Sortie de l'Enfer

John avait perdu du sang sur tout le chemin et sa jambe ne le portait plus du tout, mais il avait avait réussi à se traîner jusqu'à la porte que la jolie secrétaire au sourire commercial (dont le souvenir lui semblait aussi lointain que le Déluge) lui avait indiquée. En la voyant, il poussa un soupir de désespoir.
Il s'agissait de l'une de ces portes affublées d'une barre qu'il fallait pousser pour ouvrir, étudiées spécialement pour permettre aux gens de sortir, mais pas d'entrer. C'était déjà ça de gagné, puisqu'il voulait sortir, mais il rampait et ne pouvait atteindre la barre. Il supposa aussi que s'il parvenait à la toucher, il n'aurait pas la force de la pousser. Il était allongé dans une position très douloureuse, mais tendit le bras de toutes ses forces. Il restait cinq bons centimètres entre ses doigts et la barre.

*Seigneur, aide-moi, je suis un de Tes soldats... Tu ne peux pas m'abandonner !*

Il perdait du temps et probablement sa vie à se fatiguer comme ça. S'il ne trouvait pas rapidement une solution, on le retrouverait là, dans une flaque de sang, ayant échoué à cinq centimètres de son sauvetage.
A cette idée, une bouffée d'adrénaline lui monta le long de la colonne vertébrale. Il tenta à nouveau de pousser la barre mais ne la toucha même pas. En fait, il la voyait à peine. Il avait tellement perdu de sang que ses perceptions sensorielles se limitaient presque uniquement à la douleur qu'il ressentait. Ce qu'il voyait était indistinct, car il n'était pas sûr que ce qu'il voyait était bien là : il se basait surtout sur ses souvenirs - exacts - du décor.

*Tu vas mourir là, John... Et ça te...*

Cette idée mourut et partit dans le néant. John avait cru voir quelque chose bouger de l'autre côté. Mais il n'en était pas sûr du tout.

*Ne reste pas là à attendre, idiot !*

Et il se mit à taper sur la vitre, faiblement mais de toutes ses forces.

