Chambre du russe

La chambre était rangé de manière spartiate, rien qui dépassait. Sur la tablette du bureau sous la fenêtre, tronait une bouteille de vodka déjà entamée, et une cigarette fumait dans un cendrier. sur le lit, Féodor dimitrievitch Gorgorine était nu comme un vers, la peau couleur d'ivoire, le torse légerement velu. Sa jambe gauche était marqué par une vilaine cicatrice du somment de la hanche jusqu'à mi cuisse. Sa canne à pommeau ron reposait sur la table de nuit.

Mentat n'avait ni pitié, ni respect pour la vie privée de personne. Ainsi depuis quelques jours qu'il avait retrouvé ses pouvoirs, il fouillait sans vergogne dans l'esprit des gens, collectionnant comme à son habitude les troubles et les bizarreries mentales de ses contemporains. Le loup des steppes aimait suivre parfois son amour à la peau pâle dont la nouvelle coiffure et les yeux toujours aussi captivant, le ravissait.

Il se rendait compte qu'il devenait jaloux des autres, du contact franc et direct que mettait Tsipora dans ses rencontres. sa spontanéité le torturait. Purtant, il lisait en elle comme dans un livre ouvert, alors pourquoi s'en faire ? Mentat n'était pas du genre à se laisser aller à des sentiments et cette demoiselle l'avait transformé jusque dans ses retranchements. Pour lutter, le russe avait décidé de se bouger, ce matin là.

pourtant, il demeurait saisit. A l'autre bout de l'aile des chambres, dans le bureau de marcus, il saisissait les émotions contradictoires, des pensées troublées et des secrets qu'il n'aurait peut-être pas du entendre...

Là où Mentat tendait son esprit

Il réfléchit rapidement, le joueur d'échec se demandait ce qu'il pourrait tirer de ce savoir. Pour l'instant rien, il était encore trop tendu trop de mauvaise humeure pour se laisser aller à jouer au jeu des secrets. Mais, l'info, bien cachée dans un coin de son cerveau, il la gardait précieusement. Il s'habilla pour sortir, costume anthracite, gabardine, sa canne.

(Direction ----> La Salle à Manger)

[Viens d'arriver du hall]

En ce moment, Doris pensait être le plus heureux des hommes... ou du moins des jeunes hommes. Non seulement il venait de trouver un endroit où il y avait plusieurs chambres, chose qu'il recherchait activement et qu'il doutait de trouver connaissant son maigre sens de l'orientation, mais en plus cette partie de la confrérie ne nécessitait aucun escalier d'accès. Et c'est là le pourquoi de son choix d'orientation à son arrivée. Se connaissant, il serait mort de fatigue avant d'avoir tout gravit.

Par contre, il est important de signaler qu'il glissa dans le couloir à cause de l'humidité. Pieds nu, tout mouillé et sur du carrelage, il n'en fallait pas plus à Doris pour s'écrouler. Il le fit en l'absence de témoins, ce qui lui permit de ne pas avoir à se défiler devant des crétins morts de rires.

*Bordel d'aqua-planning !* Il s'appuya sur le mur le plus proche afin de s'aider à se redresser. *D'ailleurs, pourquoi j'ai glissé là dessus ? C'est peut-être du à la forte polarité de la molécule d'eau... Ben oui, et ça expliquerait pourquoi les matières grasses font glisser aussi ! Forcément, avec une partie complètement hydrophobe, ça ne peut que supprimer les forces de frottement.
M'enfin, tout serait réglé si les propriétaires des lieux avaient installé de la moquette.*

Il se releva en faisant attention de ne plus tomber et continua sa réflexion sur les effets inductifs au sein d'une molécule, se demandant quel produit à sa connaissance aurait le plus fort pouvoir lubrifiant. Et pour dire à quel point il n'avait que peut d'intérêt pour les humains en général, il n'eut aucune autre pensée pour les "propriétaires des lieux" déjà mentionnés, même s'il leur devait sa venue.

Légèrement secoué par la chute, il arriva tout claudiquant et en s'appuyant à tout objet pouvant le supporter à la première chambre qu'il vu. Il s'appuya sur la poignée et entra.
Une chose le choqua en entrant : l'odeur d'alcool insupportable pour quelqu'un dont la boisson la plus alcoolisée ingurgitée jusqu'ici était du jus de fruits. La cigarette aussi l'incommodait.

