Quand une âme traine...[Libre]

Un bruit sourd, puis le silence total. Un chat se précipite loin d'une ruelle qu'il vient de polué en faisant tomber quelques poubelles. Un peu plus ou un peu moins de pourriture dans ce genre de ville ne fait pas grand différence après tout. La fine couche de neige laissait les traces encore visible sur le sol pourrit jusqu'au entraille.

Une gracieuse silhouette avançait lentement, avec la vitesse de ceux qui n'ont plus aucun but, qui ne savent plus pourquoi il sont encore en vie, comme si vivre était encore une raison pour être sur cette terre. Chaques pas posés au sol sans avoir une raison de plus que celui derrière lui. Chaques expirations laissait s'envoler un fin nuage blanc des lèvres rosées et féminine de l'ombre.

Ses long cheveux mauve ramener en queue de cheval haute, la jeune femme essayait de reprendre le dessus sur les émotions contradictoire qui s'emparait d'elle lentement. Elle ne devait pas perdre le contrôle sur elle, la bête ne devait pas prendre plus de place qu'elle occupait déjà. Grogant légèrement, Maïka se senti de plus en plus frustrée. La bête en elle semblait vouloir bondir, sortir de sa cage, tirant sur sa chaîne pour se libéré de l'emprise qu'elle avait sur elle.

Appuyant son front contre le mur d'un bâtiment en brique, la jeune femme essaya de reprendre possession d'elle même. Ce n'était visiblement pas l'instant ni l'endroit pour perdre le contrôle. Grogant encore une fois au creu de sa gorge, la jeune femme se retourna et appuya son dos contre la pierre froide, levant son regard azur vers le ciel, la lune semblait la baigner dans l'aura ivoire qu'elle s'amusait à descendre près d'elle.

Mordillant nerveusement sa lèvre inférieure, la jeune femme partie encore une fois dans ses pensées. Un homme l'accosta, empestant l'alcool et le tabac.

-Dis ma belle, tu as envie d'une petite soirée intime?Demanda-t-il tout sourire.

La jeune femme inspira lentement tout l'air que pouvait contenir ses poumons et son regard de glace encré dans celui de son interlocuteur, elle lui dit glacialement et d'une voix tranchante comme l'acier:

-De un, je ne suis pas ce genre de fille, eux, même si je l'était je n'oserai même pas ne serais-ce que te regarder et trois je te conseille de dégagé vite fait, je n'ai pas envie de devenir encore plus colérique que je le suis en ce moment, alors tu me fais plaisir de débarasser le sol de ta présence plus que repoussant et d'aller transporter tes grosses fesses le plus loin possible de moi comprendo?

Le jeune homme resta figé quelques instants, décidant finalement que Maïka était plus qu'intéressante, il s'approcha d'elle de manière plus que résolu. Soupirant, la jeune femme se préparait à laisser la bête prendre le contrôle d'elle pour éviter que le monsieur fasse elle ne savait quoi, quand elle entendit quelqu'un arrivé vers eux, attendant de voir s'il venait l'aider lui ou elle, la jeune Salva regarda en direction d'où provenait le bruit.

Des bruits de pas dans la nuit, une silhouette sous la faible lumière de la lune.

"Cet individu vous importune-t-il, Mademoiselle ?"

La voix qui s'élève est claire et posée, la diction est nette et distinguée. La clarté lunaire révèle un peu plus l'homme : assez grand, il porte un long pardessus noir de prix sous lequel on devine un complet de même couleur, une chemise noire et une cravate gris argent. Son visage assez pâle possède des traits d'une grande finesse, quoiqu'un peu tirés. Ses yeux verts feuille se posent tour à tour sur l'homme puis sur la jeune femme. Puis, les mains dans les poches, il s'avance, en poussant négligemment du pied la couche de neige qui l'environne.

Le jeune homme d'apparemment un peu plus d'une vingtaine d'année, après s'être approché à une distance d'une dizaine de mètres des deux personnes, s'arrête brusquement, attendant la réponse de la jeune femme avec un air détendu mais ferme.

Une voix profonde, nette, dont le timbre de la voix lui paraissait complètement clair dans la lueur de la lune au-dessus d'eux. Un visage fin, des traits fin, deux yeux vert semblait briller dans la noirceur semi-environnante.

La jeune femme hésitait, devait-elle refuser l'aide du jeune homme et s'occuper elle-ême de l'ivrogne descendant direct de l'homme des cavernes ou bien elle laissait le jeune homme l'aider. Mais si celui-ci se mettait à se battre, la bête en elle, qui s'avançait déjà pas mal dans son esprit, pouvait bondir à chaques moments si elle était trop exiter par la bagarre.

Restant quelques instants interdites, la jeune femme finit simplement par hocher la tête et dit d'une voix tout aussi désinvolte.

