Pansement pour petit bobo :D

Malicia amena Fuegan jusqu'à l'infirmerie. Elle le fit asseoir et sortit le nécessaire de secours.

"Je ne suis pas infirmière, mais à force de cotoyer les pensionnaires casse-cou toujours à la recherche de nouvelles sensations, je crois que je commence à prendre le coup de main." lui dit elle en souriant.

Elle imbiba un coton de désinfectant pour nettoyer la plaie. Celle-ci n'était pas trop profonde même si elle saignait beaucoup.

"Il aurait tout de même fallut des points, enfin tu aura ssans doute une cicatrice."

Elle finit de soigner Fuegan.

"ça va, tu n'as pas trop souffert? L'infirmière Malicia mérite elle son diplome de grand manitou en soin de blessures?"

L'avantage d'être aidé à marcher par Malicia c'était qu'on avait à peine besoin de faire des efforts car sa force incroyable lui empechait presque de toucher le sol. Une fois installé sur un des lits de l'infirmerie, il risquait de souvent y venir s'il continuait à faire des contre la montre en pleine ville, mais bon, il avait l'habitude et surtout il aimait ça. Elle lui expliqua alors son talent pour les soins qu'elle avait gagné à force de rencontrer les casse cou de l'institut, cette femme avait décidemment plein de talents cachés. Il souriait lui aussi, c'était incroyable comme elle lui avait fait reprendre gout à la vie.

"Tu sais, entre la rues et les competitions de moto, j'ai pris gout au soin médicaux d'urgence, j'ai même eu des medecins qui ne savait même pas différencier un oeil d'un orteil."

Elle finit alors de le soigner et lui demanda alors si elle avait obtenu son diplome.

"Avec mention et les felicitations du jury."

Il eu un petit rire qui s'arreta un peu plus tard, une question lui encombrait l'esprit. Il se trouva un peu bête de demander ça mais pourtant il ouvrit la bouche et parla d'un air très serieux en fixant Malicia dans les yeux.

"Est-ce-que tu crois en l'amour eternel, je veux dire, l'amour que l'on porte à quelqu'un peut-il durer toute une vie?"

Malicia sourit à la réponse de Fuegan. Le jeune homme semblait aller mieux, moralement et physiquement. Elle s'assit à côté de lui et lorsqu'il lui posa cette question si sérieuse, Malicia y réflechit pendant de longs instants.

"Je ne sais pas Fuegan. Il est vrai que l'on est de moins en moins témoin de cet amour qui dure. Cependant, je sais que j'aimerais éternellement et à jamais ma famille et mes amis, même s'ils me déçoivent ou ne me rendent pas cet amour. Cependant, j'ai envie de croire en un amour éternel, j'ai besoin d'y croire, à chaque rencontre, à chaque fois que j'aime, j'ai besoin de me dire que celà durera, de garder l'espoir, après tout dépend de chaque personne. C'est assez personnel."

Elle eut un petit sourire.

"Allez, je crois qu'il est temps de quitter cette sinistre infirmerie."

Malicia se leva et rangea tout ce qu'elle avait sortit.

"Après avoir soigner tes blessures, je te propose de compenser tout ça en soignant aussi ton estomac. ça te dit un passage par la cuisine?"

Fuegan fut rassuré de nouveau par Malicia lorsqu'elle lui dis que pour elle l'amour pouvait belle et bien être eternel. Il se sentait de mieux en mieux et cela grace à la femme qui se trouvait à côté de lui, elle était si gentille, il comprenait pourquoi elle était la directrice de l'institut, forte moralement et toujours prete à aider ses pensionnaires, toutes les qualités pour ce travail. Lorsqu'elle commença à ranger les ustensile Fuegan se lava à son tour pour l'aider.

"C'est pas grand chose par rapport à se que tu a fait pour moi."

il eu alors un large sourire et Malicia lui proposa alors d'aller faire un tour à la cuisine pour manger un peu. Il se rendit alors compte qu'il n'avait pas manger depuis déjà pas mal de temps et se précipita alors vers la porte pour l'ouvrir et fit un signe à Malicia pour qu'elle passe devant lui.

"Après toi je t'en prie."

