Porte n°5 - Chambre de Vanessa Carlton

===> Le hall d'entrée...

Chambre numéro cinq. Chambre numéro cinq. A voilà ! Vanessa la trouva plutôt rapidement. Elle n'était pas très éloignée de l'escalier qui menait à l'étage. Un bon point pour elle. Au moins elle n'aurait pas à faire trois kilomètres pour pouvoir descendre au rez-de-chaussée si l'envie lui prenait. Posant sa valise à ses côtés, elle introduisit la carte dans la fente et ouvrit lentement la porte. Elle fut étonnée de voir que la chambre avait déjà été aérée.

C'était bien ca, ils prenaient bien soin de leurs nouveaux ici apparamment ! Elle souria à demi puis se pencha pour reprendre sa valise en main. Vanessa pénétra complètement à l'intérieur de la pièce et referma la porte derrière elle. D'ailleurs partout où elle allait, il fallait que la porte derrière elle soit fermée sinon elle se sentait vraiment mal à l'aise. Petite manie dont elle ne pouvait se débarasser. Ou peût-être était-ce la peur de voir quelqu'un surgir de derrière et l'attaquer par surprise ?

Elle soupira et alla poser sa valise sur son lit. Elle en profita pour examiner les lieux. Chambre tout ce qu'il y avait de plus rustique. Pratiquement tout le petit mobilier était en bois vernis et cela lui conférait une atmosphère plutôt chaleureuse au goût de la jeune femme. Ouvrant sa valise, Vanessa en sortit tout d'abord les deux photos encadrées des deux êtres les plus chers à son coeur. Ses défunts parents. Elle les posa soigneusement sur la petite table de chevet, un voile de tristesse dans le regard.

Vanessa rangea ensuite toutes ses petites affaires dans les tiroirs de la commode. Tout ceci fait, la jeune femme alla s'asseoir sur son lit, face aux deux petits cadres, les observant intensément. Alors que l'espace faisait place au silence le plus total, Vanessa leva le bras et caressa du bout des doigts, tour à tour, les deux photos qui lui faisaient face. Son visage reflétait une certaine tristesse, mais son regard, lui, montrait sa détermination. Elle murmura tout bas.

"Je leur ferai payer à tous ce qu'ils vous ont fait, je vous le promets"

Après un petit soupir de lassitude, Vanessa se décida à faire un petit somme. Elle commençait à se sentir légèrement fatiguée tout à coup. Elle rabaissa les couvertures, se déshabilla rapidement, ne gardant que ses sous-vêtements, et s'engouffra dans son lit. Elle fixa le plafond quelques minutes, puis finit par se laisser aller au sommeil qui petit à petit s'emparait d'elle, la plongeant dans le noir le plus complet.

Deux heures plus tard

Atchoum ! Atchoum ! Atchoum ! C'est sous les éternuements répétitifs que Vanessa se réveilla. Elle ouvrit difficilement les yeux, encore légèrement endormie. Revoyant la pièce dans laquelle elle se trouvait, elle sentit son coeur s'affoler, ne la reconnaissant pas. Cependant, les souvenirs de son arrivée à la Confrérie revinrent à sa mémoire. Combien de temps avait-elle dormi ? Jetant un petit coup d'oeil sur le réveil, elle se réveilla complètement cette fois-ci.

Elle allait manquer son rendez-vous ! Quelle linotte cette fille, c'était pas possible ! Vanessa se leva vivement de son lit en repoussant les couvertures sans ménagement. Elle se jeta sur la commode et farfouilla dans les tiroirs pour en extraire un jean de couleur bleu, débardeur rouge ainsi que des sous-vêtements de dentelle, noirs. Elle courut jusqu'à la salle de bain pour prendre un douche en quatrième vitesse.

De retour dans la chambre, le visage beaucoup plus présentable grâce au léger maquillage qu'elle avait mis, Vanessa ne perdit pas plus de temps. Elle rangea tout le petit capharnaüm laissé derrière elle, enfila ses bottines de cuir, sa veste, empoigna son sac à main et fut prête à sortir. Son téléphone choisit justement le moment où elle avait la main sur la poignée de la porte. Vanessa fit demi-tour et se dirigea vers la table de chevet pour empoigner celui-ci et répondit d'une voix légèrement irritée.

"Oui ?"

- Vanessa ? Mais qu'est-ce que tu trafiques ? Ca va faire près d'une demi-heure que je t'attends !

La jeune femme se mordit la lèvre, penaude. Dire que s'il n'y avait pas eu ses éternuements elle serait encore en train de roupiller ! D'ailleurs elle avait de la chance que ceux-ci se soient calmés, pour une fois. Elle répondit à son amie d'une voix extrêmement contrite.

"Désolée, petit contre-temps, mais je suis déjà en route là et j'arrive !"

Elle raccrocha sans laisser le temps à son amie de répliquer et laissa tomber son portable dans son sac. Vanesse se dirigea de nouveau vers la porte et cette fois, elle quitta sa chambre d'un pas pressé. Si son amie savait que son contre-temps n'était autre que le fait qu'elle était en train de dormir, sûrement qu'elle l'étriperait elle, dont la patience n'était pas du tout son fort ! Elle n'était pas vraiment emballée à l'idée de devoir sortir de nouveau sous la pluie, mais tant pis, un rendez-vous était un rendez-vous !

===> Les rues de Boston...

=> Hall d'entrée

Dragomir, une fois son livre rangé soigneusement dans son sac, et après avoir assuré sa prise afin d'éviter que l'inconnue ne tombe à la renverse et après avoir obtenus l'information qu'il désirait, à savoir quel était le numéro de la chambre de cette demoiselle, il continuât alors à grimper les dernière marches les séparant de l'étage suivant. Il essayait d'aller le plus lentement possible, ou tout du moins le plus délicatement possible afin que l'inconnue n'est pas à se servir de sa jambe blessé, ni même à trop forcé sur sa jambe non blessé.