C'était une nuit chaude, une nuit agitée. Gina attendait sur le trottoir, faisant des allées et venues, observant avec une lueur d’espoir les passages des voitures sur la chaussée. 20 ans qu'elle faisait le trottoir, 20 ans qu'elle l'arpentait nuit après nuit, réchauffant les corps et les cœurs des Bostoniens.
Femme de la nuit, elle aimait s'appeler ainsi. Enfin, c'était une bien maigre compensation. Elle n'avait pas choisit cette vie, personne ne pouvait la choisir. Mais à présent, elle s'en fichait, elle se fichait de tout, tout ce qui lui importait, c'était qu'une de ses fichus voitures s'arrêtent enfin et qu'elle puisse faire son taf. Elle poussa un soupir. Les temps se faisaient durs, des jeunes filles envahissaient le trottoir, toutes plus belles les unes que les autres et toujours plus nombreuses, les pays de l'Est fournissaient les jeunes filles en grand nombres, presque du travail à la chaîne. Oui les temps étaient durs, obligé de baisser ses tarifs, de travailler vite. Gina avait toujours été indépendante, pas de mac pour lui raqueter son fric, mais aussi personne pour la protéger. La rue n'était pas civilisée, surtout passée une certaine heure, Gina avait du batailler pour se faire un nom et protéger son territoire. Celui-ci s'étendait de la librairie au terrain vague de l'autre coin de la rue. Tout un long trottoir, bien fréquenté, pour elle seule.
Elle resserra ses bras autour d'elle-même, resserrant sur sa poitrine sur son justaucorps fluo très décolleté. Ses bottes noires à hauts talons tapaient encore et encore sur le trottoir. Une nuit comme tant d'autres. Vieillie avant l'heure, voilà ce qu'elle était, arrivé à juste 15 ans sur le trottoir, elle était passé dans bien des lits, avait connu bien des hommes, fleur fanée avant l'heure, pauvre petite fille. Les circonstances de la vie l'avait amené là, elle avait commencé en se disant que ça ne durerait pas, qu'elle avait trop faim et trop besoin d'argent, mais le temporaire, le provisoire était devenu permanent. Elle se souvenait encore de la première fois où elle avait enfilé ses bas résilles et sa courte jupe de cuir noire, attaché ses cheveux blonds et maquillé de noir son visage juvénilen puis, réunissant tout le courage qu'elle pouvait, elle avait affronté la rue et le regard lubrique des hommes qui s'arrêtaient. Oh oui, la première fois avait été si difficile, se déshabiller, laisser leurs mains la toucher, répondre à leurs baisers et affronter sans rien dire tout ce qu'ils pouvaient dire ou faire.
La rue était une jungle, elle avait toujours été seule, pas d'amis sur le trottoir, non seulement des ennemis. Les années avaient défilées sans qu'elle s'en aperçoive, était-elle malheureuse?Non. Heureuse alors? Non plus, non elle était juste indifférente à son sort, un robot exécutant la routine quotidienne.
Gina n'était pas une mauvaise fille, oh non, elle avait même bon fond, trop au début. Puis elle avait dut s'endurcir, ne plus pleurer, affronter la tête haute, détourner son regard et passer à autre chose.
Elle avait à présent 45 ans. 30 années de trottoir, 30 années de misère, ce soir était le soir du bilan, le passé se rappelait à elle, s'imposait à son esprit. Elle se rendait compte qu'elle avait brûlé sa vie, que celle-ci était passé sans qu'elle s'en rende vraiment compte, ouaaaa déjà 45 ans. Le temps avait filé.
Toute à ses pensées, elle s'approchait à présent de la limite de son territoire, la librairie. Elle entendit un bruit venant de la porte de derrière, une sorte de gémissement. Gina hésita un moment. Oh elle s'était déjà fait avoir par des petits junkies qui l'avaient attirés dans une ruelle obscure pour la violer, non, cette fois-ci elle se méfiait. Pourtant, non, et si quelqu'un avait besoin d'aide. Gina n'était pas de ces filles à laisser crever une personne sans même une pensée ou un remord. Prudemment elle s'aventura dans la ruelle. Elle vit une ombre près de la porte arrière de la librairie.
*A cette heure-ci, c'est sûrement un voleur*
Pourtant, muée par un pressentiment, elle s'avança. Elle entendit gémir. Sur la pointe de ses bottes, elle jeta un coup d'œil par la petite lucarne de la porte et ce qu'elle vit la glaça d'horreur. Un homme était à terre, visiblement inconscient, baignant dans son sang. Elle bondit à l'arrière, son cœur cognant contre sa cage thoracique.
Que faire? Appeler à l'aide? Personne ne viendrait l'aider.
Des poubelles traînaient dans la ruelle, elle ouvrit le lourd contener.
*quelque chose de lourd et de contendant.*
Elle jeta son dévolu sur un bout de plomberie à l'extrémité coupante.
Retournant au pas de course à la porte, elle prit son élan et frappa du plus fort qu'elle pouvait sur la fenêtre. Le coup se répercuta sur ses os et partout dans son corps. Ses doigts glissèrent sur le tuyau, cassant ses faux ongles peints.
Elle grimaça de douleur puis son regard revint à la fenêtre. Celle-ci n'avait pas brisée, mais le verre s'était étoilée, une large fissure s'étendait du haut vers le bas.
*Allez encore un coup ma vieille, il faut sauver cette homme.*
Elle avait frapper, encore une fois, de toutes ses forces, le verre avait brisé.
Elle avait glissé son bras et tiré la porte vers elle, celle-ci s'était ouverte. Elle se jeta aux côtés de l'homme.
"Monsieur, m'entendez vous? Pouvez vous vous lever?"
Mais l'homme semblait inconscient. Elle n'hésita pas et ressortit.
Elle héla un taxi.
"Venez m'aider s'il vous plait, il y a un homme blessé la bas"
L'homme hésita.
"Je vous paierais"cria Gina.
L'homme n'hésita plus et la suivit.
A 2 ils transportèrent l'homme jusqu'au taxi.
"Eh vous me payerez la teinturerie."
Gina acquiesça.
"Oui je vous payerais mais conduisez nous à l'hôpital, s'il vous plait."
La voiture démarra et ils foncèrent vers l'hôpital.

Bien plus tard...

Marcus et Angel marchaient dans les rues encore déserte et humide de Boston. Ils s'arrêtèrent dans une petite ruelle et Marcus ressera son emprise sur les deux valises qu'il avait emporté avec lui.
La ruelle était un vaste dépotoir où dormait quelques mendiants. Sur la droite, un immeuble délabré aux vitres brisées menaçait de s'effondrer.
"Nous y voilà..."

Le mutant frappa trois coups sec à la porte, suivit de deux autres coups et attendit patiemment avec un air négligeant...

La porte s'ouvrit alors lentement et l'oeil d'une jeune femme asiatique se glissa entre l'ouverture de la porte qui s'ouvrit quelques secondes plus tard. La magnifique japonaise vêtu d'un kimono salua froidement les deux mutants et les invita à entrer dans la batisse lugubre.
Elle les invita à descendre un long escalier en métal puis à traverser un long couloir bétonné. Cela ne ressemblait en rien à l'immeuble qui se trouvait une vingtaine de mètre au-dessus.
Une dernière porte métallique s'ouvrit sur une gigantesque micro-société, un brassage ethnique impressionant. Il y avait là des mafieux japonais, des services secrets français, des moines boudhistes comme des gourous afriquains, des tueurs brésiliens et des notables new-yorkais respectable...