Malicia eut un petit rire.

"Quel genclemen!"

Elle sortit et accompagnée de Fuegan, elle se rendit à la cuisine.

[ Chambre d'Alex Turner]

Alex pénétra dans la petite pièce d'un sale air, il déposa l'ordinateur portable sur une table et entreprit de chercher de l'aspirine dans un placard, sa tête lui faisait encore sacrement mal, sa martelait la dedans, comme dirait l'autre.

'Tin bordel de M***e ! Y a pas d'aspirine dans cet Institut ou quoi ?!?

Alex commençait à faire un "petit peu" de bruit (^^) à force de fouiller la pièce afin de trouver le remède miracle à sa migraine.

On peut même pas dormir en paix ... Ah !

Il trouva enfin son bonheur, prit un verre qui trainait, le nettoya et l'essuiya avant de mettre le médicament dans sa bouche et de boire le verre qu'il avait au préalable rempli d'eau ave le robinet d'un évier de la pièce.

Puis il resta la quelques minutes, afin que le médoc fasse son effet, son regard gambadant dans la salle avec un air mal reveillé.

*Tiens, j'ai oublié de me mettre un truc sur le dos ... fait frisqué d'un coup*

En effet Alex n'avait pas prit la peine de mettre un tee-shirt, il s'était donc baladé torse nu dans les couloirs jusqu'ici ...

[ Dans l'Institut]

[ Salle d'entrainement]

Alex et Fuegan réapparurent dans l'infirmerie, Fuegan couché sur la table qui tronait au milieu de la pièce, et Alex à coté.

Désolé, j'ai quelques trucs à faire je dois prévenir tout le monde, on se revois à 14heures.

Alex disparut de nouveau, mais cette fois sans avoir touché la main de Fuegan, et une légère petite fumée soufrée le remplaça et elle disparue tout aussi rapidement.

[ Institut - cuisine]

(Bon, petite reprise de topic)

Hall, l'arrivée de Kira

Tandis que Drake suivait le double d'Edouard dans les escaliers, ce dernier s'approcha d'Aden. A ses pieds, la flaque de sang s'étendait, atteignant un diamètre qu'on aurait put qualifier d'inquiétant. Et si la flaque devenait marre, on pouvait aisément penser que l'état du jeune homme l'était aussi. Inquiétant. Voire plus.

Raison de plus pour ne pas trainer davantage dans le hall. Le majordome se proposa de soutenir Aden, plus blème que jamais, car celui-ci ne semblait plus tenir sur ses pieds que par miracle et ils se mirent en route.

Quelques minutes plus tard, ils franchirent les portes de l'infirmerie. Edouard amena Aden sur une table de soins et le laissa s'installer pendant qu'il allait chercher un medibot. Le jeune homme semblait à peine tenir debout et en le laissant seul ainsi quelques instants, Edouard craignit qu'il ne s'évanouisse. Mais lorsqu'il revint avec le medibot, Aden était toujours conscient. Pour le moment du moins.

"Je ne sais pas ce que vous avez traversé comme épreuve pour arriver ici, jeune homme, mais rassurez-vous, vous allez pouvoir vous reposez en toute sécurité"

Edouard demanda alors à Aden de se dévêtir, les vêtements du haut, et il déposa diverses électrodes aux points vitaux pour mesurer les constantes du jeune homme. A première vue, rien de trop anormal. L'adolescent était épuisé.

"Excusez-moi de vous poser la question, mais votre main saigne-t-elle par accident, vous êtes-vous blessé ou bien est-ce lié à votre... don?"

Ce n'était jamais très délicat d'aborder de manière aussi direct le pouvoir d'un mutant, encore moins quand les deux protagonistes ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam, mais il existait des exceptions où cela devenait nécessaire et capital pour pouvoir vous soigner...

Le ton d'Edouard était rassurant, presque paternel...
Mais pour Aden, rien n'y faisait, il n'avait aucune confiance.
On peut tromper une fois mille personnes, mais pas mille fois une personne.
Même au pied du mur, blessé, il reste sur ses gardes, se méfiant du moindre coup d'oeil, du moindre mot.

