7ème avenue. Contact

Manhatan, cité du fric et de l'orgueil.

Au sommet d'un building d'acier et de verre, le dernier étage était entièrement réservé au seul bureau d'un homme dont le visage dans l'ombre laissait planer l'esquisse d'un sourire de requin de la finance. L'homme se faisait appeler mister White, il répondait au téléphone, voix claire et forte de meneur d'homme.

" Tout à fait, Brown, vous avez carte blanche pour régler cette histoire au plus vite. Vous êtes le numéro deux sur la côte Est ! Nous avons un gros problèmes avec l'International. Non, mon vieux le vent tourne. Frappez fort ! "

Il raccrocha, il n'y avait pas de type plus pragmatique et sur que Brown. Il saurait parfaitement se charger de ce minuscule problème. Et lorsque ce serait finit, le réseau n'aurait plus de soucis à se faire et tout pourrait reprendre comme avant. La Grande Eradication.



Boston, en comparaison, une chambre d'hotel minable au papier à fleur à vomir. Deux hommes entourés de tout un attirail sophistiqué capable de brouiller n'importe quelle communication. Sourire sardonique, Brown avait raccroché. C'était l'archétype de ces hommes fringués dans un costume trop cher, lunettes noires et ce sourire perpetuel de suffisance, un homme de l'ombre. Son compagnon en revanche, Rose, c'était un petit français grassouillet, poilu et mal rasé, qui semblait mal à l'aise dans son costar trop grand et qui suait à grosse goutte. Il guettait Borwn anxieu. L'autre déposa ses lunettes pour fixer de ses yeux froids le petit homme.

" Mon plan est approuvé, Rose. Il ne nous reste plus qu'à prendre contact. "

" Vous êtes sur ? quand je vous est parlé d'elle, je ne voulais pas..."

Brown s'impatienta.

" Elle a des scrupules ? "

" Aucun ! Mais, il ne faudrait pas qu'elle sache pour moi. "

Brown jeta au français un regard dégouté, sa remarque n'avait aucun interêt, bien sur qu'elle ne saurait jamais. Il reçut le signal que tout était en place. Il lui ordonna de la fermer définitivement d'un regard impérieux. Tout se mettait en place. Il composa le numéro de téléphone d'une cabine publique et attendit laissant les sonneries glisser.

Dans la 7ème avenue de Boston, de ces cabines publiques ouvertes alignées emmergeait la sonnerie stridante du téléphone, toutes les cabines en même temps. Bientôt, la personne à qui était destinée cette appel allait passer. Tout le tremblement était de savoir si elle serait assez maligne pour saisir un seul des 10 combinés qui résonnaient.

L'air devenait trop froid et le peu de vêtements que Cindy portait se faisait ressentir. Elle ferma son blouson de motard, glissa les mains dans ses poches et continua d'avancer à grandes enjambées... Son passé, évidemment, lui avait permis de connaître beaucoup de monde et, par là même de ne pas rester bien longtemps sans travail. Aussi lui avait on fixé rendez vous, le soir, à la 7ème avenue de Boston.
Qui ?
La mutante ne saurait le dire.
En vérité, elle s'en moquait pas mal, car elle serait probablement grassement payée pour ce boulot. Même si Angela et ses magouilles lui offraient un refuge potentiel, il était temps d'encaisser un max de pognon. Et puis, les missions qui payaient le mieux étaient souvent celles qui étaient les plus palpitantes. Autant de raisons qui la poussèrent à en savoir plus sur ce mystérieux employeur dont elle ne connaissait ni le ne savait comment le joindre. Ce fait en soit représentait un danger et le danger grisait la sombre mutante.

Sur le chemin, Cindy chantonnait, pour oublier le froid.
Le genre de chansons qu'on apprend pas aux petits...
"Lalalalala...
Suck it'n deeper... Oh Suck !
Lalalalala....
A little bit deeper... Oh Suck !"
Elle arrivait sur les lieux...
Personne.
"I'm gonna make pleasure to anything just 'cause I'm lonely...
Still my game... gonna make pleasure to anything..."
Une sonnerie... Les cabines vrombissaient en choeur. Sans réfléchir, Cindy s'engouffra dans la première et décrocha.

"Allo ?"

Brown sourit d'un air ravi au français, visiblement très inquiet. L'appareil déformait la voix du grand type en costume noir à l'air froid. Il demanda d'une voix ferme.

" Vous êtes celle que certains appellent Impact ? On m'a dit que vous étiez prète à tout pour de l'argent, même à tuer ! "

Rose de son côté faisait de grand signes comme pour expliquer quelque chose à Brown. Mais celui-là tourna la tête agacé. Décidemment ce petit français commençait à sérieusement énerver l'américain au visage fermé. Borwn s'imagina armé d'une grande pince et retournant les ongles un à un de Rose. Brown retrouva aussitôt son calme. Il reprit pour cindy à l'autre bout du fil.

