To drown, or not to drown ?

(Suite de la chambre de Sinead)

Mansfield Tya - Living on a boat

Finalement, elle était arrivée là, dans le froid de décembre, avec à peine un petit pull la protégeant du froid. Pourquoi était-elle sortie, déjà ?... Elle ne savait pas, mais Parsyfal était parti, finalement, et elle s'était retrouvée un peu seule... ne sachant pas quoi faire. Elle avait regardé par la fenêtre, apercevant toute la neige, tout ce blanc... ça lui avait donné envie d'aller dehors. De ne pas rester enfermée dans cette chambre de quelques mètres carrés, de sortir, de respirer enfin.
Alors elle était sortie, prendre l'air, justement... elle avait pris un pull, le mettant par-dessus son tee-shirt, et elle était prête ; elle était sortie, voyant le parc, vide. Il fallait dire que pour faire froid, il faisait froid...
Prendre l'air lui oxygénait le cerveau, comme on dit. Regarder calmement toutes ces formes blanches s'étaler, parfois interrompues par le brun d'un arbre, c'était un peu comme être en harmonie avec la nature... c'était apaisant, tranquille, silencieux. Ca lui permettait, un moment, d'oublier ses rêves, de juste observer quelque chose de beau... de ne pas penser à ce pouvoir. Oui, mieux valait ne pas y penser, ne pas penser à la prochaine fois qu'elle dormirait... ne pas penser à ces visages, à ces harpies qui lui courraient après.
Ses empreintes se faisaient au fur et à mesure qu'elle marchait dans la neige. Dans le silence de ses pas pourtant, elle essayait de ne pas réfléchir. Juste regarder la beauté de l'endroit... elle se baladait, un peu par hasard, essayant d'oublier sa fatigue, son épuisement, aussi.
Et comme elle se baladait, elle se trouva, enfin, en face du lac.
C'était joli... ça avait un certain charme, tout de même. Le lac était juste recouvert d'une petite pellicule de glace, qu'on devinait fine et légère. Une minuscule couverture de glace, et l'on voyait à travers l'eau, un peu sale, mais qui possédait quand même un attrait... de l'eau, ce n'était que de l'eau. Elle décida de s'asseoir là, à quelques mètres du lac.
De l'eau... rien d'autre. Il n'y avait pas de poissons, pas de plantes, rien... qu'une nature morte, et de l'eau. Elle décida finalement de s'en approcher, et posa ses pieds dessus. Malgré ses bottes, elle en sentait la froideur... et la fragilité.
Finalement, elle retira ses pieds. Elle ne voulait pas que la glace se brisât... pas comme ses rêves se brisaient.
Et elle resta là, dans le froid, mais sans s'en préoccuper. Elle resta là, parce que c'était calme, et beau... l'eau l'apaisait. Elle avait l'impression que c'était une solution à ses problèmes... pourquoi pensait-elle cela ? Elle ne le savait ; mais c'était juste un sentiment. Comme si s'y plonger aurait permis l'abolition de ses rêves, l'abolition de ses souffrances. L'irlandaise s'en approcha à nouveau, lentement, et dessina un cercle sur la glace, avec de la neige. Ah, elle devait être bien ennuyée pour faire cela... elle rit sombrement. De la neige, de l'eau... la même chose, finalement.
De l'eau... l'eau était captivante. Aucun mouvement, aucun relief, à la surface, et pourtant, il suffisant d'y faire tomber quelques gouttes de cette même eau pour créer une onde qui se propageait, se propageait, jusqu'à ce qu'elle s'évanouît, lentement...
Elle était sur la glace. Elle ne savait plus trop pourquoi... Elle voulait être en phase avec l'eau ; maintenant elle en était persuadée : l'eau était une réponse à ses problèmes. Mais elle ne savait pas comment, mais elle savait que cette eau l'apaisait... le contact de la glace était froid, et bien léger.
La glace, si frêle, se romput. Sinead tomba.
Elle ne se débattit pas. A quoi bon ? Au final, c'étaient toujours ses rêves qui l'emportaient, et jamais elle... et puis, peut-être que ça, ce serait une fin ? Ou peut-être n'était-ce encore qu'un rêve ? Qui sait... la froideur de l'eau lui annihilait le sens du toucher. Elle ne ressentait plus rien, maintenant... pourtant, il lui avait semblé qu'elle était douce...
Petite bulle d'air qui remonte lentement à la surface... Sinead ouvrit ses yeux. C'était moins impure qu'elle l'aurait pensé... l'eau était assez propre. La terre, en revanche, elle, était noire, si noire... il n'y avait presque plus de lumière, en-dessous. Et elle coulait, elle coulait... d'autres bulles vinrent finalement rejoindre leur aînée, dans des mouvements précipités et désordonnés.
Son corps ne pouvait plus se débattre ; il avait besoin d'oxygène. Elle inspira, avalant ainsi l'eau du lac.

