et tranquille fut troublée par la succession de six véhicules noirs qui passèrent en trombe devant le sdf et ses chiens qui n’osèrent pas bouger d’un millimètre. Les voitures s’arrêtèrent une à une devant la porte d’une vieille masure à la porte de bois moisie. Les volets menaçait de tomber au moindre coup de vent et les murs semblait être sur le point de s’effondrer. Des hommes vêtus de grands imperméables gris entrèrent chacun leur tour le plus discrètement possible.
Rien ne laissait alors présager qu’à l’intérieur de cette bâtisse se tenait un des bunker les plus secret de tout Washington. Toutes ces apparences trompeuse dissimulaient des murs blindés, des salles de réunions luxueuses, des salons, des centre de surveillance, etc…
Des soldats en uniformes impeccables se tenait au garde à vous à chaque porte tandis que s’installaient les nouveaux venus.
Quelques minutes plus tard, tout les sièges de la salle de réunion étaient occupés. Tous regroupés en un cercle parfait, les sept individus se toisaient avec méfiance ou respect.
Tout d’abord, le président Groove, souriant, dans un sublime costume bleu. A sa droite, la secrétaire d’Etat aux mutants, Catherine Dutcher, une brune avec un chignon, strictement habillé d’un tailleur gris.
A la gauche du président se tenait le Général Davis. Un homme presque chauve, l’air sévère, d’une soixantaine d’année qui avait le commandement des troupes spéciales des Etats-Unis.
A sa gauche, se trouvaient les colonels Mallone et Fury, ce dernier étant arrivé avec un peu de retard. Enfin, en face d’eux, un homme chauve imposant, Felix Sertin et une femme, Helena Turn. Tous deux étaient ici pour représenter les humains du Cercle.
Le premier à prendre la parole fut le président. Il déclara solennellement :
"Merci d’être ici.
Bien, comment avance les choses ?
- Mal, gronda Fury, il n’avait jamais été question d’un massacre ! Expliquez-vous Sertin !
- Je n’aurai rien fait sans l’aval du gouvernement et vous le savez n’est-ce pas !" répliqua Felix avec un sourire moqueur. Le colonel Fury se tourna vers le président et lui jeta un regard noir.
"Comment avez-vous oser vous servir des Mutants Corps pour un projet aussi dégeulasse… Je vois clair dans votre jeu, Groove…
- Vraiment ? ricana le président
- Vous croyez vraiment que personne ne se rend compte que cette police va uniquement servir à les embrigader d’avantage ! tonna le colonel.
- Calmez-vous Fury, ordonna le général Davis, tenez-vous en à mes ordres.
- Je ne comprend pas ta réaction, ajouta Mallone, après tout, ce ne sont que des mutants."
Fury eu un regard dégoûté pour Mallone avant de se tourner vers Mlle Dutcher qui venait de prendre la parole à son tour :
"Bien que je désapprouve totalement l’action de M. le Président et du Général, je leur suis assermenté. Je me tairait donc face au public. Mais permettez-moi une remarque.
- Oh mais je suis sûr que vous allez vous la permettre, lança Helena qui s’était tue jusqu’à présent.
- Il est évident, reprit Catherine, que les médias s’en rendront compte et l’ONU se montra très défavorable à ces actions ! Souvenez-vous de l’époque ou l’on a proposé des remèdes aux mutants !"
Felix Sertin eut un large sourire et le président lui céda la parole d’un simple signe de la main. Le chauve déclara alors lentement d’un ton mielleux :
"Ne vous en faites donc pas pour ceci. Maintenant que Liz et ses chiens de mutants sont très loin du pouvoir au sein du Cercle, j’en suis le principal dirigeant. Soyez sûre que je n’aurais aucun mal à ‘convaincre’ les médias ainsi que des hauts représentants de l’ONU de se ranger derrière notre bannière.
- Plus le temps passera, ajouta Helena sans le moindre remord, moins les mutants seront dangereux. Entre les bavures, les ghettos et les ‘disparitions’ de masse, il ne devrait en rester que la moitié dans trois ans, 10 pour cent dans une dizaine d’année, etcetera, etcetera… "
Catherine se leva d’un bond et fusilla la membre du cercle du regard. Sa voix monta d’un ton et perdrant totalement le contrôle de ses émotions.
"Un génocide ! Ceci n’est rien d’autre qu’un génocide organisé et cautionné par notre pays ! Vous me faite honte, monsieur le président, cracha-t-elle, pitié même… "
La jeune femme attrapa son attaché-case et se dirigea vers la porte. Elle lança un magistral : "Je démissionne !" avant de tomber au sol. Davis ne lui avait pas laissé le temps de mettre la main sur la poigné et le poison de la fléchette devait d’ors et déjà être répandu dans les veines de l’ancienne secrétaire d’Etat.
" Bien visé ! complimenta alors Felix dans un ton plus que décalé.
- Trop facile, répondit le général en levant les yeux au ciel, vaux mieux pas prendre de risque"
Des gardes virent alors emporter le corps de la jeune femme sans un mot. De son côté, le colonel Fury gardait les yeux rivé sur l’endroit où Catherine était tombée. Sans lâcher un seul mot, la colère montait en lui. Mais il lui fallait coopérer, ne serais-ce que pour mieux contrer la menace de l’intérieur. Il baissa les yeux alors que le président reprenait la parole.
" Bien ! Félix je vous fait confiance pour contrôler ce qu’il y a à contrôler. Général, continuez vos opérations. Quant à vous Mallone, j’espère ne plus avoir à rebâtir vos postes avancés…
Fury, tenez votre police en laisse, qu’elle ne vous échappe pas ! "
Le président des Etats-Unis se leva alors et tous l’imitèrent. "Madame, Messieurs, bonne journée."
Les humains regagnèrent alors le hall d’entrée sans un mot supplémentaire. Les regards étaient aussi tendus qu’à l’arrivée… Ils repartirent un par un, montant chacun leur tour dans leur grosse cylindrées. Felix et le général Davis étaient les deux dernier à quitter les lieux. Le dirigeant du cercle fronça un sourcil et demanda au militaire d’un ton soucieux :
"Au fait, où en êtes vous avec Lensher ?
- En quoi cela vous regarde-t-il, répliqua Davis, ceci relève de mon domaine et plus du votre. Au plaisir. "
Sur ces mots, les général quitta la pièce et Sertin l’imita quelques secondes plus tard. Les soldats reprirent leur position et la ruelle retrouva son calme habituel. Plus loin, deux hommes en uniforme de combat dégageait d’un soupirail particulièrement exposé, le corps d’un SDF qui s’était approché trop près. Une cartouche gauss avait traversé son crâne, ôtant de ce bas monde cet élément ‘nuisible à la survie de l’espèce humaine'.
Mer 19 Avr - 23:59