Une fois arrivé au premier étage, Dragomir tourna immédiatement à droite à la recherche de la chambre numéro 5, il dut pour cela traverser un petit couloir ou les numéro était noté sur le cadre de la porte, il passa devant les portes 1 à 4 avant de finalement arriver devant la porte numéro 5, il laissa l'inconnu l'ouvrir à l'aide de son passe magnétique avant d'ouvrir la porte et de pénétrer dans la chambre.

Une fois à l'intérieur Dragomir nota qu'une majorité du mobilier présent dans cette pièce était en bois, et possédaient un charme et une beauté artistique très agréable aux yeux de Dragomir. Cependant, et hormis la petite table de chevet qui ne contenait que deux photos montrant un homme et une femme assez âges, probablement la famille de l'inconnue, aucun autre meuble ou mur n'arborait d'image, de photos ou tout autre signe distinctif capable de déterminer la personnalité de la personne qui vivait dans cette pièce, bien que justement l'absence d'image permettait un peu à Dragomir d'en connaître un peu sur la personnalité de l'inconnue.

Par exemple le simple fait de n'avoir pas plus de photos personnel indiquait deux choses, la première était que ces photos étaient les deux seul qu'elle aimé ou qu'elle est pu sauvé d'un quelconque désastre et la seconde chose qui indiquait aussi peu de souvenir personnel était le fait qu'elle devait être souvent en vadrouille ou bien être prête à partir à n'importe quel moment. Cela traduisait d'une sensation de traque, en tant que mutante elle dut être souvent traqué et rejeté et cela du lui donner l'habitude de devoir se déplacer constamment en étant tout le temps sur ses gardes.

Cependant tout ceci n'intéressé pas Dragomir, il releva bien tout ces détails les gardant dans un pan de sa mémoire mais il s'en moquait complètement, il se contentât juste que de déposer l'inconnue sur son lit tout en se redressant attendant de voir si elle souhaitait de l'aide, ou non.

===> Hall d'entrée...

Alors qu'ils montaient, Vanessa remarqua que le jeune homme baissait considérablement l'allure pour lui faciliter les choses. Elle l'observa plus attentivement de son regard noir. Elle s'était légèrement trompée sur son compte car il semblait quand même avoir certaines valeurs morales. Elle se mit à sourire lentement détournant son regard pour le poser de nouveau sur les marches. Il ne faudrait pas qu'elle trébuche pour se retrouver tout en bas non plus !

Une fois arrivés au couloir du premier étage, Vanessa suivit le jeune homme jusqu'à sa chambre. Elle n'aimait pas trop recevoir dans son petit havre de paix, surtout qu'elle venait seulement de s'y installer, mais le choix lui faisait défaut malheureusement alors ca n'était pas le moment de chipoter ! Lorsqu'ils se trouvèrent devant la porte, Vanessa porta la main à son sac pour en sortir sa carte magnétique.

Elle soupira, se souvenant qu'elle avait failli oublier son sac au café. Si cela avait été le cas, elle se demandait bien ce qu'elle aurait pû faire ! Elle passa sa carte dans la fente et laissa Dragomir ouvrir la porte. Vanessa posa lentement son sac sur la commode et suivit le jeune homme au centre, toujours claudiquant légèrement. Jetant un regard sur les portraits de ses parents, Vanessa se maudit intérieurement. Elle aurait préféré que personne ne puisse les voir !

Seulement elle vit que Dragomir était en train d'examiner la pièce. Il devait sûrement avoir certains préjugés sur elle maintenant ! Mais bon, elle ne le connaissait pas alors elle ne voyait pas pourquoi il chercherait à comprendre qui elle pouvait être ! Elle s'en serait complètement moqué, donc il en allait sûrement de même pour le jeune homme. Vanessa, qui tenait toujours sa carte en main finit par la poser sur la table de chevet.

Elle s'asseya sur le lit tandis que le jeune homme l'y aidait, tout en le fixant du regard. Elle était plutôt surprise de voir que celui-ci n'avait pas les mêmes manières qu'un garçon de son âge. Elle jugea qu'il devait avoir dans les 21, 22 ans tout au plus. Mais bon, peût-être faisait-il partie de la bourgeoisie tout simplement. Elle se retrouva enfin de nouveau plus libre de ses mouvements et souria au jeune homme, se sentant soulagée de se retrouver dans sa chambre.

Elle jeta un oeil sur sa blessure et grimaça. Ca devenait de plus en plus moche à voir. Cependant, la douleur s'était légèrement calmée. Reportant ensuite son attention sur Dragomir, Vanessa lui demanda lentement.

"Pourriez-vous m'apporter ma trousse de secours ? Elle se trouve sous le lavabo de la salle de bain"

En effet, il était grand temps qu'elle soigne cette plaie avant que tout ceci ne s'infecte. Se retrouver avec une cuisse infectée dès son arrivée n'allait sûrement pas l'aider ! Sans plus attendre la réponse du jeune homme, Vanessa posa ses deux pouces à la base de la déchirure de son jean et finit par dégager la plaie du moindre tissu. Il était bon à mettre à la poubelle, mais franchement elle s'en fichait comme d'une guigne !