-Une bête aussi malpropre ne peut faire que m'indisposer en effet, jeta-elle comme si l'homme n'était pas vraiment à quelques centimètres d'elle, son haleine horrible effleurant sa joue.

La tigresse en elle grogna fortement, enfouissant le son dans le creux de sa gorge, la jeune femme tentait tant bien que mal de laisser la bête ne pas prendre possession d'elle, chose que le reste d'homme devant elle n'aidait pas.

Mais qui était donc cet homme qui venait lui porter de l'aide. C'était certainement un chic type, un peu coincé certe à première vu, mais bon elle avait bien d'autre chose à faire avant de commencer à juger celui qui venait l'aider, de un se débarasser de l'abruti qui venait de porter sa main sur sa hanche et de deux trouver l'institut assez rapidement ou peut-être ne pas la trouver et vivre libre, chose qu'elle allait devoir s'occuper toute de suite après avoir corrigé l'imbécile heureux devant elle.

Le regard de Stan glissa sur les formes très attirantes de la jeune femme, et il ne manqua pas de noter son allure toute féline et animale. Mais le mouvement des yeux fut quasi imperceptible dans la nuit.

En tout cas, à présent qu'il voyait mieux à qui il s'adressait, il se dit qu'il n'avait pas perdu sa nuit. Stan avait toujours été très sensible à la beauté féminine.

L'importun qui se tenait près d'elle aussi, d'ailleurs.

Stan s'approcha d'un pas décidé, et sortit les mains des poches, prêt semble-t-il à parer et à répondre à tout geste hostile.

"S'il vous plait, Monsieur... Je vous prierais de bien laisser cette jeune femme tranquille."

Le bonhomme ayant l'esprit quelque peu embrumé par les vapeurs de l'alcool se tourna vers lui, un rictus se dessinant sur son visage piquant d'une barbe de trois jours. Il cracha dans une haleine méphitique un élégant :

"Va te faire foutre."

Stan haussa un sourcil perplexe. Un sourire amusé sur le visage, il lève la main en signe de paix et insiste :

"Ecoutez, Monsieur..."

Mais l'homme s'était déjà détourné de lui et mettait avec plus d'insistance ses mains crasseuses sur les hanches de la jeune femme, qui eut du mal à soutenir son odeur épouvantable.

La réponse ne se fit pas attendre.

Ayant eu le tort de tourner le dos à un ennemi, l'ivrogne eut à peine le temps de se rendre compte de son erreur, tandis que les pouces de Stan s'enfonçaient profondément dans ses yeux.

Maïka put sentir l'odeur de la violence émaner de ces deux hommes qui étaient aux prises l'un de l'autre, tandis que l'ivrogne hurlait à la mort et que Stan l'achevait d'un coup de pied aux génitales et, une fois l'importun plié en deux, d'un coup de genou dans les mâchoires.

L'ivrogne sucké, Stan regarda son visage ensanglanté avec la moue réprobatrice que le gentleman adresse à un membre d'une classe dangereuse.

Le jeune homme passa alors d'un comportement d'une rare violence à celui d'une galanterie fine et tout à fait charmante, tandis qu'il se tournait vers la belle plante. Il lui adressa un sourire rassurant.

"Vous n'avez rien ?"

Tandis que, derrière lui, l'ivrogne se relevait difficilement sur ses deux jambes, un surin à la main...

Maïka retenu tant bien que mal le haut-le-coeur qui lui venait en sentant les mains de l'homme qui tentait de passer la barrière de tissus qu'était son chandail pour atteindre sa peau. Respirer lentement en essayant de ne pas faire attention à l'odeur putride de l'homem qui la tenait contre elle.

Envoyant un regard reconnaissant au jeune homme qui tentait de lui venir en aide, elle envoya la bête en elle se cacher dans le fin fond de sa tête, celle-ci pour le moins en désaccord laissa échapper un grognement de frustration des lèvres de la jeune femme. Malgré elle, le sourire amusé du jeune homme la rassura presque entièrement.

L'odeur de la violence vint chatouiller les narines de Salva. L'animal en elle revint à la charge en moins de temps qu'il faut pour le dire. La jeune femme dû faire une effort inhumain pour la contenir, enfonçant ses ongles dans ses paumes et mordillant violament sa lèvre inférieur.

Voyant la scène se dérouler devant ses yeux, Maïka n'avait rien eu à faire. Après avoir entendut la dernière phrases de son "sauveur", la jeune femme se rapprocha de lui et lui adressa un sourire emplie d'une reconnaissance chaleureuse. Voyant le geste de l'ivrogne derrière eux, la belle féline déplaça le jeune homme et envoya un coup de pied direct à l'estomac de l'homme qui retomba comme une planche sur le dos, perdant momentanément connaissance.

Balayant la neige qui s'était accumulé sur ses épaules et secouant sa longue chevelure sombre, la jeune femme adressa à l'homme son plus sensuel sourire, teinté d'une provocation toute féline que seule Maïka pouvait avoir.