*Ah, mais quelle horreur ! Je ne comprends même pas pourquoi l'homme de ménage ne fait pas son boulot. Quelle misère, il va falloir que je m'en occupe moi-même, alors que j'ai bien mieux à foutre quoi.*

Il fit donc un rapide tour de la chambre pour rassembler sur la table cadavres de bouteilles et de cigarettes, bouteilles à moitié pleines, à moitié vides ou complètement remplies de Vodka pour la plupart et autres choses gênantes.

*Bon, voilà une bonne chose de faite... Maintenant, il faut m'en débarrasser. Hum...*

Doris se déplaça vers la fenêtre et l'ouvrit grand. Une forte brise entra, le projeta violemment sur le lit et fit claquer la porte. Par chance, le lit amorti la chute et il roula dessus jusqu'à en tomber. Il releva la tête, un peu étourdi, et revint vers la fenêtre. Il avait mal à la tête et ne se rendit pas compte que l'arrêt du courant d'air était dû à la fermeture de la porte. Non, là, il ne cogitait qu'à une chose : en finir avec ces saletés.

Il regarda par la fenêtre et se dit que jeter bêtement les ordure là ne serait pas bien, l'odeur d'alcool risquait de revenir. Il fallait les envoyer ailleurs... ou mieux. Il opta donc pour le "mieux", à savoir à dix mètres à gauche, sous une autre fenêtre, et suffisamment haut pour que les bouteilles se brisent.
Il tenta de faire apparaitre des trous de taille adéquate, mais il n'y parvient qu'au troisième essai, surement à cause de la douleur qui se faisait plus lancinante à la tête. Et encore, les portails téléporteurs étaient si petits que les bouteilles passaient à peine, une par une. Chaque envoi était ponctué d'un bruit d'explosion de verre ou d'un silence en fonction de ce dont il se débarrassait.

Une fois sa besogne terminée il s'écroula fatigué sur le lit, sans trop sentir l'odeur particulière de quelqu'un qui y dormait régulièrement. N'ayant pas prit le temps de se sécher ou de se laver il commença à mouiller le matelas et salir les draps à force de sombrer, lentement, vers le pays des rêves.

La bouche pâteuse, le corps encore humide, Doris se réveilla après deux petites heures de sommeil. C'était peu mais il tiendrait probablement jusqu'au lendemain avec ça.
Il s'assit sur le lit, le regard encore vague passant au travers de la fenêtre et réfléchit rapidement à sa situation.

*Bon, je suis entouré d'une bande de gueux qui ne me comprennent pas, il va falloir que je trouve un dictionnaire rapidement sinon ça va m'entraver trop longtemps et je vais perdre du temps. Quelle horreur d'ailleurs, je suis en train de ne rien faire ! Il va certainement falloir que j'aille en ville en plus pour trouver des bouquins.
Mais vraiment, à quoi j'en suis réduit... Ils ont intérêt à avoir de l'excellent matériel ici, et même des cobayes, j'ai plusieurs trucs à tester moi !
D'ailleurs il faut aussi que je me débarrasse de ça, j'ai beau aimer la fraicheur, je risque de tomber malade. Et c'est pas le moment de ralentir.*

Il venait d'attraper le col de son T-shirt par les mains et tira dessus pour le retirer, laissant voir un corps maigrichon. C'était un fait, Doris n'était pas costaud, bien au contraire ! En même temps, vu le peu qu'il mangeait... Là il venait de se réveiller et ne pensait pas à ça mais plutôt à quelque chose de pratique : se changer. Le temps d'y penser il venait d'enlever son pantalon.
C'est donc habillé d'un slip uniquement qu'il prit dans ses bras ses affaires et les draps pour les jeter dehors.
Malheureux réflexe, là d'où il venait les chambres étaient équipées d'ouvertures dans les murs pour envoyer directement le linge sale à la laverie du manoir. A défaut d'ouverture les employés n'auront qu'à sortir pour récupérer ses affaires sales.
A peine le linge jeté dehors il fouilla dans l'armoire et trouva de quoi s'habiller. Ses nouveaux vêtements étaient deux fois trop grands et puaient la clope mais il fit avec, utilisant un morceau de chiffon en guise de ceinture. Le tout lui donnait un petit côté clochard, lui d'origine si noble.

Il s'avança près de la fenêtre et monta dessus afin de sortir dehors. Après tout, pourquoi passer par la porte alors que le parc est si proche ? Preuve de son habileté d'huitre il glissa et tomba dans les draps qu'il avait jeté deux minutes auparavant, ce qui lui permis ni de trop se faire mal, ni de se mouiller. Le bras gauche légèrement endoloris il partit en direction du portail de la Confrérie afin de rejoindre la ville.

[Les rues de Boston]

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