Attendant toujours droit comme un piquet de savoir si oui ou non l'inconnue souhaitait ou non recevoir son aide, Dragomir remarqua qu'elle semblait être assez.......énervée? Non, désappointée plutôt de recevoir un parfait inconnue chez elle, il ne l'avait pas remarquez au début car il marchait de sorte d'éviter tout cahots à la jambe blessé de l'inconnue mais finalement qu'elle s'était posée elle semblait afficher cela, consciemment ou non, sur son visage.

Cependant Dragomir n'en avait cure, en fait même si elle l'aurait insulté il s'en serait moqué, il n'agissait non pas humainement, mais mécaniquement, les rares fois où il agissait comme un humain ce sont les fois où il doit se servir de son pouvoir, et encore, même cela reste difficile à percevoir.

Finalement au bouts d'un petit moment l'inconnue lui demanda son aide, elle souhaitait qu'il amène la boîte à pharmacie tandis qu'elle tentait d'écarter son jean, il se baissa rapidement et arrêta son mouvement tout en lui parlant mécaniquement.

"Ne faites pas ça, vos mains n'étant pas propres sont peut être porteuse de microbe susceptible d'infecter la plaie, veuillez ne pas bouger je reviens."

Dragomir retroussa les manches de sa chemise jusqu'au coude et il partit dans la salle de bain, il ne regardas même pas l'intérieur de la salle de bain, il se contentât de se baisser vers le lavabo et d'en extraire la boites à pharmacie, une fois fait il retourna dans la chambre et la posé ouverte sur le lit avant de repartir une nouvelle fois dans la salle de bain afin de se laver les mains afin d'y enlever toute les saleté qui pourrait s'y trouver, une fois fait il revint les mains encore légèrement humide vers la plaie de la jambe de l'inconnue, il regardas la plaie qui, heureusement, n'était pas trop profonde, à peine une estafilade avant de prendre un petit ciseau de découpe dans la boîte à pharmacie.

Tout en grommellent un "Désolé" Dragomir commenças à découper, lentement et avec minutie le jean de l'inconnue tout en faisant extrêmement attention à ne pas toucher la plaie, une fois ceci fait il enleva le jean ainsi découpé de la jambe de l'inconnue avant de sortir de la boites à pharmacie du coton ainsi que du désinfectant, il se tourna alors en direction du visage et dis avec un sérieux presque risible.

"Cela va vous piquer assez fort, cependant je vous prierais d'éviter de bouger votre jambe si vous souhaitez éviter que la plaie ne se ré ouvre."

Une fois dit cela il commenças à appliquer le produit désinfectant sur la plaie agissant avec délicatesse mais rapidement afin de tenter d'endiguer au maximum les risques d'infection, qui étaient nombreuse soit dit en passant. Une fois la plaie parfaitement désinfecté Dragomir sortit rapidement une bande se trouvant dans la boîte à pharmacie et il commenças à enrouler la plaie y allant le plus doucement possible afin d'éviter de trop brusquer la plaie et éviter ainsi que ne s'ouvre de nouveau.

Au bout de 5 minutes Dragomir commenças à attacher le bandage à l'aide d'une ficelle prévus pour ça dans la boîte à pharmacie, durant tout le temps où il s'était occupé de la jambe de l'inconnue pas une seule fois son visage changea d'apparence ou n'exprima quelque chose, il avait agi comme on lui avait appris, et il avait reproduis cela de manière totalement mécanique.

Voyant la surprise du jeune homme alors qu'elle ramenait son livre vers elle pour le poser à côté d'elle sur le lit, Vanessa souria légèrement. C'est qu'il n'était pas si indifférent que cela ! Elle trouverait bien un moyen de l'aider de toute manière. Seulement ne sachant trop pourquoi, le regard de Dragomir se fit de nouveau vide et sans la moindre étincelle de vie. Elle ne savait pas qui avait bien pû le rendre ainsi, une personne si jeune en plus, mais sa colère envers cette personne ne cessait d'augmenter.

Lorsqu'il prit son sac et fut sur le point de s'en aller, Vanessa, étrangement en ressentit un peu de dépit. C'est qu'elle s'était progressivement habituée à sa présence en fait ! Mais ce qu'il lui dit avant de sortir la rassura. Au moins elle savait qu'il serait là au cas où. Vanessa ne put que lui sourire avec reconnaissance alors qu'il jetait un dernier regard vers elle.

Une fois la porte refermée sur elle, Vanessa baissa le regard sur sa blessure. Dragomir avait fait de l'excellent travail. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'il serait advenu d'elle s'il n'avait pas été là. Elle préférait ne pas y penser en fin de compte. Subitement, cela lui fit se souvenir d'Ashley et ses yeux s'embuèrent tandis qu'elle sentait une colère palpable s'emparer d'elle.

Son pouvoir lui était inutile pour une quelconque vengeance, certes, mais ils allaient tous payer, foi de Vanessa, et peu importe les moyens utilisés. Elle devait prévenir le compagnon de la jeune femme, mais n'en avait pas le courage. Elle le ferait plus tard, oui plus tard. Elle reporta son attention sur son bouquin et le rangea finalement à l'endroit où il était avec la plus grande précaution. Elle se sentait si mal et si inutile qu'elle en arrivait à se demander pourquoi elle se raccrochait à la vie. Peût-être pour ses parents...

Restant prostrée pendant quelques minutes, le regard lointain, Vanessa décida de quitter cette chambre dont l'atmosphère lui devenait pesante. Elle se leva de son lit et se rendit, de sa jambe valide, jusqu'à la fenêtre qu'elle ouvrit en grand. Elle déplia ses ailes et finit par s'engouffrer par celle-ci. De l'air, il lui fallait de l'air. Cependant, elle jugea imprudent de s'éloigner trop loin de sa chambre et se contenta simplement d'aller sur le toit de la Confrérie, meilleur endroit selon elle pour faire le point sur sa lamentable existence.