-Non je n'ai rien, un léger mal de coeur qui persistera jusqu'a ce que cet abrutis s'éloigne de plus de quelques mètres, dit-elle en grimaçant légèrement.

Regardant l'ombre informe de l'homme qui essayait de se tortiller pathétiquement au sol pour se faire oublier et s'enfuir le plus loin possible de se couple beaucoup trop intense à son goût. Adressant un sourire plein de malice à l'homme devant elle.

-Au fait, merci bien d'être venu aider une pauvre fille sans défense, dit-elle amusée son regard azyr s'enflammant doucement dans la noiceur éclairé par la lune.

Stan se retourna brusquement et fit un pas de côté, tandis que Maïka acheva vivement l'importun.

Le jeune homme dépoussiera d'un geste rapide son pardessus noir, avant de se tourner vers Maïka, le même sourire désinvolte aux lèvres. Cette jeune femme avait de quoi faire chavirer les sens, mais Stan était déjà fiancé, et ne pouvait donc que profiter sans toucher. Ce qu'il faisait d'ailleurs abondamment.

Les mains dans les poches, une fine vapeur froide sortant de sa bouche, Stan posa ses yeux verts feuilles sur la jeune femme, et lui dit avec un regard franc :

"C'est tout naturel, voyons."

Stan regarda un peu autour de lui, allait sortir un paquet de cigarettes, puis se ravisa, pensant que la jeune femme pourrait ne pas apprécier se retrouver aux côtés d'un fumeur.

Tant pis, un peu de patience et il pourrait s'en griller une, après tant d'émotions. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il aimait ça ! De l'action, de jolies filles, une ombre reposante, une belle nuit...Il ne manquait plus qu'une bonne cigarette et un whisky single malt.

Il réarrangea un peu ses boutons de manchette en onyx qui avaient été un peu dérangés dans le feu de l'action, puis poursuivit.

"Les rues ne sont pas sûres. Pourrais-je vous amener quelque part ?"

Maïka laissa un sourire sensuel étirer ses lèvres à la ligne provoquante. Son regard flambait doucement d'un sombre brasier. Prenant un malin plaisir à détailler le jeune homme devant elle.

*Pas mal, pas mal du tout*se dit-elle.

Les sens de la jeune femme revinrent lentement moins dévellopé, la bête en elle retourna se coucher au tréfond de son âme en grommelant, maudissant surment la terre entière de ne pas avoir pu sortir se défouler de tant d'aggressivité.

Ecoutant soigneusemnt le jeune homme, elle remarqua un début de mouvement vers ses poches, souriant amusée, la jeune femme inclina la tête sur la droite et planta son regard azur dans le sien.

-Vous pouvez fumez, dit-elle d'une voix légère, j'ai l'habitude.

La jeune femme afficha un air indéchiffrable, son visage se ferma sur le temps d'à peine quelques secondes. Elle avait vu tant de fois son paternel faire ce geste qu'elle avait l'impression de pouvoir le deviné avant même que quelqu'un le fasse.

Reprenant le contrôle sur elle-même la jeune femme se mordilla la lèvres inférieure pensivement, devait-elle dire toute la vérité à un illustre inconnu qui pouvait bien la mettre en bouilli d'après ce qu'elle avait vu dans cette dite ruelle dont elle venait d'être sauvé par ce même jeune homme.

-J'ai entendu parlé d'un endroit pour des personnes spéciales, dit-elle prudament, je crois que c'est une institut ou un truc du genre,dit-elle d'une voix détaché et indifférante.

La jeune femme pourtant était attentive au moindre changement qui pouvait subvenir chez le jeune homme devant elle. La moindre infime réation, dans des cas comme ceux-ci, elle pouvait les percevoir.

"Très bien..."

Il avait parlé avec cet accent distingué qui est si caractéristique des "upper classes". Et de sortir un paquet de cigarettes, d'en mettre une à la bouche et de l'allumer avec un briquer zippo, puis de tendre le paquet à la jeune femme, pour lui indiquer qu'elle peut en prendre une si elle le souhaite.

Dans le même temps, avec ce même sourire courtois et un brin d'insolence, il poursuit, la cigarette allumée au coin des lèvres :

"Un institut pour personnes spéciales...Vous êtes donc une mutante..."

Il hoche la tête d'un air entendu, quelques mèches de cheveux lui tombant sur le front. Il les laisse, étant visiblement trop paresseux pour les replacer correctement.

"Vous êtes bien imprudente, mademoiselle. Je fais peut-être partie d'un groupement anti-mutant. N'avez-vous pas envisagé cette possibilité ?"

Il regarde ensuite sa montre (Omega, la classe) avec un air un peu renfrogné, puis il tourne à nouveau le regard vers Maïka.

"N'ayez crainte. Je vous amène, si vous le souhaitez. Mais vous devrez m'indiquer au moins l'adresse."