Le jeune homme dans sa torpeur resistait face à son pouvoir.
Il sentit Edouard poser les électrodes froides sur son corps.
Un frisson. Le léger son de l'électrocardiogramme semblait normal... Mais plus pour longtemps.

C'est alors que le Majordome lui posa une question étrange.
Sa voix était lointaine, mais claire, il n'y avait aucun doute sur ses paroles.

*Un don... Il a parlé d'un don... Comment sait il ?
Je me demande si c'est bien la peine que je continue à résister...
Cela pourrait être dangereux. Advienne que pourra...*

Sa décision était prise. Un peu par courage, mais surtout à cause de la douleur qu'il endurait. Ses vaisseaux sanguins semblaient prompts à exclater. Le peu de sang qu'il avait fait couler n'avait pas suffit à calmer la crise.

Il leva les yeux vers Edouard et entrouvrit la bouche. Après quelques secondes les premiers mots arrivèrent.
La même voix essouffée, teintée d'hésitation.

"Le mal par lequel je suis atteint n'a rien de commun...
Il est même plutôt unique en son genre...
A présent, si vous voulez bien m'excuser, écartez vous un peu de moi. Je vais faire cesser la crise."

Aden se dirigea à quelques pas de là, au coin de la pièce.
Il écarta les bras, et regarda Edouard, le majordome.
Quelques mots, avant de sombrer :

Ne me jugez pas...

Et ça commence.
Tempête corporelle, Raz de marée organique...
Il ferma les yeux.
Sur chacune de ses paumes, une marque étrange.
L'électrocardiagramme commença à s'affoler.
Il sonnait à tout rompre, indiquant un rythme cardiaque hors du commun.
Le sang se mit à couler des paumes d'Aden, et recouvrit son torse en entier.
Son visage n'était pas en reste, un couche de sang forma un masque qui ne laissait que ses paupières nues.

Aden se concentrait, pour garder tout contrôle. Il semblait ailleurs, comme coupé du monde.

Le sang sur son corps se retira rapidement pour se concentrer uniquement sur son bras droit.
Le cardiogramme arrêta son rythme effreiné pour revenir à la normale.
Le sang sur son bras durcissait à vue d'oeil, et forma ce qui s'apparentait à une arme naturelle. Il ouvrit les yeux et dit à Edouard tout en regardant son bras :

"Dites moi... Est ce que vous comprenez ?
Moi je n'y comprend rien. Comment je suis capable de faire cela si je suis humain ?"

Après un instant, Aden ferma le poing. Le sang se volatilisa, et disparu. Le jeune homme avait le pouvoir de faire disparaitre son propre sang, mais aussi d'en contrôler la moindre goutte.
Sa moelle épinière ne cessait de produire du sang, il était obligé de l'évacuer pour ne pas endommager ses organes ni son cerveau.
Il continuait à fixer Edouard dans les yeux, les yeux pleins d'incertitude.

Le silence, sombre ami des étrangers, s'installaient doucement entre le vieil homme et l'adolescent. Celui-ci demeurait muet et soucieux. Son état devait le préoccuper, ce qui était, nous en conviendrons, plutôt normal au vu de la situation.

Edouard commencait à croire qu'il ne parviendrait pas faire parler le jeune homme, lorsque ce dernier se décida. Lentement, il ouvrit la bouche et les mots sortirent. Péniblement. Comme si chacun d'eux représentait l'évacuation de la souffrance du jeune Aden.

"Le mal par lequel je suis atteint n'a rien de commun... Il est même plutôt unique en son genre... A présent, si vous voulez bien m'excuser, écartez vous un peu de moi. Je vais faire cesser la crise."

Le vieil homme s'exécuta et s'écarta, laissant Aden rejoindre un coin de la pièce. Chacun de ses pas puisaient dans les dernières ressources du mutant. Les paroles touchèrent Edouard mais ne l'étonnèrent plus. Aden n'était pas le premier mutant qui débarquait à l'Institut et trouvait son don étrange.

Non, ce qui l'étonnait c'est que l'adolescent ne semblait pas comprendre qu'il n'était pas le seul dans le cas et qu'ici on pourrait l'aider. Puis, avant de faire sa démonstration, il dit, presque comme une requête :

"Ne me jugez pas..."