===> Toit du bâtiment...

Après avoir descendu lentement les marches de l'escalier, Marcus traversa les couloirs de la confrérie en portant Vanessa dans ses bras. Arrivée devant la porte de la jeune femme, il ouvrit la porte d'une simple pensée et ammena Vanessa jusqu'à son lit. Marcus l'aida alors à s'allonger sur son lit et il sentit une pointe de regret lorsque les bras de la jeune femme quittèrent son cou.

Marcus dissimula alors inutilement son trouble derrière un faible sourire et, comme pour trouver quelque chose à faire, passa un main dans ses cheveux. Le grand Marcus perdait ainsi en un instant tout son aplomb devant une femme. Il tenta alors de se reprendre et dit d'une voix calme :

"Reposez-vous un peu. Si vous avez besoin de quoique ce soit, j'habite les appartements juste en face..."

===> Toit du bâtiment...

Tandis que Marcus descendait les marches, Vanessa, elle, somnolait, le sommeil s'emparant petit à petit d'elle, berçée par le bruit de ses pas. Que lui avait-il injecté ? Allez savoir. Cependant, il n'y était pas aller de main morte sur la dose apparament. Elle était à moitié assomée. Mais bon, quelle importance après tout ? Il l'avait sauvée et c'était le principal pour elle. Elle se promis intérieurement de faire attention la prochaine fois et n'oublierai plus son valium !

Fichue santé ! Vanessa en arrivait même à se demander comment elle avait pû rester en vie jusqu'à maintenant ! Dans un petit sursaut de lucidité, elle ouvrit les yeux pensant que sa porte était fermée et que sa carte était à l'intérieur ! Cependant, elle n'eût pas à s'inquiéter plus longtemps car Marcus réussit à l'ouvrir. Comment ? Elle n'en savait rien, mais il était un mutant après tout donc ca ne l'étonnait pas le moins du monde.

Vanessa se sentit déposer sur son lit et cela lui fit du bien de retrouver le confort de celui-ci malgré le fait qu'elle aurait bien aimé rester encore un peu tout contre Marcus dont la présence la réconfortait énormément. Elle ne comprenait d'ailleurs pas vraiment comment il se faisait qu'il en soit ainsi vu qu'elle avait toujours été plutôt distante avec les hommes, mais elle avait l'impression cette fois-ci que tout échappait à son contrôle. Vanessa leva son regard vers lui comme si le regarder pouvait apporter la réponse à toutes ses petites interrogations.

Elle n'aurait jamais dû car elle le sentit troublé et cela la troubla à son tour, lui faisant battre le coeur et la faisant trembler de tous ses membres alors qu'une petite bouffée de chaleur s'emparait d'elle. Non, il fallait vraiment qu'elle se repose car elle était vraiment en train de dériver et c'était pas dans ses habitudes, elle qui avait toujours été maîtresse d'elle-même généralement. Au moins y verrait-elle plus clair par la suite. Elle remonta le drap sur elle pour se couvrir même si elle n'avait pas froid, bien au contraire, elle sentait même ses joues en feu...

Elle lui souria timidement lorsqu'il s'adressa de nouveau à elle. Elle n'avait pas vraiment envie qu'il s'en aille car sa présence la rassurait, mais il devait avoir pas mal de choses à faire et ses élèves devaient avoir besoin de lui. C'est pourquoi elle s'abstint de lui demander de rester à ses côtés et se contenta simplement de lui faire signe qu'elle n'hésiterait pas à faire appel à lui si le besoin s'en faisait sentir. Après un dernier regard et sourire, la jeune femme finit par s'endormir, non sans lui avoir murmuré avant.

"Merci..."

Une heure plus tard...

Alors qu'elle était plongée dans un sommeil sans rêve, simplement le noir complet, Vanessa finit par ouvrir les yeux. Elle se recroquevilla sous le drap, sentant le froid du dehors. C'est ainsi qu'elle vit que sa fenêtre était toujours ouverte. Elle se redressa lentement, encore un peu dans le brouillard et tourna la tête vers son petit réveil. 12 h 00. Elle n'avait pas beaucoup dormi apparamment. Il faut croire que la dose que lui avait injecté Marcus n'avait pas totalement eu raison d'elle... Cependant, elle se sentait bien mieux maintenant.

Marcus... Pensant à lui, elle se souvint de tout ce qui s'était passé sur le toit. Elle était vraiment irrécupérable... Il devait avoir bien autre chose à faire que de perdre son temps avec elle le pauvre ! A dire vrai, Vanessa s'en voulait de s'être montrée dans un tel état de faiblesse. Néanmoins, elle dût se rendre à l'évidence, malgré son petit repos, elle ressentait toujours cette étrange attirance pour cet homme. Rien que d'y penser la troublait déjà énormément.

Elle se leva de son lit et failli s'étaler sur le sol. Elle avait complètement oublié sa pauvre cuisse ! Après avoir débité d'une voix morne toutes sortes de jurons qui lui passaient par la tête à cause de la douleur, Vanessa se rendit finalement dans la salle de bain histoire de se faire plus présentable à la vue des autres. Manquerait plus que tout le monde la fuit en voyant sa tête de zombie ! Elle passa donc un peu d'eau sur son visage et entreprit de se maquiller légèrement.

Et voilà ! Enfin une mine plus présentable ! Elle sortit de la salle de bain et alla farfouiller dans les tiroirs, en sortant un jean noir ainsi q'un haut noir qu'elle enfila en quatrième vitesse. Elle avait pris une décision, elle ne resterait pas à la Confrérie. Ce qu'il s'était passé lui avait fait prendre conscience que même sa seule présence pouvait nuire aux autres et ne voulait plus que sa vie dépende de qui que ce soit. Elle trouverait bien un endroit ou loger de toute manière, ca n'était pas les hôtels qui manquaient à Boston !