Les secousses que son corps faisait désespérément pour respirer l'éveillèrent. Elle avait mal, elle avait besoin de respirer... mais par-dessus tout, elle avait mal en son coeur. Quand ? Quand est-ce-que ça s'arrêterait ? Des soubresauts la parcouraient. Un rêve, encore... alors qu'elle ne se souvenait même pas de s'être allongée. Un rêve, juste un rêve, et toujours des rêves, jamais la réalité. La seule réalité que lui offraient ces rêves, c'était ça : une blessure à la jambe, une noyade, ou presque... des larmes amères coulaient de ses joues, tandis qu'elle s'étouffait un peu plus. Finalement, elle recracha l'eau, et inspira une énorme bouffée d'air - la chaleur qu'elle éprouva lui brûla les poumons.
Elle regarda le lac. Peut-être que c'était vraiment cela, la solution...

[

Entre Boston et ici]

[Je m'incruste, niark]

Dans le parc, il y avait par endroit près d'un mètre de neige. Durant toute la matinée la neige était tombée et avait ainsi envahie presque toute la région. Alex lui s'en foutait, parce qu'il aimait bien la neige. Pas qu'il faisait des bonhommes de neige avec un bonnet rouge et un carotte en guise de nez non, c'est juste qu'il aimait bien balancé des boules de neige glacées sur la figure des résidents de l'Institut, et en particulier Edouard, allez savoir pourquoi ... Bref.

La plupart des élèves avaient décidé de rester à l'intérieur, à l'abri de la neige et du froid, sauf quelques irréductibles qui prenaient l'air, seuls ou non. Toujours est-il que le petit blondinet rentrait de Boston et pour changer - oui, car il trouvait que les transports en commun étaient un peu longs et que les gens étaient un peu trop enrhumés ces temps-ci - il avait décidé de rentré à pied. enfin à pied, pas vraiment, il avait décidé de manger plusieurs kilomètres de distance à coup de téléports consécutifs. Cela lui évitait notamment de s'ennuyer en regardant la paysage alors qu'il marchait sur le bas coté de la route.
Bien évidement, le jeune blondinet hyper-actif avait décidé d'innover cette fois. Arrivé à un peu moins d'un kilomètre de l'Institut il entreprit de se téléporter afin d'arriver directement dans sa chambre - qui soit dit en passant se trouvait de toute manière trop loin -.

Ce téléport eu plus ou moins de succès, car en effet il se téléporta, mais pas vraiment à l'endroit souhaité. Le trublion farceur se rematérialisa à plusieurs mètres au dessus d'un couche de neige épaisse ... Dans le parc (et comme par hazard ^^) pas loin du lac.

Mr.Turner s'écrasa alors pitoyablement en plein milieu de la poudreuse en gueulant comme si une armée de zombi "Ikéa" était à ses trousses - il faisait autant de bruit qu'un orchestre symphonique en pleine représentation, le bougre -, se releva difficilement alors qu'il était à moitié ensevelli dans la neige et se secoua vainement pour faire tomber la neige qu'il avait partout sur lui.

Bordel de dieu ! C'est froid c'machin en plus !