La jeune asiatique se tourna alors vers Marcus et prit enfin la parole.

" Bonjour Marcus ! Cela faisait longtemps que l'on ne t'avais pas vu ici ! Tu viens voir Liz et Carl je présume ? "

Lorsqu'ils arrivèrent dans la cité souterraine, Marcus glissa discrêtement à Angel avait un brin d'amusement dans la voix :
" Bienvenue dans la cour des grands ! "

Le mutant observa la population quelques instants et répondit à sa guide :
" Je viens en effet les voir pour affaires. Annonces-moi je t'en prie... "

Une fois qu'elle fut partit, Marcus invita Angel à s'asseoir dans un canapé de cuir élégant. Le regard braqué sur un grand dealer mexiquain qui traitait avec un politicien russe, il dit au jeune homme :
" Il est temps pour vous de délaisser le petit banditisme et la fraude, Angel ! Vous êtes ici dans la deuxième Boston !
Depuis le conflit mutant, cet endroit est devenu le lieu d'échange de tout les plus grands milliardaires, criminels, religieux, politiques du monde. Cette batisse a cinq accès qui sont tous énormément surveillés, contrairement aux apparences.

Je connais bien une des patronne et son conjoint ! Ca donne des relations ! Tenez, par exemple, les chinois sont de très bon dealers et les russes sont très fort en magouilles militaires ! Les japonais font un carton dans le porno et les français donne de bons résultats en matière de rebellions extérieurs à leur pays...
Cependant, je vous déconseille les milieux de la drogue et du x, ils sont assez risqué et je ne cautionne pas ! Contentez-vous des scicilliens ou des australiens ! Ils ont de bons produits !
Vous pourrez désormait entrer ici sans problème, je vous ai autorisé à entrer.

Qu'en pensez-vous mon cher ? "

Angel avait accompagné Marcus sans un môt. Il savait quand se taire et laisser aux autres le loisir de prendre les opérations en mains. Il s'était installé dans le canapé, feignant d'être à l'aise et haitué à ce genre d'endroit. Il observait la salle, les allées et venues et la faune qui composait l'endroit. Très hétéroclyte. L'on entendait diverses langues et divers accents. Ils avaient tous l'air très riches, mais leur air patibulaire et leurs vêtements loufoques ne tardaient pas à les faire démasquer.
Marcus se mit à parler.Angel se tourna pour l'écouter avec attention. Il lui donna quelques conseils, puis, lui demanda son avis.
"Ma foi, je suis ravi et étonné que vous me laissiez poursuivre mes activités. J'aurais plutôt penser que vous souhaiteriez y mettre un frein."
Il jetta un coup d'oeil à la chinoise non loin.
"Mais jouez franc-jeu avec moi. Que sommes nous venu faire exactement ici? Que cherchez vous?Des informations? Des armes?"

Marcus eu un petit sourire. Il aimait bien le style de ce jeune homme. Ses pouvoirs semblable au sien, ses méthodes peu orthodoxes. Il répondit :

" Des armes. Mon stock en armes et en munitions est trop ancien pour une opération telle que celle de ce soir. Ici, on achète cher, mais on achête aussi le silence... "

Angel acquiesça.
"Bien, nous attaquerons donc en masse. L'institut est 'il au courant de votre manoeuvre? Je m'étonne que la directrice accepte une manoeuvre aussi frontale, ils sont plutôt du genre à trembler en attendant qu'on les attaque."
Il s'était appuyé nonchalemment sur l'accoudoir du canapé et observait les allées et venues.

Marcus fronça les sourcils et répondit d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu :
" Malicia le saura d'une manière ou d'une autre. Cette attaque ne sera pas directe. La base militaire sera attaquée de l'intérieur ! "

La jeune femme revint quelques instants et interrompit la conversation. Avec un petit sourire malicieux, elle invita les deux mutants à passer une lourde porte peinte en bleu.

De l'autre côté, une pièce ovale entièrement bleu les attendaient. Une femme blonde aux cheveux grisonnants ainsi qu'un collosse noir les observaient derrière un bureau. La femme prit la parole en premier avec un sourir :

" Marcus, enchanté de te revoir ! Tu cherches quoi aujourd'hui ? "

Marcus salua ses hôtes avec élégances et, comme réponse à Liz Marker, il dépossa les deux valises sur la table. Il les ouvrit, découvrant une vingtaine de pistolets laser, quatres Fusil Laser Wattz, une bonen dizaine de fusils d'assauts caws et pancor, des anciens snipers, des armes à balles datant de 2000, une gatling, et d'autres gadjets de communications primaires.
Il déclara :

" Voilà mon arsenal. Vieux je te l'accorde mais il fera de bonnes pièces d'occasion que tu pourra revendre à bon prix.
Je t'échange tout ceci contre 20 pistolets à plasma, 6 fusils à turbo-plasma, 5 snipers bozar et 5 fusils d'assauts standarts winkil.
Il me faudrait aussi une batterie pour mon pistolet Gauss et une vingtaine de communicateur.