Fraîche et pimpante, Vanessa empoigna sa valise et la déposa sur son lit. L'ouvrant, elle vogua de tiroir en tiroir, jetant toutes ses affaires dans sa valise. Ceci fait, elle la referma et se rendit vers sa table de chevet pour prendre son sac à main. Elle y prit son portefeuille et vit qu'il lui restait juste de quoi payer quelques nuits d'hôtel. Il lui fallait vraiment trouver du travail car à ce train-là, elle se retrouverait illico à la rue ! Encore... Elle réfléchit quelques instants et reposa son sac.

Hors de question pour elle de partir comme une voleuse ! Et puis il fallait qu'elle montre à Dragomir et Marcus à quel point elle leur était reconnaissante ! Elle posa la main sur le médaillon qu'elle portait autour du cou et un mince sourire étira ses lèvres. Son père aurait été d'accord avec elle, elle en était persuadée. Elle détacha celui-ci et le garda au creux de la main. Elle prit de nouveau le livre que Dragomir avait refusé et se rendit finalement dans la chambre de Marcus. Elle laissa sa valise. Après tout, il n'était pas nécessaire que son départ se sâche, ils devaient avoir l'habitude des départs ici alors un de plus ou un de moins !

===> Chambre de Marcus...

===> Chambre de Marcus...

Vanessa, venant de quitter la chambre de Marcus, ouvrit sa porte et la referma, s'y adossant en même temps. Elle était complètement abbattue. L'image de Dragomir dont le torse était marqué par d'énormes cicatrices et brûlures en tout genre dansait encore devant ses yeux et cela lui faisait mal. Elle aurait tellement voulu pouvoir l'aider où ne serait-ce que calmer ses douleurs, surtout après ce qu'il avait fait pour elle. Oui, il était devenu ainsi, quelqu'un d'important pour la jeune femme.

Etrangement, elle ne réussit pas à laisser aller ses larmes. Ca l'aurait sûrement soulagée pourtant, mais elle n'y arrivait pas et ressentait juste cette douleur inlassable qui lui broyait le coeur. Levant les yeux vers le plafond, elle se demanda l'espace d'un instant si elle n'avait pas fait une erreur en venant ici. Mais où était donc passée la Vanessa qui se fichait royalement des autres ? Comment avait-elle pû changer à ce point en l'espace d'une matinée ?

Etait-ce la mort de son amie qui avait fait que ? Vanessa commença à être légèrement agaçée. Rien ne lui servait de se torturer l'esprit de toutes les manières. Soupirant à fendre l'âme, elle se dirigea vers son lit en boîtillant légèrement. Elle s'y assit confortablement et finit par se laisser tomber de tout son long en travers de celui-ci, regardant le plafond maculé de blanc. Elle se rendait compte qu'elle n'était vraiment plus ce qu'elle était.

Le visage de Marcus se matérialisa soudainement devant elle. Ce qu'il lui avait dit trottait encore dans son esprit et cela ne cessait de la perturber. Pourtant, curieusement, elle était convaincue qu'elle pouvait lui faire confiance, mais quelque chose la faisait douter. Peût-être un mauvais pressentiment qui savait... Elle ferma les yeux et soupira légèrement, se rendant à l'évidence. Malgré tout ca, elle avait toujours cette puissante attirance qui la poussait vers lui.

Imbécile qu'elle était. Elle jeta un regard sur sa valise qui était posée sur son lit. Elle souria, petit sourire de dérision. Partir, elle ne pouvait pas maintenant, elle ne voulait plus. Voir Dragomir ainsi lui avait fait prendre conscience qu'elle n'avait aucun droit de partir ainsi alors qu'il s'était si bien occupée d'elle. Cela en allait de même pour Marcus d'ailleurs. Oui, elle resterait encore un petit moment, espérant qu'elle ne serait pas retrouvée d'ici-là.

=> Chambre n°8

A peine sortit de sa chambre que Dragomir se sentit vide d'énergie, il n'avait pas assez dormis, et pourtant Dieu seul savait qu'il en avait besoin, Dieu? Non, Diable serait un terme plus approprié lorsqu'on parle de Dragomir. Il se trouvait debout devant sa porte fermé pensant à deux choses contradictoires, la première étant qu'il disposait désormais d'un lit, d'un vrai lit, et moelleux de surcroît et qu'il souhaitait y dormir encore de nombreuses heures comme en témoignait son état et sa fatigue, de l'autre se trouvait son esprit en hyperactivité qui ne semblait disposé à laissez Dragomir tranquille que dés que ce dernier aura résolu le problème qui l'occupait, à savoir surcroît, et comprendre la raison, pour laquelle cet jeune femme s'était excusé, et cela, plus que sa fatigue, sa main brûlée, et son état en général, l'occupait.

Ce fut donc d'un pas lent que Dragomir commenças à marcher en direction du couloir opposé à celui de sa chambre, compte tenu du nombre d'aller et retour qu'il faisait dans son état, en plus de celui d'être complètement lessive, il avait calculé qu'il lui faudrait au moins une semaine pour récupérer, et ceux, uniquement si il faisait attention à son état de santé, et comme il n'y faisait jamais attention, la date de son rétablissement resté donc indéfinis.