S'écria-t-il en remarquant que la neige lui arrivait presque jusqu'au torse alors qu'il était debout. Tout occupé à chercher un moyen de se sortir de sa tombe enneigée, il ne remarqua pas la présence d'autres individus ...

La surface de l'eau était froide. Mais cette eau là était bien réelle... du moins, elle le pensait. Elle l'espérait ?
Sinead resta ainsi, juste à côté de l'eau, ses pieds nus et déjà glacés trempant dans le lac. C'était froid... très froid. Paradoxalement, c'était si froid qu'au bout de quelques minutes, elle ne le ressentit plus. Une question s'affichait dans son esprit, légèrement d'abord, puis de plus en plus opressante. Y aller, ou ne pas y aller ?... Elle ne savait pas.
C'était confus.
Elle en avait assez de ces rêves, elle n'en voulait plus... le froid qu'elle ressentait paralysait ses muscles, paralysait son cerveau. Pourtant, le temps la calmait, la faisait réfléchir. Il y avait peut-être d'autres solutions... car après la mort, on ne pouvait pas revenir en arrière. Si elle s'avançait dans l'eau, elle mourrait.
Et ce serait la fin. Sa fin.

Elle essuya une coulée d'eau sur son pied. Elle était assise dans la neige, seule... elle avait froid. Ah, de toutes façons, l'air était tellement glacial ici, que si elle ne rentrait pas vite, elle mourrait de toutes façons...
Sa main effleura la surface à demi-gelée du lac. Elle était si frêle, cette glace. Il lui suffisait de se pencher, de tomber, de rester dans l'eau une minute... et après quelques instants définitifs, plus aucun dioxygène n'approvisionnerait ses organes. Elle relâcherait son dernier souffle, et son corps avalerait par réflexe l'eau glacée. La sensation durerait quelques instants, puis elle faiblirait, et enfin, elle mourrait.
On trouverait son corps dans... oh, dans un jour, dans une semaine, dans un mois peut-être ? On le trouverait, on déplorerait sa perte, alors que personne, quasiment personne, ne la connaissait. Et on l'oublierait quelques jours plus tard...
Ainsi serait sa vie. Ou sa mort ? Drôle de mort... banale. Elle aurait presque pu y donner un titre. Quelque chose comme La pathétique fin d'O'Hegarty Sinead.

Mais tout cela ne l'avancait que peu. Elle n'avait toujours pas la réponse à sa question. Y aller, ne pas y aller ?... C'était un petit dilemne.
Son pied effleura encore la surface. Elle frémit, ressentissant à nouveau la morsure du froid.
Elle se leva. Avanca un pied vers l'eau... puis le recula. Elle ne savait pas encore. Elle n'était pas sûre. L'irlandaise laissa à terre ses chaussures et, toujours pieds nus, commença à faire le tour du lac. Au moins, c'était sûr : si elle décidait de ne pas se jeter à l'eau aujourd'hui, elle allait au moins tomber malade. Ce qui voudrait dire du sommeil à volonté. Ce qui voudrait dire de nombreux cauchemars. Et donc encore des souffrances supplémentaires... peut-être y vaudrait-il mieux y mettre un terme.
Elle regarda le lac, la forêt. C'était beau... c'était blanc. Blanc sale, évidemment. Et si l'on enlevait cette saleté, si l'on ne regardait que la neige... tout était blanc. Tout, uniforme...
Sinead avanca encore vers l'eau. Mais cette fois, elle ne recula pas. Elle regarda la fine couche de glace, et posa un pied dessus, sans y mettre de force. Blanche... l'eau était presque blanche, elle aussi.
De la fumée jaunâtre et un grand bruit indiquèrent qu'une personne venait d'arriver. Et une seule pouvait arriver de cette manière. Chance, c'était une des seules que connaissait ne serait-ce qu'un peu l'irlandaise.

- Alex ?