Et puis, cela commença. En même temps que l'électrocardiogramme s'affolait, le corps du jeune homme se couvrit de sang. Le liquide rouge semblait sous le contrôle du mutant. Soudain, il disparut et le bruit strident de l'appareil médical se calma aussi. Aden, reprit la parole:

"Dites moi... Est ce que vous comprenez ? Moi je n'y comprend rien. Comment je suis capable de faire cela si je suis humain ?"

Edouard avait assisté à la scène, silencieux. Sans aucun doute, c'était impressionnant. Inquiétant, même. Manipuler le sang, celui-là même qui était source de vie n'avait rien d'un cadeau innocent, mais plutôt bien d'un fardeau.

Et ça, Aden l'avait compris. Au bout d'un moment, Edouard releva le regard du jeune homme et lui répondit :

"Jeune homme, sachez qu'ici personne ne vous jugera. Vous et votre don êtes uniques, comme tous les autres élèves de cet établissement. Je dois vous avouer que vous êtes le premier que je vois capable d'un tel prodige. Mais tous les élèves résidants ici ont une particularité. Comme vous."

Edouard se tut quelques instants, le temps qu'Aden puisse s'imprégner de ses paroles et il continua :

"Vous ne devez pas avoir peur de votre don. Nous vous apprendrons à le maitriser et à le comprendre, soyez sans crainte. Vous n'êtes pas seulement humain, jeune homme, vous êtes aussi un mutant. N'en n'avez-vous jamais entendu parler? Si je puis me permettre, monsieur, d'où venez-vous?"

Tout en parlant, Edouard se rapprocha d'Aden qui le fixait à présent du regard et l'invita à revenir se coucher.

"Je suppose que c'est de cette façon que vous arrivez à vous contrôler. Cela vous arrive-t-il souvent? Il est important que vous vous reposiez maintenant, je vais vous donner quelque chose. Avez-vous mal quelque part? Si c'est douloureux, je vais vous donner un analgésique en plus."

En attendant une réponse du jeune homme, le majordome s'afféra autour du médibot pour qu'il prépare ce dont il avait besoin.

Les mots d'Édouard étaient loin de rassurer le jeune homme...
Bien au contraire, il semblait encore plus agité.
Sa voix restait monocorde, et peu audible. A la fois affaibli et hésitant à se livrer.

"Un prodige ? Vous pensez vraiment que ma dégénérécence est un prodige ? Moi j'appelle cela une erreur de la nature... Lorsqu'on évolue, c'est pour devenir plus abouti, et approcher la perfection. Pardonnez moi, mais j'aurai préféré vivre sans..."

Lui et le majordome marquèrent une pause.
Un long moment de silence, où seuls les regards s'échangent.
Le majordome brisa ce calme apparent en posant une question.
Les questions... Ce n'était pas tellement ce que préférait Aden.

Ne pas avoir peur de son pouvoir... Facile quand on le contrôle...
Mais quand c'est lui qui vous maîtrise et fait loi ?
"Un mutant"... Décidément jamais il ne se fera à cette dénomination. Pour les siens ce mot rimait avec "monstre".
Il répondit rapidement, n'ayant pas envie de remuer le passé.
Le présent est assez dur pour ne pas en rajouter.

"Barrow, Alaska"

Il marqua une pause, et observa Édouard s'avancer vers lui.
Il l'écouta parler, puis pris son front entre ses mains.

"Un analgésique... Alors que je dois avoir moins de 4 litres de sang. Un majordome n'est pas toujours un bon médecin...
Il essaie de m'aider, mais comment pourrait il comprendre ce qui m'arrive mieux que moi..."

Il avait mal aux mains et aux bras, comme s'ils avaient été plongés de longues minutes dans un bain d'eau glacée.
Calmer la douleur ne servirait à rien.
Le jeune homme pris la décision d'expliquer son état à Édouard pour éviter les futures erreurs.