Il approcha finalement plus rapidement de la porte n°5 qu'il ne l'avais cru, durant tout le trajet il n'avait eu de cesse de regarder ses pieds afin d'éviter de sombrer de fatigue face à la distance qui le séparait de la chambre n°5, mais finalement quand il se trouva au bout du couloir juste à coté de la chambre il se dit que ce n'était pas si terrible, même si son corps disait le contraire.

Il leva son bras gauche avec sa main gantée avant de finalement frappé trois coup sec sur le battant de la porte, attendant alors qu'elle vienne l'ouvrir ou qu'elle lui dise de partir.

Lorsque la porte s'ouvrit ce fut sur le visage déconstruit de la jeune femme lorsqu'elle vit qui avait frappé à sa porte suivis presque instantanément par son avancé vers Dragomir pour lui offrir son aide tout en lui murmurant d'une vois douce et inquiète qu'il devait se reposer. Ce fut la première fois depuis des années que quelqu'un ne lui avait pas parlé avec une vois douce, et surtout s'inquiétant de son état, mais il se souvint du pourquoi il était la et fit fuir cette pensée vagabonde de son esprit, cependant avant qu'elle ne puisse venir lui apporter son soutien, qu'elle avait déjà fait quand Dragomir remarqué qu'elle l'emmenait doucement vers le lit pour qu'il s'y installe, il s'arrêta de marcher et il se sortit de l'aide apporté par cette jeune personne avant de la regarder droit dans les yeux en lui parlant calmement et très doucement.

"Inutile, je vous....je vous remercie pour la dernière fois, mais continuez à forcer sur votre jambe ne sera pas bon, veuillez la ménager je vous prie et ne vous faites aucun soucis pour moi, je me suis reposé, mais même si je passais la journée à dormir cela n'irait pas mieux, je vous assure. Cependant je ne peut me résoudre au fait que vous risqueriez de vous blesser par ma faute, donc je vous en prie, ne vous en faites pas pour moi."

Une fois dis cela il se dirigea machinalement vers l'unique fauteuil de la pièce, il ne comptait pas la déranger longtemps mais il devait au moins économisez ses forces au maximum. Il s'assit sur le fauteuil, poussant inconsciemment un soupir de soulagement avant de poser son livre sur ses genoux avant de remettre son gant gauche en place. Il tourna son regard noir de jais vers la jeune personne présente dans la pièce, pour une raison obscure à Dragomir celle ci semblait s'inquiéter de son sort, et plus encore elle souhaitait l'aider, ce qui était fort rare. De ce fait Dragomir devait avoir une réponse de sa part, pour ses actions mais aussi et surtout pour connaître les raisons de ses excuses et c'est en continuant à l'observer droit dans les yeux qu'il prit la parole.

"Je suis désolé. Vous souvenez vous d'avoir usé de ces termes lorsque vous m'avez vu dans la chambre de monsieur Lensher? Sur le moment je vous avouerais ne pas avoir fait attention à cela, j'était moi même préoccupé par d'autres choses, cependant, plus j'y pense, moins j'arrive à comprendre les raisons qui on put vous poussez à vous excusez, je n'arrive tout simplement pas à savoir pourquoi vous vous êtes excusé envers moi, je n'ai pas le souvenir que vous m'ayez fait quelque chose, alors je vous en prie, éclairez ma lanterne, pourquoi vous êtes vous excusez?"

Tout dans l'attitude de Dragomir était proche de la première rencontre qu'il avait eu avec elle, si ce n'était deux choses, sa fatigue qui changeait son attitude blasé en attitude fatigué, mai surtout la volonté qui était imprégné dans son regard afin d'avoir une réponse de la part de la personne qui se trouvait en face de lui.

[Mes excuses pour le temps de réponse ]

Lorsque Dragomir lui parla et fit mention de l'état de sa jambe, toujours avec le même détachement et les réflèxes d'un automate, Vanessa soupira légèrement. Néanmoins, elle souria cette fois-ci. Elle commençait à connaître les manières de ce jeune homme. Bon, elle souriait pauvrement, mais elle souriait quand même. Elle n'arrivait pas à chasser sa tristesse. Comment pourrait-il en être autrement alors que Dragomir, celui qui avait été là pour elle, était si mal ? C'est avec un petit sourire et la voix douce que la jeune femme lui répondit, le regardant bien dans les yeux.

"Je ferai très attention à ma jambe Dragomir, je vous le promets... Et sâchez qu'il m'est impossible de ne pas m'en faire pour vous. Votre état m'importe beaucoup plus que ma jambe..."

Vanessa parlait calmement et avec douceur. Elle ne savait pas pourquoi, mais c'est le seul ton qu'elle pouvait adopter avec lui. Il semblait dépourvu de tout sentiment, certes, mais la jeune femme sentait qu'il n'allait pas bien intérieurement et que lui-même se sentait prisonnier. Si jamais elle retrouvait la personne qui avait fait de lui ce qu'il était, elle lui ferait passer un sale quart d'heure ! Pour cela, elle montrerait qu'elle pouvait être utile. Elle mourrait d'envie d'ailleurs d'en savoir un peu plus sur le jeune homme.

Seulement elle était à peu près sûre qu'il ne se confierait pas à elle. Pourquoi le ferait-il d'ailleurs ? Il ne connaissait même pas son nom ! Elle devait ravaler sa curiosité. La dernière chose qu'elle voulait c'était bien de le froisser avec ses questions ! Alors que Dragomir s'installait sur le fauteuil, Vanessa le suivit et vint se mettre à genoux devant lui, levant la tête pour pouvoir accrocher son regard vide. Elle fut infiniment soulagée de voir que sa cuisse ne lui faisait pas mal et cela lui permit d'écouter attentivement le jeune homme.