...En plus de mes armes d'occasion, je t'offre 200 000 $."

Mentalement, Marcus espérant que sa proposition serait acceptée. Il n'avait pas l'intention de débourser plus et il ne cederait pas au chantage.
Liz était une amie de longue date, elle ne lui ferait pas ça !

C'est à ce moment que Carl, le grand noir se leva et prit la parole d'une voix colérique :
"Tu te foue de ma geule Lensher ! Tes 200 briques couvriraient ta recharge gauss et tes fusil à plasma !!
Tes occasions couvriraient les armes légères et encore !!
- Suffit Carl ! "

Liz s'était levée à son tour avec un sourire bienveillant. Elle répondit plus calmement :
"Nous acceptons ton offre...
- Quoi ??
- silence ! Cependant, je te demande en plus ta protection pour encore un an. "

Liz tendis une main plein de bijoux à Marcus en signe de pacte et le mutant lui rendit.
Les armes de marcus furent emmenées et carl reprit à contre-coeur :
" Ta cargaison sera livré à la confrérie à 18h dans le complexe d'entrainement. "

La tension retomba à l'instant où Liz parla et Marcus eu un petit soupir de soulagement. Il les remercia, sorti de la pièce et se tourna vers Angel :
"Voilà qui est fait ! Alors, qu'en penses tu ?
Que sais tu de cette femme ? "

Angel avait suivit l'échange d'un air tranquille. Il faignait de connaitre le milieu mais observait tout. Il devait tout retenir, les comportements, les caractères, les amitiés, les façons de se comporter, tout.
Puis Marcus lui demanda son avis. Il prit son temps avant de répondre.
"Liz Marker...j'ai déjà entendu son nom. Sur des combinaisons je crois. C'est une fabriquante d'armes. Surement une de tes vieilles amies car l'échange ne valait pas le coup mais il a quand même eu lieu. Elle a l'air d'avoir du pouvoir et d'être une femme d'ambition, qui sait ce qu'elle veut. elle n'a pas hésiter à rabaisser le caquet de ce roquet. D'après ce que j'ai compris, elle bénéficie de ta protection. Je me demande si c'est une mutante ou non? Quoi te dire d'autres?"
Angel se demandait ce que Marcus attendait exactement de lui.

Marcus souriait de plus en plus au fur et à mesure qu'angel parlait. Il lui répondit avec un large sourire amusé :
"Tu es très observateur et tu fait de bonnes déductions !
Liz marker est une mutante. Elle a le pouvoir d'altérer la matière et d'en changer la composition moléculaire. Il y a quelques années, elle travaillait pour l'armée et elle a conçu une armure inconnue pour les commandos. Personnes ne les a jamais vu car officielement ils n'existent pas.
Liz s'est fait volé les armures par un général de l'armée... Depuis, elle fait partie des dirigeante ce résau. Elle n'a pas de clan tant que la neutralité du résau n'est pas rompue...

Ce roquet est son fils adoptif. Un ancien enfant-soldat en afrique..

Et en effet, l'échange était absolument inégal et Liz est une excellente amie. C'est elle qui, en échange de ma protection contre Mallone, m'a fourni les combinaisons de la confréries. Ce sont les meilleurs au monde en rapport protection/liberté de mouvement. "

Marcus se dirigea vers la porte et sorti dans la rue. Il ajouta d'un ton plus sérieux :

" Désormais tu pourra venir ici comme bon te semblera. Mais ne parle de ceci à personne sans mon autorisation... sauf en cas d'urgence. Si il arrive quelque chose de grave et que je ne suis pas en mesure de m'en charger, trouve Liz, elle saura quoi faire. "

Angel fut heureux du compliment. Il écouta les informations que distillaient Marcus.
"Ok, merci de m'avoir fait pénétrer dans ces sphères, j'ai déjà plein d'idées en tête, mais rien qui ne compromettra la confrérie..."
Il avançait dans les rues de Boston.
"Comment savais tu pour moi? Je croyais être discret, de plus avec mon pouvoir difficile de m'identifier."

Marcus esquissa un dernier sourire et répondit dans un souffle :
" Je sais tout, angel ! Ici, tout ce sait ! et tout s'achète ! "

Puis ils repartirent à la confrérie...