"Mes crises arrivent plusieurs fois par jour ces derniers mois. Je suppose que je suis en train de passer un stade dans mon état. Ma production de globules rouges est bien plus rapide que la normale. En deux heures mon sang c'est totalement renouvelé. Le seul problème, c'est que cette production ne cesse pas pour autant. Vous imaginez les dégâts qui peuvent être causés si jamais je ne fait rien pour en évacuer.
A moins que vous n'ayez un médicament adéquat pour contrôler ma production sanguine, je n'ai besoin de rien.
Je me suis plus ou moins habitué aux crises, il suffit que je ne force pas trop pendant quelques heures.
Enfin... Si ça peut vous rassurer faîtes quelques examens..."

Aden se dirigea vers la table d'observation et s'y coucha.
Un léger mal de tête persistait, mais il avait échappé au pire.

(Le lac ~ Le parc)

Toc toc. Deux fois. Juste pour prévenir de son entrée.
Après être arrivée à l'Institut, Sinead s'était immédiatement rendue ici. Elle avait marché pieds nus dans la neige, donc c'était un peu normal qu'elle allait être malade, mais si possible, elle préférait l'éviter, justement... même si elle ne voyait pas trop quoi faire exactement. Enfin, tant pis... au pire, elle prendrait juste des médicaments contre la toux, et un peu d'aspirine aussi... enfin, si on l'y autorisait.
Et donc, elle s'était retrouvée là, à toquer à la porte. Et puis, voyant que c'était en fait déjà à moitié ouvert, elle rentra, et vit Aden, allongé sur la table, et Edouard - ou plutôt : un des nombreux Edouards de l'établissement -, qui apparemment s'occupait de lui. Pourtant, il avait l'air d'aller bien... enfin, tout le monde pouvait avoir l'air d'aller bien. Tout le monde n'était pas pourtant forcément toujours bien. En l'occurence, et en ce qui concernait Sinead, elle avait l'air d'aller mal, et elle allait mal. Les cernes, surtout. Qui ne se voyaient pas trop sous l'effet des produits anti-cernes qu'elle s'était appliqué le matin. La mine, aussi, un peu grise... fatiguée. Elle pouvait tenir le coup, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir sommeil...

- Bonjour, dit-elle en s'adressant aux deux, excusez-moi de vous déranger...

Elle regarda les deux. Oui, apparemment, elle dérangeait.

- Je voulais simplement savoir si vous aviez quelque chose contre la toux, Edouard... ou... pour prévenir d'un coup de froid ?...

Bon. Si le majordome n'était pas trop curieux, il ne lui demanderait rien, et lui donnerait les médicaments ainsi... malheureusement, avec les majordomes, surtout pour la distribution des médicaments, c'était rarement ainsi.
Sinead se demanda vaguement si dans ce cas, elle devrait mentir ou pas... peut-être pas... peut-être que si... pourquoi le ferait-elle ? Et pourquoi pas ? Peut-être parce qu'au final elle avait honte de son geste... et pourquoi elle ne le ferait pas... le mensonge, sans doute, qu'elle n'aimait pas trop. Et puis, sa promesse intérieure, aussi. Celle qui lui disait qu'une relation de confiance s'instaurait sur la véracité des paroles et non pas sur leurs mensonges.
Bah... de toutes façons, se dit-elle finalement, elle verrait bien quand Edouard lui répondrait.

Le déni. Il précède toujours l'acceptation. Et dans son cas, le jeune Aden ne faisait pas exception à la règle. Comme beaucoup d’autres mutants avant lui, il n’acceptait pas son don. Il le considérait comme une malédiction et aurait tout donné pour pouvoir vivre sans.

Ce n’était pas la première fois que le vieux majordome se trouvait face à une telle réaction de rejet. D’autres nouveaux avaient affiché un mépris semblable à leur arrivée à l’Institut. Certains avaient même espéré qu’en venant dans cette école, ils arriveraient à se débarrasser de leur pouvoir. Mais on n’arrête pas d’être mutant simplement sur commande ou par son bon vouloir. Le refus d’Aden passerait. Avec le temps.

Edouard, le dos tourné, écouta l’adolescent. Sur le médibot, les résultats des analyses ne tarderaient plus à s’afficher.