Elle fut surprise, même interloquée par ce qu'il lui demanda. Il n'était tout de même pas venu jusqu'ici pour lui demander cela ? Si ? Son regard s'empli d'incompréhension l'espace d'un instant mais finit par s'emplir de nouveau de cette peine qu'elle ressentait car il lui faisait ainsi rappeler à quel point elle s'en voulait de n'être que cette incapable qu'elle était. Accablée, elle baissa le regard, semblant chercher ses mots. Que pouvait-elle lui répondre d'ailleurs ? Vanessa finit néanmoins par lever le regard vers lui et répondit, la voix emplie de tristesse et de dérision.

"Oui, je m'en souviens Dragomir. Pourquoi me suis-je excusée ? Tout bonnement car je ne suis qu'une incapable. J'aurais tellement voulu pouvoir vous rendre ce que vous avez fait pour moi, pouvoir faire taire vos souffrances, mais la vérité est que j'en suis incapable et que je me déteste pour cela"

Vanessa finit par baisser le regard, se retenant pour ne pas pleurer. Elle ne pensait pas pouvoir lui dire la vérité, mais elle l'avait finalement fait et cela la faisait souffrir atrocement. Oui, elle en était arrivée à se haïr. Son existence n'était qu'inutile si elle ne pouvait aider les personnes qui lui étaient importantes. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle voulait partir, pour ne plus avoir à ressentir cette souffrance devant l'évidence de son inutilité.

Hrp : Pas grave

Dragomir regardas la jeune femme s'accroupir forçant de ce fait encore inutilement sur sa jambe blessé, et Dragomir se dit que cela ne serait pas bon, mais cette pensée, aussi humaine soit elle, était incroyablement froide et lui fit, l'espace d'une seconde, peur, peur de cette froideur morte en lui, mais pourquoi? Il avait toujours vécu avec alors pourquoi, aujourd'hui, devrait il en avoir peur? A cause du fait qu'on l'ai traité en humain jusqu'à présent? A cause d'elle? Mais pourquoi? Cela n'avait aucun sens, et surtout cela contribuait à augmenter la peur de Dragomir.

Tentant de se calmer il regardas le visage de cette jeune femme qui semblait être sous le point de craquer lorsqu'elle commenças à lui répondre à sa demande, était ce pour cela qu'elle s'était excusé? Car elle se sentait être incapable? Encore une fois cela n'avait aucun sens, si elle était une incapable, Dragomir devrait être une tombe, un moins que rien, cependant ce fut avec un ton à peine plus fort qu'un murmure que Dragomir lui répondit.

"Est-ce à cause de cela que vous, vous êtes excusé? Pardonnez moi, mais cela n'a aucun sens, mes souffrances, sont purement physique et disparaîtrons avec le temps, il n'y à aucune raison de vous détester pour cela."

Il la regardas encore un instant, il ne pensait pas avoir à penser cela de son existence, mais il regrettait, oui il regrettait que sa propre folie avait conduis cette personne à se haïr, à vouloir sombrer seule dans ses propres ténèbres, et il devait réparer cela.

"Je.....Je ne pense pas que vous soyez à même de devoir vous détester pour quelque chose dont vous n'avez aucun contrôle, mes...mes blessures, celles que vous avez pu voir, et d'autres que vous ne pouvez voir, ne sont nullement le fruit du hasard ou de la haine, mais plutôt de la peur et du sadisme. J'ai......Je suis originaire de Russie, ces blessures sont né le jour ou est né mon pouvoir, et seul la peur à inciter mon village, ma famille, mon mentor à user de méthodes aussi, aussi directes. J'ai souvent cru que j'était responsable de ce qui m'était arrivé, que ce que je subissais n'était finalement rien comparé à mon inutilité, mais au bout du compte il n'en est rien, celui qui m'à apposé ces stigmates ne l'avait fait que par pur sadisme, usant de toute sa cruauté naturelle et de la peur des personnes vivant dans mon village, me qualifiant de "démon" à leurs yeux. Cependant cette personne est morte aujourd'hui, tué de mes mains, mais je n'y ait pris aucun plaisir, je n'ai rien ressentit, et cela me perturbe. Il arracha d'un coup sec son gant gauche, dévoilant une nouvelle fois sa main noirci. Mon âme est morte, ou tout du moins elle est en train de mourir, je devrait donc moi aussi être en train de mourir, mais non, je vis, je respire, je souffre, j'ai besoin de me mourir, et tout cela à cause de mon pouvoir, mon pouvoir est l'unique élément faisant encore vivre mon corps mort, mais même cela ne reste que de la poudre aux yeux, car au final une trop grande utilisation de ce pouvoir entraîne l'accélération de ma perte. Mais même mourir ne me fait pas peur, je m'y été résigné au moment ou j'a tué mon mentor? Il remit son gant gauche tout en portant machinalement sa main morte à la croix qui se trouvait autour du cou. Hors, aujourd'hui, non, depuis toujours en fait, je suis terrorisé, terrorisé de mourir sans avoir découvert qui je suis, ou tout du moins, qui j'était. Et pourtant, malgré toute cette peur, toute cette inquiétude, vous avez, à deux reprises, réussi à obstruer mes pensées, à calmer mes doutes, à empêcher ma propre folie de me dévorer, la première fois en me remerciant de vous avoir aidé, je ne reviendrais pas la dessus, vous avez exprimé votre point de vue, et je le respecte, la seconde par contre est très différente, ce fut lorsque vous vous êtes excusé, mais surtout lorsque vous êtes venu m'aider à éviter de tomber au sol, je n'ai pas compris ce geste sur le coup, mais je crois que désormais vous m'avez offert votre aide, non? Et pour cela, pour m'avoir aidé physique, et mentalement je voulais vous dire, merci, et même si cela n'était pas votre intention première vous, pouvez voir que vous n'êtes en aucun cas inutile ou incapable, bien au contraire, vous m'avez aidé à calmer les souffrances les plus douloureuses biens plus efficacement que moi en soignant votre jambe. Jambe sur laquelle vous devriez éviter de forcer dans votre position accroupie."