Elle se retourna, apercevant soudainement le jeune homme injurier... injurier... la neige ? Apparemment.
L'irlandaise ne dit rien de plus. Pas qu'elle ne voulait rien dire, mais qu'elle ne savait pas, vraiment pas, quoi dire. "Oh... re-bonjour... mauvais temps n'est-ce-pas ?" Elle avait juste prononcé le pronom, presque par réflexe, et plutôt pour elle-même que pour l'interloquer. Et du coup, elle se retrouvait à quelques pas d'elle, les pieds nus, à deux doigts de se... se noyer. Se suicider.
Elle se rendit quelque part un peu compte de la bêtise de son geste. Toute cette fatigue, toutes ces souffrances... elles la mettaient à bout. Pourquoi aurait-elle fait ça ? Ca ne lui ressemblait pas. Elle s'éloigna de quelques centimètres du bord de l'eau, et regarda quelques instants Alex. Mais elle ne dit rien ; elle n'avait toujours pas trouvé de mots.
Elle ne dit rien, et s'éloigna, refaisant le chemin inverse, pour retrouver ses chaussures. Elle ne ressentait plus rien. Elle avait vraiment froid... elle prendrait quelque chose de chaud, en rentrant.
Mais avant cela, avant de s'éloigner véritablement, quand elle avait fait un pas, sans se retourner, et sans lever sa tête, ses lèvres s'entrouvrirent et murmurèrent deux syllabes :

- Merci...

Tout à ses trublionneries démeusurées - à savoir des espèces de grognements, de la neige qui vole et des "atchoum" tonitruants -, Alex se dégagea les pattes pleines de neige avant de sortir définitivement de la poudreuse en utilisant son pouvoir et revenir ainsi sur le chemin du parc. Ce qu'il laissa derrière lui était une sorte de trou mal creusé, pas très large.

Alors que le gnome téléporteur virait à grand coups de main le solide blanc et froid qu'il avait sur ses vêtements en ronchonnant bruyamment, quelqu'un l'appela par son prénom. Un peu à la manière des lapins (on rigole pas !), il leva prestemment la tête et chercha qui l'appelait, l'oeil vif et le poil brillant - un peu XD -. Il reconnut plus ou moins la personne qui l'avait appelé, c'était une nana qu'il avait entrevu et accueilli lui semblait-il, il l'avait notament croisé à la cuisine de l'Institut où elle avait piqué sa crise il y a quelques temps, à propos d'une odeur désagréablement soufrée. Alex ne l'avait pas trop dans son estime, autant il n'aimait pas ne pas apprécier les gens, autant critiquer sur la couleur de sa brume c'était pas sympa ! Qu'est-ce qu'il y pouvait lui, hein, il avait pas eu l'choix à la naissance, après tout. En plus, c'était pas lui qui était accro à la caféine hein ! Non mais oh.
Toujours est-il qu'il ne fut pas étonné de remarquer de nombreux signes de fatigue chez elle.

Par contre, il fut assez étonné qu'elle le remercie. Quoi, elle avait fait une gaffe et elle pensait que l'entrée d'Alex allait la couvrir ? Edouard devait être à ses trousses ! Oh pita, le trublion s'était fait doubler ?!
Non ... Impossible ! Sa faisait depuis qu'il était arrivé ici qu'il menait la vie dure au majordome, et personne encore ne l'avait doublé !

Non non il divague ... C'est pas le genre à faire que des saloperies rien que pour le plaisir d'emmerder le monde, cette Sinead. Quoi que, elle aurait profité de ses absences répétées avec le groupe ?

Naaaaaaaannnnnnnnnnnnnnnn, elle f'rait pas ça ? Surtout qu'elle avait pas la tête d'une nana qui venait de faire une bétise marrante, c'était plutôt le genre "Et 'vla que j'me balance par dessus la falaise sans avoir de pouvoir de régénération, haha" (XD).

Alex était assez intrigué, il faudra qu'il demande à Edouard si on l'avait doublé ! Après tout, il en valait de sa réputation ! Quoi que parfois, il s'en serait bien passé, de cette répuation ... .

Une fois Sinead éloignée, et Alex sortit de ses pensées - toutes sauf macabres -, il prit le chemin de l'entrée de l'établissement, en prenant soin de bien se rouler dans la poudreuse ...