"Vous savez, beaucoup ont réagi comme vous en arrivant ici, ils n’acceptaient pas leur pouvoir et leur statut de mutant. Mais monsieur doit savoir qu’ il est né mutant. Et ça rien ne pourra le changer. Par contre, ce que vous pourrez changer c’est la vision que vous avez de votre don. En apprenant à le contrôler."

Il savait que ses paroles n’apporteraient qu’un maigre réconfort pour le mutant en face de lui. Le temps et l’apprentissage ferait le reste. Un bruit d’imprimante retentit derrière le majordome. Les résultats étaient prêts. Il arracha la feuille de papier d’un coup sec et y jeta un coup d’œil avant de continuer.

"Ce que je vous dis doit vous paraître à des années-lumières de votre état d’esprit, mais soyez rassuré, vous trouverez ici tout le soutien que vous désirez. Tout le monde se fera un plaisir de vous aider

Edouard reporta son attention sur la feuille de papier. Le diagnostic confirmait les paroles du jeune homme. Son corps produisaient beaucoup plus de sang que la normale et devait par conséquent s’en débarrasser d’une façon ou d’une autre. Et l’organisme avait trouvé la solution par l’intermédiaire des crises que traversait le jeune mutant, à intervalles plus ou moins réguliers.

Heureusement, il existait un moyen de le soulager. Edouard fit un rapide aller-retour vers l’armoire à pharmacie et revint avec un petit flacon.

"Ceci est un médicament à base de cyclosporine, ça calmera vos crises lorsqu’elles seront trop intense en diminuant votre taux d’érythropoïtine. D’après les analyses, cette hormone est à la base de votre mutation, c’est elle qui vous fait produire trop de sang "

Il tendit le petit flacon de gelules à Aden.

"Je préviens cependant Monsieur, que cela ne le guérira pas. La mutation est en vous et contre cela, nous ne savons rien faire. Ca apaisera seulement vos crises en diminuant votre production de sang. Mais si vous voulez dormir tranquille et vous reposer un peu, je vous conseille d’un prendre un. Votre voyage a du être long. "

En effet, on ne pouvait pas dire que l’Alaska était la porte à côté.

"Si vous le désirez vous pouvez vous reposer ici ou bien dans votre chambre. Que préférez vous ?"

A cet instant, la porte s’ouvrit derrière Edouard, laissant apparaître dans l’encadrement la silhouette d’une jeune femme. Elle semblait épuisée et le majordome la reconnut assez vite. Il n’y avait pas 36 demoiselles dans l’établissement avec une mine aussi blafarde.

"Bonsoir, Melle Sinead, vous désirez vous aussi quelque chose "» dit-il à son attention.

La jeune fille cernée ne tarda pas à lui répondre. Apparemment, elle cherchait quelque chose contre la toux.

"Oui, bien sûr. Attendez un instant."

Il abandonna Aden le temps d’aller chercher une bouteille de sirop et la tendre à Sinead.

"Tenez, mademoiselle, ceci devrait faire l’affaire. Etes-vous sûre que tout va bien ? Vous me semblez à bout de force. Vous est-il arrivé quelque chose?"

Le majordome, en attendant sa réponse,continua :

"Si je puis me permettre, mademoiselle, une bonne cuiller et un peu de repos devrait vous éviter le coup de froid… Ainsi que d’éviter de marcher trop longtemps dans la neige" , lança-t-il avec un regard oblique vers les pieds et accessoirement vers les chaussures trempées de l’adolescente.

Puis, il retourna auprès d’Aden.

"Alors, monsieur, qu’avez-vous décidé ? Je vous montre votre chambre ou vous préférez demeurer ici ?"

"Tout le monde se fera un plaisir de vous aider"
Cette phrase faisait écho dans l'esprit d'Aden...
Un sourire presque amusé se dessina brièvement sur les lèvres du jeune homme. Edouard était quelqu'un d'acceuillant et de dévoué...
Mais c'était son travail... Rien n'est fait sans contrepartie.

Le mutant ne parla pas, préférant garder une remarque qui pourrait froisser le majordome... Après tout il avait été plutôt gentil avec lui.

Il écouta attentivement le petit exposé d'Edouard, il ne comprenait pas les noms barbares employés pour dénommer sa particularité, mais l'essenciel était saisi.