" Bien sur, nous ne nous rencontrerons jamais, vous ne chercherez jamais à nous retrouver et vous tacherez de rester silencieuse quand à notre petite affaire. Enfin, vous connaissez les termes de ce genre de boulot. "

Rose articula silencieusement comme un abruti fini afin d'avertir Brown une nouvelle fois. Sur ces lèvres grasses, le mot Argent se dessina. Brown hocha la tête et montra au Français la porte de la salle de bain, comme pour lui signifier : " Allez voir là-bas si j'y suis. "

Notre pauvre ami Rose suait la trouille et puait à plein nez. A n'en pas douter, la dernière fois qu'il avait rencontré Impact, devait être une triste expérience. Brown voulu le chasser d'un geste de la main, mais en plus ce couillon était bouché à l'aymerie. Brown attaqua à propos de l'argent.

" Si vous étiez interressez, dites vous que cela vaut un paquet de fric de quoi voir les prochains mois tranquilles. Prenez ce numéro de compte : 0000252485xcb02012-17. Le code est : Swan 533Xp16. Si vous téléphonez à la banque de Zurich, et que vous donnez ces chiffres, on vous donnera le solde, un demi million de dollars. C'est pour vous si vous acceptez le buysenes. "

Un demi million !
Quelle tête pouvait bien valoir un demi million de dollars ? Les contrats de ce genre, Cindy n'en avait jamais eu auparavant. Totalement grisée par la somme, la sombre mutante ne pouvait s'empêcher de sourire... Même si une apréhension lui vint : une telle somme ne serait pas simple à acquérir, on pouvait même envisager un traquenard. Mais la mercenaire n'était pas du genre raisonnable et se jetterait dans la gueule du loup par simple goût du risque. Elle répondit, d'une voix enthousiaste :

"A ce prix là, je descend qui tu veux, trésor."

Heureusement pour Cindy, sa passion n'était pas incompatible avec un goût des choses bien faites et un plaisir des suppositions. Déjà, elle envisageait une multitude de scénarios, ainsi que les moyens de les résoudre. Son ton était des plus sérieux, quand elle poursuivit :

"J'imagine que ce ne sera pas simple...
Si vous n'avez pas plus d'informations que son nom à me communiquer, il serait bon que je possède une arme efficace, un Bozar, si possible. Celà, bien sûr, n'étant qu'une garantie de plus grande efficacité..."

Vu la valeur du contrat, ce genre de babiole devait sûrement n'avoir pas grande valeur pour ses employeurs. Mais Cindy, elle, avait toujours rêvé d'en tenir un entre les mains...

La voix sardonique de la mutante crissa aux oreilles de Brown qui n'avait pas vraimant l'habitude d'être appelé Trésor. Il fulmina.

" Pour vous ce sera Mister Brown. "

Comme elle poursuivait sur certaines prétentions d'équipements et sur des demandes plus techniques, Brown la laissa terminer avant de lui dire.

" Cette somme qui vous excite tant n'est pas réservée à une seule affiche, si vous me suivez bien. Nous considérons que ce contrat nous attache l'un à l'autre pour quelques temps. Vous trouverez dans les toilettes pour homme de l'aéroport derrière la tuyauterie de la dernière cabine la clé d'une consigne. Dans la consigne, il y a un sac. Et dans le sac, 70 000 dollars, de quoi trouver vous même votre Bousar... il y aura aussi un téléphone portable qui nous permettra de vous contacter quand nous le souhaiterons. Ainsi que la photo de votre première mission et un dossier sur le sujet à éliminer. "

D'ordinaire, Brown aurait aussitôt raccrocher après avoir donner ses instructions. Mais l'energumène à l'autre bout de la ligne, avait peut-être besoin de précision. Brown jouait gros sur cette histoire et il attendait beaucoup de Cindy.

Alors il y aurait plusieurs cibles. Soit, celà semblait bien plus logique à Cindy, à présent, ayant un peu de mal à donner à la vie humaine autant de prix. La vérité, triste vérité, c'est que la mort de quelqu'un ne valait souvent pas plus d'argent que l'enlèvement ou le vol d'objet comme d'informations... Détruire était souvent plus simple que de contourner et subtiliser. Revenant à la réalité, la sombre mutante retraça le chemin dans son esprit :
Aéroport.
Toilettes pour hommes.
Dernière cabine.
Tuyauterie...
Puis enfin consigne. Le tout était bien orchestré, la mercenaire ne pouvait pas encore se plaindre d'avoir un employeur désorganisé. Ces contrats étaient souvent donné par les plus hauts placés de la société et rarement par des personnes seules. Bien que la curiosité de Cindy la tiraillait, la somme promise lui permettait de se maitriser. La voix calme, posée, elle répondit :

"Je suppose que je sais tout ce que j'avais à savoir...
Nous ne nous reparlerons pas avant que j'ai trouvé ce portable. Merci et au revoir, monsieur Brown.