[j'imagine que t'es sorti du sujet, alors, ben moi aussi dans ce cas^^]

[

A l'intérieur de l'Institut]

(... Euh... nan XD. Mais c'est pas grave XD.)

Ses pas la conduisaient, dans la neige, vers ses vêtements. Elle avait froid, à ses pieds, surtout. Une fois arrivée à l'endroit où elle les avait laissés, quelques instants auparavant, elle s'agenouilla, puis enfila ses chaussures en quelques mouvements. C'était mieux ainsi, tout de même... elle se frotta les mains, souffla un air chaud dessus pour les réchauffer.
Elle ferait mieux de rentrer. C'était déjà sûr qu'elle allait tomber malade, alors il valait mieux ne pas en rajouter...
L'irlandaise regarda le lac. Comment avait-elle pu penser à ça... pourquoi... non, elle connaissait déjà toutes les réponses à ses questions. Elle connaissait, aussi, les solutions à ses problèmes. Mais même comme ça, elle n'y arrivait pas... pas toute seule.
Sa main frôla la surface gelée du lac. Juste pour ressentir la morsure du froid... plus exactement, la succion de la glace voulant aspirer l'eau de son corps... après tout, c'était comme ça, non ? Pour chaque problème, il y avait une solution. Pour chaque événement, une explication.
Et pour le sien, alors ?... Trop. Tout simplement, "trop." Trop de temps passé seule dans cette petite chambre. Trop de cauchemars dont elle se souvenait. Trop de rêves qu'elle oubliait. Trop de solitude, surtout. Et puis, pas assez. Pas assez de sommeil. Pas assez d'amis. Pas assez d'envie de vivre ; pas assez de raisons de vivre.
Il faudrait qu'elle change ça... rencontrer plus de gens, au final.
Sinead marchait dans la neige, maintenant, rentrant vers l'Institut.
Oui... pourquoi, exactement, n'avait-elle pas rencontré vraiment quelqu'un, jusqu'à présent ? Pourtant, avant, elle se faisait assez facilement des amis... oui, c'était ça, certainement... en fait... maintenant qu'elle y réfléchissait, à chaque fois qu'elle avait rencontré quelqu'un avec qui elle aurait pu avoir des liens... elle s'était arrangée pour ne pas en avoir. Pourquoi ? Par peur de l'autre, sans doute... peur de ce qu'ils pouvaient faire avec leur pouvoir. Peur de ce qu'elle aurait pu leur faire avec le sien. Peur également d'être trop incontrôlée, d'être brusque, comme tout à l'heure, dans la cuisine...
Ah, elle devrait penser à s'excuser auprès des autres personnes... Derek et Sebastien, si elle se souvenait bien. Et à Alex, aussi... elle l'avait bien remercié là, mais ne s'était pas excusé... Oui, elle devrait peut-être faire ça.
Ce soir, c'était la nouvelle année. Ce serait peut-être bête de la fêter seule... ils en avaient également parlée, dans la cuisine. D'une fête. Elle ne savait pas où. Peut-être qu'elle irait... un peu...
Oui, ça permettrait de nouer des liens. Ou, au moins, de s'excuser, de prendre un nouveau départ...
Sinead marchait toujours sur la neige, avançant parfois avec difficulté. Elle n'allait pas tarder à tomber malade, si elle ne se protégeait pas avant. Elle passerait à l'infirmerie prendre quelque chose en prévention...
Ses pas silencieux brisaient parfois la neige, en des craquements sourds. Intérieurement, elle se fit une promesse. Ou un début de promesse. En fait, elle ne savait pas trop, et elle n'y réfléchissait pas trop.
Mais cette promesse, c'était juste de tenir... de tenir le coup, de survivre. Peut-être même de profiter de la vie. De rire, parfois. Voire même de sourire. Enfin, il ne fallait pas quand même trop en demander, hein... Déjà de rire, ce serait bien...
Et ainsi, avec cette promesse qui n'en était pas une, Sinead rentra dans l'Institut.

(Infirmerie)