Il s'était déjà douté que le dérèglement dont il était victime venait de sa moelle épinière, siège de la production sanguine. Par contre il ignorait que cela pouvait être apaisé... Le jeune homme regarda le flacon qu'il tenait entre ses doigts, l'air un peu méfiant. Il n'écouta pas la recommandation d'Édouard de prendre une des gellules, malgré tout Aden restait sur ses gardes.

*On ne sait jamais... Si une crise est trop dure à surmonter j'y penserai...*

Un frisson. La porte de l'infirmerie s'ouvrit et laissa entrer un courant d'air désagréable, suivit de près par une adolescente.
Quasi instantanément, Aden fourra le flacon de gelules dans sa poche et quitta sa place pour enfiler son tee shirt, posé à quelques pas.
Probablement à cause du froid... Mais aussi par pudicité ou éducation.

Après avoir enfilé un haut convenable, il secoua légèrement la tête en arrière pour rabattre ses cheveux tombant sur son visage.
Il avait cette mauvaise habitude de ne jamais les attacher, ça avait d'ailleurs le don d'énerver ses parents.
Peu importe, aujourd'hui tout cela semble bien loin...

Tout est flou, comme si sa vie d'avant avait été un rêve qui s'efface, la fumée d'un feu trop vite consummé. Il a passé l'éponge sur le tableau, à présent il tient la craie dans sa main.

Le mutant se mit à observer la nouvelle arrivée.
Elle était plus jeune que lui, de longs cheveux bruns descendant sur ses épaules, et une lueur dans le regard... Celle d'une adolescente qui a dû grandir trop vite.
La jeune fille semblait épuisée... Aden se douta qu'il ne devait pas paraître des plus en forme... Plusieurs jours d'insomnies étaient passés par là.

Edouard lui avait expliqué que l'Institut était un refuge pour les mutants, quels qu'ils soient... Alors elle aussi ?

Le même majordome le sorti d'une de ses réflexions en lui reposant la même question. Aden un peu surpris répondit :

- Oui oui... Je veux dire que je veux bien que vous me montrez ma chambre. Mais ce n'est pas une urgence, je crois que mademoiselle est prioritaire.

Pas de la galanterie, ni même de l'inquiétude, simplement un peu d'éducation mais aussi le fait de ne pas se faire mal voir dans l'Institut...
Il observa la malade, n'essayant même pas de sourire, c'était au delà de son humeur. Car un des défauts d'Aden résidait dans son incapacité à mentir, même dans un but honorable...
Un regard sans émotion c'est tout ce qu'il pouvait offrir à ce moment là.

Le majodorme ne mit pas longtemps à s'occuper d'elle, en ayant apparemment fini avec le... malade ? Elle n'en savait trop rien, mais le pensait, puisqu'après tout, ils n'étaient pas venus à l'infirmerie pour rien... Edouard alla chercher - encore que le terme "alla" était une exagération, étant donné le seul mètre qui le séparait de l'armoire à pharmacie - un médicament qui pourrait faire l'affaire. Sinead regarda pendant ce temps la pièce. Elle y était déjà venue plusieurs fois, notamment pour trouver de quoi... ne pas dormir. Elle regarda le lit défait, la table où était posées diverses choses, la fenêtre, par laquelle on voyait le parc, enneigé... Le parc. On ne pouvait plus voir ses empreintes, maintenant... il neigeait. Juste quelques flocons, comme dans ces boules de neige souvenirs, qu'on agitait un peu, et où la neige tombait alors...
Sauf que chaque flocon était unique, bien sûr - enfin, à ce qu'elle en avait entendu parler. Flocons uniques... un peu comme des êtres vivants. L'irlandaise se demanda un moment comment ils pouvaient être uniques, mais la question était fugace, et son regard continua à inspecter la pièce. Des lits, encore des lits... et puis, quelques instruments dont elle connaissait le nom, ou pas.
Elle regarda un instant Aden. Cheveux bruns, longs et lisses, c'était la première chose marquante chez lui. Il était plutôt grand de taille, entièrement vêtu de noir... il portait même des gants. Froid ? Habitude ? Raison... pratique ? Elle ne lui demanda pas - d'ailleurs, ils n'étaient même pas en train de converser, ce serait bien déplacé de sa part...
Elle regarda autre chose, et aperçut Edouard, qui revenait. Enfin, encore une fois, le verbe était mal approprié... revenait de l'armoire à pharmacie, un mètre plus loin ? Oui, c'était cela...
Il lui tendit le médicament, et elle le prit. Elle murmura un "mer..." interrompu par les questions, puis les remarques, du majordome.
Ah... alors... devait-elle mentir, ou pas ? Elle ne savait toujours pas. A défaut, elle préféra rester dans le flou.