D'ordinaire, Cindy n'avait presque jamais à raccrocher elle même. Se pourrait il que l'employeur risquait gros ? Sa place dans les hautes sphères, sa vie peut être ? Ca n'était pas important... Cindy avait une réputation à tenir, même si sa vie avait connu quelques échecs, "Impact" était réputée pour son efficacité.
La sombre mutante décrocha de nouveau le téléphone.
Rapidement, ses doigts composèrent le numéro d'une société de taxis. Après avoir attendu un peu, elle commanda un transport pour l'aéroport. Pas question de perdre du temps, Cindy n'avait pas sommeil et il fallait faire avancer les choses rapidement. Et avec la vitesse qui allait de paire avec son excitation, la mercenaire était déjà dans l'aéroport, se dirigeant vers les toilettes.

[HRP : je continue sur ce post là où à la suite d'un autre ?
Je laisse au MJ le soin de déterminer si j'y croise du monde ou pas, aux toilettes ^^]

( hrp : Continue là, c'est aussi bien ^^)

Après avoir raccroché, Brown fixa Rose, de ses yeux fixe de poisson mort. Le français ne sembalit pas à l'aise; il puait la trouille à cent mètre. L'autre, pire qu'un croque mort grinça.

" Je croie que votre petite protégée est un très bon choix, Monsieur Rose. Elle m'a l'air décidé. Quand à vous, nous sommes désolé, nous n'avons plus besoin de vos services. Messieurs..."

" non ! attendez, le Cercle m'a promit ! Vous ne pouvez... "

Brown secoua la tête faussement désolé. Derrière lui, deux gardes du coprs aussi uimpersonnels que des clones à lunettes noirs, avaient surgis. Rose se pissa dessus en couinant.

" Vous comprenez bien que pour notre nouvelle recrue, vous êtes le seule lien qui pourrait lui permettre de remonter jusqu'à nous et vous ne valez pas grand chose. "

Un geste de la main agacé. Les deux sbires saisirent un Rose palichon avant de le balancer par la fenêtre du 5ème étage de l'hôtel miteux.



Impact avait rejoint l'aéroport de Boston, un endroit aussi impersonnel et venteux qu'une glacière. La cohue même à cette heure tardive s'écartait de la mutante au physique trop repérable. Cindy se dirigea vers les toilettes pour homme. Le balayeur qui la vit passer lui jeta un regard désabusé. Il venait juste de voir rentrer un trio assez disparate composé d'un travesti, d'un nain au facies grotesque et d'une blonde plantureuse. C'était pas le jour où il serait surpris par une mutante qui rentrait dans les toilettes des hommes.

Dasn les toilettes, trois types alignés en rang d'oignon devant les urinoirs se retournèrent et manquèrent de finir sur les pantalons. Une femme et mutante en plus... Assez inquiètante pour que les gars sortent en se rebraguettant fort peu discretement. Derrière la porte de la cabine qu'elle visait des bruits fort peu équivoques.

Ca risquait d'être difficile d'obtenir sa clé. Au bout de dix minutes, elle risquait de trouver le temps long.

Rusée demoiselle pleine de ressource, Impact lacha sa superball par dessus la séparation des chiottes. Les bruits dégeulasses qui émanait de la cabine qu'elle visait se transformèrent en cri de douleur, pui de peur. L'endroit trop exigue empêchait le trio de choc de s'échapper trop vite. Ils s'enfuirent sans demander leur reste laissant la mutante maîtresse du champ de bataille. Dans le chiotte d'à côté reposait une culotte en dentelle taille 54 et passablement douteuse. Derrière la tuyauterie, elle découvrit la clé de consigne qu'elle était venue chercher.

Elle ressortit tranquillement arrachant un sourire au balayeur qui n'avait pas bougé de sa place. Le brave gars venait de revoir passé son étrange trio, couvert de bleus et a demi nus, hurlants comme des possédés à travers la gare. Par contre question discrétion, Cindy avait pas fait dans la dentelle. Elle allait devoir faire vite.

Elle trouva rapidement dans le grand hall éclairé et froid le coin des consignes, le numéro de sa clé correspondait à un banal placard à porte mettalique comme tous les autres. Regard à gauche et à droite, l'aéroport était presque vide hormis deux vigiles qui après le passage des trois zozos faisaient une ronde symbolique. Mais vu la gueule des plaignats, les flics avaient pas l'air très motivé.

La clé tourna. A l'intérieur, un sac de sport, dans le sac : Un tapis de bifton, 75 000 dollars de quoi rêver pour quelques temps. Un dossier, une photo, un nom : Jérémiah Brood, une adresse : Hotel Hilton, chambre 3 264. Bien sur tronait un de ses visiophones dernier cri gainé de noir, l'unique contact avec ses employeurs. Il y avait un numéro inscrit dans le répertoire.

Jérémiah Brood était le conseiller du gouverneur de Floride, officellement, il venait préparer le déplacement de son patron sur Boston. Officieusement, il avait rendez-vous le surlendemain avec Malicia, directrice de l'Institut. Il devrait être abattu d'ici là, il ne devait jamais arrivé jusqu'à la maison d'accueil des mutants. Tout ceci était issu d'une courte fiche qui décrivait quelques habitudes du bonhomme. Son penchant pour la cigarette, et le fait qu'il avait réservé une escorte girl et une table au San Angelo pour le lendemain soir. son avion débarquait dans 15 mn.