Dragomir, durant tout le temps qu'il avait parlé, n'avait montré aucun signe, aucune émotion, sauf au moment ou il remercia la jeune femme devant lui, à ce moment la il avait bissé la tète en signe de remerciement et l'on pouvait voir dans son regard une lueur de compassion, non, une lueur d'humanité.

Vanessa finit par relever le regard vers Dragomir, ce dernier empli de tristesse. Mais elle ne craquerait pas, cela n'allait pas l'aider à apporter son soutien au jeune homme. Elle crut déceler chez celui-ci une petite lueur d'agitation dans son regard. Quelque chose devait le contrarier mais impossible de savoir quoi. Vanessa se contenta alors simplement de l'observer attentivement, attendant une quelconque réaction du jeune homme à ce qu'elle venait de lui dire.

Il lui répondit finalement en un murmure et ce qu'il dit fit légèrement sourire la jeune femme. Il était évident qu'il ne pouvait comprendre la raison pour laquelle Vanessa se détestait. Mais de toute manière, personne ne pouvait le comprendre, c'était simplement ce qu'elle ressentait et elle-même n'arrivait pas vraiment à comprendre. Elle tenta alors de le lui expliquer, avec ses mots, la voix légèrement rauque et hésitante.

"Dragomir... Pour moi, il m'est extrêmement difficile de vivre sans pouvoir aider les personnes qui sont les plus importantes pour moi. Et vous... Vous êtes important. J'ai vécu presque toute ma vie jusqu'à maintenant, seule et sans personne qui se soucia de moi. Mais... Depuis mon arrivée à Boston, par deux fois j'ai pû bénéficier de l'aide de deux personnes. Et vous êtes l'une de ces personnes. Et je me hais car pour la première fois qu'on s'intéressa à mon bien-être, je me retrouve dans l'incapacité de montrer à quel point je vous suis reconnaissante et cela me ronge..."

Vanessa s'interrompit et plongea son regard dans le sien. Elle ne savait pas s'il comprendrait ce qu'elle tentait de lui expliquer, mais au moins pourrait-il savoir ce qu'elle pouvait ressentir. Etrange, comment pouvait-elle se confier si facilement à lui ? Peût-être parcequ'elle avait l'intime conviction que malgré son air détaché de tout, Dragomir pouvait la comprendre mieux qu'une autre personne. Elle se rendait compte alors qu'il comptait non pas seulement parcequ'il l'avait aidée, mais aussi parcequ'elle sentait qu'elle pouvait se fier à lui.

Etrange comme le temps passait au ralenti ici alors que les sentiments eux, se manifestaient rapidement... Alors qu'il la regardait, Vanessa en fit de même et l'écouta très attentivement alors qu'il prit la parole. Cependant, au fur et à mesure qu'il avançait dans son récit, le visage de la jeune femme devenait de plus en plus livide et une certaine colère se lisait dans son regard. Elle n'arrivait pas à comprendre comment sa propre famille ait pû le traiter ainsi.

Inconsciemment, cela renforca sa haine envers les humains. Si cela avait été une autre personne, elle s'en serait sûrement moquée, mais c'était Dragomir et désormais, Vanessa le prenait comme une attaque personnelle. C'était décidé, elle montrerait aux humains qu'elle pouvait être elle aussi d'une méchanceté des plus rares. Elle redoutait un peu de redevenir ce qu'elle avait été pendant une courte période de sa vie, sans pitié aucune pour quiconque, mais elle s'en fichait maintenant. Tous les humains allaient payer c'était là sa seule pensée sur le moment.

Elle se rendait aussi compte que Marcus avait raison. Comment épargner certains humains alors qu'eux-même ne laissaient aucune chance aux mutants, les torturants dès leur naissance ? Le coeur de Vanessa était sur le point d'exploser lorsque le jeune homme lui parla ensuite du fait qu'il était en train de mourir et lui montrait sa main toute carbonisée. Vanessa était au bord des larmes à le voir ainsi. Et dire qu'elle ne pouvait rien faire ! Elle en aurait hurlé de rage !

Elle l'écoutait toujours avec attention néanmoins alors qu'il continuait son récit. Les humains étaient pires que des monstres, pire qu'eux d'ailleurs ! Lorsqu'il eût terminé sur l'état de sa jambe, Vanessa n'y prit pas compte. Seul le reste importait pour elle. Il venait de se confier à elle et la jeune femme voyait le jeune homme en devenir d'autant plus important à ses yeux. Non, elle ne le laisserait jamais tomber, cela en était hors de question désormais. Inconsciemment, elle venait de se fixer un but dans sa misérable existence.

Mûe par une soudaine pulsion, Vanessa posa ses deux mains sur les genoux du jeune homme pour y prendre appui et pouvoir se rapprocher de lui. Ceci fait, elle encadra son visage de ses deux mains et rapprocha son visage à quelques centimètres du sien. Elle plongea son regard empli d'une détermination farouche dans le sien et, après quelques secondes à dévisager le jeune homme, Vanessa finit par lui murmurer.

"Je vous promets que je ne vous laisserais pas mourir Dragomir. Je sauverai votre âme, que vous le vouliez ou non et qu'importe le temps que cela me prendra. Je ne laisserai pas ces humains avoir raison de vous. Laissez-moi vous être utile de nouveau..."