- Non, non, il ne m'est rien arrivé... rien. Je suis juste... sortie.

Elle ne releva pas la remarque sur le fait qu'elle lui semblait "à bout de forces", ou encore sa question, pour savoir si "tout allait bien", ou pas... c'était tellement évident. Il suffisait de la regarder pour savoir que non. Elle sourit cependant, et remercia le majordome, en montrant le flacon. Elle en aurati certainement besoin, dans les jours à venir...
Sinead s'apprêtait à partir, quand elle entendit la question d'Edouard, et surtout la réponse d'Aden. Une vague idée surgit en elle... elle pourrait l'accompagner... après tout, elle venait de se dire de faire des efforts pour plus fréquenter les gens... et les gens ne venaient pas forcément à nous, mais plutôt le contraire : il fallait aller vers les gens...
Aller vers les gens... en était-elle capable ? Oui, bien sûr. Mais avec toute cette fatigue qui la rendait monstre... elle hésita. Et puis, elle prit sa décision.

- Non, non, c'est bon... mais...

Inspiration. Bon, allez, quoi, c'est pas si difficile que ça à dire, une simple proposition !

- Si vous voulez, je peux... euh...

Bon, vous allez sortir, mes mots oui ?! C'est juste une proposition après tout... pour rendre service ! Autre inspiration. Bon, allez quoi, il faut y aller là ! Tu te rends ridicule là, en plus !

- Enfin, je peux vous accompagner, dit-elle à Aden. Elle regarda Edouard : Vous avez peut-être d'autres choses à faire, enfin...

D'autres choses à faire. Elle se rendit soudainement compte que cette phrase était totalement à côté de la plaque, étant donné l'ubiquité du majordome.
Tu t'enfonces, là, se reprocha-t-elle...
Finalement, elle décida de ne plus rien dire. Etant donné le nombre d'inepties qu'elle disait par secondes, il valait mieux, effectivement, qu'elle se tût...

(Edit :Suite à la chambre d'Aden)

Les petits tracas d'une adolescente resteraient les petits d'une adolescente. Et ce ne serait pas Edouard qui irait lui sortir les vers du nez. Elle ne voulait pas en dire plus. Soit. Sa vie ne semblait pas être en danger et la principale concernée ne semblait pas en souffrir.

Tout allait donc bien dans le meilleur des mondes. Enfin presque. Sinon, ces deux jeunes gens ne seraient pas ici, à l'infirmerie.

Sur ces entrefaits, Aden, le jeune mutant se rhabilla et Sinead accepta sans broncher la bouteille de sirop.

Ensuite, le jeune homme répondit enfin à Edouard qu'il préférait se reposer dans sa chambre. Il venait à peine de dire que cela pouvait attendre avec l'arrivée de Sinead que cette dernière lui proposa de lui montrer le chemin.

"Si vous vous en sentez capable et que cela ne vous dérange pas ni l'un ni l'autre, c'est une excellente idée, mademoiselle Sinead" répondit alors Edouard.

Le vieux majordome toujours aussi calme se retourna alors vers Aden.

"Eh bien, jeune homme, si vous le désirez, vous n'avez qu'à suivre cette demoisellle"

Il lui fit un sourire calme et se retira, laissant les deux adolescents en 'tête-à-tête'. Son instinct lui soufflait déjà que s'il repassait dans le Hall, il trouverait encore quelqu'un qui l'attendait.

Les arrivées ne finissaient jamais...

HJ : voilà, pas très long, mais Edouard vous abandonne ici^^
Aden, tu peux créer le topic de ta chambre et continuer avec Sinead